samedi 7 décembre 2024

Propos centristes. France – La vocation du centre est de rassembler / Pour un Gouvernement d’intérêt général / Dissolution et incertitudes économiques / Mercosur et responsabilité des extrêmes / La Géorgie dit non à l’Europe…


Voici une sélection, ce 7 décembre 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Intervention d’Emmanuel Macron] Françaises, Français. Mes chers compatriotes,
Hier l’Assemblée nationale a voté à la majorité absolue le rejet du budget de la sécurité sociale et ce faisant la censure du gouvernement de Michel Barnier. Aujourd’hui, le Premier ministre m’a remis sa démission et celle de son gouvernement et j’en ai pris acte. Je veux ici remercier Michel Barnier pour le travail qu’il a accompli pour le pays, pour son dévouement et pour sa pugnacité. Lui comme ses ministres se sont montrés à la hauteur du moment quand tant d’autres ne l’ont pas été.
Le 9 juin dernier, je me suis adressé à vous pour annoncer la dissolution de l’Assemblée Nationale. Cette décision était à mes yeux en effet inéluctable. D’abord car le vote aux élections européennes avait donné une large avance au Rassemblement national et plaçait les extrêmes en tête. Ensuite, car de nombreux responsables politiques annonçaient déjà la censure pour cet automne. Cependant, je dois bien le reconnaitre cette décision n’a pas été comprise. Beaucoup me l’ont reprochée et je sais beaucoup continuent de me le reprocher. C’est un fait et c’est ma responsabilité. Cependant, nul ne peut dire qu’en faisant cela, je ne vous ai pas redonné la parole. Je crois que c’était nécessaire.
Vous avez pris vous-même votre responsabilité en allant massivement voter aux élections législatives en juin et juillet dernier. Et ce vote ainsi que les désistements réciproques décidés par plusieurs partis ont composé une Assemblée Nationale sans majorité. Aucun parti, aucune coalition présentée aux électeurs en effet ne peut prétendre avoir seul la majorité. et cette situation exige une nouvelle organisation politique.  C’est inédit mais c’est ainsi. Alors durant cet été, j’ai largement consulté, d’abord pour tenter de convaincre les forces politiques de travailler ensemble, comme cela se fait chez beaucoup de nos voisins, puis pour choisir un Premier ministre qui ne soit pas censuré dès sa nomination.
C’est pourquoi en septembre, mon choix s’est porté sur Michel Barnier, un responsable d’expérience jusqu’alors dans l’opposition. Parce qu’il était en effet susceptible de rassembler la majorité la plus large à l’Assemblée et au Sénat, de la droite républicaine au centre, en passant par les radicaux et les forces indépendantes et des territoires.
J’ai laissé le Premier ministre gouverner, le Parlement légiférer.
Hier donc, le gouvernement a été censuré, et cela malgré les concessions faites par Michel Barnier à l’ensemble des groupes parlementaires. Il a été censuré, ce qui est inédit depuis 60 ans, parce que l’extrême droite et l’extrême gauche se sont unies dans un front anti-républicain et parce que des forces qui hier encore gouvernaient la France ont choisi de les aider.
Je sais bien que certains sont tentés de me rendre responsable de cette situation, c’est beaucoup plus confortable. Mais si j’ai toujours assumé toutes mes responsabilités, une bonne chose comme parfois les erreurs que j’ai pu faire, je n’assumerai jamais l’irresponsabilité des autres, et notamment des parlementaires qui ont choisi en conscience de faire tomber le budget et le gouvernement de la France, à quelques jours des fêtes de Noël.
