Voici une sélection,
ce 17 mars 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias
ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Soutien à l’Ukraine] France, Allemagne, Pologne, ensemble, déterminés à soutenir
l’Ukraine sur tous les plans et dans la durée, à ne jamais laisser gagner la
Russie. Pour notre sécurité, pour l'Europe. Notre unité est notre force.
> [Discours lors du «sommet de
Weimar» France-Allemagne-Pologne à Berlin]
D'abord merci beaucoup cher Olaf de nous avoir invités et d'avoir
organisé si rapidement - nous en avons parlé ensemble dimanche dernier - à
la fois cette discussion bilatérale et ce sommet de Weimar pour la première
fois avec Donald et je pense que c'était, dans ce moment, important.
D'abord, comme le Chancelier vient de le dire, nous partageons tous les trois
une même volonté claire, cohérente. Et derrière cette volonté, il y a les
actes que nous avons déjà décidés et les décisions que nous avons prises
aujourd'hui. Nous ferons tout ce qui est nécessaire aussi longtemps qu'il le
faudra pour que la Russie ne puisse gagner cette guerre. Nous continuerons de
soutenir aussi longtemps que nécessaire l'Ukraine et son peuple et nous
continuerons, comme nous l'avons fait depuis le premier jour, à ne jamais
prendre l'initiative de quelque escalade. Cette détermination est farouche.
Elle implique aussi notre unité et c'est pourquoi nous avons décidé
plusieurs initiatives et surtout acter des choses très concrètes ensemble à
trois, suite à la réunion d'aujourd'hui et après le sommet qui s'est tenu à
Paris le 26 février dernier. Tout cela, nous l'avons aussi et nous partageons
une même conviction, c'est notre sécurité et notre avenir qui se joue
également en Ukraine. Et donc, nous le faisons par solidarité avec le peuple
ukrainien et avec un État dont l'intégrité territoriale a été menacée,
nous le faisons par défense du droit international, nous le faisons parce que
la sécurité des Européens et la nôtre se jouent en Ukraine. Et c'est cette
détermination aussi que nous voulons opposer à la guerre d'agression qui a
été lancée par la Russie.
Plusieurs actions concrètes ont été décidées. La première, nous l'avons
consolidée le 26 février dernier, c'est acheter ensemble des munitions dans
des pays qui ont des stocks, là où nous ne produisons pas assez vite, nous
sommes en rupture. Une initiative a été prise par nos collègues tchèques,
nous avons décidé de nous y joindre. Nous avons nous-mêmes accéléré les
initiatives multiples à la fois de financement et d'approvisionnement et
nous allons poursuivre. En matière de cyberdéfense, de déminage, de
sécurisation des frontières, plusieurs actions ont été conduites. Je veux
remercier aussi le Premier ministre polonais qui a déjà commencé à agir sur
plusieurs de ces points. C'est ce que nous avons acté le 26 février dernier.
Nous avons aussi eu une discussion qui a montré notre convergence tous les
trois pour apporter un soutien renforcé à la Moldavie. C'était l'une des
discussions que nous avions eues et l'un des axes de soutien du 26 février
dernier, qui a été renforcé. Et puis, je veux remercier le Chancelier qui a
pris une responsabilité particulière dans les choix de coproduction
industrielle sur le sol ukrainien. Là aussi, nous en avons ouvert la
perspective. Nous rentrons maintenant dans les travaux pratiques. Et donc, les
productions conjointes de nos industriels avec les industriels ukrainiens
permettront là aussi d'apporter une réponse capacitaire plus rapide et encore
plus pragmatique.
Nous avons également décidé de créer une nouvelle coalition capacitaire sur
les frappes dans la profondeur. Elle est ouverte à tous, selon ses capacités,
ses moyens. Sur tous ces sujets, le suivi se fera dans les formats adaptés et
en particulier dès la semaine prochaine avec nos ministres de la Défense
qui se retrouveront pour en assurer la mise en œuvre opérationnelle.
Je tiens aussi à remercier plusieurs chefs d'État et de gouvernement qui
se sont engagés dans plusieurs de ces initiatives : Pays-Bas, Estonie,
Lituanie, Roumanie, Norvège et je ne les cite pas tous.
Parallèlement, comme l'a dit à l’instant Monsieur le Chancelier, nous
voulons continuer de progresser sur le renforcement de notre défense et de
notre aide. À cet égard, nous nous félicitons d'un accord qui a été
trouvé sur la facilité européenne de paix qui poursuit les objectifs qui
sont les nôtres : favoriser une production européenne, mais à chaque fois
que la production européenne ne va pas assez vite ou n'est pas au rendez-vous,
avoir la possibilité de mobiliser ses financements pour procéder à des
acquisitions en pays tiers pour pouvoir soutenir les Ukrainiens.
Je souhaite également, avec Monsieur le Chancelier et Monsieur le premier
ministre, que nous puissions continuer de travailler sans attendre sur les
moyens de financer durablement notre soutien à l'Ukraine et nous y sommes
prêts.
Au-delà de cela, c'est notre stratégie en matière de défense qui va se
poursuivre et nous avons aussi ensemble convergé d'abord pour défendre cette
position au Conseil européen de la semaine prochaine, mais pour aussi donner
un contenu à la stratégie européenne de défense et aux investissements qui
en découlent. Ceci passe par des programmes communs supplémentaires, la
réduction de nos dépendances stratégiques et une politique industrielle
de défense et de sécurité plus forte. Sur tous ces sujets, la rencontre
d’aujourd’hui permet, d’une part, de renforcer notre unité et de montrer
notre détermination à trois dans ce format si important qu’est celui de
Weimar. Elle nous a permis aussi de partager une même lecture de la situation
en Ukraine.
Le moment est grave, c’est une époque nouvelle qui s’ouvre et nous serons au
rendez-vous. Et le fait que nous soyons en ce jour, tous les trois, unis,
déterminés, avec la même lucidité sur la situation en Ukraine, et résolus
à ne jamais laisser gagner la Russie et à soutenir le peuple ukrainien
jusqu’au bout est une force pour nous, nos peuples, notre sécurité et notre
Europe.
Je veux à nouveau vous remercier, Monsieur le Chancelier, pour l’invitation
pour ce sommet de Weimar, et remercier aussi le Premier ministre qui
organisera dans les mois à venir un nouveau sommet chez lui. Et c’est
pour nous aussi une très grande chance et une volonté commune. Merci beaucoup.
> [Soutien à l’Ukraine] Peut-être qu’à un moment donné — je ne le
souhaite pas, n’en prendrai pas l’initiative —, il faudra avoir des opérations
sur le terrain, quelles qu’elles soient, pour contrer les forces russes. La
force de la France, c’est que nous pouvons le faire.
> La Russie est une puissance moyenne dotée de l'arme
nucléaire , mais dont le PIB est très inférieur à celui des Européens,
inférieur à celui de l'Allemagne, de la France
> Vladimir Poutine entretient un discours de la peur mais
il ne faut pas se laisser intimider.
> [Soutien à
l’Ukraine] J'ai voulu venir très vite en Allemagne pour ne pas que
s'installe un débat sur des divergences stratégiques qui existeraient :
elles n'existent pas, explique-t-il. Il n'y a jamais eu de fâcherie entre le
chancelier et moi. Nous avons une très grande communauté de vues sur les
objectifs et la situation. C'est la manière de les traduire qui est différente.
L'Allemagne dépense plus que la France, a plus d'espace budgétaire, c'est une
chance. La France peut faire des choses que l'Allemagne ne peut pas.
> L’Allemagne possède une culture stratégique de la
grande prudence, de non-intervention» et qu’elle «se tient à distance du
nucléaire.
> La mort d'Alexeï Navalny et l'interdiction de tous ses
opposants font que l'on ne peut pas féliciter quelqu'un d'une élection ourlée
de la mort de ceux qui se sont battus pour le pluralisme en Russie
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Gabriel Attal Premier
ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> 20 ans après la loi de 2004 et l'interdiction du port de signes
religieux ostentatoires à l'École, le respect de la laïcité reste notre combat.
Car oui, à l'École, notre laïcité est menacée. Peut-être plus que jamais. La
laïcité, en particulier à l'École, est un bien infiniment précieux et un pilier
de notre République. Elle peut compter sur de solides défenseurs : nos
professeurs, nos fonctionnaires et nos forces de l'ordre. Mais je sais que les
enseignements qui y sont dispensés sont trop souvent remis en cause et que nos
professeurs se sentent trop souvent seuls. Pour eux, des cellules d'appui
pédagogique seront organisées dans les rectorats. Elles pourront leur proposer
trois solutions dès qu'ils en ressentiront le besoin :
- un accompagnement pédagogique avec des professeurs référents qui peuvent leur
donner des conseils pour aborder certaines séquences du programme ;
- une présence physique d'un personnel non-enseignant au sein de la classe ;
- une présence physique d'un personnel formé, faisant partie par exemple des
équipes académiques «valeurs de la République».
L'École est et restera toujours un sanctuaire pour les élèves et ceux qui la
font.
> Je suis ici au collège Mathurin Régnier de Chartres
pour aborder un enjeu qui est absolument majeur, qui est celui du niveau de nos
élèves parce que c'est bien de cela qu'il s'agit, le niveau de notre école, le
niveau de nos élèves, de ce que nous avons engagés voilà plusieurs mois avec le
choc des savoirs. C'est véritablement la bataille pour le niveau de nos
élèves. Je pense important de redire deux ou trois choses et d'abord de
dire d'où nous partons. Nous partons d'une situation où les évaluations nationales,
les études qui sont réalisées montrent que tous les efforts qui ont été
consentis et je veux vraiment remercier les enseignants, les équipes
pédagogiques, depuis 2017 à l'école primaire commencent à porter leurs fruits.
On voit que les élèves qui rentrent en sixième aujourd'hui ont des difficultés
de lecture, de calcul, d'écriture moins importantes que ce qu'on pouvait
connaître il y a encore 5, 6 ou 7 ans. Pour le dire autrement, la
génération 2017, celle qui est entrée en CP en 2017 s'en sort mieux que la
génération précédente, celle qui est entrée en CP en 2012.
Nous le devons à une action résolue qui a été engagée à l'école primaire, avec
le dédoublement des classes en éducation prioritaire, avec les plans maths et
français, évidemment pour renforcer la formation des enseignants et il faut
poursuivre. Ce qu'on voit aussi, les évaluations nous le montrent, c'est qu'il
faut relancer l'ascenseur scolaire au collège, que l'organisation actuelle du
collège fait qu'entre la sixième et la troisième, les écarts en termes de
niveau, en termes de difficultés entre les élèves ne se résorbent pas. Malgré
évidemment l'engagement, le dévouement de nos enseignants et des équipes
pédagogiques et probablement du fait d'une organisation qui ne permet pas
véritablement de faire progresser le niveau de chacun.
La deuxième chose que je veux dire, c'est que le choc des savoirs vise
précisément à répondre à cette situation-là et que le choc des savoirs, c'est
un tout.
C'est évidemment les groupes de niveau. C'est aussi le retour du dernier mot
aux équipes pédagogiques, s'agissant du redoublement des élèves, redoublement
qui était devenu un tabou ces dernières années. Il y avait comme un objectif,
de dire : il faut que personne ne redouble. Je pense qu'on est passé d'un
extrême à l'autre et que le redoublement peut évidemment être utile pour la
réussite de certains élèves.
C'est la revue des programmes et l'arrivée de la méthode de Singapour qui a
fait ses preuves partout dans le monde pour les mathématiques.
Ce sont les mesures groupe de niveau sur lesquelles on est revenus et sur
lesquelles on reviendra. C'est la prépa seconde pour les élèves qui
n'obtiennent pas leur brevet.
C'est la fin des correctifs académiques aussi, et je veux rappeler cette mesure
pour ce qui est du brevet notamment. On sort d'une époque, il faut le dire, où
progressivement on s'est mis à cacher le véritable niveau des élèves au moment
des examens et notamment du brevet. Avec ces correctifs académiques dont je le
rappelle, qui consistait à dire qu'on voulait atteindre un certain niveau de
réussite au brevet, globalement que presque tout le monde est son brevet, et
que pour y parvenir, on gonflait artificiellement les notes des élèves. On met
fin à cette pratique. On met fin à cette pratique parce que mentir aux élèves
et à leur famille sur leur niveau, ça n'est pas rendre au service aux élèves,
qu’aux familles, pas rendre service à notre école et pas rendre service à notre
pays. Et donc, on assume cette décision de fin du correctif académique dès
cette session du brevet. Ça veut dire — et nous l'assumons parfaitement avec la
ministre — ça veut dire que le taux de réussite au brevet cette année va
probablement baisser de manière importante parce que la réalité, c'est qu'on
sort de cette période où on a caché le niveau réel de nos élèves à des élèves
et des familles. Et dans certains départements, je regardais — le tableau, je
l'ai ici — on parle de 5, 10, 15 points de réussite qui étaient
artificiellement gonflés au moment de cette épreuve. Il faut sortir de
ça.
