Voici une sélection,
ce 11 juillet 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les
médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Lettre aux Français]
Les 30 juin et 7 juillet derniers, vous vous êtes rendus aux urnes en nombre
pour choisir vos députés. Je salue cette mobilisation, signe de la vitalité de
notre République dont nous pouvons, me semble-t-il, tirer quelques conclusions.
D’abord, il existe dans le pays un besoin d’expression démocratique. Ensuite,
si l’extrême-droite est arrivée en tête au premier tour avec près de 11
millions de voix, vous avez clairement refusé qu’elle accède au Gouvernement.
Enfin, personne ne l’a emporté. Aucune force politique n’obtient seule une
majorité suffisante et les blocs ou coalitions qui ressortent de ces élections
sont tous minoritaires. Divisées au premier tour, unies par les désistements
réciproques au second, élues grâce aux voix des électeurs de leurs anciens
adversaires, seules les forces républicaines représentent une majorité absolue.
La nature de ces élections, marquées par une demande claire de changement et de
partage du pouvoir, les oblige à bâtir un large rassemblement.
Président de la République, je suis à la fois protecteur de l’intérêt supérieur
de la Nation et garant des institutions et du respect de votre choix.
C’est à ce titre que je demande à l’ensemble des forces politiques se
reconnaissant dans les institutions républicaines, l’Etat de droit, le
parlementarisme, une orientation européenne et la défense de l’indépendance
française, d’engager un dialogue sincère et loyal pour bâtir une majorité
solide, nécessairement plurielle, pour le pays. Les idées et les programmes
avant les postes et les personnalités : ce rassemblement devra se
construire autour de quelques grands principes pour le pays, de valeurs
républicaines claires et partagées, d’un projet pragmatique et lisible et
prendre en compte les préoccupations que vous avez exprimées au moment des
élections. Elle devra garantir la plus grande stabilité institutionnelle
possible. Elle rassemblera des femmes et des hommes qui, dans la tradition de
la Vème République, placent leur pays au-dessus de leur parti, la Nation
au-dessus de leur ambition. Ce que les Français ont choisi par les urnes – le
front républicain, les forces politiques doivent le concrétiser par leurs
actes.
C’est à la lumière de ces principes que je déciderai de la nomination du
Premier ministre. Cela suppose de laisser un peu de temps aux forces politiques
pour bâtir ces compromis avec sérénité et respect de chacun. D’ici là, le
Gouvernement actuel continuera d’exercer ses responsabilités puis sera en
charge des affaires courantes comme le veut la tradition républicaine.
Plaçons notre espérance dans la capacité de nos responsables politiques à faire
preuve de sens de la concorde et de l’apaisement dans votre intérêt et dans
celui du pays. Notre pays doit pouvoir faire vivre, comme le font tant de nos
voisins européens, cet esprit de dépassement que j’ai toujours appelé de mes
vœux.
Votre vote impose à tous d’être à la hauteur du moment. De travailler ensemble.
Dimanche dernier, vous avez appelé à l’invention d’une
nouvelle culture politique française. Pour vous, j’y veillerai. En votre nom,
j’en serai le garant.
> Alliés. Unis et solidaires face
à la guerre d’agression brutale de la Russie en Ukraine. Moment crucial pour la
sécurité et la paix de l’Europe.
> Avec le nouveau Premier
ministre du Royaume-Uni Keir Starmer. Aujourd'hui au sommet de l'OTAN, la
semaine prochaine au sommet de la Communauté politique européenne : notre
travail en commun a déjà bien commencé !
> C'est notre histoire spatiale. C'est notre autonomie
stratégique. C'est une fierté française et européenne. Le premier lancement
d'Ariane 6 est un succès ! Immense bravo aux équipes qui rendent possible
ce qui paraît impossible. Mission accomplie.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Gabriel Attal Premier
ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> Premier vol réussi pour Ariane 6. Fierté
française et européenne. Bravo à toutes les équipes de l'ESA. Direction le rêve
et les étoiles !
Bruno Le Maire,
ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique
> [Tribune: «Je continuerai de défendre la voie du travail, des
économies et de l'investissement dans le futur»]
Depuis sept ans que je suis ministre des Finances, j'ai fait du rétablissement
de nos finances un enjeu décisif pour notre pays. C'est pourquoi nous sommes
passés à l'action dès mon arrivée en prenant des mesures courageuses pour
réduire des dépenses inefficaces pour les Français.
Ces mesures ont été payantes : la France est passée sous les 3% de déficit
dès la fin 2017, avant de sortir de la procédure pour déficit excessif l'année
suivante. Cela nous a redonné des marges de manœuvre face à un avenir
incertain. Bien nous en a pris, puisque nous avons rapidement été confrontés
aux deux crises économiques les plus graves de ces dernières décennies :
la crise du Covid et la crise inflationniste.
À chaque fois, nous avons massivement protégé les entreprises et les salariés,
comme aucun autre pays dans le monde. Le coût a été élevé, mais il était
nécessaire pour épargner aux Français des conséquences économiques et sociales
bien plus graves encore sur l'emploi, l'activité, la croissance et, au bout du
compte, sur les finances publiques.
On nous rabâche souvent un chiffre : mille milliards de dette
supplémentaire. Chiffre absurde. Non-sens financier : la dette doit être
rapportée à la richesse nationale créée lors de la même période. Or, elle
correspond en réalité à une augmentation de la dette de treize points de PIB
entre 2017 et 2023, soit 350 milliards d'euros. Non-sens politique : quel
aurait été l'état de notre dette si nous avions laissé justement mourir notre
économie ? Je le dis à tous les Tartuffe politiques qui réclamaient hier
plus de dépenses et crient aujourd'hui au drame, sans assumer une seule
économie.
Maintenant que nous sommes collectivement sortis de ces crises, et comme je le
répète sans relâche depuis 2022, nous devons rétablir à nouveau nos finances
publiques. Il s'agit de réduire notre dette mais aussi de dégager des marges de
manœuvre pour préparer notre avenir, en particulier dans l'accélération de la
transition écologique, le renforcement de notre appareil sécuritaire et la
modernisation de notre système de santé.
Soyons précis : en 2024, nous devons dégager 25 milliards d'euros
d'économies pour tenir nos objectifs de finances publiques. Nous devons le
faire maintenant ou bien il sera trop tard, car la France divergera
définitivement de ses 19 partenaires de la zone euro. Ce serait une faute
économique et politique majeure.
Depuis janvier, nous avons réduit le bouclier énergétique de cinq milliards
d'euros. Nous avons également engagé dix milliards d'économies sur l'État. Il
reste donc dix milliards d'euros déjà identifiés à faire.
