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mardi 8 octobre 2024

Propos centristes. France – Budget: «ni cure d’austérité, ni matraquage fiscal» / Revenir à une «normalité économique» / Pas de hausse de l’impôt sur le revenu / Lutte contre le harcèlement et la violence à l’école / Crise au Proche-Orient…


Voici une sélection, ce 8 octobre 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
>Je veille à l'indépendance et la stabilité du pays et je le fais depuis 7 ans à travers les crises, et n'oubliant pas tout ce que nous avons fait pendant ces crises. Je ne vois d’aucun qui disaient qu'on faisait trop peu nous reprocher aujourd'hui peut-être d'avoir fait trop tout court. J'essaie d'être cohérent. Pour le reste, je ne ferai pas de commentaires sur le travail gouvernemental. Il appartient au Premier ministre de mener les affaires de son Gouvernement et de le faire en dialogue avec les groupes parlementaires où il me semble qu'il y a des responsables avec lesquels il doit construire la solution et qui ont une vision assez claire de la gestion et des affaires publiques et du budget de ces derniers mois et de ces dernières années. C'est dans ce dialogue politique et responsable, au service du pays, de son indépendance, dans le respect des Français, que les travaux doivent être menés. Et il appartient à ces responsables politiques de le faire. 

> [Sommet de la Francophonie] Ce fut un très grand honneur pour nous d'accueillir à Villers-Cotterêts, à la Cité internationale de la langue française et aujourd'hui à Paris, dans ce Grand Palais rénové, le XIXᵉ Sommet de la francophonie. 
Je veux remercier l'ensemble des participants venus du monde entier, puisque ce sommet rassemblait plus de 100 gouvernements, à la fois, les 88 membres de l'Organisation internationale de la Francophonie, mais aussi des pays invités, des organisations internationales et des représentants du monde de l'entreprise, de la culture, du monde universitaire. Au total, ce sommet a réuni près de 50 chefs d'État et de Gouvernement, y compris des représentants de régions engagées dans la francophonie. Cela dit bien la vitalité de notre organisation. 
La francophonie, en effet, je veux le redire ici, est un espace d'avenir. Nous sommes sur tous les continents avec plus de 320 millions de locuteurs et bientôt la troisième langue parlée au monde. Nous accueillons en outre de nouveaux membres cette année, l'Angola, le Chili et de nouvelles régions avec le land allemand de la Sarre, la province canadienne de la Nouvelle-Écosse et la Polynésie française. Le Ghana et Chypre sont devenus, quant à elles, membres de plein droit. Tous ensembles, nous avons évoqué les sujets qui comptent pour nous tous, avec le double objectif d'accélérer la coopération au sein de la francophonie dans les domaines économiques, éducatifs et culturels, mais aussi de porter ensemble une ambition commune sur les grands enjeux globaux et la solution des crises.

> [Situation au Liban] S'agissant de la paix et de la sécurité, notre sommet de la francophonie a été marqué par l'actualité dramatique du Proche-Orient. Nous avons dit notre solidarité avec le Liban, nous sommes exprimés unanimement en faveur d'un cessez-le-feu immédiat et durable et avons dit notre engagement pour la désescalade des tensions dans la région. Nous voulons la paix et la sécurité pour tous. Je remercie notamment nos partenaires de l'OIF d'avoir approuvé l'organisation par la France d'une conférence internationale de soutien au Liban qui se tiendra ce mois d'octobre.

> À Haïti, l'OIF et le Canada tout particulièrement, dont je salue l'engagement, sont mobilisés. Nos amis haïtiens ont tout notre soutien. Nous l'avons rappelé, la discussion à huis clos a illustré celui-ci. 

> [Sommet de la Francophonie] En Guinée, la mise en place d'un mécanisme de suivi des états suspendus a conduit à la réintégration du pays au sein de l'organisation pour ce sommet, et je vous remercie.

> [Sommet de la Francophonie] Au nom de nos valeurs communes, nous avons aussi formulé un message conjoint sur la fin de la guerre à Gaza comme en Ukraine. Pour nous, il n'y a pas de double standard, une vie égale une vie. C'est pourquoi nous avons aussi dit notre préoccupation concernant la catastrophe humanitaire au Soudan, à l'occasion de ce Sommet.

> [Sommet de la Francophonie] Nous avons partagé notre soutien à l'Arménie. Et le Premier ministre a eu l'occasion de s'exprimer clairement lors de notre huis clos. > [Sommet de la Francophonie] Nous avons redit l'importance de parvenir à une solution durable des crises dans la région des Grands Lacs, apporter notre solidarité avec la RDC, appeler au respect de sa souveraineté, demander une solution régionale et appeler aussi à tous les efforts de sécurisation et de démilitarisation qui sont attendus de chacune des parties prenantes.

> [Sommet de la Francophonie] Sur le Sahel, nous avons exprimé notre volonté que l'OIF soit force de propositions et d'actions, comme elle l'a été à l'égard de la Guinée. 

