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mercredi 2 octobre 2024

Propos centristes. France – Réactions au discours de politique générale de Barnier / Ecole, priorité des priorités / Réduire notre dette écologique / Pas de matraquage fiscal / Santé mentale, grande cause 2025 / Crise au Moyen-Orient…


Voici une sélection, ce 2 octobre 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, désormais dirigé par Michel Barnier, nous ne reprenons que les propos des membres centristes de celui-ci, c’est-à-dire de 13 d’entre eux; Le parti Renaissance compte 12 de ses membres dans cette équipe gouvernementale mais trois d’entre eux sont des personnalités qui se revendiquent de droite dont nous ne reportons donc pas les propos puisque la ligne politique de ce gouvernement n’est plus centriste mais essentiellement droitiste]

Anne Genetet (ministre de l’éducation nationale)
> Oui, l’École reste la priorité du Gouvernement. Parmi les annonces du Premier ministre : accompagnement pour la réussite de tous les élèves, renforcement de la lutte contre le harcèlement, poursuite de l'inclusion scolaire des élèves en situation de handicap, amélioration du remplacement des absences. L’École que je souhaite porter est une École qui veille sur chacun, élève, enseignant, direction, personnel administratif. Une École inclusive, où personne ne se sent seul. Une École où chaque élève trouve sa place et s'épanouit. Une École où tous les enseignants et personnels se sentent valorisés et reconnus. Avec volonté, écoute et humilité.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques)
> Le cap fixé par Michel Barnier pour réduire notre dette écologique est clair. Sortir des énergies fossiles, s’adapter aux effets du dérèglement climatique, mettre fin à l’effondrement de la biodiversité, inverser la tendance et agir pour nos ressources en eau : nous sommes attendus par les Français. Au travail.

> C'était l’engagement du précédent gouvernement et il entre aujourd’hui en vigueur : une augmentation de 50 euros par mois en moyenne des petites pensions de retraites concernées. Promesse de la réforme des retraites, cette bonne nouvelle est le fruit d'un travail sans relâche pour nos aînés.

 

Antoine Armand (ministre de l’économie, des finances et de l’industrie)
> Je ne serai pas le ministre du matraquage fiscal.

> Temps de travail et de dialogue avec les acteurs économiques de notre pays. Ma volonté : écouter vos préoccupations et avancer ensemble.

 

Geneviève Darrieussecq (ministre de la santé et de l’accès aux soins)
> Mobilisons toutes les solutions possibles pour favoriser l'accès aux soins. Nous proposerons une loi pour réformer le statut des infirmières et infirmiers, étendre leur expertise et leur rôle dans la prise en charge des patients.

> Le débat sur la fin de vie doit reprendre ! Je me félicite de cet engagement que prend Michel Barnier devant les parlementaires. Continuons à travailler ensemble dans le dialogue et mettons l'accent sans attendre sur le renforcement des soins palliatifs.

> La santé mentale sera la grande cause de l'année 2025. Elle est l'affaire de tous et la société toute entière doit s'en saisir. Renforçons la prévention, la formation et l'accompagnement ! Avec Michel Barnier, nous y serons particulièrement attentifs.

> L'accès aux soins et à la santé de proximité pour tous est une priorité du Gouvernement. Grâce au programme Hippocrate, les internes vont pouvoir s'engager, avec le soutien de l'Etat, dans les territoires qui en ont le plus besoin.

 

Astrid Panosyan-Bouvet (ministre du travail et de l’emploi)
> [Réforme des retraites] Voyons, si on peut, sur ces sujets-là, carrières longues, séniors, pénibilité, carrière des femmes, améliorer les choses.

> [Bas salaires] Le sujet, c'est qu'il y a beaucoup de gens qui sont scotchés au smic à vie.

> [Bas salaires] 65 % de nos branches n'ont pas toiletté leur classification depuis cinq ans.

> [Revalorisation du smic] Ça fait 28 euros net par mois pour chaque titulaire du smic. Donc c’est déjà quelque chose.

> [Montée des actes et des paroles racistes dans les entreprises] Il y a un arsenal juridique comme on fait souvent en France qui est très complet mais qui n'est pas véritablement effectif. J'aimerais vraiment regarder ce qui se fait à l'étranger.

> [Réduction à la prime d'embauche des apprentis] Il y aura des ajustements, de la prime à l'apprentissage.

> [Redressement des Comptes publics] Je veux qu'on arrête de se dire qu'un bon ministre, c'est un ministre qui se définit par la hausse de ses crédits ou par une loi qui porte son nom. Je pense qu'un bon ministre, c'est les résultats.

> [Réforme assurance-chômage] Ce que le Premier ministre a dit, c'est qu'il souhaite rouvrir la négociation et ce serait plutôt sur la base de l'accord de novembre 2023 qui avait été voté par trois organisations syndicales et le patronat.

> Je crois que le dialogue social, que l'écoute, la cohésion sociale, c'est à la fois un facteur de compétitivité des entreprises et c'est un facteur d'engagement, de fierté et de reconnaissance des salariés.

 

Laurent Saint-Martin (ministre auprès du premier ministre, chargé du budget et des comptes publics)
> Michel Barnier: «Le premier remède à la dette, c'est la baisse de la dépense». Je suis convaincu qu'il existe un chemin pour redresser nos comptes publics et nous allons relever ce défi collectivement. Ma méthode : vérité, dialogue, et action.

 

Maud Bregeon (porte-parole du gouvernement)
> Le Premier ministre a rappelé son attachement intangible à l'État de droit.

> La méthode Michel Barnier, c’est l’écoute, le respect, le pragmatisme. Avec des valeurs claires sur le refus du communautarisme, sur la défense de l’Etat de droit, de la laïcité, des acquis sociétaux. Nous devons tracer des chemins de compromis. Sinon, quelle est l’alternative ?

> [Hausse des impôts] La situation budgétaire est grave (...) Il n'est pas question de procéder à des augmentations généralisées. En revanche, la justice fiscale n'est pas un gros mot. (…) Le Premier ministre propose une équation qui marche : des réductions massives de dépenses et une contribution ciblée et temporaire. Le débat est ouvert, le Gouvernement écoutera bien sûr toutes les alternatives qui permettraient de faire mieux.

> Nous vivons une déchéance de rationalité. Par le jeu des algorithmes et des manipulations, beaucoup de nos concitoyens se retrouvent dans des bulles où l'informations sérieuse n'existe plus.

> J'ai confiance en Michel Barnier, j'ai confiance en la méthode (...) Je trouve que ça fait du bien (...) Il n'est pas dans une position qui est verticale.

> [Impôts des contribuables et entreprises] Des contributions ciblées, temporaires, exceptionnelles doivent faire partie de la réponse globale (...) La philosophie (...) c'est de demander à ceux qui le peuvent le plus de contribuer à l'effort national.

> Les Français nous demandent de la fermeté en matière de sécurité et d'immigration clandestine.

> La France condamne avec la plus grande fermeté les attaques de l'Iran contre Israël (...) Le président de la République a demandé à Jean-Noël Barrot de se rendre de nouveau (...) dans la région pour rencontrer l'ensemble des acteurs.

> Je rappelle la ferme opposition de la France à toute incursion terrestre d'Israël au Liban.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, chargé de l’industrie)
> J'appelle de tous mes vœux à collectivement agir pour dépasser nos différences et faire avancer le pays.

> Je salue tout le travail mené sur l'efficience et le financement de notre système de santé par le G5Santé. Les défis sont là: concilier souveraineté , attractivité et maîtrise des dépenses. Je tiens à féliciter les entreprises membre du G5 qui :
- soignent nos compatriotes : en France, plus de 8 patients sur 10 bénéficient d'un médicament du G5 Santé
- innovent, notamment dans l'industrie du médicament : le G5 Santé est le 1er partenaire de la recherche publique française !
- créent de la richesse sur notre territoire, grâce à elles, la France est un des leaders mondiaux du secteur.
- créent de l'emploi dans tous les territoires : le G5 Santé, c'est 53 usines en France avec 20 000 emplois industriels. Vous pouvez compter sur mon soutien.

 

Olga Givernet (ministre déléguée auprès de la ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques, chargée de l’énergie)
> Ensemble, nous devons maîtriser nos besoins d'énergie en faisant preuve de sobriété et d'efficacité. L'Etat qui est, avec ses opérateurs, le plus gros propriétaire immobilier et foncier du pays, doit aussi être exemplaire, en réduisant et en isolant ses surfaces.

