Voici une sélection,
ce 8 avril 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias
ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> La maison d'Izieu, un lieu de vacances devenu un refuge pour
des enfants juifs persécutés. Un lieu d'entraide et de solidarité. Avec vous,
enfants d'Izieu, pour connaître vos histoires et vous remercier au nom de la
Nation de transmettre cette mémoire.
> « Vivre libre ou mourir » Voilà les mots que
répétait Tom Morel, debout devant ses murailles de montagnes et de
sapins, face aux visages sans âge et sans ombre de ceux qui l’avaient rejoint,
de tous les horizons, pour devenir avec lui des frères, fils de la même
liberté. « Vivre libre ou mourir » Mots toujours portés par le 27e
bataillon de chasseurs alpins et ceux qui le conduisent, en fidélité, à tous
égards. « Vivre libre ou mourir » Tel est notre viatique. Pour hier,
aujourd’hui et demain. Pour que vive la République. Et que vive la France.
> Le retour de la guerre sur le continent européen nous
conduit à repenser la manière dont nous devons, en Europe, contribuer à notre
propre sécurité et bâtir notre propre autonomie stratégique.
> Il faut renforcer la souveraineté européenne
industrielle, technologique en répondant aux enjeux de transition écologique et
numérique.
> Il y a nécessité stratégique de l'élargissement pour
l'Union, mais aussi le fait que le processus d'adhésion doit être maîtrisé,
fondé sur des mérites propres des candidats et que nous devons mener des
réformes pour rendre notre union plus efficace.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Gabriel Attal Premier
ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> Cette stratégie pour l’accès aux soins
s’adresse aux Français, mais aussi à nos soignants. Je pense notamment aux
médecins généralistes. Nous devons les soulager. Les accompagner. Et les
soutenir. Car les Français ont besoin de leurs médecins traitants. Je pense
notamment aux patients en ALD : en quelques mois, 200.000 d’entre eux ont
retrouvé un médecin traitant, synonyme pour eux d’une meilleure prise en
charge. C’était un engagement du président de la République. La preuve en
actes.
Alors à compter d’aujourd’hui et dans le cadre des négociations en cours avec
l’Assurance Maladie, nous allons continuer à conforter leur rôle essentiel, de
proximité, de prévention, de coordination.
C’est pourquoi nous expérimenterons, dans des conditions à définir avec eux et
main dans la main, là où l’accès des soins est le plus difficile, la
possibilité d’innover pour notre système de santé.
> Chaque année, près de 27 millions de consultations
médicales ne sont pas honorées par le patient et ce sans prévenir. C’est du
temps perdu pour nos soignants et les autres patients qui doivent parfois
attendre des mois pour obtenir un rendez-vous. Pour y mettre un terme, nous
allons mettre en place un mécanisme pour inciter à tenir son rendez-vous ou
prévenir à l’avance de l’annulation : 5 euros pourront être retenus sur le
patient qui pose un lapin.
Bruno Le Maire,
ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique
> Ces réunions trilatérales sur la politique industrielle européenne
entre nos trois pays [France, Allemagne, Italie] sont efficaces et donnent des
résultats concrets. L'Europe doit renouer avec la puissance économique, avec le
risque et avec l'innovation, et avec la prospérité pour nos concitoyens. Si
nous voulons réussir, il est urgent de définir une stratégie économique
européenne. Un des principaux piliers de cette stratégie, c’est la simplification
et la débureaucratisation. Les normes coûtent chères. Nous nous sommes mis
d’accord aujourd’hui pour supprimer les charges administratives inutiles et
libérer tout le potentiel des entreprises européennes. Nous avons également
confirmé la nécessité de garantir un cadre de concurrence équitable pour nos
entreprises, face aux Etats-Unis et à la Chine. Ce sont des positions fortes
que nous défendrons ensemble au cours de la prochaine mandature européenne.
Gérald Darmanin,
ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
> Lancées il y a 6 mois, 473 opérations anti
drogues « Place nette » ont été conduites, complétées par 9
opérations « Place nette XXL » : 7 177 individus interpellés, 3,6
tonnes de drogues, plusieurs centaines d’armes et 11,3 millions € d’avoirs
criminels saisis. Bravo aux policiers et aux gendarmes. On continue!