Si on veut véritablement un sursaut s'agissant du niveau de nos élèves, il faut
un sursaut s'agissant du discours de vérité et de la transparence qui est due
aux élèves et à leurs familles. Ça fait aussi partie du choc des savoirs.
Enfin, le dernier message que je veux passer, c'est évidemment que nous
parviendrons à réussir tout cela dans la plus grande unité et le plus grand
rassemblement au service de nos élèves et au service de l'école. Et c'est ce
que, patiemment, nous allons continuer à construire avec la ministre.
Évidemment, on a besoin de toutes les forces pour faire réussir nos élèves, les
enseignants, les personnels de direction, les CPE, les PsyEn, les AESH, les
personnels sociaux, sanitaires, médico-sociaux dans les établissements, les
familles également mobilisées. C'est tous ensemble qu'on fera réussir notre
école et qu'on remportera cette bataille pour le niveau des élèves.
> A l'occasion de la mise en œuvre des groupes de niveau,
lorsque j'étais encore ministre de l'Éducation nationale, j'avais obtenu de ma
prédécesseur à Matignon, Élisabeth BORNE, des postes supplémentaires, 2 300
postes pour accompagner les effectifs réduits de ces groupes de niveaux,
puisqu'on a une part des élèves, un tiers, un quart des élèves qui connaissent
beaucoup plus de difficultés que les autres. Et ces élèves, évidemment, doivent
être dans des groupes à effectifs réduits, c'est-à-dire autour d'une quinzaine
d'élèves. Et le chiffrage des 2 300 postes avait été effectué sur la base de ce
un tiers, un quart d'élèves les plus en difficulté. Maintenant, j'ai eu
l'occasion de le dire effectivement et on va beaucoup travailler avec la
ministre, si on se rend compte que dans tel établissement, telle académie, il y
a besoin d'un peu de postes supplémentaires parce qu'on se rend compte qu'il y
aura probablement plus d'élèves en difficulté dans cet établissement ;
évidemment, on sera au rendez vous. Je ne peux pas vous annoncer un chiffre
aujourd'hui, si ce n'est vous dire, on a déjà des créations de postes
importantes et c'est la première fois depuis 7 ans qu'on recrée des postes dans
le second degré, ce qui n'était pas arrivé auparavant. (…)
On veut que la mesure se mette en œuvre dans les meilleures conditions
possibles. Maintenant, encore une fois, les groupes à effectifs réduits sont
dédiés aux élèves les plus en difficulté du point de vue des évaluations qu'on
réalise au niveau national. Et on sait, là encore une fois, c'est un discours
de vérité et de transparence que de le dire, on sait que ces élèves les plus en
difficulté du point de vue des évaluations nationales, sont concentrés dans un
certain nombre de territoires les plus en difficulté, éducation prioritaire
renforcée, territoires ultramarins. C'est pour ça que plus d'un tiers des
postes créées pour cette réforme sont fléchées vers ces territoires ultramarins
et les établissements situés en éducation prioritaire renforcée.
> Il y a une enquête, plusieurs enquêtes qui sont en
cours et qui permettront d'établir le déroulé des faits sur ce qui s'est passé
à Sciences Po il y a quelques jours. Ce qui est certain, et c'est ce que
j'ai été dire aux membres du conseil d'administration hier, c'est qu'on assiste
et je le déplore depuis quelques années maintenant, à une forme de lente dérive
liée à une minorité agissante qui veut imposer une forme de pensée dominante au
sein de cette institution. Et ma responsabilité en tant que Premier ministre,
c'est d'abord de tenir ce discours lucide, clair dans une institution dont je
rappelle qu'elle fait partie des écoles qui forment une partie des cadres
dirigeants de l'État et de la fonction publique. Et moi, je le dis de manière
très claire, je m'engage et je me suis engagé à l'époque en tant que ministre
de l'Éducation où je m'engage aujourd'hui en tant que Premier ministre pour
refuser partout, en tout lieu, toute forme de «pas de vagues».
Et donc je ne peux pas accepter que dans l'établissement qui forme une partie
des futurs cadres dirigeants de l'Etat s'installe une forme de culture du
“pas de vagues” où, face à un certain nombre de dérives que tout le monde
constate, on laisse les choses se faire. Je ne suis pas là que pour être dans
le constat, je suis aussi là pour être dans l'action. Et c'est la raison pour
laquelle j'ai annoncé hier aux membres du conseil d'administration d'abord que
le Gouvernement a réalisé un article 40 sur, c'est fait précisément pour que la
justice puisse faire la lumière ; ensuite, que nous allons nommer un
administrateur provisoire à Sciences Po qui aura, et c'est inédit, une feuille
de route au sein de laquelle on lui demande de réunir les conditions pour
inverser cette pente et cette dérive qu'on a constatée et garantir que les
principes de la République sont respectés en tout lieu et tout le temps à
Sciences Po ; et enfin que dans le cadre de la sélection de la future
direction, cette question du respect des principes républicains devra être
respectée en tout lieu et tout le temps à Sciences Po. J'ajoute également que,
dans le cadre du contrat d'objectifs et de moyens qui est signé entre l'Etat et
Sciences Po, puisque l'Etat finance, apporte une partie des financements
publics de Sciences Po, ce financement sera désormais lié explicitement à cette
question là. (…)
On a la chance en France d'être à ce stade relativement épargnés par un
mouvement qu'on a vu se développer effectivement dans un certain nombre de
pays, notamment anglo-saxons. Moi, je ne veux pas que Sciences-Po, ou que toute
autre école ou université, devienne la voie d'eau de l'arrivée de cette pensée,
et finalement de ces actions et de ces initiatives visant à refuser qu'un débat
démocratique puisse se tenir. Je veux dire, ce n'est pas besoin que je le dise
moi, ça a été dit par beaucoup ces dernières années. Beaucoup disent qu’on ne
peut plus organiser un débat démocratique public à Sciences Po sans avoir à
prévenir la préfecture de police avant et à faire venir des forces de sécurité.
Parfois, c'est même des personnalités extérieures qui finalement renoncent à
venir ou sont empêchées de venir pour pouvoir débattre dans cette école et dans
cette institution. On a vu un certain nombre d'événements qui avaient pu être
organisés qui ne sont pas acceptables. Les faits qui se sont déroulés devront
être établis par la justice.
Mais la réalité, c'est qu'il y a une pente qu'il nous revient d'inverser. Et
encore une fois, je pense qu'elle est le fait d'une minorité et je pense qu'il
y a beaucoup de femmes, d'hommes, d'étudiants à Sciences Po qui ont envie que
Sciences Po reste fidèle aux valeurs qui sont les siennes, à son histoire et
évidemment aux principes de la République.
> J'ai été ministre de l'Éducation nationale et de la
Jeunesse. Au moment où j'ai décidé d'interdire le port de l'abaya et du qamis
dans les établissements scolaires, les organisations syndicales étaient
opposées à cette décision. Plus personne ne la remet en cause aujourd'hui. Il
n'y a plus de abaya et plus de qamis dans les établissements. Au moment où
j'étais ministre de l'Éducation, j'ai décidé de changer la règle pour que ce
soit l’élève harceleur qui quitte l'établissement et non plus l'élève harcelé.
Les organisations syndicales étaient opposés à cette décision. Elle a été mis
en œuvre. Plus personne ne la conteste aujourd'hui. J'ai annoncé le retour du
dernier mot donné aux équipes pédagogiques.
S'agissant du redoublement. Les organisations syndicales y étaient opposés.
Elle l'avait dit de manière forte. Je ne les entends pas aujourd'hui. Rappeler
qu'elles y avaient été opposées, précisément parce que ça correspond aussi aux
attentes des enseignants et surtout aux besoins des élèves. Je pourrais vous
citer beaucoup de mesures auxquelles les organisations syndicales ont dit être
opposées. Elles le sont quand même assez régulièrement. Mais des mesures que
nous avons prises en responsable et dont nous n'avons absolument à aucun moment
à regretter le choix parce que notre seule boussole, c'est la réussite des
élèves et l'intérêt de l'école de la République.
> J'ai dit dès ma nomination que j'emmenais cette cause
de l'école avec moi parce que je le dis, cette cause de l'école, elle m'anime
d'abord à titre personnel quand j'ai été élu député en 2017, j'étais chef de
file pour la majorité de la commission Education à l'Assemblée nationale.
Ensuite, j'ai été secrétaire d'État à l'Education nationale. Après, j'ai eu
différentes autres fonctions, mais j'ai toujours continué à suivre les sujets
éducatifs. J'ai eu la chance d'être ministre de l'Éducation nationale. Aujourd'hui,
je suis Premier ministre. Évidemment que c'est une cause qui continue à
m’habiter. Mais je vais vous dire, quand vous êtes un responsable politique
républicain comme nous le sommes avec Nicole Belloubet, avec l'ensemble de mon
Gouvernement, vous êtes par nature attachés à l'école de la République. Parce
que l'école, c'est l'assurance vie de la République. L'école, c'est ce qui nous
permet de rester une nation de citoyens unis. L'école, c'est là où se prépare
et où se joue la société de demain. Le ministère de l'Éducation nationale dont
est investie Nicole Belloubet, c'est le ministère de la Culture de demain,
c'est le ministère de l'Economie de demain, c'est le ministère du Travail de
demain, c'est le ministère de l'Intérieur, de la Justice de demain. C'est là où
se prépare la société de demain. Donc, évidemment, en tant que Premier
ministre, je suis aussi attaché à cet enjeu qui est absolument majeur. Et je
suis très fier, très heureux que Nicole Belloubet soit investie de cette
mission. Et je vous confirme qu'on est parfaitement alignés sur nos objectifs.
Bruno Le Maire,
ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique
> L’adoption définitive de l’AI Act est une
victoire pour l’Europe qui a su, grâce à la France, porter des positions en
faveur de l’innovation. L’Europe a l’occasion de compter dans cette révolution
technologique, et la France jouera son rôle en accueillant le prochain sommet
mondial pour l’IA générative.
> Mon nouveau livre « La
voie française » est un acte de foi. Un acte de foi dans la France. Je
crois dans mon pays. Je crois dans sa capacité à jouer un rôle majeur au XXIᵉ
siècle. Je souhaite que la France prenne les décisions audacieuses qui sont
nécessaires maintenant.
Ce livre est aussi un cri d'alarme à destination des 27 États de l'Union
européenne. Qui sont nos concurrents ? Une Chine de plus en plus
interventionniste, qui construit chaque année deux centrales nucléaires, ouvre
quarante fabriques de semi-conducteurs, réalise des milliers de kilomètres de
voies ferrées à grande vitesse, assemble plus de 30 millions de véhicules
électriques – le tout avec des commandes publiques massives et des soutiens
financiers considérables. Et des États-Unis de plus en plus protectionnistes,
qui offrent à tout industriel qui s’installe sur son sol des crédits d’impôt
massifs financées par l’Inflation Reduction Act et des prix de l’énergie
cassés. Economiquement, Chine et États-Unis frappent vite et frappent fort. Ils
ont compris les défis du temps.
Et l’Europe ? Depuis 2017 et le discours de la Sorbonne du président de la
République, la France plaide pour une souveraineté économique. Sous son
impulsion, les États européens ont pris des décisions encore impensables il y a
10 ans : soutiens publics aux investisseurs industriels, création de
nouvelles chaînes de valeur dans les batteries électriques, développement des
capacités de production dans les semi-conducteurs, mécanisme d'ajustement
carbone aux frontières, taxation des géants du numérique.
Allons au bout de cette stratégie ! Et surtout, accélérons ensemble !
Il est désormais crucial de finaliser, adopter et mettre en œuvre cette
nouvelle stratégie économique européenne.
> Mon livre « La voie
française »est un acte de foi. Un acte de foi dans la France. Je
crois dans mon pays. Je crois dans sa capacité à jouer un rôle majeur au XXIᵉ
siècle. Vous connaissez Demain ne meurt jamais. La France ne meurt jamais,
quand elle reste fidèle à son Histoire et à sa grandeur. Je souhaite que la
France prenne les décisions audacieuses qui sont nécessaires maintenant.
> Avec le président de la République, depuis sept ans,
nous avons pris les décisions économiques et fiscales nécessaires pour que la
France relève la tête, crée des emplois, se réindustrialise, devienne la nation
la plus attractive pour les investissements étrangers. Est-ce un succès? Oui.
Est-ce suffisant? Non. Car nous sommes à un grand tournant de notre Histoire.