À cette fin, j'ai envoyé aujourd'hui aux différents ministères le montant de
dépenses maximal autorisé pour l'année 2024. J'ai également engagé les travaux
indispensables à la réalisation du budget pour 2025, en ligne avec nos
engagements nationaux et européens. C'est ma responsabilité de ministre des
Finances de garantir la continuité de l'État, et de préparer pour début août au
plus tard un budget. Ce sera de la responsabilité politique du prochain
gouvernement de valider ou non ces options.
Existe-t-il des alternatives à ce budget de rétablissement des comptes publics?
Bien sûr. Il y a toujours des alternatives politiques, que seul le peuple
décide. Mais chacun doit être au clair sur ce que ces alternatives impliquent.
La première, ce serait une augmentation massive des impôts. Personne ne sera
épargné. Cette hausse n'accablera pas que les riches. Elle pèsera sur les
classes moyennes, elle appauvrira ceux qui travaillent, elle fragilisera les
PME et les TPE, elle se traduira par beaucoup de colère en France.
Une autre alternative serait de laisser filer les déficits et la dette. Je veux
être tout aussi clair : les marchés ne laisseront pas faire. Cela se
traduira immédiatement par la spirale infernale de l'explosion des taux
d'intérêt, par une incapacité à financer notre dette et par l'explosion du coût
du crédit pour les ménages comme pour les entreprises.
Ce serait tout simplement un naufrage économique et financier pour la France.
C'est pour ces raisons que je continuerai de défendre la voie du travail, des
économies et de l'investissement dans le futur. C'est la seule voie responsable
pour la France.
> Voici
le nouveau symbole de l’indépendance spatiale européenne : Ariane 6 ! Quelle
fierté! Nous ouvrons aujourd’hui une grande page de l’histoire
européenne de l’accès à l’espace. Ce succès nous rappelle toute la valeur
ajoutée de la coopération européenne dans le domaine des lanceurs et la
capacité des Européens à rivaliser avec les autres puissances spatiales,
lorsqu’ils décident de mettre leurs ressources en commun. Un immense bravo à
toutes les équipes de l'ESA, du CNES, d'Ariane group qui ont travaillé pendant des années pour aboutir à ce succès.
Gérald Darmanin,
ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
> Ils veulent plus d’autorité et que le travail
paie plus. Je pense que ça, ça ramène à la maison républicaine beaucoup
d’électeurs qui votent RN.
> Jean-Luc Mélenchon met dans
notre pays le gène de la division.
> Je ne voterai pas un seul texte
du Nouveau front populaire.
> Les parlementaires du Nouveau front
populaire, pour une grande partie, sont du côté de ceux qui envoient des pavés
et des haches sur la tête des gendarmes.
> Sur mon instruction, un nouveau
prêcheur salafiste radicalisé a été interpellé dans l’Aube. Grâce à la loi
immigration, il a été expulsé vers son pays d’origine en moins de 12h. Fermeté
contre les ennemis de la République.
Catherine Vautrin,
ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
> Le Président a rappelé le seul vrai
enseignement de ces législatives : aucune force politique n’a décroché une
majorité claire. Seul le front républicain a gagné. En tant que garant des
institutions, son appel à la responsabilité et à l’élaboration d’un consensus
est essentiel pour assurer la stabilité de nos institutions. Rassemblons tous
les républicains et toutes les bonnes volontés autour d’un contrat de
gouvernement.
Rachida Dati,
ministre de la Culture
> Les Français ne veulent pas qu'on livre la
France aux extrêmes. J’appelle tous les Républicains à répondre aux attentes
des Français : sécurité, maîtrise des flux migratoires et pouvoir d'achat.
> La majorité des Français ne
veut pas du programme du NFP [...] qui est un bloc minoritaire où ils ne sont
d'accord sur rien. Le bloc présidentiel a résisté, personne n'a gagné !
Sébastien Lecornu,
ministre des Armées
> Mission accomplie pour Ariane 6 !
Félicitations à toutes les équipes mobilisées pour entamer l’écriture de cette
nouvelle page de notre histoire spatiale française et européenne.
Éric Dupond-Moretti,
garde des Sceaux, ministre de la Justice
> La seule majorité absolue est composée de
communistes, de socialistes, d'écolos, de notre groupe central et de la droite
classique.
> LFI c'est non (...), ils ont
démontré pendant deux ans qu'ils ne respectaient en rien le Parlement.
> Il n'y a pas de gagnant mais un
retour massif aux urnes, s'il y a un gagnant c'est la démocratie (...), la
seule possibilité pour obtenir une majorité c'est qu'on travaille ensemble.
Christophe Béchu,
ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
> S'il y a bien des gens qui ne sont pas
qualifiés pour donner des leçons de démocratie c'est LFI. Quand Mathilde Panot parle de déni de
démocratie, on dirait un vegan qui donne des conseils dans une boucherie.
> Le Premier ministre devra sans
doute être issu des Républicains.
Amélie Oudéa-Castéra,
ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques
> Cette sélection,
nos athlètes sont allés la chercher. Bravo ! 282 femmes 289 hommes De 14 à 48
ans Venus de toute la France. Ils et elles sont prêts à nous faire rêver et à
briller cet été. Ils et elles vous donnent rendez-vous dans 16 jours. Bonne
chance à toute notre délégation française pour les Jeux de Paris!
Sylvie Retailleau,
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
> A Bologne pour la
réunion ministérielle Science et Technologie du G7. Nous renforçons nos engagements
face aux défis scientifiques urgents: préservation de la liberté et de la
sécurité de la recherche, promotion de la science ouverte, développement des
technologies émergentes.
> Nos grands défis scientifiques
ne trouveront de réponse à l'échelle internationale qu'en libérant le potentiel
des pays en développement. Nous souhaitons pour cela renforcer nos
collaborations de recherche avec le continent africain.
> La coopération scientifique
s'incarne dans des exemples concrets. Au technopôle de Bologne, les capacités
du supercalculateur Leonardo sont accessibles aux chercheurs à travers le
continent grâce à l'entreprise commune européenne.
> Ariane
6, top départ
! Depuis le port spatial européen de Kourou, le nouveau lanceur de l’ESA débute sa carrière par un succès
! Face à ceux qui réclament moins d’Europe, le début de cette nouvelle
épopée scientifique et industrielle nous rappelle la force de la politique
spatiale européenne. Elle est indispensable à notre accès souverain à
l’espace. J’adresse mes remerciements les plus chaleureux à l’ensemble des
femmes et des hommes qui rendent cette aventure possible grâce à leur travail
intense. Parallèlement au succès du lanceur, c’est également la nouvelle zone
de lancement construite par le CNES qui démontre son efficacité : elle permettra une
rotation plus rapide des lancements d’Ariane!
Aurore Bergé, chargée
de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les
Discriminations.