Les députés du Rassemblement national ont choisi de voter une motion de censure qui disait le contraire de leur programme, qui insultait leurs propres électeurs. Ce faisant ils ont simplement choisi le désordre, qui est le seul projet qui les unit à l’extrême gauche. Et cela avec la complicité du reste du Nouveau Front Populaire. Non pas pour faire, mais pour défaire, pour créer le désordre.
Pourquoi tous ces députés ont-ils agi ainsi ?
Ils ne pensent pas à vous, à vos vies, à vos difficultés, à vos fins de mois, à vos projets. Soyons honnêtes. Ils ne pensent qu’à une seule chose : à l’élection présidentielle. Pour la préparer, pour la provoquer, pour la précipiter. Et cela avec le cynisme, si c’est nécessaire, et un certain sens du chaos.
Mais ce faisant, d’abord ils se gardent bien de vous rappeler la réalité de notre Constitution, quoiqu’il advienne, il ne peut pas y avoir de nouvelles élections législatives avant dix mois. Et dans ces conditions, l’Assemblée a le devoir de faire ce pour quoi vous l’avez élue :  travailler ensemble, au service de la France et des Français.
Ensuite, personne, ne peut en fait se permettre d’attendre, pour agir pour être utile. Le monde, l’Europe avancent et nous avons besoin d’un gouvernement qui puisse décider et trancher.
Enfin le mandat que vous m’avez démocratiquement confié est un mandat de cinq ans, et je l’exercerai pleinement jusqu’à son terme. Ma responsabilité exige de veiller à la continuité de l’Etat, au bon fonctionnement de nos institutions, à l’indépendance de notre pays, et à votre protection à tous. Je le fais depuis le début, à vos côtés, à travers les crises sociales, l’épidémie de Covid 19, le retour de la guerre, l’inflation et tant d’épreuves que nous avons partagé.
A partir d’aujourd’hui, c’est une époque nouvelle qui doit commencer où tous devront agir pour la France et où il faudra bâtir des compromis nouveaux. Parce que la planète avance, parce que les défis sont nombreux et parce que nous devons être ambitieux pour la France. Nous ne pouvons nous permettre ni les divisions ni l’immobilisme.
C’est pourquoi je nommerai donc dans les prochains jours un Premier ministre. Je le chargerai de former un gouvernement d’intérêt général représentant toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement, qui puissent y participer ou à tout le moins qui s’engagent à ne pas le censurer. Le Premier ministre aura à mener ces consultations et former un gouvernement resserré à votre service.
Sa priorité sera le budget. Une loi spéciale sera déposée avant la mi-décembre au Parlement et cette loi temporaire permettra comme c’est prévu d’ailleurs par notre Constitution, la continuité des services publics et de la vie du pays : elle appliquera pour 2025 les choix de 2024. Et je compte bien qu’une majorité puisse se dégager pour l’adopter au Parlement. Les services publics fonctionneront, les entreprises pourront travailler, nos obligations seront tenues, nos maires pourront évidemment là aussi continuer de fonctionner, je les remercie encore de leur dévouement pour la Nation.
