mercredi 21 août 2024

Propos centristes. France – Formation d’un nouveau gouvernement / Assurer la sécurité de la France / Urgences des hôpitaux en tension / Mauvaise récolte de blé / Epidémie de mpox…


Voici une sélection, ce 21 août 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, désormais démissionnaire et chargé d’expédier les affaires courantes, certains de ses membres ne sont pas centristes; jusqu’à présent, nous retranscrivions leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste; désormais, ce gouvernement ne suivant plus une politique partisane mais étant «technique», nous ne rapportons plus les propos de ses membres qui ne vont pas d’un centre-droit libéral à un centre-gauche libéral]

Gabriel Attal Premier ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique, député & président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale
> J'ai tenu, comme je l'avais annoncé vendredi dernier, un point de situation sur l'épidémie de mpox. Notre système de santé est en état de vigilance maximale. Nous nous tenons prêts à faire face à tous les scénarios et à tous les risques.
Comme je l’ai annoncé vendredi, les voyageurs qui se rendent ou reviennent des zones où le virus circule sont désormais systématiquement informés sur les mesures de précaution à adopter.
Les professionnels de santé ont été alertés sur les symptômes du virus et sur la conduite à tenir.
Et nous travaillons pour renforcer les capacités de diagnostic de nos laboratoires et de nos hôpitaux pour mieux détecter le nouveau variant Clade 1.
232 sites de vaccination sont d’ores et déjà ouverts à travers le territoire. Et de nombreux autres seront disponibles.
À ma demande, le ministère de la Santé a saisi la HAS [Haute autorité de la santé] pour mettre à jour, d’ici fin août, ses recommandations vaccinales.
Enfin, comme l’a souhaité le président de la République, la France fera don de 100.000 doses de vaccin. Ces doses seront distribuées via l’Union européenne aux régions où le virus circule fortement. Cette solidarité en actes vient renforcer de près de 50 % l’effort européen actuel.
Nous restons mobilisés.


Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire & député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale
> [Gouvernement démissionnaire] On ne peut pas lancer de nouveaux projets mais gérer les affaires courantes, c'est notamment s'occuper des situations urgentes de crises sanitaires et animales qui nous concernent aujourd'hui : la fièvre catarrhale ovine, la maladie hémorragique épizootique qui touche les bovins, la réapparition d'un foyer d'influenza (grippe) aviaire. Cela est également le cas pour la récolte 2024 de blé, assez mauvaise. Je n'ai été entravé en rien. Les affaires courantes, c'est aussi déployer les dispositifs décidés avant la démission du Premier ministre. 

> [Risque lié à la fièvre catarrhale] Nous avions anticipé en commandant des vaccins car nous avons vu des cas en Allemagne et en Belgique. Compte tenu de sa propagation exponentielle, on a commandé, en plus, un million de doses destinées aux ovins et cinq millions destinées aux bovins pour couvrir en priorité les zones les plus touchées. Elles sont mises à disposition des éleveurs gratuitement. Sur la maladie hémorragique épizootique, un vaccin sera prochainement disponible. Concernant l'influenza aviaire, nous avons lancé les commandes de vaccin il y a plusieurs semaines déjà et l'État prendra en charge leur coût à hauteur de 70 %. Cela permet d'éloigner le spectre d'années comme 2021-2022 où 20 millions de volailles avaient dû être abattues. 

> [Pire récolte de blé en France depuis 41 ans] Si c'est bien la pire récolte en quantité de blé tendre depuis ce laps de temps, c'est aussi parce que vous avez moins d'hectares plantés. Face à la pluie continue à l'automne, dans certaines zones on n'a pas pu planter de blé. À la place, on a pu semer du maïs, des betteraves, des pommes de terre, du lin. Il faut donc tenir compte de la diversification des productions dans les exploitations pour savoir quel est l'état exact des récoltes et des pertes. Des commissions d'indemnisation seront réunies en septembre-octobre, ce qui permettra de commencer les paiements liés à l'assurance récolte. 

> [Adaptation aux effets du changement climatique] C'est un travail de long terme. Il faut gérer par endroits le manque d'eau et, ailleurs, l'excès d'eau. Le dérèglement climatique court vite et il faut arriver à courir aussi vite que lui. Les décisions prises aujourd'hui auront des effets pour cinq, dix, trente ans. À condition que ce soit accepté et acceptable. (…)
Les agriculteurs sont comme tous les citoyens. Le changement n'est jamais un élément rassurant et vers lequel on a envie de s'engager. C'est pourquoi nous avons mis sur la table 1 milliard d'euros supplémentaires en 2024 pour trouver des alternatives aux produits phytosanitaires, lutter contre les maladies émergentes et trouver des techniques agricoles permettant de mieux retenir l'eau. On navigue en permanence entre la gestion des crises à court terme et le long terme. Mais le sujet du dérèglement climatique est devant nous. Il va falloir le regarder en face et accélérer les capacités d'adaptation de notre agriculture. 