Tournant géopolitique, avec le retour de la guerre dans une Europe incrédule,
car construite sur la paix. Tournant économique, avec la réorganisation des
chaînes de valeurs industrielles au lendemain du covid19: la mondialisation
insouciante a cédé la place à une mondialisation brutale, où chaque puissance
défend férocement ses intérêts. Tournant financier, avec une inflation que nous
n’avions pas connue depuis les années1970 et qui a obligé les banques centrales
à augmenter brutalement les taux. L’argent était gratuit ou presque, il est
devenu cher. Toute notre activité économique en Europe s’en ressent. Face à ces
tournants, de nouvelles décisions audacieuses sont nécessaires pour éviter le
déclassement de toutes les nations européennes, pas simplement la France.
> Réveillons-nous! Mon livre
« La voie française » est aussi un cri d’alarme à destination
des 27 États de l’Union européenne. Qui sont nos concurrents? Une Chine de plus
en plus interventionniste, qui construit chaque année deux centrales
nucléaires, ouvre quarante fabriques de semi-conducteurs, réalise des milliers
de kilomètres de voies ferrées à grande vitesse, assemble plus de 30 millions
de véhicules électriques – le tout avec des commandes publiques massives et des
soutiens financiers considérables. Et des États-Unis de plus en plus
protectionnistes, qui offrent à tout industriel qui s’installe sur son sol des
crédits d’impôt massifs financés par l’Inflation Reduction Act et des prix de
l’énergie cassés. Économiquement, Chine et États-Unis frappent vite et frappent
fort. Ils ont compris les défis du temps. Et l’Europe? Depuis 2017 et le
discours de la Sorbonne du président, la France plaide pour une souveraineté
économique. Sous son impulsion, les États européens ont pris des décisions
encore impensables il y a dix ans: soutiens publics aux investisseurs
industriels, création de nouvelles chaînes de valeur dans les batteries
électriques, développement des capacités de production dans les
semi-conducteurs, mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, taxation des
géants du numérique. Allons au bout de cette stratégie! Et surtout, accélérons
ensemble! Il est désormais crucial de finaliser, adopter et mettre en œuvre
cette nouvelle stratégie économique européenne. (…)
L’adhésion de l’Allemagne est indispensable! La première et la deuxième économie
en Europe doivent avancer de concert. Je le dirai mardi à Berlin, devant le
patronat allemand. La stratégie européenne que nous défendons avec le président
de la République repose sur quatre piliers: plus de risques, plus de
financements, plus de valorisations de nos productions, moins de normes. Plus
de risques, cela veut dire plus d’innovations: sur l’intelligence artificielle
en particulier, innovons avant de réguler. Plus de financements, cela implique
de progresser à pas de géants vers une Union des marchés de capitaux, qui
permettra de mobiliser pour nos entreprises les 30000 milliards d’euros
d’épargne européenne, qui soit dorment sur des comptes courants, soit financent
des économies étrangères! Après sept années de propositions, nous attendons de
l’Allemagne un véritable engagement en faveur de cette union des marchés de capitaux.
Plus de valorisation de nos productions, cela veut dire réserver les appels
d’offres publics à des produits qui contiennent 50% à 60% de fabrications en
Europe. La préférence européenne doit être une réalité, pas un slogan.
> Nous devons mieux défendre nos intérêts économiques,
sans céder aux sirènes du protectionnisme. Car le protectionnisme agressif
ruinerait notre continent: fermez hermétiquement votre marché, immédiatement
Asie et Amérique se fermeront. À qui vendrons-nous nos vins, nos Airbus, nos
cosmétiques, notre viande porcine? Défendre ses intérêts, cela suppose aussi de
compenser le coût de la production propre en Europe: une tonne d’acier produite
par une usine comme Aluminium Dunkerque, qui a investi des milliards pour
installer un four électrique, coûte de 15 à 20% plus cher. Nous devons
compenser pour nos producteurs industriels. Par la taxation de la pollution aux
frontières, mais aussi par un soutien aux investissements.
> En matière agricole, la réponse tient en un mot: la
sécurité alimentaire. En 2009 et 2010, comme ministre de l’Agriculture, je
m’opposais déjà aux tenants du libéralisme absolu, notamment la Commissaire
européenne Mariann Fischer-Boel. Je défendais la production locale, comme la
viande du Limousin, indispensable à notre économie, à la préservation de nos
paysages et surtout à notre indépendance. N’avons-nous rien appris de la crise
du covid19? Nous savons désormais que tous nos approvisionnements, industriels,
technologiques, alimentaires, peuvent être interrompus du jour au lendemain par
une pandémie. Il serait irresponsable de laisser notre alimentation et notre
autonomie alimentaire aux mains de puissances étrangères.
> Les accords de libre-échange sont bons quand ils sont
équilibrés et quand nous en tirons un avantage. L’accord avec le Canada nous
permet d’exporter des fromages et des vins: tant mieux. Le Mercosur présente
encore trop de risques pour nos éleveurs; nous ne pouvons pas l’accepter en
l’état.
> [Soutien à l’Ukraine] Séparons notre soutien
inconditionnel à l’Ukraine, à sa population et à son gouvernement, de
l’ouverture de nos marchés agricoles. Le président de la République a été très
clair lors d’un Conseil européen: notre objectif n’est pas de favoriser
quelques multinationales agroalimentaires ukrainiennes, mais de soutenir Kiev
dans sa lutte contre Moscou.
> La lutte contre le chômage de masse représente un
succès majeur de notre majorité: le taux d’emploi en France est au plus haut
depuis cinquante ans. Notre but reste le plein-emploi en 2027. Mais la crise
des Gilets jaunes comme la crise inflationniste ont mis en exergue une nouvelle
préoccupation majeure des Français: «Combien il me reste à la fin du mois?»
Entre le salaire brut et le salaire net, la différence devient de moins en
moins acceptable. En réponse, nous avons supprimé des charges en 2017, défiscalisés
les heures supplémentaires, mis en place la prime Macron - qui rapporte en
moyenne 900 euros par an à plus de cinq millions de salariés. Nous devons aller
plus loin: le Premier ministre a ouvert la voie à une réflexion sur les
allègements de charges et sur la meilleure rémunération dans son discours de
politique générale. Les entreprises doivent aussi prendre leur part de
responsabilités: elles ont augmenté les salaires en 2023, elles doivent
continuer en 2024. Faut-il rappeler à quel point nous les avons aidées pendant
la crise Covid et face à la flambée des prix énergétiques?
> Le référendum est un outil constitutionnel nécessaire
pour trancher par le peuple et pour le peuple les grandes questions de la
nation. Une des grandes questions économiques actuelles est: comment financer
notre modèle de protection sociale? Quand il a été fondé en 1945, notre modèle
avait peu de prestations et beaucoup de cotisants. Près de 80 ans plus tard, il
a beaucoup de prestations et moins de cotisants. Comment cela peut-il tenir?
Les salariés ne peuvent plus être les seuls financeurs du modèle social. La
charge est trop lourde. Il faut trouver des voies complémentaires, plus justes
et moins pénalisantes pour le travail et la production.
> Nous devons remplacer l’État providence par l’État
protecteur. Partout en Europe mais surtout en France, l’État providence a fini
par devenir une machine à empiler de nouvelles dépenses publiques, sans examen
de leur pertinence ni de leur efficacité, sans remise en cause non plus des
dépenses précédentes. Nous devons reprendre la maîtrise de ce système devenu
incontrôlable. Quel est en fait son but ultime? La gratuité de tout, pour tous,
tout le temps: c’est intenable! Il y a toujours quelqu’un qui paie la gratuité!
Le temps des choix est venu. Ces choix, je les développe dans mon livre:
protéger, transmettre, soigner, innover. Faute de choix, la dépense publique
craque de toutes parts. (…)
Il faut un modèle de justice et d’efficacité publique pour
le 21e siècle. Sortons une bonne fois pour toutes du mirage de la
gratuité universelle! Reprenons le contrôle.
> Beaucoup de nos compatriotes comprennent très bien que
nous dépensons trop, sans faire des choix, parfois pour des personnes qui ne le
méritent pas ou pour rien. Notre population vieillit. Le grand âge pèse
lourdement sur les comptes sociaux et pèsera de plus en plus lourd. Il y a dix
ans, nous avions huit millions de personnes en affection de longue durée. Elles
sont près de douze en 2021. Le coût de la prise en charge de ces affections,
qui est nécessaire et légitime, représente désormais 120milliards, soit la
moitié de la totalité des dépenses de soins. Veut-on ignorer cette réalité? Ou
veut-on garantir à tous ceux qui en ont réellement besoin un accompagnement
digne de la France? Mettons les sujets sur la table, ne les mettons pas sous le
tapis. C’est ce que je fais dans ce livre. Nous avons passé des heures au
Parlement sur la réforme de l’aide médicale d’État: sachons consacrer le même
temps aux grands enjeux du vieillissement, de la prise en charge de la
dépendance, de l’accompagnement des personnes seules.
> Pour les uns, le travail opprime, pour moi, le travail
libère. Nous devons continuer à inciter massivement à la reprise du travail en
France. La meilleure rémunération, la formation, la valorisation des filières
qui embauchent, une meilleure orientation, sont des politiques que nous mettons
déjà en œuvre. Ajoutons-y une nouvelle réforme de l’assurance chômage: nous
avons encore une durée d’indemnisation parmi les plus généreuses en Europe.
Cette générosité se paie au prix fort: un taux de chômage encore au-dessus de
celui de nos principaux partenaires économiques. Avec le plein-emploi, une
grande partie des problèmes financiers de la France seraient réglés, en
particulier les problèmes de déficits et de dettes. Je le redis: le travail
doit payer davantage!
> [Services publics] Mon sentiment est celui de tous les
Français: nous n’en avons pas pour notre argent. Pourquoi? Une fois encore,
parce que nous ne faisons pas de choix en matière de dépenses publiques. Nous
voulons faire des urgences à l’hôpital une priorité? Alors renonçons à d’autres
dépenses moins prioritaires. Par ailleurs, tout n’est pas qu’une question
d’argent. Pour cela, une meilleure organisation des services publics est
nécessaire. Nous avons réussi par exemple avec les maisons de services publics,
qui accueillent des millions de Français en apportant des réponses concrètes à
chacun. Prenons modèle sur cette réussite! Les choix de dépenses doivent être
faits collectivement. Avec le ministre des Comptes publics, j’inviterai en
avril toutes les forces politiques à participer à un échange sur les priorités
de dépenses. J’appelle à une prise de conscience collective sur la situation de
nos finances publiques. On nous reproche nos dépenses excessives? Arrêtons le
bal des hypocrites! Tous ceux qui me reprochent aujourd’hui d’avoir dépensé
trop sont les mêmes qui pendant la crise du Covid me suppliaient de dépenser
davantage. Nous avons bien protégé pendant le Covid et la crise inflationniste
et nous pouvons en être fiers. Maintenant nous devons économiser: où? Comment?
Combien? Débattons-en ensemble.
> Je suis confiant: l’Europe a tous les atouts pour
remporter la bataille de l’IA Mon livre comporte un chapitre: «Arthur Mensch
habite (encore) en France». Pourquoi? Parce que le fondateur de Mistral, cette
entreprise qui réussit exceptionnellement bien dans le domaine de l’IA, a
trouvé dans notre pays un écosystème dynamique, des fonds, un modèle culturel,
une envie. Passons la surmultipliée! La France restera le leader en Europe de
l’IA si nous simplifions encore nos procédures, si nous mettons à disposition
les capitaux nécessaires, si nous défendons notre modèle open source. Le
rapport remarquable qui a été remis au président de la République dans ce
domaine doit nous servir de boussole.
> La France a un temps d’avance en IA. Elle doit guider
l’Europe vers un projet ambitieux, surtout à l’approche des élections
européennes. À l’origine, le projet européen a été lancé par la Communauté
européenne du charbon et de l’acier. Je propose la création d’une Communauté
européenne de l’intelligence artificielle. Ce projet rassemblerait les
meilleurs chercheurs, les meilleurs scientifiques, les meilleures start-up, les
meilleurs centres de données autour de principes communs, pour prévenir les
dérives sécuritaires et culturelles. Le moment est venu pour l’Union européenne
d’embrasser l’innovation et le risque, en privilégiant l’investissement massif
avant la réglementation. Que voulons-nous devenir? Des producteurs de savoirs
nouveaux? Ou de simples clients de Meta et de Google?
> Je suis totalement engagé dans les élections
européennes. Je ferai un premier meeting à Bayonne vendredi prochain, le 22 mars,
avec Valérie Hayer. Je ferai ensuite un meeting dans chacune des grandes
régions de France pour pouvoir parcourir le plus possible le territoire et
défendre les idées de la majorité.