Puis, en début d’année, ce gouvernement préparera un nouveau budget. C’est nécessaire pour en effet protéger les Français des hausses d’impôts mécaniques liées à l’inflation car je refuse que les Français paient la facture de cette censure. Et c’est aussi nécessaire d’avoir ce budget au tout début d’année pour permettre au pays d’investir comme c’était prévu, pour nos armées, notre justice nos forces de l’ordre, mais aussi aider nos agriculteurs en difficultés qui attendaient ce budget ou venir en soutien de la Nouvelle-Calédonie
Vous le savez, je ne pourrai pas me représenter en 2027. C’est pourquoi le seul calendrier qui m’importe n’est pas celui des ambitions, c’est celui de notre Nation, au fond celui qui compte pour vous, pour nous.
Nous avons devant nous trente mois, trente mois jusqu’au terme du mandat que vous m’avez confié. Trente mois pour que le gouvernement puisse agir. Agir pour faire de la France un pays plus fort et plus juste : innover, produire, investir dans les transitions technologiques et environnementales, instruire nos enfants et nos jeunes, prévenir et soigner, protéger. Au moment où les guerres en Europe et au Moyen-Orient nous déstabilisent, continuer de préparer nos armées mais aussi toute la société, et agir pour la paix. Avoir une France plus forte dans une Europe plus forte, plus indépendante et prête peut être à de nouveaux conflits et à résister à toutes les pressions.
Oui les trente mois que nous avons devant nous doivent être trente mois d’actions utiles pour le pays. Et pour cela le gouvernement devra partir du réel et non pas des fantasmes ni des contre-vérités. Je ne crois pas pour ma part que l’avenir de la France puisse se faire avec plus d’impôts, plus des normes, ou avec quelque laxisme face au narcotrafic ou dans la multiplication des divisions, ou dans l’abandon de notre ambition climatique. Il faudra que le gouvernement rassemble pour agir concrètement, au cours de ces trente mois, pour nous et nos enfants.
Regardez, samedi, devant le monde entier, nous allons célébrer la réouverture au public de Notre-Dame-de-Paris. La cathédrale sera rendue aux Parisiennes et aux Parisiens, à nous tous, aux catholiques du monde entier et aux cultes.  Et ce chantier qu’on croyait impossible, rappelez-vous, nous tous, ce soir d’avril 2019. Et bien nous l’avons fait. Comme nous avons réussi nos Jeux Olympiques et paralympiques. Nous l’avons fait car il y a eu un cap clair, une volonté et parce que chaque femme et chaque homme ont travaillé dur : responsables publics, fonctionnaires, salariés, compagnons, bénévoles… chacun a eu un rôle essentiel pour une cause plus grande que nous tous. C’est la preuve que nous savons faire de grandes choses, que nous savons faire l’impossible Et d’ailleurs le monde entier, à deux reprises cette année nous admire pour cela.
Et bien c’est la même chose qu’il faut pour la Nation : avoir un cap clair pour ces trente mois : l’école, la santé, la sécurité, le travail, le progrès, le climat, l’Europe. Des actes clairs, qu’un gouvernement devra prendre, au service du pays, un Parlement qui saura trouver les compromis, un sens des responsabilités et du respect. Partout où elle est fragilisée, rebâtir la Nation ; partout où il y a des emportements de l’insulte, remettre de la sagesse et partout où il y a de la division vouloir l’unité ; partout où les uns cèdent à l’angoisse, vouloir l’espérance.
Nous l’avons fait, nous allons le montrer au monde entier, nous en sommes donc capables, nous allons donc le faire pour notre pays et notre République.
Vive la République. Vive la France.