> [Urgence à nommer un nouveau gouvernement] Je ne pense pas. Si on avait écouté les responsables du Nouveau front populaire en nommant Lucie Castets, elle n'aurait aujourd'hui pas de majorité. Il faut une prise de conscience collective : il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale. Personne ne l'a. Les socialistes, les écologistes se sont enfermés dans une logique qui ne marche pas. Dire « mon programme rien que mon programme » quand vous n'avez que 193 députés c'est nier la réalité. J'invite à une modestie collective pour pouvoir servir les Français. (…)
Il faut simplement que nous disions sur les sujets de budget, les sujets européens, les sujets de transition écologique, de sécurité, ce sur quoi on partage un certain nombre de points de vue. Ça oblige à sortir des choix partisans et à faire preuve de responsabilité. Par ailleurs, il faut respecter les institutions : c'est le Président de la République qui nomme le Premier ministre. Ce n'est pas à un cartel de partis ou de groupes politiques de lui dire, « vous nommez untel ou je vous destitue ».

> Je ne vais pas à l'Élysée pour donner un nom. Les gens veulent savoir ce qu'on va faire : savoir si l'on peut mettre nos querelles de côté pour travailler ensemble, et si peut-on trouver une majorité même relative, qui ne soit pas sous la menace permanente d'une motion de censure ? Le NFP ne veut parler qu'avec lui-même. Nous disons : il faut qu'on parle avec d'autres, des socialistes, des gens chez LR, chez les indépendants. On ne peut pas laisser le pays comme ça. Les jours qui viennent vont être un formidable révélateur : on va voir ceux qui veulent gouverner et ceux qui cherchent le bazar ou qui ont des intentions cachées. Le vote des Français nous impose le compromis. Sinon, ce sera le chaos. 

> La loi d’orientation agricole votée à l'Assemblée apporte simplifications, orientations et installations. Je le dis aux responsables politiques, les agriculteurs ont besoin qu'elle soit adoptée et mise en œuvre pour apporter des réponses.

> Avec environ 50 députés de moins en majorité relative, le NFP expliquait qu’on ne pouvait gouverner seuls. Aujourd’hui, eux non plus. On doit arrêter de seulement penser à son camp ou à 2027. Il y a un pays à gouverner. Il faut rassembler.


Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie & député
> Comme je m'y suis engagé durant la campagne, je travaillerai sans relâche, au sein de mon groupe parlementaire, présidé par Gabriel Attal, et à la Vice-Présidence de l’Assemblée nationale, afin de tisser des liens et des coopérations entre républicains de tous bords. Seule une coalition de gens raisonnables permettra de gouverner la France dans les mois qui viennent, et je m'emploierai à la construire.


Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention & député
> [Services d’urgence saturés dans les hôpitaux] Actuellement, une cinquantaine d’hôpitaux sont en tension. C’est un peu mieux que l’été dernier et, en tout cas, les tensions ne sont pas aussi fortes qu’au cours de l’été 2022. Pour autant, la période du mois d’août demeure complexe, de la même manière que l’est celle entre Noël et le Jour de l’an. Ces services sont davantage sollicités car des personnels hospitaliers partent en vacances, les médecins de ville prennent aussi des congés.

Mais les mesures issues de la mission flash sur les urgences et la réforme des autorisations de médecine d’urgence du 29 décembre 2023 portent leurs fruits : les revalorisations des gardes de nuit et des heures travaillées les dimanches et les jours fériés - ce qui constituait l’une des demandes principales des syndicats hospitaliers - ont été pérennisées.


► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont plus retranscrits]

> Emmanuel Macron convie toutes les forces politiques à l'Elysée pour bâtir une majorité large et stable avant de nommer un Premier ministre. Pendant ce temps, La France Insoumise prône la destitution, méprisant nos institutions et menaçant de plonger la France dans le chaos.


Anne Genetet (députée)
> [Tribune: Notre sécurité n’est pas négociable, même sur l’autel de l’austérité]
Dans un contexte mondial marqué par une instabilité croissante, où la sécurité de nos nations et l'équilibre géopolitique sont de plus en plus fragilisés, la question de la défense ne doit pas être reléguée au second plan. Pourtant, des signaux repérés chez nos voisins européens sont inquiétants : la Belgique peine à augmenter son budget de défense, plafonnant à seulement 1,15 % du PIB en 2024, et l'Allemagne, jusqu'à présent pilier du soutien à l'Ukraine, a décidé de diviser par deux son aide militaire pour 2025, passant de 8 à 4 milliards d'euros. Cette tendance à la baisse des engagements militaires, si elle s'étendait à la France, serait non seulement une erreur stratégique mais un reniement de nos responsabilités.
Faux dilemme
La France ferait face aujourd'hui à un dilemme vertigineux. D'un côté, les impératifs budgétaires imposent des économies drastiques de l'ordre de 20 milliards d'euros pour le budget 2025. De l'autre, l'exigence de défense nationale et de sécurité collective, soulignée par l'OTAN, nous enjoint de porter notre budget de défense au-delà des 2 % du PIB. En réalité, ce dilemme apparent est faux. Il n'existe pas d'alternative. Toute tentative de diminution du budget de la défense serait un grave faux pas, susceptible de mettre en péril notre capacité à répondre aux menaces actuelles et futures. Ce serait une trahison vis-à-vis de nos armées à qui nous avons promis un soutien sans précédent de la Nation pour qu'elles continuent à se moderniser, à s'équiper, à grandir pour toujours maintenir leur indispensable temps d'avance sur les menaces qui pèsent sur nous.
Il est crucial de marteler l'importance vitale de la loi de programmation militaire 2024-2030. Cette loi n'est pas un simple chiffre dans un tableau comptable, mais le pilier même de notre stratégie de défense. Elle n'a pas été conçue pour le confort du présent, mais pour anticiper les menaces qui se profilent à l'horizon. La remettre en cause, même d'un iota, reviendrait à fragiliser notre armée, à réduire notre capacité à répondre aux crises, et à miner notre position au sein des alliances internationales.
Respecter la LPM 2024-2030
Bien entendu, l'équilibre budgétaire et la réduction de nos dépenses publiques sont impératifs, mais jamais au prix de notre sécurité nationale. La France, forte de son histoire, occupe une place unique sur la scène mondiale : puissance nucléaire, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, allié fiable au sein de l'OTAN et pilier de l'Union européenne. Ces responsabilités, nous ne pouvons ni les ignorer ni les diluer. La réduction des budgets militaires chez nos partenaires européens doit être un signal d'alarme, pas une feuille de route. Si la sécurité a un coût, elle n'a pas de prix car c'est notre liberté présente et future qui est en jeu. Elle est non négociable, et c'est en maintenant un effort constant, en respectant scrupuleusement la loi de programmation militaire, que la France continuera de garantir la paix et la stabilité. Arbitrer autrement reviendrait à renverser la hiérarchie entre la fin et les moyens.
J'attends donc du prochain gouvernement qu'il se montre intransigeant sur le respect de la loi de programmation militaire 2024-2030 à l'euro près, comme nous l'avions déjà fait pour la précédente LPM 2017-2025. Et que sa feuille de route du budget défense permette d'atteindre en 2030 les 3% du PIB comme le parti présidentiel s'y est engagé pendant la campagne des européennes. Toute autre voie mettrait en danger non seulement la sécurité de notre pays, mais aussi celle de l'Europe tout entière. La France doit rester ferme, maintenir le cap, et réaffirmer son engagement envers notre défense nationale et nos forces armées. Renoncer à notre défense, c'est renoncer à notre avenir. La France doit se tenir prête, pour aujourd'hui et pour demain.

