Oui à la procréation médicalement assistée mais non à la gestation pour autrui.
Mais, même si cela n’a jamais fait consensus dans la sphère politique, voilà que des voix s’élèvent à l’occasion des élections européennes pour défendre la pratique de la GPA, celle-ci considérée, comme d'ailleurs on pouvait s'en douter après l'acceptation de la PMA, comme une sorte de prolongement de cette dernière alors même qu’il semblait acter que ce débat ne serait pas (r)ouvert.
Ainsi, Clément Beaune, ancien ministre d’Emmanuel Macron et porte-parole de la campagne pour les élections européennes de la liste de la majorité présidentielle conduite par Valérie Hayer s’est prononcé en faveur d’une GPA encadrée.
Tout comme le socialiste Raphaël Glucksmann qui conduit la liste du PS aux mêmes élections et qui a déclaré: «Quand elle n'est pas commerciale, je suis pour».
Et voilà un sondage qui affirme que 59% des personnes interrogées sont pour la GPA…
Or, quelle soit «encadrée» ou «éthique», la GPA est, à la fois, une marchandisation du corps de la femme et l'ultime degré de l'enfant-objet et non plus être-sujet.
la GPA doit être interdite car elle fait de l’enfant, non plus l’objet d’un désir d’un autre mais un objet tout court ainsi que, dans bien des cas également, de la mère porteuse une simple matrice.
Avec la GPA, ce sont les désirs d'adultes qui prévalent définitivement sur la condition humaine.
Avec la GPA, l'avoir est plus fort que l'être...
Nous revoilà dans la confrontation entre les droits de l’enfant et le droit à l’enfant.
Personne ne doute qu'un couple qui a recours à la GPA veut un enfant pour l'aimer et le protéger.
Néanmoins, acheter un enfant ou délégué à quelqu'un d'en faire un pour soi «gratuitement», est, qu’on le veuille ou non, un recul du respect de la dignité humaine.
L'enfant entre dès lors dans la sphère de l'objet et sort de celui de sujet.
Certains objecteront qu’autrefois la venue d’un enfant était souvent une contrainte non voulue et que dans nos sociétés modernes où la contraception et l'IVG sont présentes, le choix de faire un enfant est déjà de l'ordre du désir.
Sans doute mais reste tout de même que ce désir demeure dans le cadre d’une conception humaniste de la condition humaine, ce qui est essentiel dans l'acte de donner la vie à un humain qui ne peut être assimilé à aller faire des courses pour choisir un ventre qui va être la matrice réalisatrice d’un projet de «possession» d’un enfant.
Ici, il n’est pas question d’une bataille entre archaïques et modernes, conservateurs et progressistes, homophobes et défenseurs des minorités sexuelles, comme veulent le faire croire certains, mais bien une cause humaniste qui n’a qu’un but: le bien-être de l’enfant.
C’est en tout cas la seule position que l’on doit avoir si l’on se considère humaniste et non membre de lobbies qui, d’un côté, n’ont qu’à la bouche le droit à l’enfant et, de l’autre, celui de la «famille traditionnelle» et qui n’ont que peu d’intérêt pour un enfant dont ils ont fait un objet de revendication.
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