> La confiance des Français en l’UE a été abîmée par ce
contournement démocratique. Comment restaurer cette confiance? Par des actions
concrètes et des résultats. À ceux qui hésitent encore sur leur choix
électoral, considérez-les acquis de notre intégration européenne récente: accès
aux vaccins en pleine pandémie, soutien financier vital pour nos entreprises,
aide exceptionnelle pour les secteurs les plus touchés comme l’hôtellerie et la
restauration, financement du chômage partiel. Ces réalisations sont le fruit de
la solidarité européenne. L’Europe est notre meilleure protection.
> Les dirigeants politiques peuvent changer. Le Poutine
de 2008 avec qui Nicolas Sarkozy avait réussi à négocier n’est pas le Poutine
de 2024. Ma position est la même depuis le début du conflit: l’Europe doit
adopter une posture de fermeté absolue à l’égard du pouvoir russe. Dès 2022,
j’ai plaidé pour la plus grande fermeté en matière de sanctions économiques.
Vladimir Poutine n’entendra que la force, comme le président de la République
l’a rappelé avec beaucoup de fermeté jeudi soir. Contrairement aux forces
russes, nous n’avons provoqué ni agressé quiconque. «L’histoire de l’homme,
disait l’écrivain russe Vassili Grossman, c’est le combat du mal cherchant à
écraser la minuscule graine d’humanité.» L’Ukraine est cette «graine
d’humanité» que nous devons protéger.
> Les apparences sont trompeuses. La Russie est en train
d'être affaiblie durablement par Vladimir Poutine. Transformée en prison, elle
risque de se retrouver coincée entre une Europe qui ne voudra plus travailler
avec elle et une Chine qui la manipulera comme une marionnette. Cet homme qui
vante la souveraineté et la grandeur de la Russie est en train de rabaisser la
grande nation russe. Si certains en France soutiennent cette vision, c’est leur
choix, mais ma responsabilité, c’est de les dénoncer. La Russie, une grande
nation par sa taille et sa population, affiche un PNB comparable à celui d’un
pays européen moyen.
> Dans des temps historiques, il est essentiel de tracer
une ligne claire entre le bien et le mal. Le bien, ce sont les valeurs de
liberté, de dignité, le respect des droits humains, qui passe par le soutien à
Navalny quand il était encore emprisonné en Sibérie; le mal se manifeste par le
soutien à des régimes autoritaires, qui répriment brutalement leurs opposants,
organisent des simulacres d’élections, sont poursuivis pour crimes de guerre.
Je reproche au Rassemblement national sa capitulation face à la force. En
politique comme en diplomatie, on choisit son camp.
> Nous traversons une période de grande confusion,
accentuée par des changements majeurs qui bousculent les repères traditionnels.
Je ne m’étends pas sur les extrêmes dans mon livre, pour ne pas les valoriser
inutilement. Je les combats par des idées. Ce sont les idées et les décisions
radicales qui sont les meilleurs antidotes à la montée des extrêmes.
> L’esprit français, c’est le panache et l’audace! Il
faut encore beaucoup d’audace pour garantir l’égalité entre les femmes et les
hommes dans notre société. C’est un enjeu majeur pour notre équilibre commun
comme pour la prospérité économique. Plutôt que d’imposer des quotas dans les
grandes écoles d’ingénieurs, je suggère de les mettre en place dans les classes
préparatoires scientifiques. La mise en place de quotas nous a permis
d’atteindre la parité en politique; je préconise la même chose pour notre vie
économique, en nous inspirant de la loi Copé-Zimmerman sur la parité dans les
conseils d’administration ou de la loi Rixain sur la parité dans les postes de
direction. Les carrières scientifiques sont un nouveau bastion à faire tomber
pour les femmes!
> Notre système de gouvernance est sclérosé, au niveau
local comme au niveau national. Je le dis depuis dix ans! Par exemple, pour les
villes de région parisienne, il y a cinq niveaux d’administration: la commune,
la communauté de communes, le département, la métropole du Grand Paris et la
région. Cette multiplicité crée une gouvernance coûteuse, inefficace et
complexe. Faut-il maintenir autant de députés et de sénateurs? Ne serait-il pas
plus efficace d’avoir un nombre réduit de parlementaires dotés de davantage de
pouvoirs, surtout en matière de contrôle? Plutôt que de revenir en arrière en
rétablissant le cumul des mandats, allons de l’avant en modernisant notre vie
publique et en obligeant les hauts fonctionnaires à démissionner de la fonction
publique quand ils prennent un mandat politique. Là où il y a un mélange des
genres, mettons de la clarté. Là où il y a de la complexité, mettons de la
simplicité.
> Ma relation avec le président de la République est une
relation singulière, forte, claire, qui ne souffre aucune ambiguïté. C’est ce
qui fait sa force et son efficacité. Chaque relation est particulière. Laissons
Pompidou et de Gaulle, pour lesquels j’ai une admiration profonde, à l’Histoire
et aux Français.
> [Discours sur l’économie du sport]
Je suis particulièrement heureux de démarrer ma journée par le sujet du sport.
Le sport français, qui est, tu viens de le rappeler, chère Amélie, un fleuron économique
national. Je vais vous parler des enjeux économiques du sport, bien entendu,
mais je vous dirai aussi un petit mot un peu plus personnel sur ce que
représente le sport pour moi et ce qu'il peut représenter pour la société
française.
D'abord l'économie, puisque vous êtes ici au ministère de l'Économie et des Finances.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Je les rappelle juste pour qu'ils soient connus
en dehors de cette salle : 128 000 entreprises avec des grands groupes dans l'événementiel,
dans l'industrie, dans la distribution, dans les médias, mais aussi beaucoup de
très petites entreprises réparties partout sur le territoire. 360 000 associations
sportives. 450 000 emplois, avec, j'y suis très attaché, des emplois industriels
dans de grandes entreprises comme Millet, Rossignol ou Cycleurope. Au total, 71
milliards d'euros de chiffre d'affaires pour la seule économie du sport. Et ça,
ce sont les chiffres.
Il y a aussi toute la répercussion médiatique du sport à travers la planète.
Quand vous circulez à travers la planète, vous retrouvez une envie de France
très forte. En France, on aime bien se déprécier. Mais quand je sors de France,
on me parle des succès économiques nationaux, on me parle de l'attractivité
retrouvée du territoire français, on me parle évidemment de LVMH, de Kering ou
de L'Oréal.
Mais on me parle aussi et beaucoup de Kylian MBappé, de Cyprien Sarrazin ou de Ciryl
Gane qui est devenu une star du MMA et que je remercie de sa présence. Vous
portez la France à l'étranger, vous représentez le succès de la France à l'étranger.
Et ne négligez pas l'importance de ce soft-power, pour parler en bon français,
que peut représenter le sport pour notre nation française.
Alors comme on a une bonne base, il faut évidemment la développer, il faut
croître et il faut aller plus loin sur la base du premier contrat de filière
qui a été signé en 2016 avec l'actuel président de la République et qui a
permis de rassembler près de 600 acteurs économiques, publics et privés.
Si je reprends les chiffres que j’ai donnés tout à l’heure je vois qu’il y a
600 entreprises dans le contrat de filière sur 128 000 au total. On doit
pouvoir faire beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux. Mais comme on a tous ici
l’esprit de compétition, je vous fixerai de nouveaux objectifs en matière
d’économie du sport. Vous devez être 10 fois plus nombreux dans cette filière
sport.
Je compte pour ça sur Cédric Roussel, délégué ministériel à l’Économie et du
Sport, il est à Bercy. Il est auprès de la Direction générale des entreprises.
Je compte sur le vice-président exécutif de cette filière sport, Olivier Ginon,
qui vient de s'exprimer. Je compte évidemment sur toi, chère Sarah, qui a à la
fois la casquette de sportive et la casquette d’entrepreneuse à succès pour
booster l'économie du sport en France. Il y a ce nouveau contrat de filière
avec une feuille de route pour 2024-2026.
J'aimerais maintenant vous fixer au moins 4 nouveaux objectifs pour 2030. Vous
êtes à 450 000 emplois. Nous devons pouvoir dépasser d'ici 2030 le
demi-million. Vous êtes à 71 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Je vous
fixe comme objectif d'atteindre les 100 milliards d'euros de chiffre d'affaires
pour la filière sport en 2030.
Vous avez des start-up exceptionnelles, Sorare en est un bon exemple. Je veux
que vous multipliiez par 3 les levées de fonds de 600 millions d'euros à 1,8
milliard d'euros d'ici 2030, et que nous fassions émerger deux licornes
supplémentaires dans le secteur du sport.
Enfin, vous avez fait des efforts exceptionnels en matière d'excellence environnementale.
Nous devons viser la neutralité carbone de la filière sport d'ici 2030.
Voilà les quatre objectifs que je propose, que nous nous fixions collectivement
pour la filière sport. Quand on aime le sport, on aime se dépasser. Eh bien
dépassons les résultats économiques qui ont déjà été atteints. (…)
Enfin, un tout dernier mot : pourquoi le sport est aussi essentiel pour la
nation française ? Parce qu'il fait avancer la société. Regardez la question
des discriminations, qui reste si importante dans notre nation. Le sport efface
les discriminations. Regardez la question de l'égalité femmes-hommes. Voir le
sport féminin progresser de cette manière-là, prendre toute sa place, c'est une
façon de faire avancer la grande cause du quinquennat porté par le président de
la République, de l'égalité entre les femmes et les hommes. Et regardez le
handicap. S'il y a bien une chose qui force l'admiration, c’est l’handisport.
Et c'est le fait de voir des personnes qui ont été abîmées par la vie, qui ont
connu des accidents, parfois des accidents dramatiques, se redresser par et
pour le sport.
Alors, faisons du sport une grande cause nationale, faisons du sport un élément
de notre culture, un élément fondamental et pas accessoire. Et que la France
soit, au 21e siècle, la plus grande nation sportive. C'est mon vœu le plus
cher.
> [Intervention sur le duo économie-écologie]
Je suis particulièrement heureux de vous retrouver ici à Buc, sur ce site de GE
HealthCare qui symbolise parfaitement cette écologie des résultats dont nous avons
tant besoin. Je voudrais d'abord féliciter la direction de GE HealthCare et
l'ensemble des salariés, qui me font l'amitié en plus d'être très présents,
pour les résultats industriels et climatiques que vous avez réussi à obtenir. Vous
êtes la preuve vivante que climat et croissance peuvent avancer ensemble et qu'on
peut à la fois lutter avec efficacité contre le réchauffement climatique et obtenir
davantage de contrats, développer sa production et relocaliser sa production
industrielle en France. Vous venez d'obtenir la relocalisation de la ligne de
production de scanner de Chine en France.
Je veux dire que comme ministre de l'Économie, je ne pensais pas un jour
prendre la parole et vous dire que nous relocalisons une activité industrielle
de Chine en France ; dans un pays qui, depuis 3 ou 4 décennies, n'a cessé de
délocaliser ses activités industrielles, a divisé par deux la part de sa
production industrielle dans la richesse nationale.
Réussir à inverser la tendance, à rouvrir des usines, à relocaliser et
maintenant faire revenir de la production de Chine en France, c'est un exploit,
c'est un exploit que vous devez à votre travail et je voudrais qu'on
applaudisse les salariés de GE HealthCare pour ce travail et cette efficacité
économique.
Vous avez pris ici nombre de décisions très concrètes. Ce n'est pas des choses lunaires.
C'est repeindre son toit en blanc pour qu'au lieu d'avoir 56 degrés l'été, on
puisse diminuer de 20 à 25 degrés la chaleur récupérée sur le toit qui ensuite
se diffuse dans tout le bâtiment. C'est bâtir des ombrières sur les parkings.
C'est travailler sur de la géothermie. C'est travailler sur la gestion
technique des bâtiments, les fameux GTB dont simplement 6 % des bâtiments
industriels aujourd'hui disposent. Mais c'est tout ce travail là qu'il faut
engager pour gagner en efficacité énergétique et, par la même occasion, gagner
en efficacité économique.
Nous parviendrons à relever le défi climatique à deux conditions : produire
plus et économiser davantage. Produire plus parce qu'en produisant plus près,
plus propre, nous gagnons la bataille du climat. Et économiser davantage, c'est
ce dont je suis venu vous parler aujourd'hui, parce que la sobriété
énergétique, je le rappelle, et l'efficacité énergétique sont le premier pilier
de notre stratégie énergétique telle qu'elle a été définie par le président de
la République à Belfort il y a deux ans.