> Nous
ne sommes pas habitués à constituer des alliances programmatiques. Mais c'est
ce que font les démocraties parlementaires ! Je vois des mains tendues à
droite, peut-être à gauche, tant mieux !
> Le NFP sait qu'ils sont trop peu nombreux, trop fragiles donc
ils proposent de faire sans le Parlement. Les mêmes qui reprochaient le 49-3
disent vouloir l'utiliser et gouverner à coup de décrets !
> Nous avons une ligne rouge
claire : pas un seul ministre LFI au sein du gouvernement. Si c'était le cas,
une motion de censure serait immédiatement déposée.
> Nous sommes 3 jours après les législatives. Dans toutes les
démocraties matures, constituer un gouvernement, une alliance programmatique,
une coalition de projet prend du temps.
> Si les LR refusent tout compromis, alors ce sera un
gouvernement NFP. Je crois que leurs électeurs ne leur pardonneraient pas.
Roland Lescure, ministre
délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie
> Oui nous avons perdu. Nous ne sommes pas en
capacité de diriger le pays, seuls. Oui nous pouvons contribuer à un
gouvernement. La seule solution, c'est une coalition.
> Aujourd'hui, aucun bloc n'a la
majorité absolue à l'Assemblée nationale. La seule solution, c'est une
coalition. L’urgence n’est pas de changer en profondeur la France, mais de la
réparer, parce qu’elle est abîmée. Et de la gérer pour avancer ensemble.
Olivia Grégoire, ministre
déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation
> Qui, en hurlant à l’Assemblée, a fait passer
le RN pour des gens respectables ? Qui, en jouant au foot avec un ballon à
l’effigie d’un ministre, a contribué à rendre le RN presque modéré ? Si le RN
est perçu comme le parti de l’ordre c’est parce LFI est celui du désordre.
Dominique Faure, ministre
déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité
> J’ai confiance dans la capacité de chacune et
chacun à construire une coalition centrale qui fédère de la gauche
sociale-démocrate jusqu’à la droite républicaine que le Président de la
République appelle de ses vœux.
> Dimanche 7 juillet, près de 30
millions de Français se sont déplacés pour voter pour leur député. Réjouissons
nous d’un tel niveau de participation dans ce moment si important pour notre
démocratie.
Les résultats de dimanche soir ne donnent la majorité absolue à aucun groupe.
Les Français ont donc invité leurs responsables politiques à construire des
majorités de projet. Face à ce résultat et à cette invitation, nous devrons
faire preuve d’un grand sens des responsabilités.
Durant ces deux dernières années, j’ai eu l’honneur et la fierté d’être votre
députée et j’ai pu travailler à construire l’avenir de la 10ème circonscription
et de notre département de Haute-Garonne. Nous avons fait tout ce qui était en
notre pouvoir pour tenter d’améliorer votre quotidien. Ces résultats, vous les
avez parfois constatés sur le terrain, quand nous avons évité une fermeture de
classe ou permis l’installation d’une entreprise.
Mais souvent, trop souvent, vous ne les avez pas vus et cela explique les
résultats de dimanche dernier.
J’adresse mes félicitations républicaines à Jacques Oberti en espérant que
conformément à ses propos, il sera capable de ne pas subir la soumission
imposée par LFI dans l’hémicycle ces dernières années. Je tiens une nouvelle
fois à remercier les 23.000 électeurs m’ayant fait confiance au premier tour
des élections législatives.
Durant ces deux années comme membre du Gouvernement, leur soutien a été l’un de
mes meilleurs carburants. Améliorer leur quotidien restera ma boussole. A la
démission du Gouvernement de Gabriel Attal, je redeviendrai donc conseillère
municipale de Saint-Orens-de-Gameville et conseillère métropolitaine de
Toulouse. Mais mon envie de travailler pour ce territoire et pour vous restera
intacte : c’est dans le Lauragais que j’ai fondé mon engagement politique et ma
conviction que le rassemblement de tous les Français est possible ; c’est dans
le Lauragais, au gré des rencontres avec chacune et chacun d’entre vous, que
j’ai mesuré les immenses attentes qui sont les vôtres.
Tout cela ne disparaît pas, au contraire. Continuons, ensemble !
Frédéric Valletoux, ministre
délégué chargé de la Santé et de la Prévention
> Emmanuel Macron a
posé des évidences. Aujourd’hui personne n’est en mesure de gouverner
seul. Nous devons nous entendre sur un contrat de mandature.
> Il faut faire émerger une 3ème
voie pour échapper à la tenaille de l’extrême droite et de l’extrême gauche.
Cette 3ème voie, nous devons la construire au sein l’arc républicain.
Agnès
Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture
> Le Président est dans son rôle. Aucune
formation politique n’a gagné dimanche dernier. Il rappelle en gravité le rôle
qu’a joué le front républicain. Les forces politiques qui en ont bénéficié sont
condamnées à se mettre d’accord pour permettre à un gouvernement de travailler.
L’heure est à bâtir des compromis et un projet, pas à se concentrer sur un
casting théorique qui en découlera ensuite naturellement. Cela suppose de se
donner un peu de temps.
> Il faut avoir une solution
alternative pour que les ministres et le Premier ministre puissent faire des
passations. La continuité de l'État est un élément essentiel.
> Ce que les Français nous ont
dit c'est : 'aucun des programmes ne nous convient, vous êtes condamnés à vous
mettre d'accord pour nous proposer un accord de coalition.
> J'assume les succès et les
critiques sur la majorité présidentielle. Je siègerai au sein d'Ensemble. Je ne
vais pas créer un groupe pour créer un groupe. Si nous avons la capacité
d’élargir, je suis prête à y travailler. Je siègerai sous l’étiquette sous
laquelle j’ai été élue.
> On ne peut pas retirer à la
majorité présidentielle de s'être battue pour avoir plus de soins, plus de
services publics, plus de pouvoir d'achat. Les gens demandent un écart entre
ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas.
> Le Nouveau front populaire, il
leur manque 110 députés pour gouverner. Cela oblige à élargir et faire du
compromis.
Franck Riester, ministre
délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité, de la Francophonie et
des Français de l'étranger
> J’appelle chacun à la raison, au calme, et au
respect des institutions. La réalité est qu’aucun groupe n’a aujourd’hui une
majorité. Nous devons tenir compte du front républicain qui a fait barrage au
RN et nous mettre autour de la table pour régler les problématiques des
Français : sécurité, pouvoir d’achat, santé.
> Je pense qu'il y a des gens de
bonne volonté, dans le bloc central, dans une partie de la gauche et la droite
républicaine pour s'entendre pour réformer et prendre un certain nombre de
décision.
> On a dit très clairement qu'on
ne s'associerait pas à une majorité avec La France insoumise ou avec évidemment
le Rassemblement national.
