Il est revenu sur la dissolution expliquant une nouvelle fois qu’il avait voulu redonner la parole aux Français mais que le résultat des élections législatives n’avait pas permis une clarification politique comme il l’espérait, «la dissolution a apporté pour le moment davantage de divisions à l'Assemblée que de solutions pour les Français», estimant ainsi qu’il prenait toute sa part dans cet échec mais rappelant que l’Assemblée reflétait les choix du peuple et que ses élus devaient s’entendre et faire des compromis pour le bien du pays.
Mais le Président de la république s’est focalisé sur l’année 2025 qui, selon lui, «doit être l’année du ressaisissement collectif».
Rappelant que «le bon fonctionnement de nos démocraties n’est jamais acquis», il a révélé qu’il donnerait la parole aux Français plusieurs fois dans l’années ce qui, outre de nouvelles législatives probables, l’organisation de référendums, une première sous sa présidence:
«En 2025, nous continuerons de décider et je vous demanderai aussi de trancher certains de ces sujets déterminants. Car chacun d'entre vous aura un rôle à jouer. Chacun d'entre vous sera nécessaire pour réussir ce projet que je viens rapidement de brosser devant vous.»
Il a indiqué que la France doit continuer «d'être attractive et de créer des emplois», «travaille et innove plus», «assure sa croissance en tenant ses finances» et qu’il «veillerait» à ce que ce soit le cas.
Il a ajouté qu’il fallait «un réveil européen, un réveil scientifique, intellectuel, technologique, industriel, un réveil agricole, énergétique et écologique» face à tous les dangers qui menacent nos démocraties et que l’Union européenne devait «en finir avec la naïveté et dire non aux lois du commerce dicter par les autres que nous sommes les seuls à encore respecter».
Il a également affirmé qu’«en 2025 nous tiendrons le cap avec 2050 en ligne de mire» et que ce n’est que «collectivement» que nous réussirons.
«Pour 2025, je nous souhaite d’être unis, déterminés et fraternels» a été la conclusion de ses vœux.
► Voici
les propos tenus par Emmanuel Macron
Mes chers compatriotes,
Ensemble cette année, nous avons prouvé qu'impossible n'était pas français.
Nous avons été la première Nation à modifier notre Constitution pour garantir
le droit des femmes à interrompre volontairement leur grossesse. Nous avons
fait avancer l’égalité femmes-hommes entre autres grâce au courage de celles
qui ont su dénoncer.
Nous avons continué de bâtir une écologie de progrès, de lutter contre le
changement climatique en baissant nos émissions, en ouvrant des usines, en
continuant aussi de nous battre pour notre présent et notre avenir.
Nous avons célébré la bravoure de nos Résistants et de ceux qui nous ont
libérés, 80 ans après, de la Normandie à la Provence.
Nous nous sommes souvenus, de ceux tombés pour que la France se relève. Nos
héros, nos aînés, nos alliés, ceux venus de tous les continents pour libérer la
patrie.
Nous avons eu aussi, comme promis il y a un an, des moments de grande fierté.
D'abord, nous avons organisé cet été des Jeux olympiques et paralympiques,
aussitôt entrés dans l'Histoire, entrés dans nos mémoires, dans nos cœurs qui
ont fait vibrer un pays uni, de Saint-Denis à Tahiti, et ont montré une France
pleine d'audace, de panache, follement libre.
Une France qui rayonne avec ses exploits sportifs, ses émotions, sa générosité,
une ville de Paris magnifiée.
Nos Jeux Olympiques et Paralympiques, oui, sont et resteront un moment
inoubliable de la vie de la Nation.
En ce mois de décembre 2024, comme nous l'avions promis, nous avons rendu au
culte et rouvert au public Notre-Dame de Paris. Cinq ans après l'incendie de
2019, Notre-Dame rebâtie demeure le symbole de notre volonté française.