Quel est notre objectif en matière de sobriété ? Je pense qu'il est toujours
bon, quand on fixe une politique, de dire voilà l'objectif qu'on veut
atteindre. Notre objectif, c'est de diminuer de près de moitié d'ici 2050 notre
consommation totale d'énergie en France par rapport à 2021. Je dis bien «
diminuer de près de moitié ». Nous consommons aujourd'hui environ 1 600
térawattheures d'énergie en France, tous usages confondus. Je parle de
l'industrie, des bâtiments, transport, du logement. Nous devons ramener ce
chiffre d'ici 2050 à environ 900 térawattheures. Autant vous dire que c'est un
sacré défi. Donc, c'est un défi à la hauteur de la France qui aime bien les
défis impossibles, les seuls qui nous intéressent vraiment. Ce combat est
fondamental. Car c'est celui qui garantit la conciliation entre croissance et
climat, c'est celui qui nous apporte la preuve que l'on peut à la fois augmenter
notre croissance et réduire les émissions de CO2. Produire plus, produire
mieux, créer des emplois, garantir la prospérité du peuple français et consommer
moins d'énergie et émettre moins de CO2. C'est ça l'objectif formidable qui est
devant nous.
Un objectif enthousiasmant qui peut nous rassembler dans une nation qui a tellement
tendance à se diviser sur des querelles subalternes et inutiles. Nous avons ici
un combat politique essentiel qui peut nous rassembler et je dirais même qui
peut nous enthousiasmer. Alors, comment est-ce qu'on peut atteindre cet objectif
de division par deux de la consommation d'énergie en France ? Eh bien, tout
simplement, en se rassemblant et en apportant des solutions à tout le monde., Le
climat ne doit pas être un problème, il doit être une solution. Le climat ne
doit pas être une source d'anxiété, comme il l’est trop souvent, pour les plus
jeunes d'entre nous. Il doit être un facteur de mobilisation générale pour
qu'on trouve les moyens de réduire les émissions de CO2 et de ne pas subir le
changement climatique, mais au contraire d'adapter nos activités aux exigences
du climat.
Pour les particuliers, cela passe d'abord par de l'information en bonne et due forme.
La campagne qui a été lancée par Agnès Pannier-Runacher « Je baisse, j'éteins,
je décale et je lève le pied » avait suscité des sarcasmes invraisemblables, comme
toujours en France, quand on arrive avec des idées, avec des solutions.
Mais moi, je constate que passer la vague des sarcasmes, du doute, du
scepticisme généralisé, les Français et je leur rends hommage, ont réduit leur
consommation. Le peuple français en matière climatique est un peuple
responsable. Et nous en avons apporté la preuve en réduisant d’environ 12 % la
consommation d'électricité et de gaz dans notre pays.
Nous étions confrontés à une crise énergétique sans précédent, nous avons su
faire face en faisant preuve de sens des responsabilités. Tous, citoyens,
ménages, familles, entreprises, industries, nous avons réduit notre
consommation d'énergie. Cette campagne a marché, cette campagne a été efficace.
Je rends hommage au travail d’Agnès Pannier-Runacher et de ses équipes et je
vous annonce qu'elle sera reconduite, avec Christophe Béchu et Roland Lescure,
à l'automne et insistera sur la nécessité, par exemple, de passer à des
thermostats pilotables qui coupent le chauffage lorsque vous êtes absents et
qui nous apportent une solution en termes de consommation d'énergie.
La sobriété, ce n'est pas une solution d'un hiver, c'est une habitude pour
passer le siècle. Et c'est pour cela qu'elle doit être impérativement
poursuivie. Pour les ménages, ça passe évidemment aussi par la rénovation des
bâtiments. Vous la connaissez toutes et tous, c'est ce qui permet d'éviter la
déperdition d'énergie. Alors on a dit, à la faveur des annonces que j'ai faites
comme ministre des Finances de réduction des dépenses publiques de 10 milliards
d'euros, regardez, ils ont abandonné la bataille pour le climat, ils ont taillé
dans la dépense climatique. C'est totalement faux. Enfin, tout de même,
reprenons les chiffres. Nous avons maintenu 3,5 milliards d'euros de crédits
sur MaPrimeRénov’ et la rénovation thermique et en 2024 le budget de l’ANAH est
en augmentation de 800 millions d'euros par rapport à 2023.
Un budget qui augmente, c'est une politique qui est maintenue. Nous maintenons la
politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre, nous maintenons
la politique de rénovation énergétique des bâtiments et nous l’augmentons de
800 millions d'euros d'une année sur l'autre. Croyez-moi, il y a beaucoup de
politiques publiques qui aimeraient qu'on en dise de même. Qu'on va augmenter
de 800 millions d'euros d'une année sur l'autre le budget. Alors, tous les
oiseaux de mauvais augure, tous les critiques faciles qui nous expliquent que
nous aurions renoncé à notre ambition climatique, ont faux sur toute la ligne.
Notre ambition est la même.
Les crédits continuent d'augmenter, mais je ne mettrai jamais la France dans le
mur financier. Il n'y a aucune austérité sur la politique climatique du
Gouvernement. Il y a une ambition, elle est maintenue et elle sera maintenue. Je
rappelle également que, toujours pour les ménages, pour inciter la sobriété énergétique,
émettre moins de CO2, nous avons maintenu des bonus sur les véhicules
électriques. Un grand pays voisin, dont les comptes publics sont en meilleur
état que les nôtres, a supprimé ces bonus sur les véhicules électriques.
Nous, nous les avons adaptés et maintenus.
Après les ménages, il faut aider des entreprises. Là encore, nous devons
apporter des solutions. Je pense aux contrats de performance énergétique pour
réaliser des travaux dont les entreprises ont besoin et en garantir
l'efficacité. Concrètement, comment est-ce que cela passe ? Le prestataire se
rémunère directement sur les économies d'énergie réalisées par l'entreprise, ce
qui permet d'assurer l'impact et la qualité des travaux.
Je souhaite, sur la proposition qui m'a été faite dans la table ronde, et qui
m'a paru particulièrement bonne, qu'on puisse traduire davantage les gains
d'efficacité énergétique liés aux contrats de performance énergétique
directement en certificats d’économies d’énergie (CEE) de façon à alléger
l'investissement nécessaire des entreprises et réduire leur besoin de
trésorerie.
Dans un moment où la trésorerie des entreprises souffre parfois, cette idée de traduction
des gains d'efficacité énergétique en CEE me paraîtrait bonne. Nous allons donc
l'étudier et la mettre en œuvre.
Autres solutions pour les entreprises : la récupération de chaleur fatale. Il
est essentiel d'accélérer sur ce sujet. La chaleur fatale, c'est quoi ? Ce
n'est pas l'histoire du destin des Grecs, la chaleur fatale, j’ai eu du mal à
comprendre ce que c'était. C'est la chaleur qui est générée par les procédés
industriels et qui très souvent est dilapidée, dispersée, perdue. Donc, il y a
quelque chose d'un peu surréaliste à se dire qu'on se donne tant de mal à
produire de l'énergie et si peu de mal à récupérer celles que nous produisons déjà.
Donc le bon sens qui est souvent de bon conseil, c'est de récupérer cette chaleur
émise par les procédés industriels.
Comme ministre des Finances, je n'aime pas jeter l'argent par les fenêtres,
comme ministre de l'Économie en charge de l'Énergie, je n'aime pas jeter non
plus l'énergie par les fenêtres. Nous devons donc accélérer les processus de
récupération de chaleur fatale qui représente, ce sont les dernières données
dont nous disposons, 100 TWh provenant des industries et des datacenters qui
sont produits chaque année. 100 TWh de perdus chaque année de chaleur fatale,
c'est l'équivalent d'un quart de la consommation électrique de tous nos
compatriotes. Il faut impérativement
accélérer là-dessus.
Je reprends une autre proposition qui a été faite et qui sera traduite en
décision. C'est donner de la visibilité sur 20 ans aux investissements qui sont
nécessaires pour la récupération et réutilisation de chaleur fatale, parce
qu'évidemment c'est très cher pour l’industrie d'aller récupérer cette
électricité ou cette énergie et ensuite de la rediffuser, par exemple, dans un
réseau de chaleur d'une ville. Il faut simplement avoir l'assurance que
l'investissement ne se fait pas pour 2 ans ou pour 3 ans, mais sur 20 ans ou
sur 25 ans.
Je propose donc de travailler sur un mécanisme de garantie, sur la récupération
de chaleur fatale pour l'ensemble des industries françaises.
Troisième acteur : les ménages, les entreprises et évidemment l'Etat, qui doit
être exemplaire en matière de sobriété énergétique. La sobriété, ça passe, là
aussi, pour l'État par la rénovation des bâtiments publics.
Depuis 2019, nous avons mis plus de 3,8 milliards d'euros sur la table pour
rénover les bâtiments de l'État. Cet investissement devrait permettre
d'économiser 800 GWh par an, soit la consommation domestique d'une ville de 200
000 habitants. Il m'a été proposé tout à l'heure d'utiliser le tiers financement
sur un bâtiment public. Nous utiliserons le tiers financement sur un bâtiment
public.
Les services de l'État auront également l'obligation d'acheter des voitures électriques
exemplaires du point de vue environnemental. Et quand il n'y aura pas d'autre
possibilité que d'acheter des voitures thermiques, les services de l'État ne pourront
plus acheter de voitures thermiques dont le poids dépasse 1,4 tonne. Pour une
raison qui est simple : moins de poids, cela signifie moins d'énergie, plus de
poids, cela signifie plus d'énergie. Réduire le poids des véhicules utilisés
par l'État, c'est garantir une économie d'énergie significative.
Alors tous ces dispositifs dont je vous ai parlé, MaPrimeRénov’, les
rénovations des bâtiments publics, le soutien aux véhicules électriques, mais
aussi le taux réduit de TVA, tous ces dispositifs ont un coût considérable. Je
le rappelle pour tous ceux qui critiquent les investissements de l'État et
disent que ce n'est jamais suffisant en matière de lutte contre le réchauffement
climatique.
Nous dépensons, Etat et collectivités, pour la seule rénovation énergétique
chaque année plus de 10 milliards d'euros. C'est des sommes considérables.
C'est très exactement l'équivalent de ce que j'ai demandé comme économie à
l'État il y a quelques semaines.
Nous sommes donc en droit et vous êtes en droit, puisque vous êtes tous contribuables
ici, de nous dire : mais ces 10 milliards d'euros, Ça a donné quoi ? C'est
quelle efficacité ? Je mesure à quel point nos compatriotes estiment que l'argent
public n'est pas suffisamment bien dépensé. Ils nous demandent des comptes et
ils ont raison. Nous devons rendre des comptes sur l'utilisation de l'argent
public et rendre des comptes sur l'efficacité énergétique de l'argent public
qui a été dépensé. Ces 10 milliards d'euros doivent se traduire par une baisse
réelle et significative des émissions de CO2 et de la consommation d’énergie.
Nous devons en avoir, vous devez en avoir pour votre argent.
L'efficacité énergétique et efficacité budgétaire ne sont pas contradictoires.
Ils doivent au contraire aller de pair et marcher main dans la main. Mon
ministère va donc s'assurer que chaque euro dépensé pour le climat a bien un
impact climatique maximal.
Mon ministère va mesurer le rapport entre chaque dépense et la réduction des émissions
de CO2 en matière de rénovation, de bonus automobile ou de décarbonation de
l'industrie. Le ministère de l'Economie et des Finances, dès l'été prochain,
publiera de manière totalement transparente les résultats de cette évaluation
pour que les euros des contribuables permettent réellement la réduction des
émissions de gaz à effet de serre.
Le service statistique du ministère de la Transition écologique de Christophe
Béchu est également en train d'évaluer les économies d'énergie liées à la
rénovation. Le résultat sera là encore publié cet été.
Vous voyez que nous nous lançons enfin, je dirais, dans la mesure de
l'efficacité de nos dispositifs climatiques. Sur la base des résultats, nous
évaluerons les dépenses qui sont efficaces et celles qui ne le sont pas pour
augmenter les unes et réduire les autres. Je le ferai en particulier pour les
certificats d'économie d'énergie qui sont sous mon autorité et représentent 4 à
6 milliards d'euros de dépenses chaque
année.
Des aides publiques efficaces dont l'impact est mesuré, dont les résultats sont
publiés de manière transparente pour vous toutes et pour vous tous, pour tous
nos compatriotes. C'est la garantie d'une transition réussie dans le temps pour
les Français, et c'est la garantie aussi d'une transition climatique acceptable
par nos compatriotes.
Acceptable, cela veut dire aussi qu'il faut traiter avec encore plus de
sévérité un dernier sujet qui a légitimement beaucoup occupé les médias depuis
plusieurs mois : la fraude. Nous avons connu une arnaque aux quotas carbone.
Une arnaque massive qui a enrichi massivement un certain nombre de personnes
qui ont été justement poursuivies et condamnées. Je ne laisserai passer aucune
arnaque à la rénovation énergétique.