> [Sommet de la Francophonie] Sur les questions essentielles du climat, de l'environnement et des grands enjeux qui concernent la planète tout entière, nous avons décidé de lancer des consultations francophones en amont des échéances à venir, qu'il s'agisse de la COP climat ou de la Conférence des Nations unies pour les océans. Nous avons redit notre ambition sur le financement de l'adaptation pour lutter contre le changement climatique, pour compenser les pertes et dommages. Et il y aura un travail conjoint de la francophonie pour préparer la Conférence des Nations unies sur l'océan de Nice et en particulier obtenir les ratifications du traité des BBNJ en ce sens. 

> [Sommet de la Francophonie] Nous sommes mobilisés sur les enjeux de santé mondiale autour des projets de l'Organisation mondiale de la Santé. Je pense à l'Académie mondiale de la santé qui se constitue à Lyon et qui aura un impact important pour la formation des professionnels de santé, en particulier pour le continent africain. En un mot, nous avons décidé d'agir dans l'esprit qui nous a précédemment rassemblés pour adopter le pacte de Paris pour les peuples et la planète en juin 2023. Au fond, c'est notre volonté, faire de la francophonie un espace de concertation, de convergence utile pour avoir un multilatéralisme plus efficace et nous organiser d'une même voie, tous ensembles. C'est aussi pour cela que la francophonie soutient les deux sièges de membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies à l'Afrique. Et nous l'avons réitéré. Ensuite, le dynamisme de notre francophonie, avancé sur les fronts que nous avions mis au cœur de cet agenda, à la fois dans nos discussions et par les événements qui ont été organisés par ailleurs. 

> [Sommet de la Francophonie] Sur le front économique, vous le savez, c'était une de nos volontés lors de ce Sommet. Je veux saluer le salon Francotech qui a accueilli 200 exposants, 2 000 professionnels, 100 pays différents, l'Alliance francophone de la propriété intellectuelle, qui nous a permis là aussi d'avancer sur ce front en espace francophone pour encourager l'innovation et le dépôt de brevets en langue française, et notre mobilisation en faveur du droit d'auteur dans l'espace numérique francophone. Nous avons aussi défini une mobilisation inédite pour une modération dans la langue française et lancé l'appel de Villers-Cotterêts aux grandes plateformes numériques qui a été cosignée par plusieurs régulateurs, mais aussi grandes plateformes qui se sont engagées à des mesures concrètes en faveur de la transparence, de la modération, pour la lutte contre les discours de haine en ligne.

> [Sommet de la Francophonie] L'intelligence artificielle a nourri nos travaux et nous voulons que les francophones aient accès à cette révolution et que le français puisse l'irriguer. C'est pourquoi nous avons créé un centre de référence pour l'IA et la francophonie qui s'articule étroitement avec l'Alliance européenne pour les technologies des langues, qui sera hébergé également à la Cité internationale de la francophonie. Et nous sommes engagés pour les modèles ouverts. Nous avons aussi pris des mesures concrètes avec la création du réseau francophone de l'éducation aux médias et à l'information, s'inscrivant dans la dynamique globale portée par l'UNESCO et la mobilisation du réseau Théophraste, des centres de formation en journalisme pour développer les compétences en matière de lutte contre la désinformation dans les médias de la francophonie. 

> [Sommet de la Francophonie] Sur le plan éducatif et culturel, plusieurs engagements ont été pris, un effort que nous portons depuis 2017 avec la démultiplication des centres régionaux francophones pour l'enseignement du français, les réformes que la France a elle-même portées. Nous avons installé à l'occasion de ce sommet le collège international de Villers-Cotterêts, laboratoire d'excellence qui formera dès l'année prochaine des enseignants du français, des traducteurs, des interprètes en français vers le français et accompagnera des chercheurs et des experts pour créer une réelle communauté de cadres éducatifs francophones. Nous reprendrons toutes nos parts dans ces efforts, puisque l'Agence française de développement, avec 500 millions d'euros par an et plus d'un milliard d'euros depuis 2018, cite particulièrement l'enseignement du français. Au-delà du réseau d'écoles d'enseignement en français, je veux aussi rappeler la mobilisation que nous avons aux côtés de l'œuvre d'Orient, ô combien importante dans une région si touchée par les conflits évoqués précédemment. 

> [Sommet de la Francophonie] Concernant la mobilité de nos concitoyens. Nous avons décidé de faciliter les échanges universitaires avec la mise en réseau de 1 100 universités et centres de recherche de l'Agence universitaire de la Francophonie, dont je salue l'engagement. 120 pays, grâce au programme international Mobilité et employabilité francophone, très important et que nous soutenons. Et nous soutenons également cette idée d'un classement de paris pour les universités francophones qui permettra de mettre au cœur de notre francophonie un classement au sein de cet espace de nos grandes universités. Nous avons lancé le programme des Volontaires unis pour la Francophonie qui permettra à nos jeunes ressortissants des États membres de l'OIF de découvrir un autre pays de l'espace francophone au travers de missions de plusieurs mois. Et je veux aussi dire ici que désormais, une procédure en ligne simplifiera les demandes de visas par l'authentification de la qualité de diplômé d'excellence en amont du dépôt de la demande du visa pour aussi simplifier les choses. 