Des milliers de compagnons, d'artisans, de femmes et d'hommes ont rebâti la
cathédrale jour après jour pendant ces cinq années. Elle a été rendue à tous et
le monde entier a pu admirer ce travail.
Demain, sachons garder le meilleur de ce que nous avons été durant cette année
2024. Unis, déterminés, solidaires et face à chacune des grandes épreuves, face
à ce que tant et tant disaient impossible, nous avons réussi parce que nous
avons été ensemble.
Unis, déterminés et solidaires, nous l’avons aussi été face aux épreuves et aux
drames de 2024 : les catastrophes climatiques, la crise que traversent encore
aujourd’hui nos agriculteurs que nous continuerons de protéger et de soutenir,
les tensions dans plusieurs de nos territoires et le ralentissement économique
mondial.
Ensemble, nous sommes aujourd’hui aux côtés des habitants de Mayotte auxquels
nous pensons avec émotion et fraternité. Et nous sommes et serons bien entendu
aux côtés de l’ensemble de nos territoires d’Outre-mer, depuis les Antilles
jusqu’à la Nouvelle-Calédonie, qui a tant souffert ces derniers mois.
Nous sommes aussi confrontés à l’instabilité politique, elle n’est pas propre à
la France, nous le voyons aussi chez nos amis Allemands qui viennent de
dissoudre leur Assemblée. Mais cela nous inquiète légitimement.
Je dois bien reconnaître ce soir que la dissolution a apporté, pour le moment,
davantage de divisions à l’Assemblée que de solutions pour les Français.
Si j’ai décidé de dissoudre c’était pour vous redonner la parole, pour
retrouver de la clarté et éviter l’immobilisme qui menaçait. Mais la lucidité
et l’humilité commandent de reconnaître qu’à cette heure, cette décision a
produit plus d’instabilité que de sérénité et j’en prends toute ma part.
L’Assemblée actuelle représente néanmoins le pays dans sa diversité, et donc
aussi dans ses divisions. Elle est pleinement légitime et dans cette
configuration inédite mais démocratique, elle doit savoir dégager des
majorités, comme le font d’ailleurs les Parlements des grandes démocraties, et
notre gouvernement doit pouvoir tenir un chemin de compromis pour agir.
Je remercie ici Michel Barnier, qui après Elisabeth Borne et Gabriel Attal,
s'est engagé avec sincérité, et j’adresse tous mes vœux à François Bayrou et à
son gouvernement.
Je souhaite que l’année qui s’ouvre soit celle du ressaisissement collectif,
qu’elle permette la stabilité, les bons compromis pour prendre les bonnes
décisions au service des Français.
Car nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre. L’année 2025 doit être une
année d’action, une année utile pour vous et pour vous permettre de vivre
mieux. Le pouvoir d’achat, le travail, la sécurité, la justice, aider aussi nos
élus et nos associations : pour tout cela, il est nécessaire d’adopter un
budget.
Nous pouvons rendre la vie meilleure en nous mettant d’accord sur quelques
sujets simples : faciliter la vie de tous ceux qui travaillent dur, améliorer
la sécurité au quotidien, juger plus vite et permettre à chaque famille d’avoir
accès à la meilleure instruction pour ses enfants, à la santé et aux services
publics de base. A nous de le faire donc.
L’année 2025 doit aussi être une année d’unité, de responsabilité pour bâtir
une France plus forte, plus indépendante face aux dérèglements du monde.
Les guerres en Ukraine et au Proche-Orient ne sont pas des conflits lointains.
Elles nous concernent directement et menacent notre sécurité, notre unité,
notre économie.
Les derniers évènements en Syrie, la manipulation des élections en Moldavie, en
Géorgie, en Roumanie, les attentats terroristes en Europe et dans notre
voisinage, montrent combien notre sécurité et le bon fonctionnement de nos
démocraties ne sont jamais acquis.