 

► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, désormais dirigé par Michel Barnier, nous ne reprenons que les propos des membres centristes de celui-ci, c’est-à-dire de 13 d’entre eux; Le parti Renaissance compte 12 de ses membres dans cette équipe gouvernementale mais quatre d’entre eux sont des personnalités qui se revendiquent depuis toujours de droite – Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Guillaume Kasbarian et Benjamin Haddad – dont nous ne reportons donc pas les propos puisque la ligne politique de ce gouvernement n’est plus centriste mais essentiellement droitiste]

Anne Genetet (ministre de l’Education nationale)
> Un gouvernement d’intérêt général pour servir les Français, c'est l'appel du Président de la République à toutes les forces républicaines. Si nous ne sommes pas d’accord sur tout, je forme le vœu que nous puissions nous retrouver sur l’essentiel. Travaillons ensemble pour faire face aux immenses défis qui se dressent devant nous. L’intérêt national est le seul qui compte.

> Merci. Merci Monsieur le Premier ministre pour votre confiance et la mission que vous m’avez confiée au service de l’École de la République. Pour élever le niveau de tous les élèves, lutter contre le fléau du harcèlement et défendre inlassablement ce trésor qu’est la laïcité, pas une fois votre soutien n’aura manqué. Votre engagement et votre sens de l’État auront marqué votre action. Pour tous les Français qui espèrent encore le meilleur de la politique, pour tenir toutes les promesses de l’École de la République, le combat continue.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Déclaration conjointe des ministres des affaires étrangères de la France, de l’Allemagne et de la Pologne (6 décembre 2024)
Nous, ministres des Affaires étrangères du Triangle de Weimar, regrettons la décision du parti au pouvoir, le Rêve géorgien, de mettre de côté les discussions sur l’adhésion à l’Union européenne et de rejeter le soutien financier de l’Union jusqu’en 2028, en contradiction flagrante avec les aspirations européennes du peuple géorgien telles qu’inscrites dans la Constitution de la Géorgie.
Les mesures prises par les autorités exposent la Géorgie à une instabilité externe et interne. Nous soulignons notre détermination à soutenir les aspirations démocratiques et européennes du peuple géorgien.
Nous condamnons fermement l’usage disproportionné de la force contre les manifestants pacifiques ainsi que le ciblage de l’opposition et des représentants des médias. Nous déplorons les opérations de police dans les bureaux de partis d’opposition et d’organisations de la société civile, ainsi que les arrestations de membres de l’opposition politique, dont nous demandons la libération immédiate. Les droits fondamentaux, notamment la liberté de réunion pacifique et la liberté d’expression, doivent être respectés et protégés conformément à la Constitution et aux engagements internationaux de la Géorgie.
Nous exhortons le Rêve géorgien à désamorcer les tensions et à ouvrir un dialogue inclusif avec toutes les forces politiques et les représentants de la société civile.
Nous rappelons que c’est la ligne de conduite suivie par le Rêve géorgien depuis le début de l’année 2024 qui a entraîné l’interruption de fait du processus d’adhésion à l’Union européenne et, par conséquent, la dégradation de nos relations avec la Géorgie.
Nous porterons ce sujet à l’attention du prochain Conseil Affaires étrangères afin de prendre des mesures appropriées au niveau de l’Union européenne et, en outre, nous examinerons les conséquences des actions du Rêve géorgien pour nos relations bilatérales respectives.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques)
> Le Président de la République a fixé un cap clair pour le pays. Oui, nous aurons un budget pour que la France fonctionne. Nous aurons un gouvernement d’intérêt général, au service des Français, pour poursuivre le travail. Les forces républicaines doivent être à la hauteur de la situation. Pour les Français.

> Voilà à quoi nous mène l’irresponsabilité des extrêmes. Voilà ce contre quoi Michel Barnier n’a cessé d’alerter ! Le Rassemblement national savait parfaitement que voter une motion de censure dans le moment présent affaiblirait la France dans sa négociation sur le Mercosur. Mais le RN n'a que faire de l'intérêt de la France et de nos agriculteurs. Et il nous explique que c'est pour eux qu'il a censuré le budget ? Soyons sérieux !

 

Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Relations avec le Parlement, présidente du Parti radical)
> Emmanuel Macron a rappelé pourquoi son choix s’était porté sur Michel Barnier, homme d’expérience capable de réunir largement. Et pourquoi il est nécessaire aujourd’hui de rassembler pour former un gouvernement d’intérêt général. Nous devons être à la hauteur de la situation

 

Maud Bregeon (porte-parole du Gouvernement)
> La conclusion des négociations UE-Mercosur, au mépris de notre souveraineté agricole et des exigences environnementales, est un coup de canif majeur porté au lien de confiance entre les Français et l’Europe. Le bras de fer avec la Commission doit être plus que jamais maintenu.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, chargé de l’Industrie)
> On a besoin d'un Premier ministre de compromis. (…) Le compromis est la voie de passage pour avancer. Chacun doit assumer la responsabilité du pays, sans calculs politiciens. (…) Changer de culture politique : nous avons besoin d’une culture du compromis pour sortir de l'impuissance publique.

> La continuité de l'État est essentielle pour que la France avance, et porte une voix forte en Europe et à l’international.

> La France a besoin de compromis pour sortir de l’impasse politique. La stabilité est cruciale pour redynamiser l’économie et répondre aux défis de nos entreprises. La situation actuelle met en péril la relance économique et la création d'emplois.

> L'incertitude politique nuit gravement à l’économie. En affaires courantes, nous ne pouvons pas agir pour soutenir l'investissement et l'emploi. L'intérêt de l'industrie française, c'est une solution rapide.