> La lettre du Président, qui
fixe la ligne, est frappée au coin du bon sens.
Jean-Noël Barrot, ministre
délégué chargé de l’Europe
> Seules les forces modérées sont en capacité de
bâtir une majorité. Leur responsabilité est de cheminer les unes vers les
autres pour y parvenir. Si elles ne le font pas, les Français s’en souviendront.
> Les Français ont fait le choix
de la modération plutôt que celui de l'extrémisme.
> Aujourd'hui la seule majorité
susceptible de gouverner sans être renversée par le Parlement, c'est une
majorité qui ira de la gauche modérée jusqu'à la droite modérée en passant par
le centre.
> Je dis que la seule majorité
possible qui permet de conserver l’essentiel pour notre pays, c’est celle qui
va de la droite modérée à la gauche modérée.
> Le bloc de gauche a une nombre
de députés bien inférieur à celui qu’avait la majorité présidentielle en 2022.
La seule majorité trouvable, c’est celle des modérés. Le sujet n’est pas de
savoir qui a le plus gros bloc. C’est d’être à la hauteur du moment. Les
Français ont dit non au RN, oui au compromis.
> Le RN a bien un tropisme,
démontré par son alliance avec Viktor Orban, qui le porte vers la Russie plutôt
que vers l’Ukraine.
> Je pense que c’est souhaitable
que les ministres qui ont été élus puissent participer à ce moment très fort de
la constitution du Parlement.
> La formation politique de
laquelle sera issu le Premier ministre a moins d’importance que sa capacité à
rassembler. (…) Peut-être le Président de la République se tournera-t-il
vers une personnalité issue d’un parti de gauche modérée, mais encore faut-il
que les responsables sachent cheminer les uns vers les autres.
Guillaume Kasbarian, ministre
délégué chargé du Logement
> Simple. Basique.
- Pas de coalition avec LFI et le RN.
- Si demain il y a un gouvernement avec
LFI ou RN, dépôt et vote immédiat d’une motion de censure.
- Comme personne n’a de majorité, l’heure
est à la concertation des forces Républicaines, dans l’intérêt des Français.
Marina Ferrari, secrétaire
d’Etat chargée du Numérique
> Mon parti, le Mouvement Démocrate, a toujours été un marqueur social
et libéral. Je vais donc continuer à œuvrer pour davantage de justice sociale
et fiscale. J'ai aussi un profond
ancrage territorial, auquel je suis très attachée. Je vais poursuivre ce
travail de proximité.
> Le logement fait partie des postes de préoccupation sur
lesquels je me suis beaucoup engagée. Je vais continuer. En parallèle, je veux
poursuivre mon travail contre la fiscalité qui pèse sur les ménages. J'ai aussi
porté des mesures fortes qui n'ont pas pu être menées à leur terme, comme le
versement des aides sociales à la source. Voilà mes priorités.
> J'ai toujours été au centre et en capacité de
travailler avec la gauche comme la droite, et je veux continuer. Même si au
niveau national, je reste opposée à tous les extrêmes. (…) J'entends avancer
avec beaucoup de modération et de passion.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Les Français nous ont parlé de pouvoir
d’achat, de sécurité, de services publics, de déserts médicaux. Sur ces sujets,
j’appelle les républicains à se rassembler pour apporter des solutions. Le
moment est venu d’inventer une nouvelle façon d’agir.
> Respectons le vote des Français
! En refusant toute majorité absolue, ils nous demandent de travailler
ensemble. Nous devons collectivement être à la hauteur.
> Aujourd'hui, nous avons été
élus sous une bannière : Ensemble pour la République. Cela veut tout dire.
C'est cela dont nous avons besoin : nous rassembler pour la République.
> Nous ne sommes députés d’un
parti, nous sommes députés de la Nation. C’est la Nation qui est en jeu, ce
sont nos compatriotes. Chacun doit faire preuve de responsabilité et faire un
effort pour avancer ensemble.
> [Ariane
6] Une fierté
pour la France, une fierté pour l’Europe ! Bravo à tous ceux qui ont permis ce
succès, ce nouveau chapitre de notre aventure spatiale, ce pas de plus sur le
chemin de la souveraineté européenne.
► Haut-commissariat
au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> Il y a sûrement des gens qui
pensent toujours, dans toutes les situations, à refaire les anciens clivages,
c'est-à-dire à imaginer que la majorité de la France, après un scrutin qui,
pourtant, dit exactement le contraire, on va y revenir, c'est-à-dire qu'on
puisse faire gouvernement de la moitié du pays contre l'autre moitié. D'abord,
c'est exactement le contraire de ce que cette élection a dit. Cette élection
n'avait qu'une question au 2e tour, c'était : « Est-ce que vous,
nous, citoyens français, nous sommes prêts à donner une majorité absolue à
l'extrême droite ? ». C'est ça la question qui était dans tous les
esprits et, à laquelle, pour répondre à cette question, on a construit un front
républicain un ensemble républicain
d’alliances républicaines, en disant : « On va prendre le mieux placé
au premier tour, pour lui apporter tous nos suffrages de manière à écarter ce
risque dont nous ne voulons pas ». Ce risque est écarté. Et faire croire,
ou tenter de faire croire que les électeurs ont choisi un camp contre l'autre,
c'est évidemment absurde.
> Je dis :
« Lors de cette élection, vous n'avez pas obtenu le suffrage des Français
sur votre étiquette, sur votre programme, sur vos options. Vous avez obtenu le
suffrage des Français parce que vous vous êtes, comme les autres, comme vos
collègues, présentés comme ceux qui pouvaient faire barrage ». Et c'est ça
qui s'est passé puisque des électeurs de gauche, très nombreux ont apporté leur
suffrage à nos candidats. Et nos électeurs, très nombreux, ont apporté leur
suffrage aux candidats de gauche. Pas en tant que gauche, pas en tant que
centre, pas en tant que droite républicaine pour les LR, mais parce qu'ils
étaient ceux qui construisaient la digue contre le pire.
> On fait
quoi ? On revient aux institutions. On essaie de comprendre ce régime, à
mon avis génial, que le général De Gaulle a bâti. Et il l'a bâti parce qu'il
avait traversé des temps très difficiles. L'idée du général De Gaulle,
c'était : « Ce n'est pas les partis qui vont faire une
majorité ». On assiste exactement au contraire, comme toujours, on revient
à avant.