> [Sommet de la Francophonie] En matière de culture, plusieurs initiatives ont été prises, de la collection Fenêtres pour les traductions, à la nouvelle présidence de TV5 Monde, avec Madame Younes, que je félicite, et au renforcement de la chaîne jeunesse TV5 Maghreb. Et évidemment, en félicitant à toutes celles et ceux qui ont contribué et continueront jusqu'à demain soir à contribuer à notre festival de la francophonie, refaire le monde.

> [Situation au Moyen-Orient] Je veux simplement dire la cohérence de notre position depuis le début. Nous sommes en solidarité avec la sécurité d'Israël. Et je le dis à deux jours du 7 octobre, alors même que nous prendrons plusieurs initiatives à cette occasion pour montrer que nous n'oublions rien. Et je le dis en ayant une pensée toute particulière pour les familles de victimes et d'otages. Je recevrai moi-même à Paris les familles d'otages, françaises et franco-israéliennes, et je recevrai les familles de victimes vivantes en France.
J'ai demandé au ministre des Affaires étrangères de faire une tournée dans la région. Il sera lundi en Israël et recevra, avec un message de ma part, les familles franco-israéliennes de victimes. La France, au-delà de ce message de solidarité — et réitérant le fait que nous n'oublions rien et que nous demandons la libération des otages — est aux côtés d'Israël et de sa sécurité. Et là-dessus, c'est sans ambiguïté. Nous l'avons encore montré ces derniers jours, lorsque l'Iran a déclenché des frappes, la France était mobilisée et j'ai tout de suite accédé à la demande du Premier ministre Netanyahou pour participer à la sécurité d'Israël.
Néanmoins, nous essayons aussi d'être cohérents. Et lorsque nous demandons des cessez-le-feu, c'est le cas pour Gaza, ça a aussi été le cas pour le Liban la semaine dernière, eh bien, nous tâchons de ne pas demander un cessez-le-feu tout en continuant à livrer les armes de la guerre. Et je pense que c'est simplement de la cohérence. Et donc, je vous confirme que, pour ma part, je considère qu'aujourd'hui, de cessez-le-feu à Gaza est une priorité pour permettre de reprendre les actions humanitaires à plein et permettre aussi de travailler à la solution politique qui seule assurera la paix et la sécurité pour tous, avec les deux États à la clé. Et pour ce qui est du Liban, nous appelons aussi au cessez-le-feu, et je note demeurant que la semaine dernière, à New York, le président Biden, comme moi-même, avons endossé un texte de cessez-le-feu, et donc que les États-Unis d'Amérique étaient favorables pour le Liban. Que ce texte avait été discuté avec, à la fois les composantes libanaises et Israël, pour le conclure. Et je regrette que le Premier ministre Netanyahou ait fait un autre choix et pris cette responsabilité, en particulier d'opérations terrestres, sur le sol libanais. Et donc oui, si on appelle à un cessez-le-feu, la cohérence est de ne pas fournir les armes de la guerre, et je pense que ceux qui la fournissent ne peuvent pas, chaque jour, appeler à nos côtés au cessez-le-feu et continuer de les approvisionner.

> [Situation au Congo] J'ai passé une heure et demie en tête-à-tête avec le Président Tshisekedi. Et donc, il sait l'engagement de la France sur ce sujet, comme j'ai passé une heure et demie en tête-à-tête avec le président Kagame. Et donc, oui, la France, la Francophonie, reste mobilisée pour résoudre cette crise qui impacte gravement la RDC. Et je réitère notre solidarité. Nous condamnons la violence, les actions de tous les groupes armés opérant en RDC et les atteintes à sa souveraineté territoriale. Et il n'y a pas d'ambiguïté sur ce point. Hier, je l'ai dit moi-même, je n'ai été que parcellaire dans les citations. Et il y a beaucoup de crises, de tensions, de situations de guerre que je n'ai pas citées. Juste après mon discours, j'ai retrouvé le président du Laos et on a parlé de la Birmanie. Et je n'ai pas parlé, en effet, aussi de ce qui s'y joue. Donc qu'il n'y ait pas de malentendu. Il se trouve pendant ces deux jours, c’est le conflit sur lequel j'ai passé le plus de temps dans les réunions parallèles
Nous encourageons très clairement la RDC et le Rwanda à parvenir à un accord dans le cadre de la médiation angolaise. L'OIF doit jouer un rôle en soutien des efforts régionaux à ce titre. Enfin, pour ce qui est de la France, nous avons toujours été clairs. Et je l'ai redit aussi à l'un et à l'autre. Nous appelons au retrait du M23 et des troupes rwandaises. Nous appelons aussi à procéder au démantèlement des FDLR et à tous les groupes armés en RDC et à l'arrêt des discours de haine. Nous appelons à la reprise d'un processus politique avec le M23 et toutes les composantes politiques pour permettre justement un chemin de paix et le retour plein et entier de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la RDC. Et donc nous souhaitons une approche globale pour régler le conflit en profondeur. C'est ce que j'ai évoqué avec les deux présidents. Successivement, il n'a pas été souhaité une réunion à 3 que j'appelais de mes vœux. Je pense que la situation est encore trop tendue. Néanmoins, je note que le cessez-le-feu et que la situation sur place s'est un peu améliorée par rapport à ce qu'on a pu connaître il y a plusieurs semaines et plusieurs mois. Elle est évidemment très précaire. Et donc, nous allons continuer de nous engager sur la base des quelques principes que nous avons toujours tenus et que je réitère ici, et aux côtés de la médiation angolaise pour que cette situation puisse progresser. Elle suppose des efforts de part et d'autre. Ils sont indispensables. Mais très clairement, il n'y a pas de double standard dans la diplomatie de la France. Et donc nous sommes attachés à la souveraineté et l'intégrité territoriale partout. 