> Ne jamais sacrifier l’avenir au présent. Ensemble, nous allons agir sur l’offre énergétique, en poursuivant résolument le développement du nucléaire, et notamment des nouveaux réacteurs, mais aussi des énergies renouvelables en mesurant mieux tous leurs impacts.

> En tant que ministre de l'Énergie, je suis résolue à réduire les émissions de CO2 et à renforcer l'indépendance énergétique de la France.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> e suis profondément alarmée par la dégradation dramatique de la situation au Proche-Orient. L’attaque de l’Iran contre Israël est inacceptable, il incombe à chacun de prévenir un embrasement régional. Je soutiens pleinement les populations civiles cruellement éprouvées et appuie sans réserve les efforts de la France pour garantir paix et sécurité dans la région.

> À la famille et aux proches de Philippine, l'Assemblée est à vos côtés dans cette terrible épreuve. Votre affliction est aussi la nôtre. En la mémoire de Philippine, nous observons une minute de silence.

 

► Haut-commissariat au Plan 
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate) 
> Le discours de politique générale de Michel Barnier était sérieux, solide, constructif et rassembleur. Chacune des options annoncées sera examinée dans les débats. Mais en ce jour de rentrée, ill correspondait à l'urgence et allait vers un climat plus positif. Bienvenu !

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> [Intervention en réponse du discours de politique générale du Premier ministre]