Catherine Vautrin,
ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
> En cette Journée mondiale de la santé [7
avril], je veux rappeler nos deux grands objectifs pour la santé de nos
compatriotes. D'abord, garantir à chaque Français l’accès à un médecin à moins
de 30 minutes de chez soi.
Le Premier ministre s’est engagé hier sur des actions très concrètes pour
éliminer les déserts médicaux.
La première est de former plus de médecins. C’est déjà le cas depuis 2017, et
nous poursuivons l’effort. En 2027, nous en formerons chaque année deux fois
plus qu’en 2017. Parallèlement, nous déployons les Services d’Accès aux Soins,
et nous simplifierons drastiquement cette année, l’exercice des professionnels
de santé pour libérer du temps médical.
Ensuite, en renforçant encore la prévention. La santé est notre bien le plus
précieux, c’est un capital et nous est notre bien le plus précieux tous acteurs
de sa préservation.
Le Président de la République, fidèle à ses engagements, a matérialisé cette
ambition avec le dispositif "Mon Bilan Prévention" aux âges clés de
la vie. Il permet à tous d’être mieux dépistés, mieux conseillés et mieux
accompagnés.
Engageons-nous avec force et conviction pour une France qui soigne et qui prend
soin de ses concitoyens. J’y prends pleinement ma part chaque jour. Vous pouvez
compter sur moi.
> Je veux que la France rattrape
son retard avec la stratégie décennale des soins d’accompagnement. Le plan que
j'ai dévoilé comporte trois axes principaux :
- développer la prise en charge;
- reconnaître les aidants et le bien-être des patients;
- améliorer la formation.
> 27 millions de rendez-vous
médicaux ne sont pas honorés chaque année. C'est un manque de responsabilité
face aux déserts médicaux et un manque de respect pour les médecins. 5€ à payer
en cas d'absence à un rendez-vous : c'est une mesure de bon sens.
Nicole Belloubet,
ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse
> L'école est à la fois le réceptacle de la
violence qui nous entoure mais c'est aussi l'antidote. On doit faire un
bouclier de protection autour de l'école.
> [Réforme dans la formation des
enseignants] Ce n'est pas une moindre valorisation mais au contraire un
parcours d'excellence que nous conduisons
Rachida Dati,
ministre de la Culture
> Ne pas vouloir voter le pacte migratoire
européen, c’est vouloir aller contre le progrès de l’Europe, alors que c’est un
sujet essentiel pour sa stabilité.
> L’Europe et la France reçoivent
une immigration légale. L’hypocrisie est de ne pas reconnaître que les
frontières protègent aussi les systèmes sociaux. L’immigration anarchique que
vous souhaitez, c’est vouloir la victoire des populistes aux dépens de la
démocratie!
> La gauche, ce sont des
décennies d’immigration sans travail et sans intégration, des décennies
d’abandon au repli identitaire. Elle a cédé l’école au communautarisme au nom
d’un pseudo-droit à la différence. Stop à vos leçons qui nous enfoncent dans le
séparatisme !
Stéphane Séjourné,
ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, secrétaire général de
Renaissance
> La communauté internationale est réunie à
Kigali ce 7 avril, afin d’honorer la mémoire des victimes du génocide perpétré
contre les Tutsis, il y a 30 ans.
> Merci cher Président Ouattara de m’avoir reçu. Le
partenariat entre la Côte d’Ivoire et la France est dense, confiant et
mutuellement bénéfique : investissements, culture, formation professionnelle,
et dynamismes de nos diasporas.
> À l’occasion des 120 ans de
l’Entente cordiale, avec mon homologue britannique David Cameron nous avons tenu à
rappeler que l'histoire d'amitié entre nos deux pays doit nous inciter à
l'optimisme pour l'avenir !