> L'incertitude politique a des conséquences directes sur l'économie : investissements suspendus, embauches retardées, risques de nouveaux plans sociaux. Tant que la situation d'affaires courantes perdure, nous ne pourrons pas agir efficacement pour soutenir l’industrie et les entreprises en difficulté.

> Avant d’être ministre, j’étais député des Français de Suisse, un pays où le compromis et la coalition sont au cœur de la vie politique. Si cela fonctionne là-bas, cela peut aussi fonctionner ici. L’esprit de responsabilité doit primer pour sortir la France de l’impasse.

> L’industrie continue de créer des emplois, mais certaines filières (automobile, sidérurgie, chimie) sont en difficulté. Les entreprises ont besoin de stabilité et de visibilité pour se projeter et recruter.

> Nous avons une fenêtre d’opportunité en Europe pour renforcer la compétitivité industrielle, mais l’instabilité politique freine nos actions. C’est notre place en Europe qui est en jeu.

> Ceux qui ont voté la censure en joignant leurs voix à l'extrême droite et gauche sont responsables de la censure.

> Nous pouvons sortir de cette crise. La France a des atouts formidables et, malgré la situation actuelle, il faut garder confiance et avancer ensemble.

> Le RN a montré qu’il n’est pas à la hauteur des enjeux du pays. Il profite de la colère des Français mais ne propose aucune solution constructive.

> Nous devons continuer de nous battre pour l’industrie, l’innovation, et pour l’avenir des Français.

 

Marina Ferrari (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie chargée de l’Economie du tourisme)
> Rien ne serait pire que de céder au front antirépublicain ou à l'alliance des irresponsables. Dignement, fidèles au mandat qui nous a été confié par le peuple français, nous pouvons encore et nous devons unir nos forces autour de l'essentiel. Les 30 mois qui viennent doivent être ceux du sursaut, pas du chaos. Dans la concorde républicaine, le respect de chacun, au service de tous. C'est le sens du message d'Emmanuel Macron. Je le partage. Et je me battrai, à la place qui est la mienne pour en être digne.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Nous avons réuni avec Gérard Larcher les forces politiques du Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Notre engagement se poursuit. Ensemble, nous avons défini une méthode, un calendrier, et une ambition commune : bâtir ensemble un avenir institutionnel à la hauteur des attentes des Calédoniens.

 

► Haut-commissariat au Plan 
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate) 
> Le Centre ne peut pas être la réponse seul, mais le choix du Centre peut rassembler des gens différents, on peut surmonter les divisions, spécialement quand la situation du pays est très inquiétante et très grave. Ce qui s’impose, ce sont des rassemblements de personnalités qui gardent leurs idées, mais décident de travailler ensemble. C’est la vocation du Centre de rassembler.

> Le Centre peut rassembler des gens différents. Le Centre est la réponse.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Marine Le Pen, la Commission européenne vient d’annoncer aujourd’hui la conclusion d’un accord entre l’Europe et le Mercosur. Je le disais dès mercredi devant l’Assemblée nationale : déstabilisée faute d’un gouvernement stable, la France pourrait voir son influence affaiblie pour s’opposer au Mercosur. Ce risque est en train de devenir réalité. Je sais d’expérience que c’est grâce aux gouvernements précédents, en appui du président de la République, que l’Union européenne n’a pas signé le Mercosur. Nous avons résisté et toujours obtenu, parfois in extremis, qu’il ne soit pas signé. Nous l’avons fait en déployant tous les ministres concernés à tous les étages pour convaincre nos partenaires et la commission européenne. Faute de gouvernement, les négociations ont été précipitées dès mercredi soir et ont abouti aujourd’hui. Aujourd’hui, nos agriculteurs risquent donc de payer le prix de la chute du gouvernement, par votre faute. Car en faisant tomber le gouvernement, vous avez affaibli la voix de la France en Europe, et limité sa capacité de blocage du Mercosur. Il n’y a jamais de hasard : il n’y a que des responsabilités à assumer. Alors, qu’attendez-vous pour assumer les conséquences de vos actes ?