> [Situation au Liban] Je ne sous-estimerai pas l'importance de cette déclaration de soutien au Liban et de solidarité au Liban. Elle est importante et c'est une voix claire de l'OIF. Pour ce qui est de la France, je l'ai dit, nous organiserons cette conférence. Je suis en lien permanent avec le Premier ministre et nous avons des liens permanents avec l'ensemble des protagonistes. Le ministre est de retour dans la région et mène pour se faire des concertations dans tous les pays voisins et retournera au Liban, au côté aussi, du travail qui est mené par notre envoyé spécial, Monsieur Le Drain, pour la question présidentielle. La première chose, c'est d'obtenir un cessez-le-feu. La deuxième chose, c'est de — et elle n'est pas dépendante de la première — mais c'est de mener le travail humanitaire. Évidemment, le cessez-le-feu permet de le faire dans des conditions qui sont les plus apaisées, mais de toute façon, nous le faisons et nous l'avons déjà fait en apportant deux tonnes de matériel humanitaire il y a quelques jours. Et donc, c'est le travail humanitaire et c'est le but, l'un des objectifs de cette conférence. La troisième, c'est d'aider les forces armées libanaises à se reconstituer pleinement et à pouvoir assurer la sécurité et la stabilité du pays, car elles seules en ont la légitimité. Et quatrièmement, c'est de mener le travail politique avec toutes les parties prenantes. Et enfin, c'est évidemment de se doter d'institutions stables. Et donc la France reste mobilisée et les prochains jours seront déterminants pour obtenir le cessez-le-feu et poursuivre le travail humanitaire. En tout cas, ne doutez pas de notre engagement, notre volonté et aussi de la cohérence qui est la nôtre dans laquelle nous essaierons d'engager le maximum de nos collègues. Je veux en tout cas, plus simplement, avoir un mot d'affection et de soutien pour le Liban aujourd'hui.

 

► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, désormais dirigé par Michel Barnier, nous ne reprenons que les propos des membres centristes de celui-ci, c’est-à-dire de 13 d’entre eux; Le parti Renaissance compte 12 de ses membres dans cette équipe gouvernementale mais trois d’entre eux sont des personnalités qui se revendiquent de droite dont nous ne reportons donc pas les propos puisque la ligne politique de ce gouvernement n’est plus centriste mais essentiellement droitiste]

Anne Genetet (ministre de l’éducation nationale)
> Une professeure a été agressée par une élève dans un lycée à Tourcoing alors qu'elle entendait faire respecter la loi de la République et le principe de laïcité à l'École. C'est inacceptable. Et je ne l'accepterai pas.
Une plainte a été déposée et une mesure conservatoire a d'ores et déjà été prise à l'encontre de l’élève en cause pour lui interdire l'accès à l'établissement jusqu'à réunion de son conseil de discipline. J'ai demandé à ce que des sanctions disciplinaires très fermes soient prononcées compte tenu de la gravité des faits.
Une équipe mobile de sécurité a été déployée sur place dès ce matin par le rectorat.
L'École de la République ne laissera passer aucune atteinte à ses principes et à ses valeurs. Nous ne transigerons jamais. Je ne laisserai rien passer. Toute atteinte à l’intégrité physique des professeurs sera sévèrement sanctionnée. J’adresse tout mon soutien à la professeure ainsi qu’à l’ensemble de la communauté éducative.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des affaires étrangères)
> Discours en Israël à l’occasion de la commémoration du massacre des terroristes du Hamas le 7 octobre]
Il y a un an, jour pour jour, ils furent sauvagement assassinés au cours du pire massacre antisémite de notre histoire depuis la Shoah.
Dans les kibboutz de Bé'éri, Zikim et Kfar Aza, dans les allées de Nir Oz ou les rues de Sdérot, l'aube joyeuse de ce qui devait être une journée de fête fut soudain déchirée par l'horreur indicible.
Et c'est ici même, sous les eucalyptus du festival Nova, que les terroristes du Hamas déferlèrent d'abord pour détruire la vie, détruire l'amour, dans un déchaînement inouï de sauvagerie et de cruauté. Dans un funeste cortège de massacres, de tortures et de viols.
En ce jour si douloureux, la France pleure aux côtés d'Israël, nos 48 compatriotes victimes de la barbarie. Il n'est pas l'épreuve plus douloureuse que la perte brutale d'un frère, d'un père, d'une sœur, d'un enfant qu'aucun mot, qu'aucun hommage ne ramènera jamais. Ces enfants, vos enfants, nous les pleurons avec vous.
Un an déjà qu'Israël vit à l'ombre de la guerre. Une guerre qui touche au cœur même de la sécurité d'Israël, à laquelle la France est indéfectiblement attachée. Une guerre dont le lot de souffrance s'alourdit chaque jour.
Notre communauté française en Israël, l'une des plus importantes au monde, n'est pas épargnée par ses souffrances. À nos quelque 180 000 compatriotes d'Israël, je le dis avec force, la France vous aime. La République sera toujours à vos côtés, comme elle l'a été dans les premières heures de cette terrible épreuve. Partout en France, aujourd'hui, les Français de l'hexagone, des outre-mer, de l'étranger, pensent à leurs frères en Israël convaincus que les assauts des forces de l'obscurantisme et du révisionnisme ne l'emporteront jamais sur les forces de la vérité et les forces de l'esprit. Que les ténèbres ne l'emporteront jamais sur les lumières.
Shéta'a shanat khadasha besiman shalom vétikva [que cette nouvelle année soit signe de paix et d'espoir].

