vendredi 22 mars 2024

Européennes 2024. Agrégateur de sondages Toute l’Europe – RN à 30% / Majorité présidentielle à 18,4% / PS à 10,5% / Extrêmes à 50,9%


Voici, ce 22 mars 2024, les résultats actualisés de l’agrégateur de sondages du site Toute l’Europe concernant les élections européennes du 9 juin prochain.

La liste du RN arrive en tête des intentions de vote avec 30% (= par rapport au 18 mars) et devance la liste de la majorité présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons, Parti radical – 18,4% / =) de 11,6 points.

Viennent ensuite les listes du PS à 10,5% (+0,3), d’EELV à 7,9% (-0,3), celles de LR (+0,1) et de LFI (+0,2) à 7,1%, de Reconquête à 5,5% (+0,2).

Le total de listes des extrêmes est de 50,9% (+0,3).

Résultats (différence avec les résultats au 12 mars)
- LO/NPA: 1,1% (=)
- LFI: 7,1% (+0,2)
- PC: 2,4% (-0,3)
- PS: 10,5% (+0,3)
- EELV: 7,9% (-0,3)

- PRG: 0,5% (=)
- Ecologie au Centre: 0,5% (-0,5)
- Parti animaliste: 1,3% (-0,1)
- Renaissance/MoDem/ Horizons: 18,4% (=)
- Notre Europe: 0,3% (+0,1)
- LR: 7,1% (+0,1)
- DLF: 2,8% (-01)
- UPR: 0,7% (=)
- RN: 30% (+0,1)
- Reconquête: 5,5% (+0,2)
- Les Patriotes: 0,1% (=)
- Alliance rurale: 1,2% (+0,2)
- Autres: 2,4% (-0,1)

 

Rappel résultats
- Présidentielle 2022: Droite: 40,19%; Gauche: 31,94%; Axe central: 27,85%
- Législatives 2022: Droite: 36,80 %; Gauche: 33,20%; Axe central: 27,87%; divers: 2,13%
- Européennes 2019 / 34 listes ayant obtenues des voix dont: RN: 23,24%; Majorité présidentielle: 22,42%; EELV: 13,48%; LR: 8,48%; LFI: 6,31%; PS: 6,19%

 

(Un agrégateur de sondage est une moyenne des derniers sondages publiés qui est obtenu par rolling ce qui permet de lisser les résultats et d’obtenir une vison plus fine des forces en présence / A noter que cet agrégateur prend en compte les résultats des instituts de sondage Clusters17 et YouGov dont nous ne publions pas les résultats qui proviennent de méthodes ou de panels qui sont contestables)

 

 

Européennes 2024. Voter contre ses intérêts est une constante dans les élections mais prend des proportions rarement vues dans ces européennes


L’Union européenne nous protège, nous aide et nous permet de peser dans le monde.

Sans elle, la France serait un nain dans le monde et la mondialisation.

Sans l’UE, notre agriculture qui a tant bénéficié et qui bénéficie tant de la PAC (Politique agricole commune) serait sinistrée.

Sans l’UE, nous aurions payé au prix fort l’épidémie de la covid19, à la fois en nombre de morts mais aussi par les conséquences dramatiques en matière économique et sociale.

Sans l’UE nous n’aurions pas pu relancer la machine économique du pays après cette pandémie.

Sans l’UE, nous serions à la merci du criminel Poutine et de ses visées impérialistes en Europe sans réellement pouvoir réagir et s’opposer à lui.

Sans l’UE, nous ne pourrions lutter efficacement contre le changement climatique, une France seule, toute vertueuse qu’elle serait en la matière, ne pèserait pas lourd dans ce combat existentiel.

Sans l’UE nos produits ne bénéficieraient pas d’un vaste marché unique et nos exportations, déjà difficile avec notre balance commerciale déficitaire, seraient largement entravées.

Sans l’UE, nous serions le terrain privilégié de la lutte commerciale entre les Etats-Unis et la Chine qui nous inonderaient de leurs produits et détruiraient nos emplois.

Et ceux qui pensent que les mesures protectionnistes nous protègeraient en l’espèce se bercent d’illusions largement diffusées par les extrémistes et les populistes.

Sans l’UE, l’Etat de droit et les libertés ainsi que les valeurs humanistes seraient constamment bafouées dans nombre de pays de l’actuelle Union et des pays comme la Hongrie et la Slovaquie auraient déjà basculé dans le camp poutinien.

Et nous pourrions continuer encore longtemps cette liste.

Pourtant, malgré ces évidences, les partis anti-européens en France (extrémistes et populistes) flirtent avec la majorité des intentions de vote dans les sondages pour les prochaines élections au Parlement qui se dérouleront le 9 juin prochain.

Et l’un d’entre eux, le RN, est même en tête de ces mêmes sondages avec aux alentours de 30% des intentions de vote.

Rarement une élection démontre à ce point cette étrange et dérangeante réalité largement documentée que les peuples peuvent souvent voter contre leurs intérêts!

Bien sûr, on constate à chaque scrutin qu’il y a un nombre importants d’électeurs votent pour des partis et des candidats qui sont à l’opposé de leurs intérêts.

Mais la proportion prise pour ces européennes, si les sondages disent vrai, est plus que préoccupante pour l’avenir de l’Union européenne et sa progression mais pour la France qui aurait tout à perdre si la majorité des sièges du Parlement européen était occupée par les extrémistes et les populistes, que ce soit la représentation française mais aussi, comme le montre les sondages réalisés dans les autres Etats-membres, leurs représentations respectives.

