► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Gabriel Attal Premier
ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> L'échéance du 30 juin et du 7 juillet est
majeure. J'en prends l'engagement : nous n'augmenterons pas les impôts des
Français. Les projets présentés par mes deux contradicteurs, eux, conduiraient
soit à un matraquage fiscal assumé soit à un matraquage forcé. Je regarde notre
pays, la France, tel qu'il est. Je l'aime tel qu'il est. Je ne jette pas de
l'acide sur ses déchirures. Je ne cherche pas à dresser nos compatriotes les
uns contre les autres. La France a encore beaucoup de choses à dire au monde.
J'ai confiance en nous.
> Je propose un plan sérieux et crédible dès cet été aux Français avec deux axes : gagner plus et dépenser moins.
> C'est clair, c'est dit, je le signe : nous aurons une règle d'or, nous n'augmenterons pas les impôts des Français.
> Malgré les difficultés, malgré les crises, nous agissons pour protéger le pouvoir d'achat des Français. Et nous continuerons de le faire. C'est la priorité de nos compatriotes. C'est ma priorité.
> L'école est la mère des batailles. La France que je veux, sûre de ses forces, fidèle à ses valeurs, confiante en son avenir, passe par une école où nous faisons des savoirs fondamentaux une priorité absolue. Je défends une école où les valeurs de la République, le respect des professeurs, la laïcité, l'épanouissement des jeunes et l'élévation du niveau des élèves ne sont pas négociables.
> La France insoumise a attaqué en justice ma décision d'interdire le port de l'abaya. Le Conseil d'État m'a donné raison. J'appelle tous les électeurs de gauche au sursaut pour défendre, avec moi, la laïcité d'Aristide Briand et de refuser les communautarismes. Je les appelle à se battre à mes côtés pour mettre fin au « pas de vagues » et agir pour faire respecter l'autorité de nos professeurs.
> Les réformes proposées par les extrêmes vont contribuer nécessairement à une baisse des pensions de retraite. Quant aux Français qui travaillent, ils vont voir leurs cotisations sociales augmenter pour financer une réforme, qui va les appauvrir.
> Le défi climatique est majeur. Ces dernières années, nous avons baissé nos émissions de CO₂ de 20 %. Nous allons continuer à investir pour décarboner notre pays et non pas faire de la décroissance.
> La planification écologique est l'un des plus grands défis de notre génération. Nous avons baissé depuis 2017 les émissions de CO2 de 20%. C'est l'organisme indépendant CITEPA qui le dit. Voter pour nos candidats Ensemble pour la République, c'est voter pour permettre à 100 000 de nos concitoyens de s'équiper, chaque année, d'une voiture électrique grâce à un leasing social. C'est voter pour permettre la rénovation de 300.000 logements d'ici à 2027. C'est voter pour lancer la construction de 14 nouveaux réacteurs nucléaires.
> Dans la France de Jordan Bardella, un ouvrier de 31 ans doit payer des impôts mais un consultant ou un trader de 29 ans en est exonéré. C'est hors-sol. C'est complètement hors-sol.
> La France, je l’aime telle qu’elle est. Je ne la découpe pas en tranches. Dimanche, la France a rendez-vous avec ses valeurs et son destin.
> J’ai à cœur de réaffirmer clairement, par des actes, les lois de la République à l’école, notamment la laïcité. Les professeurs de notre pays me retrouveront toujours à leurs côtés pour faire respecter leur autorité.
> Les Français ont droit à une
vie tranquille. J'assume de dire que ma priorité, c'est la délinquance des
mineurs :
- manquement à l’obligation parentale
- revoir l'excuse de minorité
- comparution immédiate pour les mineurs.
> Avec l’arrêt des éoliennes voulu par Bardella et avant l’arrivée des nouveaux réacteurs nucléaires, la facture d’électricité va augmenter en raison de la baisse de la production et l’augmentation de la demande.
> Avant de venir sur ce plateau, j'ai fait une promesse à deux jeunes filles rencontrées lors d'un déplacement sur le terrain. L'une est une franco-marocaine, l'autre est une franco-arménienne. Elles m'ont demandé de vous dire [M. Bardella] qu'elles se sont senties humiliées lorsque vous avez dit que nos compatriotes binationaux n'étaient pas dignes de confiance pour occuper des postes à responsabilités dans la fonction publique.