 

Éléonore Caroit (députée)
> L'urgence, c'est de travailler sur une coalition, sur quelque chose qui sera stable"

> Il faut que chaque formation politique fasse preuve de sérieux, de responsabilité pour la formation d'un nouveau gouvernement.

> [Menace de destitution de Macron par LFI] Ils sont en train de saboter leur propre NFP parce qu'ils ne veulent pas gouverner.

 

Jean-René Cazeneuve (député)
> Résultats encourageant de l'expérimentation de la réforme du RSA: - baisse du nb d'allocataires - insertion professionnelle à six mois supérieure.

> Tout gouvernement où il y aurait des Insoumis serait censuré.

> J'appelle à la responsabilité du PS pour permettre une coalition. Nous sommes prêts à des compromis.

> Les socialistes et les écologistes doivent choisir leur camp. Soit ils restent dans le camp de l’outrance, de la démagogie, du communautarisme, du chaos... Soit ils décident d'aller dans le camp de la responsabilité.


● Parti radical 
> En ce 21 août, le Parti Radical rend hommage à toutes les victimes du terrorisme dans le monde et adresse ses pensées à leurs familles et proches. Continuons notre combat intransigeant contre le terrorisme pour que cessent ces crimes odieux !

 

Laurent Hénart (président) 
> [Tribune: «Pour un gouvernement de coopération parlementaire, territoriale et sociale»]
Les Français ont participé massivement aux élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. La tripartition de notre paysage politique se confirme, tant en nombre de voix que de députés, pour le RN et ses alliés, pour le bloc central (Renaissance, MoDem, Horizons, Parti Radical et UDI), pour le NFP autour de LFI.
Face à cette Assemblée à la majorité introuvable, la situation de l’exécutif ne peut être dictée ni par le fait majoritaire présidentiel, ni par la cohabitation. Emmanuel Macron a lui-même reconnu la défaite de la majorité sortante. Le gouvernement ne peut donc en être la reproduction, ou même sembler l’être.
Il ne s’agit pas plus de reprendre un scénario de cohabitation comme en 1986, 1993 ou 1997. Aucune des oppositions déclarées au chef de l’Etat n’a obtenu une majorité parlementaire solide qui s’impose à lui.
La voie d’un gouvernement de coopération parlementaire s’esquisse. Fondé sur des accords avec les groupes parlementaires, ce sera le gouvernement du dialogue avec députés et sénateurs pour définir un agenda législatif constructif, et bâtir pour chaque texte une majorité d’idées, comme le plaidait déjà Edgar Faure.
Dialogue social aussi, pour permettre de prendre des décisions ne nécessitant pas de légiférer avec le plus de légitimité possible. Ce dialogue doit être ouvert aux partenaires sociaux prioritairement, mais aussi aux collectivités locales et à l’ensemble des corps intermédiaires.
Un tel gouvernement est en rupture avec les pratiques politiques depuis 1958. Mais c’est le devoir des forces politiques responsables que de garantir aux Français les sécurités et les libertés essentielles ainsi que des services publics en ordre de marche.
Pour garantir la stabilité républicaine, le sujet du budget de l’Etat et de la Sécurité sociale devient prioritaire. Notre Constitution garantit la mise en œuvre au 1er janvier d’un budget opérationnel : les dispositions des projets de loi financiers peuvent être mises en vigueur par ordonnance si le Parlement ne respecte pas les délais de débat prévus pour ces textes ; et si le budget de l’Etat ne peut pas être voté au Parlement avant le 31 décembre, celui-ci peut permettre de lever les impôts et le gouvernement ouvrir par décret les crédits votés l’année précédente.
Concernant d’autre part la maîtrise migratoire, la ligne sage et efficace est celle de la mise en œuvre de la législation nationale existante, et surtout du Pacte Asile et Migrations qui fit l’objet d’une majorité de dépassement de la droite et de la gauche au Parlement européen.
Ensuite vient l’ordre républicain : concernant d’une part la sécurité, la priorité doit bien sûr être à l’action concrète. Des lois nouvelles peuvent être envisagées, si elles répondent à des priorités sécuritaires de nos concitoyens et s’inscrivent dans un pacte législatif opérationnel.
Concernant d’autre part la maîtrise migratoire, la ligne sage et efficace est celle de la mise en œuvre de la législation nationale existante, et surtout du Pacte Asile et Migrations qui fit l’objet d’une majorité de dépassement de la droite et de la gauche au Parlement européen. Un ministère de l’immigration peut être constitué, confié à une personnalité forte et indépendante garante du strict respect des textes, de nos engagements européens comme des principes de dignité humaine.