> A Ramallah, rencontre avec Mohammad Mustafa, Premier Ministre de l’Autorité Palestinienne, que la France soutient. Une Autorité palestinienne confortée dans son rôle : c’est l’une des clés pour que la solution à deux États prenne corps.

> En Israël, rencontre avec les ministres Katz et Dermer. La France poursuit ses efforts pour un cessez-le-feu à Gaza et au Liban, afin d’éviter un embrasement régional. La sécurité d’Israël requiert des solutions diplomatiques.

 

Antoine Armand (ministre de l’économie, des finances et de l’industrie)
> À Luxembourg avec mes homologues européens, j’ai rappelé les priorités de la France en Europe :
1. Renforcer notre compétitivité face aux États-Unis et à la Chine.
2. Affronter les défis de la transition climatique et numérique en mobilisant des financements privés.
3. Nous inscrire pleinement dans les règles budgétaires européennes. Nous continuerons d’être force de proposition pour que l’Europe soit plus solide dans la compétition mondiale.

> Je suis ravi de pouvoir être ici pour ce mes premières réunions d’Eurogroupe et d’ECOFIN et pour adresser plusieurs chantiers prioritaires avec mes homologues dans ces deux prochains jours.
Tout d'abord, j'aimerais aborder le défi de la compétitivité européenne. Comme vous le savez, nous devrons faire des propositions concrètes pour stimuler la croissance durable et la création d'emplois afin d'améliorer les conditions de vie de nos concitoyens et de rendre l'Europe plus forte, car elle est en retard par rapport aux États-Unis et à la Chine dans certains domaines stratégiques.
Deuxièmement, améliorer le cadre européen en matière de financement privé. Nous avons maintenant, grâce au rapport de Monsieur Draghi, Monsieur Letta, Monsieur Noyer, une évaluation complète de la situation. Nous savons que nous ne pourrons pas relever les défis de la transition numérique et climatique sans stimuler le financement privé en Europe, et le faire ensemble ; je me réjouis donc de franchir ces nouvelles étapes, ces prochaines étapes, en particulier en ce qui concerne l'Union des marchés de capitaux.
Enfin, dans le respect des règles budgétaires européennes, je présenterai cette semaine le projet de loi de finances de la France pour 2025. Notre objectif est de ramener le déficit français à 5 % en 2025 et sous le seuil des 3 % en 2029. C'est une trajectoire sérieuse, crédible et ambitieuse pour notre pays afin de respecter pleinement les règles budgétaires européennes. Sur ces trois sujets, je serai donc personnellement et pleinement mobilisé pour travailler avec mes collègues européens et rendre l'Europe plus forte. Je vous remercie de votre attention.

> J’aurai l’occasion, et vous comprendrez que je leur en réserve la primeur, de présenter le budget de la nation au Parlement dès vendredi et de présenter une trajectoire de redressement des finances publiques d’abord pour la France, parce que c’est nécessaire pour notre pays. Et bien sûr, pour respecter pleinement les engagements européens que la France a pris. Je le dis ici, la France tiendra cette trajectoire dans un double objectif : redresser nos finances publiques, soutenir la croissance et l’investissement à la fois en France et en Europe puisque c’est une question de renforcement à la fois de notre pays et du continent européen. Je vous remercie,

 

Laurent Saint-Martin (ministre auprès du premier ministre, chargé du budget et des comptes publics)
> Le temps des réformes structurelles viendra. Il est nécessaire et je l’accompagnerai. Toutefois, mon urgence en tant que Ministre, c'est le rétablissement des comptes publics dès maintenant. Et son rétablissement commencera par le Budget 2025.

> Le Budget 2025 aura:
- un objectif: 5% de déficit
- un plan: 60Md€ dont 40Md€ d’économies
- une méthode: vérité et dialogue.

> Nous ne voulons pas faire payer les classes moyennes, nous ne voulons pas faire payer ceux qui travaillent et donc, pour être très clair, il n'y aura pas de hausse de l'impôt sur le revenu.
Les classes moyennes, les classes qui travaillent, les plus fragiles d'entre nous, ne seront pas touchés par cette hausse d'impôts.
Il n’y aura pas de hausse de l’impôt sur le revenu, il n’y aura pas d’arrêt d’indexation de l’impôt sur le revenu sur l’inflation.