> Le RN comme la Nupes sont prêts à tout pour gagner, quitte à se renier et s’allier avec n’importe qui. Jordan Bardella défend la retraite à 60 ans quand Éric Ciotti prône la retraite à 65 ans. Faut-il faire une moyenne entre les deux pour connaître leur position commune ? Les Français peuvent nous apprécier ou pas, nous critiquer ou pas. On a des qualités comme des défauts, mais chez nous, tout est clair. Il y a des choses qui ont été réussies et d’autres qui ne l’ont pas été. Mais chez nous, tout est sur la table. J’insiste sur notre cohérence, notamment économique. Nous avons ramené la France sous les 3 % de déficit avant le covid19 et je compte bien retrouver cette trajectoire. Nous sommes les seuls à le vouloir. Nous sommes les seuls à le vouloir, mais nous sommes surtout les seuls à le pouvoir.
> Les Français attendent plus de pouvoir d’achat et plus d’autorité. Je serai au rendez-vous. Par exemple sur le pouvoir d’achat, nous sommes clairs : avec nous, les retraites continueront à augmenter.
> L’autorité, c’est d’abord un État qui est capable de faire respecter ses règles et ses lois. Or, on le voit bien, notre difficulté est de faire respecter nos règles migratoires. Même s’il y a des progrès sur l’expulsion des personnes en situation irrégulière, puisque nous faisons dorénavant mieux que l’Allemagne. Mais je ne pense pas une seconde que la majorité des Français prône l’immigration zéro, sans étudiants, sans travailleurs des métiers en tension, qui n’est ni souhaitable ni faisable. Ni l’immigration sans règles, pas davantage souhaitable que faisable.
> [Politique pénale] J’ai deux priorités. D’abord, refonder la politique pénale autour d’un principe simple: pour tout délit, c’est comparution immédiate puis sanction immédiate. Ensuite, la délinquance des mineurs. Ils sont surreprésentés dans les actes délictueux. J’ai déjà pris plusieurs décisions après mon discours de Viry-Châtillon, notamment via une circulaire pénale qui met en place des travaux d’intérêt général pour les moins de 16 ans. Je propose, dans le cadre de cette campagne, de revoir l’excuse de minorité dans certains cas. Elle ne doit plus être le principe, mais l’exception. Si les Français nous font confiance, je proposerai ce texte de loi dès le mois de septembre. Je me suis inspiré d’une réforme initiée par Nicolas Sarkozy en 2007, qui avait été à l’époque validée par le Conseil constitutionnel, avant d’être abrogée par François Hollande et Christiane Taubira. Dans la réforme que je propose, il n’y aura plus d’excuse de minorité par principe, mais le juge pourra l’appliquer en le motivant.
> S’agissant du pouvoir d’achat, Bardella a construit une façade pour faire croire que son parti s’en souciait. La façade s’est totalement écroulée. Ils promettaient la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité : fini. Ils promettaient la suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans : fini. Une proposition après l’autre, ils vont de renoncement en reniement. Ils ne sont pas prêts pour gouverner.
> Mon adversaire prioritaire, c’est ceux qui carburent à la division, à la haine, à la stigmatisation d’une partie des Français, qui s’éloignent des valeurs de la République, qui mettent en danger notre économie. C’est le cas à LFI et au RN, avec des ressorts différents, avec des publics différents. Mais moi, je crois profondément que LFI alimente le RN et que le RN alimente LFI. Cette tenaille nous fait porter le risque de la grande déchirure du pays, avec des tensions et des violences à la clé. Des Français ne se retrouvent pas dans cette tenaille et ma responsabilité, c’est de les convaincre.
> Ce que je constate aujourd’hui, c’est que LFI a imposé ses investitures, son programme et son candidat à Matignon au reste de l’alliance. C’est un fait. Cela attriste des électeurs de gauche modérés qui m’en parlent lors de chacun de mes déplacements. Car la gauche n’arrive pas à tenir tête à LFI. Comment voulez-vous qu’elle soit le rempart contre le RN?
> C’est la première fois depuis plus de vingt-cinq ans que les Français votent pour des législatives au cours d’un mandat, et non dans la foulée d’une élection présidentielle. Cela leur donne un sens nouveau. Cette élection donnera une légitimité nouvelle à une majorité, à un gouvernement et au premier ministre qui en sera issu. Le premier ministre choisi aura une légitimité populaire, issue du suffrage universel, sur un programme et sur une méthode.
> J’ai toujours été à la fois respectueux des institutions, loyal et libre. Mes priorités et ma méthode sont claires. Elles auront une légitimité forte si nous sommes majoritaires.
> Il faut trouver les moyens d’associer davantage les Français aux décisions. On a cherché à le faire avec des conventions citoyennes sur l’environnement et la fin de vie. Mais je pense qu’il y a probablement d’autres manières à employer. Le poids du Parlement doit être reconnu et probablement mieux assumé. Cette clarification, entre trois blocs, donnera un nouveau souffle à l’action menée par le gouvernement. Il y aura forcément un avant et un après la dissolution, quelles que soient les configurations.
