vendredi 2 février 2024

Présidentielles USA 2024. Agrégateurs de sondages – Le duel Biden-Trump indécis


Voici, ce 2 février 2024, les résultats des agrégateurs de sondages concernant la présidentielle américaine du 5 novembre prochain.

L’un des quatre agrégateurs donne Joe Biden en tête avec 0,2 point d’avance alors que deux autres donnent Trump vainqueur avec une avance qui oscille entre 1,3 et 1,8 point, avance qui continue de baisser. (Le quatrième n’a pas été mis à jour)

 

► Résultats des agrégateurs de sondages Biden versus Trump

 

Agrégateur

 

 

Joe Biden

 

 

Donald Trump

 

 

Ecart

 

 

Real Clear Politics

 

 

44,8% (-0,1)

 

46,6% (-0,2)

 

Trump 1,8 (-0,1)

 

The Hill (NA*)

 

 

41,9% (+3,3)

 

43,5% (+3,2)

 

Trump 1,6 (-0,1)

 

Race to the WH

 

 

43,1% (=)

 

44,4% (+0,3)

 

Trump 1,3 (+0,3)

 

270 to win

 

 

45,2% (=)

 

45% (=)

 

Biden +0,2 (=)

*NA: non actualisé

 

(Un agrégateur de sondage est une moyenne des derniers sondages publiés / 270 to win prend en compte les cinq derniers sondages / Real Clear Politics prend en compte les sondages publiés les 30 jours précédents / The Hill prend en compte les sondages publiés les 3 derniers jours / Race to the WH prend en compte les sondages publiés sur les 5 derniers jours)

 

 

Présidentielles USA 2024. Taylor Swift, la meilleure alliée de Joe Biden?!


Le 28 mai 2020, Taylor Swift écrivit un tweet à l’attention de Donald Trump, «Nous voterons contre vous en novembre prochain» qui fut liké en une heure par un million de ses followers ce qui en fit, à l’époque, son post le plus vu.

Déjà, en 2018, elle avait publiquement regretté de ne pas avoir pris partie contre Trump lors de l’élection de 2016 qu’il avait gagné et avait déclaré qu’elle ferait tout pour qu’il soit battu à la prochaine élection, l’accusant d’être un autocrate.

Et Taylor Swift avait donc publiquement apporté son soutien à Joe Biden.

Trump avait répliqué comme à son habitude en s’en prenant à la star alors qu’il avait déclaré auparavant qu’il l’appréciait…

Celle-ci n’a pas changé d’avis et tout porte à croire qu’elle mènera campagne cette année contre Trump et qu’elle soutiendra à nouveau Biden, les deux candidats qui devraient s’affronter selon les sondages.

En revanche, son statut à largement évolué.

Swift était déjà une superstar en 2020 mais elle est devenue une méga-superstar en 2024 et sans doute la plus grande star mondiale du moment et peut-être de ce début de troisième millénaire.

La chanteuse et auteure-compositrice est un véritable phénomène avec des statistiques sans commune mesure avec les autres artistes concernant ses ventes de musique et ses places de numéro un ainsi que le nombre de ses morceaux classés en même temps dans les premières places classements des hit-parades, ses concerts «sold-out» partout dans le monde et le nombre de ses «followers» sur les réseaux sociaux.

Il lui suffit de dire à ses fans qu’il faut s’inscrire sur les listes électorales pour qu’en quelques minutes 35.000 d’entre eux s’exécutent.

Time magazine en a fait sa personnalité de l’année (la préférant, entre autres, à Trump!).

Sa tournée mondiale est tellement plébiscitée qu’il n’y a plus de place depuis longtemps et que le site officiel de réservation de billets a connu des pannes gigantesques.

Sa romance actuelle avec le quater-back de l’équipe de football américain de Kansas city, détenteur du Superbowl et qualifié pour la finale du 11 février, Travis Kelce a rendu ce sport encore plus populaire, notamment auprès des jeunes en boostant significativement les audiences télé.

Et sa vie fait sans cesse la une des médias dont certains ont même décidé de dédier un journaliste à plein temps pour s’occuper de son actualité.

Du coup, Trump et ses partisans sont pris de panique à l’idée que son soutien pourrait faire gagner Joe Biden.

Car Trump sait bien ce que peut apporter un phénomène médiatique puisque c’est de cette façon qu’ancienne star de la téléréalité, il a pu été élu en 2016 et qu’il peut prétendre à un deuxième mandat cette année.

D’où la mobilisation des trumpistes et de leurs médias pour mettre en place toute une stratégie pour attaquer Taylor Swift et la décrédibiliser afin de la salir et de faire en sorte que son soutien devienne sans importance ou qu’elle se résolve à ne soutenir personne.

Des fake news, des théories complotistes ainsi que des fausses photos pornographiques d’elle ont déjà envahi les réseaux sociaux et les chaînes de télévision de la droite radicale et extrême.

