dimanche 26 mai 2024

Propos centristes. France – Réforme de l’audiovisuel / Réforme de la fin de vie Réforme de l’agriculture / Réforme de l’assurance-chômage / Réforme de la fiscalité internationale / Elections européennes / Nouvelle-Calédonie…


Voici une sélection, ce 26 mai 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Je suis prêt à débattre maintenant avec Mme Le Pen. Si on pense que c’est une élection où se joue une partie du destin de la France, ce que je crois, il faut débattre. Je suis à sa disposition. La balle est dans son camp. Après l’élection, ce débat n’aura plus d’intérêt : je suis président de la République.

> Avec des membres du groupe de contact de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique sur la situation au Proche-Orient. Cessez-le-feu à Gaza, libération des otages, aide humanitaire, solution à deux États : il n’y a pas d’alternative pour une paix durable.

> Les frappes russes sur un centre commercial de Kharkiv viennent de faire de nombreuses victimes. Des enfants, des femmes, des hommes. Des familles. C'est inacceptable. La France partage la peine des Ukrainiens et reste pleinement mobilisée à leurs côtés.

 

► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste] 

Gabriel Attal Premier ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> J'appelle au sursaut. La France est un pays fondateur et moteur de l'Europe. La France ne peut pas être le pays qui envoie le premier bataillon de députés d'extrême droite au Parlement européen.

> [Réforme de l’assurance-chômage] Je suis attaché à notre système d'assurance chômage, pilier d'un modèle social que nous voulons préserver. Le cœur du financement de ce modèle social, c'est le travail. Notre action est d'aller vers le plein-emploi. Nos réformes ont permis de créer 2,5 millions d'emplois, notre taux de chômage est au plus bas depuis quarante ans... Nous avons montré que nous n'étions pas condamnés au chômage de masse. Mais si nous ne réformons pas l'assurance chômage aujourd'hui, nous risquons de caler sur la route du plein-emploi. Cette réforme, c'est donc le carburant qui nous permettra de créer toujours plus de travail dans notre pays. C'est aussi un renouvellement de notre pacte social : oui, la solidarité aide ceux qui en ont besoin en cas de coup dur. De plus, le financement de notre protection sociale ne doit pas uniquement reposer sur l'effort de classes moyennes. Les Français nous demandent de valoriser encore plus le travail : c'est ce que nous faisons. Très concrètement, nous allons changer les conditions pour avoir droit au chômage. Jusqu'ici, il fallait avoir travaillé six mois sur les vingt-quatre derniers mois pour percevoir une indemnisation. À l'avenir, il faudra avoir travaillé huit mois sur les vingt derniers. Nous prolongeons la réforme engagée en 2019, dont les études montrent qu'elle produit ses effets. Par ailleurs, nous conservons un régime plus généreux que nos voisins, en nous rapprochant du système allemand, où il faut avoir travaillé douze mois sur trente. Au Portugal et au Royaume-Uni, c'est douze mois sur vingt-quatre, et seize mois sur trente-trois en Belgique. (…)
La plus grande arme contre la précarité, c'est le travail. Or, une étude de la Dares montre que renforcer les conditions d'affiliation a un impact sur le retour à l'emploi. Nous l'avons fait dans la réforme de 2019. Nous étions passés de quatre mois sur vingt-huit à six mois sur vingt-quatre : cela a marché et accéléré le retour à l'emploi. Par ailleurs, cette réforme est prise dans un contexte où il y a des créations d'emplois - près de 50 000 encore au premier trimestre - et où beaucoup d'entreprises ne parviennent pas à recruter. (…)
Nous réduisons la période de référence d'affiliation, il y aura un impact sur la durée d'indemnisation. J'assume de dire que, dans les conditions actuelles, cette durée d'indemnisation passera donc de dix- huit mois à quinze mois. Dans le même temps, nous renforçons massivement l'accompagnement avec France Travail. (…)
Les partenaires sociaux ont eu huit mois pour négocier sur l'emploi des seniors. Ils ne sont pas parvenus à un accord. La ministre du Travail, Catherine Vautrin, les a rencontrés la semaine dernière pour échanger sur les paramètres. C'est en responsabilité que nous prenons ces décisions. Cette réforme de l'assurance chômage entrera en vigueur à l'automne. J'ai parlé d'« automne du travail ». Nous allons prendre un décret, le 1er juillet, pour qu'elle puisse entrer en vigueur le 1er décembre. (…)
Ce n'est pas une réforme d'économie, mais de prospérité et d'activité. Preuve en est : la précédente réforme, en 2019, nous l'avions faite quand le déficit était à 3%. Le gain se mesurera par un nombre plus important de Français qui travailleront. Et donc plus de financements pour notre système.

> Le taux d'emploi des seniors continue de progresser grâce aux réformes que nous avons engagées. Des propositions de suppression de la filière seniors ont été faites par certains. Mais je refuse que cette filière seniors soit supprimée, car il est important de maintenir une protection et des règles spécifiques. Dans la discussion des partenaires sociaux, un consensus semblait s'être établi autour de l'application mécanique de la réforme des retraites, ce qui signifie le relèvement de deux ans, de 55 à 57 ans, de la filière. Je reprends cette mesure dans notre réforme. Mais ce n'est pas tout. À partir d'un certain âge, quand on perd son emploi, on est souvent condamné au chômage. Je veux débloquer les recrutements pour les seniors en créant un bonus emploi senior pour mieux accompagner la reprise d'emploi : un senior au chômage qui reprendra un emploi moins bien rémunéré que son emploi précédent pourra cumuler son nouveau salaire avec son allocation chômage pour atteindre le même salaire qu'il avait avant de tomber au chômage. Par exemple, prenons un demandeur de 57 ans qui était payé 3 000 euros brut et qui est indemnisé 1600 euros mensuels par France Travail. Demain, si on lui propose un emploi à 2 000 euros brut - donc 1 000 euros de moins que son ancienne rémunération -, il pourra cumuler ce nouvel emploi à 2 000 euros avec 1 000 euros versés par l'Assurance chômage. Et il retrouvera ainsi sa rémunération initiale pendant un an. (…)
L'idée est de permettre de montrer aux entreprises qu'elles ont tout intérêt à recruter des seniors. Mais j'estime que nous pouvons aller plus loin pour l'emploi des seniors. C'est pourquoi je souhaite que de nouvelles mesures soient prises dans l'acte 2 de la réforme du travail. Je pense par exemple à la création de l'« index seniors », prévu par la réforme des retraites et censuré par le Conseil constitutionnel. Je souhaite aussi que la proposition des partenaires sociaux de créer un CDI senior soit étudiée. Catherine Vautrin lancera des négociations après l'été pour un texte de loi d'ici à la fin de l'année.

