Selon les médias et les sondeurs, il y aurait nombre de
Français qui disent «nous n’avons jamais essayé la petite entreprise de la
famille Le Pen alors voyons ce qu’elle pourrait faire si on lui donne les clés
du pouvoir».
Si tel est le cas, tournons-nous vers l’exemple grandeur
nature que nous offre ces quinze dernières années les Etats-Unis.
Oui, comparons les périodes Obama-Biden à la période Trump.
Comparons le comportement des centristes Barack Obama et de
Joe Biden à celui de l’extrémiste populiste Donald Trump.
Et, surtout, de dites pas que cela n’a rien à voir avec la
France, que l’on ne peut pas transposer ce qui se passe outre-Atlantique avec
la situation dans notre pays.
Car, juste après l’élection de Trump en 2016, Marine Le Pen
s’est rendue immédiatement à New York, à la Trump tower, dans l’espoir de rencontrer
le populiste qui avait fait une campagne au-delà de toute décence, afin de
poser en photo avec lui et de se faire adouber pour évidemment s’en servir à
des fins électorales en France (l’élection présidentielle devant avoir lieu
quelques mois plus tard).
Mais il ne s’agissait pas simplement de se faire tirer le portrait
avec «The Donald».
Marine Le Pen partageait et partage toujours nombre de positions
avec le promoteur corrompu notamment sur l’immigration, l’OTAN et l’Union
européenne, la guerre en Ukraine, le soutien à Vladimir Poutine, la théorie
complotiste «du grand remplacement», un nationalisme irrédentiste, une économie
protectionniste et un abandon du multilatéralisme, pour ne citer que les plus
importantes.
Et le fait que Marine Le Pen se soit pris un vent – Trump refusant
de la rencontrer – ne change rien aux similitudes de comportements et de
programmes entre les deux personnages et leurs fan(atiques).
Donc, nous savons quelles sont les velléités lepénistes et
comment elles ont été poursuivies pendant quatre ans par Trump.
Donc, nous connaissons l’échec d’une telle politique, le
chaos que cela a provoqué à la fois à l’intérieur des Etats-Unis mais aussi
dans l’ordre mondial ainsi que les menaces qui pèsent sur la démocratie.
Mais l’exemple américain n’est pas le seul que l’on peut
prendre en compte.
Il y a eu, aussi et entre autres, Bolsonaro et sa présidence
calamiteuse au Brésil, Orban et le recul de la démocratie en Hongrie, Johnson
et le fiasco du brexit, Meloni et la montée du fascisme en Italie.
Or, donc, personne ne peut prétendre qu’avec la famille Le
Pen, on va essayer quelque chose de nouveau.
Au contraire, on va revenir en arrière dans les années 1930,
pendant l’Occupation dans les années 1940 et lors de l’épisode du poujadisme
triomphant dans les années 1950.
Tout cela est frelaté, tout cela a été un cuisant échec,
tout cela a mis en péril, et la liberté, et la prospérité des Français.
Un des scénarios catastrophes pour le monde libre serait la
victoire de Trump en novembre prochain aux Etats-Unis suivie un peu plus de
deux ans plus tard par celle de Marine Le Pen en France.
Ni l’un, ni l’autre ne sont heureusement une fatalité.
Mais malheureusement ils sont dans le domaine de la
probabilité.
Avec toutes les conséquences désastreuses qui s’en
suivraient.
Ici, l’Histoire serait d’une grande utilité afin de
démasquer ces personnages dangereux.
Encore faudrait-il que les peuples démocratiques la connaissent…
Surtout celle des dernières années avec les présidences des
centristes Barack Obama et Joe Biden aux Etats-Unis et celles d’Emmanuel Macron
en France.
Celles-ci correspondent à des périodes de croissance
économique, de baisse de chômage, de renforcement de la démocratie et des
droits de minorités exclues ou opprimées, d’une lutte contre les extrémismes
partout dans le monde, entre autres.
Oui, les politiques centrales et centristes, même si elles n’ont
pas été parfaites, ont donné des résultats alors que les politiques extrémistes
et populistes ont failli.
Et l’exemple américain en les la preuve la plus flagrante.
Ce qui pose évidemment le problème de savoir comment Donald
Trump peut être aussi haut dans les sondages actuellement et alors même qu’il
comparait devant un tribunal de New York pour une affaire pénale et qu’il a tenté
d’organiser un coup d’Etat le 6 janvier 2021 alors qu’il avait été battu à
plate couture par Joe Biden à la présidentielle (un avant-goût de ce qui se
passera si Marine Le Pen gagne en 2027 puis perd cinq ans plus tard?).
C’est tout à la fois que les fan(tiques) de l’extrémiste démagogue
et populiste sont particulièrement mobilisés mais aussi parce qu’une grande
partie des Américains, à l’opposé, ne l’est pas face au danger qui les guette.
Une seconde présidence de Trump serait bien pire que la
première.
En espérant que Trump ne gagne pas mais si tel est le cas,
ce sera une nouvelle mise en garde venue des Etats-Unis: la désunion des
tenants de la démocratie risque de la faire disparaître.
Espérons alors qu’elle aura l’impact nécessaire pour une
réelle prise de conscience que le pire est à notre porte.