La France est à la croisée des chemins. Nous sommes dans une configuration inédite, puisque les Français n’ont donné à aucun bloc, aucun groupe, aucune formation politique une majorité suffisante pour agir seuls. Pour agir, il nous faut donc changer nos habitudes, sortir définitivement des débats stériles, des oppositions factices, du sectarisme et des postures politiciennes qui ne font avancer personne et certainement pas le pays, et guérir la politique française devenue trop malade de ses divisions et de ses affrontements.
Avec les députés Ensemble pour la République, nous sommes convaincus que c’est non seulement souhaitable mais possible – et nous y sommes prêts ! Il suffit d’observer nos voisins européens, qui entretiennent, pour beaucoup d’entre eux, une culture de coalition. Il suffit de regarder la France, qui ne se résumera jamais à trois blocs s’affrontant matin, midi et soir et cherchant la disparition ou l’écrasement des deux autres. Non, la France, ce n’est pas le conflit sans fin, l’affrontement sans but, l’opposition sans raison ! Non, la France, ce n’est surtout pas cela !
L’idéal français, c’est la quête de l’unité, la recherche de la stabilité, l’aspiration à la fraternité.
Alors nous, députés, représentants du peuple à l’Assemblée nationale, l’affirmons avec force et en même temps avec beaucoup d’espoir : soyons à la hauteur de la France. Oui, soyons à la hauteur de la France, de ses forces, de ses attentes, de ses doutes, de ses espoirs, de son histoire et de son avenir.
Bien sûr, ce ne sera pas facile. Nous devrons sortir de nos logiques habituelles, car cette assemblée ne dispose pas de majorité. Le clivage entre majorité et opposition doit être dépassé au profit d’un nouveau clivage entre ceux qui veulent agir concrètement et ceux qui ne le veulent pas ; ceux qui sont capables de mettre le pays au-dessus des partis et ceux qui ne le sont pas.
Nous sommes plusieurs groupes à avoir fait ce choix, sans jamais rien renier de nos divergences et de nos différences, parfois profondes – j’y reviendrai. Nous savons que les extrêmes ne se placeront jamais dans cette logique. C’est d’ailleurs leur raison d’être que de se placer à ce point en marge de tout ce qui peut faire réussir le pays.
Je le dis ici : je ne me résous pas à ce que le Parti socialiste, parti de gouvernement, puisse manquer à cet appel de l’unité. S’il faut des preuves que nous sommes prêts au compromis et à nous remettre en question pour ce faire, sachez que notre groupe cherchera toujours à emprunter cette voie pour vous convaincre. Je vous ai entendus réagir – lorsque le Premier ministre a déclaré que son Gouvernement était pluriel et représentatif –, considérant que ce n’était pas le cas. Mais alors, pourquoi n’avez-vous pas accepté d’entrer dans le Gouvernement pour appliquer vos idées et vos propositions ?
Soyons lucides. Les Français ne nous demandent pas de penser, de dire ni de vouloir la même chose. Ils nous demandent non pas d’effacer nos différences, mais de les surmonter pour agir : agir pour eux et avec eux. La lucidité, ce doit d’ailleurs être notre base commune. Nous habitons tous le même pays et rencontrons les mêmes Français. Il y a des Français qui souffrent, évidemment, des Français qui doutent et qui sont en colère. Plus grave encore, des Français perdent foi en la France.
Ils perdent foi dans la promesse républicaine, dans ce rêve français, mélange de grandeur et d’universel, d’une puissance à nulle autre pareille, portant un message pour le monde. C’est une réalité. Si tel n’était pas le cas, le groupe que j’ai l’honneur de présider aurait été doté d’une majorité absolue dans cet hémicycle ; j’ai la lucidité et l’humilité de le reconnaître devant vous.
Alors oui, nous sommes lucides. Lucides sur les doutes quant à la capacité de l’État à protéger, quant à la capacité du travail à rémunérer, quant à la capacité de l’école à éduquer, quant à la capacité de la santé à tous nous soigner.
Ce même exercice de lucidité devrait conduire, me semble-t-il, ceux qui s’opposaient à nous hier à reconnaître que, peut-être, tout n’est pas à jeter, qu’il existe des raisons d’espérer, des succès qui, d’ailleurs, sont non pas ceux d’une étiquette politique ou d’un camp, mais ceux de la France et de tous les Français.
Nous avons enfin vaincu le fléau du chômage de masse ; le taux de chômage est au plus bas depuis vingt-cinq ans. Le taux de chômage des jeunes est au plus bas depuis quarante ans.
L’industrie reprend : pour la première fois depuis des décennies, il y a davantage d’ouvertures d’usines dans notre pays que de fermetures, davantage de créations d’emplois industriels que de suppressions.
Les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 6 % l’an dernier en France, soit six fois plus qu’avant 2017.
Nous avons considérablement agi afin d’augmenter les moyens de notre armée, de notre sécurité, de notre justice, après des décennies de paupérisation et de sous-investissement. Nous avons octroyé à la santé des moyens sans précédent et débloqué la formation des médecins. Nous avons entamé, je le crois profondément, l’inversion de la tendance du déclin de l’école, en affirmant notre volonté de rehausser le niveau grâce au choc des savoirs.
Nous avons accordé de nouveaux droits à nos compatriotes, en particulier aux femmes, en ouvrant la PMA à toutes ou encore en adoptant l’inscription de la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution. Tout n’est pas à jeter.
Il y a des succès et je veux voir dans votre intervention, monsieur le Premier ministre, une forme de reconnaissance envers une partie du travail engagé. Lorsque vous avez évoqué l’insertion, vous avez mentionné la réforme du RSA, dont nous avons engagé la généralisation. Lorsque vous avez évoqué l’accès au logement, vous avez mentionné la proposition de loi visant à renforcer le rôle des maires dans l’attribution des logements sociaux, que nous avons fait adopter en commission au Sénat. Lorsque vous avez évoqué l’agriculture, vous avez fait référence au projet de loi d’orientation pour la souveraineté en matière agricole, adopté par l’Assemblée nationale et actuellement en navette. S’agissant de la famille, vous avez renvoyé vers le service public de la petite enfance, que nous avons inscrit dans la loi et que nous nous efforçons, depuis, de décliner. En matière de jeunesse, vous avez mentionné la réforme du lycée professionnel, dont nous sommes fiers et qu’il faut concrétiser. Sur la lutte contre la fraude, vous avez évoqué la sécurisation de la carte vitale, difficile chantier que nous avions engagé, avec Gérald Darmanin, pour lequel nous vous accompagnerons. Lorsque vous avez évoqué le pouvoir d’achat, vous avez mentionné le travail mené en matière de désmicardisation, désormais essentielle – j’y reviendrai. Vous avez évoqué le plan sur les soins palliatifs qui a été engagé et le projet de loi relatif à la fin de vie, le travail concernant les familles monoparentales, la lutte contre la délinquance des mineurs et les mesures que nous avions rédigées pour réformer l’excuse de minorité.
Lorsque je vois tout cela, et après avoir entendu votre discours, je ressens, bien sûr, une satisfaction, non pas pour nous, mais pour le pays. Parce que sur tous ces sujets profondément ancrés dans le quotidien des Français et sur lesquels ces derniers nous attendent, on ne peut pas accepter les zigzags. Ce qui compte, c’est la concrétisation des travaux engagés et non leur attribution à une étiquette ou à une personnalité en particulier. C’est pourquoi nous nous réjouissons que vous ayez repris l’ensemble de ces chantiers dans la feuille de route de votre Gouvernement.
Oui, le groupe Ensemble pour la République veillera sur l’acquis des sept dernières années et il l’assume. Ce groupe est issu d’une famille politique qui ne s’est jamais défilée, qui a toujours eu à cœur de penser l’avenir de notre pays et d’agir pour qu’il soit meilleur. C’est un groupe de députés issus de familles politiques différentes, mais qui se sont reconnus dans un projet politique, celui du mouvement et du dépassement. Mouvement, pour faire entrer notre pays dans le 21e siècle avec davantage de force et d’atouts ; dépassement pour réunir enfin, autour de la table, des femmes et des hommes qui ne pensent pas toujours la même chose mais qui se rejoignent sur une conviction : la France ne peut avancer que si elle est unie.
Alors, en cet instant où il n’y a plus de véritable majorité parlementaire, en cet instant où l’unité doit prévaloir sur le reste, nous trahirions nos valeurs, la raison même de notre existence, si nous décidions d’être une force de division.
Monsieur le Premier ministre, je connais la difficulté de la tâche qui vous incombe désormais ; je ne serai donc jamais celui qui cherchera à la compliquer davantage. C’est aussi l’état d’esprit de mon groupe. Nous sommes clairs : tout ce qui permettra de rendre le pays plus fort, plus prospère, plus juste et plus sûr, nous le soutiendrons.
Nous le soutiendrons et nous agirons depuis ces bancs, en tant que députés et groupe parlementaire. La situation politique fait que, plus que jamais, l’Assemblée nationale peut être puissante. Depuis ses bancs, des majorités peuvent se dégager, des textes peuvent naître et nous pouvons changer la vie des Français. Notre groupe l’a compris : c’est le moment ou jamais d’agir vraiment depuis le Parlement. Nous le ferons, avec le seul objectif d’agir vite, fort, et vraiment, en respectant les Français et nos valeurs.
Au sommet de nos valeurs, il y a l’État de droit – je le dis très solennellement. Je vous remercie, monsieur le Premier ministre, pour la clarification que vous venez d’apporter. L’État de droit est le rempart contre la folie des hommes. On peut avoir une parole forte, mais sans hystériser tout le temps le débat. On peut être plus ferme – beaucoup plus ferme, probablement – en matière d’insécurité, pour faire respecter nos frontières, pour protéger nos concitoyens. On peut changer le droit – c’est la raison d’être même de cette Assemblée –, mais pour cela, il faut agir plutôt que parler – je cite vos propos –, agir plutôt qu’hystériser et semer la division. L’attente des Français est forte : elle mérite des actes, des engagements, du changement, plutôt que des paroles pour faire parler dans les médias.
Parmi nos valeurs, il y a la recherche de la prospérité pour tous – ce fut le cœur de notre combat. Pour redistribuer des richesses, pour que les Français vivent mieux, il faut créer de la valeur, de l’activité, et de la croissance, tout en rééquilibrant nos comptes. Nous y sommes parvenus entre 2017 et 2019, avant la crise du covid, sans céder à la facilité des hausses d’impôts. Nous avons même allégé le poids des impôts sur notre économie, sur les Français et sur les entreprises, de plus de 50 milliards d’euros. Nous n’avons pas baissé les impôts par dogme ou par fétichisme anti-impôts, mais par volonté d’efficacité économique. Les résultats sont là : la croissance française est supérieure à celle de nos voisins européens, nous avons recréé des millions d’emplois et notre taux de chômage se situe à son niveau le plus bas depuis des dizaines d’années.
Après le « quoi qu’il en coûte » qui a protégé des millions de Français au prix de dizaines de milliards d’euros, la situation budgétaire de notre pays nécessite que l’on continue à agir sans délai. Un pays surendetté ne peut pas être un pays libre. Nous avons commencé cet effort en février. Quelques jours seulement après notre nomination, mon gouvernement et moi-même avons pris la décision sans précédent d’annuler par décret 10 milliards d’euros de crédits. Nous avons gelé plus de 16 milliards d’euros de crédits, dont une partie importante devait être annulée en fin d’année – vous pouvez le faire.
Les lettres plafonds que j’ai transmises cet été aux ministères prévoyaient une quinzaine de milliards d’euros d’économies compte tenu de l’inflation anticipée.
Nombreux parmi ceux qui aujourd’hui donnent des leçons de responsabilité budgétaire critiquaient alors les économies actées dans le décret du 12 février 2024 portant annulation de crédits ou dans les lettres plafonds. Beaucoup de ceux qui expliquent que tout aurait été catastrophique depuis des années n’ont pas été au rendez-vous de la réforme des retraites – réforme courageuse et nécessaire pour l’équilibre des comptes publics. Les mêmes proposaient des dizaines de milliards d’euros de dépenses supplémentaires à chaque discussion budgétaire. (Mêmes mouvements.)
Sur le chemin de la réduction des déficits, nous devons agir avec méthode, sans idéologie, et certainement pas au prix de notre croissance, de nos emplois et de notre prospérité. La bonne méthode, selon nous, est la suivante : moins de dépenses, certainement pas plus d’impôts ! J’entends le terme de justice fiscale dans le débat public : qui pourrait être contre ? Personne dans cet hémicycle ne soutient l’injustice fiscale.
Mais qui ici peut soutenir que la France est un paradis fiscal alors que 10 % des contribuables payent 70 % de l’impôt sur le revenu ? La France est le dernier pays de l’Union européenne à disposer d’un impôt national sur la fortune. Malgré les baisses d’impôts, nous sommes quasiment champions du monde des prélèvements obligatoires : le taux marginal d’imposition des revenus et les taux supérieurs de CSG (contribution sociale généralisée) sont parmi les plus élevés de la zone euro.
Personne ne peut dire que la France est un paradis fiscal, malgré les baisses d’impôts engagées.
Le groupe Ensemble pour la République est prêt à évaluer des mesures pour corriger certains comportements – nous avions travaillé avec Jean-René Cazeneuve et les commissaires aux finances sur la taxation des rachats d’action. Mais nous ne soutiendrons aucune mesure qui se ferait au détriment de la croissance de notre pays ou du pouvoir d’achat des Français. (Mêmes mouvements.)
Prenons garde à ce que derrière une prétendue justice fiscale ne surgisse une véritable injustice sociale. Augmenter les impôts de nos entreprises peut en affaiblir beaucoup et, in fine, créer du chômage ou priver de nombreux salariés de l’intéressement et de la participation auxquels ils ont droit. Même en ne ciblant que les très grandes entreprises, des millions d’emplois et des milliers de sous-traitants seraient menacés – il est envisagé d’augmenter les impôts des entreprises qui font plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Derrière l’exemple facile de Total, il y a la Compagnie des Alpes, Renault, Atos, Kiabi, STMicroelectronics, les Chantiers de l’Atlantique, la Société bretonne de volaille, Électricité de Strasbourg, Gaz de Bordeaux, Picard, et tant d’autres entreprises, fleurons français ancrés dans chacune de nos circonscriptions, qui créent de l’emploi et qui ne s’en mettent pas plein les poches. Aujourd’hui déjà, elles seraient moins taxées si elles partaient dans d’autres pays de l’Union européenne. (Mêmes mouvements.) N’attaquons pas l’économie réelle de notre pays. Il ne se remettrait pas d’un choc fiscal similaire à celui qui lui a été imposé il y a dix ans – nous en avons la conviction.