> Tout le monde doit partager l'effort. Il faut continuer à lutter contre la précarité des contrats courts et améliorer la qualité de l'emploi. Je suis attaché au bonus-malus, mis en place en 2021, et dont les études montrent qu'il responsabilise les entreprises. Ce système permet de baisser les cotisations des entreprises qui signent des contrats de plus longue durée. Aujourd'hui, 7 secteurs sont concernés et je souhaite examiner l'opportunité de l'étendre en fonction de l'évaluation à conduire. Comment ? Je charge Catherine Vautrin de mener une concertation pour identifier les secteurs qui auront vocation à entrer dans ce système et à quel rythme.

> Quand l'économie va mieux, les règles doivent inciter davantage à la reprise d'emploi. Au contraire, quand le contexte est moins favorable, il faut accompagner sur une plus longue durée les demandeurs d'emploi. Pour préparer le rebond économique de 2025 que nous annoncent les prévisionnistes, je souhaite que les règles soient encore plus incitatives quand la croissance repartira davantage et que le taux de chômage diminuera. C'est pourquoi nous ajouterons un nouveau seuil à 6,5% de taux de chômage. Cela nous permettra d'aller vers le chemin du plein-emploi. À chaque fois que l'on a eu des réformes autour du travail depuis 2017, elles ont rencontré des oppositions : assurance chômage, ordonnances travail, apprentissage, formation professionnelle... mais elles ont porté leurs fruits. Il n'y a pas de fatalité au chômage dans notre pays.

 > [Fin de vie] Il n'y a pas de sujet plus sensible et plus intime. Les Français attendent une évolution depuis des années. Ce texte est un progrès majeur, je le présente comme tel, et je suis très à l'aise avec sa version initiale. Les conditions sont strictement encadrées : être majeur, français, en capacité d'exprimer son choix avec discernement jusqu'à la dernière étape, être atteint d'une maladie grave et incurable avec un pronostic vital engagé à court ou à moyen terme et des souffrances physiques ou psychologies réfractaires aux traitements. La commission spéciale a modifié la notion de pronostic vital engagé à court ou moyen terme. Or, en évoquant selon ses termes uniquement une « phase avancée ou terminale de la maladie », cela peut conduire à inclure de nombreuses pathologies non mortelles qui sortent de la philosophie du texte. Le gouvernement proposera donc d'y revenir. (…)
Ce sujet fait appel à la conscience de chacun et je crois que tous les groupes parlementaires ont prévu la liberté de vote. La majorité présidentielle est très largement rassemblée derrière l'équilibre proposé par le gouvernement. (…) Il est ici question de la conscience philosophique ou spirituelle de chacun, de ses expériences personnelles, je ne stigmatiserai jamais qui ce que soit pour ses positions. (…)
Les médecins et personnels soignants sont au cœur du sujet et nous continuerons de construire la loi avec eux. Il est prévu dans le texte du gouvernement que le malade s'administre lui-même le produit létal et que, s'il n'est pas en capacité de le faire, un tiers puisse le faire. Je rappelle qu'il y a aussi dans ce texte une clause de conscience qui protège les médecins. (…)
Nous avons donné du temps à la discussion, la procédure d'urgence n'a pas été retenue. Il y aura plusieurs passages à l'Assemblée et au Sénat. Dans l'année qui vient, ce texte continuera à mûrir et être précisé par les débats. Il s'appliquera dans la foulée.

> [Nouvelle-Calédonie] La situation s'améliore progressivement, mais elle reste tendue et un rien peut encore la faire vaciller. Je rappelle qu'il y a eu 400 interpellations d'émeutiers depuis le début de la crise, des dizaines et des dizaines de barrages levés. On a aujourd'hui 3400 policiers et gendarmes qui sont engagés et je veux leur rendre hommage. Certains l'ont payé de leur vie. J'ai eu l'occasion ce vendredi de présider l'hommage national qui a été rendu au major Salou et au maréchal des logis-chef Molinari, qui ont perdu la vie lors de ces émeutes. Aujourd'hui, il reste encore des violences qui sont d'une gravité inacceptable, des barrages, des pillages. Dès le début de cette crise, l'ensemble des forces politiques locales a appelé au calme et à la fin des violences. À l'occasion du déplacement du président de la République, elles ont eu l'occasion, y compris les indépendantistes, de réaffirmer cet appel. Il faut maintenant que celui-ci soit entendu et suivi d'effet. Il ne peut pas y avoir de dialogue serein au milieu des violences. La mission annoncée par le président de la République va permettre d'établir des contacts avec chacune des forces politiques, ainsi qu'entre elles. Je crois profondément qu'une solution politique globale est possible. Je n'étais pas né au moment des premiers accords de Matignon en 1988, mais j'ai appris l'histoire de notre pays et je sais que la Nouvelle-Calédonie a toujours trouvé des forces extraordinaires en elle pour avancer et se construire. (…)
Le président de la République a clairement dit qu'il ne convoquerait pas immédiatement le Congrès. À Nouméa, il a affirmé vouloir donner toutes ses chances au dialogue. Une mission travaille. Un point d'étape sera fait dans un mois sur les avancées du dialogue avec les forces politiques locales. Il nous permettra de prendre une décision. (…) Nous ferons un point dans un mois pour mesurer l'avancée des discussions et leur impact sur le calendrier. (…)
J'ai vu que ce débat animait beaucoup de commentateurs et même d'acteurs chargés précédemment du dossier. Moi, je suis Premier ministre, donc je considère que mon rôle est d'intervenir sur les dossiers interministériels qui concernent l'ensemble des politiques gouvernementales. La Nouvelle-Calédonie en fait évidemment par essence partie, a fortiori dans un moment de crise comme aujourd'hui. Depuis que celle-ci a commencé, j'ai déjà présidé cinq cellules interministérielles de crise et réuni l'ensemble des forces parlementaires et les présidents de l'Assemblée et du Sénat pour échanger sur ce dossier. Je prendrai toute ma part dans le processus qui s'ouvre. (…)
Un déplacement là-bas de ma part, après celui du président de la République, doit permettre la progression du dialogue et l'atteinte d'un accord global. Le président de la République a eu l'occasion de nous le dire en Conseil des ministres : il souhaite que le Premier ministre s'implique en première ligne dans ce processus de dialogue.

