===============================2005-2025===============================

Depuis 20 ans le CREC & lecentrisme.com vous informent sur le Centre & le Centrisme

mardi 31 décembre 2024

L’année du Centrisme 2024. Echecs électoraux et réussites gouvernementales


En 2023, que ce soit en France, aux Etats-Unis, au Canada ou en Allemagne (dans le cadre d’une coalition), la démocratie était encore en vie grâce essentiellement à la présence à la barre de ces pays des centristes avec pour certains d’entre eux, des coalitions de l’axe central (France et Allemagne).

Il semblait possible alors qu’un front centriste/central parvienne à contenir la vague d’un populisme extrémisme et d’un extrémisme populiste, la victoire en 2020 de Joe Biden contre Donald Trump et celle d’Emmanuel Macron contre Marine Le Pen étant des signes plus qu’encourageants dans un environnement international peu favorable aux valeurs humanistes défendues par les centristes.

Mais il a fallu déchanter.

L’année 2024 qui s’achève est clairement une «annus horribilis» pour le Centre et les centristes en matière électorale avec, néanmoins, quelques petites raisons de croire encore que le pire n’est pas une fatalité.

Néanmoins le constat est là.

En 2020, le centriste Joe Biden avait heureusement mis fin à l’aventure de Donald Trump dont on pensait qu’elle était définitivement derrière nous.

Il l’avait emporté par plus de 7 millions de voix d’écart ce qui semblait démontrer un réveil salutaire du peuple américain.

Mais, patatras en 2024 avec la victoire sans appel du même Donald Trump devant la centriste Kamala Harris avec plus de deux millions de voix d’avance.

Notons que le populiste extrémiste n’avait jamais, jusqu’alors, remporté un scrutin puisqu’en 2016, il avait perdu le vote populaire, Hillary Clinton le devançant de trois millions de voix.

Ce qui est le plus inquiétant est qu’aucune justification n’est possible pour cette victoire autre que les électeurs américains ont majoritairement choisi, face à une centriste, un homme corrompu, condamné pénalement, admirateur des dictateurs, ayant tenté un coup d’Etat pour demeurer au pouvoir et dont le programme pour les quatre années à venir est de détricoter le plus possible la démocratie républicaine dont il est l’ennemi déclaré.

En 2017, le central Emmanuel Macron avait réussi à battre une deuxième fois l’héritière de la famille Le Pen et avait à nouveau empêché l’extrême-droite de s’installer à l’Elysée.

Même si les élections législatives n’avaient pas été un grand succès, il demeurait malgré tout que la coalition d’axe central qui le soutenait depuis 2017, avait le plus grand nombre d’élus à l’Assemblée sans pour autant avoir la majorité absolue.

Si cela rendait la tâche du Président de la République et du Gouvernement plus difficile, il leur était encore possible de diriger le pays.

Mais vinrent les élections européennes qui furent perdues par le camp présidentiel avec une victoire sans appel du RN.

En même temps, il semblait bien que la Droite avait décidé de faire tomber le gouvernement lors du vote du Budget en s’alliant à l’extrême-droite et à la Gauche.

Afin de clarifier la situation, Emmanuel Macron décida la dissolution de l’Assemblée nationale.

Les élections législatives anticipées virent la victoire de l’extrême-droite au premier tour mais un front républicain empêcha celle-ci de l’emporter au deuxième.

Reste que personne ne l’emporta.

Le RN a le plus grand nombre de députés mais n’a pas de majorité, tout comme le camp présidentiel et la Gauche.

Afin d’éviter que les extrêmes ne puissent gouverner, une entente appelée «socle commun» et réunissant les partis soutenant le Président de la République ainsi que ceux situés à droite (ceux de gauche refusèrent) soutint, sans avoir la majorité à l’Assemblée, le gouvernement de Michel Barnier.

Mais celui-ci a été censuré en décembre lors de la discussion du budget de la Sécurité sociale – empêchant l’adoption du Budget 2025 – ce qui a conduit Emmanuel Macron à nommer le centriste François Bayrou à Matignon.

Même s’il s’agit d’une consécration pour ce dernier, le Centre n’est pas en position de force pour mener une politique cohérente et l’on ne sait pas si le gouvernement qu’a formé le président-fondateur du MoDem possède des chances de durer en 2025.

Ces échecs électoraux sont d’autant plus étonnants que les politiques centristes menées tant aux Etats-Unis qu’en France ont donné de bons résultats, notamment en matière de croissance et de baisse du chômage ainsi que de réformes en matière sociétales.

Ce paradoxe montre que les peuples des démocraties ont cédé pour une majorité de leurs électeurs, aux sirènes des populismes et aux passions tristes qu’ils charrient afin de créer un mouvement de haine et de violence, cette fameuse «colère» que les médias mettent à toutes les sauces…

Il n’y a pas qu’en France et aux Etats-Unis que les centristes ont connu des revers.

C’est le cas, par exemple, aux Pays-Bas, les centristes ont également perdu les élections alors qu’ils étaient au pouvoir face à l’extrême-droite populiste.

En Espagne, la nouvelle défaite de Cuidadanos lors des européennes a quasiment fait disparaître le courant centriste du paysage politique alors que le parti était aux portes du pouvoir il y a encore peu...

En Inde, le parti du Congrès de centre-gauche a été à, nouveau laminé par le parti d’extrême-droite nationaliste, Le Bharatiya Janata du Premier ministre sortant, Narendra Modi.

Ajoutons à ces défaites, la chute de la coalition Gauche-Centre-écologiste en Allemagne avec des élections anticipées qui ne semblent guère favorables au courant centriste.

Petites consolations, alors que le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, est en difficulté, la renaissance au Royaume-Uni des Libéraux-démocrates.

Leur défaite lors des législatives peut être vue comme une victoire puisqu’au lieu de disparaître comme cela avait été prévu suite à leur débandade lors des précédentes législatives, les centristes ont réussi un rétablissement improbable en gagnant nombre de sièges aux Communes.

De même, en Belgique, le parti centriste Les Engagés a connu une même renaissance (même si l’autre parti centriste, DeFI a, lui, connu une défaite qui ne lui laisse plus qu’un seul député).

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.