► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Un an après l’attentat
islamiste de la cité scolaire d’Arras, nous nous souvenons de Dominique
Bernard. Son courage. Son combat. Son amour du métier de professeur, le plus
beau qu’il soit. Tant de Français ont reconnu en lui l’un de ces enseignants
qui changent nos vies. Nous pensons à son épouse, à sa famille, à ses proches,
à ses collègues. À tous nos professeurs qui font grandir, transmettent,
éclairent. La République vit, à chaque aube, à chaque leçon, à chaque cours,
grâce à eux.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, désormais
dirigé par Michel Barnier, nous ne reprenons que les propos des membres
centristes de celui-ci, c’est-à-dire de 13 d’entre eux; Le parti Renaissance
compte 12 de ses membres dans cette équipe gouvernementale mais trois d’entre
eux sont des personnalités qui se revendiquent de droite dont nous ne reportons
donc pas les propos puisque la ligne politique de ce gouvernement n’est plus
centriste mais essentiellement droitiste]
Anne Genetet (ministre de l’éducation nationale)
> Arras, la France, l’École. Unis derrière nos valeurs : liberté,
égalité, fraternité, laïcité.
> Il y a un an, Arras était marquée par la tragédie. Dominique Bernard, professeur, a été assassiné, victime de la haine contre nos valeurs. Parce qu'il portait une mission essentielle : transmettre les savoirs, former des citoyens éclairés et défendre la liberté de conscience. Aujourd'hui, nous lui rendons hommage. Nous n'oublierons jamais Dominique Bernard, comme toutes les victimes de l'islamisme et des ennemis de la République. Mes pensées vont à ses proches et à tous ceux qui, chaque jour, défendent, au sein de notre École républicaine, laïque et humaniste, les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité.
> La laïcité est menacée. Elle a des ennemis. On observe
des phénomènes d'entrisme, de prosélytisme dans notre société, parfois même de
l'autocensure chez nos professeurs. Pour autant, la formation aux enjeux de la
laïcité engagée par Jean-Michel Blanquer se déploie de plus en plus : sur la
seule année scolaire 2023-2024, ce sont 267 000 agents du ministère qui ont été
formés. Cela nous permet de faire reculer les atteintes à la laïcité et aux
valeurs de la République. (…)
La formation permet de transmettre la « pédagogie de la laïcité ». Mais le
soutien des politiques aux agents de terrain est aussi fondamental. On l'a vu
sur le port de tenues et signes religieux ostensibles, qui a reculé. En
septembre 2023, on recensait au total 838 faits d'atteintes à la laïcité dans
les écoles, collèges et lycées. En septembre 2024, c'était 110 : la baisse est
très nette. C'est notamment le résultat de l'interdiction du port de l'abaya et
du qamis décidée par mon prédécesseur Gabriel Attal. Cela m'a d'ailleurs été
dit à Tourcoing cette semaine. Des élèves venaient en abaya : cela s'est arrêté
net. (…)
Cette formation s'adresse aussi à tous le personnel en contact avec les élèves.
Après mes échanges avec la communauté éducative à Tourcoing, j'ai demandé que
désormais, au moment de la prérentrée, tous les assistants d'éducation et tous
les accompagnants d'élèves en situation de handicap bénéficient de cette
formation. Et s'ils arrivent en cours d'année, ils seront formés dans le mois
qui suit leur recrutement. (…)
À Tourcoing, il y a eu un fait générateur : une atteinte à la laïcité, résolue
par la professeure témoin de cette atteinte. Après, comme le règlement
intérieur du lycée le prévoit, la professeure a demandé l'identité de l'élève
pour procéder à des sanctions. Ensuite s'est produite l'agression, que j'ai
immédiatement condamnée. Il y a une violence dans la société mais aussi dans
nos écoles. Nous ne devons rien laisser passer et j'ai décidé des renforts
humains dans le lycée de Tourcoing pour y rétablir un climat scolaire serein.
> 110 atteintes à la laïcité ont été enregistrées en septembre. Il y a un an, après l'interdiction de l'abaya et du qamis par Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation, on en recensait 838 dans les écoles, collèges et lycées sur le seul mois de septembre 2023, avant un pic le mois suivant : 1 812 faits répertoriés en octobre 2023, avant une baisse irrégulière mais franche (590 en décembre 2023, 280 en janvier 2024, 336 en février, 525 en mars...).
> Le métier de professeur ne devrait pas être un métier dangereux. Je sais l'inquiétude de nos professeurs. L'institution Éducation nationale se doit de les protéger. Je l'ai dit devant les députés à l'Assemblée nationale : je serai toujours à leurs côtés et je ne laisserai rien passer. Des décisions fortes ont été prises et doivent être poursuivies. Dans la formation initiale des professeurs, je souhaite augmenter le volume d'heures consacrées à la laïcité et aux valeurs de la République. C'est une demande du terrain. Les professeurs ont aussi besoin de nouveaux outils pédagogiques. Il faut s'assurer que ces formations se poursuivent tout au long de la carrière de l'enseignant pour s'adapter aux nouvelles réalités. Le combat pour la laïcité est un combat qu'il ne faut jamais lâcher.