> J'ai lu ces révélations sur la poursuite par Mohamed Amra depuis sa cellule de diverses activités criminelles. Vous savez qu'il y a un principe de séparation des pouvoirs et que seul le parquet peut communiquer sur un dossier en cours. Des investigations se poursuivent sous la direction de trois juges d'instruction. Il faut les laisser travailler sereinement et faire la lumière sur la totalité de cette affaire. Je vais être très clair. D'abord, la République sera implacable et tous les moyens sont déployés pour que ces assassins soient traqués, retrouvés et jugés. L'enquête progresse, même si je ne peux pas en dire davantage. La violence inouïe de ces crimes ne fait que renforcer notre volonté d'adopter des mesures radicales contre le crime organisé. Beaucoup de professionnels des forces de l'ordre nous disent assister parfois à la bascule de délinquants de droit commun dans une très grande violence, voire dans des organisations criminelles très organisées. Cette évolution de la criminologie doit nous conduire à adapter notre réponse et nos procédures. Le garde des Sceaux a déjà fait un certain nombre d'annonces. À la suite du drame d'Incarville et des négociations avec les syndicats pénitentiaires, il fera des propositions complémentaires prochainement.

> [Foyer pour les mineurs délinquants] Nous disposons aujourd'hui d'un certain nombre d'infrastructures et de foyers dans lesquels il y a un taux de vacance important. Cette mesure qui permet d'avoir des courts moments d'éloignement dès les premiers faits de délinquance m'intéresse beaucoup car il faut qu'on arrive à construire un système où on a des sanctions immédiates, légères mais immédiates, plutôt que d'attendre que les faits s'aggravent. Cela me semble plus efficace en termes éducatifs. Aujourd'hui, on assiste en effet à un rajeunissement de la violence. Les 13-17 ans représentent un Français sur 20, mais chez les auteurs de coups et blessures, c'est un sur dix. Chez les trafiquants de drogue, c'est un sur cinq. Chez les auteurs de vol avec arme, c'est un sur trois. Cela donne une idée de la surreprésentation des mineurs dans des actes de délinquance parfois très graves. Face à cette évolution, pour les actes les plus graves, j'ai annoncé à Valence ce vendredi que nous mettrons en place une forme de comparution immédiate pour les mineurs. Aujourd'hui, si vous avez deux mis en cause pour violence aggravée, un de 18 ans, un autre de 17 ans, le premier sera sanctionné tout de suite et le second ne le sera qu'au bout de huit, voire neuf mois. On va mettre un terme à cela. Nous devons nous donner les moyens de mieux prendre en charge les mineurs délinquants. Dès le premier acte, dès l'école primaire, nous allons nous doter d'une échelle des sanctions beaucoup plus claire et ferme pour répondre aux problèmes de comportement. Enfin, j'ai décidé de mettre en place des mesures pour davantage responsabiliser les parents, y compris par des sanctions, et mieux accompagner ceux qui sont en demande de l'être, notamment les familles monoparentales.

> [Débat face à Jordan Bardella] Je crois que les masques sont tombés. J'ai vu Jordan Bardella contraint d'admettre que sa proposition de priorité nationale dans le marché unique serait un carnage économique et social pour les Français. On a 150 000 entreprises exportatrices et on a la chance, parce qu'on a les meilleures entreprises avec les meilleurs salariés et entrepreneurs, d'avoir des milliers d'entre elles qui décrochent des contrats publics dans d'autres pays européens. L'application de sa proposition les priverait d'un marché de 450 millions de consommateurs. J'ai vu Jordan Bardella reconnaître qu'il ne lisait pas les textes de loi avant de s'y opposer. C'est quand même ahurissant d'entendre un responsable politique national, chef du premier parti d'opposition, député sortant du Parlement européen, vice-président de son groupe, l'affirmer dans le plus grand des calmes et avec la plus grande assurance. J'ai vu Jordan Bardella échouer à nous expliquer son concept de double frontière, sans qu'on sache toujours à la fin si son projet c'est la transformation de toutes nos frontières terrestres en péage de Saint-Arnoult un week-end de chassé-croisé, en obligeant tous les 400 000 Français qui travaillent dans des pays frontaliers à passer des heures à attendre pour montrer patte blanche ou alors si son projet c'est simplement ce que l'on fait déjà aujourd'hui, c'est-à-dire des contrôles aléatoires. Au vu de la gravité du moment que traverse l'Europe aujourd'hui, les Français ont besoin de sérieux et de crédibilité. Nos retraités seraient la première victime d'une instabilité financière liée à une crise européenne. Les Français de classe moyenne verraient leurs emplois disparaître si on sortait du marché unique. (…)
Je pense plutôt que cela a été la démonstration de la détestation du Rassemblement national pour l'Europe. Ils la vomissent tellement, l'Europe, qu'ils ne se préoccupent pas des conséquences de leurs propositions sur le pouvoir d'achat des Français ou les intérêts de la France.

