Par Aris de Hesselin
Dans cette rubrique, nous
publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas
nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat
et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen,
défenseur d’une mondialisation humaniste.
En janvier 2017,
Marine Le Pen fit spécialement le voyage de New York pour aller rencontrer un
de ses modèles en politique et qui venait de remporter l’élection
présidentielle étasunienne, Donald Trump.
Elle souhaitait se faire
prendre en photo et se faire adouber par ce dernier à quelques semaines de la
présidentielle française.
Et si elle fit le pied
de grue pour rien dans la Trump tower, Donald ne daignant pas la rencontrer, l’héritière
de la petite entreprise familiale créée par son misérable père n’a jamais renié
la proximité avec le fils indigne d’un promoteur affairiste et raciste.
Rappelons que madame Le Pen avait souhaité l’élection de monsieur
Trump en déclarant:
«Donald Trump, c'est le retour des nations, c'est l'arrêt de
la mondialisation sauvage, de cette dérégulation, de cette disparition des
frontières qui, je crois, a fait beaucoup de mal aux nations. Je pense qu'un
dirigeant qui plaide pour le retour de la nation, pour le retour du
patriotisme, pour le retour des frontières et pour le retour de la
souveraineté, cela va à mon avis dans le sens de l'histoire.»
Puis, elle s’était réjouie de ce qu’il l’avait remportée en
déclarant, «clairement, la victoire de Donald Trump est une pierre
supplémentaire dans l’émergence d’un nouveau monde, qui a pour vocation à
remplacer un ordre ancien».
Et si madame Le Pen fut bien obligée de reconnaître en
janvier 2021 la victoire du centriste Joe Biden sur Donald Trump lors de la certification
des résultats par le Congrès qui donna lieu à la tentative de coup d’Etat des
trumpistes plus qu’encouragés par leur idole, elle affirmait le lendemain du
scrutin en novembre 2020 qu’elle ne reconnaissait «absolument pas» la victoire
du démocrate, estimant qu’il existait «des recours» et qu’il fallait que «la
justice puisse trancher avant de décider de ce qui sort des urnes», ajoutant, «je
fais partie de ceux qui ne félicitent pas le futur président des États-Unis,
parce que je ne considère pas que le match est joué tant qu'on n'a pas terminé
les prolongations» et ce alors même que Biden avait obtenu plus de sept millions
de voix de plus que Trump!
Voilà qui prend une
nouvelle dimension au moment où le Rassemblement national est en tête dans les
sondages pour les élections européennes et où l’extrémiste populiste vient d’être
condamné pénalement par un jury populaire.
D’autant que madame Le
Pen partage bien des points communs avec monsieur Trump.
Comme lui, elle est un
adversaire de la démocratie républicaine libérale.
Comme lui, elle est un
soutien depuis longtemps du despote criminel Vladimir Poutine.
Comme lui, elle souhaite
l’arrêt de l’aide occidentale à l’Ukraine.
Comme lui, elle est
une adversaire de l’Union européenne.
Comme lui, elle est
amie avec l’autocrate hongrois, Viktor Orban.
Comme lui, elle a
chaleureusement félicité l’apprenti dictateur Bolsonaro lors de son élection à
la tête du Brésil.
Comme lui, elle
propage sans cesse des fake news et est une menteuse compulsive.
Comme lui, elle
stigmatise sans cesse les immigrés.
Comme lui, elle veut
que son pays vive en autarcie.
Comme lui, elle a soutenu
des thèses complotistes notamment à propos de la pandémie de la covid19.
Comme lui, elle et son
parti ont maille à partir avec la justice.
Et cette liste n’est
pas limitative.
Alors, il serait bon
que les électeurs français n’oublient pas cette proximité quand ils mettront
leur bulletin dans l’urne le 9 juin prochain.
Aris de Hesselin