Personne d’ailleurs ne peut remettre en cause cette victoire qui a été obtenue cette fois-ci avec une majorité de voix.
Pour autant, le populiste extrémiste n’a réuni autour de son nom que le même nombre de voix qu’en 2020 où il avait perdu l’élection par plus de 7 millions de voix d’écart face à Joe Biden.
Dès lors se pose une évidente question: mais où sont donc passées onze millions d’électeurs de Biden d’il y a quatre ans qui ont fait défaut à Harris qui va perdre l’élection par près de quatre millions de voix?!
Pourquoi n’ont-ils pas voté pour la candidate démocrate?
Au-delà des «transfuges», ceux qui ont décidé de changer leur vote entre les deux élections et que l’on trouve dans les deux partis, et le démocrate, et le républicain, quelques pistes existent déjà même s’il faudra évidemment affiner les analyses dans les mois qui viennent.
Et toutes ces pistes montrent que c’est bien Kamala Harris qui a perdu l’élection et non Trump qui l’a gagné.
D’abord l’héritage Biden qui est vu de manière négative par une énorme majorité d’Américains dans les sondages alors même que les États-Unis se portent bien mieux qu’il y a quatre ans, que leur économie est florissante, que les crimes sont en baisse et que la démocratie a été renforcée après l’épisode Trump.
Mais l’on ne peut aller contre un sentiment de cette sorte même s’il est en très grande partie irrationnel et qu’il se basait surtout sur une inflation post-coivd19 largement maîtrisée actuellement.
Kamala Harris, malgré sens tentatives de se démarquer de Biden tout en expliquant que son bilan était positif, n’a pu échapper à l’idée qu’elle était son héritière et qu’elle allait continuer la même politique ce que beaucoup d’électeurs qui avaient voté pour l’actuel président ne voulaient plus (alors même que celle-ci a été positive pour le pays).
Ensuite, Kamala Harris est une femme, d’origine à moitié indienne et à moitié jamaïcaine.
Ces caractéristiques ont évidemment joué pour nombre d’électeurs qui ne veulent toujours pas d’une femme dans le bureau ovale à la Maison blanche (misogynie) qui plus est de couleur à moitié marron et à moitie noire (racisme).
N’oublions pas qu’en 2008, le score de Barack Obama à la présidentielle fut largement inférieur à ce que tous observateurs estimaient et que cette déperdition était explicable en grande partie parce qu’il était métisse et qu’il se revendiquait comme noir.
Puis, Kamala Harris est demeurée largement méconnue une grande partie des électeurs dont certains ne savaient même pas que Joe Biden avait décidé de ne pas se représenter.
Les dernières recherches les plus nombreuses des Américains sur Google juste avant l’élection étaient de savoir si Biden se représentait et qui était Harris!
Il y a eu également des déperditions de voix de la part de communautés qui voulaient sanctionner la politique étrangère menée ces quatre dernières années, notamment les Américains d’origine arabe et/ou de confession musulmane, même si, dans bien cas, Donald Trump conduira une politique allant encore plus à l’encontre de leurs vœux…
En outre, la politique centriste suivie par le duo Biden-Harris a été rejetée par nombre d’Américains qui ressentent un sentiment d’insécurité largement diffusé par les extrémistes et les radicaux de droite sur les réseaux sociaux, dans les médias conservateurs et d’extrême-droite et par les élus républicains sachant qu’il est plus facile de faire peur que de rassurer quel que soient les statistiques en la matière.
Enfin, il se peut même s’il faudra attendre des éléments en faveur de cette thèse que ces électeurs manquants n’aient pas trouvé dans le ticket Kazmala Harris/Tim Walz, un couple suffisamment crédible être les prochains présidente et vice-président.
Évidemment, cela n’enlève rien à l’interrogation à propos du vote pour un personnage comme Trump et sa victoire.
Mais cela explique la défaite de Kamala Harris.
Alexandre Vatimbella
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