> L'institution Éducation nationale est très présente. Nos professeurs ont un droit absolu à la protection par les autorités académiques. Désormais, un professeur menacé obtient la protection fonctionnelle dans 100% des cas. Quatre mille agents du ministère en ont bénéficié l'année dernière. Mais je sais aussi qu'au moment du dépôt de plainte un professeur peut ressentir une forme de solitude et être en état de choc, à devoir gérer des procédures complexes. Les chefs d'établissement sont invités à accompagner le personnel de leurs établissements pour effectuer le dépôt de plainte. Pour faciliter encore les démarches, je souhaite modifier la loi afin que l'institution Éducation nationale puisse déposer plainte pour son agent, ce qui renforcerait la protection que nous devons à nos professeurs. J'en ai parlé avec mon collège Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique, et nous avancerons ensemble pour identifier le véhicule législatif qui permettra de le mettre en œuvre. J'encouragerai toujours les professeurs à parler, entre eux et à leur hiérarchie, dès qu'il y a des signaux d'alerte.
> Je voudrais redonner un peu de perspective. L'école reste la priorité de ce gouvernement et le premier budget de la nation. Quand je suis arrivée dans ce ministère, j'ai trouvé un budget de 62,1 milliards d'euros, en hausse de 14 milliards depuis 2017. Malgré les contraintes budgétaires, je me suis battue pour augmenter les moyens de l'école. J'ai obtenu un budget à 63 milliards d'euros pour 2025. C'est un gain de 834 millions d'euros pour notre école.
> Avec la baisse de la démographie scolaire, il y aura en moyenne 21,4 élèves par classe dans nos écoles publiques à la rentrée 2025 : c'est le nombre d'élèves par classe le plus faible depuis que nous le mesurons. Et le débat parlementaire n'a pas encore commencé, il peut encore y avoir des évolutions !
[Parents qui voient des absences non remplacées, des places aux concours non pourvues] J'entends leur inquiétude. Je veux souligner que le taux d'encadrement à la rentrée 2025 va continuer à s'améliorer, en primaire comme dans les collèges et lycées. Il y aura aussi dans ce budget 2 000 postes supplémentaires d'AESH pour accompagner les élèves en situation de handicap. Au-delà des postes, je veux aussi améliorer la formation initiale et le recrutement des professeurs, pour rendre le métier plus attractif. J'y travaille avec mon collègue Patrick Hetzel, ministre chargé de l'Enseignement supérieur.
> [Fermetures de classes en milieu rural] Il n'y aura aucune décision brutale. Ma méthode visera toujours à donner de la visibilité aux professeurs, aux parents et aux élus locaux. La carte scolaire ne se décide pas depuis Paris. Elle sera travaillée et décidée au niveau des académies, puis école par école, collège par collège et lycée par lycée, afin que les solutions retenues soient le plus équitables et soient comprises et acceptées.
> [«Choc des savoirs] Mon objectif est d'élever le niveau de tous les élèves. En 2024, le ministère a obtenu 2 300 postes pour le mettre en œuvre.
> Je soutiens toute politique qui permet aux jeunes de construire leur parcours et d'appréhender le monde extérieur et le travail. Le stage de seconde y participe. Plus de trois quarts des élèves en classe de seconde ont pu effectuer un stage d'observation en milieu professionnel en juin dernier. C'est une belle réussite pour une première année de mise en œuvre. Mais nous devons faire mieux pour que tous les lycéens puissent faire ce stage et pour que cette période en entreprise soit le plus riche possible dans leur parcours d'orientation. J'en appelle à tous les responsables d'entreprise, d'association : je les encourage à se préparer et à s'organiser pour accueillir les jeunes en juin prochain. L'objectif est de permettre à tous les élèves de seconde de décrocher un stage utile, sans discrimination.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des affaires
étrangères)
> Nous sommes réunis aujourd’hui
pour un Conseil Affaires Etrangères ici à Luxembourg. Ce sera l’occasion une
nouvelle fois de réaffirmer notre soutien à l’Ukraine et aux Ukrainiens qui
tiennent dans des conditions extrêmement difficiles la ligne de front, qui
s’apprêtent à entrer dans l’hiver avec des capacités de production électrique
qui ont été très largement détruites par les frappes russes. C’est dans ce
contexte que ce soutien sera concrétisé par des mesures en matière de
financement, en matière de formation et en matière de sanctions.
- En matière de financement d’abord, puisque nous avons avancé sur le prêt que
nous voulons consentir à l’Ukraine, qui sera fondé sur les revenus d’aubaine
tirés des actifs russes gelés et sur lequel j’insisterai. Ces fonds mis entre
les mains des Ukrainiens puissent leur permettre de renforcer leur capacité
dans le domaine militaire tout en renforçant la base industrielle et
technologique de défense européenne.
- En matière de formation puisque nous avons à renouveler le mandat de l’EUMAM,
notre mission de formation qui a déjà permis de former plus de 60 000 soldats
ukrainiens, y compris en France, puisque le Président de la République était la
semaine dernière avec le ministre des Armées au contact dès 2 300 Ukrainiens,
c’est à dire de la brigade ukrainienne qui est actuellement formée en France et
qui rejoindra très prochainement le front.
- Et puis en matière de sanction, je me félicite que le régime de sanction
visant les acteurs de la déstabilisation russe va voir enfin le jour. Il
permettra de désigner et de sanctionner des individus ou des entités se rendant
coupable de pilonnage en Europe, en France mais aussi en Afrique, de
désinformation, de manœuvre cyber, etc.
Nous aborderons également les questions liées à la situation dramatique du
Proche-Orient. On va commencer par le Liban. J’aurai l’occasion d’inviter mes
homologues à participer à la Conférence internationale de soutien au Liban qui
se tiendra en France le 24 octobre prochain. Nous dénoncerons conjointement les
atteintes constatées au contingent européen de la FINUL au Liban, aux casques
bleus qui ont été victimes de tirs et dont certains ont été blessés. Puis, là
encore, nous adopterons des mesures de sanction à l’encontre d’entités ou
d’individus s’étant rendent coupable en Iran, de transfert de missile et de
capacité offensive à destination de la Russie. Ce sera plus généralement,
l’occasion pour les Européens d’appeler au cessez le feu au Liban, comme à
Gaza. Le recours à la force doit désormais céder la place au retour du
dialogue, à la négociation et à la diplomatie.
