mardi 17 décembre 2024

Actualités du Centre. La «méthode Bayrou»: n’éluder aucun problème et trouver des solutions consensuelles


François Bayrou est venu à l’Assemblée nationale pour une séance uniquement consacrée à des questions concernant la future feuille de route de son gouvernement dont la composition devrait être dévoilée en début de semaine prochaine.

Au cours de cette séance de questions-réponses, il a annoncé qu’il viendrait début janvier pour prononcer son discours de politique générale.

Mais il a dévoilé quelques orientations et la méthode qu’il compte appliquer pour gouverner.

Ainsi, il a assuré qu’il n’éludera aucun problème et qu’il compte travailler de concert avec l’Assemblée nationale afin de trouver des solutions communes à mettre en œuvre.

Au cours de ces échanges avec les députés, il a également parler des finances publiques et de leur déficit, de l’immigration et, bien entendu, de Mayotte touchée par le cyclone Chido.

 

Voici les principaux propos tenus par François Bayrou
> Le gouvernement respecte chacune et chacun de ceux qui siègent sur ces bancs, d’un bout à l’autre de l’échiquier politique, ainsi que chaque groupe. Je suis un partisan acharné du pluralisme politique. Ce n’est pas parce que nous avons des positions différentes, parfois opposées, que nous ne pouvons pas débattre et dialoguer ensemble.

> Je ne dissimulerai rien, je ne laisserai rien sans traitement et sans réponse. J’essaierai de résoudre tous les problèmes que vous avez évoqués, qu’ils tiennent à la dépense publique ou aux fractures de la société française. Je tâcherai de le faire en tenant compte de chaque groupe qui siège sur ces bancs, car je ne fais pas de différence entre les députés. Tout élu qui a franchi le seuil de cette assemblée et siège sur ces bancs a droit au respect et à un traitement équitable. C’est ma vision ; elle ne date pas d’aujourd’hui. Je l’ai longtemps défendue ici, puis à l’extérieur de l’hémicycle. Cela m’importe beaucoup. Quand je dis que je ne laisserai rien de côté, je pense notamment aux problèmes de finances publiques que vous avez mentionnés. Je crois avoir montré tout au long de ma vie politique que je tenais ces problèmes pour essentiels. J’ai bien compris l’impératif qui est le nôtre. Je vous promets d’essayer de relever ces défis avec l’ensemble de la représentation nationale.

> Le drame de Mayotte a frappé une population qui s’est, plus que d’autres, engagée pour la France. Je garde en mémoire le visage de ceux qui se sont battus pour que Mayotte soit française et devienne un département. Plusieurs d’entre eux étaient mes amis et mes aînés – Marcel Henry, Henry Jean-Baptiste, pour ne parler que des personnalités de la fin du siècle précédent. Ces hommes considéraient que la vocation de Mayotte était d’être le visage de la France dans la région. Ils ont fait confiance à la France et nous devons prouver qu’ils ont eu raison, à présent que Mayotte est confrontée à l’une des pires tragédies possibles.

> Vous demandez ensuite où je me situe dans la crise que le pays traverse. Je l’ai dit et je le répète: aucun des sujets que vous avez énumérés ne sera mis de côté, aucun ne sera exclu de l’action du gouvernement. J’espère, comme vous, que nous participerons tous à la mise au point des réponses. Ma méthode c’est celle-là.

> En matière de dépenses publiques, c’est ensemble que nous trouverons les solutions mais je ne laisserai pas la situation budgétaire sans réponse. Permettez-moi cependant de rappeler que si nous n’avons pas de réponse aujourd’hui, c’est parce qu’il y a eu censure et ce n’est pas nous qui avons censuré. La censure n’a été acquise que parce les votes des uns se sont additionnés avec les votes des autres. La situation dans laquelle nous nous trouvons est donc, objectivement, la conséquence du vote de censure qui a eu lieu, quelle qu’ait été sa légitimité. Mais nous allons remédier à cette situation. J’espère que nous le ferons en trouvant un chemin d’entente entre le gouvernement, compte tenu des différentes sensibilités qui le composeront, et les députés responsables qui siègent sur vos bancs [socialistes]. J’en suis certain, je vous le garantis ! Serons-nous d’accord sur tout ? Non, sûrement pas. D’ailleurs, je ne vois pas quelle décision de l’Assemblée nationale pourrait recueillir un avis unanime de l’ensemble des bancs. Peut-être suis-je exagérément optimiste, mais je suis certain qu’il existe un chemin qui nous permettra, pour peu que chacun fasse un pas vers l’autre, de nous rapprocher du consensus nécessaire.

> La question des finances publiques n’est pas seulement financière ou économique, c’est une question morale. Nous avons la lâcheté d’assumer nos dépenses courantes en empruntant sur le dos des générations futures. Nous ne pouvons passer ce fait sous silence, comme nous le faisons d’année en année, de décennie en décennie. C’est indigne de citoyens, de parents ou de pères de famille. La réponse est-elle facile à trouver ? Si elle l’était, on l’aurait trouvée depuis longtemps. L’endettement que j’ai dénoncé dès 2007, comme vous le rappeliez, s’est aggravé avec la crise de 2008 ; pourtant, c’était votre courant politique qui était aux responsabilités. Depuis, nous avons connu une succession de crises : les gilets jaunes, la pandémie de covid-19, la guerre en Ukraine et l’inflation.

> Les économies sont le préalable au redressement. C’est une responsabilité qui incombe à tous vos bancs. À l’exécutif aussi, mais également à ceux qui le supplient de dépenser plus, ce qui arrive souvent. Je plaide pour que nous acceptions être en situation de coresponsabilité. Si nous convenons qu’il est possible d’agir mieux en dépensant moins, alors je vous suivrai dans ce sens, je vous l’assure.

> La question de l’immigration préoccupe-t-elle nos concitoyens ? La réponse est oui. Pouvons-nous la traiter en nous fondant sur des données objectives, en essayant de trouver une ligne de conduite ? Je crois que oui et je serai heureux, dans quelques jours, lorsque le gouvernement sera formé, de défendre à cette tribune un point de vue à ce sujet. Fera-t-il l’unanimité absolue ? Je n’en suis pas sûr, mais il sera de bonne foi et pourra être analysé comme tel. Nous avons besoin de cette bonne foi, en même temps que de la mobilisation de tous.

 

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