> Malgré les fortes tentatives de Marine Le Pen de présidentialiser cette élection, après avoir cherché à nationaliser les européennes, les Français ont bien compris la logique : c’est une élection législative, pas un référendum pour ou contre le président de la République. Le seul qui est certain de rester à sa place jusqu’en 2027, c’est le président de la République, parce que les Français l’ont élu.
> Je suis convaincu qu’il y a plus de raisons de croire au dépassement politique aujourd’hui qu’en 2017. En 2017, la guerre n’était pas revenue en Europe. L’intelligence artificielle n’avait pas fait irruption dans nos vies. La réponse à ces défis majeurs ne se trouve pas dans un camp partisan, mais seulement dans un dépassement politique qui rassemble des personnes d’horizons différents. Ça a toujours été ma ligne et ça le reste. Je sais qu’elle n’est pas totalement partagée, y compris par certains dans la majorité, qui considèrent qu’il faudrait en revenir à un des blocs de gauche ou de droite.
> Ce qui est aujourd’hui un carburant, notamment pour l’extrême droite, c’est un sentiment d’impuissance publique. Le sentiment, pour beaucoup de Français, que la politique n’a plus vraiment la main. Que les décisions annoncées ne se traduisent pas dans la réalité. J’ai toujours voulu lutter contre cela : notamment avec ma décision sur l’abaya.
Bruno Le Maire,
ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique
> Il nous reste quelques jours pour desserrer
l’étau avec les extrêmes. Il nous reste quelques heures pour retrouver le sens
du temps long, qui seul donne des résultats solides. Rappelons nos résultats !
Depuis sept ans, nous avons relancé la production industrielle, baissé les
impôts, créé 2 millions d'emplois, fait de la France la nation la plus
attractive pour les investissements étrangers en Europe.
> La Nupes 2 n'est ni un front ni populaire. Elle est totalement désunie et fera mal au peuple français. Attendez-vous au pire avec leur programme économique : un retour du chômage de masse et une augmentation massive des impôts.
> La montée des extrêmes dans notre pays s’est accompagnée de la montée de l’antisémitisme, de la xénophobie, du racisme et de l’homophobie. C’est une lente et inacceptable dérive dans une des nations les plus ouvertes et les plus avancées en Europe. Nous devons revenir à ce qui fait la force de la France : la tolérance, le respect de l’autre et le dialogue.
> [Programme du RN] Aucune proposition d'économies. Ce n’était pas un programme, c'était une shopping-list !
Gérald Darmanin,
ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
> La France insoumise est extrêmement dangereuse
pour la société.
> Jordan Bardella n'est pas prêt pour le pouvoir. Il raconte n'importe quoi, à n'importe quel moment.
> Conformément à mes annonces et en lien avec la justice, les gendarmes ont fait fermer le site « Coco », sur lequel de nombreux crimes et délits étaient orchestrés : agressions homophobes, trafics de drogues… Les dirigeants de cette plateforme mafieuse ont été interpellés.
> Le combat contre la drogue continue avec une fermeté totale. À Marseille, 8 individus interpellés, 800 000 euros, 129kg de cannabis, 146 kg d’herbe et plus de 1 600 plants de cannabis saisis. Bravo aux policiers. On ne lâche rien !
Catherine Vautrin,
ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
> Clarté, compétence, responsabilité. Gabriel
Attal a brillamment mis en lumière les idées
catastrophiques des extrêmes qui mèneraient immanquablement au chaos. Nous
défendons un projet profondément républicain qui permettra à la France de
parvenir au plein emploi sans aucune hausse d’impôt. L’écart de compétence
entre le Premier ministre et ses adversaires était criant. Pour la République,
faisons gagner la majorité, Gabriel Attal doit
rester à Matignon !
> Aucune voix ne doit manquer le 30 juin. Les projets de Bardella et de Mélenchon conduiraient à la la division et à la ruine.
Nicole Belloubet,
ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse
> Le programme du Rassemblement national, c’est
le trou noir de l'autoritarisme, certainement pas un big bang de l'autorité.
Sébastien Lecornu,
ministre des Armées
> L’armée qui nous protège doit ressembler à la
Nation qu’elle défend : la féminisation de nos armées est donc un objectif
majeur. Dans les forces cyber, comme ailleurs, nous avons besoin de femmes pour
défendre le drapeau face aux menaces hybrides.
Christophe Béchu,
ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
> J’ai une bonne nouvelle pour nous. Nos émissions de gaz à effet de
serre du 1er trimestre 2024 baissent de 5,3% par rapport au premier trimestre
2023. C’est une victoire collective, une victoire pour tous les Français ! On
ne lâche rien.
Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la
Fonction publiques
> Nous portons un message simple et clair : le
rassemblement contre les extrémistes et continuer à changer vos vies
quotidiennes.
> Jean-Luc Mélenchon? Jordan Bardella? Oui, les Français ont peur du jour d’après. Avec Gabriel Attal, nous proposons une alternative : celle du rassemblement de la République contre les extrêmes.
> Non, l’antisémitisme n’est pas résiduel. Il est bel et bien là. Avec Gabriel Attal, nous avons renforcé le cadre pénal. Nous devrons continuer à mettre toutes les forces de la République pour protéger chacun de nos concitoyens.
> Depuis sept ans, nous réformons le pays pour les Français, nous sommes ensemble dans les moments difficiles comme dans les victoires. Aujourd’hui, mobilisation générale pour l’emporter les 30 juin et 7 juillet prochains !
Prisca Thevenot,
ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée du Renouveau démocratique,
porte-parole du Gouvernement
> Le Président de la République est élu jusqu’en
2027. La question aujourd’hui, c’est quelle Assemblée nationale, quel Premier
ministre. Le reste n’est que fantasme et suppositions.
> Que ce soit au RN ou au sein de LFI, il y a un problème d’antisémitisme. D’un côté certains le cachent pour espérer gagner des voix (RN) et de l’autre côté (LFI), ils l’assument pour espérer gagner d’autres voix. Et sur ça ils se tiennent la main tous les deux, RN et LFI
Aurore Bergé, chargée
de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les
Discriminations.
> Nous
c'est clair et c'est sans mensonge : nous ne toucherons pas à la réforme des
retraites. Pour LFI ? L'abrogation financée par des hausses massives d'impôts.
Au RN ? Un départ à 66 ans pour ceux qui ont commencé à 24 ans... La trahison
avant même l'élection.
> Le RN c'est le parti qui trahit avant même d'être au pouvoir. L'abrogation de la réforme des retraites ? On oublie. Les baisses d'impôts ? On oublie.
> La réforme des retraites a permis d'augmenter les petites pensions de retraite, d'étendre la retraite progressive aux fonctionnaires, de lutter contre l'usure professionnelle.
> Je persiste et signe. Le Nouveau front Populaire, c'est comme la Nupes : à la fin, c'est toujours Mélenchon et LFI qui ont le dernier mot. Ils sont nombreux les électeurs de gauche à refuser cette compromission indigne avec LFI. Et heureusement.
Roland Lescure, ministre
délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie
> Parce que les
nouvelles centrales nucléaires ne seront pas en service avant 2035, se passer
de notre énergie éolienne comme le veut Bardella ca veut dire:
- Augmentation de la facture des Français d’ici là (moins de production, plus
de consommation)
- Dépendance accrue au gaz étranger.
Agnès
Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture
> Zéro tolérance face aux atteintes à la
laïcité, face à l'antisémitisme et au racisme. L'antisémitisme du Rassemblement
national est une posture électorale de façade. Pour nous c'est un combat.
> Il n’existe pas de demi-Français, de demi-nationaux ou de Français qui ne seraient pas dignes de confiance et en capacité d’occuper un emploi dans la fonction publique.
> Mon premier engagement ? Zéro augmentation d’impôt. Une mesure pour maîtriser votre pouvoir d’achat. Je serai une voix forte pour l’Arrageois à l’Assemblée nationale, je mettrai mes compétences à votre service, face aux extrêmes que sont le RN et la Nupes 2.0.
> Les candidats Ensemble pour la République sont les mieux placés pour battre le Rassemblement national au second tour. Dès le 30 juin, votons utile, votons contre les extrêmes et pour les candidats soutenus par Gabriel Attal.
Jean-Noël Barrot, ministre
délégué chargé de l’Europe
> Face aux extrêmes, nous voulons rassembler
autour de quelques idées simples. La France a un avenir dans l’Europe.
L’économie et l’écologie doivent aller de pair. Le travail est une valeur
cardinale. L’égalité doit être atteinte par l’école. Voilà ce à quoi nous
croyons.
> Même sous Vichy, la France n’a pas supprimé le droit du sol. Le RN a refait la façade mais la boutique est toujours la même.
> Le RN comme La France Insoumise ont voté contre la régulation de l’immigration en Europe. Les défaillances de notre système sont leur carburant électoral. Irresponsable.
Chrysoula
Zacharopoulou, secrétaire d’Etat chargée du Développement et des Partenariats
internationaux
> [Tribune: «A la préférence nationale de Jean-Marie Le Pen, Jordan
Bardella ajoute la préférence nationaliste!»]