Enfin, les services publics essentiels doivent être garantis. Les engagements pris et les efforts déjà accomplis pour les forces de sécurité et la justice, nos armées, nos professeurs ou nos soignants, notamment dans la ruralité, se heurteront-ils à un vote budgétaire défavorable d’une éphémère majorité hétéroclite ? Pour nous en protéger, le gouvernement doit être l’artisan du dialogue public.
Le gouvernement a la charge d’organiser des conférences sur les finances publiques de la séquence triennale 2025/2027 et tracer ainsi une trajectoire budgétaire indispensable pour nos partenaires européens. Elles associeront les Commissions des Finances et les groupes du Parlement, mais aussi les partenaires sociaux et les collectivités locales qui gèrent des budgets cumulés deux fois plus importants que l’Etat.
Avec le Conseil économique, social et environnemental, une conférence de négociation des partenaires sociaux doit être installée. Il s’agit d’une démarche de type « Grenelle » sur les salaires, la prévoyance, l’intéressement et la participation, sur le plein-emploi, la sécurisation des parcours professionnels et la formation tout au long de la vie, aussi sur l’égalité femmes-hommes, la lutte contre les discriminations et la laïcité au travail.
Pour servir l’intérêt national, gouvernement et Parlement doivent inscrire à l’ordre du jour certains projets de loi en débat au moment de la dissolution. Pour le Parti radical, il s’agit prioritairement de la loi sur la fin de vie, et aussi de la loi d’orientation agricole, attendues par beaucoup de citoyens et d’organisations.
L’intérêt national peut amener à favoriser l’examen de projets, ou surtout de propositions de loi, après concertation entre gouvernement et Parlement, comme le prévoit le Pacte législatif proposé par la droite républicaine. De nombreux sujets peuvent être concernés : l’emploi et le pouvoir d’achat, ou la sécurité et la justice déjà évoqués, la priorité à donner à l’école, mais aussi l’énergie, les transports, le logement, les déserts médicaux ou la simplification administrative.
Le gouvernement doit coopérer avec le président de la République pour les sujets de politique européenne, étrangère et de défense. En ces temps de guerres et de menaces, il ne peut y avoir ni opposition, ni flottement au sommet de l’Etat sous peine d’affaiblir la France et la protection des Français.
Enfin, le gouvernement doit coopérer pleinement avec le président de la République pour les sujets de politique européenne, étrangère et de défense, pour lesquels son rôle d’initiative et d’arbitrage doit être reconnu. En ces temps de guerres et de menaces, il ne peut y avoir ni opposition, ni flottement au sommet de l’Etat sous peine d’affaiblir la France et la protection des Français.
Pour finir, les dernières législatives montrent que nous avons aujourd’hui l’inconvénient de la proportionnelle – l’absence de majorité incontournable – sans en avoir les avantages : l’égalité et la sincérité du suffrage alliées à une démocratie parlementaire du contrat de législature qu’empêche l’esprit de confrontation du scrutin majoritaire qui domine toujours la campagne électorale.
Sans prétendre changer de régime, le gouvernement pourrait engager la transition démocratique de notre pays vers une nouvelle République. L’instauration, éventuellement partielle, de la proportionnelle nécessairement dans un cadre territorial pour l’élection de nos députés peut être initiée avec les forces politiques qui s’y sont toujours déclarées favorables, à l’instar du Parti radical. Développer l’usage du référendum et renforcer puissamment nos communes et collectivités locales sont d’autres voies pour donner plus de pouvoirs au peuple et permettre à notre pays de se transformer sans se bloquer, ni surtout se déchirer.
Pour les radicaux, la période ouverte par les législatives anticipées ne doit pas être subie comme une mauvaise année à passer dans l’attente d’une prochaine dissolution. Elle doit être un temps utile jusqu’en 2027 pour la France et les Français.

 

David Valence (député)
> Quand le Nouveau Front populaire abandonnera-t-il la méthode Coué? Aucune famille politique, aucune alliance électorale n’a remporté les élections législatives. Aucune ne dispose d’une majorité assez solide pour gouverner la France seule.

 

Nathalie Delattre (sénatrice)
> Alors que le pouvoir d’achat des familles est en crise, le Supplément familial de traitement (SFT) inchangé depuis 1941 est devenu inadapté. Il est temps de revaloriser cette aide.