Thomas Cazenave, ministre
délégué chargé des Comptes publics
> Ma priorité, c'est la sobriété. Nous devons céder des mètres carrés et
réduire les dépenses énergétiques dans nos bâtiments. C'est vertueux pour la
planète, ça l'est aussi pour les finances publiques. L'an dernier, les
résultats ont été remarquables. Nous avons vendu 645 biens pour une valeur de
280 millions d'euros, soit une hausse des recettes de 37 %. Par exemple,
l'ancienne école d'architecture de Nanterre [11 millions d'euros], un centre de
vacances à Saint-Raphaël [9 millions], un bâtiment du ministère de la Culture à
Paris [65 millions]. C'est très encourageant pour la suite. (…)
Il y a tous les types d'acquéreurs car les biens sont très variés : cela va de
la petite parcelle de champ achetée par le voisin à des bâtiments à plus de 10
millions d'euros pris par des investisseurs. La catégorie la plus importante
est constituée de collectivités locales, qui exercent leur droit de priorité.
> D'ici à 2032, la superficie par agent passera de 24
mètres carrés à 16 mètres carrés, ce qui est un standard. Nous n'allons pas
uniquement céder des surfaces. Nous allons aussi quitter des locaux
actuellement en location, ce qui permettra d'économiser à terme 1 milliard
d'euros annuels en dépenses d'entretien et en loyers. Par exemple, à Melun,
nous regroupons cinq sites en un seul, avec un chantier de rénovation
considérable. On y libère 9 000 mètres carrés et on réduit la consommation
d'énergie de 65 %. Il y aura des cessions, bien sûr. Nous estimons leur valeur
potentielle à 5 milliards d'euros, sachant que l'État possède 190 000
bâtiments, soit près de 100 millions de mètres carrés. Nous pouvons aussi
choisir de mettre en location certains espaces. Notre bonne gestion a permis,
l'an dernier, d'augmenter de 20% les gains issus des loyers versés par les
occupants du parc immobilier. C'est 1 milliard d'euros de recettes. L'ensemble
de nos projets nécessite une réorganisation de la gestion immobilière de l'État.
Actuellement, nous faisons face à une dilution des responsabilités. Les
ministères ne sont pas assez incités à optimiser l'utilisation de leurs locaux,
à partager les bureaux, à être plus sobres, à investir dans la rénovation
énergétique, à valoriser le patrimoine qu'ils occupent. Nous allons donc créer
une foncière pour l'État. C'est un changement de modèle : il y aura un
propriétaire unique et des ministères qui louent leurs locaux.
> [Rénovation] Ces chantiers permettent de réaliser
d'importantes économies à terme. Le programme de rénovation a été lancé en
2017. Il a bénéficié d'un financement de près de 3 milliards d'euros venant de
l'UE, je tiens à le souligner. Les travaux lancés depuis 2017 permettent
d'économiser 1 TWh par an en consommation énergétique, soit l'équivalent des
besoins annuels de Bordeaux. Nous avons lancé vendredi 1 200 nouveaux chantiers
qui vont engendrer 200 GWh d'économies supplémentaires.
> [Taxation des rentes] Le Premier ministre a proposé aux
parlementaires de conduire un travail de réflexion, afin de rassembler les
idées de notre majorité sur le sujet. Certains veulent que l'on ponctionne les
profits, notamment chez les énergéticiens, d'autres préconisent de taxer les
rachats d'actions. Beaucoup d'idées se sont exprimées. La méthode de travail
doit permettre d'aboutir à des mesures solides. Nous sommes ouverts aux
propositions, j'ai demandé aux services de Bercy de fournir aux parlementaires
tout le soutien technique nécessaire.
> [Fiscalité sur le capital] Nous menons une politique
cohérente et logique. Nous encourageons l'investissement et l'innovation, pour
l'activité économique et la création d'emplois. C'est la ligne que nous
poursuivrons dans le programme de stabilité qui sera présenté en Conseil des ministres
mercredi 17 avril. Il n'est pas question de freiner cette dynamique par des
impôts. Mais nous pouvons constater des situations peu optimales, qui ne
correspondent pas à cette philosophie, et qu'il faudrait donc corriger. Ce
n'est pas incompatible.
Dominique Faure, ministre
déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité
> Sur les finances publiques locales, nous
souhaitons faire le choix de la confiance et de la responsabilité, pas celui du
contrôle.