Ce serait la certitude d’un retour en arrière sur ce qui a fait notre force. Vous l’avez rappelé, monsieur le Premier ministre : nous devons la situation économique actuelle, en particulier le recul du chômage, à l’action qui a été menée depuis 2017 en matière de baisse de la fiscalité et de soutien à l’économie. Notre position est claire : nous ferons le choix des économies plutôt que celui des impôts.
Nous ne garderons la maîtrise de nos comptes qu’en réduisant nos dépenses. Nous avons la conviction qu’avant de demander des efforts aux Français, l’État doit balayer devant sa porte et se serrer davantage la ceinture.
Des économies sont possibles au sein de la puissance publique. Elle doit revoir ses priorités. Nous ferons des propositions articulées autour de trois grandes priorités. La première concerne notre modèle social, qui est à l’origine de la majorité de nos dépenses. Des économies sont possibles, en régulant mieux les dépenses d’indemnités journalières, qui sont devenues hors de contrôle, en réduisant les dépenses de transports sanitaires, et enfin celles d’assurance chômage, en accompagnant et en incitant mieux à la reprise d’emploi.
La deuxième priorité porte sur les économies au sein de la sphère de l’État, notamment dans le domaine des dépenses liées au travail : le chômage étant au plus bas, il paraît naturel de diminuer les financements des politiques du travail et de l’apprentissage. Je pense aussi aux opérateurs de l’État.
Enfin, troisième priorité, il faut continuer à réformer pour simplifier, débureaucratiser, et faire ainsi des économies substantielles sur nos modes de fonctionnement. Je pense aux très bons rapports d’Éric Woerth sur la décentralisation et de Boris Ravignon sur le coût du mille-feuille administratif. Au fond, la stratégie doit être la suivante : créer de la richesse par le travail, réduire nos dépenses, lutter contre la fraude et ajuster notre fiscalité – et dans cet ordre-là.
Le travail, qui est l’une de nos valeurs, doit toujours être valorisé, encouragé, récompensé. Il est la condition de notre prospérité : pour redistribuer des richesses, il faut d’abord les produire. L’objectif de la politique économique de notre pays doit être : tout pour le travail, tout pour ceux qui travaillent.
Notre modèle social a beaucoup de qualités et d’atouts, mais il a un défaut principal : il n’incite pas suffisamment au travail.
Nous avions préparé une réforme de l’assurance chômage. Elle n’est sans doute pas parfaite, mais elle existe et elle envoyait un signal clair : quand on peut travailler, on doit travailler ! Dans la situation dans laquelle nous sommes, nous ne pouvons pas nous payer le luxe d’hésiter, de tergiverser ou de reculer : il est urgent de réformer l’assurance chômage.
Tout faire pour ceux qui travaillent, c’est aussi faire en sorte que le travail paye mieux. Le constat est connu : trop de Français sont bloqués autour du Smic. Pour certains, il est devenu un plafond de verre.
Il faut avancer dans le chantier de la désmicardisation – je me réjouis que vous l’ayez annoncé, monsieur le Premier ministre. Le travail est une urgence française et le pays risque le grand déclassement si nous n’y répondons pas, mais penser le travail, c’est aussi inventer la société de demain. Il faut travailler plus, mais il faut que le travail donne plus envie.
Notre pays n’a pas vraiment pensé son rapport au travail depuis des décennies. Il est plus que temps de le faire : en s’attaquant à la question des accidents et de la mortalité au travail, en innovant, en pensant en dehors des chemins habituels, en inventant les solutions de demain. La semaine en quatre jours, les semaines alternées pour les parents divorcés, les horaires adaptés pour les travailleurs de première ligne sont des chantiers essentiels pour que la France redevienne une grande nation de travail et de prospérité.
Le travail concerne aussi ceux qui travaillent notre terre. Notre pays n’aurait pas la même histoire, les mêmes paysages, la même puissance, la même grandeur, sans nos agriculteurs et nos pêcheurs. L’hiver dernier, la colère qui grondait depuis des années s’est réveillée.
Marc Fesneau, Agnès Pannier-Runacher, des élus de l’opposition – Julien Dive notamment – et moi-même avons agi aussi vite que nous le pouvions. Tout ce qui pouvait être fait par voie réglementaire l’a été. En quelques semaines, les lignes ont bougé comme rarement auparavant, mais le travail n’est évidemment pas terminé. Je vous remercie, monsieur le Premier ministre, d’avoir annoncé que la loi d’orientation agricole serait remise à l’ordre du jour sans délai.
Parmi nos valeurs, il y a le respect des droits de tous et surtout de toutes. J’ai dit il y a huit mois à cette tribune combien la France avait changé en la matière, et qu’il fallait y voir le signe que notre pays bouge, qu’il avance et que les Français sont un peuple de progrès et d’égalité.
Continuons à faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes. S’il est un sujet qui peut nous réunir toutes et tous ici, c’est bien celui-là. Alors qu’à Avignon, un procès choque tout le pays, et que le courage de Gisèle Pelicot force notre admiration, nous devons nous saisir de cette nouvelle forme de domination des femmes. Monsieur le Premier ministre, nous y tenons : relancez la mission gouvernementale sur la soumission chimique – question ô combien essentielle –, que mon gouvernement avait confiée à la députée Sandrine Josso et à la sénatrice Véronique Guillotin.
Parmi nos valeurs, il y a la justice. Elle consiste à prendre soin de ceux qui souffrent, de ceux qui posent un genou à terre, de ceux qui ont des vies plus difficiles que les autres – ce sont eux avant tout qui ont besoin de l’État. Vous avez évoqué les familles monoparentales, qui pourraient constituer un sujet consensuel. Sous la précédente législature, la députée Fanta Berete avait mené un travail sur cette question, tout comme Philippe Brun, membre du groupe Socialistes. Avançons ensemble par-delà les clivages sur cette question essentielle.
Dans le domaine du handicap, nous célébrerons l’an prochain les vingt ans de l’adoption de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Tous ensemble, soyons à la hauteur des valeurs de notre pays, de l’engagement de Jacques Chirac, et construisons l’acte II de la loi de 2005.
Parmi nos valeurs, il y a l’ordre. L’ordre, c’est d’abord le respect des règles et de ceux qui les incarnent. Les Français aspirent à ce que tout le monde respecte les règles communes : les délinquants, les fraudeurs, les jeunes, l’école, les entreprises, et les responsables politiques. Cela vaut partout et pour tous. Nos forces de l’ordre, nos militaires, nos pompiers, nos soignants sont des héros – il est important de le rappeler puisque cela ne va plus de soi sur l’échiquier politique. Tous ici rassemblés, nous n’aurons de cesse de le rappeler.
L’ordre, ce sont les hommes et les femmes qui le font vivre mais ce sont aussi des moyens, prévus dans la loi de programmation militaire 2024-2030 et dans la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur. Nous serons très attentifs à ce qu’elles soient respectées à l’euro près, monsieur le Premier ministre.
L’ordre, c’est agir contre la délinquance des mineurs. Je ne reviendrai pas sur les mesures que nous avions prévues : vous avez évoqué notamment la comparution immédiate pour les mineurs et la réforme de l’excuse de minorité. Nous vous accompagnerons dans la reprise de ce chantier. L’ordre, c’est aussi notre capacité à faire respecter nos frontières et maîtriser notre immigration. Je ne connais aucun gouvernement qui n’a pas dit vouloir faire de cette thématique une priorité, mais je connais peu de gouvernements qui ont vraiment réussi.
Il faut faire très attention car en la matière, qui sème l’hystérie récolte le conflit. Il n’y aurait rien de pire que d’attiser la colère des Français à coups de grandes phrases sans que rien ne bouge. Sur ce sujet, les Français attendent à la fois de l’efficacité et de l’intransigeance. J’assume de dire que nous devons aussi faire notre part d’autocritique: nous n’avons pas toujours réussi à convaincre les Français.
Et pourtant, nous avons agi pour plus de fermeté et obtenu de premiers résultats. Notre position est claire : accueillir moins pour accueillir mieux. C’est cet équilibre qui a motivé ce que nous avons fait : je pense en particulier à la loi Collomb pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie, en 2018, et surtout à la loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration, défendue par Gérald Darmanin et Élisabeth Borne en 2023. Certains annoncent vouloir des places supplémentaires en centres de rétention administrative ? Cela tombe bien : cette loi le prévoit. Certains veulent plus de mesures d’éloignement ? Cela tombe bien : cette loi le prévoit. Certains veulent plus de fermeté ? Cette loi le prévoit. Certains veulent permettre à ceux qui travaillent dur de s’intégrer ? Cette loi le prévoit aussi !
L’immigration est un sujet sérieux. La loi « immigration » a été votée il y a moins d’un an : commençons par l’appliquer pleinement, évaluons ses résultats et décidons ensuite s’il faut aller plus loin ! D’ici là, rien n’interdit à ceux qui ont des idées sur le sujet d’y travailler et de faire des propositions. Je pense notamment à l’exécution des OQTF : cela reste un défi majeur que nous n’arrivons pas à relever. Et quand je dis « nous », je parle pour toute l’Europe, puisque ceux qui formulent des critiques à ce sujet oublient souvent de rappeler que nos voisins européens éprouvent les mêmes difficultés que nous à exécuter leurs OQTF et que nous avons plutôt progressé ces dernières années – nous avons récemment dépassé l’Allemagne en la matière. Oui, nous versons à certains des pays concernés de l’aide au développement ; oui, nous leur délivrons de nombreux visas diplomatiques et migratoires. Mais ces aides, ces accords, ces visas ne sont en aucun cas gravés dans le marbre : nous avons des moyens de pression pour faire exécuter les OQTF et nous les avons d’ailleurs déjà mobilisés, notamment en matière de visas. La France n’est pas n’importe quel pays et si nous vous rejoignons sur un point, c’est celui-ci : quand la France s’exprime, elle doit être respectée. Nous chercherons donc à faire respecter nos frontières et nos règles.
Parmi nos valeurs, il y a l’Europe, qui ne supporte aucune ambiguïté. Tant de choses se jouent en Europe : l’avenir de notre planète, la maîtrise de notre immigration, la prospérité de notre continent. Je pense au combat sans relâche que nous menons pour notre planète : nous devons à la fois freiner de toutes nos forces le réchauffement climatique et nous y adapter. Le freiner passe par la poursuite de l’action engagée – je vous remercie, monsieur le Premier ministre, d’avoir rappelé qu’au premier semestre de cette année, nos émissions de CO2 ont baissé de près de 4 %. Il faut se souvenir qu’avant 2017, les émissions de CO2 baissaient en moyenne de 1 % par an dans notre pays. Elles ont baissé de 2 % en moyenne lors du quinquennat 2017-2022, et de 6 % l’an dernier ! Nous devons poursuivre cet effort ; nous vous soutiendrons en ce sens et nous nous réjouissons des propos que vous avez tenus sur le développement des énergies renouvelables, qui est évidemment essentiel et doit s’ajouter au nucléaire.
Mesdames et messieurs les députés, voilà les combats que nous devons mener ensemble. S’il en est un qui nous tient encore plus à cœur que les autres – c’est mon cas –, c’est celui qui concerne l’école de la République.
La promesse de l’école doit tous nous réunir ; elle ne supporte aucun conflit et nécessite au contraire de l’unité et de la détermination. Nous préférerons toujours l’autorité au laxisme, l’élévation du niveau au nivellement par le bas, les savoirs fondamentaux à la dilution des savoirs. Nous continuerons donc à déployer le choc des savoirs et à renforcer les moyens de notre école.
Monsieur le Premier ministre, chers collègues, nous avons le destin de notre nation en partage ; nous sommes coresponsables de l’avenir de notre pays. C’est ainsi qu’avec vous et votre gouvernement, nous aurons à cœur de bâtir une relation de confiance solide, le genre de confiance qui ne se décrète pas mais se construit mutuellement.
Aucun soutien ne peut se tenir pour acquis car chaque majorité se forge pas à pas, en rassemblant largement, sur le fondement d’une méthode qui associe et n’exclue pas les partenaires de bonne volonté. Nous ne voulons pas fonctionner selon la méthode d’avant ; si c’était le cas, nous ne serions pas réunis ici dans cette configuration.
Jamais, je le crois, être député n’aura conféré autant de responsabilités ; à nous d’être à la hauteur. Le pays doit toujours passer au-dessus des partis ; à nous d’en être les garants – les garants vigilants et libres. Nous devons être vigilants quant à nos valeurs, à l’esprit d’unité et de concorde qui doit à nouveau souffler sur notre vie politique, ainsi qu’à la direction que prendra votre action. Nous devons être libres de proposer, d’amender, de nous exprimer ; libres de voter.
Monsieur le Premier ministre, notre responsabilité, c’est de rester fidèles à la France, à sa vocation de puissance et à son impératif d’unité.
La puissance, d’abord, parce que notre pays, la France, n’a jamais renoncé et ne renoncera jamais à la puissance. La puissance est son âme, sa vocation ; elle doit être sa réalité. C’est cette ambition de puissance qui a animé le groupe que je préside dans chaque choix, dans chaque vote depuis sept ans. C’est cette ambition qui nous guide car nous, nous croyons à notre pays ; nous refusons la fatalité et la résignation. Chaque jour, partout en France, nous parlons à des Français qui se battent pour leur famille, qui font vivre leur pays, qui créent de l’emploi, qui investissent dans nos territoires. Tous ces Français que vous refusez de voir, c’est pour eux que nous devons agir ! C’est pour eux que nous devons assumer notre rôle et notre volonté de puissance. C’est pour eux que le groupe Ensemble pour la République se mobilisera chaque jour et chaque instant. L’unité est la seule solution, la responsabilité est la seule méthode, la France est notre seule boussole.