 

Présidentielles USA 2024. Barack Obama à la convention démocrate: «L'Amérique de Kamala Harris et Tim Walz c’est celle de ‘Nous, le peuple’ qui inclut tout le monde»


Lors de la convention démocrate qui va introniser officiellement Kamala Harris comme la candidate du parti à la présidentielle, l’ancien président Barack Obama a prononcé un discours remarqué et remarquable.

Reprenant les fondamentaux de son engagement politique et de sa vision des Etats-Unis, il a rappelé l’importance de cette élection pour continuer à bâtir une démocratie qui offre à chacun et à chacune les opportunités équitables pour construire son projet de vie mais aussi pour empêcher les forces réactionnaires de s’en prendre à l’idée même de ce qu’est l’Amérique.

Voici le discours de Barack Obama à la convention démocrate:
Bonjour, Chicago. C'est bien d'être à la maison.
Je ne sais pas pour vous, mais je me sens en feu. Je me sens prêt à partir – même si je suis la seule personne assez stupide pour parler juste après Michelle Obama...
Je me sens optimiste parce que cette convention a toujours été plutôt bonne pour les enfants avec des noms drôles qui croient en un pays où tout est possible. Parce que nous avons la chance d'élire quelqu'une qui a passé toute sa vie à essayer de donner aux gens les mêmes chances que l'Amérique lui a données. Quelqu'une qui vous voit et vous entend et se lèvera tous les jours et se battra pour vous: la prochaine présidente des États-Unis d'Amérique, Kamala Harris.
Cela fait seize ans que j'ai eu l'honneur d'accepter la nomination de ce parti à la présidence. Je sais que c'est difficile à croire depuis que je n'ai pas vieilli un peu, mais c'est vrai. Et en regardant en arrière, je peux dire sans aucun doute que ma première décision en tant que candidat s’est avérée être l’une de mes meilleures – et c’est demander à Joe Biden de servir à mes côtés en tant que vice-président.
À part un peu de sang irlandais commun, Joe et moi venons d'horizons différents. Mais nous sommes devenus frères. Et alors que nous avons travaillé ensemble pendant huit ans, ce que j'ai le plus admiré à propos de Joe n'était pas seulement son intelligence et son expérience, mais son empathie et sa décence ; sa résilience durement acquise et sa croyance inébranlable que tout le monde dans ce pays mérite une opportunité équitable.
Au cours des quatre dernières années, ce sont les valeurs dont l'Amérique avait le plus besoin.
À une époque où des millions de nos concitoyens étaient malades et mouraient, nous avions besoin d'un dirigeant avec la personnalité nécessaire pour mettre de côté la politique et faire ce qui était juste. À une époque où notre économie était enrouée, nous avions besoin d’un dirigeant avec la détermination nécessaire pour conduire ce qui est devenu la meilleure reprise économique du monde – avec 15 millions d’emplois, des salaires plus élevés et des coûts des soins de santé plus bas. Et à un moment où l'autre parti s'était transformé en culte de la personnalité, nous avions besoin d'un dirigeant qui était stable, et qui a rassemblé les gens, et était assez désintéressé pour faire la chose la plus rare qui soit en politique: mettre sa propre ambition de côté pour le bien du pays.
L'histoire se souviendra de Joe Biden comme d'un président qui a défendu la démocratie à un moment de grand danger. Je suis fier de l'appeler mon président, mais même plus fier de l'appeler mon ami.
La flambeau a été passé. Maintenant, c'est à nous tous de nous battre pour l'Amérique en laquelle nous croyons. Et ne vous y trompez pas: ce sera un combat. Malgré toute l’énergie incroyable que nous avons pu générer au cours des dernières semaines, il s’agira toujours d’une course serrée dans un pays étroitement divisé – un pays où trop d’Américains luttent encore pour vivre décemment, et ne croient pas que le gouvernement puisse les aider.
Et alors que nous nous réunissons ici ce soir, les gens qui décideront de cette élection se posent une question très simple: qui va se battre pour moi ? Qui pense à mon avenir, à l’avenir de mes enfants – à notre avenir commun?
Une chose est certaine : Donald Trump n’a pas d’insomnies sur les réponses à donner. C'est un milliardaire de 78 ans qui n'a pas cessé de se plaindre de ses problèmes depuis qu'il est descendu de son escalator d'oré il y a neuf ans. Ce fut un flot constant de grincements et de griefs qui s'est en fait aggravé maintenant qu'il a peur de perdre contre Kamala. Les surnoms puériles et les théories folles du complot et l'obsession bizarre de la taille de la foule qui assiste aux meetings de Kamala. Cela continue encore et encore. L'autre jour, j'ai entendu quelqu'un comparer Trump au voisin qui fait marcher sans arrêt son aspirateur à feuilles devant votre fenêtre chaque minute de chaque jour.
D'un voisin, c'est épuisant. D'un président, c'est tout simplement dangereux. La vérité, c’est que Donald Trump ne voit le pouvoir que comme un moyen de parvenir à ses fins personnelles. Il veut que la classe moyenne paie le prix d'une autre réduction d'impôts énorme qui l'aiderait principalement, lui et ses riches amis. Il a tué un accord d'immigration bipartite qui aurait aidé à sécuriser notre frontière sud parce qu'il pensait qu'essayer de résoudre le problème nuirait à sa campagne. Il ne semble pas se soucier si plus de femmes perdent leurs libertés en matière de procréation car cela n'affectera pas sa vie.