Nous aurons enfin l’occasion d’aborder d’autres échéances et d’autres crises en
Moldavie, en Géorgie, au Venezuela sur lesquels les Européens sont également
mobilisés, et la France l’est, car la France ne nie aucune des crises que
traverse notre monde.
> Sur le plan des sanctions notamment, l’Union européenne a été à l’initiative, que ce soient les sanctions à l’encontre des dirigeants du Hamas, à l’encontre des colons extrémistes et violents, ou encore à l’encontre de l’Iran lorsque l’Iran exporte ou transfère des capacités offensives, des capacités balistiques à la Russie notamment.
> Ce que nous avons toujours dit, ce que nous disons
toujours, c’est que la France se tient aux côtés d’Israël, que la France est
indéfectiblement attachée à la sécurité d’Israël, c’est la raison pour laquelle
lorsqu’Israël est la cible d’une attaque balistique iranienne, la France
mobilise ses moyens militaires pour aider Israël à parer ces attaques. Ça a été
le cas en avril, ça a été encore le cas il y a quelques jours, au mois
d’octobre. Lorsque la sécurité d’Israël est menacée par le programme nucléaire
iranien, c’est encore la France qui est en première ligne des efforts
internationaux pour faire échec à ce programme.
Et lorsque le 7 octobre dernier, Israël a connu sur son sol le pire massacre
antisémite de notre histoire depuis la Shoah, perpétré par le Hamas, la France
a été à l’initiative pour sanctionner les dirigeants du Hamas. Cela étant dit,
nous considérons aujourd’hui que la sécurité d’Israël ne peut être garantie par
le seul recours à la force. Le recours à la force doit céder la place au
recours au dialogue et à la négociation. C’est pourquoi, comme la plupart des
pays du monde, nous appelons aujourd’hui au cessez-le feu à Gaza comme au
Liban. Et lorsqu’on appelle au cessez-le-feu, et bien on ne fournit pas en même
temps des armes offensives aux belligérants, c’est une question de cohérence.
> [Soutien à l’Ukraine] Je crois que les difficultés sont en train d’être aplanies. L’élément le plus important aujourd’hui à relever, c’est que nous allons réussir, en Européens, à consentir un prêt de plusieurs dizaines de milliards d’euros fondé sur la mobilisation des revenus d’aubaine, tirés des actifs russes gelés. C’est une avancée très importante qui va permettre aux Ukrainiens de consolider leur position dans le rapport de force qui les oppose à la Russie.
> [Soutien au Liban] La France a proposé une formule de
cessez-le-feu suivi d’une application de la résolution 1701 qui permet à la
fois de garantir la souveraineté, l’intégrité territoriale au Liban et la
sécurité d’Israël. C’est sur cette base-là qui a été endossée par l’Union
européenne et un certain nombre d’États membres que nous devons aboutir le plus
rapidement possible à la cessation des hostilités et nous allons continuer de
travailler. Il est vrai que la France entretient avec le Liban une relation
ancienne, une relation singulière et c’est notre responsabilité que de
contribuer à la résolution de la problématique sécuritaire. Sur le plan
politique, nous sommes mobilisés, le président de la République et son envoyé
spécial, mon prédécesseur, Jean-Yves Le Drian, pour amener les responsables
politiques libanais à procéder le plus rapidement possible à l’élection d’un
président qui sera le garant de l’unité libanaise, unité qui est aujourd’hui
menacée par les opérations militaires qui ont conduit à des déplacements de populations
massifs qui risquent de provoquer des tensions interconfessionnelles.
Et puis je n’oublie pas le volet humanitaire. Je me suis rendu il y a dix jours
au Liban accompagné d’un avion militaire contenant deux postes sanitaires
mobiles et une dizaine de tonnes de médicaments. Et il faut évidemment aller
plus loin. Je salue les efforts qui ont été consentis par un certain nombre de
pays depuis ce premier déplacement. C’est tout l’objet de cette réunion, de
cette conférence internationale que la France accueillera le 24 octobre
prochain à Paris, et à laquelle j’invite le plus grand nombre possibles d’Etats
membres de l’Union européenne à se joindre".
Agnès Pannier-Runacher (ministre de la transition
écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques)
> Il y a un an, Arras basculait dans l’horreur. Le chagrin est toujours
là, en chacun de nous. Mais la lumière qui émanait de Dominique Bernard nous
porte, toujours. Hommage.
> Il aimait la littérature et transmettre sa passion. Il aimait ouvrir l’esprit et nourrir la curiosité de ses élèves. Il était férocement attaché aux valeurs de la République. Il est à l’image de tous ces professeurs qui nous ont fait grandir et dont nous nous rappelons les paroles lumineuses. Le 13 octobre 2023, il est tombé sous les coups du terrorisme islamiste. Comme Samuel Paty 3 ans avant. N’oublions jamais. Liberté, égalité, fraternité, laïcité.
> Non, une nouvelle loi immigration ne semble pas prioritaire. Oui, il faut s’assurer de la mise en œuvre de ce qui a été voté en décembre dernier en France et en Europe. Gabriel Attal le rappelle ce matin. Les Français attendent des actions et des résultats.
Antoine Armand (ministre de l’économie, des finances et
de l’industrie)
> Je demande des garanties extrêmement fortes pour que le Doliprane
continue d'être produit en France et soit accessible à tous les Français.