Depuis deux ans, secrétaire d’Etat chargée du Développement et des Partenariats
internationaux, j’ai l’honneur de représenter notre pays aux quatre coins du
monde. Avec ma gueule de métèque ! Je suis franco-grecque, mais je ne sers pas
la France à moitié. Je le fais avec tout le dévouement qui m’anime depuis que
j’ai choisi la France comme patrie d’adoption.
Monsieur Bardella, j’ai suivi attentivement votre conférence de presse en
espérant comprendre – enfin – ce que vous proposez aux Français.
Voici que vous prétendez interdire aux binationaux d’occuper des
« fonctions stratégiques ». Voici donc le temps de toutes les
clarifications puisque, à vos yeux, me voici suspecte, comme toute personne
ayant deux nationalités le serait, de servir des intérêts étrangers.
Votre pensée est une insulte pour chaque Française et chaque Français
binational. Après la « préférence nationale » de Jean-Marie Le Pen,
vous surenchérissez avec la « préférence nationaliste » ! Parce que
vous voulez hiérarchiser les franco-français et les franco-étrangers.
Je mets chacun en garde et j’appelle au sursaut contre cette surenchère.
Pureté. On sait où commencent les procès en pureté que vous voulez instruire,
mais l’histoire nous a appris qu’on ne sait jamais où, ni comment ils se
terminent… Trier les fonctionnaires, comme vous voulez le faire, en fonction de
leur éventuelle binationalité, ignore l’essentiel des précautions qui sont déjà
prises pour ce que vous appelez les « fonctions stratégiques ».
Seule la loyauté compte : la loyauté aux intérêts de notre pays. Celle-ci
est scrupuleusement mesurée, vérifiée, surveillée s’il le faut. La loyauté !
Voilà précisément ce qui fait défaut à votre parti de « patriotes ».
Combien de vos collègues au Parlement européen ont été condamnés pour avoir
pris leurs ordres, et une partie de leur rémunération, de Moscou ? Etes vous
bien sûr de la loyauté et de la solidité de chacun de vos candidats aux
élections législatives ?
Aujourd’hui, vous cherchez davantage à fracturer le pays pour mieux masquer
votre impréparation ; pour dissimuler le flou – pourtant abyssal – de votre
programme. Votre sourire formaté et vos formules sophistiquées n’y changeront
rien, votre jeu est clair : vous ciblez, comme les fondateurs de votre
parti, la figure de l’Autre.
Vous ciblez des serviteurs de l’Etat dévoués ! Vingt-cinq mois au Quai d’Orsay
et j’ai vu tant et tant de binationaux aussi loyaux que talentueux dont la
double culture est un atout pour notre politique étrangère. Je ne peux pas
l’accepter. Vous vous attaquez à toutes celles et ceux qui s’identifient aux
figures binationales qui ont fait l’Histoire de France, de Léon Gambetta aux
Manouchian, de Robert Schuman à Joséphine Baker !
Quel signal lancez-vous avec cette mesure dont vous voulez minimiser
l’importance ? Que les binationaux ne sont pas dignes de confiance ? Que
direz-vous, alors, aux nombreux médecins et infirmiers concernés qui ont prêté
serment pour la santé des Français ? Leurs soins aussi devront-ils être
suspectés ? Que direz-vous aussi, aux soldats de la Légion étrangère qui
servent la sécurité de notre pays, souvent au sacrifice de leur vie ? Leur sang
mêlé a-t-il moins de valeur sur le champ de bataille ?
Votre préférence nationaliste est une insulte. Une insulte qui déshonore la
France et son histoire. Une insulte qui coupera notre patrie d’une partie de
ses racines et qui rejettera une partie de ses enfants.
Aux côtés de tous les binationaux, je dis non à votre préférence nationaliste.
Avec ma gueule de métèque, je dis oui à la République française.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Le sujet aujourd’hui, ce n’est pas le second
tour, c’est le premier ! J’appelle les Français à aller voter et à faire le
choix de la raison et de la responsabilité.
> Diviser les Français, les trier en fonction de leurs origines, voilà ce que propose le RN. Ce n’est pas la vision universaliste que j’ai de mon pays.
> Je suis convaincue qu’une
coalition est possible. Une coalition de gens responsables, raisonnables, qui
prônent l’union plutôt que la désunion, veulent éviter de ruiner le pays et
partagent les mêmes valeurs républicaines. (…)
Il me semble possible que nous formions une majorité élue de personnes
responsables, raisonnables. Cette coalition est possible"
> C'était ce qui était promis par Emmanuel Macron en 2017, allons plus loin. Après le dépassement, le rassemblement des forces républicaines".