> Depuis près d’un an, nous
travaillons avec les élus pour améliorer les conditions d’exercice de leurs
mandats et créer un statut de l’élu. Renforcer le pouvoir d’agir des élus et
donner envie à tous les Français de s’engager localement, c’est le combat que
je porte.
Sarah El Haïry, ministre
déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles
> À travers le service civique écologique, nous
voulons permettre à des jeunes de s’accomplir, dans une mission au service de
la planète. Objectif : 50 000 volontaires seront mobilisés sur des missions de
service civique écologique.
> Il y a 80 ans, une colonie de
vacances était raflée car elle abritait des enfants juifs et des animateurs
juifs, ils furent déportés et exterminés. Ne jamais oublier ces atrocités, pour
ne jamais oublier ces enfants !
> Les parents solo, c'est un
nquart des familles. Nous avons pris des mesures face à cela :
- Création du service public des pensions alimentaires
- Augmentation de 50% de l’allocation de soutien familial
Nous continuons avec la réforme du complément de mode de garde jusqu'à 12 ans.
Frédéric Valletoux, ministre
délégué chargé de la Santé et de la Prévention
> L’accès aux soins pour les Français est notre
priorité. Simplifier : avec tous les acteurs autour de la table pour une
meilleure coopération Faire confiance : à tous les médecins, infirmiers,
professionnels du soin et acteurs de terrain.
> [Aide médicale d'état] Philosophiquement,
il n'est pas question de toucher à l'AME qui n'est pas du tout ce que certains
nous disent de gabegie, d'un dispositif inutile.
> [Accès direct aux psychologues
à 50 euros remboursés] L'accès direct est une question qui doit être posée sans
tabou.
> [Installer un médecin à moins
de 30 minutes de chaque Français] S'il faut aller vers des solutions plus
contraintes [pour ce faire], nous n'hésiterons pas à y aller.
> [Facturer les rendez-vous
médicaux non honorés] L'objectif, ce n'est pas d'aller chercher toujours plus
de revenus, c'est juste qu'on respecte les rendez-vous médicaux.
> Le rôle du médecin traitant est
essentiel. Il est la tour de contrôle qui garantit la qualité du parcours de
soins.
> [Accès
aux soins] Il faut qu’on progresse, par
concertation, par bassin de vie - c’est au plus près du terrain qu’on pourra
améliorer la situation.
> [TaxeLapin] On libère du temps médical et on doit respecter les
rendez-vous médicaux. Le médecin aura la possibilité de percevoir ces 5€.
Agnès
Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture
> Les agents de l’Etat font un travail essentiel
pour accompagner les agriculteurs dans la sécurisation de leurs revenus.
Jean-Noël Barrot, ministre
délégué chargé de l’Europe
> Depuis 120 ans, l’Entente
Cordiale entre la France et le Royaume
Uni structure notre action diplomatique
et militaire, et rapproche nos concitoyens. Aujourd’hui, nous célébrons
non seulement une longue Histoire, mais aussi un avenir à bâtir en commun face
aux défis du 21e siècle.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Je crois au dialogue citoyen, au débat
d’idées, au lien fort entre les élus et les Français. Tel est le rôle des permanences citoyennes que j’ai
créées depuis 2022.
> 51
destins brisés, 44 enfants et leurs 7 éducateurs raflés par la barbarie nazie.
Avec Emmanuel
Macron à Izieu pour honorer leur mémoire.
Défendons la raison et le souvenir face à l’antisémitisme et au nationalisme,
pour ces martyrs.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Sylvain Maillard (président du groupe à
l’Assemblée nationale)
> Le texte sur la fin de vie doit dépasser les
clivages. Je souhaite que l’opposition participe activement à sa construction —
c’est pourquoi, dans cet esprit transpartisan, ils feront parti des
co-rapporteurs du texte. Cette loi doit réunir le maximum d’entre nous.
> Nous
avons une baisse économique importante, avec une baisse des recettes fiscales.
Comme n’importe quel ménage, l’État doit adapter ses dépenses. Nous travaillons
sur plusieurs pistes d’économies au sein des députés Renaissance — l’année
blanche que je propose en est une.