Astrid Panosyan-Bouvet (ministre du travail et de
l’emploi)
> L'emploi des jeunes est une priorité.
Guillaume Kasbarian (ministre de la fonction publique, de
la simplification et de la transformation de l’action publique)
> Un an après l’attentat islamiste d’Arras, nous nous souvenons de
Dominique Bernard. Nous pensons à son épouse et à ses proches. Aux côtés des
enseignants, nous continuerons de défendre la laïcité, dans tous nos services
publics ; garantie de citoyens libres, égaux et fraternels.
Laurent Saint-Martin (ministre auprès du premier
ministre, chargé du budget et des comptes publics)
> Non les prix d’abonnement au gaz et à l’électricité des Français
n’augmenteront pas du fait de la TVA. Cette mise en conformité avec la norme
européenne est entièrement et immédiatement neutralisée. Les factures ne seront
pas impactées. C’est un engagement du Gouvernement !
Maud Bregeon (porte-parole du gouvernement)
> [Hommage à Dominique Bernard et Samuel Paty] La République se tient
debout face à ceux qui essaient de l'attaquer.
> Il faudra une nouvelle loi immigration.
> Sur l'électricité, 80% des particuliers (...) verront leurs factures diminuer d'autour de 10% en début d'année prochaine. Pour les 20% restants qui sont aux prix du marché, ils ont en réalité déjà bénéficié depuis le début des baisses des cours de l'électricité. Ce qui n'est pas le cas de ceux qui sont au tarif réglementé.
> Il n'y aura pas d'augmentation des taxes sur le gaz, c'est la position du gouvernement. (…) Cette taxe, la TICGN, a doublé en début d'année dernière. Si on augmentait à nouveau cette taxe début 2025, ce sont les Français qui paieraient de plein fouet l'augmentation de cette taxe, ce qui n'est pas le cas de l'électricité car les prix ont baissé.
> La transition énergétique doit être acceptée et acceptable et ça ne peut pas passer par de l'argent qu'on irait chercher dans la poche des Français. Il y a 12 millions de Français qui se chauffent au gaz (...) l'écologie punitive qui consiste à faire payer toujours davantage les gens, ce n'est pas la solution.
> Redresser nos finances aujourd’hui, c’est être en capacité d’investir et de protéger les Français demain. Nous voulons convaincre, pas contraindre. Le Gouvernement laissera tout le temps nécessaire au débat.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de
l’économie, des finances et de l’industrie, chargé de l’industrie)
> Tout est fait pour éviter les pénuries de médicaments cet hiver.
> [Taxes sur l'électricité] L'enjeu est que les Français ne perçoivent pas d'augmentation sur leurs factures.
> Le Président n'a plus la possibilité d'impulser des politiques publiques nouvelles.
Olga Givernet (ministre déléguée auprès de la ministre de
la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des
risques, chargée de l’énergie)
> Dominique Bernard, assassiné
parce qu’enseignant. Un an après, la France demeure en deuil. Rendons hommage à
tous les enseignants, ces digues contre l’obscurantisme.
> L'augmentation de la fiscalité sur l'électricité n'est pas encore définitive : elle doit passer au Parlement. Il nous faut trouver le bon curseur entre faire bénéficier aux Français de la baisse des prix de l'électricité et permettre à l'État d'augmenter ses recettes.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Un an après, l'absence de Dominique Bernard résonne encore dans sa
salle de classe, mais les valeurs qu'il a portées – liberté, égalité,
fraternité, laïcité – continuent de vivre à travers chaque esprit qu'il a
éveillé. Nous ne l'oublierons pas.
► Haut-commissariat
au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> C’est un budget de crise. Tout le monde aurait souhaité éviter cette
situation. Mais la cascade des accidents ces dernières années a engagé des
dépenses très importantes et des recettes amoindries. Les Gilets jaunes, le
Covid19, la guerre en Ukraine, les coûts de l’énergie et de l’inflation, la
situation de semi-récession en Europe… Tout cela dans une ambiance française
bien connue : « Dépensons toujours plus. » De mémoire, je n’ai
jamais vu personne proclamer à la tribune : « Je vous suggère de
couper ces crédits. »
Tous, de droite, de gauche, un peu moins du centre heureusement, sont venus en
déclamant : « J’exige de l’argent supplémentaire pour l’éducation,
pour la santé, pour les agriculteurs, pour la défense, pour les forces de
sécurité, pour la justice… » Cette addiction à la dépense publique, je le
sais depuis que j’ai fait une campagne présidentielle sur le sujet des déficits
et de la dette, personne ne s’en est préoccupé. C’est devant la difficulté
qu’on se lamente.
> [Déni de la réalité des comptes publics] Certainement oui. Avec le commissariat au plan, j’ai produit il y a trois ans la première analyse véridique du financement des retraites. Le Conseil d’orientation des retraites les prétendait – c’est ironique –, « légèrement excédentaires ». Son diagnostic occultait soigneusement la réalité qui était que l’État est obligé d’apporter tous les ans entre 30 et 40 milliards pour équilibrer ! Milliards que nous devons emprunter intégralement.
> [Erreur des prévisions économiques des services du ministère de l’Economie et des Finances] Je vous répondrai par une allusion à la pensée de Péguy que j’aime beaucoup : « Il y a deux impératifs. Le premier, c’est avoir le courage de dire ce qu’on voit. Et le deuxième, c’est d’avoir le courage, et c’est plus difficile encore, de voir ce qu’on voit. » On ne voit souvent que ce qu’on a envie de voir ! Et on ne voit jamais le temps long. C’est la raison pour laquelle je me bats depuis des années pour une autorité chargée de la prévision et de la stratégie. C’est ce dont nous avons manqué. Cruellement.