 

Elisabeth Borne (députée, ancienne Première ministre)
> La Commission européenne vient d’annoncer la conclusion d’un accord entre l’Europe et le Mercosur. Le Rassemblement national savait pertinemment que voter une motion de censure affaiblirait la position de la France dans la négociation. Les masques tombent : le RN gère ses intérêts au détriment de la France et de nos agriculteurs.

 

Aurore Bergé (députée)
> Oui une majorité de députés a voté la censure. Mais ça ne fait pas une alternance. Ça ne fait pas une politique alternative, ni un projet politique commun.

> Il est temps que le PS renonce à l'alliance avec LFI. Les tweets d'indignation, c'est trop facile ! Oui, évidemment, nous sommes prêts à tendre la main à la gauche républicaine. Mais pour que ce soit possible, il faut que le PS sorte de la tutelle avec LFI !

> Les Maisons France services, ça marche ! Des services publics de proximité, la lutte contre la fracture numérique, le soutien à toutes les démarches administratives.

> Ma ligne a toujours été claire : jamais un bulletin en faveur du RN et jamais un bulletin en faveur de LFI. Jamais de compromission. Et comme j'ai tenu cette position, la gauche a maintenu son candidat face à moi au second tour, quitte à faire gagner le RN. J'ai gagné dans la clarté.

 

Roland Lescure (député)
> Un Gouvernement resserré, au service de l’intérêt général, rassemblant les forces républicaines. Nous devons nous rassembler.

 

Thomas Cazenave (député)
> Avec cette motion de censure, le NFP s’allie avec le RN, sacrifiant la stabilité du pays sur l’autel des ambitions présidentielles. Seul un accord entre les forces modérés de gauche et de droite permettra de sortir de la crise.

 

Sylvain Maillard (député) 
> Nous devons dépasser nos clivages pour soutenir un gouvernement et un budget. Ainsi toutes les forces politiques qui sont dans l’arc républicain sont les bienvenues, ce qui exclut la France Insoumise et le Rassemblement National.

> La main reste tendue vers les socialistes pour trouver un socle commun avec les forces vives républicaines. Et voter un budget. L’esprit de responsabilité doit être la boussole de chacun.

 

Jean-René Cazeneuve (député)
> Quel est le projet commun de ceux qui, hier, ont uni leurs votes ? Pour avancer et éviter la censure, il faut des compromis. On le dit depuis juillet : le pays mérite mieux que ces postures.

> Pour éviter la censure et faire avancer notre pays, on est obligé d'aller vers des compromis, le plus largement possible.

> La politique c’est des additions. Construire une coalition d’intérêt général sera extrêmement difficile, mais nécessaire. Je suis prêt à soutenir un gouvernement allant du PS aux LR si un compromis sérieux émerge.

> Emmanuel Macron réaffirme son rôle de garant des institutions et trace un cap : rassurer les marchés et les entreprises, sécuriser le budget et aboutir à une sortie de crise. Responsabilité et ambition.

 

Olivia Grégoire (députée)
> Donc le PS vote une Motion destructrice main dans la main avec le RN et nous parle le lendemain de stabilité et de respect des institutions ?

 

Prisca Thevenot (députée)
> Mercosur : faute de gouvernement, les négociations ont été précipitées dès mercredi soir et ont abouti aujourd’hui. Oui, ceux qui ont fait tomber le gouvernement ont affaibli la voix de la France en Europe sur le Mercosur. Quand Gabriel Attal alertait, Marine Le Pen rigolait.

> Stop au récit de victimisation de Marine Le Pen! Non les députés RN ne sont pas ostracisés. Pour preuve ils ont réussi à faire entendre leur voix en créant des majorités de vote avec les Insoumis : sur la motion de censure mais aussi lors des débats sur le budget.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député) 
> Pour briser la tenaille des partis populistes et pour débloquer la situation politique, la France a besoin d’un gouvernement d’intérêt général qui agisse sur quelques grandes priorités au service des Français. Nous devons faire des compromis pour faire avancer le pays !

