Deux femmes, deux échecs à la présidentielle des États-Unis.
Sans compter toutes celles qui ont échoué lors des primaires des deux grands partis.
Les Américains seraient-ils machistes et misogynes sachant que, et Hillary Clinton, et Kamala Harris ont remporté haut la main le vote des femmes.
Tout semble le prouver.
Cependant, malgré les déclarations allant en ce sens, c’est un peu plus compliqué.
Ainsi, Hillary Clinton a été battue en 2016 par Donald Trump à cause du système électoral inique et d’un autre âge alors qu’elle a obtenue 3 millions de voix de plus que l’extrémiste populiste.
Elle a donc remporté le vote populaire c’est-à-dire que les Américains avaient décidé de mettre une femme à leur tête.
Quant à Kamala Harris, sa défaite ne doit pas faire oublier qu’elle a été élue vice-présidente et que sa présence sur le ticket démocrate n’a pas empêché Joe Biden de l’emporter devant le même personnage avec près de 7 millions de voix supplémentaires et avec le plus grand nombre de suffrages jamais obtenu lors d’une présidentielle par un candidat.
Alors, bien entendu, nombre d’électeurs se sont détournés de Kamala Harris comme ils s’étaient détournés d’Hillary Clinton parce quelles sont des femme, il n’y a pas de doute là-dessus.
Néanmoins, il s’agit d’un élément qui doit être couplé avec d’autres.
Pour Hillary Clinton, la véritable haine d’une partie des journalistes à son encontre a joué un grand rôle dans sa défaite avec de véritables campagnes de presse (ou plutôt de propagande) menées contre elle par des médias comme le New York Times.
Pour Kamala Harris, ses origines indiennes et jamaïcaines ont été certainement un handicap tout autant et même plus que son genre.
Le centrisme revendiquée par les deux femmes a également joué en leur défaveur.
On se rappelle que l’aile gauche du Parti démocrate ainsi que la gauche américaine avaient été des adversaires d’Hillary Clinton, ne se ralliant à elle que du bout des lèvres lui faisant perdre nombre de votes dans les États-clés.
Même si cette fois-ci toute la gauche était derrière Kamala Harris, ses électeurs ont sans doute étaient parmi ceux qui ne se sont pas déplacés pour voter parce qu’elle ne soutenait pas nombre de leurs points de vue comme leur soutien aux Palestiniens et leurs actions contre les juifs au nom d’un antisionisme qui s’apparentent souvent à de l’antisémitisme (son mari est d’ailleurs juif).
Que Hillary Clinton et Kamala Harris aient, toutes les deux, perdues contre le même adversaire, Donald Trump, un extrémiste populiste rendu populaire par la télévision et qui, misogyne, traite les femmes comme des objets et de possibles trophées, n’est pourtant pas un hasard.
Face à un personnage dont le fonds de commerce est la violence verbale, la posture machiste et l’intransigeance vis-à-vis des faibles, leur bienveillance et leur bataille pour une société inclusive est passée comme de la faiblesse pour tous ceux qui voient les États-Unis comme un pays de cocagne où seuls les forts, dans une vision de darwinisme social exacerbé, ont une chance et même le droit de réussir.
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