> Le courage, la détermination et la soif de justice de Gisèle Pélicot sont une source d’inspiration. Ils sont un message d’espoir pour toutes les victimes et pour toutes les femmes. Et un appel à chacun à s’interroger. Interrompue du fait de la dissolution, je demande au Premier ministre Michel Barnier de relancer la mission gouvernementale chargée de lutter contre la soumission chimique, lancée à ma demande. Je me tiens prêt, avec les députés de mon groupe, à soutenir les conclusions et propositions qui seront présentées. Lors de l’ouverture du procès, Gisèle Pélicot disait vouloir que la honte change de camp, nous nous tenons à ses côtés pour nous en assurer et pour agir.

> Au nom de mon groupe, je condamne avec la plus grande fermeté les attaques menées par l’Iran contre Israël et l’attentat qui est venu arracher la vie de sept personnes et faire dix blessés. J'exprime toute ma solidarité aux familles des victimes. Face à un possible embrasement total de la région, l’urgence est à la désescalade militaire. Le Hezbollah doit cesser ses actions terroristes contre Israël. Mes pensées vont à tous les Français qui vivent dans la région, à nos soldats qui sont stationnés au Liban et à nos compatriotes encore retenus en otage par le Hamas.

 

Elisabeth Borne (députée, ancienne Première ministre)
> Merci aux députés de la commission des lois qui ont massivement rejeté la proposition de LFI visant la destitution du Président de la République. Détourner le sens de notre constitution pour affaiblir nos institutions, ça suffit !

> À compter du 1er octobre, près d’un million de retraités bénéficieront d’une revalorisation de leur pension, après 600 000 l’automne dernier :
- Deux tiers de ces bénéficiaires sont des femmes.
- La revalorisation moyenne s’élève à 600€ par an.
- Cette mesure s’applique rétroactivement au 1er septembre 2023.

 

Aurore Bergé (députée)
> Par 54 voix contre 15, les députés rejettent massivement la destitution du président de la République demandée par LFI.
Utiliser la destitution comme outil de combat politique, c'est jouer avec la démocratie. La vie parlementaire n'est pas une farce. Protégeons notre démocratie.

> Le Premier Ministre a clairement reconnu le bilan qui est le nôtre et sur lequel il peut aujourd'hui s'appuyer. Nos fondations sont solides. C'est pour cela que nous devons réduire la dépense et ne pas céder à la facilité de la hausse des impôts des Français et sur nos entreprises.

> Nous avons réussi, avant la crise du Covid19, à revenir sous la barre des 3 % de déficit en baissant les impôts. Donc oui, c’est possible : ce qu’il faut, c’est du courage politique, et les députés Ensemble en ont.

> J'ai toujours plaidé pour intégrer et définir le consentement dans le code pénal. Les 51 accusés du procès de Mazan, ont violé une femme droguée, inerte, incapable d'exprimer le moindre consentement. Et c'est pourtant encore elle que certains mettent en accusation !

> Oui il faut poser la question de la non exécution des OQTF et des défaillances. Mais il faut d'abord poser la question du viol, des violeurs, de la récidive, du suivi judiciaire. Le viol, c'est le crime qu'on n'avoue jamais. C'est le crime qui vient anéantir l'autre.