> Nous n'avons pas réussi à vraiment prendre en compte ce que nous disaient les Français sur la sécurité, sur les déserts médicaux. Il y a aussi des réussites : il y a 2 millions d'emplois créés, c'est du pouvoir d'achat pour leurs familles.
> J'avais une Assemblée nationale qui était difficile à diriger, qui avait ses scènes de tumultes. Mais il y avait aussi des grands moments d'union et des beaux débats parlementaires.
► Haut-commissariat
au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> Ma conviction profonde, l’engagement de ma
vie, c’est qu’il faudra que se rassemblent des volontés politiques qui se
respectent et apprennent à se comprendre mutuellement. Notre système politique
privilégie toujours le plus radical, brutal.
> Le général de Gaulle a voulu l’élection du président pour éviter le bazar. Ce président, il a pour mission de former un gouvernement pour rassembler ce qui doit être et éviter l’évitable. La Ve République est adaptée à ce changement.
> Le scrutin proportionnel est un garde-fou contre les extrêmes tandis que le scrutin majoritaire est un accélérateur de vague. Toutes les démocraties européennes ont décidé d’avoir un scrutin qui permet d’empêcher que tous les pouvoirs tombent entre les mêmes mains.
> Ces promesses nient la réalité qui n’est pas que comptablement mauvaise, elle est immorale. Nous devons emprunter 30 millions pour équilibrer. Ces retraites-là seront payées par leurs petits-enfants un jour. Je trouve ce système immoral, inacceptable.
> Je n’accepte pas la défaite. Je ne crois pas que nous soyons sans ressources face aux dérives qui sont la négation de ce que nous avons construit en France depuis 2 siècles. Je ne crois pas que la France soit réduite à ce choix-là.
> Madame Tondelier a apposé sa signature à un accord qui amène LFI à la responsabilité du pouvoir. Le groupe le plus important désigne le candidat à Matignon. Je considère que cet accord justifie l’appel de Bernard Cazeneuve ou de Manuel Valls.
> Qu'un parent se demande comment sera la vie de son enfant si on commence à regarder la couleur de sa peau, c'est pas de l'économie, c'est plus profond ! C'est plus grave ! Ça touche aux relations personnelles.
> Pourquoi des forces politiques, que je considère comme républicaines, se sont mises sous le joug d’une extrême gauche brutale et violente ?
● MoDem
Jean-Paul Matteï
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Sur le terrain, l'accueil est bon. Les gens sont inquiets et cette
dissolution rapide a crispé le débat politique.
> Je fais une grande différence entre RN et membres du NFP car j'ai pu travailler avec des socialistes, des verts et même des LFI.
► Autres
● Propos collectifs
> [Tribune: «Nous, ministres et anciens ministres d’Emmanuel Macron,
appelons la gauche républicaine à être à la hauteur de son histoire»]
« Vous sentez tous que la liberté française est menacée comme la paix
européenne. Qui aurait dit cela il y a quatre ans, pendant la dernière campagne
électorale ? » Voilà ce que disait Léon Blum, en avril 1936,
dans un message radiodiffusé au nom du Parti socialiste. Ses mots résonnent
aujourd’hui avec toute leur actualité. Alors qu’une alliance opportuniste et
paradoxale usurpe le nom de Front populaire, sous la conduite d’une France
insoumise compromise dans le communautarisme, alors que des incohérences rongent
un Rassemblement national fondé sur l’exclusion et le rejet, nous voulons
rappeler l’idéal qu’avait jadis défendu Léon Blum. Celui d’une lutte pour le
progrès, contre la haine et l’antisémitisme, pour la paix en Europe, sans
compromission avec les ennemis de la France. Nous défendons toujours cet idéal.
C’est celui de la République.
En convoquant de nouvelles élections législatives, le
président de la République a voulu redonner la parole au peuple français.
C’est, d’abord, un enjeu de clarté. Le paysage politique est désormais sans
ombres.
Nous, ministres et anciens ministres, issus des rangs de la
gauche de gouvernement, nous avons choisi de rejoindre Emmanuel Macron dans une
démarche de dépassement des clivages anciens. Loin des luttes d’appareil et des
manœuvres politiciennes, nous sommes convaincus qu’un large rassemblement des
forces républicaines est de nature à lutter contre les extrêmes : pour la
fraternité, qui n’est pas le communautarisme ; pour la tolérance, qui
n’est pas le laxisme ; pour l’égalité, qui n’est pas l’uniformité ;
pour la liberté, qui n’est pas l’individualisme. Nous ne sortirons la France de
la menace populiste que par l’action sincère, efficace, raisonnée, et non par
les slogans, l’outrance et la provocation.
