Voici une sélection,
ce 12 mars 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias
ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Guerre de Poutine contre
l’Ukraine] Unité autour du soutien à l'Ukraine,
renforcement de l'Europe de la défense, réduction de nos dépendances
énergétiques, politique industrielle assumée. Deux ans après le Sommet de
Versailles, nous tenons notre agenda.
> [Journée nationale d’hommage
aux victimes du terrorisme – 11 mars] Je rends hommage à toutes les victimes du
terrorisme, à nos compatriotes qui sont tombés et leurs familles endeuillées. À
ceux qui se reconstruisent et à leurs proches qui les accompagnent. À leurs
côtés, toujours.
> [Projet de loi
sur la fin de vie] Accompagner la fin de vie. Je
m'y suis engagé : nous allons présenter une loi de fraternité qui concilie
l’autonomie de l’individu et la solidarité de la Nation. Nous voulons ouvrir la
possibilité de demander une aide à mourir dans des conditions strictes : -
Être majeur. - Être capable d’un discernement plein et entier. Sont exclus de
cette aide les patients atteints de maladies psychiatriques ou de maladies
neurodégénératives qui altèrent le discernement, comme Alzheimer. - Souffrir
d’une maladie incurable, avec un pronostic vital engagé à court ou moyen terme
et des souffrances réfractaires. Nous avons consulté les patients, les
familles, les équipes soignantes, la société, pour constater que la loi
Claeys-Leonetti, qui fixe le cadre légal actuel, avait conduit à beaucoup
d’avancées mais ne permettait pas de répondre à des situations humainement très
difficiles. On peut penser aux cas de patients atteints d’un cancer au stade
terminal qui, pour certains, sont obligés d’aller à l’étranger pour être
accompagnés. Il fallait aller plus loin, en faisant
preuve d’une exigence éthique. Pour préparer ce texte de loi, nous nous sommes
appuyés sur l’avis du Comité consultatif national d'éthique et sur les travaux
de la Convention citoyenne qui a mené un immense travail, empreint de respect
et de gravité, auquel je veux rendre hommage. Une réflexion transpartisane a
été engagée. Le projet de loi sera composé d’une première partie sur les soins
d’accompagnement, d’une deuxième sur le droit des patients et des aidants et
d’une troisième sur l’aide à mourir. Une stratégie décennale sur les soins
palliatifs et l'accompagnement de la douleur. La priorité : que dès le
diagnostic et le début du traitement, la douleur soit accompagnée avec
humanité. Nous consacrons actuellement 1,6 milliards d’euros aux soins
d’accompagnement. Nous allons investir 1 milliard de plus. Il nous faut
continuer de déployer des équipes mobiles qui aident les services hospitaliers
à mieux prendre en charge la douleur. Il s’agit aussi de doter d’une unité de
soins palliatifs les 21 départements qui en sont encore dépourvus. Il est
primordial d’améliorer la prise en charge de la douleur notamment des
nourrissons et des enfants. Nous le ferons aussi avec cette loi et cette
stratégie décennale. Nous allons aussi mettre en place un continuum avec la
médecine de ville et investir sur l'accompagnement à domicile appuyé par les
réseaux de soins. J’insiste sur l’importance des actions que nous allons
déployer sur les soins palliatifs avant même que la loi soit promulguée. Avec
ce texte et la stratégie décennale en préparation, nous allons remettre les
soins palliatifs au cœur de l’accompagnement. Ce sera une vraie révolution
d’humanité et de fraternité. Nous avancerons de la manière la plus transparente
possible. C'est un texte sur lequel il faut avoir l'humilité de cheminer, de
bouger, accepter que ses convictions puissent être bousculées.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Gabriel Attal Premier
ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> [Discours lors du débat à l’Assemblée nationale sur le soutien de la
France à l’Ukraine]
Il y a un peu plus de
2 ans, dans une offensive cynique, brutale et destructrice, la Russie a attaqué
l’Ukraine. Seule responsable du conflit, la Russie a attaqué froidement une
Nation libre et démocratique, qui ne la menaçait pas, qui ne l’attaquait pas –
et ce en violation de toutes les règles du droit international et de la Charte
des Nations Unies. Ce constat, ces faits – puisque ce sont des faits objectifs
– l’écrasante majorité d’entre nous les partage. Ce constat, ces faits, comme toutes les évolutions, nous les avons partagés
avec le Parlement et avec les forces politiques, régulièrement, dans la plus
grande transparence possible depuis le début du conflit.
Par deux fois, des débats sur le
fondement de l’article 50-1 de la Constitution se sont tenus dans cet
hémicycle. Deux comités de liaison se sont réunis depuis le début du deuxième
quinquennat du Président de la République. Et la semaine dernière encore, le
Président de la République a une nouvelle fois reçu les chefs de partis
politiques pour échanger sur la situation et sur nos positions. Aujourd’hui,
conformément à l’engagement du Président de la République, notre débat illustre
cette volonté de transparence et d’association de la représentation nationale. Une
transparence que nous vous devons, car c’est un impératif démocratique. Une
transparence qui passe par l’affirmation claire des positions de l’exécutif. Je
vais m’y employer avec mes ministres. Une transparence qui passe par le vote.
Nous le devons à tous nos concitoyens français, qui doivent savoir, sans
ambiguïté possible, la position de chacun sur le soutien à l’Ukraine et la
condamnation de la Russie.
Mesdames et Messieurs les députés, si la Russie a lancé une offensive massive et
coordonnée sur l’Ukraine, le 24 février 2022, je crois qu’il est utile, pour la
comprendre, de revenir aux origines du conflit. Certains, en Russie,
nostalgiques de l’Empire ou de l’hégémonie soviétique sur l’Europe de l’Est,
n’ont jamais accepté l’éclatement de l’URSS et l’indépendance de l’Ukraine. Menés
par Vladimir Poutine, ces impérialistes ne supportent pas que d’anciennes
républiques soviétiques, et l’Ukraine en particulier, puissent prendre leur
destin en main. Puissent choisir souverainement leurs alliances. Puissent faire
le choix de la démocratie.
Il y a 10 ans, en février 2014, un vent
de liberté part de la place Maïdan, souffle sur l’Ukraine et elle tourne son
regard vers l’Europe. Il ne s’agissait pas alors pour l’Ukraine de se
rapprocher de l’OTAN mais de signer un accord d’association avec l’Union
européenne. La Russie ne l’accepte pas et dès le 28 février 2014, des troupes
russes entrent en Crimée, l’occupent et l’annexent en violation de toutes les
règles internationales. Certains, y compris dans cet hémicycle, avaient alors
nié cette annexion et accepté la parodie de référendum organisée par le
Kremlin. Huit ans plus tard, le 24 février 2022, malgré les efforts sans
précédent déployés par le Président de la République pour éviter la guerre, le
Kremlin lance son autoproclamée « opération spéciale » contre l’Ukraine.
Moscou misait sur une guerre éclair et
pensait faire tomber Kiev en quelques jours. Il n’en a rien été. La résistance
du peuple ukrainien a été et reste exceptionnelle. La détermination des armées
ukrainiennes impressionne. Ils n’ont pas cédé. Ils se sont battus et se battent
pour chaque village, pour chaque maison, pour chaque mètre de leur territoire. Ils
ont refusé de céder à la loi du plus fort. Refusé de plier face à la brutalité
et au cynisme.
Avec vous, avec vous tous, je l’espère :
je veux leur rendre hommage. Avec vous, je veux rendre hommage au peuple
ukrainien et à sa résistance exceptionnelle, depuis plus de 2 ans, contre
l’agresseur russe. Elle nous oblige. Face à la résistance ukrainienne, la Russie n’a reculé devant rien. Aucune
exaction. Aucune violence. Aucun crime. Depuis 2 ans, les civils ukrainiens
sont ciblés par des frappes russes. Encore ces dernières semaines, à Kiev ou à
Kharkiv, des drones et des bombardements russes ciblent délibérément des
quartiers résidentiels, tuent familles et enfants, sans états d’âme et sans
distinction. La liste des exemples est longue, glaçante. Et il y a 10 jours
encore, c’est à Odessa, qu’un drone russe a frappé un immeuble, faisant 12
morts et parmi eux 5 enfants.
Depuis le début du conflit, on estime que
10 000 civils sont morts sous les frappes de la Russie. Depuis 2 ans, la Russie
pratique une politique de la terre brûlée, qu’elle avait étrennée précédemment
en Syrie et en Tchétchénie. Des quartiers et des villes entières sont rasées :
Marioupol, Marinka entièrement rasée en mars 2023, et aujourd’hui Bakhmout ou
Avdviika.
Depuis 2 ans, les découvertes macabres se
sont multipliées. A Boutcha, à Izium, des massacres innommables se sont tenus.
La Russie a commis des crimes de guerre barbares et laissé derrière elle des
charniers monstrueux. Elle devra en répondre. Nous en prenons l’engagement.
Depuis 2 ans, les exactions insoutenables
se multiplient. Des exactions qui
visent les plus jeunes. Et l’on sait que plusieurs milliers d’enfants
ukrainiens ont été enlevés et conduits dans des camps militaires pour, je cite,
les « rééduquer ».
Je vous l’ai dit : en Ukraine, la Russie
a franchi toutes les limites. Pas une horreur ne l’arrête. Pas un massacre ne
la rebute.
Mesdames et Messieurs les députés, Vladimir
Poutine a attaqué l’Ukraine, mais c’est bien plus largement à toutes nos
valeurs qu’il a déclaré la guerre. Par cette attaque, il a voulu changer
l’ordre du monde pour imposer sa loi. Pour imposer la loi du plus fort, où
n’importe quelle puissance en quête d’affirmation pourrait soumettre une Nation
libre, soit par le chantage soit par les armes. Par cette attaque, le Kremlin a
voulu ébranler nos valeurs, montrer la faiblesse des démocraties. Ne nous y
trompons pas, c’est bien la liberté et le pluralisme qu’il remet en cause. C’est
bien nos modes de vie et nos valeurs qu’il agresse et qu’il veut faire tomber.
Pour nous, tourner le dos à l’Ukraine, ce
serait tourner le dos à nos valeurs. Ce serait trahir la confiance de nos
alliés et faire acte de faiblesse. Ce ne serait certainement pas la paix, mais
la porte ouverte à de nouveaux conflits, de nouvelles blessures et de nouvelles
guerres.
Alors, depuis la première seconde, au
côté du Président de la République, nous sommes extrêmement fermes : nous
sommes aux côtés de l’Ukraine. Nous l’aiderons autant qu’il le faudra.
En lançant cette offensive, Vladimir
Poutine pensait diviser l’Europe. Il avait tort. Dès les premières heures du conflit, notamment sous l’impulsion du
Président de la République, l’Europe a réagi. L’Europe a fait front et pris des
sanctions fortes en un temps record. Depuis, malgré nos différences, malgré le
chantage russe à l’énergie, à la sécurité alimentaire, malgré la désinformation
et les menaces, le Kremlin n’est pas parvenu à faire plier l’Union européenne.
Il n’est pas parvenu à diviser l’Europe. Le contraire est arrivé. A l’épreuve
de cette guerre, l’Europe s’est transformée. Elle s’est renforcée. Il a fait
comprendre à chacun que notre destin collectif pouvait vaciller d’un instant à
l’autre, que nous devions compter sur nous-mêmes et que nous ne pouvions pas
nous en remettre au bon vouloir d’autres puissances.