> Sur la baisse de la dépense publique : Nous devons avoir le courage de sortir de notre addiction à la dépense publique. Je sais que le Premier Ministre a du courage. Les députés du bloc central aussi

> La hausse des impôts n'est jamais une fatalité, mais toujours une solution de facilité. L'heure n'est pas à la facilité. Jamais je ne voterai la hausse des impôts des familles, de ceux qui travaillent. Jamais je ne voterai la hausse de l'impôt sur les sociétés.

 

Roland Lescure (député)
> M. le ministre Bruno Retailleau, vous dites que l’immigration n’est pas une chance mais l’industrie française aura besoin de 200 000 immigrés d’ici 2035. Allez-vous demander aux préfets de mettre en œuvre la régularisation des immigrés dans les métiers en tension?

> Face à l’escalade dangereuse des tensions au Moyen-Orient, le Président de la République a condamné avec la plus grande fermeté les nouvelles attaques de l’Iran contre Israël.

> Michel Barnier a fait un discours de politique générale responsable. Je serai vigilant à l’augmentation des impôts pour les grandes entreprises. Des millions d’emplois dépendent de leur attractivité. Sur les prochains textes, je m’exprimerai en conscience et en liberté.

 

Sylvain Maillard (député) 
> La généralisation de la videosurveillance algorithmique est une très bonne décision. Mettre la technologie moderne au service de nos forces de l'ordre pour mieux sécuriser l'espace public, voilà notre objectif et la demande des parisiennes et parisiens.

> Revalorisation des petites retraites : promesse tenue ! En ce 1er octobre, grâce à la réforme des retraites, nous garantissons les pensions et revalorisons pour atteindre les 1200 euros mensuels.

 

Prisca Thevenot (députée)
> J'estime que monsieur Retailleau n'est pas une chance pour le gouvernement de Michel Barnier. Le Premier ministre est lui à la hauteur du contexte politique actuel.

 

● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> [Intervention en réponse du discours de politique générale du Premier ministre]
Pour juger du sens de votre déclaration de politique générale, monsieur le Premier ministre, il faut porter un regard lucide sur les postures partisanes – et parfois même claniques – de ceux qui, depuis les élections, se prévalent du message que les Français ont exprimé et ne tentent en réalité que de l’altérer à leur profit.
Une nouvelle fois, il faut d’abord partir de la volonté du peuple. Une telle exigence peut – et devrait – être partagée par toutes les forces parlementaires qui, dans un contexte grave, sont issues des élections. Nous sommes ici par la volonté du peuple ; c’est elle qui a façonné l’assemblée à laquelle, monsieur le Premier ministre, vous vous êtes adressé.
Ce que les Français, dans leur diversité, ont exprimé mais aussi ce qu’ils ont fondamentalement en partage : voilà ce qui doit constituer notre loi commune, le point d’ancrage et le cap de votre action et de celle de votre gouvernement, ainsi que ceux de l’Assemblée nationale.
Dès lors, il est absolument crucial de ne pas travestir le message qui nous a été adressé. Personne, au sein de notre hémicycle, ne peut, de façon sincère, prétendre être le produit d’une adhésion majoritaire à un projet, à son projet.
Vous l’avez dit, monsieur le Premier ministre – et c’était nécessaire : à un cri de colère a succédé, sans pour autant apporter une réponse à la hauteur de l’alerte, un sursaut des démocrates et des républicains pour dire non à un gouvernement dirigé par le Rassemblement national, dire non, plus largement, aux propositions extrêmes, qu’elles viennent de la droite ou de la gauche, dire non au chaos que portent en elles ces solutions, dire non aux divisions et aux fractures dont de tels projets et de tels discours sont les germes. Ce refus ne doit cependant pas effacer les attentes exprimées par le vote des Français – j’y reviendrai. Une telle réaction a été possible au prix de désistements réciproques qui ont exigé des Français qu’ils abandonnent leurs préférences, qu’ils sachent aller plus loin que ce que leur conviction politique leur dictait spontanément. Ainsi ont-ils fait le choix résolu de ce qui était à leurs yeux l’intérêt supérieur de la nation.
Là est la seule vérité au terme de ces élections : personne n’a gagné. Aucune force politique ici présente ne peut par conséquent prétendre qu’elle détient à elle seule la légitimité à gouverner et que son idéologie est la seule qui domine. Le message des urnes est clair : puisque personne n’est en situation de décider seul, il vous appartient, il nous appartient de dialoguer, de dépasser nos différences et peut-être d’apprendre enfin à nous rassembler sur l’essentiel.
Ainsi en ont décidé les Françaises et les Français le 30 juin et le 7 juillet derniers. Cela nous engage, nous lie, nous oblige – et vous oblige, monsieur le Premier ministre.
Vous aviez la lourde responsabilité de former un gouvernement qui soit à l’image du vote, dont les équilibres répondent à une logique de rassemblement large et cohérent autour des forces démocrates et républicaines. C’est ce qu’attendaient les Français et que nous, au groupe Les Démocrates, appelions avec force de nos vœux.
La vérité m’oblige à dire que nous n’y sommes pas et que nous aurions souhaité pouvoir définir un véritable contrat d’action gouvernementale. Toutefois, la vérité m’oblige aussi à ajouter que vous seul n’êtes pas – tant s’en faut – responsable de cette situation que notre groupe déplore. En effet, ce gouvernement déséquilibré procède avant tout du refus du Nouveau Front populaire – en tout cas de ceux qui se sont exprimés en son nom et qui le dominent – d’engager le dialogue voulu par les Français, de son opposition pavlovienne et dogmatique à tout ce qui n’appartient pas à son cartel électoral, et ce alors même que la crise profonde que traverse le pays exigeait que, tous, nous prenions nos responsabilités.  Ce refus du Nouveau Front populaire constitue une trahison de la gauche de gouvernement à l’égard de son histoire. Il montre qu’un parti, autrefois parti de gouvernement, et ses alliés se retrouvent désormais prisonniers de La France insoumise. Pire: vous n’avez cessé, depuis, de dénoncer le déséquilibre d’un gouvernement qui est en partie le produit de votre défection et de vos manquements à l’esprit du front républicain, lequel a pourtant aussi permis votre élection.
Il est vrai que le choix du cynisme et du sectarisme est toujours plus facile et confortable que celui de l’esprit de responsabilité et de la recherche de convergences.
Plutôt que d’œuvrer utilement, dans le cadre d’un dialogue avec les forces politiques à la justice sociale, aux transitions écologiques, à la défense des valeurs qui fondent notre pacte républicain ou au projet européen, vous avez fait le choix de l’immobilisme et du renoncement. Au fond, vous avez réussi à rendre impossible la nomination d’un Premier ministre issu de vos propres rangs et inévitable la situation que vous critiquez aujourd’hui. À la vérité, personne n’est dupe.
Je sais pourtant que figurent dans vos rangs des femmes et des hommes, sincèrement de gauche, de bonne volonté, qui aspirent à retrouver leur liberté et attendent l’heure de l’émancipation. J’espère qu’un jour nous nous retrouverons dans le respect de nos différences – car elles existent. Je vous invite, au-delà des postures et en vous concentrant sur le fond, à saisir nos mains tendues – le Premier ministre a lui aussi esquissé ce mouvement.
Monsieur le Premier ministre, le choix qu’a fait la gauche est une faute. Si notre groupe ne vous en estime pas comptable, sachez que la victoire aux élections ne revient pas, pour autant, à la droite. Au groupe Les Démocrates, nous tenterons d’être les dépositaires exigeants, vigilants et ardents du message qu’ont adressé les Français. Nous respecterons les nuances qu’ils ont exprimées et qui ne sauraient se réduire à une idée simple, voire simpliste, énoncée trois fois. Si les Français veulent de l’ordre – ce dont je suis certain –, ils sont tout autant attachés au respect de nos libertés publiques et, plus généralement, au principe de l’État de droit. Ils n’attendent plus de discours martiaux, qui, d’une certaine manière, ne font qu’alimenter le sentiment de l’impuissance politique, parce qu’ils laissent penser, à tort, qu’il serait possible de passer soudainement et facilement de l’ombre à la lumière ; un tel résumé ne rendrait pas justice au travail engagé depuis sept ans ni ne permettrait de dire la vérité sur le chemin qui reste encore à parcourir dans le combat quotidien pour obtenir des résultats concrets.
Les Français attendent tout simplement des actes. Au groupe Les Démocrates, nous voulons être celles et ceux qui défendront cette indispensable humilité car les Français nous y invitent, comme ils y ont invité l’ancienne majorité – pour laquelle, il faut le reconnaître, les élections législatives ont constitué une défaite. Si nous avions pleinement réussi, nous aurions probablement gagné.
Je veux saluer le bilan positif de ces sept dernières années que vous avez évoqué, monsieur le Premier ministre : réforme des retraites, accès aux services publics grâce aux maisons France Services ou encore questions liées à la transition écologique, aux grandes causes nationales et au RSA. J’ai été heureux de vous entendre saluer les politiques que vos amis n’ont pas toujours soutenues ces dernières années. Voilà peut-être une première vertu de l’union nationale.
Tout en assumant des évolutions et des inflexions – et vous avez eu raison, monsieur le Premier ministre –, vous avez choisi d’éviter la rupture et revendiqué aussi une forme de continuité. C’est une bonne nouvelle. Au sein de notre groupe, nous avons toujours été soucieux, en situation aussi bien de majorité absolue que de majorité relative, de ne jamais alimenter le procès en arrogance qui nous a parfois été fait, de tenter d’être humbles, d’admettre que l’on ne peut répondre à tout de façon immédiate et que le temps long est parfois nécessaire, d’assumer aussi bien les réussites que les insuffisances ou les échecs d’un bilan.
Je vous remercie, monsieur le Premier ministre, d’avoir fait preuve de ce même état d’esprit.
Sens de la nuance, capacité de dialogue et de dépassement, humilité et sincérité : telles sont les attitudes que les électeurs exigent, y compris – et d’abord – au sein de l’hémicycle. Je le dis à nos collègues parce qu’on m’en parle chaque jour : vous n’imaginez pas le mal que les comportements provocateurs font à la démocratie. Les attitudes que j’ai évoquées sont, me semble-t-il, les clés d’une culture du compromis que nous, avec beaucoup d’autres, défendons depuis longtemps et que, toutes et tous ici, nous devons désormais adopter dans l’intérêt de la France.
Nous soutiendrons un gouvernement qui s’attache à répondre aux attentes des Français. Selon nous, cela passe par la nécessité de trouver un équilibre entre, d’un côté, l’impératif de doter la France d’un budget afin de financer nos politiques publiques, de l’autre, la forte attente de justice fiscale et sociale qui a été exprimée. J’ai la conviction que ces deux impératifs peuvent se conjuguer.
Cela passe aussi par les réponses que nous apporterons face au sentiment d’impuissance publique. Concernant l’accès aux services publics, la santé ou – question fondamentale – l’éducation, il existe en effet le sentiment lancinant que, malgré les moyens déployés depuis plusieurs décennies, des inégalités perdurent et des dysfonctionnements persistent ou s’accentuent. S’agissant de l’immigration, de la justice et de la sécurité au quotidien, il existe le sentiment que l’État mène une action encore trop peu efficace et que son autorité est trop souvent bafouée, et ce malgré les nombreuses lois adoptées depuis 2007. Comme dans bien d’autres domaines, il s’agit non pas de voter toujours plus de lois mais de faire appliquer celles qui existent – vous l’avez d’ailleurs dit vous-même, monsieur le Premier ministre.
Oui, notre groupe soutiendra l’action qui sera menée pour répondre à ces attentes, en prenant en considération leur globalité et leur complexité. Nous le ferons avant tout par sens du devoir et, je le redis, sans arrière-pensée ni calcul politicien. Tel est le sens de la participation au Gouvernement de ministres issus de nos rangs ; nous nous prononcerons en toute occasion suivant un esprit de responsabilité.
Cela étant, si nous avions été d’accord sur tout, il ne nous aurait pas fallu sept ans pour nous asseoir autour de la même table et tenter de former un gouvernement. Des différences nous séparent. En humanistes, nous nous opposerons à tout choix politique alimentant la recherche de boucs émissaires ou les ferments de la division, notamment par la caricature. Dresser l’étranger ou l’immigré contre celui qui ne l’est pas, le laïque contre le religieux, le pauvre contre le riche, le rural contre l’urbain, la croissance contre l’écologie ou la solidarité ne ferait que précipiter notre échec collectif.
Monsieur le Premier ministre, vous avez évoqué ce que certains appellent les lignes rouges. Vous savez que je ne suis pas très friand de cette expression et je crois comprendre que vous ne l’êtes pas davantage. À la vérité, en employant ces termes, vous avez simplement, utilement et clairement rappelé les éléments fondateurs de notre pacte républicain. À la lumière de ce que nous savons de vous et de votre parcours, cela ne m’étonne pas et il était utile, dans cette enceinte et à ce moment, de l’entendre – et pour certains, peut-être, de le réentendre.
Aucun choix politique qui s’affranchirait du cadre de nos engagements européens ne serait acceptable car, si nous observons avec lucidité les importantes imperfections que présente le fonctionnement des institutions européennes, nous sommes viscéralement attachés au projet que défend l’Europe. Si nous devons la changer, c’est en Européens et non suivant la logique du chacun pour soi.
Je sais, monsieur le Premier ministre, qu’il s’agit de l’engagement de votre vie et que vous l’avez parfois assumé contre vos propres amis. En outre, pour en avoir fait l’expérience, je crois comme vous à la nécessité de cultiver une véritable influence européenne.
Nous, parlementaires du groupe Les Démocrates, croyons qu’il existe un chemin sur lequel il est possible de rassembler les Français au sein de cette assemblée sans majorité absolue, un chemin que nous pourrons suivre pour surmonter l’obstacle budgétaire. Je vous présenterai rapidement quelques principes d’action et de soutien.
Le premier de ces principes consiste à ancrer le budget dans les trajectoires qui, au Parlement, ces dernières années, ont été définies de manière pluriannuelle et – du moins en grande partie – consensuelle. Pour cela, il nous paraît important de préserver les orientations fixées en matière militaire, de justice et de sécurité ou en faveur de la recherche.
Elles constituent le bilan des gouvernements qui se sont succédé depuis 2017. Nous en sommes fiers en notre nom et au nom de ceux pour qui ces mesures ont été prises : policiers, gendarmes, soignants, militaires et magistrats.
Cet ancrage, cependant, ne doit pas nous empêcher de remettre en question des trajectoires et des dépenses d’une autre nature. Je pense aux aides aux entreprises ou encore à la poursuite de la diminution des impôts de production. Nous serons à vos côtés pour trouver des solutions parce que c’est là une question de souveraineté.
Je parlais à l’instant des moyens alloués à nos armées. Je voudrais saluer leur action ainsi que vos propos relatifs à la défense par la France de l’indépendance et de la souveraineté de l’Ukraine, à son soutien à la lutte contre tous les impérialismes et à son appui à la recherche inlassable de la paix pour les peuples du Moyen et du Proche-Orient – qui n’aspirent qu’à elle.
Notre deuxième principe d’action est le suivant : ne pas sacrifier les impératifs de la transition écologique sur l’autel de considérations purement comptables. Les transitions engagées, notamment dans le cadre de la planification écologique, sont essentielles – je pourrais évoquer leur importance pour notre agriculture – et il faut par conséquent les confirmer.
Plus encore, il convient d’adapter ou de réexaminer nos dépenses fiscales lorsqu’elles vont à l’encontre de la réponse que nous avons l’obligation de formuler face à l’urgence climatique. C’est une question de cohérence et d’urgence, comme vous l’avez indiqué.
Troisième et dernier principe, en faveur duquel notre groupe s’est constamment engagé – je tiens à saluer tout particulièrement les combats menés sous la présidence de Jean-Paul Mattei: le budget doit être respectueux de la justice fiscale et sociale. Je pense à la taxation des superdividendes et des rachats d’actions ou encore de la fiscalité sur le capital. Si l’on veut vraiment réhabiliter le travail, il faut mettre fin aux situations de rente en général et de rente fiscale en particulier. Nous le ferons conformément à l’objectif qui a été le nôtre et celui des gouvernements depuis 2017 : alléger la charge fiscale de nos concitoyens et envoyer des signaux favorables à la création de richesse et à l’attractivité de notre pays.
Cette stratégie fiscale a porté ses fruits. Il ne faudra pas la perdre de vue. Notre discours est le même et notre effort est continu depuis près de sept ans.
Il serait également utile de poursuivre le travail engagé relativement à plusieurs questions dont le traitement est susceptible de faire consensus. Vous avez notamment fait allusion au projet de loi d’orientation pour la souveraineté en matière alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture, tant attendu par les agriculteurs. Ceux-ci comptent sur le pragmatisme que je suis heureux d’avoir entendu dans votre bouche. Ce pragmatisme s’inscrit dans le prolongement de ce qu’évoquait Gabriel Attal et de notre action depuis février 2024. Il faut avoir l’humilité de reconnaître que tout n’a pas été achevé et que ce travail doit se poursuivre.
Il en va de même de la simplification, éternel enjeu français, si nécessaire pour libérer et donner envie de faire, d’essayer, d’innover, ainsi que de la fin de vie. S’agissant de ce dernier sujet, éminemment important, l’examen du projet de loi pourrait trouver son point d’équilibre entre les deux assemblées. J’ai bien entendu ce que vous avez dit sur ce point, monsieur le Premier ministre. Je ne suis pas certain que nous ayons besoin d’y réfléchir davantage. Il faudrait plutôt inscrire à nouveau ce texte à l’ordre du jour.
Je n’oublie pas les initiatives parlementaires, de quelque banc qu’elles viennent, qui peuvent faire évoluer la vie de nos concitoyens de manière utile et concrète et doivent poursuivre un parcours législatif parfois interrompu par la dissolution. Je rends hommage aux ouvertures que vous avez faites de ce point de vue en affirmant que le Parlement devait se saisir d’un nombre de textes plus important et, en filigrane, qu’il s’agissait de légiférer non pas davantage mais mieux – c’est un ancien ministre des relations avec le Parlement qui vous le dit.
Il faut en outre s’engager dans un chemin tout aussi nécessaire et possible : celui de l’amélioration de l’accès aux services publics et de leur efficacité. Pour éviter la dispersion, je ne mentionnerai que deux priorités : la santé et l’éducation.
Concernant la santé, nous pourrions avancer dans trois directions au moins : notre capacité à garantir notre approvisionnement en médicaments, la promotion d’une culture de la prévention par la modification du mode de rémunération et la lutte contre les déserts médicaux. Cette lutte requiert l’instauration de ce que j’appelle un service médical minimum territorialisé, dont il nous faudra dessiner les contours en attendant que les mesures prises ces dernières années produisent les effets que nous espérons. Nous examinerons avec attention vos propositions.
Pour ce qui est de l’éducation, nous pouvons nous interroger lucidement sur la pertinence de la réforme dite du choc des savoirs. Il faut en tout cas faire davantage confiance aux enseignants, dont il convient de conforter et de renforcer la capacité d’initiative.
Plus encore, il est nécessaire de traiter la question de l’efficacité des services publics sur la base d’un travail de fond relatif au contrôle et à l’évaluation des politiques publiques. Il faut en effet améliorer les politiques que nous conduisons afin qu’elles répondent aux attentes de celles et ceux qui sont supposés en bénéficier. C’est là un enjeu crucial pour rétablir la confiance de nos concitoyens dans l’action publique.
J’ai écouté avec intérêt votre évocation des éléments de méthode que vous souhaitez appliquer pour valoriser l’implication des collectivités territoriales. Nous vous suivrons dans cette voie et, en tant qu’élu local et président d’un groupe attaché à la logique de décentralisation, j’y serai attentif. Il convient de se tenir à un principe de base : celui de la confiance, qui doit être réciproque, comme doit l’être la responsabilité.
Enfin, je n’oublie pas que les Français, par leur vote, ont exprimé une défiance envers nos institutions. Ils ont en quelque sorte fabriqué un scrutin proportionnel par les urnes, dont les effets bénéfiques, faute d’une loi électorale préalable, ne peuvent se déployer. J’ai entendu vos propos à ce sujet, sur lequel nous continuerons de travailler. Nous avons besoin pour ce faire d’un calendrier.
Vous l’aurez compris, monsieur le Premier ministre : dès lors que votre action et celle de votre gouvernement seront fidèles à la volonté que les Français ont exprimée – et, si j’en crois ce que j’ai entendu, elles le seront –, nous serons à vos côtés, déterminés, soucieux d’efficacité et conscients de la gravité du moment. Votre discours a fait état d’orientations dont l’immense majorité nous convient et va dans le bon sens, avec pragmatisme.
Dans la suite de nos débats législatifs, nous déterminerons ce qui s’inscrit dans la ligne de l’engagement de notre groupe, en prenant nos responsabilités, parce que nous voulons la réussite de la France, mais en toute liberté : nous serons toujours les dépositaires du message des Français.
Vous avez raison, monsieur le Premier ministre, de vouloir, en montagnard que vous êtes, avancer pas à pas – c’est plus sage et plus sûr, vu ce que nous avons à gravir ensemble. Et l’élu des plaines de Beauce que je suis vous répond que les femmes et les hommes de bonne volonté que nous sommes sont prêts à vous accompagner, avec l’engagement et la lucidité nécessaires.