> Je l’ai déjà dit, je préfère
que LR nous propose des pistes d’économies. La situation financière est
difficile : c’est là où on les attends. Oppositions comme majorité, les
Français ont besoin de politiques responsables, pas de politique fiction.
> Il nous faut libérer du temps
médical pour nos médecins. Ceux qui n'honorent pas leur rendez-vous doivent
être sanctionnés. Je me réjouis que le Premier ministre, Gabriel Attal, se soit saisi de
cette taxe lapin portée par Astrid Panosyan.
> Il faut qu'il y ait plus de
gens qui travaillent, si nous voulons financer notre modèle social. Il faut que
nous réformions notre assurance-chômage pour nous aligner sur le modèle
européen et la moyenne européenne.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Il y a 30 ans, en
100 jours, plus de 800 000 personnes, majoritairement des
Tutsi, étaient massacrées au Rwanda. En 2021, Emmanuel Macron regardait ce douloureux passé et
dénonçait l'inaction de la France et de la communauté internationale face au
dernier génocide du 20e siècle.
> Ce dimanche, nous sommes
rassemblés, comme depuis le 7 octobre, pour appeler à la libération immédiate des otages retenus
par le Hamas. 183 jours, 6 mois de captivité.
● Parti radical
> En cette Journée mondiale
de la santé, rappelons que la santé ne saurait se limiter à
une absence de maladie ou d’infirmité. Le Parti
radical appelle à décloisonner les politiques
sanitaires, alimentaires et environnementales
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (présidente)
> Mercredi, nous voterons un des textes les plus
ambitieux du mandat : le Pacte Asile & Migration. Lampedusa et la jungle de
Calais, c’est bientôt fini. C’était une promesse de campagne et nous la tenons.
Nous serons les seuls élus français à répondre efficacement au défi
migratoire.
Ne pas gérer nos frontières en Européens, c’est ouvrir la voie au mirage et à
l’échec. Face au changement climatique, aux mafias de passeurs et aux
conséquences des guerres, nous avons besoin d’Europe. Mais tous les autres
partis (français, j’y reviens…) préfèrent l’inaction.
Le Pacte Asile et Migration, c’est un travail d’orfèvre pour répondre à un défi
complexe sans démagogie.
- La Méditerranée ne doit plus être un cimetière marin.
- La sécurité de nos frontières est essentielle.
- Tout le monde n’a pas vocation à être sur notre sol européen.
Ce Pacte accélère les réponses aux demandes d’asile et le renvoi des déboutés.
Nous nous donnons les moyens pour faire appliquer un principe simple : ceux qui
n’ont pas vocation à entrer sur le sol européen n’y entrent pas. C’est l’avenir
efficace de notre politique migratoire.
Nous créons une Agence européenne pour l’Asile pour
gagner en efficacité sur les procédures et les renvois. Ni la droite ni
l’extrême-droite ne l’ont soutenue. Eux veulent faire peser la responsabilité
sur d’autres en externalisant la gestion migratoire. Inefficace et dangereux.
L’immigration clandestine est le carburant
électoral des populistes. Quand il les mène au pouvoir, c’est l’échec. Giorgia
Meloni et le Brexit se sont nourris de promesses qui surfaient sur les peurs.
Résultat : 2 fois plus d’entrées. Mme Meloni appelle aujourd’hui l’Europe à
l’aide.
Le Pacte Asile et Migration est le fruit d’un long
travail de notre famille politique avec la gauche et la droite européennes.
Pourtant, le PS et LR s’apprêtent à ne pas le voter. Ils lâchent leurs propres
familles et s’isolent totalement en Europe sans raisons.
Mercredi, nous voterons le
Pacte Asile et Migration après un travail européen commun avec la gauche et la droite,
l’extrême-droite ayant séché les négociations. Nous serons les seuls Français à
voter pour. Nous l’assumons. Car plus que jamais, nous avons besoin d’Europe.