En 2 ans, sur la base de l’agenda de
Versailles, la souveraineté de l’Europe a fait des pas de géants. Souveraineté industrielle, avec un engagement
sans précédent de l’Union européenne à sortir de toutes ses vulnérabilités
stratégiques. Je pense aux semi-conducteurs, aux matières premières critiques. Souveraineté
énergétique avec la fin de la dépendance de certains pays d’Europe au gaz
russe. Souveraineté stratégique avec l’adoption d’une boussole commune qui
constitue le premier livre blanc de la défense européenne.
Le résultat est clair : nous sommes plus
unis qu’avant. Plus forts qu’avant. Plus indépendants qu’avant. L’Europe
puissance se construit, avance et protège la France et les Français. Vladimir
Poutine n’y croyait pas ; nous lui apportons la démonstration du contraire.
En lançant sa guerre, Vladimir Poutine
pensait aussi diviser l’OTAN. Une fois de plus, il avait tort. L’OTAN s’est
renforcée et des pays dont l’adhésion était impensable il y a deux ans encore,
la Suède et la Finlande, ont aujourd’hui rejoint l’Alliance.
Mesdames et Messieurs les députés, sous l’impulsion du Président de la République,
nous avons apporté un soutien massif, infaillible et déterminé à l’Ukraine.
Un soutien politique, d’abord. La France
est depuis les premiers jours aux avant-postes de la communauté internationale,
pour organiser et mobiliser le soutien à l’Ukraine. Elle se tient à l’écoute de
son allié et de ses demandes – et nous tentons d’y répondre au mieux. Ces
dernières semaines encore, c’est d’ailleurs à Paris et à l’initiative du
Président de la République que s’est tenue une conférence de soutien à
l’Ukraine, qui a réuni 27 Chefs d’Etat et de Gouvernements ou leurs
représentants.
Notre soutien est humanitaire, ensuite. Le
ministre de l’Europe et des Affaires étrangères aura l’occasion d’y revenir
plus en détail. Nous avons fourni plus de 210 tonnes de matériel et de
médicaments, mené plus de 50 opérations d’urgence, répondant aux priorités
fixées par Kiev : envois médicaux et évacuations sanitaires, appui à la
sécurité civile ukrainienne, envois de semences agricoles et de produits
alimentaires. Sous la coordination de la Cellule interministérielle de crise,
nous avons pu accueillir en France 100 000 réfugiés ukrainiens et scolariser
près de 18 000 enfants. Nous n’aurions pas pu réussir sans la mobilisation et
la solidarité des Français, dont la réaction a été à la hauteur de l’Histoire. Nous
n’aurions pas pu réussir, non plus, et je veux les remercier et leur rendre
hommage, sans l’engagement exceptionnel des collectivités locales, qui ont
multiplié les initiatives, collecté les dons et ont rendu possible l’accueil
des réfugiés ukrainiens.
Notre soutien, bien sûr, est également un
soutien militaire. Nous avons répondu présents. Les faits et les chiffres sont
là. Les faits et les chiffres le prouvent. Nous avons livré des équipements à l’Ukraine, en respectant toujours les
trois mêmes critères : livrer ce dont l’Ukraine a besoin, sans fragiliser nos
propres armées, et en faisant tout pour éviter l’escalade. Depuis le début du conflit, nous avons livré
pour plus de 2,6 milliards d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine. Toujours
avec la même perspective : répondre avant tout aux besoins opérationnels des
Ukrainiens sur le terrain, en proposant des équipements complets, en permettant
aux Ukrainiens de se former à leur emploi et en veillant à leur maintien en
condition opérationnelle.
J’ajoute que la France n’a qu’une parole
et ce que nous nous sommes engagés à livrer aux Ukrainiens, nous l’avons
effectivement livré. De plus, nous avons participé de manière particulièrement
active aux mécanismes européens mis en place pour fournir des équipements à
l’Ukraine. Nous sommes ainsi le
deuxième contributeur à la Facilité européenne pour la Paix, avec plus d’1,2
milliard d’euros engagés entre le début de la guerre et la fin de l’année 2023.
Au total, en 2022 et en 2023, de manière
bilatérale et à travers l’Europe, la France a donc apporté une aide militaire à
l’Ukraine à hauteur de 3,8 milliards d’euros.
Concrètement, dès les premières heures de
l’offensive, nous avons livré des matériels déterminants pour permettre à
l’Ukraine de se défendre et de résister : des missiles antichars, des missiles
antiaériens, des équipements de protection et de l’armement individuel. Nous
avons ensuite livré des équipements décisifs plus lourds et plus complexes pour
renforcer la défense aérienne ukrainienne, avec les systèmes de missiles
sol-air CROTALE. Nous avons aussi contribué à renforcer son artillerie avec des
canons CAESAR et des lance-roquettes unitaires. Nous
avons fourni, aussi, les armements nécessaires à l’Ukraine pour reprendre les
territoires perdus comme des VAB, des blindés légers. Comme les missiles SCALP,
déterminants pour des frappes dans la profondeur.
Nous allons poursuivre ces livraisons,
qui sont indispensables à l’Ukraine. Le Président de la République a demandé aux industriels d’accélérer leur
passage dans une économie de guerre et d’augmenter leurs capacités à produire. Dans
les prochains mois, nous livrerons à l’Ukraine 150 drones, 100 munitions
téléopérées, 6 canons CAESAR et 12 autres seront financés par la France. Nous
produirons jusqu’à 3000 obus par mois au profit de l’Ukraine. Nous allons
livrer près de 600 bombes A2SM, à raison d’une cinquantaine par mois, ainsi
qu’une quarantaine de missiles SCALP. Enfin, comme l’a confirmé le Président de
la République, lors de sa visite en République tchèque, la France participera
au financement de l’achat d’obus en masse proposé par nos alliés Tchèques.
Je veux enfin dire un mot de ceux qui
diffusent de fausses informations sur nos livraisons d’armes. Une vente de
porte-hélicoptères Mistral avait été annulée par le Président François Hollande
en 2015. Une décision d’ailleurs dénoncée à l’époque par l’extrême-droite. Mais
une décision confirmée par le Président de la République. Dire l’inverse, c’est
un mensonge éhonté. C’est de la désinformation. C’est une diversion grossière,
qui en dit long sur les intentions de ses auteurs.
Mesdames et Messieurs les députés, j’ai évoqué notre soutien politique, humanitaire
et militaire. Mais notre soutien s’est également incarné au niveau européen. Je
le disais, la réaction de l’Europe a été immédiate et puissante. Nous avons
d’abord agi pour sanctionner la Russie. Nous en sommes à 13 paquets de sanctions, tous adoptés à l’unanimité des
États, qui frappent l’économie russe au cœur et l’affaiblissent de manière
profonde et structurelle.
Nous avons dans le même temps décidé
d’actions fortes pour soutenir l’Ukraine. Une aide qui concerne tous les domaines : protection temporaire octroyée
aux réfugiés ukrainiens, aide économique, aide humanitaire, aide militaire. Ce
sont au total plus de 85 milliards d’euros d’aide que les 27 ont apportés à
l’Ukraine jusqu’à présent. Ce
soutien, je veux le dire, il se poursuit résolument. Le mois dernier, le
Conseil européen a décidé d’une nouvelle aide pour l’Ukraine à hauteur de 50
milliards d’euros. Une aide essentielle, qui permettra au pays de tenir pour
son fonctionnement quotidien, mais aussi de mener les investissements et les
réformes nécessaires pour son redressement.
Nous voulons également aller plus loin
dans le soutien militaire de l’Union à l’Ukraine. En acceptant de livrer des
armes, l’Europe a procédé à une véritable révolution copernicienne. Jamais,
nous n’aurions pu l’envisager, il y a quelques années. Et les ennemis de
l’Europe comptaient là-dessus, ils y voyaient une preuve de son impuissance. Les
choses ont changé et grâce à la Facilité européenne pour la paix, ce sont
d’ores et déjà pour 7,1 milliards d’euros d’armement qui ont été engagés pour
l’Ukraine. Nous voulons maintenant franchir une nouvelle étape, réformer cet
instrument pour en faire un véritable outil de production militaire européen.
C’est l’objet des négociations en cours qui doivent aboutir à l’occasion du
Conseil européen des 21 et 22 mars. Enfin, le soutien à l’Ukraine, c’est reconnaître qu’elle se bat tous les
jours pour nos valeurs et fait partie de la famille européenne.
Mesdames et Messieurs les députés, si nous avons tenu à ce que ce débat et ce vote
puissent se tenir, aujourd’hui, c’est parce que nous sommes à un moment de
bascule dans le conflit. Nous le savons, cette guerre s’inscrit dans la durée.
Une guerre de position se joue désormais et, pour la Russie, le temps est
désormais un allié. Elle compte sur la lassitude des alliés de l’Ukraine. Elle
compte sur des échéances électorales prochaines, aux Etats-Unis comme en
Europe. Elle compte sur
l’efficacité, au long-terme, de son travail de sape et de désinformation.
Dans le même temps, la Russie durcit sa
position. Elle la durcit sur son territoire national, en renforçant plus encore
la chape de plomb qui pèse sur la société russe. Alors que nous sommes à
quelques jours de l’élection présidentielle en Russie – si je peux parler
d’élection – je voudrais ici avoir une pensée pour Alexeï Navalny. Avec la mort tragique en prison de cet
opposant, qui porte la marque de la responsabilité du Kremlin, avec
l’interdiction de tout candidat des oppositions de participer à la prochaine
élection présidentielle, je crois que le message est clair, et qu’il s’impose à
tous: le régime russe est un régime autoritaire, déterminé à combattre nos
valeurs et nos intérêts.
Sur le terrain, en Ukraine, la Russie
durcit également sa position, multipliant les attaques et les exactions. Parce
que les forces russes ont repris la ville d’Avdiivka, à un coût exorbitant pour
elles, elles veulent faire croire qu’elles ont repris l’initiative. La Russie
durcit également sa position en devenant un acteur méthodique de la
déstabilisation du monde, en Syrie, dans le Caucase, en Asie centrale ou en
Afrique, notamment grâce à ses faux-nez et ses mercenaires. Nous ne l’avons que
trop vu au Sahel. Elle durcit
aussi ses attaques dans le champ de l’information, n’hésitant pas à propager
des fausses nouvelles, à tenter de diviser les peuples.
La France n’y fait pas exception. Elle
est une cible de choix pour la Russie, qui n’hésite pas à intervenir dans notre
pays pour tenter de semer la discorde. La Russie durcit sa position dans le
cyberespace, en multipliant les cyberattaques. Elle durcit sa position en se
lançant dans une militarisation de l’espace, pouvant mettre en danger nos
satellites, en dépit de toutes les règles et de toutes les conventions
internationales.
Nous sommes donc dans un moment décisif.
La Russie est une menace, non seulement pour l’Ukraine. Mais aussi directement
pour nous, pour l’Europe, pour la France, pour le peuple français. Face à une puissance impérialiste,
révisionniste, qui menace et qui ne croit qu’à la force, il n’y pas de
raccourci. Il n’y a que la détermination politique et la posture stratégique
qui comptent, pour la tenir en respect. Et la première ligne de défense, c’est
en Ukraine qu’elle se situe. Le reste, ce sont des mots. Les mots légers de
ceux qui ne veulent pas voir leurs responsabilités, et croient que les choses
rentreront dans l’ordre toutes seules, sans effort. Les mots coupables de ceux
qu’aveuglent des affinités anciennes avec une Russie agressive et
régressive.