> Notre priorité, c'est la baisse de la dépense publique. Deux tiers de cet effort de 60 milliards doivent être d'abord faits par la réduction de la dépense publique. Le tiers restant sera une contribution exceptionnelle, temporaire demandée à ceux qui le peuvent. On est vraiment dans une contribution exceptionnelle de personnes fortunées. Ce sera temporaire parce que nous avons besoin, pendant que nous redressons les finances publiques, de réformes structurelles pour continuer à rendre plus efficiente la dépense publique.

> Il ne faut pas qu'il y ait de tabou dans ce budget-là. Il faut que nous soyons en capacité, ensemble, de se demander là où l’argent public est le plus utile. Ce budget n'est ni une cure d'austérité, ni du matraquage fiscal. La base, c’est la maîtrise et la
Je ne veux pas de coupes aveugles. Je ne veux pas qu'il y ait bêtement, seulement, du rabot comme on dit, c'est-à-dire qu'on ratiboise tout le monde. Non, on a des priorités. Il est hors de question de faire un rabot généralisé sur les agents publics dans tous les ministères de façon équivalente.

> Il nous faut faire cette réforme de l'allègement des charges. Je veux redessiner l'allègement des charges pour que nous puissions avoir davantage d'incitations à augmenter les salaires. Les allègements de charges généralisés ont été bons pour l'emploi, mais ont aussi eu des effets négatifs, notamment ce qu'on appelle la trappe à bas salaires. Il y a eu un effet de maintien des niveaux de salaire, dit autrement, le salaire médian est trop bas.

 

Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du premier ministre, chargée des relations avec le Parlement, présidente du Parti radical)
> Ce lundi 7 octobre soir, j’ai tenu à participer à la cérémonie d’hommage organisée par le CRIF pour l’ensemble des victimes de la barbarie perpétrée par le Hamas, parmi lesquelles 43 Français, et en soutien aux otages toujours détenus.
Beaucoup d’entre vous étaient présents aux cérémonies de commémoration qui se tenaient dans plusieurs communes en France.
Occasion de rappeler notre combat sans relâche contre l’antisémitisme qui gangrène notre pays et que ne cesse de se développer partout dans le monde.
Le conflit au Proche-Orient ne saurait servir de prétexte à la haine des juifs en France : il faut condamner et poursuivre avec fermeté tout propos ou acte antisémite ! 

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, chargé de l’industrie)
> Nous avons besoin de revenir à une forme de normalité économique, nous avons beaucoup dépensé pour protéger les entreprises et les Français ces dernières années.

> [Budget] Les contributions, et en particulier celles des entreprises, n’ont pas vocation à être étalées dans le temps sur une période trop longue.

> Le Rassemblement national n’a pas les moyens de censurer tout seul (…) la gauche, et en particulier la gauche de gouvernement, a aussi une responsabilité dans la décision de censurer le gouvernement.

> [Mettre fin aux 35 heures] A titre personnel, je ne suis pas certain que cela soit la priorité.

> [Hausse de la taxe sur les prix de l’électricité] Le gouvernement fera en sorte que cette taxe ne grève pas la compétitivité des entreprises.

> Auprès des salariés de Stellantis grâce à qui 1000 véhicules électriques par jour seront produits grâce aux nouvelles lignes de production. Le travail de ces femmes et de ces hommes répond à l'ambition française de produire 2 millions de véhicules électriques en 2030. Pas loin de Stellantis-Sochaux, Forvia participe aussi à cette transition écologique en produisant des réservoirs à hydrogène ! La révolution industrielle est en marche !

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> J'ai eu l'honneur d'accueillir le Président Tô Lâm, Président de la République du Vietnam, en visite officielle. La coopération de nos deux pays est florissante. Croissance économique, changement climatique, défense du droit international, francophonie : nos parlements doivent se saisir de nos défis communs.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Je lancerai dans quelques mois une Fondation de lutte contre le harcèlement à l'École. C'est un combat qui me tient à cœur. Cette fondation va permettre d'organiser des actions de prévention dans les établissements scolaires, de former les personnels et de soutenir - parfois même financièrement - les victimes et les familles.

> Il faut un budget pour la France. Je ne serai jamais celui qui complique la vie de Michel Barnier. Je connais les difficultés de la fonction. Et je ne serai jamais de ceux qui s'opposent sans rien proposer. Un autre chemin est possible que les hausses d'impôts massives sur les Français : le travail et les réformes. Sur l'assurance chômage, sur le temps de travail dans la fonction publique et sur la simplification du millefeuille territorial.

 

Sylvain Maillard (député) 
> La démocratie qu'est Israël a le droit et le devoir de se défendre face aux groupes terroristes que sont le Hamas et le Hezbollah.

 

Jean-René Cazeneuve (député)
> [Prévisions du gouvernement] Il n'y a pas de mensonges mais un modèle de prévisions à revoir. Les hauts fonctionnaires de Bercy se sont clairement trompés cette année.