> Grande fierté de voir Perrine Goulet réélue à la présidence de la délégation aux droits des enfants de l’Assemblée. Son engagement avait été essentiel lors de la création de cette délégation en 2022. Sa profonde implication pour la protection de l’enfance et son travail acharné pour garantir un avenir meilleur à chaque enfant en France méritent toute notre reconnaissance. Sous sa présidence, je suis certain que cette délégation continuera d’œuvrer utilement, avec détermination et dans un esprit d’unité pour défendre celles et ceux qui incarnent ce qui nous est de plus précieux.

> Si on veut de la stabilité et résoudre les problèmes des Français, il faut qu'on arrive à trouver des sujets qui tirent l'union nationale.

 

● Parti radical 
> [Communiqué: «Un discours de politique générale d’inspiration radicale»]
« Ne jamais sacrifier l’avenir au présent » : cette citation du Radical Pierre Mendès-France par le Premier Ministre pour évoquer la dette écologique de notre pays n’est pas le seul motif de satisfaction du Parti radical au discours de politique générale du Premier Ministre.
Sur la méthode, le Premier ministre répond à l’exigence d’écoute, de dialogue et de co construction des textes avec les Parlementaires, dont notre Ministre Nathalie Delattre, Présidente du Parti Radical par interim, sera garante, mais aussi avec les partenaires sociaux et collectivités locales, afin de bâtir des compromis.
Sur les valeurs, il réaffirme les principes républicains intangibles sur le respect desquels les radicaux seront particulièrement vigilants : aucune tolérance à l’égard du racisme, de l’antisémitisme, du communautarisme, des violences faites aux femmes, défense de la laïcité, et la préservation des avancées sociétales déjà votées.
Sur le fond, Michel Barnier reprend des chantiers évoqués dans la contribution du Parti radical transmise au Président de la République et au Premier Ministre cet été : continuer à faire de l’école une priorité nationale, réinscrire à l’ordre du jour du Parlement les projets de loi sur l’agriculture et la fin de vie, sur la dette financière, au-delà de la réduction et de l’efficacité de la dépense publique, ouvrir la possibilité d’un effort des grandes entreprises qui réalisent des profits importants, et une grande cause commune qui tient à cœur les Radicaux, et que Nathalie Delattre, alors sénatrice avait fait adopter à l’unanimité au Sénat dans le cadre d’une proposition de résolution : faire de la santé mentale la grande cause nationale de 2025.
Le Parti radical insiste surtout sur la nécessité d’aller plus loin en termes de décentralisation, d’accorder une plus grande autonomie à nos territoires, chantier fondamental pour redonner à l’action publique de l’efficacité, de la proximité, de la démocratie, et source d’économie pour l’Etat.
Pour Bastien Marchive, Député des Deux-Sèvres, et porte-parole du Parti radical: « Place maintenant aux actes : le Premier ministre pourra compter sur les apports constructifs des parlementaires radicaux».

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée ,présidente)
> Face au risque très préoccupant d'un embrasement régional au Moyen-Orient, les efforts de désescalade sont plus que jamais nécessaires. La mort inacceptable de tant de civils doit cesser le plus rapidement possible. Tous les efforts doivent être déployés pour parvenir à un règlement diplomatique et à une paix tant attendue, seule solution pour mettre fin au cycle de la violence.

 

 

 

 

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