Je le répète : la Russie ne peut, ni ne
doit gagner. Que voudrait dire,
concrètement, pour les Français, une victoire de la Russie? Je ne parle pas
seulement ici d’arguments moraux, de l’abandon d’une démocratie et de la
trahison de nos valeurs. Je parle de conséquences concrètes, qui pèseront sur
la vie des Français. Une victoire de la Russie, c’est la fin d’un ordre
international fondé sur le droit et un blanc-seing donné à toutes les
puissances animées d’instincts révisionnistes. Une victoire de la Russie, c’est
le signal qu’attendent les régimes autoritaires pour sonner la fin de
l’Histoire des démocraties libérales. Une victoire de la Russie, c’est le danger constant des appétits
insatiables, une sécurité européenne affaiblie, des cyberattaques qui se
multiplient jusqu’à pouvoir empêcher nos services publics de fonctionner. Une
victoire de la Russie, c’est le risque de nouveaux conflits, plus proches
encore, plus menaçants encore, et de la prolifération à quelques centaines de
kilomètres de nos frontières. Une victoire de la Russie, c’est la plus grande
vague migratoire de l’Histoire sur le continent européen. Des millions de
réfugiés ukrainiens et des pays voisins, qui craindraient pour leur sécurité et
se déplaceraient sur le continent européen. Une victoire de la Russie, c’est un danger direct pour notre sécurité
alimentaire. La Russie et l’Ukraine sont les deux plus grands producteurs de
céréales au monde. Si la Russie prenait le contrôle des céréales ukrainiennes,
elle serait libre de faire monter les prix comme bon lui semble en réponse à
nos sanctions, menaçant directement nos agriculteurs et le pouvoir d’achat des
Français. Une victoire de la Russie, c’est aussi le risque de la panne
énergétique généralisée. Nous avons réussi à tenir face au chantage gazier de
la Russie, mais si elle se trouvait en position de force après l’avoir emporté
sur l’Ukraine, elle serait en mesure de déstabiliser davantage encore le marché
avec à la clé des factures d’énergies et des prix à la pompe qui explosent plus
encore.
Je le dis clairement : la guerre a
évidemment un impact sur la vie quotidienne des Français, mais une victoire de
la Russie, ce serait un cataclysme pour le pouvoir d’achat des Français. Une
inflation alimentaire puissance 10. Une explosion des prix de l’énergie,
puissance 10. La liste est encore longue. Je pourrais continuer longtemps à
énumérer, un à un, les risques concrets, tangibles, directs d’une victoire de
la Russie pour la vie quotidienne des Français. Dans un monde où la Russie
gagnerait, les Français vivraient moins bien, avec des aliments plus chers, de
l’énergie plus coûteuse, une insécurité croissante.
A nouveau, évidemment, cette guerre a un
coût pour la vie quotidienne. Mais ce coût serait décuplé sans commune mesure
si la Russie l’emportait sur l’Ukraine. Le succès de l’Ukraine, c’est aussi l’intérêt des Français.
Alors, Mesdames et Messieurs les députés,
nous devons réagir. C’est pourquoi le Président de la République a appelé ces
dernières semaines à un sursaut, un sursaut collectif pour aider l’Ukraine et
pour éviter le scénario du pire. La Russie ne peut ni ne doit gagner la guerre.
Alors, dans un esprit de lucidité, en veillant à refuser toute escalade, nous
prenons nos responsabilités.
Mesdames et Messieurs les députés, c’est le sens de l’accord de sécurité conclu
entre le Président de la République et le Président Zelensky, à Paris, le 16
février dernier. Cet accord bilatéral, sur lequel nous vous demandons de vous
prononcer, ce sont des engagements mutuels entre la France et l’Ukraine. C’est
d’abord un engagement politique très fort de la France à renforcer
structurellement et sur le long-terme les capacités de l’Ukraine sur tous les
plans, militaire, économique et également pour la reconstruction du pays.
L’objectif est d’accroître la capacité de
l’Ukraine à résister, d’accroître sa capacité de résilience, et de décourager
tout acte d’agression dans l’avenir. Cet accord fait suite aux engagements pris
par les pays du G7 dans une déclaration adoptée le 12 juillet 2023, en marge du
Sommet de l’OTAN de Vilnius. Il s’inscrit donc dans une logique collective. En
plus des pays du G7, 25 pays ont adhéré à cette démarche. Avec la France, ce
sont déjà 7 pays qui ont conclu des accords similaires : l’Allemagne, le
Royaume-Uni, le Canada, l’Italie, les Pays-Bas et le Danemark. C’est donc bien
sur un élan de solidarité internationale, que nous vous demandons de vous
prononcer.
Quel est l’engagement des pays
signataires d’un accord de ce type ? En cas de nouvelle agression russe contre
l’Ukraine, il s’agit de lui fournir une assistance rapide notamment en matière
de sécurité, d’équipements militaires et d’assistance économique. En matière d’aide militaire, cet accord prévoit
pour l’année 2024 jusqu’à 3 milliards d’euros de soutien militaire additionnel.
C’est pratiquement une fois et demi ce que nous avons fourni en 2023 et près de
deux fois plus qu’en 2022.
Par votre vote, nous vous demandons
d’affirmer que la France est un partenaire militaire fiable de l’Ukraine. Un
partenaire capable de créer l’initiative – je pense notamment à la livraison de
chars légers. Un partenaire capable de livrer des capacités qui font la
différence sur le terrain – je pense notamment à nos canons Caesar ou aux
missiles longue portée SCALP. En contrepartie de ces engagements financiers
importants, l’Ukraine s’engage pour sa part à poursuivre sa trajectoire
ambitieuse de réformes. Cela implique la poursuite des efforts importants
initiés par les autorités ukrainiennes en matière de lutte anti-corruption, de
réforme judiciaire, de consolidation de l’Etat de droit, de décentralisation,
de modernisation de son secteur de la défense ou encore de transformation de
son agriculture vers les standards européens.
Cet accord est un acte fort. Il réaffirme
le soutien de la France à l’Ukraine dans la durée, et s’il n’est juridiquement
pas soumis à la ratification du Parlement, le Président de la République a
souhaité qu’il vous soit présenté, que vous puissiez en débattre et que vous
puissiez voter. Car derrière cet accord, ce n’est pas seulement l’avenir de
l’Ukraine, c’est aussi la défense de nos intérêts et de notre sécurité qui est
en jeu. Cet accord les défend. Cet accord les protège. Et j’appelle à l’esprit
de responsabilité de chacun au moment de le voter.
Mesdames et Messieurs les députés, au-delà de cet accord, qui fera l’objet de votre
vote, la France prend ses responsabilités, aussi, en mobilisant la communauté
internationale. Lors de la réunion qui s’est tenue à Paris le 26 février, avec
les chefs d’Etat, de Gouvernement des 27 États et leurs représentants, de
nouveaux engagements ont été pris. Collectivement, unis, nous avons décidé de
continuer à renforcer notre soutien à l’Ukraine. Collectivement, unis, nous avons choisi de renforcer nos efforts pour
fournir à l’armée ukrainienne les munitions dont elle a besoin. Collectivement,
unis, nous avons décidé de renforcer la défense anti-aérienne et les capacités
de frappes dans la profondeur des forces ukrainiennes. Une 9e coalition
internationale sera créée en ce sens.
Enfin, de nouveaux axes d’efforts ont été
identifiés et proposés, sur lesquels chacun pourra s’engager comme il le
souhaite et autant qu’il le souhaite. Il s’agit de renforcer la défense cyber
et les capacités de déminage ukrainiennes, d’être en mesure de coproduire de
l’armement en Ukraine, d’assurer la défense des pays directement menacés par
l’offensive russe comme la Moldavie, et d’être en capacité de soutenir
l’Ukraine pour qu’elle puisse continuer de sécuriser sa frontière avec la
Biélorussie.
Ces engagements ont porté leur fruit. Loin
des caricatures des partisans de la défaite permanente et du déclin, la France
a donné un élan nouveau au soutien à l’Ukraine. Lors de la conférence ministérielle de suivi organisée la semaine dernière
sous l’égide du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministre
des Armées des dizaines d’États partenaires ont accepté de se saisir de nos
réflexions, de s’engager et même de prendre la tête des travaux sur certains
chantiers. Grâce à la volonté du Président de la
République et à l’engagement de mon Gouvernement, la France est à l’initiative.
Elle est moteur.
Nos travaux ont poussé nos partenaires à
se poser les bonnes questions, à prendre la mesure de la menace et à avancer
ensemble. Nous avons posé toutes
les options sur la table, sans logique d’escalade, mais sans faux-semblants. Cela
a permis un électrochoc salutaire, a donné un coup d’accélérateur à la réaction
internationale. Nous avons assumé notre rôle. Les travaux sont lancés. Nous
proposons et nos partenaires sont libres de participer, d’avancer et de
contribuer.
Enfin, je veux le dire clairement ici :
dans un moment aussi grave, dans une situation aussi complexe, il n’y a pas de
place pour l’instrumentalisation. Le message du Président de la République a été très clair : nous
n’abandonnerons pas l’Ukraine et nous n’excluons, par principe, aucune option. Nous
nous inscrivons dans un cadre réfléchi, pour réaffirmer notre soutien à
l’Ukraine, mais sans faire la guerre à la Russie, et en refusant toute logique
d’escalade. Nous ne nous fixons pas de limites face à une Russie qui, elle,
n’en fixe aucune. Nous
continuerons, comme nous le faisons depuis le début du conflit, à faire évoluer
notre soutien, à l’adapter aux besoins des Ukrainiens.
En deux ans, beaucoup d’évolutions que
l’on croyait impensables ont eu lieu. La Suède et la Finlande qui rejoignent
l’OTAN : impensable, et pourtant c’est fait.L’Europe capable de prendre des
sanctions fortes en quelques heures, impensable, et pourtant, c’est fait. L’Europe
qui se mobilise, qui fournit des armes : impensable, et pourtant c’est fait.
Il y a une différence entre le soutien
militaire et la co-belligérance. Nous pratiquons cette différence, tous les
jours avec nos partenaires et alliés. Une dynamique est en train de se lancer sur les chantiers ouverts à Paris,
afin de faire plus, mieux et si besoin différemment pour soutenir l’Ukraine
dans la durée.
Mesdames et Messieurs les députés, ces propos sont fermes, je le sais. Mais je veux
ici rappeler qu’aucun pays plus que la France n’a œuvré au dialogue avec la
Russie, n’a œuvré pour ramener ses dirigeants à la raison. Que ce soit dans les
négociations du format dit « Normandie » avec l’Allemagne dès 2014, sous
l’égide du Président François Hollande et repris par le Président de la
République. Que ce soit par toutes les initiatives françaises de ces dernières
années lors des rencontres entre le Président de la République et le Président
Poutine : à Versailles, à Saint-Pétersbourg, à Osaka ou à Brégançon. Que ce soit dans l’organisation, à l’initiative
du Président de la République, de ce qui s’est avéré être la seule rencontre
entre les Présidents Zelensky et Poutine, en décembre 2019. C’était en France,
à l’Elysée. Que ce soit dans les mois, les semaines et les
jours qui ont précédé l’éclatement du conflit, où le Président de la République
a tout tenté, jusqu’à se rendre à Moscou, pour éviter la guerre.
A toutes les étapes, notre engagement
pour l’Ukraine a été constant en faveur de sa souveraineté et du respect de son
intégrité territoriale – sans volonté d’ostraciser la Russie. C’est la raison pour laquelle la position de la
France en faveur de la paix est inchangée. Notre objectif reste celui d’une
solution négociée, qui respecte les droits de l’Ukraine et nos intérêts de
sécurité. C’est la seule solution qui permette d’obtenir des garanties
crédibles de la part de la Russie pour s’assurer qu’elle ne retournera à
l’assaut ni de l’Ukraine ni d’un autre pays européen.