> [Elections européennes] D'abord, le principe d'une élection, c'est qu'elle se joue dans les urnes, le jour du vote, même si manifestement Jordan Bardella, depuis maintenant plusieurs mois, dans une forme d'ivresse de lui-même, nous annonce déjà quel sera son discours une fois qu'il aura gagné. Je trouve ça très méprisant pour les Français, qui sont les premiers à décider du résultat de l'élection. Partout en Europe, l'extrême droite a progressé. C'est un fait. Ça doit nous pousser d'abord à nous interroger sur l'efficacité de nos politiques. C'est pourquoi pour moi le pacte asile et migration, qui vient d'être adopté, est une avancée majeure, parce que enfin il va faire sortir l'Europe de sa naïveté en la matière en se donnant les moyens de maîtriser effectivement les flux migratoires. Ça doit ensuite ne pas nous inciter à sous-estimer l'enjeu du 9 juin. Ces élections européennes sont les plus décisives depuis qu'elles existent. Alors que la guerre est en Europe, que les puissances américaine et chinoise se réaffirment, que nous avons des défis majeurs à relever comme le dérèglement climatique ou l'intelligence artificielle, l'extrême droite peut être en capacité d'obtenir une minorité de blocage au Parlement européen et donc empêcher tout notre continent d'avancer. Face à cela, j'appelle au sursaut, j'appelle au réveil de tous ceux qui croient que c'est l'union qui fait la force. Car je le dis : si vous ne votez pas le 9 juin, vous prenez le risque d'un effacement de l'Europe et d'un affaiblissement de la France. L'Union européenne, c'est ce qui nous a permis de vivre en paix depuis quatre-vingts ans sur notre continent. C'est ce qui garantit la prospérité de notre économie. Je veux convaincre les Français, y compris ceux qui ont pu douter en raison de telle ou telle réforme, de telle ou telle mesure portée par la majorité au niveau national, que la liste la plus à même de nous défendre dans un tel moment de gravité, c'est celle de Valérie Hayer. (…)
Ceux qui aiment l'Europe et la démocratie devraient plutôt se réjouir qu'une grande chaîne nationale consacre une soirée aux élections européennes. Par ailleurs, ce n'est pas moi qui fais la programmation des débats. Je suis le chef de la majorité : c'est légitime que je débatte avec le président du premier parti d'opposition. Je pense que la colère de François-Xavier Bellamy est surtout motivée par l'absence de dynamique de sa liste, dont on ne peut qu'être frappé par le manque de clarté. C'est une liste qui n'est ni en soutien de l'Europe ni en opposition à l'Europe. C'est une liste d'isolement au Parlement européen puisque, sur des sujets absolument essentiels, les députés LR se sont opposés au reste de leur groupe, au sein duquel ils n'ont aucun pouvoir.

> [Elections européennes] Il y a aujourd'hui plusieurs listes issues de la Nupes. Je note d'ailleurs que celles-ci passent plus de temps à parler de ce qui se passera sur la scène politique nationale après les élections européennes que d'Europe. J'ai ainsi encore entendu récemment Raphaël Glucksmann parler d'une union de la Nupes sans Jean-Luc Mélenchon. La belle affaire ! Ça voudrait dire une union avec Mmes Obono, Panot, Hassan ou avec Adrien Quatennens, qui portent des valeurs totalement contraires à celles de la gauche sociale-démocrate, dans laquelle je me suis toujours retrouvé. Sur les sujets essentiels, on a aussi vu que toutes ces listes de la Nupes sont unies au Parlement européen. Quand s'est posée la question de la reconnaissance du nucléaire, Raphaël Glucksmann, Manon Aubry et Marie Toussaint ont voté contre. Sur le pacte asile et migration, ou le plan de relance, cela a été la même alliance !

> [Elections européennes] Je me bats pour que l'enjeu de cette élection soit bien perçu par tous. Si les sondages d'aujourd'hui se concrétisaient, la France, pays fondateur de l'Europe, enverrait le premier bataillon d'extrême droite au Parlement européen. Notre capacité à peser sur l'avenir de l'Europe serait affaiblie. Je crois que le président de la République, garant des institutions, l'a indiqué dans vos colonnes : c'est une élection européenne. Les conséquences seront européennes.

> Le défi à Matignon, c'est d'arriver à conjuguer la gestion des crises avec la projection sur le temps long. C'est pourquoi j'ai eu à cœur d'engager des chantiers profonds sur le rapport au travail, la transition écologique et numérique. Ma méthode, c'est d'abord être lucide sur le constat et reconnaître quand il y a des choses qui ne fonctionnent pas. Ensuite, c'est, trancher, prendre des décisions claires et m'assurer qu'elles soient mises en œuvre immédiatement, avancer. Enfin, c'est assumer d'agir pour le quotidien très concret des Français. Quand j'annonce que les pharmaciens pourront désormais prescrire eux-mêmes des antibiotiques contre les cystites ou les angines, c'est très pratico-pratique. Certains diront que ce n'est pas du niveau d'un Premier ministre. Moi, je considère qu'il n'y a ni bon ni mauvais niveau. Le seul qui vaille, c'est celui des Français.

 

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique
> Depuis 7 ans, nous partageons une conviction profonde : il faut une réforme globale de la fiscalité internationale. Nous avons déjà remporté des victoires très concrètes avec la taxation sur les géants du numérique ou l'imposition minimale des sociétés.
Il manque une pièce essentielle à ce puzzle : une imposition minimale des très hauts revenus. Pour cela, il nous faut renforcer l'échange d'informations entre États et lutter contre les régimes fiscaux les plus dommageables. C'est une question de justice. Comme je l'ai fait depuis 2017, je porterai ce message au sein des instances internationales et de l'Union européenne.
Il s'agit d'une priorité pour la France.

 

Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
> [Fin de vie] Un texte qui parle de vie et de mort requiert humilité et réflexion. Je suis concentrée, à l'écoute. Un travail de fond a été mené. Je souhaite que le débat se déroule dans le respect des positions de chacun. Avec quatre lectures dans les deux chambres, le Parlement prend le temps nécessaire, sans urgence. Ce texte s'inscrit dans une évolution qui a débuté avec la loi relative aux soins palliatifs de 1999, et la loi Kouchner de 2002. Après la loi Leonetti en 2005, la loi Claeys-Leonetti en 2016, l'avis du Comité consultatif national d'éthique puis la Convention citoyenne, je ne considère pas que ce texte ouvre une rupture anthropologique. Le patient est au centre de ce texte et les critères d'accès à l'aide à mourir sont essentiels. Le médecin examine la demande du patient dans un contexte extrêmement précis. C'est tout le sens de l'équilibre du texte. (…)
Je suis très attachée à cet élément d'équilibre du texte. J'ai déposé, au nom du gouvernement, un amendement pour rétablir le «pronostic vital engagé à court ou à moyen terme». Cette notion d'engagement du pronostic vital est centrale dans le modèle que nous soutenons, elle est aussi plus claire et plus compréhensible pour nos concitoyens. La notion de «phase avancée» est certes utilisée en cancérologie, mais elle ne permet pas de décrire la diversité des pathologies, et elle est insécurisante pour les médecins qui auront à évaluer la demande. (…)
Sur les cinq critères d'éligibilité à l'aide à mourir, quatre n'ont pas bougé. Un seul a été modifié. L'expertise médicale de la demande du patient demeure dans le texte. Tout comme la réitération de la demande de l'aide à mourir, jusqu'à la dernière seconde. Les exemples étrangers nous le montrent : quand le texte initial définit un cadre strict et concerté, les lois sur l'aide à mourir n'ont pas évolué. (…)
Un amendement sur les directives anticipées a été effectivement adopté, mais en aucun cas l'application du texte n'a changé. Le patient doit toujours confirmer sa volonté libre et éclairée à toutes les étapes de la procédure. Sans discernement, il ne peut avoir accès à l'aide à mourir. J'ai également entendu des propos erronés sur les EHPAD. Il n'y a pas de lien entre fin de vie et grand-âge. (…)
Le principe du projet de loi présenté par le gouvernement porte sur le fait que la personne s'administre elle-même le produit létal et qu'un professionnel de santé ou un proche n'intervienne que s'il n'est pas en capacité physique de s'administrer le produit. Un amendement a ouvert cette possibilité d'intervention d'un tiers aux situations où la personne le souhaiterait. Les débats au Parlement vont se poursuivre. Dans les deux cas, la personne doit être accompagnée jusqu'à la dernière seconde. Ne jamais être seul. On parle de personnes qui souffrent, qui sont dans un état extrêmement difficile à supporter, il ne faut pas l'oublier.