> Le Pacte asile et migration va nous permettre de
contrôler l’immigration irrégulière en Europe avec trois principes :
fermeté, efficacité, humanité. Nous allons enfin pouvoir mettre en place le
« screening », le filtrage, c’est-à-dire que toutes les personnes qui
arriveront et qui prétendront au droit d’asile seront soumises à un contrôle
d’identité, à un relevé d’empreintes, à des contrôles de sécurité, des
contrôles sanitaires. Si elles ont vocation à rester sur le territoire
européen, elles seront accueillies dans les meilleures conditions. Si elles
n’ont pas vocation à rester sur le territoire européen, elles seront renvoyées.
> Il y a un défi migratoire auquel il faut répondre. On
le voit dans les préoccupations des Français et plus largement de tous les
Européens. Il faut qu’on soit plus solidaires sur la manière dont on gère les
flux avec les pays d’entrée, dont nous faisons partie. Il faut bien comprendre
que la France bénéficiera à plein du mécanisme de solidarité prévu par le
Pacte. Contrairement à ce que disent mes adversaires du RN et de Reconquête, il
n’est pas question d’accueillir davantage de migrants en France.
> Qui est inhumain ? Les tenants du statu quo,
typiquement une certaine gauche qui ferme les yeux sur les catastrophes et les
drames humains en Méditerranée ? Cette mer devenue un cimetière à ciel
ouvert ? C’est cela qui est insupportable. Le pacte tel qu’on l’a
construit accorde des responsabilités aux ONG pour accompagner les migrants,
pour s’assurer des meilleures conditions d’accueil. C’est donc bien une façon
de garantir les droits humains.
> Il y aura des centres qui accueilleront des familles.
Mais les ONG y auront accès et les autorités des pays concernés devront
s’assurer que ces familles sont accompagnées dans de bonnes conditions. Ce sera
aussi le rôle des ONG en la Réalité des autorités, de s’assurer et
d’accompagner ces familles.
> Les mineurs isolés sont exclus de la procédure à la
frontière, à l’exception des mineurs qui présenteraient un risque à la sécurité
intérieure, ce qui concerne peu de personnes. De plus, l’idée de la procédure
accélérée à la frontière, c’est de donner une réponse aux gens qui arrivent, la
plus rapide possible.
> L’Union européenne ne doit pas se mettre dans la main
de ces pays dont certains sont par ailleurs des régimes autoritaires. On l’a vu
avec la Turquie : le levier qu’on donne à ces États-là leur permet
d’exercer un chantage aux migrants. En fonction de l’humeur, ils
instrumentalisent les flux migratoires pour faire pression sur l’Union
européenne.
> On a là un certain nombre de mesures qui permettent
d’appréhender et de mieux gérer les flux de migration irrégulière. Mais il faut
qu’on ait un débat sur l’immigration légale également : pour répondre au
sujet des métiers en tension, mais aussi pour tenir compte du déclin
démographique qui se fera sentir dans les prochaines décennies.
> Le président Zelensky et le peuple ukrainien sont des héros. Lors de notre
rencontre à Kiev, j’ai mesuré à quel point notre soutien comptait pour
l’Ukraine. Nous soutiendrons le peuple ukrainien aussi longtemps que nécessaire.
> Si on ne crée pas les
conditions d’une victoire de l’Ukraine, le prix à payer sera bien plus
important demain. À Kiev, j’ai porté un message sans ambiguïté : nous devons
aider l’Ukraine à retrouver son intégrité. C’est aussi la sécurité de l’Europe
qui se joue.
Bernard Guetta
> Il n’y pas d’incompatibilité entre islam et
démocratie. La preuve vient d’en être faite à Istanbul, un peuple musulman
peut bien évidemment aspirer à la sanction d’une impéritie économique et au
respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
> Ce
n’est pas la démagogie souverainiste qui assure la force d’un pays et la
prééminence d’un courant politique. Le PiS polonais aura été le premier à
l’éprouver. Viktor Orbán et les Brexiters feraient bien d’y prendre garde aujourd’hui.