Par-dessus tout, Donald Trump veut que nous pensions que ce pays est désespérément divisé entre nous et eux ; entre les vrais Américains qui le soutiennent et les étrangers qui ne le soutiennent pas. Et il veut que vous pensiez que vous serez plus riche et plus sûr si vous lui donnez simplement le pouvoir de remettre ces «autres» personnes à leur place.
C'est l'un des plus vieux tours de la politique – de la part d'un homme dont le jeu est devenu assez éculé. Nous n'avons pas besoin de quatre années de blâme et de chaos. Nous avons vu ce film – et nous savons tous que la suite est généralement pire.
L'Amérique est prête pour un nouveau chapitre. L'Amérique est prête pour une meilleure histoire.
Nous sommes prêts pour une Présidente Kamala Harris.
Et Kamala Harris est prête pour le travail. C'est une personne qui a passé sa vie à se battre au nom de personnes qui ont besoin d'une voix et d'un champion. Comme vous l'avez entendu de Michelle, Kamala n'est pas née privilégier. Elle a dû travailler pour ce qu'elle a, et elle se soucie en fait de ce que d'autres personnes traversent. Elle n'est pas la voisine qui fait fonctionner l’aspirateur à feuilles - c'est la voisine qui se précipite pour aider quand vous avez besoin d'une main charitable.
En tant que procureure, Kamala a défendu les enfants victimes d'abus sexuels. En tant que procureure de l'État le plus peuplé du pays, elle a combattu les grandes banques et les collèges à but lucratif, obtenant des milliards de dollars pour les personnes qu'ils avaient arnaquées. Après la crise des prêts hypothécaires à domicile, elle m'a mis au courant, moi et mon administration, pour m'assurer que les propriétaires avaient un règlement équitable. Peu importait que j’étais démocrate ou qu’elle ait frappé aux portes de ma campagne dans l’Iowa – elle allait se battre pour obtenir autant de soulagement que possible pour les familles qui le méritaient.
En tant que vice-présidente, elle a aidé à faire en sorte que les sociétés pharmaceutiques plafonnent le coût de l'insuline, de réduire le coût des soins de santé et de faire bénéficier les familles avec des enfants d’une réduction d'impôt. Et elle se présente à la présidence avec de vrais plans pour réduire les coûts encore plus, protéger Medicare et la sécurité sociale [les retraites], et signer une loi garantissant le droit de chaque femme de prendre ses propres décisions en matière de soins de santé.
Kamala Harris ne se concentrera pas sur ses problèmes – elle se concentrera sur les vôtres. En tant que présidente, elle ne se contentera pas de répondre aux besoins de ses propres électeurs et ne punira pas ceux qui refusent de plier le genou devant elle. Elle travaillera au nom de tous les Américains.
C'est ce qu'est Kamala. Et à la Maison Blanche, elle aura un partenaire exceptionnel dans le gouverneur Tim Walz.
J'adore ce type. Tim est le genre de personne qui devait être en politique – quelqu'un qui est né dans une petite ville, a servi son pays, a enseigné aux enfants, a entraîné les jeunes footballeurs et a pris soin de ses voisins. Il sait qui il est et ce qui est important. Vous pouvez dire que ces chemises de flanelle qu'il porte ne viennent pas d'un consultant, elles viennent de son placard, et elles ont vécu certaines choses.
Ensemble, Kamala et Tim ont gardé la foi avec l'histoire centrale de l'Amérique – une histoire qui dit que nous sommes tous créés égaux, que tout le monde mérite une chance, et que, même quand nous ne sommes pas d'accord les uns avec les autres, nous pouvons trouver un moyen de vivre les uns avec les autres.
C'est la vision de Kamala. C'est la vision de Tim. C'est la vision du Parti démocrate. Et notre travail au cours des onze semaines suivantes est de convaincre le plus grand nombre possible de personnes de voter pour cette vision.
Ce ne sera pas facile. L'autre camp sait qu'il est plus facile de jouer sur les peurs et le cynisme des gens. Ils vous diront que le gouvernement est corrompu, que le sacrifice et la générosité sont pour les imbéciles; et que puisque le jeu est truqué, il est normal de vous servir et de ne vous occuper que de vos propres affaires.
C'est le chemin facile. Nous avons une tâche différente. Notre travail est de convaincre les gens que la démocratie peut réellement apporter des résultats. Et nous ne pouvons pas nous contenter de signaler ce que nous avons déjà accompli ou nous contenter de nous appuyer sur les idées du passé. Nous devons tracer une nouvelle façon de relever les défis d'aujourd'hui.
Kamala comprend ça. Elle sait, par exemple, que si nous voulons faciliter l'achat d'un logement par plus de jeunes, nous devons en construire davantage et effacer certaines des lois et réglementations dépassées qui ont rendu plus difficile la construction de logements pour les travailleurs dans ce pays. Et elle a présenté un nouveau plan audacieux pour faire exactement cela.
En ce qui concerne les soins de santé, nous devrions tous être fiers des énormes progrès que nous avons réalisés grâce à la loi sur les soins abordables – en donnant à des millions de personnes accès à une couverture abordable et en protégeant des millions d’autres d’assurances sans scrupules. Mais Kamala sait que nous ne pouvons pas nous arrêter là, c'est pourquoi elle continuera à travailler pour limiter les coûts hors de poche.