> [Délit d'entrave à l'aide à mourir] Je tiens à rassurer les professionnels de santé. Ce délit d'entrave a pour objectif de les protéger. Ce que nous souhaitons, c'est que le dispositif soit effectif. C'est donc une mesure de prévention, qui vise à prévenir toute pression morale et psychologique, toute menace ou acte d'intimidation à l'encontre des professionnels médicaux et non médicaux volontaire.

> [Fin de vie] Ma mission, c'est d'être garante de l'équilibre du texte. Je serai au Parlement tout au long de l'examen du projet de loi en Séance. Le texte repose sur deux piliers : les soins d'accompagnement dans le premier titre, et l'aide à mourir dans le deuxième titre. L'aide à mourir s'articule autour de la volonté du patient et de l'expertise médicale du médecin. Notre responsabilité c'est de répondre aux attentes de certains patients mais d'avancer avec prudence sur ce sujet difficile. Vouloir aller trop loin, c'est ne pas permettre de répondre à l'attente de ces patients. Celles et ceux qui vont entrer dans l'hémicycle le savent. Nos concitoyens nous regardent et nous attendent, nous devons débattre et avancer, ensemble.

> [Fin de vie] Il faut prendre du recul mais bien sûr qu'il y a une place pour l'émotion puisque ce texte touche à l'intime. Je suis femme de médecin, je ne veux pas opposer la fin de vie à la main qui soigne. Il faut avoir l'humilité de reconnaître qu'il existe des souffrances que rien ne peut soulager.

> Tout parlementaire a évidemment un droit de dépôt d'amendement et de discussion, un droit de parole et donc un droit à être écouté. À ce stade, nous n'avons retenu aucun amendement proposé par le Rassemblement national. J'ai un arc républicain clair. Je suis depuis toujours une gaulliste sociale et je ne bouge pas de cette ligne.

> [Fin de vie] Ce n'est pas un texte qui se prête aux clivages. Il n'y aura pas de consigne de vote de la part des groupes. Il ne faut faire aucun lien avec les européennes, si ce n'est que l'Europe de la santé est un enjeu majeur pour réussir à trouver des réponses thérapeutiques aux maladies rares.

> [Elections européennes] Il nous reste quinze jours pour convaincre nos concitoyens que cette élection doit permettre de réaffirmer la place de la France en Europe, et de l'Europe dans le monde.

> En juin 2022, j'appartenais déjà à ceux qui considéraient qu'il fallait avancer ensemble sur des textes importants. L'obstruction n'a jamais fait avancer le pays. Que certains se rendent compte que pour l'intérêt du pays, il faut sortir des clivages, c'est plutôt une bonne nouvelle.

 

Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
> 2 semaines de débat. Près de 70h dans l’hémicycle. 5599 amendements examinés. 20 articles étudiés. Le dernier article du projet de loi d’orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture a été adopté. Je salue les débats en première lecture qui ont permis d'améliorer le projet initial de ce texte crucial. Pour le renouvellement des générations. Pour notre souveraineté alimentaire.

> L’adoption du titre IV du projet de loi d’orientation agricole est un grand pas pour simplifier et sécuriser l'activité agricole :
- L’échelle des peines pour les atteintes non intentionnelles à l’environnement est adaptée pour éviter les procédures infamantes pour nos agriculteurs et assurer la proportion des peines ;
- Les délais de recours contentieux contre les projets agricoles et ouvrages hydrauliques sont raccourcis et les procédures simplifiées, pour garantir aux exploitants de la visibilité ;
- Les normes relatives aux haies sont unifiées dans un régime unique au profit des droits des agriculteurs ainsi que de la biodiversité ;
- La détention de chiens de protection de troupeaux contre la prédation est sécurisée pour les éleveurs et les bergers.

> On dit qu’il faut plus de projets d’élevage, mais dès qu’il y en a, on les plante ! On a besoin d’avoir des délais qui soient plus courts, qu’on puisse dire oui ou non dans des délais qui ne sont pas des délais d’épuisement pour les porteurs de projet. Aucun d’entre nous n’accepterait que sur un permis de construire on lui dise  « on s’en reparle dans sept ans ». Aucun.  Ça ne veut pas dire que tous les projets sont bons, mais il faut pouvoir le dire vite. Et il ne s'agit pas d'être moins disant sur l'environnement.

> J’assume de soutenir les projets comme celui de Sainte-Soline. Ils sont nécessaires à nos agriculteurs. La gestion de l’eau est une question trop sérieuse pour être laissée aux dogmes. Ne tombons pas dans la démagogie, et assumons de prévoir selon les besoins des exploitants.

 

Rachida Dati, ministre de la Culture
> La transformation du paysage médiatique en prenant exemple sur les modèles réussis en Europe d’une intégration télé - radio - web : voilà l’enjeu de la réforme proposée avec le Président de la République. Cette réforme est une réponse à l’ultra-concurrence engendrée par les révolutions technologiques. Face aux plateformes, il est nécessaire de mutualiser les investissements pour être à la pointe des innovations technologiques et numériques. Mes 3 priorités : information, proximité, numérique.