> [Opinion: «La résistible ascension des extrêmes-droites»]
Et maintenant la Hongrie. Dans ce pays supposé si bien tenu par son inamovible
Premier ministre, même dans cet Etat où la démocrature s’est si largement
inventée, un homme en rupture avec le régime Orbán parait annoncer la
renaissance d’une vie politique. Hier inconnu, Péter Magyar prenait, samedi, la
tête d’une impressionnante manifestation à Budapest, dénonçait la corruption du
pouvoir et annonçait qu’il présenterait une liste aux élections européennes de
juin prochain. Or ce changement de donne frappe d’autant plus que c’est
exactement ce qui s’était passé huit jours plus tôt en Turquie.
Là-bas non plus, personne n’aurait parié sur la défaite de Recep Erdoğan auquel
les élections municipales ont pourtant privé des plus grandes villes du pays et
même de bastions anatoliens de son parti Justice et Développement.
Coup sur coup, les deux plus emblématiques des régimes illibéraux d’Europe se
trouvent soudainement fragilisés après que des démocrates sont revenus aux
commandes en Pologne à l’automne dernier et tandis qu’agonise, en
Grande-Bretagne, une autre droite identitaire, celle du Brexit.
Alors même que les sondages les donnent en grande progression dans tant des
Etats de l’Union, les extrêmes-droites nationalistes se trouvent ainsi
gravement essoufflées dans quatre des capitales européennes où elles avaient
longtemps bénéficié d’un monopole politique. C’est un complet paradoxe mais il
n’est qu’apparent car ces forces, premier constat, ne sont nullement immunisées
contre l’usure du pouvoir qui les aura finalement plus vite frappées que les
gauches, les centre et les droites libérales auxquelles elles avaient succédé.
Quelque six décennies après la défaite de l’Axe, les droites extrêmes ont opéré
leur retour mais sans que cela ne sonne la fin de l’alternance. L’Histoire ne
se répète pas car si ces forces bafouent toutes les règles démocratiques, elles
n’ont jamais osé aller jusqu’à s’affranchir des élections qui peuvent toujours
– on le voit – les renvoyer dans l’opposition.
Aussi détestables qu’elles soient, les démocratures ne sont pas de simples
dictatures. Orbán n’est pas Poutine. Erdoğan ne l’est pas non plus et la
deuxième conclusion à tirer de cette fragilisation des courants identitaires
est qu’il n’y pas d’incompatibilité entre islam et démocratie. La dérive turque
l’avait beaucoup fait dire mais non, la preuve vient d’en être faite à
Istanbul, un peuple musulman peut bien évidemment aspirer à la sanction d’une
impéritie économique et au respect des droits de l’homme et des libertés
fondamentales.
La troisième conclusion à tirer de cette séquence politique – on le voit en
Hongrie après l’avoir vu en Pologne – est que des peuples peuvent rejeter le
libéralisme sans pour autant rejeter la liberté. En Europe centrale, la
brutalité avec laquelle des partis libéraux inspirés du thatchérisme avaient
conduit le passage de l’économie dirigée à l’économie de marché a trop
longtemps donné l’avantage à des forces réactionnaires, hostiles aux Lumières
et au libéralisme politique. Cela n’avait rien d’étonnant mais ne pouvait pas
non plus être éternel pour deux raisons. La première est que les « thérapies
de choc » des années 90 appartiennent désormais à l’Histoire
et la seconde est que les générations centre-européennes venues à l’âge adulte
en ce nouveau siècle sont toujours plus semblables à celles du reste de l’Union
et préfèrent la pleine liberté aux demi-dictatures.
La quatrième conclusion qu’imposent ces quatre moments politiques est que ce
n’est pas la démagogie souverainiste qui assure la force d’un pays et la
prééminence d’un courant politique. Le PiS polonais aura été le premier à
l’éprouver. Viktor Orbán ferait bien d’y prendre garde aujourd’hui et
l’Histoire retiendra que les Brexiters ont fait reculer comme jamais
l’influence de la Grande-Bretagne et son économie.
Quant à la cinquième conclusion à tirer de ce recul des droites identitaires
elle est que la liberté, ces libertés fondamentales dont l’Union européenne est
la place-forte, est bel et bien une valeur universelle que tous les hommes
partagent et chérissent.