On ne peut, à cette effet, s’empêcher de rappeler que l’Union européenne est le bouc émissaire favori des gouvernements pour rejeter leurs erreurs et leurs fautes sur «Bruxelles» et ces fameux «fonctionnaires européens» dont le but serait, selon nos dirigeants nationaux et tels des vampires, de sucer le sang de nos intérêts nationaux...

Et ce n’est pas une fois tous les cinq ans, lors des élections au Parlement européen que l’on peut inverser ce sentiment que l’on a patiemment instillé dans le cerveau des électeurs de l’Union.

 

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Enseignant et journaliste ou la mission impossible d’instruire?


L’enseignant et le journaliste sont deux hussards de la démocratie républicaine.

Un individu ne devient un citoyen responsable de sa vie, digne et capable de vivre son individualité que s’il est correctement formé et informé tout au long de son existence.

Pour cela il doit être «instruit» c’est-à-dire que son cerveau soit nourri par une somme de connaissances qui va lui permettre de modeler lui-même son esprit et sa personnalité et d’être en capacité de prendre les bonnes décisions face à la vie, aux expériences et aux événements qui jalonneront son existence et qui lui serviront à mener du mieux possible son projet de vie.

Et pour l’instruire, il faut qu’on l’enseigne, c’est-à-dire qu’on lui transmette un savoir le plus exhaustif possible et qu’on l’informe c’est-à-dire qu’on lui transmette une information la plus complète et la plus objective possible.

Instruire l'individu pour en faire un citoyen est donc la mission de l’enseignant et du journaliste, enseigner et informer sont donc les deux mamelles de la démocratie.

Le projet démocratique repose d’abord sur ces deux devoirs de la société envers ses membres.

Mais plus l’existence du régime démocratique s’étend – bientôt 250 ans qu’il a été instauré aux Etats-Unis – plus le constat de l’échec de la mission de donner vie à un peuple instruit – c’est-à-dire à tous ses membres ou à la grande majorité d’entre eux – s’impose.

Est-ce dû aux manquements de l’enseignant et du journaliste ou à celui du destinataire de leur formation et de leur information?

Comme tous sont des êtres humains, eux et lui!

Sauf qu’à la décharge des deux premiers dont il ne s’agit pas ici de remettre globalement en cause leurs capacités et leurs investissements dans leurs missions, enseigner et informer – au-delà des incompétents et des imposteurs qui existent comme dans toutes les professions – semblent bien des missions impossibles.

Mission impossible non pas pour tous les individus mais pour tout au moins une partie importante d’entre eux, voire peut-être une majorité.

Ce qui amène à énoncer ce constat d’échec est la réalité que nous avons devant les yeux quotidiennement.

Au-delà du fait que nous sommes tous amenés à dire et à relayer parfois des âneries et des mensonges au cours de notre présence sur Terre du fait de notre ignorance et de notre suffisance, pour ne pas dire notre bêtise, beaucoup d’entre nous – la majorité? – sont incapables au cours de leur entière existence de faire le tri afin de démêler le vrai du faux, souvent par une inaptitude à utiliser correctement le tamis de la rationalité pour canaliser les affects et éliminer le plus possible les émotions négatives qui, telles des sangsues vident notre cerveau de ses capacités logiques mais aussi de ce refus de confronter ses certitudes à une analyse rigoureuse où le questionnement doit souvent primer sur l’affirmation péremptoire pour dégager le plus possible les éléments de la réalité.

Bien sûr, les transmissions du savoir et de l’information telles qu’elles sont organisées jusqu’à présent, sont bien loin de répondre aux critères idéaux nécessaires à former systématiquement un citoyen responsable capable de prendre en charge son existence et de décider en toute connaissance de cause pour le bien de ses intérêts et de la communauté dans laquelle il vit.

Cependant, dans la réalité, le savoir et l’information adéquats existent mais ne semblent guère intéresser une grande partie des individus qui préfèrent croire plutôt que raisonner.

D’ailleurs ce ne sont pas les plus ignorants d’entre nous qui «croient n’importe quoi» mais ceux qui veulent bien croire n’importe quoi…

On ne peut pas en conclure à ce stade de l’évolution de la démocratie et de ses progrès que la mission d’instruire est définitivement impossible donc que le socle sur lequel se base cette démocratie est parcouru de fissures qui, non seulement, l’empêchent de fonctionner correctement mais qui la mène presqu’à coup sûr, à terme, à sa disparition.

En revanche, on peut affirmer qu’elle a largement failli depuis que les pays qui l’on adoptée comme régime de gouvernement, ont rendu l’école obligatoire et ont assuré la liberté d’opinion, donc celle d’expression et, in fine, celle de la presse.

L’état des lieux n’est donc guère optimiste et c’est sur celui-ci que l’on est obligé de réfléchir à l’état actuel de la démocratie et des dangers qui menacent son existence.

Surtout à prendre les décisions d’une absolue nécessité et diligence pour que les brèches de la formation et de l’information de l'individu soient le plus possible comblées.

Et ce n’est qu’après avoir remplie cette tâche essentielle et que cet état des lieux alarmant persiste, que l’on pourra réellement répondre à la question sur la capacité des humains à vivre dans une vraie démocratie.