C’est pourquoi l’Europe ne peut plus déléguer à d’autres puissances sa sécurité
et sa défense. En 2025, la France devra continuer d’investir pour son
réarmement militaire, pour garantir notre souveraineté, la protection de nos
intérêts et la sécurité de nos compatriotes. Et l’Europe devra quant à elle
accélérer pour prendre en main sa défense, sa sécurité, ses frontières. C’est
ce pour quoi je me bats depuis tant d’années et ce que nous avons commencé à
bâtir avec nos partenaires européens, et que nous poursuivrons.
Nous devons lucidement voir que le monde avance plus vite et bouscule nombre de
nos certitudes. Ce que nous tenions pour acquis ne l’est plus.
Il n’y aura pas de prospérité sans sécurité et la France, par sa puissance
diplomatique et militaire, à cet égard, a toujours un rôle à jouer.
Pour que nos enfants vivent mieux que nous, il faut aussi que s’inventent en
France et en Europe les technologies et les entreprises qui façonneront le
monde de demain, notre avenir, notre croissance : l’intelligence artificielle,
les révolutions du quantique, de l’énergie, de la biologie pour ne citer que
quelques-uns de ces chantiers.
Les Européens doivent en finir avec la naïveté. Dire non aux lois du commerce
édictées par d’autres et que nous sommes les seuls à encore respecter, dire non
à tout ce qui nous fait dépendre des autres, sans contrepartie et sans préparer
notre avenir.
A l‘inverse il nous faut le réveil européen, réveil scientifique, intellectuel,
technologique, industriel, réveil agricole, énergétique et écologique. Il faut
pour cela aller plus vite, prendre nos décisions plus rapidement, plus
fortement en Européens, simplifier nos règles pour nos compatriotes comme nos
entreprises et investir davantage.
Cela suppose une France qui continue d’être attractive, qui travaille et innove
plus, qui continue de créer des emplois et qui assure sa croissance en tenant
ses finances. J’y veillerai.
Depuis sept ans, nous avons réussi à résister aux pires crises, tout en
baissant le chômage, tout en réindustrialisant et en attirant les inventions du
monde entier.
Nous avons de nouveau prouvé cette année notre capacité à tenir notre rang dans
des secteurs d’avenir, avec par exemple le lancement d’Ariane 6 ou le
raccordement du nouveau réacteur nucléaire de Flamanville. Là se bâtit notre
indépendance et nous devons rester forts et crédibles au cœur d’une Europe qui
doit accélérer.
A nous donc, collectivement, de faire, car 2025 imposera l’audace et le sens
des décisions.
Mes chers compatriotes, les grandes Nations sont celles qui, dans les moments
de crise, de doute, savent voir loin, se détacher des polémiques du quotidien
pour bâtir l’avenir et prendre un temps d’avance.
Nous y sommes. C’est pourquoi, en 2025, nous tiendrons le cap.
Nous sommes à un quart de siècle. Une partie des promesses de l’an 2000 ont été
tenues mais tant de désordres, de déséquilibres sont apparus aussi. Alors pour
le quart de siècle qui vient, je veux que nous puissions décider et agir, avec
2050 en ligne de mire.
Nous aurons des choix à faire pour notre économie, notre démocratie, notre
sécurité, nos enfants. Oui, l’espérance, la prospérité et la paix du quart de
siècle qui vient dépendent de nos choix, aujourd’hui.
C’est pour cela qu’en 2025 nous continuerons de décider et je vous demanderai
aussi de trancher certains de ces sujets déterminants. Car chacun d’entre vous
aura un rôle à jouer. Chacun d’entre vous sera nécessaire pour réussir ce
projet que je viens rapidement de brosser devant vous. Oui, comme pour les
grands chantiers qui ont fait notre Histoire, et encore l’année qui vient de
s’écouler, chacun d’entre vous est nécessaire pour bâtir une Nation et une
République plus belles encore.
C’est pour cela que je nous souhaite pour 2025 d’être unis, déterminés et
fraternels.
Très belle, très heureuse année 2025 à vous et à vos
proches.
Vive la République.
Vive la France.
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