> 62% des Français privilégient l’information délivrée par les réseaux sociaux et non les professionnels de l’information. Un audiovisuel public plus fort assurera l’accès à tous d’une information fiable pour un débat public de qualité.

> [Tribune: « Un audiovisuel public plus fort, plus visible »]
Depuis plusieurs semaines, des craintes se sont fait jour devant notre volonté d'unifier les forces de notre audiovisuel public, à l'image de ce qu'ont déjà fait nos principaux voisins, l'Espagne avec la RTVE, l'Italie avec la Rai, sans parler de la BBC dont les qualités n'ont aucunement pâti de la convergence des forces. Car c'est de cela qu'il s'agit dans un paysage audiovisuel qui n'est plus celui de l'ORTF mais celui de la concurrence exacerbée, favorisée par le développement du numérique. À l'heure de Netflix, d'Amazon et de Disney+, nous ne sommes plus seulement dans un schéma de concurrence français mais mondial, avec les enjeux culturels et économiques qui sous-tendent cette concurrence.
Il faut, pour comprendre tous ces enjeux, partir du constat du présent. Partir de la situation de l'audiovisuel public dont la première force est celle de 16 000 salariés, professionnels de grande qualité, attachés au service public, ils sont les forces vives du combat pour notre souveraineté culturelle. Avec l'arrivée du numérique, nous n'écoutons plus la radio de la même façon, nous ne regardons plus la télévision comme avant. L'offre numérique prend de plus en plus le pas sur la diffusion linéaire, dont les audiences peinent à rajeunir et finissent par fléchir. Cette tendance de fond touche encore plus nos médias publics.
L'âge moyen des téléspectateurs était de 47 ans en 2006, il est en 2023 de 58 ans. Pour les téléspectateurs de France Télévisions, il est passé de 54 à 64 ans, et de 52 à 56 ans pour les auditeurs de Radio France. C'est un fait qui est aussi un enjeu démocratique. Faut-il pour autant se résigner ? Cela n'est dans l'intérêt de personne, ni des personnels, ni de nos concitoyens qui sont attachés au service public. Renverser cette tendance nécessite pour notre audiovisuel public d'être plus fort, plus accessible, plus audible, plus visible. Cela passera par davantage de coordination entre ses entités, par la nécessité d'amplifier les investissements nécessaires, en particulier sur le numérique.
Établir des coopérations entre les entreprises de l'audiovisuel public sans toucher à leur gouvernance a été un premier pas. Mais les résultats ne sont pas au rendez-vous. Il faut donc aller plus loin. Depuis près de dix ans, ce constat est aussi fait par notre représentation nationale. Le Sénat et l'Assemblée nationale n'ont cessé d'appeler à une gouvernance commune. C'étaient les préconisations de personnalités aussi diverses que les sénateurs André Gattolin et Jean-Pierre Leleux en 2015, Roger Karoutchi et Jean-Raymond Hugonet en 2022, des députés Quentin Bataillon et Jean-Jacques Gaultier en 2023. Ils ont à chaque fois effectué un travail de qualité à partir de centaines d'auditions, en écoutant toutes les parties prenantes et en particulier les professionnels.
En 2019, le gouvernement a présenté au Parlement un projet de holding regroupant les entreprises de l'audiovisuel public, projet que les circonstances extraordinaires imposées par la pandémie ont empêché d'aller à son terme. Aujourd'hui, le sénateur Laurent Lafon a actualisé ce projet dans sa proposition de loi, adoptée au Sénat en juin 2023. J'ai souhaité m'inscrire dans le prolongement de ces travaux parlementaires et proposer, au-delà de la holding, une fusion des entreprises de l'audiovisuel public dans une entreprise unique au 1er janvier 2026. La commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale partage aussi cette ambition.
Pourquoi une entreprise unique ?
Parce que seule l'entreprise unique, avec une équipe dirigeante commune, permettra de réduire substantiellement les lourdeurs liées aux coopérations entre structures juridiques différentes et de mettre en œuvre une stratégie plus dynamique et coordonnée sur les investissements prioritaires. Les énergies seront ainsi démultipliées, comme du reste les moyens, au service d'une production éditoriale et culturelle singulière que nous souhaitons défendre. Il ne s'agit pas de remettre en question le modèle de production de France Inter ou de France Culture. Mais la réforme aidera à une plus grande visibilité afin d'attirer de nouveaux publics, en particulier les jeunes. Au regard de ma propre expérience, car j'ai été construite comme citoyenne grâce à l'audiovisuel public, en particulier la radio, je pense aux jeunes.
Il est devenu vital de leur proposer des contenus éditoriaux plus innovants, d'être davantage présents sur les nouveaux canaux de diffusion où de plus en plus de jeunes - mais aussi de moins jeunes - s'informent et, parfois, subissent de la désinformation. Radio et télévision sont confrontées aux mêmes défis numériques. Ensemble, ces deux médias pourront investir de manière coordonnée et massive, en s'appuyant sur l'expertise de l'Institut national de l'audiovisuel, pour développer des technologies nouvelles : algorithmes de recommandation, dispositifs de recommandations croisées, outils d'intelligence artificielle.
Accélérer l'intégration multicanale
De plus, en accélérant le rapprochement des réseaux de proximité France Bleu et France 3, nous pourrons assurer une couverture plus complète de la vie des Régions, avec une information plus proche du public, des émissions plus approfondies et qui ne se limiteront pas seulement à une matinale filmée et à un site Internet commun. La proximité est aussi un enjeu démocratique d'égalité et d'accès de tous les Français au service public. Sur l'information, pour faciliter l'accès de tous à une information fiable et de qualité, il s'agira d'accélérer l'intégration multicanale de Franceinfo, avec une présence forte sur les réseaux.
Nos jeunes se tourneront plus naturellement vers une plateforme bien construite avec une ligne éditoriale forte si elle est présente sur les réseaux. La réforme proposée par le président de la République, que je porte, ne vise pas à tirer un trait sur ce qui existe et fonctionne, mais vise à renforcer les capacités de l'audiovisuel public à accomplir sa mission essentielle : créer du commun en s'adressant à tous, en faisant en sorte que chacun puisse se construire librement, par-delà les déterminismes et les assignations. C'est un combat républicain.

