dimanche 6 octobre 2024

La quotidienne centriste du 6 octobre 2024. Comment soutenir Israël sans soutenir Netanyahou?


La défense de la démocratie israélienne ne souffre aucune discussion.

La lutte contre le terrorisme non plus.

Permettre à Netanyahou de rester au pouvoir et de consolider son poste de premier ministre est impensable pour tout centriste.

Mais depuis le 7 octobre 2023 et l’attaque terroriste immonde du Hamas, la question de savoir comment soutenir Israël et sa lutte contre le terrorisme sans pour autant soutenir Netanyahou semble insoluble.

Manifester par la voix et les actes un soutien au peuple israélien et lui assurer son existence, tout en appuyant sa lutte contre le Hamas, le Hezbollah et leur principal bailleur de fonds, l’Iran, n’est pas du tout la même chose que d’apporter un soutien à son premier ministre, un populiste radical et corrompu, ainsi qu’à son gouvernement où se trouve trois ministres d’ultra-droite.

D’autant que Netanyahou a bien compris tout le bénéfice personnel qu’il peut tirer de crise.

Il l’instrumentalise sans la moindre scrupule afin de demeurer à son poste sachant que redevenu simple citoyen, il serait sans doute condamné et mis en prison.

Cela semble être la quadrature du cercle et le Premier ministre israélien l’a correctement analysé.

La nouvelle passe d’arme qui l’oppose au Président français est emblématique.

Emmanuel Macron vient de demander que les livraisons d’armes à Israël dans le cadre de son combat dans la bande de Gaza contre le Hamas soit interrompue afin de faciliter la recherche d’un cessez-le-feu, non pas pour sauver le Hamas de la destructions totale – qui reste d’ailleurs encore peu crédible – mais pour éviter des morts supplémentaires dans la populations civile.

Benjamin Netanyahou a évidemment répondu immédiatement que cela était inacceptable accusant le chef de l’Etat de la France de vouloir laisser tomber son pays, ce qui est évidemment faux comme l’a encore montré son association à la destruction des missiles que les iraniens viennent de lancer sur Israël et notamment Tel Aviv.

S’il n’est pas possible de soutenir Netanyahou pour tout démocrate républicain, il n’est pas, non plus, possible de le dissocier du soutien à son pays.

Et pas sûr que des élections permettraient de régler le problème, sa cote étant remontée depuis les succès à Gaza puis au Liban dans une population qui a été traumatisée par l’attaque du 7 octobre et qui vit les événements actuel souvent dans une complète insécurité.

Même si de très importantes manifestations d’Israéliens ont eu lieu pour demander l’arrêt des combats et le départ de Netanyahou (ainsi que la libération des otages détenus par le Hamas), celui-ci semble avoir renforcé son pouvoir qui, rappelons-le, avant le 7 octobre ne tenait qu’à un fil et auquel le Hamas a donné une dynamique, un acte sans doute voulu sachant que le but de l’organisation terroriste est de provoquer une guerre régionale avec l’implication de l’Iran en espérant pouvoir détruire Israël et l’éliminer tous les juifs, ce qui est son but affiché depuis sa création dans sa charte.

Ce qui reste donc c’est de mettre la pression sur Netanyahou sans pour autant mettre en danger la sécurité d’Israël et sa lutte contre le terrorisme afin de trouver une issue à ce conflit dévastateur pour les populations civiles et faire en sorte que des négociations prennent sa place pour enfin trouver un moyen de régler la question israélo-palestinienne.

Il y a actuellement peu de place pour que cette stratégie donne des résultats probants mais elle est indispensable à être mise en œuvre pour essayer que la paix ne soit pas impossible.

Emmanuel Macron le sait sans doute mais à au moins le mérite de tenter de faire bouger les lignes.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 

samedi 5 octobre 2024

Présidentielles USA 2024. Agrégateurs de sondages – Stabilité avec Kamala Harris en tête dans tous les agrégateurs


Voici, ce 5 octobre, juste un mois avant le scrutin, les résultats quotidiens des six agrégateurs de sondages concernant la présidentielle américaine du 5 novembre prochain que nous avons sélectionnés concernant le face à face entre la vice-présidente démocrate Kamala Harris et le candidat républicain Donald Trump.

Deux des six agrégateurs que nous avons sélectionnés ont été actualisés.

Dans les six agrégateurs, Kamala Harris garde la tête avec des scores compris entre 48,4% (=) et 49,8% (=).

Dans quatre agrégateurs, son score est au-delà des marges d’erreur.

Le score de la candidate démocrate égale ou dépasse les 49% dans cinq agrégateurs sur six.

Les écarts des agrégateurs en faveur de la centriste face au populiste extrémiste vont ainsi de 2,2 point (=) à 3,4 points (=).