> Ce n’est pas moi
qui vais vous dire que les partis, ce n'est pas intéressant ou important
puisque c'est ma responsabilité depuis longtemps. Mais la question des
institutions, c'est : « Ce n'est pas les partis qui feront la
majorité ». C'est le
président de la République dans ses fonctions qui décide quelle est la
personnalité qui peut rassembler le plus largement en tenant compte, dit
le général De Gaulle lorsqu'il a fait son grand discours à Bayeux en 1946, des
nuances de l'Assemblée nationale. Et c'est ça, exactement, la question. Donc,
tous ceux qui, depuis des jours, 3 jours passent leur temps à dire « On va faire une majorité de gauche »
sans avoir, évidemment, l'aval des Français. Il n’y a pas eu de vainqueur à
cette élection. Il y a eu la mise de côté de l'hypothèse du Front national
majoritaire et il n’y a pas eu de vainqueur puisque nous étions alliés.
> Nous avons dit
depuis le début que le programme de LFI et les attitudes que Jean-Luc Mélenchon
et ses amis ont propagées pendant des années à l'Assemblée nationale, ça ne
pouvait pas être considéré comme appartenant à cet ensemble qui veut qu'on
progresse dans le respect des autres, en refusant les fractures de la France,
l'antagonisme et la guerre des uns contre les autres. Jean-Luc Mélenchon a
théorisé la guerre des uns contre les autres. Il a dit, vous vous souvenez, je
cite exactement : « Il faut tout conflictualiser ». Ça veut
dire : il faut faire un sujet de guerre de tous les sujets que nous avons
devant nous. Je pense que cette attitude-là est contraire à l'idée que nous
nous faisons de l'avenir du pays. Mais tous les autres peuvent et, à mon sens
doivent, un jour ou l'autre, se retrouver pour travailler ensemble.
> On est devant
quelque chose qui est en train d'évoluer. Moi je vous parle de ce que ça
devrait être au bout du chemin. Et au bout du chemin, il y a dans ce Nouveau
Front Populaire, étiquette qui a réuni tout le monde, des gens avec des nuances
politiques. Mais sur le fond civique, ils sont d'accord sur les grandes lignes
du pays. Par exemple, ils sont d'accord, tous, pour qu'on poursuive la
construction européenne, ils sont d'accord, tous, pour qu'on poursuive, et Dieu
sait qu'on en a besoin, l'aide à l'Ukraine, au moment où Poutine, lui, a pris
position ouvertement pour le Rassemblement national, comme vous vous souvenez.
Donc, il y a des gens qui partagent le grand socle de valeurs que j'appelle
« central». Et même les
communistes parce qu'ils ont évidemment beaucoup bougé au travers du temps.
Vous avez là, on a dit « un Arc
républicain ». Vous avez des valeurs communes.
(…) Je pense qu’LFI ne correspond pas à
ces valeurs-là. Et d'ailleurs, ils l'ont dit et manifesté de toutes les
manières. Après, c'est à l'intérieur de l'alliance de gauche que tout le monde
a compris ça et accepterait bien que ça bouge. Mais ils ne veulent pas en
porter la responsabilité, ni les uns, ni les autres.
> Quand on
comprendra qu'il n'y a pas de vainqueur dans cette élection, il y a eu la mise
de côté d'une hypothèse, qui était une hypothèse dangereuse pour l'avenir du
pays. Mais il n’y a pas de vainqueur. Personne n’a voté pour le Nouveau front populaire contre le centre. Ça n’existe pas puisque c’étaient les mêmes
électeurs.
> Le mécanisme que
je crois être le seul possible en Ve République, ça ne se fera pas par des
accords de partis. Et il est bien qu'il en soit ainsi. Parce que les accords de
partis, on a vu dans des républiques précédentes, à quel point c'était
pénalisant pour le pays et à quel point on était constamment au bord de la
rupture. « Tu ne respectes pas mon exigence, donc je m'en vais, donc je te
censure, je renverse le gouvernement », enfin toutes ces choses-là. Il y a
une démarche que la Constitution décrit précisément, quand on est dans une
situation comme celle-là, le président de la République choisit un Premier
ministre en fonction de l'équilibre qu'il souhaite. Ce ne sont pas des accords
de partis, c’est une personnalité qui est choisie. (…)
Ça viendra de la décision que le
Président de la Ve République prend quand il nomme le Premier ministre. Donc
c'est le Premier ministre qui fait ensuite des propositions au président, de
composition du gouvernement. Et, évidemment, les personnalités qu'il pressent
pour participer au gouvernement représentent des nuances de l'Assemblée.
> Je pense que la
question principale du pays aujourd'hui, c'est l'école. C'est l'Éducation
nationale, de la maternelle à l'université. (…)
Quel est le principal problème de
l'Éducation nationale ? C'est qu’il existe des enseignants qui réussissent
admirablement bien, dont les élèves progressent bien. Personne ne sait qui ils
sont, personne ne les repère, personne ne réfléchit à la démarche pédagogique
qu'ils ont mise au point patiemment au cours des années. (…)
Je veux qu’on en revienne à
l'observation, à la précision de ces enseignants qui font progresser leurs
élèves. Parce qu’il y a 2 enjeux derrière tout ça, c'est que vous venez d'une
classe sociale ou d'un endroit dans le pays défavorisé et vous êtes condamné à
vie à rester là.
> Il y a des forces
politiques qui ne respectent pas les valeurs démocratiques élémentaires, qui ne
respectent pas les institutions, qui ont dans l'idée qu’une révolution violente
peut imposer au pays sa loi. C'est exactement la preuve que ce camp-là n'a pas
sa place dans le gouvernement du pays comme j'imagine qu'il doit être.
> [Dîner Lecornu-Le Pen] Je vais le dire à ma manière et en essayant de ne pas faire de procès qui
seraient déplacés ou excessifs, c'est un mauvais signal. C'est, à l'égard du
pays, un mauvais signal. Ça veut dire au fond, c’est : « Peu ou prou,
on peut imaginer la même chose et qu'il y ait des rapprochements ». Je
ne crois pas ça. Non pas que j'ignore les 10 millions de Français qui ont voté
pour le Rassemblement national. Personne n'en parle ou on n'en parle pas
souvent. Moi, je considère, qu'il faut les avoir évidemment comme interlocuteurs,
les Français, les citoyens. Essayer de comprendre, et ça sera difficile et
long, pourquoi le pays a dérivé dans ce sens-là. Quelle est la place du
sentiment d'abandon ? Quelle est la place du sentiment que l'immigration
provoque ? Quelle est la place de ce brouillard qui donne à penser qu'on
n'est pas chez nous, que l'avenir ne sera pas comme hier, qu'on ne peut pas
transmettre aux enfants ? Tout ça, ce sont des choses absolument
essentielles. Mais, l'appareil politique qui porte ces provocations-là,
qui a invité très souvent à ce qu’une partie des Français, en raison de leur
origine, ne soit pas regardée comme des Français à part entière, ceux-là, c'est
un mauvais signal que de multiplier les signes qui vont dans leur sens.