C’est un budget d’urgence. Qui propose à tout le monde de partager l’effort, et c’est courageux, il faudra bien y arriver. J’ai deux signaux d’alerte : d’abord le maintien de l’activité, de la créativité, de l’initiative et de la croissance ; et le deuxième, la recherche d’économies doit être entreprise avec les acteurs de terrain eux-mêmes, et pas imposée à l’aveugle.
> [Critiques des choix budgétaires] Je ne relaierai pas ses critiques pour deux raisons. La première : il serait singulier que l’ex-majorité critique le nouveau gouvernement sur l’effort à accomplir pour corriger un bilan qui est en réalité le sien. La deuxième raison, c’est qu’il y a un moyen très simple de sortir de ces incompréhensions : le débat parlementaire. Le Parlement redevient le lieu des discussions, des négociations et de l’élaboration de compromis. Que ceux qui ne sont pas d’accord proposent des amendements. Qu’ils prennent le projet de budget et qu’ils expliquent comment l’améliorer. Nous verrons sans doute qu’il est moins simple de faire que de dire. Mais je ne suis pas pour qu’on organise la guérilla, surtout quand on appartient au courant principal à partir duquel ce gouvernement a été formé.
> [Suppression de postes dans l’Education nationales] 2 200 postes pour la France entière, c’est moins que l’épaisseur du trait. Pour prendre un exemple, dans l’agglomération de Pau, les personnels de l’éducation sont au nombre de quelque 2 800. Sur cet ensemble, il faudra économiser 5 postes ! Et dans beaucoup de régions le nombre des élèves baisse… Qui présenterait cet effort comme impossible ?
> C’est un sujet très sensible. Qui investit en France ? Ce sont les collectivités locales. Elles font marcher le bâtiment et les travaux publics, maintiennent à niveau les écoles, les établissements de santé, les routes… Les collectivités investissent là où l’État n’investit plus. Et elles ne pourront plus investir si l’on dégrade leur financement. C’est mécanique. Il y a des collectivités mal gérées, il faut le dire, mais les frapper toutes sans discernement, c’est injuste et décourageant. Et très dangereux. La dette des collectivités locales, c’est à peine 8 % de la dette totale du pays.
> La « smicardisation » est un piège mortel. Quelle en est la cause principale ? C’est la concentration des baisses de charges sur les bas salaires. C’est une trappe à bas salaires, dont les entreprises ne peuvent plus sortir. Et les salariés non plus. Il faudrait concentrer ces allègements sur les plus jeunes, sur les débuts de carrière, sur ceux qui entrent dans l’emploi.
> Dans la situation qu’affronte le pays, tout le monde doit consentir des efforts. Je pense que la majorité des retraités sait qu’il n’est pas injuste qu’ils y participent.
> [Nouvelle loi sur l’immigration] Commençons par dire
que je ne crois pas à « l’immigration zéro ». Madame Meloni, en
Italie, l’avait proclamée à grand son de trompes… Elle vient de régulariser
450 000 clandestins ! La Grande-Bretagne a voté le Brexit sur la
promesse de « reprendre le contrôle » de l’immigration. Ils
annoncent cette année 800 000 entrées, quatre fois plus que chez
nous ! Et quand les Allemands décrètent la fermeture des frontières, le
même jour, ils signent un accord avec le Kenya et l’Ouzbékistan pour accueillir
plus de 250 000 de leurs ressortissants.
Promenez-vous dans les rues de nos villes, regardez les échafaudages :
80 % de ceux qui y montent sont issus de l’immigration. Allez dans les
cuisines des restaurants, qui y travaille ? Très souvent des immigrés.
Ceux-là sont utiles au pays ! Toute régularisation devrait poser trois
conditions. La première : est-ce que vous êtes prêts à travailler
vraiment ? Deuxième condition : est-ce que vous apprenez la
langue ? Et la troisième : est-ce que vous comprenez et acceptez
l’idée que nous avons des principes de vie en société, notamment la laïcité,
qui ne sont pas négociables ?
J’ai rencontré Bruno Retailleau. Je lui ai dit que le sujet d’urgence absolue,
c’était la question des OQTF. Aujourd’hui, à peine 7 % d’entre elles sont
exécutées, et encore… Les pays d’origine refusent de reprendre leurs
ressortissants. Comment contraindre ces pays à les accepter ? J’ajoute
qu’il faut aussi que la France n’émette d’OQTF qu’en ayant une garantie
raisonnable qu’elle pourra les exécuter. Autrement, comme aujourd’hui, c’est
une hypocrisie et une fabrique à clandestins.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, président du
groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Il y a un an, jour pour jour, Dominique Bernard était assassiné par un
terroriste islamiste. Parce qu’il incarnait cet idéal qu’ils haïssent : une
École laïque qui forge des citoyens libres, égaux, unis par une destinée
commune. Et qui fait reculer les obscurantismes. Nous avions perdu un amoureux
des lettres. Nous avions perdu un professeur de la République.
> La cérémonie qui s'est tenue hier à Arras était une cérémonie bouleversante. C'était une cérémonie importante pour l'École et pour notre pays. Je veux redire toute mon admiration à la famille de Dominique Bernard et à celle de Samuel Paty pour le courage dont elles font preuve. Nous avons un ennemi : l'islam radical. Je crois profondément que 68 millions de Français, unis et déterminés, peuvent en venir à bout et le vaincre.