Kamala sait que si nous voulons aider les gens à aller de l'avant, nous devons mettre un diplôme universitaire à la portée d'un plus grand nombre d'Américains. Mais l'université ne devrait pas être le seul billet pour la classe moyenne. Nous devons suivre l'exemple des gouverneurs comme Tim Walz qui ont dit que si vous avez les compétences et le dynamisme, vous ne devriez pas avoir besoin d'un diplôme pour travailler pour le gouvernement fédéral. Et dans cette nouvelle économie, nous avons besoin d’une présidente qui se soucie vraiment des millions de personnes à travers ce pays qui se réveillent tous les jours pour faire l’essentiel. Souvent, ils travaillent sans merci pour soigner nos malades et nettoyer nos rues et livrer nos colis – et défendent leur droit de négocier de meilleurs salaires et conditions de travail.
Kamala sera cette présidente.
Une administration de Harris-Walz peut nous aider à dépasser certains des vieux débats fatigués qui continuent d'étouffer les progrès, parce qu'avec leur cœur, Kamala et Tim comprennent que quand tout le monde a une opportunité équitable, nous sommes tous mieux lotis. Ils comprennent que lorsque chaque enfant reçoit une bonne éducation, l'ensemble de l'économie devient plus forte; que lorsque les femmes sont payées de la même manière que les hommes, toutes les familles en bénéficient. Nous pouvons sécuriser notre frontière sans arracher les enfants de leurs parents, tout comme nous pouvons garder nos rues en sécurité tout en renforçant la confiance entre les forces de l'ordre et les communautés qu'ils desservent.
Donald Trump et ses donateurs bien nantis ne voient pas le monde de cette façon. Pour eux, la liberté signifie que les puissants peuvent faire ce qu'ils veulent, qu'il s'agisse de licencier des travailleurs qui tentent de se syndiquer, d'empoisonner nos rivières ou d'éviter de payer des impôts comme tout le monde doit le faire.
Nous avons une idée plus large de liberté. Nous croyons en la liberté de subvenir aux besoins de votre famille si vous êtes prêt à travailler; la liberté de respirer de l'air pur et de boire de l'eau propre et d'envoyer vos enfants à l'école sans se soucier s'ils rentreront ou non à la maison. Nous croyons que la vraie liberté donne à chacun d'entre nous le droit de prendre des décisions concernant sa propre vie - comment nous croyons, à quoi ressemble notre famille, combien d'enfants nous avons, qui nous épousons. Et nous croyons que la liberté exige que nous reconnaissions que les autres ont la liberté de faire des choix qui sont différents des nôtres.
C'est en fait l'Amérique de Kamala Harris et Tim Walz. Une Amérique où «Nous, le peuple», inclut tout le monde. Parce que c'est la seule façon dont cette expérience américaine fonctionne. Et malgré ce que notre politique pourrait suggérer, je pense que la plupart des Américains le comprennent. La démocratie n'est pas seulement un tas de principes abstraits et de lois poussiéreuses. Ce sont les valeurs que nous vivons, et la façon dont nous nous traitons – y compris ceux qui ne nous ressemblent pas ou ne nous prient pas comme nous ou voient le monde exactement comme nous.
Ce sentiment de respect mutuel doit faire partie de notre message. Notre politique est devenue si polarisée de nos jours que nous tous, à travers le spectre politique, nous sommes prompts à prendre le pire chez les autres, à moins qu'ils ne soient d'accord avec nous sur chaque question. Nous commençons à penser que la seule façon de gagner est de réprimander l’autre camp, de le rendre honteux et de crier contre lui. Et au bout d'un moment, les gens ordinaires se mettent au diapason, ou ne prennent pas la peine de voter du tout.
Cette approche peut aller de l'avant pour les hommes politiques qui veulent juste de l'attention et s'épanouissent dans la division. Mais cela ne fonctionnera pas pour nous. Pour progresser sur les choses qui nous tiennent à cœur, les choses qui affectent réellement la vie des gens, nous devons nous rappeler que nous avons tous nos angles morts, nos contradictions et nos préjugés; et que si nous voulons gagner ceux qui ne sont pas encore prêts à soutenir notre candidate, nous devons écouter leurs préoccupations – et peut-être apprendre quelque chose au cours de ce processus.
Après tout, si un parent ou un grand-parent dit parfois quelque chose qui nous fait grincer des dents, nous ne supposons pas automatiquement qu'il s'agit de mauvaises personnes. Nous reconnaissons que le monde évolue vite, et qu'il a besoin de temps et peut-être d'un petit encouragement pour rattraper son retard. Nos concitoyens méritent la même grâce que nous espérons qu'ils aurons pour nous.
C'est ainsi que nous pouvons construire une véritable majorité démocrate. Et d'ailleurs, cela n'a pas seulement d'importance pour les gens dans ce pays. Le reste du monde regarde pour voir si nous pouvons vraiment y parvenir.
Aucune nation, aucune société, n’a jamais essayé de construire une démocratie aussi grande et diverse que la nôtre auparavant – une démocratie où nos allégeances et notre communauté sont définies non pas par la race ou le sang, mais par une croyance commune. C'est pourquoi lorsque nous défendons nos valeurs, le monde est un peu plus brillant. Quand nous ne le faisons pas, les dictateurs et les autocrates se sentent enhardis, et avec le temps nous devenons moins en sécurité. Nous ne devrions pas être le policier du monde, et nous ne pouvons éradiquer toute cruauté et injustice dans le monde. Mais l’Amérique peut être, doit être, une force pour le bien – décourager les conflits, lutter contre les maladies, promouvoir les droits de l’homme, protéger la planète du changement climatique, défendre la liberté. C’est ce que croit Kamala Harris – et la plupart des Américains aussi.