> Je pense que les
institutions de la Ve République, c'est très différent de ce que les forces
politiques imaginent. (…) Les forces politiques, ce qui domine leurs
visions, c'est l'intérêt de leur parti politique, l'intérêt partisan. Et donc j'imagine que dans
les 2-3 jours qui viennent, peut-être certaines d'entre elles vont réfléchir,
je l'imagine sans en être totalement certain. Et donc
après on va revenir à ce qu'est la logique de nos institutions. (…)
Lorsque le général de Gaulle a créé ces
institutions, il les a créées après avoir été, pendant toute une année, avec
les forces politiques et avoir constaté que, en dépit de la résistance, en
dépit de la France libre, chacun était revenu à sa logique de parti. Donc
chacun jouait le jeu de son parti. Et le général de Gaulle a quitté le pouvoir
en disant : « je ne peux pas continuer à redresser un pays dont les
représentants, les forces politiques refusent de s'entendre entre elles et
refusent de mettre en premier l'intérêt national ». Vous voyez bien ce que
c'est, ce qui est en train de se passer pour chacun.
> Aujourd’hui, vous
avez la gauche qui dit « nous vous donnons l'ordre de nommer un Premier
ministre de gauche », puis la droite dit, « Il faut que vous nommiez
un Premier ministre de droite ». Je n'exagère rien, je traduis simplement ce que chaque force
politique veut dire. Et donc il faut en revenir à la logique que je crois la
bonne, la logique institutionnelle, c'est-à-dire que le président de la
République devra nommer un Premier ministre. Et ce Premier ministre-là, il lui
reviendra de composer un gouvernement qui représentera, avec des personnalités
fortes d'expérience, avec des personnalités qui se respectent entre elles, un
gouvernement dans lequel chacun pourra retrouver une part de sa sensibilité.
> Il y a quelque
chose de fascinant depuis cette élection. C'est une élection dans laquelle la
question posée était « est-ce que vous voulez une majorité absolue du
Rassemblement national, de l'extrême droite ? ». Les Français ont
répondu massivement non. Mais il n’y a pas de vainqueur, ceci est la vérité des
faits.
> Le Nouveau front populaire, ce sont des élus qui, pour
tous, ont reçu les voix des électeurs du centre. Les élus du centre ont tous
reçu les voix de la gauche. LR a reçu, pour l'immense majorité de ses élus, les
voix des 2 autres forces. Alors qu'est-ce qu'on nous raconte ? Ce n’était
pas une compétition des uns contre les autres, c'était une entente pour écarter
le risque ce que nous croyons être le pire. (…)
La certitude, c'est que si vous avez des
gouvernements avec des personnalités qui ont eu des attitudes très agressives
ou très exclusives, avec des programmes qui sont insupportables ou qui sont
tellement loin de la réalité. C'est
le cas de l'ensemble du programme de ces forces qui ont été très influencé par LFI comme vous le savez. Le risque c’est la
censure immédiate et c'est pas du tout ce qu'il faut faire.
> Je ne pense pas
que ce soit dans les confrontations de forces politiques, de partis politiques,
qu'on puisse trouver la réponse à la question qui se pose aujourd'hui au pays.
On a des problèmes immenses devant nous. On vient de vivre une crise qui a été un
révélateur de choses extrêmement profondes et il faut sortir de la logique
d'affrontement pour entrer dans une logique de rassemblement.
> Les courants
politiques, ce sont des grandes sensibilités du pays qui viennent depuis des
années et des décennies. Il y a, dans ces sensibilités, des personnalités qui
ont de l'expérience, qui sont animées de l'intérêt général et qui sont
compatibles entre elles.
> Moi je suis là
pour aider. Si je peux, d'une manière ou d'une autre, aider à sortir de cette
impasse dans laquelle on se trouve, qui va finir par devenir un peu lassante
pour les Français. Il y a eu un mois et demi, deux mois, d'événements
extrêmement marquants, de coups de grisou et de tremblements de terre dans la
société politique française. Des gens ont arraché leur masque pour révéler,
qu'en réalité, ils pensaient le contraire de ce qu'ils disaient. Et les
Français ont tranché en écartant les extrêmes. Maintenant, il faut que tous
ceux qui ont aidé à écarter les extrêmes acceptent de renoncer à leurs oukases,
à leurs injonctions, à leur ligne rouge, comme ils disent, en disant :
« nous, nous ne venons que si on applique notre programme et si c'est
quelqu'un de chez nous ». Tout cela est absurde. Donc la seule
possibilité, c'est qu’on réussisse ou qu’on propose un rassemblement et on
verra à l'Assemblée nationale ce qui se passera.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Sylvain Maillard (président du groupe à
l’Assemblée nationale)
> Notre objectif n’est pas de trouver un
Gouvernement de quelques semaines, mais bien de gouverner le pays ces trois
prochaines années. Il nous faut prendre le temps, au sein de notre majorité
évidemment, mais aussi avec toutes les forces vives de l’arc républicain.
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Construire une coalition, ce n’est pas se
compromettre ou trahir ses électeurs. C’est accepter que ses idées ne sont pas
majoritaires et que la meilleure façon de les défendre est de travailler avec
les autres, plutôt que d’avoir raison seul. Changeons de logiciel !
> Nous rentrons dans une
démocratie parlementaire. Personne n’a gagné et ça prendra du temps pour
dégager une majorité. Même nos voisins habitués aux compromis et aux
négociations, Allemands ou Néerlandais, mettent six mois.
> En 2022 quand on était 250, les
Insoumis nous disaient qu'on était minoritaires et qu'on ne pouvait pas
gouverner. Aujourd'hui le NFP est 190 et ils devraient pouvoir imposer leur
gouvernement et gouverner par décret ? Prenons le temps de dégager une vraie
majorité.
> Un gouvernement du NFP serait
une catastrophe pour le pays: explosion de la dette, désarmement de la police.
S'il y a le moindre sous-secrétaire d'État aux choux farcis de la France
Insoumise dans un gouvernement, nous déposerons une motion de censure.
> Les Républicains ont une
responsabilité : veulent ils laisser Jean-Luc Mélenchon gouverner le pays ? Ou
pouvons nous travailler ensemble et constituer le premier bloc de l’assemblée
face à l’urgence de la situation ? Je me félicite des appels de certains LR.
David Amiel (député)
> Un gouvernement avec un membre LFI,
même sous-secrétaire d’Etat aux eucalyptus ? Je soutiens immédiatement la
censure. Avec LFI, nous avons une opposition de valeurs, pas des désaccords sur
des mesures. On ne négocie pas sur l’antisémitisme, le communautarisme, la
violence.