 

Sébastien Lecornu, ministre des Armées
> Commande supplémentaire pour la nouvelle version du missile Exocet MM40 B3C. Prévue en loi de programmation militaire, cette nouvelle génération de missiles mer-mer équipera nos frégates : portée, précision et résistance aux contre-mesures accrues.

 

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
> Dans cette campagne pour les élections européennes, des gens nous expliquent qu’ils sont pour l’Europe… avec tellement de « mais » au milieu de leurs phrases ! Avec nous, aucune ambiguïté, nous sommes pro-européens.

 

Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
> En 2017, Emmanuel Macron créait les universités européennes pour plus de mobilité et de partage des savoirs. Demain, nous irons plus loin avec des diplômes européens. L’Europe est au cœur de notre ambition académique & scientifique!

 

Aurore Bergé, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les Discriminations.
> Il est temps de changer nos représentations sur ce que sont les violences sexuelles : ça se passe au cœur de notre intimité, de nos familles. C'est pour cela que nous devons changer le code pénal et y intégrer le consentement.

> Il n’y a jamais aucune victime de violences sexuelles qui a eu un gain à s’exprimer, à part pour se sauver, pour participer à sa propre réparation. (…)
Les victimes parlent, elles doivent être entendues. Il faut cesser de mettre en cause les victimes, leur parole, leur passé ou de faire croire qu'elles auraient un intérêt à parler.

> Je m'adresse aux électeurs du président de la République, ceux qui hésitent à voter. Sans nous, sans nos députés européens, il n'y aurait pas eu de Pacte Asile et immigration pour renforcer nos frontières, il n'y aurait pas eu le Pacte Vert ou de budget de la PAC, il n'y aurait pas eu de régulation du numérique.

 

Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie
> Ce Conseil européen de la Compétitivité permet de montrer combien l’Europe a progressé depuis cinq ans sur les sujets essentiels. Évidemment, je voudrais remercier la Commission européenne, notre commissaire, qui a mené tout cela d’une main de maître et les Présidences successives, de la Croatie à, aujourd’hui, la Belgique, qui ont permis de faire ces avancées qui sont de véritables pas de géants.
Le Green deal, c’est une ambition écologique, c’est une ambition sociétale, mais c’est aussi une ambition industrielle, de production, qui fait que l’Union européenne va être à la fois le premier continent décarboné au monde mais aussi le continent prospère qui aura les moyens de produire tout ce qui va nous permettre de décarboner. Bravo. Bravo parce qu’on a travaillé sur des secteurs importants, comme les matériaux de base, les médicaments et évidemment l’énergie dans un autre Conseil. On a aussi travaillé, dans le cadre du règlement NZIA, sur les avancées majeures sur la commande publique. Évidemment, ce travail est un aboutissement. C’est aussi un nouveau départ qui va nous permettre, dans le mandat prochain, d’augmenter l’ambition, d’aller plus loin, et tout ça est évidemment mentionné dans les conclusions d’aujourd’hui.
Nous souhaitons que le Green deal soit mis en œuvre de manière concrète dans le mandat qui vient, de manière à ce que la stratégie de production en soit au cœur, avec deux éléments essentiels, deux politiques essentielles, sur lesquelles on doit mettre le paquet : l’innovation et la décarbonation. Trois instruments seront extrêmement importants. D’abord la commande publique. Nous devons aller au-delà encore de ce qu’on a fait dans le cadre du NZIA sur quelques secteurs de manière à ce que la commande publique prenne bien en compte, évidemment, les prix, mais aussi tous les autres enjeux : environnement, souveraineté, diversification d’approvisionnement et résilience des chaînes de valeur.
Deuxième élément très important : la politique commerciale. Il faut qu’on utilise les moyens à notre disposition, les enquêtes et les instruments de protection commerciale qui sont utiles et parfois nécessaires quand les règles ne sont plus respectées de manière juste et équitable dans le monde. Ça, c’est essentiel. On doit aussi éventuellement utiliser tous les outils à notre disposition dans le cadre des politiques commerciales, notamment ce qu’on appelle des «clauses miroirs». Il n’y a pas de raison qu’on importe, en France et en Europe, des produits qui sont produits selon des standards minimums et inférieurs à ceux que l’on a ici et qu’on impose à nos producteurs pour de bonnes raisons.
Troisième élément important de cette stratégie, évidemment, même s’il ne concerne pas directement le Conseil Compétitivité, ce sont les enjeux de financement, avec des besoins d’investissement énormes de 600 à 700 milliards d’euros par an. On devra trouver du privé, du public, et un financement ambitieux qu’on devra mettre en œuvre avec, là aussi, des instruments à inventer ou à réinventer. Évidemment, la France jouera un rôle majeur dans ce mandat. La France est prête à s’impliquer de manière extrêmement ambitieuse. Vous le savez, on a un conseil des ministres franco-allemand la semaine prochaine qui permettra à la France et à l’Allemagne de montrer combien nous travaillons de concert pour ces grandes ambitions, faire de l’Union européenne le premier continent décarboné au monde, un continent de production, prospère, compétitif et vert.

> On n’a plus le temps, les ambitions sont là, c’est le Green deal, les moyens doivent être au rendez-vous. Les besoins sont exceptionnels. Vous savez, en France, ce sont près de 70 milliards d’euros supplémentaires par an qui ont été évalués comme nécessaires. En Europe, c’est 600 à 700 milliards d’euros supplémentaires par an qu’il faut trouver. On doit mobiliser les capitaux privés, c’est l’Union des marchés des capitaux qui doit permettre de le faire. On doit aussi trouver des financements publics et je suis persuadé qu’on trouvera les moyens de trouver les bons instruments au bon endroit et au bon moment.


Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles
> En ce jour spécial, je veux rendre hommage à toutes ces femmes si importantes dans nos vies. Très joyeuse fête des mères à toutes ! Avec Emmanuel Macron et le Gouvernement, depuis 2017, nous sommes pleinement mobilisés à vos côtés et pour vous.
Grâce au Président de la République, nous avons facilité la maternité des femmes qui souhaitent devenir mère, avec la PMA pour toutes. C'est aussi le sens aussi de l'allongement de deux à huit semaines du congé maternité des agricultrices et des indépendantes depuis 2019.
Nous simplifions la vie de toutes les familles, et celle des mères car c'est encore trop souvent sur elles que repose l'essentiel de la charge mentale. Le SPPE, en développant l'offre d'accueil, ou en permettant à 80% des enfants de 11 ans de partir en colo avec le Pass colo.
Le meilleur partage de l'investissement parental entre la mère et le père est essentiel pour les mamans. Il l'est aussi pour les enfants. Nous avons déjà doublé le congé de paternité et d'accueil de l'enfant et nous irons plus loin avec le congé de naissance.
Nous sommes aux côtés des mamans solos, plus qu'aucune autre majorité ne l'a été avant nous. Service public des pensions alimentaires, x2 de l'allocation de soutien familial, extension des aides à la garde jusqu'aux 12 ans de l'enfant : faciliter le quotidien change la vie.


► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Se battre pour l’Europe, c’est se battre pour sa jeunesse, pour que nos enfants et leurs enfants connaissent toujours la paix !

> Demain, c’est à 27 que nous pouvons continuer à changer le cours des choses. Et chaque voix compte, partout en France !

 

► Haut-commissariat au Plan 
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate) 
> Il y a un immense besoin de communion autour de valeurs qui nous dépassent, ce besoin de rassemblement, de fusion et en même temps un besoin d'idéal.

> En Nouvelle-Calédonie, les voix de la sagesse du fond de l'âme de ce territoire, le vrai enjeu c'est qu'ils retrouvent la parole. Les visages légitimes doivent reprendre leur place.

> La démocratie sociale est une des clés de voûte de la société dans laquelle nous vivons. Sur les seniors, les organisations ont négocié 8 mois pour se mettre d'accord. Je ne connais pas un responsable syndical qui dise que la démocratie va bien.

> L’extrême droite et l’extrême gauche sont venues devant les Français en disant qu’il n’y avait aucun risque que Poutine envahisse l’Ukraine. Marine Le Pen a dit «notre modèle c’est Trump et Poutine». Tous ces sujets doivent être des disqualifications.

> Ce que je plaide devant vous, c'est la construction d'une Europe de résistance et nous en avons les moyens. La vraie question c'est la prise de conscience et c'est pour cela que je suis à votre micro.

> Je plaide pour qu’à partir du 10 juin, on dessine un paysage politique nouveau. Dès l’instant qu’on mesure la gravité des problèmes devant nous, imaginer qu’on va se battre, entre ceux qui construisent l’avenir, c’est une stupidité.

> Il faut réfléchir ensemble. Le paysage audiovisuel dans le monde est dominé par des géants qui empêchent toute création possible. Il faut rassembler les forces pour faire face à cela.

> Il y a un bon usage de la dette, c’est l’investissement. Vous construisez l’avenir. Ce qui est scandaleux, c’est d’utiliser la dette pour combler les trous. Sur les retraites, j’ai donné avec le Plan les chiffres exacts : on empruntait 30 à 40 milliards.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits] 
Sylvain Maillard (président du groupe à l’Assemblée nationale) 
> La France et l'Allemagne ont besoin l’une de l’autre pour surmonter les défis à venir.


Maud Bregeon (députée)
> De quoi Marine Le Pen a-t-elle peur ? L’élection du 9 juin sera cruciale, chacun le dit. Pourquoi alors faire un refus d’obstacle, en posant des conditions qu’elle sait inacceptables, face au débat proposé par Emmanuel Macron autour de deux projets radicalement différents ?


● MoDem 
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Après l’instauration du service public des pensions alimentaires pour prévenir les impayés, le soutien aux familles monoparentales se poursuit.


► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (présidente)
> J’assume notre coalition au Parlement européen avec la gauche et la droite, et le groupe central Renew Europe que je préside définit à la fin la ligne du Parlement. Pendant ce temps, mes adversaires se mettent en marge de leur groupe.

> Le Président de la République a été clair sur l’ambiguïté stratégique. Quand j’ai rencontré le président Zelensky à Kiev, il m’a demandé de remercier le Président et nous a dit merci pour les positions du Parlement européen. Aux côtés des Ukrainiens, toujours.

> Je suis choquée qu’on mette sur le même pied le mouvement terroriste du Hamas et le gouvernement de Benyamin Netanyahou. La position de la France est très claire sur l’indépendance de la CPI ainsi que sur le refus d’une telle équivalence.

> Après le 7 octobre, le Parlement européen a condamné l'attaque terroriste du Hamas. 500 députés européens ont voté pour. 21 seulement s’y sont opposés. Dont la tête de liste LFI. Bien sûr que les Insoumis portent une responsabilité dans la hausse de l'antisémitisme.

> SciencesPo est une école de la République, l'école de la tolérance, du dialogue et de l'ouverture. Il est inadmissible que dans une école de la République, une étudiante ne puisse pas entrer dans son établissement parce qu’elle est de confession juive.

> La France a historiquement une position en faveur de la solution à deux États. Mais aujourd'hui, les conditions ne sont pas réunies. Qui a réagi aux déclarations de la Norvège, de l'Espagne ? Le Hamas.

> Les Insoumis cherchent à fracturer notre société. On connaît les positions de Rima Hassan, qui a tenu des propos d'un complotisme antisémite sordide. Les Insoumis, ce sont aussi des gens qui pensent que le Hamas est un mouvement de résistance. C’est intolérable.

> Face aux menaces sur l’Europe et aux défis qui nous font face, je porte avec ma liste Besoin d’Europe un projet de lucidité et d’espoir. Un projet pour notre défense, notre indépendance, nos emplois, nos usines, notre santé, nos droits et nos démocraties!

> Le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen vise à rappeler deux visions de l’Europe. Marine Le Pen semble finalement ne plus l’accepter, pour ne pas révéler son incompétence sur l’Europe et sa peur de débattre face à Emmanuel Macron.

> Avec notre plan Marie Curie, je veux inventer le vaccin contre le cancer et le remède à Alzheimer, renforcer la recherche sur l’autisme. Je veux une Europe de la santé et du savoir, au service de tous les Européens.

> La santé mentale est un enjeu colossal du bien-être des jeunes, en France et en Europe. Ce défi invisible est trop souvent minimisé. Nous n’abandonnerons pas notre jeunesse. J’en fais le serment.