Il y a déjà des fraudes, et elles concernent, on le sait, au moins plusieurs
centaines d'entreprises qui déclarent des travaux pour toucher les aides, donc
pour toucher votre argent que vous avez gagné à la sueur de votre front et qui
est l'argent des contribuables, mais ces entreprises n'ont jamais fait les
travaux. Cela me révolte, cela sera poursuivi avec encore plus de sévérité,
cela sera condamné.
Pas un euro de rénovation énergétique ne peut aller à des activités
frauduleuses. J'ai donc pris la décision d'augmenter les taux de contrôle de
20% en 2024 et de 30% en 2025.
J'ai également pris la décision de lancer immédiatement 100 000 contrôles de la
Direction générale de l'énergie et du climat au titre des CEE. La DGEC enverra
des courriers aux ménages pour s'assurer que les déclarations de professionnels
correspondent à des travaux réellement effectués dont les particuliers ont réellement
bénéficié, et qu'il ne s'agit pas de fausses déclarations avec des travaux qui
n'ont jamais été réalisés et qui ont pénalisé financièrement un certain nombre de
contribuables et un certain nombre de ménages. Je ne laisserai passer aucune
activité frauduleuse. J'ai également pris la décision de travailler à
l'unification et la coordination des contrôles entre la Direction générale de
l'énergie et du climat, la Direction générale de la consommation et de la répression
des fraudes et Tracfin.
Tous ces services doivent travailler ensemble pour poursuivre sans répit toutes
les activités frauduleuses en matière de rénovation des bâtiments. Mes services
doivent partager toutes les données dont ils disposent. Ils doivent pouvoir
accéder aux comptes bancaires frauduleux, ils doivent pouvoir s'appuyer sur les
renseignements dont dispose Tracfin. Je veux que cet accès soit libre entre les
différentes directions concernées pour lever tous les freins qui subsistent au repérage
des activités frauduleuses, à leur poursuite et à leur condamnation.
Je souhaite également qu'on intervienne très en amont pour stopper le versement
de toute aide qui n'a pas été justifiée le temps que le doute soit levé. Parce
qu'une fois que l'argent est parti, il est beaucoup plus difficile de le
récupérer. Je préfère
que le contrôle soit fait le plus en amont possible.
Enfin, je rappelle que dans le projet de loi pour la lutte contre la fraude
proposée par le ministre chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave, permettra
de donner un cadre légal à l'ensemble des dispositions dont je viens de vous
parler.
Voilà les messages que je voulais vous transmettre aujourd'hui. Nous avons tout
pour réussir. Et nous avons cette qualité particulière, qualité très française,
qui est une capacité d'imagination sans limite. La sobriété énergétique,
l'efficacité énergétique, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l'économie
d'énergie, c'est propre à la France.
Je me souviens, parce que je suis un très ancien responsable, d'une grande campagne
en pleine crise pétrolière, ici vous êtes beaucoup trop jeunes pour vous en
souvenir : “en France, on n'a pas de pétrole, mais on a des idées”. Eh bien en France,
demain, on aura de l'énergie décarbonée, mais on aura aussi toujours plus d'idées
pour réduire la consommation d'énergie et faire preuve de sobriété et d'efficacité.
Ici, chez GE HealthCare, j'ai eu la preuve vivante avec vous toutes et avec
vous tous que non seulement c'est possible, mais c'est déjà fait. Il faut juste
que votre exemple se diffuse partout sur le territoire français.
Nicole Belloubet,
ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse
> [Groupes de niveaux/de besoin] Nous voulons, c'est que cette réforme
se mette en place. Le Premier ministre m’a expliqué les données. Nous avons
besoin vraiment que toutes les équipes pédagogiques s'engagent ensemble pour
élever le niveau de nos élèves et pour prendre en charge chacun des besoins
spécifiques de nos élèves, non pas qu'elles ne le fassent pas. Bien sûr
qu'elles font cela, mais nous souhaitons donner les moyens vraiment pour que ça
se mette en place. Et ces moyens-là, c'est à la fois des groupes qui
correspondent aux besoins et au niveau des élèves et qui seront la dominante de
l'année scolaire en français et en math, en 6ᵉ et en 5ᵉ, mais aussi parce que
nous refusons le tri-social, parce que nous voulons qu'il y ait un brassage de
nos jeunes. Le retour au cours d'année en classe entière. Et il me semble que
cette conjugaison de mise en place des groupes adaptés aux besoins des élèves
et de retour en classe entière nous permet de répondre aux inquiétudes des
enseignants et des équipes pédagogiques. (…)
Je pense que ça va bien se passer parce que nous serons en accompagnement et en
soutien fort à ces équipes, les chefs d'établissement et les enseignants
évidemment. Les corps d'inspection seront à leurs côtés, qu'il s'agisse de
l'inspection générale ou des inspections territoriales. Nous allons donner des
journées banalisées de concertation. Nous allons mettre en place des plans de
formation. Je pense que cela va bien se passer. Ça supposera évidemment de ma
part une présence, un soutien, un accompagnement et je serai vraiment à leurs
côtés. (…)
Quand nous parlons à notre communauté éducative, le terme de groupe de besoin
correspond mieux à ces préoccupations, c'est la raison pour laquelle. Mais en
plein accord avec le Premier ministre. (…)
Ce qui nous importe, c'est vraiment que ça se mette en place et je suis
persuadée, parce que c'est aussi un des points qu'on a fait valoir auprès des
équipes de direction, que c'est vraiment dans l'autonomie de chaque
établissement sur le terrain que les choses s’examinent et se mettent en place.
C'est cela que nous croyons.
Marc Fesneau,
ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
> La Commission européenne vient de
publier des mesures de simplification très attendues que j’ai portées depuis
plusieurs semaines à Bruxelles au nom de la France. Elles concernent à la fois
la Politique agricole commune (PAC) et l’amélioration de la place des
agriculteurs dans la chaîne de valeur alimentaire. Nous veillerons à ce
qu'elles soient mises en œuvre rapidement, avec un calendrier et un plan
d'actions précis.
Sébastien Lecornu,
ministre des Armées
> Militarisation
croissante de l’espace, nouvelles applications duales des satellites : la
souveraineté française et européenne pour le spatial se construit dans l’Eure.
Sur leur site de Vernon, Maia Space développe le premier lanceur réutilisable européen qui
permettra des lancements en orbite basse, notamment pour des constellations de
satellites.
> Le gouvernement néerlandais a
informé le gouvernement français du choix de Naval Group, suite à la
compétition relative au renouvellement de la capacité sous-marine des Pays-Bas.
Ce choix permettra aux Pays-Bas de disposer de sous-marins de classe océanique
au plus haut standard mondial, renforçant ainsi les forces armées néerlandaises
ainsi que les capacités européennes au sein de l'OTAN. Ce projet mobilisera le
tissu industriel néerlandais. Un partenariat entre la France et les Pays-Bas
accompagnera sur le long terme ce projet majeur et contribuera au renforcement
de la coopération bilatérale en matière de défense.
Christophe Béchu,
ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
> L’écologie a besoin de
l’agriculture et l’agriculture de l’écologie. C’est le cœur de l’échange que
j’ai eu ce matin avec des agriculteurs, dans une exploitation à
Saint-Lambert-la-Potherie, dans l’agglomération d’Angers. Au menu des
discussions :
- Zones humides
- Entretien des fossés
- Poids des normes
- Financement de l’eau
- Entretien des haies
Les solutions pour inventer l’agriculture
de demain se décident ensemble. Entre écologie et agriculture, il ne doit y
avoir ni suspicion, ni doute. Ce qui compte, c’est le partenariat que l’on
construit ensemble. Et cette alliance, nous devons la construire sur les bases
du bon sens !
Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la
Fonction publiques
> La réforme de la fonction publique aura 3
objectifs : attirer les talents et les fidéliser, reconnaître davantage
l’engagement et le mérite, et protéger les agents publics.
> La
Commission de l'intelligence artificielle le confirme : l'IA est une formidable opportunité
pour l'efficacité des services publics. Et donc pour l'attractivité de ses
métiers. Dans la fonction publique, nous renforçons son expérimentation et nos
compétences dans le numérique.
Sylvie Retailleau,
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
> [Incident antisémite à Science Po Paris] En méprisant le fléau de
l’antisémitisme, Jean-Luc Mélenchon se discrédite. Ma méthode à moi, c’est
l’objectivation des faits, c’est tout le sens du signalement au procureur que
nous avons annoncé avec Gabriel Attal. Nous nous sommes rendus sur place. Il y
a eu un envahissement sauvage de l’amphithéâtre et une absence manifeste de
cadre permettant un débat serein. Les témoignages sont clairs :
l’étudiante de l’UEJF a été empêchée par deux étudiants d’accéder à la
conférence. Les signalements rapportant des propos antisémites sont
gravissimes. Ils sont transmis à la justice, nous sommes dans un État de droit.
(…)
Ma politique ce n’est pas « pas de vague », c’est « pas de
spectacle ». Je ne cherche pas à courir les plateaux pour faire le buzz et
créer de l’agitation autour de la petite phrase. En revanche, j’agis. Mon
ministère est engagé depuis plusieurs années dans la lutte contre l’antisémitisme
et les discriminations.
Dès les attaques terroristes du 7 octobre, j’ai écrit aux universités et
écoles pour accroître la prévention des actes antisémites, accompagner les
victimes, réparer, apporter les sanctions. On a renforcé les référents
antisémitisme et lutte contre les discriminations dans les établissements.
Concernant Sciences Po, le dossier de saisine du procureur a été constitué dans
un temps record.
> Permettre la diversité sociale est un objectif commun
du gouvernement et ne peut pas être vu comme un problème : c’est pour nous
une fierté. Bien sûr, il faut le faire avec des règles d’équité et qu’il y ait
de la transparence dans la sélection des étudiants. Sciences Po a fait la
démarche d’intégrer Parcoursup pour être soumise à des règles de recrutement
transparentes et équitables. Nous travaillons notamment à l’effacement de
l’impact du lycée d’origine pour davantage d’homogénéité dans les notes du lycée.
Quant aux dérives, nous n’acceptons pas que le visage de Sciences Po soit celui
que quelques-uns ont voulu lui donner cette semaine. La nouvelle gouvernance
devra particulièrement veiller à l’apaisement et à la poursuite du plan
d’action engagé pour faire respecter les principes de la République. Les
étudiants devront s’appuyer sur un cadre précis en respectant une charte qui
sera mise en place.
> L’université est le reflet de la société avec sa
richesse et parfois ses tensions. Je ne nie pas qu’il y ait des dérives d’une
minorité bruyante, mais qui ne représente en rien la majorité. La France est
relativement épargnée par ce que l’on peut observer dans d’autres pays et
notamment dans le monde anglo-saxon. L’université doit rester un sanctuaire à
la fois d’études et de débats.
Je travaille depuis 35 ans sur le terrain et je constate que nos
présidents d’établissements sont de plus en plus mobilisés contre
l’antisémitisme et les discriminations. Des sanctions disciplinaires sont
engagées. Des signalements au procureur sont émis à chaque fois que nécessaire.
Il faut toujours agir sur les problèmes qui se posent et être à l’affût de
toute entrave au débat pour inverser alors la pente avec fermeté.
> J’observe actuellement deux types de critiques. Il y a
ceux qui expliquent que l’université censure, que l’on ne peut plus rien y
dire. Et il y a ceux qui expliquent que l’on y tolère bien trop d’expressions.
Cette contradiction est très éclairante sur ce sujet. Lorsque les préfectures
identifient un risque de trouble à l’ordre public, les présidents
d’établissements peuvent demander l’annulation d’une conférence à ses
organisateurs. (…)
Ces cas de figure sont strictement encadrés par le droit. L’analyse des risques
de trouble à l’ordre public, ou des risques pour la sécurité des étudiants et
personnels, est effectuée avec la Préfecture. Aucune conférence ni débat ne
peuvent être refusés sur le principe, sinon effectivement ce serait de la
censure. L’université doit être un lieu où tout le monde doit avoir la
possibilité de s’exprimer. Il n’y a pas de sujets interdits du moment que l’on
respecte les principes de la République.
> Il n’y a pas de sujets tabous à l’université. Seule une
commission pédagogique dans l’établissement peut estimer qu’un cours n’a pas
assez de fondements scientifiques. La liberté académique est la règle dans tous
les pays démocratiques du monde. Il y a d’ailleurs des recours possibles auprès
de l’université ou du ministère afin que quiconque se sentant discriminé dans
sa liberté d’expression puisse porter plainte.
Attention, donc, à ne pas tout mélanger. Le recul de la nuance, du débat
raisonné, de la capacité à écouter l’autre sont pour moi autant d’atteintes à
notre vivre-ensemble. Il est clair que nous avons tous un rôle à jouer dans
cette intelligence collective.
