François Bayrou qui squattait ces derniers jours les plateaux de télévision et les studios de radio pour dicter son agenda à Emmanuel Macron tout en réclamant un nouveau gouvernement se retrouve avec… un seul ministre sur les quinze membres jusque-là nommés.
Pire, il ne voulait pas selon les «indiscrétions» qui viennent de lui de Gabriel Attal à Matignon et il aura Gabriel Attal à Matignon…
Pour quelqu’un qui se targue sans cesse d’avoir l’oreille du Président de la république.
Sans doute n’a-t-il pas la bonne!
Nombre de membres du MoDem, montent actuellement au créneau pour se plaindre et menacer Emmanuel Macron notamment de la présentation d’une liste autonome de leur parti pour les élections européennes.
Sans doute, Bayrou veut prendre une nouvelle claque, cette fois-ci de la part des électeurs!
Mais si, donc, la claquez reçue est puissante, elle n’est en fait que la même qu’il reçoit à périodes répétées depuis 2016 quant il a été obligé de se rallier à la candidature d’Emmanuel Macron.
Alors, depuis la victoire de ce dernier en 2017, il tente de faire croire qu’il est l’homme incontournable de la majorité présidentielle.
Depuis cette date, en effet, le président du parti centriste entretient cette idée qu’il serait le principal conseiller privé d’Emmanuel Macron, ayant ses entrées quand il le veut à l’Elysée et que ce petit jeune qui s’y trouve aurait besoin de son expérience ainsi que de son expertise irremplaçables.
Sans oublier que ce serait grâce à lui que «son» Emmanuel aurait été élu en 2017.
Tout cela est une très jolie histoire mais ce n’est que de la fiction.
François Bayrou est sans doute écouté par Emmanuel Macron mais pas plus que d’autres et même moins que certains.
Son MoDem doit tout à l’élection d’Emmanuel Macron car sans lui il n’aurait aujourd’hui quasiment aucun élu ce qui était le cas avant 2017 où il n’avait aucun député.
Quant à Bayrou «faiseur de roi» de Macron rappelons que son ralliement sans condition à la candidature de ce dernier en 2017 venait d’une part des très mauvais sondages pour sa propre candidature, d’un commencement de rébellion à l’intérieur du MoDem qui ne comprenait pas pourquoi le parti ne soutenait pas un candidat centro-compatible et, du risque qu’il prenait s’il ne le soutenait pas d’être marginalisé à la fois du Centre et de la politique.
Contraint et forcé, il a rejoint Macron.
C’est vrai qu’aujourd’hui le MoDem a plus de poids dans la majorité présidentielle du fait de la majorité relative à l’Assemblée (il en avait gagné un peu également à la fin de la précédente législature lorsque LaREM – désormais Renaissance – avait perdu sa majorité absolue).
Quant à François Bayrou, sa placardisation au Haut-commissariat au Plan dont les rapports et avis finissent, si ce n’est à la poubelle, mais sur les rayonnages poussiéreux des étagères des archives gouvernementales, montre que son poids sur la politique suivie par le Président de la république et de son Gouvernement est à peu près nul.
Les Français ne sont pas dupes quelque part puisqu’il arrive bon dernier dans les sondages concernant le choix du candidat de la majorité à la prochaine présidentielle.
Seule petite inquiétude pour Emmanuel Macron vient de l’orgueil et de la capacité de François Bayrou de se fâcher avec tous ceux qui le reconnaissent pas à sa juste valeur.
Traverser les déserts avec son parti ne lui fait pas peur même si aujourd’hui ce la signifierait certainement la fin de sa carrière politique.
Enfin, rappelons tout de même que dans le précédent gouvernement, François Bayrou et son MoDem qui s’estiment trahis par Emmanuel Macron, n’avaient qu’un seul ministre de plein exercice (Marc Fesneau qui a été reconduit), deux ministres délégués (Jean-Noël Barrot et Philippe Vigier) et une secrétaire d’Etat (Saral El Hairy), pas beaucoup mieux, sachant qu’un certain nombre de ministres délégués et de secrétaires d’Etat devraient être nommés prochainement.
Tout cela ne serait donc que de la politique politicienne?
Centristement votre.
Le Centriste