> Ça fait cinquante ans que la France dépense plus que ce qu'elle gagne.
> La première chose que j’ai faite en tant que Premier ministre était de faire face à l'état budgétaire de notre pays, c'est de prendre un décret pour annuler 10 milliards d'euros de crédits budgétaires en cours d'année. (…) J'ai demandé à tous les ministères de se serrer la ceinture. (…) J’ai pris des mesures pour identifier ou réaliser 40 milliards d'euros d'économies pendant les huit mois. (…) Je soutiens le Premier ministre dans son objectif de rétablir les comptes.
> Des réformes ont été engagées pour réduire le déficit. Mais certaines dépenses étaient totalement justifiées comme le quoi qu'il en coûte face au covid19 ou encore le bouclier tarifaire sur l'énergie. Mais il y avait probablement des dépenses étaient moins prioritaires. C'est important de faire ce bilan-là. L'enjeu aujourd'hui est de rétablir les comptes.
> [Immigration] Faire une loi pour une loi, sans nous
expliquer ce qu'il y aurait dedans, ne me semble pas totalement prioritaire. Faire
une loi pour une loi ça n'a pas de sens. (…) Ce qui compte, c'est moins de
savoir si on fait ou pas une loi, mais de savoir ce qu'on veut mettre dedans
Une loi immigration a déjà été adoptée il y a moins d'un an. Certaines de ses
mesures ne sont pas en vigueur, parce que les décrets ne sont pas encore sortis.
(…) Il est prioritaire d'agir pour que l'État puisse véritablement
maîtriser qui rentre et qui sort de son territoire.
Elisabeth Borne (députée, ancienne Première ministre)
> Il y a un an, Dominique Bernard était assassiné par un terroriste
islamiste à Arras. Comme Samuel Paty, il portait les valeurs de la République.
Je pense à ses proches et à tous nos enseignants. Fidèles à sa mémoire, nous
défendrons sans relâche le respect de la laïcité.
Aurore Bergé
(députée)
> Samuel Paty, Dominique Bernard :
deux noms indissociables, deux enseignants fauchés par le terrorisme islamiste.
Jamais nous n'oublierons et jamais nous n'accepterons la terreur de ceux qui
refusent notre liberté et l'émancipation de nos enfants.
Pierre Cazeneuve
(député)
> 17cl, 20cl, 25cl, 33cl : encore en 2024, des dizaines de millions de
micro-formats de bouteilles plastiques sont produites en France chaque année,
une véritable absurdité écologique. Je dépose ce matin une proposition de loi
visant à les interdire!
> Au collège Les bons raisins de Ville de Rueil aux côtés des élèves, du principal pour la minute de silence en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard. Ensemble, n'oublions jamais et préservons à tout prix la liberté d'enseigner et nos valeurs républicaines.
Olivia Grégoire
(députée)
> Il était l’essence de ce que la République a de plus cher en elle et
doit transmettre à chacun et chacune d’entre nous : la tolérance et le savoir.
C’est pour cela qu’il a été lâchement assassiné par le terrorisme islamiste.
Dominique Bernard, Samuel Paty, la France se souvient.
Prisca Thevenot
(députée)
> Hommage aux professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard, victimes du
terrorisme islamiste. Une minute de silence sera organisée dans les collèges et
lycées de France demain, lundi 14 octobre.
> Vers une nouvelle loi immigration? La loi votée en
décembre dernier était présentée comme «une des plus fermes».
- Qu’apportera la nouvelle loi?
- Ne pouvons-nous pas d’abord évaluer celles déjà votées et si besoin les
compléter?
Ne faisons pas du sujet un combat d’ego.
> Sur la laïcité, il y a un éléphant dans la pièce : la LFI ! Ils en sont les fossoyeurs. Quand Gabriel Attal interdisait l’abaya et le qamis à l’école … ils ont hurlé au scandale. Aujourd’hui, ils expliquent que c’était pour défendre le nombre d’enseignants…
● MoDem
Marc Fesneau (député,
président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> [Finances publiques] Il ne faut pas se dérober sur le constat : la
situation actuelle est très dégradée et il ne faut pas laisser déraper les
déficits plus longtemps, au risque de voir la dette s'emballer et perdre la
confiance des marchés. C'est une question vitale de souveraineté.
Je vois en effet les critiques mais je m'étonne qu'elles soient formulées par
d'anciens membres du gouvernement et de partis qui composent l'actuelle
coalition. Le dérapage constaté devrait tous nous inciter à la modestie, à ne
pas nous défausser et à proposer des solutions crédibles et responsables.
Le gouvernement défend un budget de « justice fiscale », un
thème cher au MoDem. Les hausses d'impôts prévues vous paraissent-elles justes
et bien calibrées ?
L'équilibre du budget 2025, tel que présenté par le gouvernement entre
économies sur les dépenses et hausse d'impôts, me paraît bon globalement et les
mesures fiscales sont suffisamment ciblées pour répondre à l'enjeu de justice
fiscale et de besoin de recettes. Nous avons toutefois un doute sur le
rendement de 8 milliards d'euros attendu de la surtaxe sur 400 grandes
entreprises.
En revanche, l'on ne pourra pas agir sur le levier fiscal tous les ans, d'où la
nécessité de réformes structurelles également.
> [Budget 2025] Le MoDem veut porter la responsabilité,
la justice et l'efficacité. Et donc sur la fiscalité, nous souhaitons aller
plus loin sur le prélèvement forfaitaire unique, la fiscalité de la
transmission des contrats d'assurance-vie et l'imposition des plus-values de
cession intragroupe. Il faut aussi regarder le crédit d'impôt recherche (CIR),
qui est un très bel outil mais qui coûte très cher et que l'on peut sans doute
recibler un peu.