> Miss France représente beaucoup
pour de nombreux Français. À l’occasion de la semaine des mathématiques, j’ai
échangé avec Ève Gilles, étudiante en 2e année de licence de mathématiques à l’Université
de Lille. Avec la pertinence de sa vision, les maths
et les sciences ont une formidable ambassadrice !
Prisca Thevenot,
ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée du Renouveau démocratique,
porte-parole du Gouvernement
> La France, marquée
par les attaques de Charlie Hebdo, connaît la valeur de la liberté
d'expression. Les dessins de Coco [Corinne Rey] sur Gaza cherchent à éveiller
les consciences, non à offenser. Aucun enjeu électoral ne saurait justifier de
faire de Coco une cible.
> [50
milliards d’économies estimés par la Cour des comptes]
C’est un principe de réalité. C’est du bon sens. Nous
sommes à 10 milliards et nous devons continuer à réduire notre déficit
budgétaire
> [Agression de la principale du
collège de Chenôve]
Ne soyons pas dupes, notre Ecole est menacée par celles et ceux qui s’en
prennent à nos valeurs. Je parlerais surtout des mouvements religieux extrêmes
> On savait que Mélenchon n’avait plus trop de repères républicains. On sait maintenant
qu’il n’a plus de limites dans l’indécence. On est face à un homme qui n’a plus
de mandat, plus de 30 ans de cumul de mandats et qu’est-ce qu’il nous a laissé
de ces 30 ans? Louis Boyard à l’Assemblée nationale
Aurore Bergé, chargée
de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les
Discriminations.
> [Intervention à l’ONU sur la
lutte contre les discriminations]
Je suis heureuse de prendre la parole,
ici, au nom de la France, de ces femmes et de ces hommes qui se battent au
quotidien pour la garantie de nos droits fondamentaux et universels.
Au lendemain d’un 8 mars historique pour
mon pays, je veux partager avec vous, dans cette enceinte unique qu’est la Commission
de la condition de la femme, un message d’espoir mais aussi un cri
d’indignation. Je veux vous parler du corps des femmes, ce corps qui fait
encore l’objet de toutes les dominations, de toutes les violences. Ce corps qui
doit être libre, libéré de tout asservissement.
Mon message d’espoir est simple : en
inscrivant l’avortement dans notre Constitution, la France est la première
Nation au monde, et pour l’instant la seule, à avoir consacré notre liberté la
plus fondamentale, celle de pouvoir disposer de nos corps.
Je veux rendre hommage, ici, à une femme
sans laquelle cette avancée n’aurait pas été possible. C’était une femme
politique et magistrate d’exception. Son nom est peut-être connu de certains
d’entre vous. C’était Simone Veil. Ministre de la santé, elle a dépénalisé
l’avortement en France en 1974. Elle a alors été la cible d’attaques violentes,
de menaces, mais elle n’a jamais faibli. Son plaidoyer n’était ni idéologique,
ni politique. A l’époque, en France, du fait d’un cadre légal inadapté à la
réalité de notre société, il y avait plus de 300 000 avortements clandestins
qui, chaque année, mutilaient les femmes françaises, les traumatisaient, les
humiliaient. Simone Veil a réussi à convaincre, par la puissance de ses mots,
une Assemblée pourtant majoritairement alors composée d’hommes.
Je lance alors ce message d’espoir. A
toutes celles qui se battent dans le monde pour que leurs droits soient
reconnus, nous leur disons : votre cause est juste, votre action est
vitale, votre engagement politique est essentiel.
A toutes celles qui, aujourd’hui, sont
entravées dans leurs efforts de réforme, dénigrées parce que ce sont des
femmes, je veux vous dire : tenez bon, nous sommes à vos côtés.
La diplomatie féministe que porte la
France à l’international, c’est d’abord un principe, celui de la sororité, et
une valeur : l’égalité, entre nous, femmes politiques de divers
continents.
Je veux inviter ici toutes les femmes
politiques engagées à rejoindre une grande Coalition politique des femmes
ministres de l’égalité, engagées pour la défense de nos libertés et droits les
plus fondamentaux.
Car face aux autoritarismes, face aux
régressions de nos droits, la mobilisation citoyenne et féministe est
nécessaire. C’est elle qui sera le principal facteur de ce changement.
Comme le disait la grande femme de
Lettres et prix Nobel de littérature, Svetlana Alexievitch, nous devons tous
adopter un regard féministe car c’est celui-ci qui vaincra sur les extrémismes
et sur le populisme.
Car sans les femmes, nos sociétés ne sont
rien. C’est ici que je veux lancer un grand cri d’indignation. Trop souvent
encore, les femmes restent les premières victimes d’injustice, de
discrimination et de violence.
Nous l’avons vu avec les attaques
terroristes du 7 octobre commises par le Hamas. Ces faits barbares d’un autre
âge, ces viols, ces mutilations, ont été établis clairement par tous, y compris
ici par les Nations unies.
Comment se fait-il qu’au 21e siècle le viol ait encore été utilisé comme
une tactique de guerre ou terroriste ? En Ukraine, au Soudan, au Yémen, en
Somalie, en République démocratique du Congo, en République centrafricaine ou
en Irak où les femmes yézidies ont été la cible d’exactions commises par Daech.
Comment accepter que les corps des femmes
soient encore vendus, utilisés comme des objets sexuels ? La réponse est
claire. Si le corps des femmes reste la cible de ces attaques systématiques et
délibérées, c’est parce que leurs bourreaux savent que lorsque vous détruisez
une femme, vous détruisez toute une communauté.
Alors face à l’ampleur de ces violences,
adaptons l’ampleur de la réponse. Dénonçons le silence, toujours complice, et
donc toujours coupable. Renforçons notre soutien aux droits sexuels et
reproductifs des femmes dans le monde, prévoyons des budgets genrés pour nos
actions multilatérales afin d’autonomiser davantage les femmes.
Et enfin, mobilisons-nous pour qu’en
2026, ce soit une femme qui occupe le poste de Secrétaire général des Nations
unies pour la première fois dans notre Histoire.
> [Intervention lors de réunion du conseil de sécurité de
l’ONU en format Arria sur l’agenda «Femmes, paix, sécurité»]
La France salue la tenue de ce débat à
votre initiative. La France
continue, plus que jamais, à promouvoir dans le cadre de sa diplomatie
féministe, la mise en œuvre de cet agenda « Femmes, Paix, Sécurité »,
et celle de la Convention pour l’élimination de la discrimination à l’égard des
femmes.
Nous appelons notamment à l’inscription
de l’agenda « Femmes, Paix, Sécurité » au cœur du Nouvel agenda pour
la paix du Sommet pour l’Avenir de 2024. En effet, alors que l’agenda
« Femmes, Paix, Sécurité » aura bientôt 25 ans, beaucoup de travail
reste à accomplir.
Durant les 25 dernières années, seuls 2%
des médiateurs et 8% des négociateurs étaient des femmes.
En 2024, sur de trop nombreux théâtres de
conflits, les violences sexuelles sont en recrudescence et les auteurs de ces
violences restent largement impunis.
Les attaques terroristes du 7 octobre
commises par le Hamas nous le rappellent.
Dans la guerre que mène la Russie contre
l’Ukraine, les forces russes commettent délibérément des violences sexuelles
contre les civils et les prisonniers, faisant du recours à ces violences une
méthode de guerre. Au Soudan, notamment au Darfour, de nombreuses femmes et
filles, contraintes de se déplacer, sont agressées, sont enlevées et sont
violées.
La liste pourrait malheureusement être facilement allongée. Tous ces exemples
nous incitent à faire de la lutte contre les violences sexuelles en temps de
guerre une priorité et nous incitent surtout à agir de manière concrète.
Premièrement, nous devons renforcer nos
capacités d’alerte et d’enquêtes impartiales et indépendantes sur les violences
sexuelles en temps de conflit. Face à la stigmatisation et au silence, il nous
faut redoubler d’efforts pour surveiller et recenser les cas.
Deuxièmement, nous devons renforcer nos
efforts pour lutter contre l’impunité des responsables de ces violences
sexuelles. Le Conseil de sécurité doit utiliser tous les outils à sa disposition
pour dissuader, punir en mettant plus souvent en place des sanctions.
Nous saluons à ce titre le travail de la
Cour pénale internationale contre les violences sexuelles.
Nous continuons à soutenir les travaux du
Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.
Nous considérons essentielle sa
recommandation générale no 30 qui recommande aux Etats parties de rendre compte
de la mise en œuvre des résolutions « Femmes, Paix et Sécurité ».
Dans ce contexte, nous incitons l’ensemble des Etats à adopter des plans
nationaux d’action de mise en œuvre de cet agenda.
Enfin, nous les appelons à rendre compte
des progrès réalisés à titre national au Comité pour l’élimination de la
discrimination à l’égard des femmes.
> Les aides à domicile, ces métiers essentiels au lien social,
à la fraternité, au bien vieillir. Et métier le plus féminisé de France ! Fière des avancées
que nous avons permises : carte professionnelle, prise en charge des frais
kilométriques, sortie de la dotation globale...
> En ce 16 mars 2024, je pense à
nos sœurs ukrainiennes qui commémorent le bombardement du théâtre de Marioupol
où s’étaient réfugiés femmes et enfants. Qui peut rester insensible à cette
image où figure le mot « Deti », enfants, devant les ruines du
théâtre calciné ? Appel à toutes les femmes politiques de ce continent :
dénonçons ensemble l’horreur, faisons barrage à l’oppression russe.
Olivia Grégoire, ministre
déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation
> Valorisation de nos productions, mobiliser
l’épargne européen pour les entreprises, favoriser l’innovation, l’Europe c’est
la solution.
> Mieux informer les
consommateurs sur l'origine des produits alimentaires transformés c'est lui
permettre de faire des choix. D'ici mai avec les industriels et les
distributeurs volontaires nous travaillerons à un cahier des charges et un logo
pour mettre en place l'Origine-Info.
80% des consommateurs regardent l’origine des produits. Ils veulent plus de
transparence et être mieux informés sur ce qu’ils achètent. C’est ce que nous
souhaitons mettre en place avec Origine-Info pour qu’en un coup d’œil le consommateur
puisse avoir toutes ces informations.
Beaucoup d’acteurs, industriels comme distributeurs, indiquent de manière
visible l’origine de leurs produits : sans tromper ni sans surjouer.
Thomas Cazenave, ministre
délégué chargé des Comptes publics
> Ne pas déclarer un
salarié c’est le priver de droits sociaux, c’est priver la sécurité sociale de
revenus et c’est faire preuve de concurrence déloyale. Les redressements ont
atteint 1,2milliard d’euros en 2023. C’est historique ! Félicitations aux agents
de l’Urssaf!
Dominique Faure, ministre
déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité
> La mission d’Eric
Woerth ne supprimera pas les départements. Son
objectif : plus de lisibilité dans l’exercice des compétences par les
collectivités. À chaque élection, il doit être clair de savoir quel est le rôle
de celui pour qui nous votons.
> Pourquoi créer un statut de
l’élu local ? Simple, basique : donner l’envie et les moyens à tous les
citoyens de s’engager dans le cadre des élections municipales de 2026.
> Sur un éventuel assouplissement
du non-cumul des mandats, il est important et sain d’avoir ouvert le débat. Je
souhaite qu’il se poursuive.
> La Russie ne doit pas gagner la
guerre face à l’Ukraine. C’est essentiel pour la sécurité des Français et des
Européens.
> La loi renforçant les sanctions
des agresseurs d’élus est définitivement adoptée. Merci à aux députés et aux
sénateurs qui l’ont votée à l’unanimité. S’en prendre à un élu, c’est s’en
prendre à la République.
Marie Guévenoux, ministre
déléguée chargée des Outre-mer
> Nous sommes tous
mobilisés vers le zéro Chlordécone ! En Martinique, je suis fière de signer une
charte d’engagement avec l’association des Maires pour accélérer :
- Les diagnostics des sols
- Les tests de chlordéconémie
- L’information des populations et des professionnels.
Fadila Khattabi, ministre
déléguée chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées
> Aujourd'hui, c'est la journée nationale des
aides à domicile. Un métier essentiel pour nos aînés et les personnes en perte
d'autonomie. En 2022, nous avons débloqué 240M€ pour améliorer leur
rémunération. Prochaine étape : réduire le coût de leurs déplacements au
quotidien !
Frédéric Valletoux, ministre
délégué chargé de la Santé et de la Prévention
> Nous annonçons une extension des règles de la
haute fonction publique d’Etat aux directeurs d’hôpitaux. Une juste
reconnaissance de leur rôle essentiel dans la transformation du système de santé et de l’incarnation du service public dans nos territoires.