> Le Président a raison de rappeler que ce qui se passe au Parlement est de la responsabilité exclusive des parlementaires. Cette responsabilité, impose désormais de rassembler les forces républicaines au service de l’intérêt général. C’est le seul chemin à suivre !

> La censure portée par le RN et LFI a affaibli le pays au moment ou nous devions faire bloc pour défendre les intérêts de la France. C’est une faute lourde dont les premières victimes sont nos agriculteurs.

> les lignes bougent pour la première fois depuis longtemps ! C’est une bonne chose et il faut poursuivre résolument sur ce chemin. La seule voie utile au pays et pour débloquer la situation est celle de la discussion et du compromis entre les forces républicaines.

 

David Amiel (député)
> La personnalité du premier ministre ou sa provenance ne doit pas être un point de blocage.

 

Charles Rodwell (député)
> Il faut être prêt au compromis mais pas à la compromission. (…) On ne peut pas sacrifier notre politique économique et régalienne sur l’autel d’un accord avec les socialistes.

 

● MoDem 
Bruno Millienne (porte-parole)
> Encore une fois Marine Tondelier, le NFP n'a pas gagné les législatives. C'est le Front Républicain qui les a gagnées. Et vous avez trahi tout en annonçant dès le soir du 2ème tour que vous n'appliqueriez que le programme du NFP, rien que le programme et tout le programme.

 

Maud Petit (députée)
> Je vais souhaiter beaucoup de courage à celle ou celui qui acceptera de conduire un nouveau gouvernement, car la route sera semée d'embûches. Car, oui, l'Assemblée nationale est factuellement éclatée en 3 blocs, de poids quasi identiques depuis les législatives de juin dernier. C'est vrai. Mais nous avons réussi, bien souvent, à voter, tous ensemble, des textes de loi consensuels. Personne ne le dit ! (…)
Nous sommes capables de travailler ensemble. Nous sommes capables de trouver des consensus. Tant que des intérêts politiques ou électoralistes n'entrent pas en jeu... Les Françaises et les Français n'attendent rien d'autre de nous que ça.

 

Frédéric Petit (député)
> Comme Ianoukovytch en Ukraine et Lukashenka au Bélarus, le régime pro-russe en Géorgie recrute des criminels et des malfrats pour terroriser et réprimer les manifestants ! Nous ne devons pas regarder ailleurs !

 

● Parti radical 
> [Communiqué : «Pour sortir de l’impasse politique, un « pacte parlementaire de stabilité »]
Le Parti radical tient à saluer le courage et la dignité de Michel Barnier qui, en l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, a su dépasser les clivages politiques et placé son action au service des Français. (…)
Aujourd’hui, pour sortir notre pays de l’impasse politique et le préserver du déclin, le Parti radical en appelle à un « pacte parlementaire de stabilité » entre les forces politiques et parlementaires, des socio-démocrates à la droite républicaine, autour de quelques mesures prioritaires courant sur l’année 2025 qui pourront faire l’objet d’un compromis.
Le Parti radical souhaite la nomination comme premier ministre d’une personnalité expérimentée, modérée, rompue au dialogue, capable d’un compromis de coopération parlementaire. Il propose la mise en place par ce premier ministre d’un groupe de travail associant les députés et sénateurs de chacune des formations politiques permettant d’aboutir à ce pacte de stabilité.
Le Parti radical, défenseur des majorités d’idées chères à Edgar Faure, prendra toute sa part dans la construction du pacte parlementaire de stabilité, indispensable pour mettre en œuvre les mesures nécessaires à la qualité de vie et la sécurité des Françaises et des Français, ainsi qu’au maintien de notre crédibilité en Europe et dans le monde.

