Oh! bien sûr cette démocratie n’a jamais été parfaite loin de là avec des manquements considérables, l’esclavage étant l’un d’eux.
Pourtant, n’oublions pas que lorsque Lincoln la sauve lors de la guerre civile (guerre de Sécession), il s’agit de la seule qui existe sur terre ce qui lui permet de dire après la sanglante bataille de Gettysburg que le régime du peuple, pour le peuple et par le peuple a été sauvé.
N’oublions pas, non plus, que jusqu’à présent, quels que soient les événements intérieurs ou extérieurs, toutes les élections se sont tenues en jour et en heure prévus depuis la fondation du pays.
Quand je parle du «modèle américain», c’est aussi celui qui est parvenu, cahin-caha, à empêcher des extrémistes de prendre le pouvoir au cours de l’histoire des États-Unis.
Bien sûr, la droite radicale s’est parfois imposée comme lors des élections de Richard Nixon, de Ronald Reagan et de George W Bush.
Néanmoins, jamais à ces occasions, la démocratie n’a semblé en danger de disparition et ses fondamentaux ont continué à exister en témoigne les passations de pouvoir pacifiques à la fin des mandats de ces présidents.
Ce n’est plus du tout la situation dans laquelle nous nous trouvons depuis hier, 5 novembre 2024.
Un extrémiste populiste dangereux a remporté l’élection présidentielle sans contestation possible avec un nombre de voix importants, ce qui n’avait pas été le cas lors de son premier mandat en 2016.
Et, après avoir tenté de renverser la démocratie suite à sa défaite en 2020, il a fait maintes déclarations qui laissent à penser qu’il saisira toutes les occasions possibles pour asséner des coups mortels à celle-ci.
N’a-t-il pas déclaré qu’il se comporterait en «dictateur» dès son premier jour de mandat, n’a-t-il pas dit à ses supporteurs les plus ultras que ce serait sans doute la dernière fois qu’ils auraient à voter s’il était élu, n’a-t-il pas menacé tous ses opposants de poursuites judiciaires et de la prison au seul motif qu’ils ne sont pas du même avis que lui et n’a-t-il pas expliqué que son coup d’Etat manqué du 6 janvier n’était en réalité qu’une manifestation pacifique de ses électeurs venus visiter le Capitole de Washington?!
Sans oublier sa fascination pour tous les autocrates et les dictateurs de la planète, son admiration pour Hitler et ses généraux ainsi que son amitié qu’il revendique avec les pires bouchers au pouvoir, Poutine en Russie et Kim en Corée du Nord.
Aucun président des États-Unis n’a jamais réuni autant de caractéristiques d’un potentiel potentat.
Voilà qui est fait par la grâce d’une majorité d’électeurs qui a sciemment choisi de donner le pouvoir à celui qui pourrait effacer la plus vieille démocratie de la planète.
Il aura, pour le seconder, un Congrès à sa botte où ses admirateurs fanatiques feront tout pour limiter et supprimer des libertés acquises de haute lutte ainsi que de changer les systèmes judiciaires et électoraux pour leur permettre de demeurer au pouvoir aussi longtemps qu’ils le voudront, des attaques contre la démocratie qui se feront avec la bénédiction de la Cour suprême où, déjà, des conservateurs réactionnaires sont majoritaires.
On comprend bien que ce que je viens de décrire n’a aucun rapport avec un quelconque modèle de démocratie qui serait attaché aux États-Unis tels qu’ils se présentent désormais par la volonté de leur peuple.
Jean-Louis Pommery
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