Tout est bon pour s’en prendre à elle, même les affirmations les plus abracadabrantesques et infâmantes.

Mais, ce qui est sûr, c’est que son soutien à Biden s’il a lieu comme tout porte à le croire, bénéficiera au centriste démocrate notamment auprès des jeunes dont beaucoup hésitaient à voter pour le président actuel du fait de son âge avancé.

Et rappelons que le système américain pour les élections présidentielles se fait Etats par Etats, à deux niveaux avec la désignation par les Américains de grands électeurs et qu’il suffit de quelques milliers de voix, voire de quelques centaines, pour faire basculer certains Etats-clés d’un côté ou de l’autre, sachant que la plupart du temps tous les grands électeurs de ceux-ci basculent également du même côté.

Oui, Trump a raison d’être inquiet.

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Avec le temps, la politique aurait du se civiliser et c’est tout le contraire qui s’est produit


La démocratie aurait du permettre au débat politique, petit à petit de se civiliser, de s’humaniser et de se responsabiliser – grâce à l’approfondissement de son exercice, par la formation et l’information du citoyen, par le développement d’un consensus.

Pourtant, c’est tout le contraire qui se produit actuellement!

La liberté d’opinion donc d’expression donc de la presse, ce triptyque étroitement lié n’a pas rapproché les humains mais, au contraire, les a éloignés dans une sorte de conflit permanent.

La conflictualité de la démocratie est, bien sûr, une évidence puisque chacun peut défendre son propre point de vue qui fait qu’il y a autant d’opinions exprimées dans le monde libre qu’il y a d’habitants!

En revanche, cette conflictualité n’a pas vocation à être agressive, irrespectueuse, irresponsable et à tomber trop souvent dans la violence, c’est-à-dire à être le contraire de civile.

Car la démocratie, c’est aussi le régime du consensus sur les fondements de ses principes et de la reconnaissance des valeurs humanistes, tout au moins dans l’absolu.

Or, on voit bien que ce n’est pas le cas.

On peut incriminer les adversaires de la démocratie qui se servent de la liberté pour essayer de la détruire et qui faisait dire à Saint-Just, «pas de liberté pour les ennemis de la liberté», phrase célèbre qui pose cette contradiction ultime qui permet aux ennemis de la liberté de l’utiliser pour l’abattre, ce qu’a fait Hitler, par exemple.

Dans ce qui nous occupe, il s’agit de dévoyer la liberté de parole pour être systématiquement dans une confrontation irrespectueuse.

D’autant que les «amis» de la démocratie, ou en tout cas ceux qui se présentent comme tel et dont beaucoup le sont effectivement, ne rechignent guère à faire de la politique un champ de bataille où les noms d’oiseaux, les coups bas, la désinformation et les thèses du complot sont des armes utilisées jusqu’à plus soif.

Comme s’il était impossible d’avoir un débat d’idées et une campagne électorale respectant les règles de la civilité.

Bien entendu, les médias aiment à jeter de l’huile sur le feu pour booster leurs audiences.

Cependant, si cette technique n’était pas plébiscité par leurs publics, il y a fort à parier qu’elle ne serait plus utilisée…

On se retrouve donc avec le citoyen, cet élément de base de la démocratie républicaine.

Non pas qu’il soit l’unique responsable de cette situation mais c’est en grande partie la manière dont la société le forme et l’informe qui aboutit à ce qu’il soit ce qu’il est, sans évidemment nié sa personnalité et son individualité ou même peut-être une «nature humaine».

Est-ce à dire que civiliser la politique est impossible?

En l’état et avec toutes les nouvelles techniques de communication qui existent en ce début de troisième millénaire et avec celles qui arrivent, la réponse est oui.

On ne voit pas comment cette explosion des moyens de communication et cette possibilité de s’emparer de cette profusion de manières pour exprimer son opinion pourrait empêcher que l’incivilité du débat politique ne progresse, ne s’étende et ne se propage.

Nous sommes donc condamner à la voir croître dans les années à venir.

En revanche, rien ne nous empêche de tenter de l’endiguer à moyen ou long terme si nous reprenons à la base les principes qui devaient permettre au projet démocratique d’être celui d’une société respectueuse où l’utilisation de la liberté de chacun se ferait dans le respect de la dignité de l’autre.

En attendant, il serait bon que les politiques recherchent ensemble un consensus pour adopter une charte de civilité entre eux ainsi que les médias.

Même si cela parait utopique en l’état, on peut supposer qu’il y a plus de capacités pour des ensembles plus réduits et organisés d’agir en ce sens.

A tout le moins d’inverser la tendance parce que la loi de la jungle quel que soit le secteur et le domaine impactés n’a jamais profité à la liberté mais à son ennemie jurée, la licence et, in fine, à la démocratie.