Mesdames et Messieurs les députés, dans quelques instants, vous voterez. Vous
voterez sur notre accord bilatéral de sécurité avec l’Ukraine. Vous voterez sur
notre soutien à l’Ukraine.
Vous voterez sur notre
capacité à défendre nos intérêts et nos valeurs. C’est bien cela l’objet de ce vote : l’accord bilatéral de sécurité entre
la France et l’Ukraine, comme 7 pays l’ont déjà fait. Et c’est bien sur cet
accord que vous êtes appelés à vous prononcer.
Au moment de ce vote, les Français nous
regardent. Des Français qui s’inquiètent de la situation. Des Français que la
Russie menace. Des Français qui tiennent à nos valeurs, à notre liberté, à
notre démocratie – et qui ont parfaitement compris quels dangers les guettaient
si la Russie l’emportait. Évidemment, l’Ukraine nous regarde. Elle attend la
confirmation et le signal de notre unité derrière elle. Nos partenaires nous
regardent aussi. Ils ont répondu à notre appel, sont prêts à s’engager
davantage pour l’Ukraine et attendent de nous de montrer l’exemple.
Et je le dis : la Russie aussi nous
regarde. Elle qui veut imposer la loi du plus fort.
Elle qui veut nous
diviser. Elle qui veut mettre à
bas nos principes et nos valeurs.
Alors, ce vote est important. Je respecte
évidemment, institutionnellement, de façon républicaine, le vote de chacune et
de chacun ici. C’est pour cela que nous soumettons cet accord au vote. Mais je
vais vous dire la conviction qui est la mienne, ma conviction : voter contre, c’est remettre en cause le travail
et les efforts accomplis par la France et ses alliés depuis deux ans. Voter
contre, c’est donner à Vladimir Poutine tous les arguments et un signal qu’il
espère et qu’il attend. Voter contre, c’est affirmer que les règles
internationales peuvent être bafouées sans conséquence ou réponse claire de
notre part. Voter contre, c’est
signifier à nos alliés que la France tourne le dos à ses engagements et à son
Histoire.
S’abstenir, c’est fuir. Fuir ses responsabilités devant l’Histoire. Trahir
ce qui nous est de plus cher depuis le 18 juin 1940 : l’esprit français de
résistance.
Alors, aujourd’hui, je vous appelle à
dire que nous soutenons l’Ukraine sans « mais » et avec détermination. Si
l’Ukraine perd, nous perdons nous aussi. Nous ne laisserons pas la Russie
gagner. La France ne peut s’effacer devant ses responsabilités.
Alors, je le dis ici, en tant que Premier
ministre de la France, au nom du Gouvernement de la France, à la tribune de
l’Assemblée nationale de la France. Je le dis du plus profond de mon cœur, qui résonne et qui bat pour la
valeur de liberté des peuples. Je le dis du plus profond de mes tripes qui se
nouent autour de l’intérêt des Français : Slava Ukraini !
> [Projet de loi
sur la fin de vie] La mort ne peut pas être un sujet tabou, silencieux. Malgré
des avancées considérables ces dernières années, certains de nos concitoyens se
trouvent parfois impuissants face à la maladie et la douleur.
Voilà pourquoi, conformément à son engagement de 2022, le président de la
République a annoncé une nouvelle étape dans le modèle français de la fin de
vie. Parce que la mort fait partie de la vie. Parce que chacun doit avoir le
droit de mourir dans la dignité.
Cette dignité passe d'abord par un meilleur accès aux soins d'accompagnement
partout sur notre territoire. Le texte le prévoira et nous présenterons dans
les prochaines semaines une stratégie décennale pour les soins palliatifs. Mais
parfois, ces soins ne suffisent plus. Parfois, malgré l’engagement et le
dévouement de nos soignants, la vie n’est plus vraiment la vie.
Le texte que nous proposons prévoit donc une aide à mourir, encadrée par des
conditions strictes, des critères précis et une décision revenant à l’équipe
médicale. Cette loi est attendue de longue date par nombre de nos concitoyens.
Elle constitue, je le crois profondément, un progrès pour notre pays.
Avec mon Gouvernement, je porterai ce texte qui pourra être examiné en séance
publique à l’Assemblée nationale à compter du 27 mai. À nos concitoyens qui
sont confrontés à cette situation, nous devons un débat apaisé, éclairé,
respectueux des positions de chacun, tout comme le débat public l'a été grâce
au Comité consultatif national d'éthique et à la Convention citoyenne.
> [Discours lors de la Journée
nationale d’hommage aux victimes du terrorisme – 11 mars] Une détonation.
Un coup. Des coups.
Des cris. Des hurlements. Des mouvements de foule. L’incertitude. La confusion.
Les sirènes des secours. Les instructions des forces de l’ordre. Les larmes. La
douleur. Le choc. Et puis le silence. Le silence qui semble entourer, envahir,
étouffer ces lieux où tout a basculé.
Ce silence, toutes les victimes d’attentats le ressentent. Tous leurs proches
le ressentent. Il arrive, invariable, pesant. Il arrive alors que la souffrance
est encore là, que la crainte est encore présente, que les souvenirs se mêlent,
reviennent, s’effacent, se mélangent et frappent la mémoire comme une nouvelle
blessure.
Ce silence, je ne peux pas m’y résoudre. Je ne peux pas l’accepter. Je ne veux
pas l’accepter. Et autour du Président de la République, avec mon Gouvernement,
je veux le dire à toutes celles et ceux qui ont été victimes d’un attentat, à
toutes celles et ceux qui ont perdu un proche, à toutes celles et ceux dont le
destin a été frappé à jamais par le terrorisme ; je veux leur dire : la
République se tiendra toujours à vos côtés.
Pour vous reconstruire, pour vous accompagner, la France sera toujours à vos
côtés. C’est notre devoir et notre honneur. Nous n’y manquerons pas. Nous n’y
manquerons jamais.
Mesdames et Messieurs, revenir à Arras, près de 6 mois après l’attentat
terroriste qui a emporté Dominique Bernard, grièvement blessé plusieurs de ses
collègues, et meurtri la France toute entière, c’est un symbole fort. Revenir à
Arras, pour saluer la mémoire de tous les morts, les souffrances de tous les
blessés, la douleur de toutes les familles, c’est un symbole puissant. Celui de
ce lien, qui rassemble toutes celles et ceux qui ont souffert du terrorisme,
partout sur notre territoire, depuis les terrasses, les salles de spectacles ou
de rédaction de Paris jusqu’au pont Bir Hakeim, depuis la Préfecture de police
jusqu’à un centre commercial de l’Aude, depuis le marché de Noël de Strasbourg
jusqu’à une église de Normandie, depuis la Promenade des Anglais, le parvis de
la gare Saint-Charles, jusqu’au centre-ville de Romans-sur-Isère, à une école
juive de Toulouse, un collège à Conflans-Sainte-Honorine, un commissariat de
Rambouillet, une cité scolaire dans cette ville d’Arras.
Jusqu’à tant d’autres endroits encore. Un terrorisme qui peut frapper sur notre
territoire, comme il peut prendre les vies de nos concitoyens à travers le
monde. Quelques jours avant le drame d’Arras, le 7 octobre, c’est en Israël que
l’attaque terroriste barbare du Hamas a emporté la vie de 42 de nos
concitoyens. Le propre du terrorisme, c’est qu’il peut frapper n’importe où.
Emporter n’importe qui. C’est qu’il peut cibler et viser ; tout comme il peut
chercher à anéantir, détruire et tuer indistinctement. Et de cette effroyable
incertitude, de cette injustice fondamentale naît un lien indéfectible entre
les victimes.
Une communauté de souffrances mais aussi d’espoir. Celui de se reconstruire.
Celui d’avancer. Celui de retrouver le goût de la vie, mais sans jamais rien
oublier.
Oublier. Comment cela serait-il possible quand on a connu l’horreur, quand on a
été tenu en joue par la haine, quand on a vu la mort en face. Oublier. Comment
pourrait-on seulement oublier, alors qu’au contraire, chacun doit savoir,
chacun doit connaître encore un jour, un mois, un an, des décennies plus tard,
comment des femmes et des hommes sont tombés parce qu’ils étaient libres. Comment
certains ont cru pouvoir faire céder notre société et ployer nos valeurs.
Comment la barbarie a tenté d’imposer son joug, sans jamais nous faire
renoncer. Oui, nous devons transmettre de génération en génération, la mémoire
de ces attentats. Alors, nous nous y engageons. Nous nous y engageons
pleinement. Sur décision du Président de la République, ce 11 mars, triste
anniversaire de l’attentat de la gare d’Attocha à Madrid, est devenu la journée
nationale d’hommage aux victimes du terrorisme. Ce 11 mars 2004, il y a 20 ans
jour pour jour, le terrorisme islamiste a frappé l’Europe massivement pour la
première fois. Cette date reste comme une cassure pour notre continent. Nous
avons compris que, nous aussi, nous étions des cibles. Nous l’avons compris
durement, si durement. Alors ce 11 mars, toute la France fait corps, partage la
mémoire et se souvient de toutes celles et ceux qui sont morts sous les coups
ou sous les balles. Elle s’incline devant tous ceux qui ont perdu la vie, ceux
qui souffrent dans leur chair et dans leur esprit, parce qu’ils étaient les
visages de la France et de notre art de vivre. Parce qu’ils vivaient
d’insouciance, de culture, de savoir. Parce qu’ils vivaient libres et
chérissaient cette liberté.
Toutes les victimes du
terrorisme sont des hérauts de la liberté. Et pour eux, nous ne devons jamais
oublier. Jamais renoncer. Nous faisons vivre la mémoire en garantissant aux
jeunes générations qu’elles connaissent le destin de ceux qui ont croisé la
haine et la barbarie sur leur chemin. C’est le sens du musée mémorial du
terrorisme, que le Président de la République s’est engagé à ériger. La
promesse sera tenue et le musée ouvrira ses portes en 2027.
Transmettre, faire savoir, c’est également notre volonté dans les écoles, pour
que la jeunesse sache ce que les victimes ont enduré, ce à quoi le fanatisme
peut conduire et pour continuer à enseigner la liberté. Ce combat, nous l’avons
en partage. Nous l’avons en commun. Il est le mien, comme Premier ministre,
comme ancien ministre de la Jeunesse puis de l’Éducation nationale – et je sais
que la concorde dans notre société se bâtit d’abord dans notre jeunesse. Ce
combat, il anime chacune et chacun d’entre vous – vous qui donnez, notamment
grâce à la mobilisation, corps et âme, pour partager le lourd fardeau et la
terrible histoire des victimes.
Ce combat, il animait notamment Samuel Sandler, père et grand-père de victimes
de l’attentat de l’école Ozar-Hatorah, qui nous a quittés cette année. Je veux
ici, avec vous, lui rendre hommage. Alors pour lui, pour ses enfants et
petits-enfants, comme pour toutes les victimes : nous dirons dans les écoles ce
qui s’est passé. Nous dirons la vérité, telle qu’elle est, sans crainte, sans
censure, sans atténuation. Nous nommerons l’innommable. Nous dénoncerons la
haine. Mais, surtout, nous apprendrons, nous transmettrons l’amour de la
liberté, la soif d’égalité et le besoin de fraternité.