Je sais que ces idées peuvent se sentir assez nauséabondes en ce moment. Nous vivons une époque de confusion et de rancœur, avec une culture qui prime les choses qui ne durent pas - l'argent, la célébrité, le statut, les «likes». Nous cherchons l'approbation d'inconnus sur nos mobiles; nous construisons toutes sortes de murs et de clôtures autour de nous et nous nous demandons ensuite pourquoi nous nous sentons si seuls. Nous ne nous faisons pas assez confiance parce que nous ne prenons pas le temps de nous connaître – et dans cet espace entre nous, les politiciens et les algorithmes, nous apprenons à nous caricaturer les uns les autres et à nous troller les uns les autres et à nous craindre.
Mais voici la bonne nouvelle. Partout en Amérique, dans les grandes villes et les petites villes, loin de tout le bruit, les liens qui nous unissent sont toujours là. Nous entraînons toujours la Petite Ligue et nous nous occupons de nos voisins âgés. Nous nourrissons toujours les affamés, dans les églises, les mosquées et les synagogues, et nous partageons la même fierté lorsque nos athlètes olympiques concourent pour l'or. Parce que la grande majorité d'entre nous ne veulent pas vivre dans un pays amer et divisé. Nous voulons quelque chose de mieux. Nous voulons être meilleurs. Et la joie et l'excitation que nous voyons autour de cette campagne nous disent que nous ne sommes pas seuls.
J'ai passé beaucoup de temps à y penser ces derniers mois parce que, comme Michelle l'a mentionné, cet été, nous avons perdu sa mère.
Je ne sais pas que quiconque a jamais aimé sa belle-mère, pas plus que j'aimais la mienne. La plupart du temps, c'est parce qu'elle était drôle et sage et peut-être la personne la moins prétentieuse que je connaissais. Et elle m'a toujours défendue avec Michelle quand j'ai foiré.
Mais je pense aussi que l'une des raisons pour lesquelles nous sommes devenus si proches était qu'elle m'a rappelé ma grand-mère, la femme qui m'a élevé quand j'étais enfant. En apparence, les deux n'avaient pas beaucoup en commun – l'un était une femme noire de Chicago, l'autre une femme blanche née dans une petite ville appelée Peru, au Kansas. Et pourtant, ils ont partagé une vision de base de la vie – des femmes fortes, intelligentes, débrouillardes, pleines de bon sens, qui, quelles que soient les barrières qu’elles ont rencontrées, ont fait face sans chi chicaner ni se plaindre et ont fourni un fondement inébranlable d’amour à leurs enfants et leurs petits-enfants.
En ce sens, elles représentent toutes les deux une génération entière de travailleuses qui, par la guerre et la dépression, la discrimination et les possibilités limitées, ont contribué à la construction de ce pays. Nombre d'entre elles ont peiné chaque jour dans des emplois souvent trop modestes pour elles et se sont volontiers privés pour offrir à leurs enfants quelque chose de mieux. Mais elles savaient ce qui était vrai et ce qui comptait. Des choses comme l'honnêteté et l'intégrité, la gentillesse et le travail. Elles n'étaient pas impressionnés par les vantards ou les brutes, et elles ne passaient pas beaucoup de temps à se préoccuper de ce qu'elles n'avaient pas. Au contraire, elles trouvaient du plaisir dans les choses simples - une partie de cartes avec des amis, un bon repas et des rires autour de la table de cuisine, aider les autres et voir leurs enfants faire des choses et aller dans des endroits qu'elles n'auraient jamais imaginés pour elles-mêmes.
Que vous soyez démocrate, républicain ou quelque part entre les deux, nous avons tous eu des gens comme ça dans nos vies. Les gens comme les parents de Kamala, qui traversent les océans parce qu'ils croient en la promesse de l'Amérique. Les gens comme les parents de Tim, qui lui ont appris l'importance du service. Des gens qui n'étaient pas célèbres ou puissants, mais qui ont réussi, d'innombrables façons, à quitter ce pays un peu mieux qu'ils ne l'ont trouvé.
Plus que n’importe quelle politique ou tel programme, je crois que c’est ce à quoi nous aspirons – un retour à une Amérique où nous travaillons ensemble et nous nous préoccupons des uns et des autres. Une restauration de ce que Lincoln a appelé, à la veille de la guerre civile, «nos liens d’affection». Une Amérique qui puise dans ce qu'il a appelé «les meilleurs anges de notre nature». C'est de cela qu'il s'agit dans cette élection. Et je crois que c’est pourquoi, si nous faisons chacun notre part au cours des 77 prochains jours – si nous frappons aux portes, faisons des appels téléphoniques et parlons à nos amis et écoutons nos voisins – si nous travaillons comme nous n’avons jamais travaillé auparavant – nous élirons Kamala Harris en tant que prochaine présidente des États-Unis, et Tim Walz en tant que prochain vice-président des États-Unis. Nous élirons des dirigeants de haut en bas qui se battrons pour l'Amérique pleine d'espoir et tournée vers l'avenir en laquelle nous croyons. Et ensemble, nous construirons nous aussi un pays plus sûr et plus juste, plus égal et plus libre.
Allons donc au travail. Que Dieu vous bénisse, et que Dieu bénisse les États-Unis d'Amérique.