 

Prisca Thevenot (députée)
> Comme Premier ministre, Gabriel Attal a travaillé au redressement des comptes publics. Comme Président de notre groupe, il proposera des réformes pour réduire le déficit sans pénaliser les Français qui travaillent ni la croissance. Notre ADN : proposer sans jamais bloquer.

 

● MoDem 
Frédéric Petit (député)
> Alors que le 19e sommet de la francophonie vient de s’achever ce dimanche à Villers-Cotterêts et que nous commémorons aujourd’hui, le terrible massacre du 7 octobre 2023 en Israël, alors que le Proche-Orient est à nouveau à feu et à sang, la voix singulière de la France est-elle encore en mesure de porter ? La diplomatie française doit-elle se réinventer ? Une diplomatie des sociétés civiles peut-elle émerger de ce chaos du monde ?
Je suis de ceux qui considèrent qu’en temps de guerre, la diplomatie culturelle et d’influence ne doit pas se mettre en sommeil. Bien au contraire. Contre la tentation du repli et pour ne pas laisser tonner la seule voix des canons, une diplomatie des sociétés civiles doit s’imposer, en Ukraine, en Palestine, au Liban et ailleurs.
La réouverture du lycée français de Kiev, par les parents gestionnaires, malgré les réticences de l’administration du ministère, fut un acte fort de la France. Un risque, certes, mais un risque qu’il fallait prendre. Aujourd’hui, le lycée Anne de Kiev accueille 160 élèves dont quasiment aucun n’est Français. Le lycée français de Jérusalem scolarise de son côté des enfants palestiniens et ses enseignants, formés par la France, sont en grande partie issus de la population franco-israélienne de Jérusalem.
À Villers-Cotterêts, le président de la République a souhaité faire de la francophonie un « espace d’influence diplomatique ». Or, nous avons besoin d’une francophonie portée par des citoyens « éclairés et responsables » (Marc Sangnier) et non « manipulés et assoupis ». Cette réappropriation du sens par les citoyens avec leur dirigeants (et pas forcément contre eux), est une donnée nouvelle, incontournable, des démocraties du 21e siècle, y compris de leurs actions diplomatiques. Ainsi, les grandes organisations multilatérales « gouvernementales » doivent-elles passer la main à désorganisations plus horizontales, où sociétés civiles, entreprises, enseignants, collaborent directement.
Aujourd’hui, il faut moins d’OMC et plus de Conférences des parties (Climat), moins d’ONU et plus d’Assemblées générales de la francophonie, etc. La francophonie doit devenir multilatérale, pas uniquement plurilingue.

> Dans le train pour revenir d’Ukraine. Pourquoi je m’y suis rendu ? Plusieurs raisons. Je voulais marquer une présence française à la à Fête du Drapeau (23 août à Lviv) et la Fête de l’Indépendance (24 août à Chernihiv), temps forts de la Nation ukrainienne. A l’occasion de la Fête de l’Indépendance, j’ai également partagé un repas avec une vingtaine de Françaises et Français de Kiev. Je suis Français de cette région, entre Mer Baltique et Mer Noire. Cette région a une unité culturelle, historique, politique même (le même état pendant plusieurs siècles). Je l’ai découverte en 1986, j’y habite ou j’y travaille depuis plus de vingt ans, j’en parle et comprends plusieurs langues, j’en connais l’histoire et les cultures. En fait, je m’y sens chez moi.   Ensuite, j’ai démarré mon travail de préparation du budget 2025 : la session ne sera officiellement ouverte qu’en octobre, mais les députés sont bien entendu déjà au travail. Je suis rapporteur pour avis de l’action de la France dans le Monde au titre de « la diplomatie culturelle, l’influence, et la francophonie »(programme budgétaire 185). J’ai décidé cette année d’orienter mon travail sur « la diplomatie culturelle dans les pays en guerre : A quoi sert-elle ? Que doit-elle devenir ? » J’ai auditionné les services de l’ambassade et en particulier les équipes du Conseiller Culturel (COCAC), j’ai visité les institutions et les partenaires concernées. Je complèterai cette mission dans quinze jours par le même travail auprès de nos postes diplomatiques au Proche-Orient (Israël et Palestine). Mon rapport sera présenté en octobre à la Commission.   Je porte également et je soutiens plusieurs projets de coopération et d’initiatives citoyennes, personnelles, d’entreprises, ou associatives. La présence de la France en Ukraine, en effet, ce sont aussi ces énergies énormes, ces compétences parfois rares, ces solidarités, extrêmement nombreuses, précieuses. J’ai donc mis à mon programme des rencontres avec les partenaires de ces initiatives, des mises en relation…etc…  
Enfin, je suis commissaire des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale. A ce titre, j’ai bien entendu profité de ma mission pour approfondir mes connaissances et ma perception de la situation générale géopolitique. J’ai rencontré des experts, des journalistes. J’ai eu des échanges de plusieurs heures avec des élus ukrainiens (député, gouverneurs, président de communauté de commune). C’est la cinquième fois que je me rends en Ukraine depuis le 24 février 2002, et je peux également faire un suivi de cette situation d’une fois sur l’autre, vérifier les annonces précédentes, analyser et suivre les évolutions « en dessous des radars ».   Plusieurs citoyennes et citoyens m’interpellent me demandent si c’est bien mon travail d’aller en Ukraine, donc oui c’est mon travail. Et même mon devoir.
Slava Ukraïni !