Je le crois fermement : la victoire de l’école sonnera le glas de
l’obscurantisme. De tous les obscurantismes. De l’obscurantisme islamiste, qui
veut mettre à bas notre école, pour ses valeurs. Nous luttons, et nous
vaincrons. Ici, à Arras, comme quelques années plus tôt à
Conflans-Sainte-Honorine contre Samuel Paty, c’est à l’école que le terrorisme
s’en est pris. Ce choix n’a rien d’un hasard. L’école, c’est ce qui élève. C’est
ce qui donne les clés de la connaissance et du savoir. C’est là que le respect
s’inculque et que la liberté se comprend. C’est à l’école que l’on découvre
l’évasion, l’ouverture au détour d’une ligne d’un roman, d’un vers d’un poème,
d’une réplique de théâtre. C’est là que l’on apprend à connaître notre passé et
à en tirer les leçons pour l’avenir, en parcourant une à une les périodes de
notre histoire. C’est là que la logique et les raisonnements se forgent, avec
le maniement des chiffres. C’est là que l’on remet en cause ses idées reçues au
contact des auteurs et des textes de notre philosophie.
Les terroristes détestent l’école, c’est normal : l’école est la meilleure arme
pour les combattre. L’école est notre plus grande force pour bâtir un avenir de
concorde, de civisme, de paix et de respect. C’est tout ce qu’incarnait
Dominique Bernard, mort parce qu’il était professeur, tombé parce qu’il voulait
protéger son école, protéger les élèves, et à travers eux tous les élèves de
France. C’est tout ce que représentent les femmes et les hommes du lycée
Gambetta, que j’ai eu l’honneur de croiser, de rencontrer, d’écouter. Des
femmes et des hommes dont le courage impressionne et dont la détermination nous
oblige.
Oui, cette détermination nous oblige. Et je veux le dire : cette journée
d’hommage, c’est avant tout, et ce doit avant tout être une journée de combat. Combat
pour notre éducation et contre l’endoctrinement de la jeunesse – je l’ai dit. Combat
pour nos valeurs républicaines, partout où elles sont contestées, partout où
elles sont en danger. C’est pourquoi nous nous sommes dotés, pour la première
fois, d’une stratégie contre le séparatisme. Une stratégie pour traquer la
haine de la République dans chaque école où elle est menacée, dans chaque
association où elle est vilipendée, dans chaque prêche où elle est contestée.
C’est une journée de combat, enfin, et bien sûr, pour notre sécurité, grâce à
l’engagement exceptionnel de nos forces de l’ordre et de nos services de
renseignement. Depuis 2017, grâce à eux, 43 attentats ont été déjoués. Alors,
sous l’autorité du Président de la République, nous prenons toutes les mesures
pour leur donner les moyens d’agir.
Le budget de nos services antiterroristes a été doublé par rapport à 2015. Nous
avons renforcé notre justice et nos capacités d’enquête, en créant le parquet
national antiterroriste. Nous avons multiplié les outils à notre disposition,
en permettant des visites aux domiciles de ceux que nous soupçonnons, des
mesures de contrôles individuels, la fermeture des mosquées radicalisées. Aujourd’hui,
comme chaque jour, notre vigilance est maximale, totale, absolue. Le terrorisme
peut frapper partout et n’importe quand – alors nous aussi, nous sommes
présents partout et tout le temps.
Nous sommes présents, plus encore, pour veiller à la sécurité de tous, à l’orée
des Jeux Olympiques et Paralympiques, où le monde entier se pressera à Paris. Mon
engagement, comme Premier ministre, c’est de tout faire, de tout donner pour
éviter l’irréparable. Avec le ministre de l’Intérieur, c’est un engagement du
quotidien. À chaque seconde, la France est aux aguets.
Mesdames et Messieurs, quand la terreur frappe, la France se lève toujours,
solidaire, unie, déterminée. Elle se lève, d’abord, les yeux embués. L’émotion
suit le choc. Elle est partagée par 68 millions de Français. Cela ne l’atténue
pas au contraire, cela la décuple encore. Une émotion qui résonne, à mesure que
les noms de femmes et d’hommes, tués, blessés, meurtris, sont révélés.
A mesure que les visages de femmes et d’hommes dont la vie regorgeait de
promesses sont dévoilées. A mesure qu’une question revient, comme un écho
entêtant : et si cela avait été quelqu’un que j’aime ? Et, si cela avait été
moi ? Si j’avais décidé d’aller à ce concert. Si j’avais décidé de prendre
cette rue, plutôt qu’une autre. Si je m’étais installé à cette terrasse plutôt
que dans le café d’en face. Se poser ces questions est un privilège. Car pour
beaucoup, pour les victimes, pour les survivants, la vie ne sera plus jamais
comme avant. L’attentat, l’attaque ne dure que quelques instants, mais le
terrorisme marque à jamais ses victimes.
Rien ne rendra jamais un être cher. Rien ne pourra totalement rendre la vie
d’avant. Alors, puisque la peine est éternelle, nous devons être au rendez-vous
à chaque moment, à chaque étape, aux côtés des victimes. Chaque jour, avec
elles, les associations accomplissent un travail extraordinaire. Elles les
aident, les conseillent et les écoutent. Elles sont une oreille attentive, un
appui précieux, une explication importante. Elles sont autant d’épaules sur
lesquelles s’appuyer, autant de soutiens dont on ne peut se passer. Je veux
leur rendre hommage. Je veux les remercier. Au nom du Gouvernement et, je le
crois profondément, au nom de l’ensemble des Français.
Alors, nous devons être à la hauteur de leur engagement. Depuis les attentats
de 2015, le Fonds de garantie des victimes a changé de dimension. En 9 ans,
plus de 7200 victimes ont été prises en charge, accompagnées, aidées. C’est
plus qu’au cours des 30 premières années d’existence du Fonds. Alors, il évolue
et se développe pour à garantir aux victimes, non seulement une indemnisation,
mais aussi une écoute, une aide, un accompagnement.
Être à vos côtés, c’est le sens du travail quotidien, sous l’autorité du Garde
des Sceaux, de la déléguée interministérielle à l’aide aux victimes. Chère
Alexandra Louis, je sais votre travail et votre engagement. En devenant Premier
ministre, j’ai demandé à ce que partout, toujours et tout le temps, on puisse
simplifier la vie des Français. Je le souhaite particulièrement pour vous, pour
les victimes du terrorisme. Vous avez affronté l’horreur, il n’est pas question
que vous ayez à affronter, ensuite, les lourdeurs ou les lenteurs. Pas question
que vous deviez vous lancer dans des démarches kafkaïennes, alors que votre
appel est si clair : l’aide, l’accompagnement, le soin.
Le ministre de la Justice a demandé que la délégation interministérielle
travaille à bâtir rapidement un point d’entrée unique pour toutes les
démarches, toutes les interrogations et toutes les demandes des victimes du
terrorisme. Nous leur devons et je souhaite que ce projet avance rapidement. Être
à vos côtés, c’est enfin veiller à ce que la Justice soit rendue. Les procès
sont des moments nécessaires et éprouvants, difficiles mais parfois
libérateurs. Ils obligent les victimes à se replonger dans le drame, à revivre
un peu de l’odieuse attaque. Il y a un peu moins de deux semaines, s’est ouvert
le procès de l’attentat du marché de Noël de Strasbourg. C’est un moment
délicat, important. Et, je sais tout l’engagement des associations aux côtés
des victimes pour les aider à le traverser.
Mesdames et Messieurs, s’il y a une dernière chose que montre cette journée,
c’est la force de nos valeurs. C’est la puissance de la République. C’est la
détermination de la France. Les terroristes nous attaquent, nous atteignent,
nous touchent : ils ne nous feront pas céder. Ils ne nous feront jamais céder. Ne
nous leur cèderons rien. Nous ne cèderons rien à leur fanatisme, quel qu’il
soit, car nous savons que l’unité le terrassera. Nous ne cèderons rien face à
leurs injonctions, car nous nous battrons toujours pour que le progrès
l’emporte. Nous ne cèderons rien face à leurs menaces, car rien ne nous
arrêtera pour défendre la République, pour protéger les Français. Nous ne
cèderons rien et nous n’avons pas peur, car, c’est bien eux, en réalité, que
notre liberté terrorise – tant et tant qu’ils veulent la briser. Eux, que notre
égalité effraie – tant et tant qu’ils veulent la remettre en cause. Eux, que
notre fraternité inquiète – tant et tant qu’ils veulent nous diviser. Ils n’y
parviendront pas. Ils n’y parviendront jamais. La France reste et restera le
pays des savoirs et de la transmission. Le pays de la culture et de
l’irrévérence. La patrie, pour toujours, de la liberté.
Il y a quelques années, le Président de la République avait évoqué notre « art
d’être Français ». Cet art d’être Français, c’est ce qui nous rassemble. Et
jamais rien ne pourra l’effacer. Vive la République ! Vive la France !
Gérald Darmanin,
ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
> [Statut de la Corse] Ce
soir, avec les représentants politiques corses, nous avons trouvé un large
accord institutionnel conforme aux exigences fixées par Emmanuel Macron. Cet accord sera prochainement
débattu par l’Assemblée de Corse avant de prendre le chemin des consultations
politiques nationales. Cet accord marque la fin du processus de Beauvau.
Catherine Vautrin,
ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
> [Projet de loi sur la fin de vie] Le socle du
modèle français de l’aide à mourir, c’est la demande du patient, que du
patient, rien que du patient.
> [Projet de loi sur la fin de
vie] Pour les malades les plus vulnérables, pour répondre aux souffrances des
patients, nous proposerons aux Français de légaliser l'aide à mourir, sous
conditions strictes. Ce sera une loi historique, que nous porterons au
Parlement avec humilité, écoute et détermination, aux côtés du Président de la
République et du Premier ministre.
> [Projet de loi sur la fin de
vie] Le modèle français de l’aide à mourir n'est ni l'euthanasie, ni le suicide
assisté. Cette possibilité, sous condition, sera évaluée collégialement, et
bien sûr, dans le respect de la seule volonté réitérée du patient dont le
pronostic vital est irréversible.
Ce modèle français de la fin de vie repose d’abord sur un plan décennal de
soins palliatifs et d’accompagnement. Je m'engage à créer une véritable filière
et à accélérer le développement des soins d'accompagnement que demandent nos
concitoyens.
> [Projet de loi sur la fin de vie] On a aujourd’hui dans
notre pays des situations dans lesquelles des citoyens connaissent le côté
incurable de leur maladie et surtout sont dans une situation de souffrance. Il
y a un moment où le patient a besoin de se dire que ses jours sont comptés, et
ils ont besoin d’avoir une possibilité de se dire qu’il y a quelque chose qui
peut répondre à cette situation dramatique. Beaucoup de femmes et d'hommes
(...) attendent depuis longtemps des avancées.
Nicole Belloubet,
ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse
> Je ne compte absolument pas renoncer au choc
des savoirs, qui s'appliquera dès la rentrée prochaine, dans tous nos
territoires. Je prendrai également en compte la spécificité de chaque
territoire, comme celui de la Seine-Saint-Denis, avec une attention sur tous
nos personnels.
>
[Journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme – 11 mars] Les victimes
du terrorisme dans notre pays sont les visages de notre République. Nous leur
rendons hommage aujourd'hui, avec Gabriel Attal, à Arras, où le professeur
Dominique Bernard a été assassiné le 13 octobre dernier. Pour eux, ne nous
céderons rien et resterons unis.
>
[Journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme – 11 mars] Cher
professeur, cher Dominique Bernard, nous n’oublions rien de vous. Ni vos idées,
ni votre silhouette, ni votre engagement, ni votre sacrifice. Vous nous
rappelez ici que les enseignants sont aussi les premiers défenseurs de nos
valeurs.
