mardi 22 octobre 2024

Présidentielles USA 2024. Trump-Musk ou la perversion ultime de la démocratie par l’argent


Au-delà de savoir si l’initiative de donner un million de dollars à une personne pour qu’elle s’inscrive sur les listes électorales dans les Etas-clés (ceux où les résultats détermineront le vainqueur de la présidentielle) et que celle-ci – qui a déjà récompensé des «heureux gagnants» – s’adresse avant tout, aux dires mêmes de son créateur, le milliardaire Elon Musk, aux électeurs de Trump, est légal ou non, son existence même montre la nouvelle et grave manifestation de la perversion ultime de la démocratie américaine par l’argent venu tout droit de cette alliance de nombreuses grandes fortunes et du candidat républicain.

Bien sûr, Trump ni Musk ne sont pas à l’origine de l’intrusion de l’argent dans la politique, mal qui ronge toutes les démocraties du monde mais plus spécialement l’étasunienne.

Depuis toujours les dollars sont une composante de la démocratie américaine.

Pour pouvoir remporter l’élection en ce 21e siècle, il faut disposer de centaines de millions de dollars au minimum (les sommes reçues par Kamala Harris sont estimées à plus de 1,6 milliard et celles reçues par Trump à plus de 1,4), que l’on soit républicain ou démocrate.

Et les républicains ont tout fait, avec l’aide de la Cour suprême à leurs ordres, pour que l’argent afflux de plus en plus, sans restriction, sans pudeur et menace les fondements même du régime démocratique et les institutions.

Avec l’arrivée de Trump dans l’arène politique, l’argent est devenu l’étalon premier du Parti républicain.

Tout est jugé à son aune.

L’initiative d’Elon Musk, le fantasque et extrémiste milliardaire qui est devenu un soutien sans faille du dangereux populiste, n’en est qu’une manifestation supplémentaire.

Mais elle caractérise également où sont tombés le Parti républicain et ses compagnons de route en matière d’éthique.

D’autant que le milliardaire a également mis au service de son nouvel ami Trump son réseau social X (anciennement Tweeter) où il déverse des fake news et des théories élucubrationistes (complotistes) à longueur de messages.

Ici la ploutocratie rejoint sans honte l’autocratie voire même le totalitarisme.

Ce n’est sans doute guère nouveau dans le monde, ni même aux États-Unis – Henry Ford était un admirateur d’Adolph Hitler – mais la constatation que rien n’a bougé dans cette proximité est une bien mauvaise nouvelle pour la démocratie du troisième millénaire.

Alexandre Vatimbella

 

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