Il faut faire ainsi également sur toutes les niches fiscales. Nous porterons
aussi un certain nombre de propositions sur la fiscalité du logement. Nous
proposerons une réforme des plus-values immobilières, dont le système
d'exonérations, aujourd'hui, conduit à de la rétention de biens alors que
nombre de nos concitoyens ne parviennent pas à se loger.
Nous souhaitons lancer un débat parlementaire sur le périmètre de l'Impôt sur
la fortune Immobilière, qui a remplacé l'ISF en 2018.
C'était notre position dès 2017 : on ne doit pas revenir à l'ISF, mais cet IFI
doit être amélioré pour ne plus être un Impôt sur la fortune immobilière, mais
sur la fortune improductive, en intégrant du patrimoine qui a un impact limité
sur l'économie productive.
> Nous parlons depuis longtemps de justice fiscale. Je pense donc que l'on peut trouver des points de convergence sur la partie recettes. A condition que chacun ne reste pas arc-bouté sur ses positions, sinon nous mettrons en scène notre impuissance parlementaire. Trouvons des convergences mais en gardant la trajectoire proposée et en visant l'efficacité de la fiscalité.
> La baisse des exonérations de charges va dans le bon sens car les exonérations de charges actuelles juste au-dessus du SMIC constituent une trappe à bas salaire à laquelle il faut s'attaquer. Par ailleurs, ces allègements constituent un manque à gagner colossal qu'il n'est pas anormal de réinterroger dans les circonstances budgétaires actuelles. Nous avons beaucoup aidé les entreprises ces dernières années et cette proposition n'est pas pour nous choquante.
> [Report de 6 mois de l'indexation des pensions] La mesure a du sens mais elle doit être plus juste. Le MoDem portera des amendements à l'Assemblée visant à épargner les plus petites retraites et faire en sorte que ces dernières soient indexées dès janvier.
> Il est sûr que les fusions d'opérateurs de l'Etat et d'agences ne dégageront pas d'économies immédiates mais cela fait partie des éléments de crédibilité vis-à-vis de nos partenaires. Au même titre que le coup de rabot supplémentaire de 5 milliards sur les crédits des ministères qu'envisage le gouvernement. Si nous le respectons, contrairement à ce qui est fait depuis quarante ans, ce sera déjà un changement. Mais il faut que le gouvernement documente mieux les économies qu'il souhaite faire dans le moyen terme. Au MoDem, nous ferons des propositions, par exemple sur la réduction des dépenses de la formation professionnelle.
> [Assurance chômage] Le Premier ministre a fait le choix de relancer le dialogue avec les partenaires sociaux. Dont acte. Je n'étais pas choqué par la réforme Attal et il faudra de toute façon arriver au même équilibre financier et conserver la philosophie d'incitation au travail.
> [Recourir au 49.3 pour faire adopter le budget] La situation est encore plus compliquée. Et il est possible que certains des partenaires du socle gouvernemental défendent l'inverse de ce qu'ils ont parfois défendu ces dernières années. Certains ont beaucoup discouru de la nécessité de baisse de la dépense publique sans jamais voter d'amendement en ce sens. Les mêmes qui défendaient le bouclier tarifaire sur l'énergie crient aujourd'hui au dérapage budgétaire.
Mais sur la partie recettes, je ne désespère pas que nous soyons raisonnables et que nous arrivions à la voter. Sur les dépenses, je ne vois pas comment éviter le 49.3, mais je le regrette. Essayons de travailler à des consensus. C'est ce que les Français ont demandé lors des dernières élections.
Maud Petit (députée)
> Si on peut comprendre la nécessité d'une harmonisation des taux de TVA
au sein de l'UE, pourquoi ne se fait-elle pas à l'inverse par une harmonisation
à 5,5% sur l'ensemble de l'Union ? Qui peut se passer aujourd'hui d'électricité
ou de gaz? Personne. L'énergie ne doit pas devenir un produit de luxe.
Frédéric Petit (député)
> L’adhésion à l‘UE des Balkans Occidentaux est d‘une importance clé
pour la France et l’Allemagne et l‘avenir du continent. Il est de notre
responsabilité de donner des perspectives à ces pays et d’encourager toutes les
réformes vers leur intégration européenne . C‘est tout le sens de l‘initiative
parlementaire franco-allemande que j‘ai lancée en avril dernier à Sarajevo avec
mon collègue du Bundestag Gunther Krichbaum.
> La France reste le partenaire le plus fiable de l’Allemagne pour 82% des Allemands! Et cette confiance s’inscrit dans la durée avec une grande stabilité.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée ,présidente)
> L’assassinat de Dominique Bernard il y a un an est l’une des dates que
la France n’oubliera jamais. L’enseignement est l’un des biens les plus
précieux de notre République. Soutien éternel à notre communauté éducative qui
forme, génération après génération, l’esprit critique et éclairé de nos jeunes.
Jamais nous ne plierons face au terrorisme islamiste.
> Mercredi dernier, Viktor Orban a vécu une matinée exceptionnelle. Après avoir amendé la Constitution dans son intérêt, après avoir lancé une vague de harcèlement judiciaire contre ses opposants et placé ses affidés à la tête des grands médias, le premier ministre hongrois s’est tenu mercredi face aux parlementaires européens. Alors en hémicycle, nous lui avons demandé des comptes.
> L’histoire de Lucas est à glacer le sang. Quiconque en France, en Europe et ailleurs doit avoir le droit d’aimer sans menaces, ni violence ni harcèlement. Soutien à tous ces jeunes, appui aux associations, interdiction européenne des thérapies de conversion : ne restons pas silencieux.