> Aux
DG des Agences régionales de Santé, réunis ce matin au ministère de la Santé, je suis
revenu sur ma feuille de route et ai insisté sur la nécessité de gagner en
efficacité et lisibilité de l’action publique. Les attentes en santé sont fortes. Nous avons une
obligation de résultats.
> On a pendant longtemps
dévalorisé le rôle du médecin généraliste. C’est malheureux. C’est le médecin
généraliste qui a la vue 360 sur le patient. Il est nécessaire de remettre le
généraliste au cœur du système.
> 21 millions de passages aux
urgences chaque année : l’hôpital soigne, innove, forme. C’est l’excellence et
la difficulté au quotidien car c’est aussi très dur.
Agnès
Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture
> L’aliment de demain sera produit et transformé
en France, il sera sain, gourmand, durable et innovant. C’est notre défi pour
garantir notre souveraineté tout en maintenant un haut niveau d’exigence
environnementale.
> Le cycle de réunions «Solutions
et alternatives aux produits phytosanitaires interdits» est lancé. Des réunions
de travail régulières avec l'ensemble des acteurs dans l'objectif de répondre
aux difficultés rencontrées par les agriculteurs dans la protection des
cultures.
Pour trouver des solutions, il nous faut sortir des postures. Nous avons défini
une méthode de travail claire pour objectiver les enjeux pour chaque molécule
et usage.
> En matière d'écologie, les
solutions ne se trouvent pas dans les bureaux parisiens ou bruxellois, mais sur
le terrain. A Servon-sur-Vilaine, j'ai fait le point avec les agriculteurs
bretons sur l’ambition de baisse de l'usage des produits phytosanitaires que
nous portons.
Cette politique produit des résultats : ces dernières années les agriculteurs
ont baissé de 96% l'utilisation des produits classés comme les plus dangereux.
Et pour aller encore plus loin ils demandent que nous les aidions à mettre au
point des solutions alternatives.
Je fonderai mon action sur la science et les résultats avec un objectif : que
l’on permette aux agriculteurs de se concentrer sur leur métier de nourrir la
Nation et de prendre soin de leurs terres.
Franck Riester, ministre
délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité, de la Francophonie et
des Français de l'étranger
> L’agriculture est une puissance exportatrice
qui a besoin d’échanges internationaux. Nos agriculteurs doivent être
accompagnés et protégés par des accords justes :
- Le CETA a permis d’augmenter de 33% les
exportations françaises vers le Canada.
- L'accord avec le Mercosur ne correspond pas à
nos standards, et nous nous y opposons sans ambiguïté.
Jean-Noël Barrot, ministre
délégué chargé de l’Europe
> L'élection présidentielle en Russie est une
farce.
> Vladimir Poutine est désormais
dans une logique qui le conduit à étendre son empire. (…) On a une opposition
qui compose, se compromet avec la Russie de Vladimir Poutine, et qui refuse de
voir que se joue en Ukraine notre liberté et notre existence.
> Chaque
voix comptera le 9 juin prochain. Il y aura un choix entre deux options :
maîtriser notre avenir ou organiser un Frexit en pièces détachées. Avec Valérie
Hayer et Renew Europe, l’Europe a changé ces 5 dernières années. Nous
continuerons !
> Les Français subissent dans leur quotidien la folie
agressive de Poutine. Qui a fait flamber les prix du gaz ? Qui inonde les
marchés de céréales à prix cassés pour fragiliser nos agriculteurs? Qui lance
des cyberattaques paralysant nos hôpitaux ?
> Je condamne l'hypocrisie coupable de ceux qui
reprochaient à Emmanuel Macron d’épuiser toutes les voies du dialogue et de la
diplomatie et critiquent aujourd’hui sa fermeté face à l’impérialisme de
Poutine. En face, le propos du Président de la République est clair.
> L'amitié entre la France et l'Allemagne repose avant
toute chose sur des liens cultivés patiemment de part et d'autre du Rhin, à
commencer par ceux qui unissent les parlementaires français avec les
parlementaires allemands depuis bientôt cinq ans au sein de l'Assemblée
parlementaire franco-allemande, l'APFA - l'institution va fêter ses cinq
premières années d'existence la semaine prochaine, à l'occasion d'un colloque
accueilli à l'Assemblée nationale -, dont vous coprésidez le Bureau. Je
rappelle que c'est la seule assemblée binationale du monde, une enceinte où
parlementaires français et allemands abordent sans tabou des sujets sur
lesquels les convergences ne sont pas immédiates - je pense à la défense, à
l'énergie et à la surtransposition -, et je veux saluer parmi les représentants
des groupes nationaux, le travail de Sabine Thillaye, de Frédéric Petit, de
Vincent Thiébaut et de Constance Le Grip, et je pourrais saluer aussi celui de
nombre de leurs collègues.
Vous le savez, le Gouvernement n'est pas en reste : le Premier ministre
consacrait son premier déplacement au chancelier Olaf Scholz ; la semaine
dernière, c'est Stéphane Séjourné, ministre de l'Europe et des affaires
étrangères, qui accueillait la ministre Annalena Baerbock au Quai d'Orsay ; je
recevais hier mon homologue Anna Lührmann au Quai d'Orsay ainsi qu'au lycée
franco-allemand de Buc. Et demain, le Conseil des ministres accueillera la
ministre de l'intérieur allemande pour un échange comme cela s'est déjà fait
par le passé, Conseil des ministres qui sera d'ailleurs l'occasion de présenter
certaines avancées très réelles parce que des liens qui unissent nos
parlementaires et les membres du Gouvernement naissent à la fois des accords
profonds sur le soutien qu'il appartient d'accorder à l'Ukraine et sur les
sanctions que nous avons prononcées ensemble contre la Russie, mais aussi des
réalisations concrètes, tel l'accord franco-allemand sur l'apprentissage
transfrontalier qui sera approuvé à cette occasion. Et puis la semaine
prochaine, le 20 mars, sera approuvé par votre assemblée, si elle en décide
ainsi, l'accord franco-allemand sur la compagnie de gendarmerie fluviale sur le
Rhin, encore une réalisation très concrète au service de la France et de l'Allemagne.
> Pour nous, Démocrates européens, la démocratie n’est
pas un slogan de campagne, c’est un cap, là où nous voulons emmener les peuples
européens.
Patrice Vergriete, ministre
délégué chargé des Transports
> [Transports pendant les JO de Paris] Il y a
une augmentation de 15% de l'offre de transports (...) L'offre est là.
> {Menaces de grèves pendant les
JO de Paris] Je veux vraiment faire confiance à
la direction et aux syndicats (...) Ils auront tous envie de donner une belle
image de la France.
> À ceux qui critiquent la
loi SRU, je dis : « Faites attention, car aujourd'hui en France un
logement social sur deux est produit grâce à la loi SRU. » Je n'ai jamais
prétendu que cette loi était parfaite. D'ailleurs, même à Dunkerque, je demande
des dérogations quand on me demande de créer des PLAI [logements financés par
le Prêt locatif aidé d'intégration] dans des endroits où il n'y a pas de
transport collectif… Dans la mesure où certains élus refusent de mettre en
œuvre un projet politique local avec de la mixité, il faut une forme de
contrainte de l'État. La loi est un rappel à l'ordre pour que chaque élu fasse
sa part. Les maires oublient que les PLAI s'adressent aux petites retraites et
aux familles monoparentales…
Cela peut représenter 70 % des demandeurs de logements sociaux dans
certaines communes. Si les maires refusent d'en faire, ils ne répondent pas aux
besoins de leurs administrés. Si vous voulez sortir un ménage de la précarité,
la meilleure façon de le faire, c'est de diminuer le coût du logement. Le taux
d'effort des ménages du premier décile (10 % des Français les plus
pauvres) dans le logement social s'élève à 29 %. Il grimpe à 51 %
dans le privé. Ce qu'a dit le Premier ministre n'est pas rédhibitoire… Il est
possible d'aménager les choses de manière intelligente.
Guillaume Kasbarian, ministre
délégué chargé du Logement
> Pour que les Français puissent rénover plus
facilement leur logement, nous avons simplifié l’accès à MaPrimeRénov’.
- Plus d’accompagnateurs Rénov sur le terrain.
- Prise en charge des gestes simples et efficaces.
- Simplification de la labellisation RGE pour les artisans.
> De l’offre, de l’offre et
encore de l’offre. De la simplification et des mesures concrètes au service des
Français. Voilà la feuille de route du Gouvernement en matière de logement !
> Ma feuille de route est claire
: de l’offre, de l’offre, de l’offre. Nous devons redonner confiance dans
l’investissement locatif pour encourager les propriétaires à mettre leur
logement en location. Un propriétaire rassuré c’est un logement en plus pour
les Français.
Marina Ferrari, secrétaire
d’Etat chargée du Numérique
> DSA, DMA, IAact : c'est grâce à l'Europe que
nous avons pu mettre en oeuvre une régulation coordonnée et efficace de notre
espace numérique.
> C'est
en Européens que nous pouvons peser sur les géants du Numérique : j'ai
réaffirmé le soutien de la France à Margrethe Vestager, 8 jours après l'entrée en
vigueur du DMA. La question de son élargissement à l'IA se pose, à l'heure de
son déploiement dans l'économie numérique.
> Sûre, éthique, responsable :
voilà l'intelligence artificielle à l'européenne que l'IA Act nous permettra de bâtir, tout en confortant notre
attractivité et notre compétitivité. L'Europe qui innove et qui protège.
Sabrina Agresti-Roublache,
secrétaire d’Etat chargée de la Ville, de la citoyenneté et de l’Intégration
> L’intégration des étrangers en France sera
réussie si elle est concertée au plus proche du territoire, entre tous les
acteurs. C’est tout le sens du document de préfiguration du Contrat Territorial
d’Accueil et d’Intégration (CTAI) que nous avons signé ce matin à Auch avec les
collectivités pour favoriser l’intégration des étrangers primo-arrivants en
situation régulière en matière d’accès aux soins, d’emploi ou encore de
logement.
Patricia Mirallès, secrétaire
d’Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire
> Nos professeurs sont les hussards de la
République et nos élèves les passeurs de mémoire.
> L’essence même de la mémoire,
c’est la transmission à notre jeunesse.
> Le gouvernement
continuera à protéger la
mémoire de la Shoah. Il n’est pas possible en France de tolérer ces actes
racistes et antisémites.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Pour la première fois nous abordons les élections européennes non
pas sur la défensive mais avec la certitude que plus personne ne peut s’avancer
devant les peuples européens sans reconnaître l’urgence et la nécessité d’une
Union européenne pour défendre le plus précieux de ce que nous sommes.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> Il y a dans votre famille politique un esprit
de capitulation et de soumission qui est coupable. Le RN dit qu'il faut avoir
un soutien indéfectible pour l'Ukraine et ne vote aucun des textes de soutien
au Parlement européen ou à l'Assemblée nationale.
Oui, c'est une guerre existentielle
parce que c'est au fond la sécurité et la prospérité des Européens qui est en
jeu.
Emmanuel Pellerin (député)
> Depuis la pandémie du covid19, les
professionnels de santé sont de plus en plus victimes de violences dans leur milieu
professionnel. Face à ce constat inadmissible, l’Assemblée adopte la proposition de loi visant à renforcer leur sécurité
:
- Aggravation des sanctions encourues en cas d’agression physique ou verbale
- Faciliter le dépôt de plainte pour les soignants victimes.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (présidente)
> L'Europe que je vous propose, elle sera fière.
Elle sera l'Europe libre, souveraine, indépendante. Bâtir ensemble, investir
ensemble, réussir ensemble. Et cette Europe, ce n’est pas seulement un projet.
J’ai commencé, nous avons commencé à la bâtir pour vous !
> «Nous continuerons à soutenir
l'Ukraine et son peuple et à ne jamais prendre l'initiative d’une escalade.
Cette détermination est farouche et implique aussi notre unité.» Aux côtés
d’Olaf Scholz et de Donald Tusk, le Président résolu pour notre sécurité et
celle de l’Ukraine.
> Nous avons protégé les Français
bien plus qu’ailleurs en Europe. Bien sûr qu’il faut rester dans le marché
européen de l’électricité !
> Je suis effarée quand j’entends
que certains veulent nous fixer des lignes rouges à nous-mêmes et pas à
Vladimir Poutine. Emmanuel Macron a créé le
consensus en Europe : il faut faire plus et il faut faire mieux dans notre
soutien à l’Ukraine.
> L’Europe est la bonne échelle
de nos politiques migratoires. Qu’ont donné les promesses du Brexit ou de
Giorgia Meloni ? Une explosion des flux migratoires. L’extrême-droite s’en sert
comme carburant électoral. Je préfère apporter des solutions concrètes.