Marc Fesneau,
ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
> Le plan de reconquête de notre souveraineté
sur l’élevage, lancé lors du Salon de l’agriculture, est l’un des éléments majeurs de réponse aux difficultés
qui touchent toutes nos filières d’élevage. Nous continuerons à pérenniser la
souveraineté de la filière laitière en garantissant le juste prix de vente pour
les producteurs laitiers.
> Les producteurs d’endives, mais
aussi ceux de chicorées, sont confrontés à une possible impasse technique pour
le désherbage suite à l’interdiction européenne de la benfluraline. L’action de
la France a permis d’assurer des solutions pour la campagne 2024. Pour
sécuriser la campagne 2025, le ministère de l’Agriculture est pleinement mobilisé et soutiendra, dans le cadre du
PARSADA et en lien avec la filière et les producteurs, les programmes de
recherche d’alternatives pour que des herbicides adaptés soient disponibles.
Sébastien Lecornu,
ministre des Armées
> Cérémonie de levée du drapeau suédois au siège
de l’OTAN à Bruxelles. La Suède est un allié, un ami et un partenaire
stratégique de la France. Son adhésion à l’OTAN est une excellente nouvelle qui
participe à renforcer notre sécurité collective.
> Le saut technologique que
représente l’IA est celui qui révolutionnera la manière de faire la guerre.
Plus important encore : de l’éviter. En créant une agence ministérielle pour
l’IA de défense, nous faisons le choix de prendre notre destin en main, plutôt
que de le subir.
Sarah El Haïry, ministre
déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles
> [Plan contre la prostitution des mineurs] D’abord sur un constat. La
prostitution des mineurs est plurielle. Il en existe de plusieurs sortes, qui
ont chacune leurs spécificités. Pour les combattre, il convient donc de bien
les identifier afin de pouvoir s’y adapter.
Il y a d’abord ces enfants venus de l’étranger, particulièrement d’Europe de
l’Est, d’Afrique du Nord et de l’ouest et d’Asie, victimes de traites humaines
extrêmement bien organisées. Pour les pousser à se prostituer, les passeurs et
les trafiquants n’hésitent pas à menacer leurs familles sur place. Ce sont ces
réseaux que nous devons remonter grâce à l’action de l’Ofmin (Office mineurs),
qui lutte contre les violences faites aux enfants.
Ensuite, il y a cette prostitution qui se développe via le numérique. Par les
réseaux sociaux classiques, les sites de rencontre, mais surtout par des
plateformes comme OnlyFans et MYM, qui encouragent une hypersexualisation des
corps et qui dérivent souvent vers des relations tarifées. Il y a aussi tous
ceux qui sont issus de la protection de l’enfance, souvent très vulnérables, et
même des étudiants qui se prostituent, presque comme si c’était un
« job », pour financer leurs études !
Mais j’aimerais aussi parler d’un phénomène nouveau et grandissant, celui des
« loverboys ». De simples « petits copains » au départ qui,
par leur emprise mentale, voire physique, vont se transformer en proxénètes.
> [Plan contre la prostitution des mineurs] Je veux
briser le tabou de la prostitution des mineurs. Et ce, en articulation avec le
plan de lutte contre le système prostitutionnel et grâce à la poursuite du
premier plan national dédié, mis en place en 2021 sous le gouvernement
Jean Castex – je rappelle d’ailleurs que la loi du
21 avril 2021, visant à protéger les mineurs des crimes et délits
sexuels et de l’inceste, punit de sept ans d’emprisonnement et de
100 000 euros d’amende le fait pour un majeur de solliciter auprès
d’un mineur la diffusion ou la transmission d’images, vidéos ou représentations
du mineur à caractère pornographique.
Aujourd’hui, la prostitution touche surtout des jeunes
filles âgées de 15 à 17 ans, avec un point d’entrée de plus en plus jeune,
entre 14 et 15 ans pour la moitié d’entre elles, mais qui démarre parfois
dès l’âge de 12 ans ! Ma priorité est donc d’alerter et de
responsabiliser les parents qui sont souvent à mille lieues d’imaginer que
leurs enfants se prostituent.
En ce sens, multiplier des actions d’information comme la
campagne « Je gère », diffusée sur le web et à la télévision, qui
vise une sensibilisation aux dangers liés à la prostitution des mineurs, est
essentiel. Ensuite, je souhaite toucher au maximum le grand public en lançant
notamment de nouveaux appels à projets pour développer des maraudes numériques.
L’idée étant de développer la prise de contact en ligne avec les mineurs en
situation prostitutionnelle. Et bien sûr, déployer de nouvelles structures
spécialisées pour accueillir ces publics.
Enfin, il faut mettre en place une véritable chaîne de protection autour de nos
jeunes enfants où chacun doit jouer son rôle. Entre autres, grâce aux mallettes
numériques pédagogiques à destination des professionnels, qui contiennent toute
la documentation et les « outils » essentiels pour pouvoir repérer
les premiers signes de prostitution.
Nous nous appuierons plus généralement sur tous les travaux en cours au sein du
gouvernement sur les sujets numériques, du rapport de la commission
« écrans » lancée par le président de la République au projet de loi
visant à sécuriser et réguler l’espace numérique. Car c’est souvent derrière
les écrans des smartphones et des ordinateurs de nos enfants que tout démarre…
> [Plan contre la prostitution des mineurs] Il existe
déjà des commissions départementales de lutte contre la prostitution qui
réunissent de nombreux acteurs. Leurs compétences pourraient être étendues aux
mineurs. Nous avons aussi créé des comités départementaux pour la protection de
l’enfance qui réunissent les acteurs du secteur comme la police, la justice,
les associations, l’Éducation nationale… Dix sont en cours d’expérimentation,
et un premier bilan va être fait pour évaluer leur généralisation sur tout le
territoire avec les départements volontaires, notamment dans les outre-mer, où
la prostitution des mineurs est une réalité tout aussi préoccupante.
Nous avons énormément d’alertes qui remontent de là-bas, mais encore peu de
données chiffrées. Une grande étude va justement être prochainement lancée sur
ces territoires afin de mesurer l’ampleur du phénomène.
Marina Ferrari, secrétaire
d’Etat chargée du Numérique
> [Accord avec Orange pour relancer le déploiement de la fibre] Il va
permettre de réaccélérer le déploiement en zone Amii [Appel à Manifestation d'Intention
d'Investissement], avec deux engagements : raccorder 1 120 000
locaux d’ici fin 2025, dont 140 000 dans les 55 intercommunalités qui
étaient en retard par rapport au déploiement.
Aujourd’hui, nous adressons à Orange le message suivant : “Vous n’avez pas
honoré vos précédents engagements, cet accord vous imposera de les respecter”.
Nous le contrôlerons en deux phases avec des sanctions si les objectifs ne sont
pas atteints. Ce n’est pas seulement ma parole de ministre que j’engage, c’est
également ma parole d’élue locale : j’ai constaté ce qui s’est passé dans
mon département, notamment en zone Amii : ces dysfonctionnements ne sont
pas acceptables.
C’est aussi la parole de l’État, et du président de la République qui a pris
des engagements envers les Français que je veux défendre.
Je serai extrêmement vigilante et exigeante. La confiance ne se décrète pas,
elle se construit dans la durée et dans le respect de ses engagements.
L’Arcep aura tout son rôle à jouer pour contrôler le déploiement. Orange a déjà
été sanctionné l’an dernier à hauteur de 26 millions d’euros : nous
pourrons recommencer le cas échéant.
> L’engagement n’a pas changé et il sera tenu : 100 %
des Français qui demanderont la fibre auront la fibre. Le texte prévoit
notamment des engagements sur les raccordements à la demande : dès
l’instant où une personne demandera à être raccordée, l’opérateur aura 6 mois
maximum pour donner suite à sa demande. (…)
Il n’y a aucun renoncement de la part de l’État, et je sais que l’UFC pourra se
réjouir des mesures sociales qui accompagnent cet accord.
Il y a deux piliers dans les discussions qu’on a conduites avec Orange :
un volet réglementaire, qui fait l’objet de l’accord, et un volet politique
avec une composante sociale, notamment une tarification adaptée aux ménages les
plus modestes.
On a aussi introduit une notion qui, pour moi, est essentielle : les
Français qui, aujourd’hui, ne disposent que d’un abonnement téléphonique via le
réseau cuivre bénéficieront demain des mêmes tarifs lorsqu’ils accéderont à la
téléphonie via la fibre. C’est une avancée non négligeable qui n’avait pas été
intégrée dans les accords précédents.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> La diplomatie
parlementaire porte la voix
des peuples qui parlent aux peuples. Depuis mon élection à la présidence de l’Assemblée, je tiens à lui donner une
impulsion nouvelle. Je l’ai rappelé cet après-midi lors des Assises organisées par Stéphane
Séjourné: nous menons une
diplomatie parlementaire ambitieuse fondée sur les valeurs d’humanisme et de démocratie, le respect du droit
international et la francophonie.
>
[Journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme – 11 mars] Pour se souvenir. Pour ne
jamais baisser la garde, face au terrorisme, à la barbarie et à la haine. Mes
pensées vont à Dominique Bernard, à Samuel Paty, à toutes les victimes et à
leurs familles, qui luttent pour se reconstruire. Notre combat pour la République
et contre l’obscurantisme ne cessera pas. N’oublions jamais.
► Haut-commissariat
au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> [Elections européennes] D'habitude, les élections européennes, c'est
de la politique. C'est-à-dire des rapports de force, des discours, des
promesses, des critiques. Et c'est classique, on a vécu ça 100 fois. Ce n’est
pas du tout la situation aujourd'hui. Aujourd'hui, la situation, elle est, le
moins qu'on puisse dire historique, c'est-à-dire que l'essentiel de ce que nous
vivons et croyons a été mis en jeu, a été menacé et est menacé tous les
jours depuis 2 ans. Le 24 février 2022, quand la Russie de Poutine a attaqué
l'Ukraine, presque sans défense, quelque chose a basculé dans le monde.
> Ce qui se passe, c'est un basculement. C'est un
basculement analogue à ce qui s'est passé dans les années 30, au moment où on
montait, où on sentait monter d'un côté Hitler, et puis on a découvert après
Staline et que ces deux puissances, qui ont été alliées à un moment, ces deux
puissances avaient fait basculer le monde dans autre chose. (…)
Ce que nous avons vécu et que je caractérise simplement : ils ont fait
basculer le monde du côté de la force brutale, de la force contre le
droit.
> [Elections européennes] Il y aura des propositions, il
y aura un programme, mais ce qui compte c'est que nous arrivions à savoir et à
comprendre tous ensemble où nous en sommes. Aujourd’hui, qu'est-ce qui est en
jeu et quel est le risque ? Et ce que le président de la République a dit,
et il l'a dit avec force, c'est que ce qui se passe en Ukraine nous concerne.
Nous, Européens et citoyens du monde.
> [Elections européennes] Je ne crois pas que la solution
soit de faire du Rassemblement national, le seul sujet de la campagne
électorale. D'une certaine manière, c'est lui faire un cadeau. Alors il faut
naturellement le placer, placer ses représentants, face à leurs responsabilités.
Et Dieu sait que leurs responsabilités dans cette affaire ont été
considérables. Le nombre de fois où ils sont venus, pas seulement eux, mais les
amis de Mélenchon aussi, ceux de Zemmour, où ils sont venus sur votre plateau
dire : mais ce n’est pas vrai que Poutine va attaquer l'Ukraine, mais
qu'est-ce qu'il irait faire en Ukraine ? Si vous ressortez les
enregistrements de ces interviews, vous allez trouver ces phrases exactement.
Ceux qui prétendent qu'il y a un risque n'y connaissent rien. Et bien, ce n’est
pas comme ça que les choses se sont passées. Ils ont été de mauvais conseils
tous ensemble, tous les anti-européens, ils ont été de mauvais conseils tout le
temps.