L’extrême droite n’a pas changé. Derrière un programme sans
cesse mouvant se cachent la même obsession identitaire et la même volonté d’en
finir avec l’Etat de droit, au nom d’une illusion nationaliste. Suppression de
la double nationalité, homophobie et discrimination anti-LGBT+, contrôles au
faciès ne sont rien d’autre qu’un recul de notre démocratie. L’arrivée au
pouvoir de l’extrême droite sonnerait aussi le glas de notre prospérité
économique. Sous couvert de souverainisme, c’est l’appauvrissement qui nous
guette : rupture avec l’Union européenne, fin de la libre circulation,
repli frileux sur le marché intérieur. Des millions d’emplois seraient menacés
par ce saut dans l’inconnu. Lutter contre l’arrivée au pouvoir de l’extrême
droite est donc aujourd’hui notre priorité.
Mais cette priorité ne doit pas nous faire tomber de
Charybde en Scylla. L’extrême gauche, et en particulier La France insoumise de
Jean-Luc Mélenchon, a montré ces derniers mois qu’elle était, elle aussi, une
source de chaos et de division. Il n’y a pas de doute qu’au lendemain des
élections, si leur coalition devait l’emporter, ses divisions internes
ruineraient immédiatement toute possibilité de former un gouvernement solide,
plongeant notre pays dans une crise irrémédiable.
Ce sont d’abord les excès de ce mouvement à l’Assemblée
nationale qui ont, pour beaucoup de nos concitoyens, contribué à dévaloriser
l’image de leurs représentants. C’est ensuite leur obstination à ne pas
condamner clairement l’antisémitisme et la violence, qui, pour certains, a même
été jusqu’à soutenir à demi-mot les actions d’un groupe terroriste. Le
programme du Nouveau Front populaire confirme enfin sa mue de parti
d’opposition à parti d’imposition : 300 milliards d’euros de déficit
supplémentaire [selon un chiffrage de la majorité présidentielle], taxation des
heures supplémentaires qui appauvrira les ouvriers, taxation des petites
retraites qui pénalisera les retraités.
Fidèles à l’héritage de la gauche républicaine, nous voulons
concilier justice sociale et responsabilité : revalorisation du travail
par la prime de partage de la valeur, baisse des factures qui pèsent sur le
quotidien, indexation des retraites sur l’inflation sans revenir sur l’âge
légal de départ… Plusieurs de nos propositions concernent spécifiquement notre
jeunesse : mise en place d’une complémentaire santé à 1 euro par jour
pour ceux qui ne sont pas couverts par une mutuelle, poursuite de la réforme des
bourses et construction de nouveaux logements étudiants, exonération de frais
de notaire pour les primo-accédants à la propriété de la classe moyenne. Ces
mesures de justice sociale seront financées par des économies en dépenses
publiques, et si notre majorité a également su taxer les superprofits nous ne
pénaliserons jamais le travail et l’investissement des Français par des hausses
d’impôts qui les impacteraient.
Nous en appelons à tous les responsables et électeurs
sociaux-démocrates. Sans trahison, sans reniement, sans débauchage, dans le
respect de nos convictions partagées et de l’héritage des figures qui nous
rassemblent. La gauche républicaine doit être, aujourd’hui, à la hauteur de son
histoire. Elle doit montrer la voie de la dignité, de l’universalisme et de la
confiance dans l’avenir. Une voie qui respecte les droits fondamentaux,
l’héritage de la Révolution française, celui de la IIIe République. Une
voie qui appelle à la raison des Français plutôt qu’à leurs peurs, au courage
plutôt qu’à la résignation.
Nous avons une opportunité historique de redonner au débat
démocratique toute sa grandeur et toute sa place dans l’hémicycle, sans cris,
sans insultes, sans spectacle. Nous, élus, électeurs, Françaises et Français
qui croyons à la liberté, sachons nous montrer à la hauteur de l’enjeu. Les
générations futures jugeront la sagesse et le courage de notre choix.
[Signataires : Nicole Belloubet; Olivier Dussopt; Stanislas
Guerini; Roland Lescure; Agnès Pannier-Runacher; Sylvie Retailleau]
> [Tribune: « Notre voix ne se portera ni sur un
candidat RN ni sur un candidat LFI »]
Les élections législatives des 30 juin et 7 juillet engageront, à un
niveau rarement atteint dans l’histoire de la Ve République, les valeurs
fondamentales sur lesquelles repose notre démocratie : le respect des
personnes et des institutions, la quête de la vérité, la défense de la laïcité
et le rejet viscéral de l’antisémitisme et du racisme.