> 1381 prisonniers politiques actuellement au Bélarus. Ne les oublions pas.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Bernard Guetta (député)
> [Opinion: Les Occidentaux doivent réapprendre ce que parler veut dire]
Il n’avait pas tort, Emmanuel Macron. Lorsque Joe Biden appelle à ce que le feu cesse à Gaza, la « cohérence » voudrait en effet qu’il ne livre plus les armes alimentant ce feu. Un enfant le comprendrait mais où est la cohérence lorsque ce même Emmanuel Macron reporte aux calendes grecques la reconnaissance de la Palestine alors que la France défend depuis toujours l’idée d’une coexistence entre deux Etats, israélien et palestinien, et qu’il s’est lui-même inscrit dans ce sillage ?
Le président français ne montre pas là plus de cohérence que celui des Etats-Unis et le drame est que l’incohérence est devenue la règle des deux côtés de l’Atlantique. Le meilleur exemple en est l’Ukraine. Unanimes, Américains et Européens estiment qu’il ne faut pas que Vladimir Poutine sorte victorieux de son agression car il serait alors en position de poursuivre son ambition de reconstitution de l’Empire russe. Les Occidentaux fournissent donc aux Ukrainiens assez d’armes pour faire front mais leur interdisent en revanche de les utiliser pour aller frapper des cibles militaires en territoire russe.
La raison en est qu’ils craignent qu’une défaite de Vladimir Poutine ne plonge le plus étendu des pays du monde dans un chaos général et que son arsenal nucléaire ne se retrouve hors contrôle. Américains et Européens ne veulent, en un mot, pas plus voir l’Ukraine gagner que perdre car une défaite de la Russie serait aussi dangereuse, à leurs yeux, que sa victoire. Ils savent ce dont ils ne veulent pas mais ne savent pas ce qu’ils veulent et c’est de la même incapacité à se décider et agir qu’ils font montre au Proche-Orient.
Depuis trois décennies, les Etats-Unis et l’Union européenne y prônent de concert la solution à deux Etats mais n’ont jamais voulu contraindre les deux parties à vraiment l’accepter. Par crainte de cimenter contre eux un front des pays arabes, de l’Iran et de la Turquie, ils se sont toujours abstenu de dire noir sur blanc aux Palestiniens qu’il n’y aurait plus de veto occidental l’annexion des territoires occupés s’ils persistaient à refuser un partage pérenne. Par crainte que les islamistes sunnites et l’Iran ne l’emportent dans toute le région, ils n’ont jamais non plus menacé les Israéliens de les priver d’aide économique et militaire s’ils continuaient à tout faire pour empêcher la constitution d’un Etat palestinien.
Européens et Américains se sont ainsi condamnés à l’impuissance et maintenant que les Israéliens ont riposté au massacre du 7 octobre en brisant le Hamas et décapitant le Hezbollah, ils se refusent à les laisser bombarder les sites nucléaires iraniens. Les Occidentaux n’ignorent bien sûr pas que la République islamique va maintenant se doter de la bombe mais interdisent aux Israéliens de lui en ôter la possibilité par crainte que ne s’ensuive une longue et incertaine période de terrorisme indiscriminé.
Au Proche-Orient comme en Ukraine, c’est la peur de l’inconnu qui paralyse Américains et Européens. Leur obsession est partout d’éviter « l’escalade » et de préserver des cadres connus alors même que le monde n’a déjà plus ni règles ni cadres communs et que le seul moyen d’assurer une stabilité internationale est de formuler et faire respecter des objectifs clairs et susceptibles d’être acceptés de tous.
En Ukraine, les Occidentaux feraient beaucoup avancer les choses en faisant savoir, premièrement, qu’ils seraient favorables à des compromis politiques et territoriaux entre Kiev et Moscou et, deuxièmement, qu’ils lèveraient leur veto à l’usage de leurs armes en territoire russe si Vladimir Poutine refusait de rappeler ses troupes et de négocier les termes d’un modus vivendi. Au Proche-Orient, il suffit de voir la panique avec laquelle Benjamin Netanyahou a réagi aux propos d’Emmanuel Macron sur l’arrêt des livraisons d’armes frappant Gaza pour comprendre qu’Américains et Européens pourraient vite lui imposer la création d’un Etat palestinien en le menaçant de lui couper leurs aides.
Ensemble, l’Union européenne et les Etats-Unis sont bien assez puissants pour faire barrage à la montée du désordre international. Ils sont d’ailleurs les seuls à le pouvoir mais il leur faut pour cela cesser de tout craindre et réapprendre ce que parler veut dire.

> Nous ne devons nous dire ni pro-israéliens ni pro-palestiniens. Nous devons toujours nous dire pro-paix, nous dire pro-paix, en réaffirmant inlassablement que non, la coexistence de deux États, israélien et palestinien, n’est pas plus utopique que ne l’était la réconciliation franco-allemande sur laquelle nous avons fondé notre Union

 

 

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