Bernard Guetta (député)
> [Opinion: «L’Europe après le 5 novembre] Dans la première hypothèse,
tout est tragiquement clair. Si Donald Trump est élu le 5 novembre, il
n’attendra pas même sa prise de fonction pour sceller avec Vladimir Poutine un
partage de l’Ukraine sur le modèle des deux Allemagne ou des deux Corée.
De facto si ce n’est de jure, les territoires occupés par les troupes russes
reviendraient au Kremlin qui s’engagerait en échange à ne pas chercher à
progresser au-delà de cette ligne de démarcation. Ce serait la défaite de
l’Ukraine et la victoire de Vladimir Poutine mais un débat aussi fondamental
que furieux s’ouvrirait aussitôt.
L’Ukraine amputée devrait-elle ou non entrer dans l’Otan ?
En admettant que l’accord conclu entre le président russe et son ami Donald ne
lui en ait pas fermé les portes, l’Ukraine y aspirerait plus que jamais. Les
Européens auraient, eux, un intérêt vital à ce qu’elle devienne le
trente-troisième membre de l’Alliance atlantique et bénéficie par-là d’une
protection qu’ils ne peuvent aujourd’hui pas lui offrir seuls. Pour l’Ukraine
comme pour l’Union, cet élargissement de l’Otan serait le seul vrai moyen
d’empêcher Vladimir Poutine de renouer avec la reconstitution de l’empire russe
en reprenant bientôt la route de Kiev. En un mot, c’est sans attendre les
résultats du 5 novembre que les Européens devraient se préparer à devoir mener
cette bataille mais en sachant deux choses.
L’une est que Donald Trump ne se laisserait pas aisément convaincre de ne pas
s’opposer à ce que l’Ukraine vienne élargir une Otan à laquelle il ne voit plus
d’utilité. L’autres est que la tâche des Européens ne pourrait pas se limiter à
essayer de resserrer les rangs occidentaux sous parapluie américain alors que
ce président serait si décidé à précipiter le recentrage des États-Unis sur le
défi chinois qu’il pourrait être tenté de tourner la page de l’Alliance
atlantique.
Sous une nouvelle présidence Trump, les Européens auraient à apprendre à
exister seuls, à considérablement accélérer la création de leur Défense commune
et à définir de nouveaux modes et degrés d’intégration à leur Union afin
d’ouvrir au plus vite leurs portes à l’Ukraine pour pouvoir faire front avec
elle aussi rapidement que possible. Il s’agirait à la fois de signifier à la
Russie que c’est à toute l’Union qu’elle s’attaquerait en se réattaquant à
l’Ukraine et de s’appuyer sur la Défense ukrainienne pour réduire la durée de
construction d’une Défense commune. Dans l’hypothèse Trump, l’objectif des
Européens devrait être, sans délais, l’intégration de l’Ukraine à l’Union
européenne et, si possible, à l’Alliance atlantique mais dans l’hypothèse
Harris ?
Dans cette seconde hypothèse, tout serait à la fois plus rassurant et plus
compliqué.
Il n’y aurait pas à craindre que la nouvelle Administration américaine ne
s’entende avec le Kremlin sur le dos de l’Ukraine et de l’Europe entière. Il ne
serait pas non plus envisageable que les États-Unis s’acharnent soudain à
décrédibiliser l’Alliance atlantique ou veuillent en sortir du jour au
lendemain. Avec Kamala Harris, l’Union européenne ne serait pas confrontée au
défi d’avoir à se réinventer en quelques mois mais les différences entre
une présidence Harris et une présidence Trump seraient-elles, sur le fond,
aussi déterminantes qu’il y paraît ?
Contrairement à Donald Trump, Kamala Harris n’a certes pas d’admiration pour
Vladimir Poutine. Contrairement à lui, elle ne voit pas non plus dans l’Union
européenne une rivale que l’Amérique devrait défaire mais elle est
Californienne et était encore bien jeune lorsque le mur de Berlin est tombé.
Pour elle comme pour Trump, ce n’est pas vers l’Europe mais vers l’Asie que les
États-Unis doivent tourner leurs regards et tout dit qu’elle souhaiterait
rapidement amener les Ukrainiens à un compromis avec la Russie qui pourrait
être très semblable à celui qu’envisage son adversaire républicain.
Or si les formes sont assez respectées pour que l’Europe n’en semble pas
trahie, plusieurs des capitales européennes approuveront cette démarche. À
droite, à gauche et aux centres, une large partie des 27 opinions publiques
l’applaudiraient aussi et dans le soulagement qu’apporterait cette illusion de
détente, il serait aussi difficile de plaider l’adhésion de l’Ukraine à
l’Alliance atlantique que son entrée dans l’Union.
Autant l’élection de Trump pourrait contraindre l’Union européenne à prendre
ses responsabilités politiques, autant celle de Kamala Harris conduirait les 27
à de profondes divergences et à nouvelles et dangereuses procrastinations.
Plutôt qu’à l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, les Européens
auraient alors à œuvrer à ce qu’elle obtienne des garanties de sécurité
occidentales. Cela leur serait moins difficile et plutôt que de tenter
d’immédiatement élargir l’Union à ce qui serait devenu « l’Ukraine de l’Ouest »,
il leur faudrait multiplier avec elle les accords de coopération civils et
militaires afin de renforcer leur frontière avec la Russie et de paver la route
d’une intégration future.
Harris ou Trump, le 5 novembre mettra l’Union européenne à l’épreuve.
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