> [Elections européennes] Le seul courant politique qui
ait été constamment, sans jamais varier d'un bout à l'autre, favorable à la
construction de l'Europe, c'est ce grand courant central et c'est nous qui
l'incarnons et qui en sommes la force principale. J'appartiens au parti, je
suis le président du parti qui était le parti de Robert Schuman. On n'a jamais
varié sur ce point. Le seul courant qui était compact et solidaire autour de
cette idée de construction d'une puissance européenne qui passe aussi par une
monnaie.
> «Comment pouvez-vous dire que vous êtes les seuls vrais
Européens?» L'expression est excessive, sans doute, mais le seul courant qui
n'ait jamais varié sur ce point, en disant, après le 20e siècle que nous avons
connu dans l'histoire telle qu'elle est en train de se bâtir… La seule option,
si nous voulons survivre et trouver de l'avenir, c'est de bâtir une Union
européenne solidaire dans laquelle nous serons ensemble pour faire face aux
crises du monde.
> [Elections européennes] Je pense que ça n'a rien à voir
avec une affaire intérieure. C'est une affaire de conscience des citoyens
européens et des citoyens français, sur l'immense défi que nous avons devant
nous aujourd'hui et qui est un défi de survie.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Alors commençons
par ça. Vous êtes en face d'un dictateur, d'un chef d'État qui ne recule devant
rien, qui gouverne à l'intérieur de son pays par l'assassinat. Qui, avec un
pays surarmé, se jette sur un pays qui était son voisin et chez qui personne ne
pouvait voir une menace de quelque ordre que ce soit… Le sentiment général est
qu'il allait s'écrouler en 15 jours. Le sentiment exprimé par tous les leaders.
Je me souviens de leaders importants qui disaient mais vous dites que l'Ukraine
va résister, ce n’est pas sérieux.
Les Ukrainiens ont résisté héroïquement. Ils ont résisté au prix de dizaines de
milliers de morts. Et qu'est-ce qu'ils défendent les Ukrainiens ? Ils
défendent le droit, c'est-à-dire notre liberté, et la liberté du monde ! (…)
Et moi je vous dis, chaque fois que vous êtes devant des cas comme ça : On a
très bien connu ça au moment de Munich.
> Très souvent les mots que j'entends, les postures que
je vois, ce sont les mêmes qu'au moment de Munich.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Emmanuel Macron a
dit : ne soyons pas lâche et il a raison, je ne veux pas utiliser des mots
qui seraient excessifs et qui donc amoindriraient le propos de gravité que je
veux tenir. Je sais que ce qui se joue, c'est la question de savoir si dans le
monde, à partir de 2024, nous allons être uniquement sous le règne de la force
brutale. Et ils sont nombreux, la force brutale : sous le règne de la
force brutale des Russes, sous le règne de la force brutale de la Chine,
lorsqu'elle menace Taïwan, sous le règne de la force brutale au Moyen-Orient. Lorsque
le Hamas a attaqué le 7 octobre, qu'est-ce qu'il cherchait à faire ? Il
cherchait à faire que la barbarie devienne une arme, il attaque pour créer
l'effroi, que la barbarie soit une arme et qu'à partir de cette barbarie, des
femmes violées, assassinées, éventrées, des enfants, des bébés... À partir de
cette barbarie, la réplique, les représailles embrasent tout le Moyen-Orient.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Laisser faire en
Ukraine, c'est laisser faire partout. Non, c'est pire que ça. Laisser faire en
Ukraine, c'est donner son aval au fait que la force brutale désormais va
l'emporter sur le droit partout.
> Pour moi, ce n’est pas grave d'être seul quand vous
défendez la vérité, la liberté ou le droit, ou des choses essentielles. Il
arrive qu'on soit seul, et puis après, les événements se déroulent et montrent
à tout le monde que vous aviez raison. Le général De Gaulle était seul en 40,
seul.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Emmanuel Macron a
dit quelque chose de tout à fait essentiel, il a dit : quand vous êtes en
face d'un risque comme celui-là, qui est un risque de voir le monde basculer
dans la violence, contre le droit, dans la force contre les libertés. Quand
vous êtes devant un risque comme ça, vous n'avez pas le droit de dire « je
suis contre, mais ». Parce que si vous dites « mais », j'ai dit
ça dans un discours l'autre jour, si vous dites « je soutiens l'Ukraine,
mais », qu'est-ce que Poutine entend ? Il n’entend pas « je
soutiens l'Ukraine », il entend « mais ». Il dit ceux-là, c'est
très clair, ils ne feront rien.
> Ceux qui disent aujourd'hui en France, il faut
privilégier la paix, ce n’est pas qu'ils se trompe, c'est qu’ils veulent nous
entraîner dans la servitude. Ou plus exactement, je ne veux pas être aussi
méchant, ils acceptent de nous entraîner dans la servitude. Ils acceptent que
nous refusions de regarder en face ce risque inouï que nous sommes en train de
vivre, que nous sommes en train de vivre partout. Il y a une chaîne comme ça,
de la force brutale. Qui fabrique les drones russes qui vont tuer les femmes,
les familles, les enfants en Ukraine, qui ? C'est l'Iran qui les fabrique !
Qui il y avait derrière l'attaque du Hamas ? C'est l'Iran qui était
derrière l'attaque du Hamas. Pourquoi ? Parce que la paix était en train
de se négocier entre l'Arabie Saoudite, le Maroc…
> Les Français ont raison de s'inquiéter sur l'évolution
du monde. Jamais depuis la guerre, jamais depuis 80 ans, on n'a eu autant de
risques accumulés dans les dans l'orage, dans les orages qui viennent, jamais.
Donc ils ont raison de se poser des questions avec gravité. C'est pourquoi
toutes les histoires politiciennes on s'en fiche !
> Il y a dans la vie politique française, plusieurs
partis politiques qui ont défendu Poutine jusqu'au bout et au-delà du bout. Et
est-ce que ceux-là sont les mieux qualifiés pour nous conduire ?
Non ! Très importante la question que vous avez posée à l'instant. L'Arc
républicain, cet adjectif républicain dissimule 2 choses, ou en tout cas
caractérise 2 choses. La première, c'est la République comme institution.
Est-ce que quand on est élu, on est égal avec les autres élus ? Pour moi,
la réponse est oui, sans aucun problème. Et donc moi je n'ai pas de problème à
faire que tous les courants politiques trouvent leur place dans le jeu démocratique
français. Deuxièmement, la République, ce ne sont pas seulement des
institutions, ce sont des valeurs. Et est-ce que ces partis-là défendent les
valeurs républicaines, celles que nous avons apprises à l'école : la
liberté, l'égalité, la fraternité, qui pour moi est la clé de voûte de tout
ça. Les uns privilégient l'égalité, les autres privilégient la liberté et
le laisser faire les troisièmes… Mais tous refusent en tout cas, ou les
principaux refusent la réalité de la fraternité. Les gens qui ne sont pas de
chez nous ou comme nous, ils sont dignes de trouver leur place.
> [Déficit des finances publiques] Mais il s'est passé
quelque chose, il s'est passé 2 choses que nous avons vécues ensemble. Il s'est
passé le Covid. Et que le Covid nous a plongé, c'est l'expression que
j'utilisais à cette époque, dans une économie de guerre. C'est-à-dire,
qu'est-ce que c'est qu'une économie de guerre ? C'est si vous voulez que
votre nation subsiste, survive, alors qu'elle est menacée d'effondrement et
d'écrasement. Eh bien vous faites ce qu'il faut pour qu'elle survive. (…)
On ne peut pas sortir de la situation où on est sans un plan de long terme de
retour à l'équilibre. Vous avez rappelé que j'étais Commissaire au Plan, que
j'ai voulu que renaisse le Plan, même si c'est évidemment aujourd'hui encore
une ébauche de ce que le Plan a été après la guerre. Et il faut le réinventer,
parce que le Plan après la guerre, c'était à l'image soviétique et c'est plus
du tout ce qu'on peut faire aujourd'hui.
Et donc le il faut un plan de long terme, de retour à l'équilibre. Un plan sur
plusieurs années et qui se fonde, et c'est là où l'intuition du Président de la
République est juste, pas seulement sur les dépenses, mais sur les recettes,
c'est-à-dire sur la progression de la production, la progression des emplois
qui est le seul moyen de retrouver l'équilibre. (…)
Je pense que nous avons d'immenses marges de progression et d'efficacité dans
tout ce qui est la suradministration française. Mais ça nécessite que nous
réinventions l'administration.
> [Réduire les dépenses publiques] Je suis sûr qu'il y a
des progrès à faire dans tout ce qui est l'administration publique. Et c'est
vrai pour tout ! Je suis un fan absolu de quelqu'un dont personne ne
connaît le nom, qui s'appelle Parkinson, qui est un sociologue des
administrations britanniques. Si vous trouvez ses livres d'occasion,
achetez-les ! Qu'est-ce qu’il dit Parkinson ? Il dit, le principe de
l'administration, c'est que quand vous avez un service, il a besoin d'inventer
du travail pour justifier son existence. Et très vite après, on s'aperçoit
qu’ayant inventé du travail, ils sont pas assez nombreux pour le faire.
Il a une phrase extraordinaire, car tout le reste il faut quelquefois aussi
s'aérer l'esprit, il dit : l'administration, ça n'est pas un corps à
l’état solide, ça n'est pas encore à l’état liquide, c'est un corps à l’état
gazeux. Qu'est-ce que c'est le gaz ? C'est, le principe du gaz, c'est
qu’il occupe tout l’espace, et il lui en faut encore plus.
> Oui, je pense qu'il y a une immense réforme de l'action
publique à conduire qui soit dirigée en direction du terrain et des initiatives
du terrain et de l'imagination du terrain. C'est d'ailleurs le principe de ce
que le président a appelé le Conseil national de la Refondation, dont il m'a
confié la responsabilité, et tout ceci est à reconstruire.
> Du point de vue de la justice, vous avez entendu Biden
dans le formidable discours sur l'état de l'Union qu'il a fait cette semaine.
Et il évoque cette piste [de faire contribuer plus les plus riches]. Et il faut
simplement avoir à l'esprit que nous sommes dans un monde ouvert. Et que la
justice, elle est à construire ou elle est à améliorer. Et je n'ai pas de doute
de ce point de vue-là. (…)
Donc de ce point de vue-là, je pense que c'est possible, à condition de
vérifier que ça ne va pas nuire à ce qu'on appelle en termes compliqués
« l'attractivité de la France ». Et je pense qu'on peut y arriver.
Vous voyez, il y a une chose formidable qu'on a faite. Et là, Bruno Le Maire a
joué un rôle positif et le président de la République a joué un rôle positif.
On a mis en place un impôt minimal pour les multinationales en Europe, à 15%.
Si on vous avait dit il y a quelques années que c'était possible, vous ne
l'auriez pas cru. Vous auriez cru que c'était des rêves d'Européens enfin
idéalistes qui imaginaient qu'on pourrait… Cette nécessité-là, elle a été
remplie. C'est-à-dire qu'il n'y a plus aujourd'hui ces multinationales qui, en
Europe, trouvaient des États refuges pour ne rien payer et laisser les charges
à tous les autres. Désormais, il y a cet impôt minimal. Est-ce qu’on peut
améliorer la fiscalité et la fiscalité du capital en particulier ? Est-ce
qu'on peut regarder, l'améliorer ? Oui on peut, à condition, et je dis ça
à mes amis chaque fois que je leur parle, de ne pas faire ça par surprise, de
ne pas faire ça comme un coup, de réfléchir à l'ensemble des conséquences qu’on
va déclencher avec des décisions de cet ordre.