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> Aucune force
n’obtient seule une majorité suffisante et les blocs présents à l’Assemblée
sont tous minoritaires. Emmanuel Macron a raison : le seul chemin possible est celui d’une large
coalition parlementaire. La France doit changer de culture politique.
> [Résultats des législatives] Il y a plusieurs
sentiments. D’abord, le premier sentiment est lié au contexte national qui
permet quand même d’éviter le pire, c’est-à-dire une majorité absolue et même
relative du Rassemblement national. Cela a été évité grâce au front républicain
qui avait été souvent dépeint comme mort et inactif dans notre pays. La
deuxième des choses, c’est que la France n’a pas de majorité claire et donc il
va falloir travailler à bâtir des consensus, des compromis, des coalitions
comme c’est le cas dans beaucoup de démocraties européennes. Ma dernière
observation est qu’il s’agit de mes troisièmes élections législatives et de ma
troisième victoire, donc c’est une grande satisfaction. (…)
Même si on a perdu beaucoup d’élus, on sentait bien que l’on était dans
une forme de dynamique par rapport au moment des élections européennes. Il y a
beaucoup d’électeurs qui sont revenus vers nous. Le bloc central que l’on
annonçait comme quasiment effacé la semaine dernière a très bien tenu puisqu’il
est deuxième. C’est un bon résultat qui permet de nous placer en situation de
groupe charnière-pivot à l’Assemblée nationale, un groupe qui sera
indispensable pour des coalitions et des majorités.
> Je suis dans un état d’esprit résolument constructif et
je pense que tous ceux qui sont élus à l’Assemblée nationale, en dépit des
difficultés que l’on a vécues, ont une responsabilité immense devant les
Français. Nous devons être capables de laisser de côté un certain nombre
de nos sensibilités afin de faire émerger une coalition au service du
pays. Si cela échouait, nous pouvons être certains que l’on vivrait des
moments extrêmement difficiles et que cela créerait du vote RN supplémentaire. Celles
et ceux qui sont démocrates, républicains, sociaux-démocrates,
écologistes ont la responsabilité de s’entendre et de travailler ensemble.
> Il n’y a plus de groupes dominants, de familles
politiques dominantes et donc il faut changer la culture politique en France.
Je crois que c’est le message que nous ont adressé aussi les Françaises et les
Français. Il faut être prêt à l’entendre et à le mettre en œuvre.
> Il y a une poussée nationaliste, identitaire, populiste
qui traverse quasiment toutes les démocraties européennes et la France n’est
pas épargnée. J’ai toujours dit que cette menace existait, qu’elle était
réelle, qu’elle prospérait et nous l’avons vu hier soir. Je n’ignore pas et
n’édulcore pas ce vote. Il existe et maintenant c’est à nous d’y répondre sur
le fond pour essayer de faire en sorte que les raisons de voter Rassemblement
national disparaissent.
> Je considère que personne n’est en mesure d’imposer
quoi que ce soit. Quand j’entends les déclarations péremptoires de Jean-Luc
Mélenchon qui affirme que « le Nouveau front
populaire a gagné et que cela devra être tout le programme et rien que le
programme du NFP», je dis que cela est bien prétentieux. Les Français ont fait
le choix justement de faire élire trois blocs et ils leur demandent de
travailler ensemble. Certainement pas de voir l’hégémonie d’un bloc sur un
autre comme Jean-Luc Mélenchon essaie de le faire. Le Premier ou la Première
ministre sera celui ou celle qui émergera de cette plateforme de coalition.
> Tout le monde prédisait une majorité pour le
Rassemblement national. Les Français ont fait le choix de ne pas céder à cela.
On disait le front républicain « mort », on a démontré qu’il était bien vivant
et beaucoup de Françaises et de Français ont choisi de ne pas donner de sièges
supplémentaires à l’extrême droite. C’est la première des satisfactions.
> Personne n’a de majorité même relative. Donc il va
falloir créer des coalitions, bâtir des compromis comme cela se fait dans
beaucoup d’autres démocraties européennes. Je pense que c’est le moment pour la
France de changer de culture politique. De gagner de la maturité politique
comme peuvent l’avoir nombre de nos voisins européens et de construire une
nouvelle majorité avec les forces républicaines, démocrates, progressistes,
socio-démocrates, parfois écologistes dans lesquelles pourront se retrouver beaucoup
de Françaises et de Français au service du pays.
> J’ai toujours défendu le dépassement politique. Être
capable de laisser les clivages de côté dans le sens d’un projet au service du
pays et de l’Europe. Je prendrai toute ma part pour essayer de faire émerger
ces coalitions, ces compromis indispensables, si l’on ne veut pas que le pays
soit bloqué. Je refuse qu’il le soit car on a besoin d’avancer.
> J’ai toujours mené mon mandat de la même manière, sur
le terrain et à l’écoute. Je ne dévierai pas de mes valeurs républicaines et
européennes.
> Aucun territoire n’est épargné par la progression du
Rassemblement national comme d’ailleurs aucun pays européen n’échappe à celle
du vote, nationaliste, populiste, identitaire, qui peut prendre différentes
formes.
Maud Bregeon
(députée)
> Nous devons éviter deux choses : l’arrivée de
LFI dans un gouvernement et l’instabilité du pays. Personne n’a gagné et il n’y
a pas de majorité stable, laissons donc du temps aux discussions pour
s’entendre autour de quelques points clés, notamment avec les députés LR.
> Se réjouir de l’absence de
majorité RN en faisant l’impasse sur les 10 millions de français qui ont voté
pour eux n’est pas à la hauteur de la réalité électorale. C’est même
l’assurance de les voir encore progresser demain. On s’oppose au projet, pas à
leurs électeurs.
> Soyons lucides : nous avons
perdu les élections et nous ne sommes plus légitimes à gouverner en l’état.
Notre responsabilité maintenant, c’est de participer à la recherche d’un accord
politique pour garantir la stabilité du pays.
Jean-René Cazeneuve
(député)
Mathieu Lefèvre (député)
> Notre seule
boussole avec les députés
Renaissance: l’intérêt général, le compromis sans
compromission.
Caroline Yadan (députée)
> La gauche qu’on dit républicaine a une
responsabilité inimaginable dans cette montée de l’antisémitisme exacerbé en
France.
> La parole antisémite sous
couvert de la haine d’Israël est totalement désinhibée. Il y a une gangrène
antisémite notamment dans l’Education nationale.
> Des EELV sont des LFI
dissimulés sous des petites feuilles. Marine Tondelier invite Médine à ses
universités d’été, un copain de Dieudonné qui passe son temps à faire des
quenelles antisémites.
> Je veux que soit mise au vote
la proposition de résolution contre l’endoctrinement à la haine des enfants
palestiniens via leurs manuels scolaires.