 

Bernard Fialaire (sénateur)
> [Opinion : «Le jour d’après »]
Le jour d’après, nous y sommes.
Au lendemain de la censure du gouvernement par l’alliance NFP-RN.
Alliance hétéroclite ?
Peut-être pas tant que ça !
Se sont rassemblés les extrêmes qui ont en commun la recherche du chaos dont ils espèrent ressortir vainqueurs. Parce qu’ils mesurent que les Français, même ceux qui leur apportent leur soutien dans certaines occasions, ne sont pas prêts à leur donner une majorité pour gouverner sérieusement.
Si nous ne sommes pas surpris de cette attitude du pire, en revanche je pensais que le PS, le PC, les Verts ne se prêteraient pas à cette compromission. Comme il y a la double peine, il y a la double honte : la soumission aux insoumis et l’alliance de circonstance avec le RN.
Suivre Mélenchon et Le Pen : quelle dérive !
Mais qu’ont-ils à nous proposer ? Rien.
La faillite des idées, le confort ou même la paresse intellectuelle dans laquelle ils se sont installés les privent de toutes propositions innovantes pour relever les défis qui sont devant nous.
Pouvez-vous me citer une seule idée nouvelle apportée par ces formations ?
Le PC reste archaïquement attaché à une lutte des classes alors que la jeunesse attend un rapport au travail différent.
Les Verts ne se départissent pas de la décroissance et de l’écologie punitive.
Le PS est à la traîne et ne fait que se raccrocher à LFI pour assurer sa survie.

Que faire ?
Il nous faut très vite un nouveau gouvernement pour gérer les affaires courantes dans la recherche d’un consensus pour le pays, redonner confiance aux marchés pour ne pas alourdir notre dette.
C’est ce que s’efforçait de faire Michel Barnier et son gouvernement avec hauteur et responsabilité. Avoir interrompu aussi rapidement ce travail est inconséquent.
J’ai du respect et de la reconnaissance pour toutes celles et tous ceux qui s’y sont employés au détriment parfois de leur situation personnelle. Ce fut leur honneur, qu’ils en soient toutes et tous salués.
Qu’est ce qui explique cette situation ? C’est le manque de courage de la génération actuelle de repenser les fondements de notre société. Le monde a changé depuis la Libération et la protection sociale conçue par le CNR.
Le temps et l’espace se sont modifiés avec l’accélération que les progrès scientifiques et techniques ont permise, et pourtant, nous nous reposons encore sur une organisation territoriale moyenâgeuse.
Il faut revenir aux fondamentaux : la société doit garantir la santé, l’éducation, la sécurité et la justice.
Toute l’inflation de lois, de règlements, de normes n’a permis que la financiarisation de notre société ainsi que les profits colossaux de quelques-uns et la paupérisation du plus grand nombre.
Revoyons le financement de la protection sociale, dont la ressource principale ne peut être les revenus de ceux qui travaillent. Elle doit s’appuyer sur l’ensemble des richesses de l’économie.
Ayons le courage d’une réforme territoriale qui respecte la base, le terrain, ceux qui y vivent et ceux qui les représentent mais en abandonnant les petits duchés personnels pour une organisation cohérente, efficace et économe en deniers publics.
Et surtout, rétablissons l’autorité. L’autorité de la science sur les « fake news », des enseignants, des éducateurs, des élus de la République en sanctionnant comme il se doit les comportements inadmissibles.
Rétablissons l’ordre qui garantit la sécurité de chacun par le respect des forces de l’ordre et de sécurité.
Vaste programme ? Non, nécessité absolue et urgente. À instaurer radicalement !

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Les querelles qui opposent nos partis républicains servent toujours les extrêmes. Ce que l'Europe nous enseigne, c'est que la coopération entre nous porte au contraire ses fruits. Non, le dépassement n'est pas dépassé.

> Ce que nous savons de l’accord avec le Mercosur n’est pas acceptable en l’état. Il pénalise des secteurs agricoles déjà fragiles, ignore la réciprocité et le défi climatique. Toute ratification exige quoi qu’il arrive l’aval du Parlement européen. L’histoire ne s’arrête pas là.

 

Bernard Guetta (député)
> Un gouvernement de gauche et de centristes serait la meilleure solution aujourd'hui.

> La balle est dans le camp de ceux qui ont provoqué la chute du gouvernement. Aujourd'hui, nous devrions demander aux partis qui ont fait tomber le gouvernement de proposer une nouvelle majorité.

 

 

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