> On se trompe en croyant que les problèmes de
l'Education nationale vont être résolus par une décision rue de Grenelle ou rue
de Varenne, à Matignon ou à l’Elysée. Je ne crois pas - et j'ai écrit beaucoup
de livres pour expliquer ça, et j'ai été ministre de l'Education nationale
quatre ans et demi, et j'ai aimé passionnément et je crois avoir construit avec
les enseignants, un rapport de confiance assez important pour qu’ils
m'accordent leur suffrage dans les grandes élections de manière massive. Donc
je ne crois pas ça, je crois que l'immense réforme à conduire dans l'Education
nationale, c'est faire en sorte que les choses s'améliorent dans chaque classe.
Ça n'est pas au ministère que ça se joue, ça se joue dans chaque classe. Et si
vous trouvez le ressort pour apprécier le travail que les enseignants font - il
y a des enseignants formidables, on a tous à l'esprit des visages qui ont
changé notre vie. Il n’y a qu'un problème, c'est que personne ne les connaît,
personne ne les repère, mais personne n'étudie leur travail. On marche à
l'aveugle avec un système qui a abouti à ce que je dis ça amicalement - les
syndicats ont tout mon respect, mais la seule question que les syndicats
posent, c'est les moyens. Quelle que soit la question que vous abordez, c'est
la question des moyens qui revient sur la table. Or, des moyens à vues
humaines, on sera obligé de faire avec ce qu'on a et c'est déjà pas mal si on
arrive à le sauvegarder.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Sylvain Maillard (président du groupe à
l’Assemblée nationale)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Notre
position sur l’Ukraine a toujours été claire et cohérente depuis deux ans.
Aujourd'hui, nous réaffirmons notre soutien et notre engagement envers la
stabilité et la sécurité en Europe.
Olivier Dussopt (député)
> [Elections européennes] Les élections européennes sont très
importantes, peut être les plus importantes des 10 ou 20 dernières années.
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il ne fallait pas plus qu’un mot du Président Zelensky saluant la lucidité du Président Emmanuel Macron pour que le RN diffuse les éléments de langage
du Kremlin. De quel pays Jordan Bardella est-il le patriote ? Sa soumission est un danger pour
l’Europe et pour la France !
> [Journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme
– 11 mars] En ce jour dédié aux victimes du terrorisme,
gardons en mémoire celles et ceux qui ont injustement été emportés. En cette
période difficile, je m'associe à la peine des familles et de leurs proches. La
Nation ne les oublie pas.
> [Projet de loi sur la fin de
vie] La fin de vie est un sujet intime, qui touche
à l’histoire de chacun. C’était un sujet attendu et je suis fier que nous
portions ce sujet au Parlement. Parce qu’il s’agit d’un sujet personnel —les députés Renaissance auront une
liberté totale de vote tout à long du parcours législatif.
> [Projet de loi sur la fin de
vie] C’est un texte qui dépasse les clivages politiques, et pour lequel il faut
prendre du temps. Chaque député, chaque sénateur aura une position personnelle.
C’est pourquoi, l’ensemble des députés
Renaissance iront mener des Consultations
citoyennes sur le terrain.
> [Elections européennes] Beaucoup de listes seront concurrentes le 9 juin
prochain. Une seule a toujours été pour l’Europe : celle de Valérie Hayer. Que ce soit le RN vis à vis de
Poutine, ou LFI sur la question ukrainienne : ils ne portent pas de projet
pro-Europe mais de repli sur soi ou de sortie.
● MoDem
Bruno Millienne
(député)
> L'ami portugais du Rassemblement
national gagne en effet à être connu ! Voici ces principaux faits d'armes :
- En janvier 2020, il proposait qu'une députée née en Guinée-Bissau soit «rendue
à son pays»;
- Pendant la crise sanitaire, il proposait d'interner dans les camps les
personnes noires et les Roms, estimant que leur hygiène contribuerait à
propager le virus... ;
- Il est aussi fermement anti IVG, proposant de retirer leurs ovaires aux
femmes qui y auraient recours.
Qui se ressemble s'assemble dit l'adage...
● Parti radical
> En cette Journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme, le Parti radical salue la mémoire de
celles et ceux qui ont été frappés par la tragédie et la violence de ces actes
odieux et appelle à la plus grande vigilance face à la menace qui perdure.
David Valence (député)
> [Projet de loi sur la fin de vie] Beaucoup de
Français ont aujourd’hui davantage peur de leur fin de vie que de la fin de
leur vie. Nous devons répondre à la demande d’une aide à mourir. Merci au
Président de la République d’engager ce travail d’évolution de nos lois. Le
Parlement y prendra toute sa part.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (présidente)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Depuis le
début de la guerre, nous, Européens, sommes unis dans le soutien clair à
l’Ukraine. Avec une aide militaire, une aide humanitaire et une aide
financière. C’est un message très clair envoyé à Vladimir Poutine : nous serons
jusqu’au bout aux côtés des Ukrainiens.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Non, l’Ukraine n’a pas à cesser de se défendre ou à hisser le
drapeau blanc. Non, l’Ukraine n’a pas à négocier sur l’intégrité de son
territoire. La sécurité de l’Ukraine, c’est la sécurité de l’Europe !
> Dans nos sociétés comme au
Parlement européen, des forces continuent d’intimider et de porter atteinte aux
femmes. Il ne peut plus y avoir de tolérance vis-à-vis de ceux qui violentent
les droits, les choix et les corps des femmes.
> Nous
devons inscrire le droit à l’IVG dans la Charte européenne des droits
fondamentaux. À mon initiative, nous en débattrons jeudi en hémicycle. La cause
que nous portons avec Renew Europe depuis 2022 a été ralliée par d’autres bancs. Je m’en
réjouis !
>
[Journée nationale d’hommages aux victimes du terrorisme] « Parce
qu'ils étaient les visages de la France. Parce qu'ils vivaient libres et
chérissaient cette liberté.» (Gabriel Attal)
Les victimes du terrorisme ne quitteront jamais nos mémoires. En France comme
en Europe, nous ne cesserons jamais de tout faire pour éviter l'irréparable.
> Avec les accords de commerce
avec le Chili et la Nouvelle-Zélande, nous incluons le respect des accords de
Paris et la réciprocité sur le respect de nos règles. C’est complètement
nouveau. Et nous en sommes à l’initiative !
> Il nous faut un fonds commun
européen pour nos capacités de défense commune. Nous devons nous réarmer, en
Européens !
Bernard Guetta
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il faut
nous donner les moyens d'infliger une défaite sévère et particulièrement
humiliante à Vladimir Poutine.
> [Opinion: «Plutôt qu’en avoir peur, il faut faire
peur à Poutine»]
On ne comprend d’abord pas. Comment, pourquoi, un chef d’Etat peut-il se faire
dénoncer comme « va-t-en guerre » parce qu’il a déclaré que
« rien n’était exclu » pour empêcher Vladimir Poutine de l’emporter
en Ukraine ?
Tous ceux qui condamnent cette agression auraient au contraire dû applaudir
Emmanuel Macron d’avoir fait enfin voir l’aveuglement qu’Américains et
Européens avaient choisi en s’époumonant à dire qu’ils n’enverraient pas de
troupes au sol pour repousser les troupes russes. Qu’ils aient ou non envisagé
cette hypothèse, qu’ils l’aient ou non exclue, pourquoi s’échinaient-ils à
rassurer Vladimir Poutine plutôt que de l’inquiéter en laissant planer
l’incertitude ? Pourquoi oubliaient-ils ce b-a-ba de l’art de la guerre
qui s’appelle l’ambiguïté stratégique et pourquoi reprocher au président
français d’avoir su renouer avec elle ?
Il y a deux explications à cela.
La première est qu’à l’exception d’une grande partie des Baltes et des
Polonais, les dirigeants occidentaux ont longtemps cru que Vladimir Poutine
reviendrait à la Raison après avoir échoué à briser l’Ukraine en quelques
jours. Il va devoir chercher un compromis, pensaient-ils. Il proposera de
garder la Crimée mais de se retirer du Donbass. Les Ukrainiens accepteront en
échange des garanties de sécurité que leur donnerait leur entrée dans
l’Alliance atlantique et l’Union européenne. Un accord honorable reste
possible, croyaient-ils, et ce n’est pas à nous de le compromettre en faisant
monter les enchères, fût-ce en mots.
Parce qu’ils n’avaient pas pris au sérieux l’ambition déclarée de Vladimir
Poutine de reconstituer l’Empire russe, les Occidentaux s’étaient bien sûr
trompés. C’est dès le printemps 2022, au moment de la débâcle russe, qu’il
aurait fallu livrer avions et missiles de longue portée à l’Ukraine plutôt que
de laisser l’armée russe bâtir les lignes de défense auxquelles les combattants
ukrainiens se sont bientôt heurtés mais maintenant ?
Les regrets ne servent à rien mais il faut que Vladimir Poutine ne puisse
désormais plus tabler sur ce qu’il considère comme la couardise d’Européens
trop décadents, pense-t-il, pour pouvoir même envisager de relever le défi
qu’il leur a lancé. Comme le ministre polonais des Affaires étrangères,
Radoslaw Sikorski, vient de le dire en approuvant Emmanuel Macron : « Il
s’agit que Poutine ait peur et non pas que nous ayons peur de Poutine ».
Un enfant le comprendrait mais les gauches, les droites et les extrêmes-droites
françaises s’indignent à l’unisson de ce « rien n’est exclu » comme
s’il allait précipiter une troisième guerre mondiale. Eh bien non ! Cette
évidence n’est pas susceptible de provoquer un échange nucléaire entre la
France et la Russie mais de faire prendre conscience au maître du Kremlin que
les Européens sont réellement décidés à défendre l’Ukraine et qu’ils le feront
même si Donald Trump était élu et tournait définitivement le dos à Kiev.
Cet avertissement, il fallait le donner à Vladimir Poutine. Il fallait le
formuler publiquement non pas en prélude à un envoi de troupes mais pour éviter
d’avoir à en dépêcher en masse le jour où ayant défait l’Ukraine et reconstitué
ses forces, ce Staline aux petit pieds en viendrait à vouloir s’attaquer aux
Pays baltes en tablant sur une lâcheté des Européens et une passivité des
Etats-Unis. Il fallait renverser la table pour ouvrir les yeux et les oreilles
de trop d’assoupis mais pourquoi tant d’émois et de protestations ?
Là encore l’explication n’est que trop claire. La vérité est que beaucoup des
responsables politiques européens, en France comme ailleurs, ne sont prêts à
soutenir l’Ukraine qu’à la condition que cela ne demande pas de vrais
sacrifices et que nous puissions toujours nous sentir en paix et continuer
à ne pas voir que Vladimir Poutine nous a déjà déclaré la guerre en tentant de
mobiliser les Russes contre nous, en dressant les Africains contre l’Europe et
en multipliant les ingérences politiques, les cyberattaques et même les
provocations militaires.
« Nous soutenons l’Ukraine mais à la condition que s’ouvrent des
négociations immédiates », disent-ils sans comprendre que Poutine souhaite
négocier ce qu’il n’a pas déjà conquis et conserver ce qu’il a déjà annexé.
« Nous soutenons l’Ukraine, disent-ils, mais… » et c’est ce seul
« mais » que Poutine entendait jusqu’à présent, un « mais »
sur lequel il ne devra plus pouvoir compter puisque les Européens s’éveillent
et qu’enfin « rien n’est exclu ».