En tout cas, elles peuvent être diagnostiquées sans trop se tromper chez François Bayrou.
Oui, le constat qu’il pose sur la crise politique actuelle, voire de société, est assez juste et ses efforts de mobilisation contre les extrêmes sont louables et responsables.
Mais, immédiatement resurgit le «moi, je».
Et voilà donc le président du MoDem et fantomatique haut-commissaire au Plan qui nous indique qu’il est prêt, après les élections, à cette «union nationale» dont il rêve depuis des années et dans laquelle il se verrait bien tenir les premiers rôles.
Au quotidien Le Figaro, il confie qu’il est du côté des «fédérateurs» et qu’il fait partie de ceux qui veulent «rassembler» et pas de ceux qui veulent «diviser» tout en espérant dans le «dépassement» droite-gauche, c’est d’ailleurs pourquoi il parle «avec tout le monde».
Et ce n’est pas nouveau tant le Béarnais s’est dit disponible au cours de ces dernières années pour être le hérault de la réconciliation nationale en jouant parfois contre son camp comme en 2007 où il ne voulait plus qu’on l’appelle «centriste»...
Sauf que les Français ne manifestent guère une envie de Bayrou comme le montrent les sondages notamment ceux en vue de la prochaine présidentielle de 2027.
Qu’il soit donc le messie ou tout au moins l’homme providentiel attendu par tout un pays ne semble guère être partagé par ses concitoyens.
C’est ça, le problème avec François Bayrou, c’est qu’on a la désagréable impression qu’il attend avec gourmandise chaque crise de la démocratie républicaine, chaque jacquerie populaire et populiste, chaque menace sur la stabilité mondiale pour venir offrir ses services dans l’espoir qu’ils seront un jour, sinon plébiscités, tout au moins acceptés.
D’où un certain malaise à se dire qu’en réalité, ce n’est plus que cette attente qui le motive et la possible récompense à laquelle il semble bien seul à souhaiter.
Centristement votre.
Le Centriste