C’est peu dire que le Rassemblement national (RN), dont les racines
puisent dans les eaux les plus obscures de l’histoire, doit être combattu. Mais
ces valeurs ne sauraient souffrir aucun compromis, fût-ce au nom d’un barrage
contre l’extrême droite.
Elles ne peuvent pas plus être laissées à la merci de ceux qui les malmènent
depuis des années. Camouflés au sein d’un prétendu Front populaire, les
candidats de La France insoumise en trahissent jusqu’à son idéal historique.
Face aux risques majeurs engendrés par le cynisme des uns et la lâcheté des
autres, nous appelons tous les citoyens qui refusent de se voir dépossédés de
leur choix à ne pas se soumettre aux calculs aussi illégitimes que dérisoires.
Pour ces élections à deux tours, et pour pouvoir choisir en conscience le
7 juillet, dès le premier tour, le 30 juin, il faut refuser
l’enfermement politique entre les deux extrêmes en apportant nos suffrages,
librement et en conscience, aux candidats les plus à même d’incarner les
valeurs dans lesquelles la gauche républicaine s’est toujours reconnue. Notre
voix ne se portera ni sur un candidat RN ni sur un candidat LFI.
[Parmi les signataires, Manuel Valls, ancien premier ministre]
> [Tribune: «Les forces démocratiques doivent s’entendre
pour empêcher que le RN n’obtienne une majorité »
Social, fiscalité, énergie, sécurité, justice, éducation… Nous avons défendu,
nous défendons et nous défendrons demain des politiques opposées dans de
nombreux domaines. Certains et certaines d’entre nous ont soutenu Emmanuel
Macron depuis 2017, tandis que d’autres l’ont combattu depuis le premier jour.
Face à l’échéance du 7 juillet, il nous paraît néanmoins indispensable de
contribuer ensemble à éviter la catastrophe démocratique, économique, sociale
et écologique que constituerait l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite.
Le ravalement de façade opéré ces dernières années par le Rassemblement
national (RN) ne doit tromper personne en effet : l’extrême droite reste
ce qu’elle a toujours été, une ennemie décidée de la démocratie et un
propagateur de haine. Sa victoire impliquerait la fragilisation du soutien à
l’Ukraine, l’arrêt de la transition écologique, l’étouffement des libertés
publiques, l’institutionnalisation du racisme et de la xénophobie, la paralysie
de la construction européenne, la remise en cause des droits des femmes et le
déclenchement d’une crise économique et financière majeure…
On entend souvent dire que, confrontée à l’exercice du pouvoir, l’extrême
droite ferait la preuve de son incapacité à gérer le pays et qu’ainsi elle
s’affaiblirait d’elle-même. Elle rencontrerait à coup sûr de grandes
difficultés au vu de son programme démagogique, mais nous mettons en garde
contre cette dangereuse illusion. Comme de nombreux exemples l’ont montré, dans
le passé mais aussi aujourd’hui en Hongrie avec Viktor Orban ou encore en
Russie avec Vladimir Poutine, l’extrême droite excelle à changer les règles du
jeu, à éliminer les contre-pouvoirs et à anesthésier le débat public. On sait
quand elle arrive au pouvoir, mais on ne sait jamais quand et comment elle le
quittera.
Malgré les profondes divergences qui existent entre les forces démocratiques,
il nous paraît donc indispensable qu’elles s’entendent pour empêcher que le
Rassemblement national n’obtienne une majorité à l’Assemblée nationale le
7 juillet. Cela implique d’éviter les triangulaires au second tour en
retirant le candidat ou la candidate moins bien placés et de soutenir partout
activement le candidat ou la candidate des forces démocratiques restant face au
Rassemblement national. Pour accélérer la mobilisation citoyenne face au RN, ce
choix devrait être affiché clairement dès maintenant, sans attendre le
30 juin, par les responsables de toutes les forces démocratiques, qu’elles
appartiennent au Nouveau Front populaire, à la majorité sortante ou à la droite
républicaine.
Nous mesurons combien ce choix est difficile compte tenu de l’importance des
divergences qui ont opposé les uns et les autres au cours des dernières années
et des fortes tensions ayant existé au sein de la société française. Mais, dans
les circonstances présentes, il est indispensable de surmonter ces rancœurs et
de faire preuve de responsabilité pour préserver la démocratie et la
République.
[Les signataires centristes et de la majorité présidentielle: Clément Beaune,
ancien ministre (Renaissance); Bernard Guetta, député européen (Renew); Agnès
Pannier-Runacher, ministre (Renaissance); Barbara Pompili, ancienne ministre,
présidente d’En commun !; Stéphane Travert, ancien ministre (Renaissance);