Charles Rodwell (député)
> Le moindre gouvernement avec le moindre
ministre insoumis, le moindre gouvernement qui s'engage à appliquer le
programme du NFP aura ma voix pour la motion de censure qui sera déposée contre
lui.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (présidente)
> Des étoiles dans les yeux et le souffle coupé
au moment où #Ariane6 s’élance vers les astres.
Treize pays européens, des milliers de personnes en coulisses, et un rêve
devenu projet puis réussite. Quelle magnifique, extraordinaire journée pour la
coopération européenne.
> Yulia Navalnaya est la cible d’un mandat d’arrêt du Kremlin. Après avoir
mené Alexeï Navalny à la mort dans les geôles de Sibérie, Poutine pourchasse sa
veuve. Soutien immense de Renew Europe à une femme d’un courage inouï. Le Kremlin et ses alliés européens
haïssent la démocratie.
Nathalie
Loiseau
> Aujourd’hui l’on commémore le génocide des
musulmans de Bosnie massacrés à Srebrenica. Aujourd’hui encore, de nouveaux
corps ont été identifiés et seront inhumés. Aujourd’hui encore, des
nationalistes sectaires veulent continuer à diviser les Bosniens au lieu de les
unir. Au cœur de l’Europe. Ce qui se passe dans les Balkans nous concerne.
> Il a fallu au Royaume-Uni en
passer par d’humiliantes périodes, celle où Theresa May, Boris Johnson puis
Lizz Truss ont piteusement quitté le pouvoir, avant de retrouver cette dignité.
Nous serions bien inspirés de la retrouver nous-mêmes au plus vite.
> Mon message ce matin à Ursula
Von Der Leyen, qui fait campagne auprès des députés européens : La Défense
européenne ne peut pas se payer de mots. Il faut des moyens et pour le moment,
à la fin de son premier mandat, le compte n’y est pas.
> Ce n’est pas parce que la
situation politique française est compliquée qu’il faut fermer les yeux sur ce
qui se passe à nos portes. Les Français ne peuvent pas être fâchés à la fois
avec l’économie et avec la géopolitique.
Bernard Guetta
> [Opinion: «Français, on y est presque, encore un effort!»]
La majorité n’est pas introuvable. La France sortie des urnes n’est pas
ingouvernable. Ce n’est pas le chaos. Une majorité existe. Elle est là. Il
suffit d’accepter de la voir car 174 élus des gauches unies et 156 des partis
centristes qui avaient soutenu la réélection d’Emmanuel Macron cela fait
combien de députés en tout ?
Cela en fait 330, soit 41 de plus que la majorité absolue des sièges à
l’Assemblée nationale. Alors non, bien sûr, ce n’est pas aussi simple que cela
puisqu’une partie de la gauche, la France insoumise, refuse de gouverner avec
les centristes qui eux-mêmes ne veulent pas entendre parler d’une coalition
comprenant ces mêmes Insoumis sans lesquels il n’y a pas de majorité absolue.
C’est tout le problème mais Les Républicains, la droite maintenue, celle qui ne
s’était pas alliée avec les lepénistes du Rassemblement national, comptent 66
élus. Avec eux, revoilà une majorité absolue et s’il manque encore quelques
voix, elles peuvent être trouvées chez les moins radicaux des Insoumis, tous
ceux qui sont en rupture avec le fondateur de leur parti, Jean-Luc Mélenchon et
ses provocations permanentes.
Dans la plupart des capitales européennes, l’équation française semblerait
facile mais à Paris, c’est la migraine car une coalition tricolore – gauche,
droite et centre – ça n’entre pas dans la culture nationale. Les Français
assimilent immédiatement cela à d’inavouables combines puisqu’ils ne
connaissent plus depuis six décennies, depuis le général De Gaulle et la
Cinquième République, que l’alternance entre droite et gauche et ont oublié
qu’en France aussi, dans les années 20, 30 et 50, les gouvernements de
coalition étaient la règle.
La France a besoin d’un temps d’adaptation. Il faut la laisser faire son deuil
d’une droite et d’une gauche qui n’existent plus puisque la droite a éclaté
entre un centre droit et une extrême-droite et que les gauches ne sont plus
unies que par le refus du nationalisme et de la xénophobie. La France doit
d’abord se faire à l’idée que ses frontières politiques séparent désormais un
pays entré dans le XXI° siècle (les trois cinquièmes des Français) d’un autre,
minoritaire mais nombreux, resté accroché à la nostalgie d’un passé mythifié.
Il y a la France de l’ordre et celle du mouvement, celle des villes et celle
des campagnes, celle d’un monde naissant et celle d’un monde disparaissant.
Une transition s’impose car cette France divisée ne peut pas passer en une nuit
du passé au futur. Il lui faut un présent, à même de rassurer et forcément
composite. Plutôt qu’un gouvernement de coalition, il lui faut un gouvernement
perçu comme provisoire et qui ne soit donc là que pour un temps donné, les
vingt-quatre ou trente mois nécessaires à l’accomplissement d’un nombre limité
de changements clairs, essentiels et consensuels.
Le premier est l’instauration d’un mode de scrutin proportionnel permettant à
toutes les forces représentant plus de 5% de l’électorat d’avoir leurs députés
et de bâtir les coalitions de demain.
Le deuxième est le lancement d’un plan de lutte contre la désertification
médicale et administrative des régions rurales qui se sentent aujourd’hui
abandonnées par un pays urbanisé.
Le troisième est une baisse de l’imposition des classes moyennes compensée par
une augmentation de la pression fiscale sur les entreprises et les particuliers
les plus fortunés.
Le quatrième est la réduction du nombre des échelons administratifs locaux et
régionaux qui se sont tant multipliés qu’ils se dupliquent aux prix d’une
gabegie budgétaire qui ne peut pas durer.
Le cinquième est l’instauration d’examens d’entrée à l’Université visant à
relever le niveau scolaire, à réduire le nombre d’étudiants échouant dans leurs
études et à mieux utiliser le budget de l’Education nationale.
La gauche, le centre et la droite qui se fixeraient ces cinq priorités seraient
au demeurant unies par la volonté de resserrer les rangs de l’Union européenne,
d’accélérer la constitution d’une Défense commune et d’assurer à l’Ukraine les
moyens de repousser l’agression russe.
Ce temps écoulé, des législatives à la proportionnelle précéderaient de peu la
présidentielle de 2027 à laquelle irait une nouvelle France, apaisée et
marchant vers un bipartisme opposant un parti démocrate à un parti du repli.
Pascal Canfin
> Nous auditionnons ce matin
Ursula Von Der Leyen pour construire les 5 prochaines années en Europe.
Protection de la démocratie et de l’état de droit, défense européenne, Pacte vert, stratégie d’investissements,
compétitivité industrielle, élargissement…des enjeux clés pour notre avenir.