 

► Résultats des agrégateurs de sondages Harris/Trump

Agrégateur

Kamala Harris

Donald Trump

Ecart

Real Clear Politics

49,1% (=)

46,9% (=)

Harris 2,2 (=)

The Hill

49,8% (=)

46,4 % (=)

Harris 3,4 (=)

Race to the WH

49,5% (-0,1)

46,4% (=)

Harris 3,1 (-0,1)

270 to win

49,5% (-0,1)

46,2(=)

Harris 3,3 (-0,1)

Five thirty-eight

48,4% (=)

45,9% (=)

Harris 2,5 (=)

Silver bulletin

49,3% (=)

46,2% (=)

Harris 3,1 (=)

*NA: non actualisé / ND: non disponible

(Un agrégateur de sondage est une moyenne des derniers sondages publiés / 270 to win prend en compte les cinq derniers sondages / Real Clear Politics prend en compte les sondages publiés les 30 jours précédents / The Hill prend en compte les sondages publiés les 3 derniers jours / Race to the WH prend en compte les sondages publiés sur les 5 derniers jours) / 538 prend en compte tous les sondages publiés depuis le 1er mars)

 

Remarque importante: Tous ces agrégateurs prennent en compte tous les sondages publiés.
Or certains d’entre eux sont publiés par des instituts dont le sérieux prêtent à discussion et d’autres par des instituts qui sont affiliés à des partis et qui ont tendance à faire des corrections, des redressements et des pondérations en faveur du candidat qu’ils soutiennent.
Il convient donc de les prendre pour des informations utiles mais qui ne donnent pas une vision «scientifique» de l’opinion.
Néanmoins, les résultats des sondages nationaux sont généralement plus exacts que ceux réalisés dans chaque Etat, notamment les «swing states», les Etats-clés qui font basculer l’élection d’un côté ou de l’autre de par le système électoral américain, car les panels ne sont souvent pas assez représentatifs en qualité ou en quantité et les redressements sujets à caution.
Tous ces biais font que nous avons préféré publier avant tout des agrégateurs que chaque sondage qui est publié même si, dans un deuxième temps, nous comptons en publier certains qui nous semblerons sérieux ainsi que ceux qui analysent quotidiennement l’état de l’opinion et qui n’ont pas encore été mis en route.

 

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Dans un mois, l’avenir du monde se décidera aux États-Unis


Le 5 novembre prochain les électeurs de la plus vieille démocratie et première puissance mondiale se rendront aux urnes pour élire leur président.

Ce rituel qui se déroule tous les quatre ans depuis la fondation du pays sans aucune interruption risque d’être remis en question par les résultats d’un scrutin qui pourrait permettre à un extrémiste populiste condamné pénalement et admirateur des régimes totalitaires qu’il aimerait bien exporter dans son pays de retrouver le pouvoir quatre ans après l’avoir perdu et tenté de provoquer un coup d’Etat pour demeurer président à vie.

Donald Trump, puisqu’il s’agit évidemment de lui, cumule tout ce que l’on peut produire de pire pour une démocratie: un incompétent (qui a cumulé les faillites dans ses affaires), un menteur (dont les milliers de mensonges ont été comptabilisés par les médias), un élucubrationiste (qui relaie tous les pires théories fausses de complots soit par intérêt, soit par bêtise), un condamné pénalement (qui attend sa peine de prison), un escroc (qui a fait des milliers de victimes par ses activités véreuses et ses affaires qui ont périclitées), un raciste (qui encourage les suprémacistes blancs, souvent des nazis, qui sont des gens tout à fait respectables selon lui et qui relaie des fausses informations sur des «Haïtiens» qui mangeraient les chiens et les chats des «bons Américains»), un ami des mafias (en particulier russes qui lui ont permis de ne pas sombrer financièrement, ce qui indique pourquoi il soutient le régime de Poutine à qui il doit beaucoup), un homme aux mœurs dépravées (ses propos sexistes inqualifiables et, surtout, son amitié documentée avec le délinquant sexuel de grande envergure Epstein le démontre), un insulteur à la vulgarité sans pareil et la liste est loin d’être close!

Mais un personnage qui recueille dans les sondages, malgré ce CV connu de tout le monde, plus de 45% des intentions de vote!

C’est-à-dire que près d’un électeur sur deux va voter pour lui afin de le réinstaller à la Maison blanche.

Si c’est cet aspect de sa candidature qui est le plus inquiétant pour la démocratie et son avenir, le plus urgent est que le peuple américain, majoritairement, à défaut d’une unanimité, lui barre la route du pouvoir dans un mois.

Parce qu’un deuxième mandat de Trump serait catastrophique pour l’Etat de droit démocratique aux États-Unis mais aussi pour le monde libre tout entier.

Parce qu’il démontrerait qu’une nouvelle fois une démocratie peut se livrer à n’importe quel aventurier qui flatte les plus bas instincts du peuple, qui l’incite à la haine et qui se joue de lui en lui promettant tout et n’importe quoi après, en plus, avoir failli lamentablement durant son mandat de 2017 à 2020.

Parce qu’il démontrerait que l’implantation de la démocratie n’est pas aussi profonde qu’on pouvait le penser dans l’esprit populaire et, qu’au contraire, elle peut être facilement balayée par n’importe quel démagogue.

Parce qu’il démontrerait que la plus vieille démocratie du monde est à la simple merci de la rencontre d’un escroc et d’inculture démocratique d’au moins une moitié de la population de celle-ci.

Un deuxième mandat qui impacterait profondément l’avenir de la démocratie d’autant que Trump n’est pas le seul à jouer sur ce registre dans le monde libre, nous en savons quelque chose en France avec l’entreprise nauséabonde de la famille Le Pen.

Parce qu’il démontrerait que, peut-être, la démocratie républicaine libérale n’est qu’un accident de l’Histoire.

Non pas parce que sa promesse et son projet ne sont pas justes et bons mais parce l’être humain est incapable d’en prendre conscience.

Et l’échantillon de cet être qui vit actuellement aux Amériques serait bien inspiré de me démontrer le contraire dans exactement un mois.