jeudi 12 septembre 2024

Propos centristes. France – Faire réussir la France / Il faut un gouvernement équilibré, élargi et renouvelé / Pour une stabilité gouvernementale / Soutien à l’Ukraine / De l’importance du Conseil d’Etat pour la démocratie…


Voici une sélection, ce 12 septembre 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Discours à l'occasion de la rentrée du Conseil d'État.
Je tenais à être ici parmi vous pour la deuxième fois dans ce moment si singulier de la vie de la nation. Et je veux, avant toute chose, saluer chacun des membres du Conseil et à travers eux, l'ensemble des magistrats de la juridiction administrative. Et je veux dire ici mon attachement et mon engagement à défendre votre rôle et votre indépendance.
Nous avons célébré voilà quelques mois les 150 ans de l’arrêt Blanco, l'acte fondateur du droit administratif moderne. Et dans cette décision était consacrée la compétence de votre juridiction pour connaître des litiges entre l'État et les particuliers et cette recherche de conciliation entre l'intérêt général et celui de chacun qui, 150 ans plus tard, est toujours le fin mot de votre fonction. Cette décision, rendue alors par le Tribunal des conflits au moment même où s'affermissait définitivement la République, n'avait rien d'une coïncidence. En effet, en cela, l'affirmation d'une juridiction administrative est une autre proclamation de notre République, car cette juridiction permet toujours de défendre la liberté contre l'arbitraire, l'intérêt général contre les revendications catégorielles, notre contrat social contre la tentation de l'individualisme. Elle défend chaque fois, elle vise à défendre, en tout cas, l'esprit même de ce que nous sommes en République.
Dans cette perspective, je me félicite aussi du rôle plus particulier que joue le Conseil d'État dans ses fonctions consultatives et juridictionnelles. Le Conseil a une longue histoire, marquée par des évolutions qui ont élargi son office et facilité son accès. La création des référées libertés, vous l'avez évoqué, son rôle dans la question prioritaire de constitutionnalité. Chacune de ces avancées ont affermi sa place éminente et par là notre État de droit. Le Conseil d'État permet à l'action publique d'être en amont plus robuste en droit, plus accessible pour le citoyen, plus proche des enjeux nouveaux que suscite le cours du temps et, si je puis dire en aval, de trancher les litiges, de dessiner l'équilibre en perpétuelle évolution entre les droits et les libertés. Je le dis ici pour ceux qui visent à remettre en cause sa liberté intellectuelle, qui jette contre lui le soupçon. Chaque fois comme conseil ou comme juge, le Conseil agit en parfaite indépendance, sans complaisance, avec une absolue exigence. Et soyez assuré que j'en serai toujours le garant.
Je veux, plus particulièrement, avoir un mot pour saluer la qualité du travail accompli par le Conseil, mis en lumière d'une manière exacerbée au moment de l'épidémie de covid, car je n'avais eu dans cette enceinte jusqu'alors que la possibilité de le faire. Dans les conditions que l'on sait, vous avez eu à examiner tous les textes qui ont permis au Gouvernement et à la nation de traverser cette épreuve. Vous avez aussi jugé avec des décisions qui ont eu un retentissement important sur la liberté de manifester ou quant à la liberté de culte, en ne vous déportant jamais de votre rôle qui n'est pas de même nature que celui du décideur politique, qui a seule la légitimité pour in fine trancher le nœud gordien entre les contraintes sanitaires, celles des intérêts fondamentaux de la nation, les nécessités de notre vie économique et sociale. Et avec évidemment des décisions que j'assume et qui, je le crois, ont permis au pays d'être cette nation où les enfants ont manqué le moins de temps scolaire, où les entreprises ont été protégées, où les collectivités ont été soutenues.
Mais vous avez, durant cette période, avec aussi des innovations organisationnelles profondes et beaucoup d'engagement, permis de montrer que l'efficacité, la crise la plus aigüe était compatible avec l'état de droit et l'exercice de vos missions. Nous avons traversé cette crise en assurant la protection de nos concitoyens et démontré que les démocraties pouvaient être solides et exigeantes. Ayant dit cela et en cette rentrée, je voulais partager avec vous quelques convictions. Vous l'avez dit dans votre propos et le thème que vous avez choisi n'est, à cet égard, pas un hasard. Nos démocraties occidentales, ces derniers temps, ont été profondément touchées, parfois déstabilisées, par des transitions et des chocs. La transition climatique, la transition technologique, la transition démographique, les chocs géopolitiques aussi qui sont parfois les conséquences de ces transitions mêmes, l'instabilité du monde et le retour de la guerre sur notre continent.
Tout cela fait évidemment monter les peurs, les ressentiments, les divisions ou les pertes de repères et, au fond, cette conviction qui s'installe chez nombre de nos compatriotes pour reprendre une formule célèbre et, je l'espère, la détourner, qui vient de l'autre côté de la manche, ont le sentiment de « perdre le contrôle », perdre le contrôle de leur vie et qu'au fond, les citoyens que nous sommes perdons le contrôle, ce qui est le cœur même de la question de la souveraineté. Et toutes ces transitions, tous ces chocs font vivre à nos démocraties ce sentiment profond et des réponses simples adviennent. Basculons l'état de droit, ce sera beaucoup plus simple, pour reprendre le contrôle de nos vies, répondre à ces défis avec des règles sans doute moins contraignantes. C'est ce que proposent certains pour faire face à la transition démographique ou la transition climatique aux défis géopolitiques.
Chaque jour, acceptons une forme d'inefficacité de l'action publique et allons vers l'arbitraire puisque ce système, au fond, ne peut plus rien. Et puis, au fond, considérons que le système ainsi bâti consiste à en effet donner le contrôle à d'autres, l'Europe ou qui sais-je, justifiant des choix plus radicaux. Je crois précisément que dans votre rôle si singulier, vous êtes au cœur, avec l'ensemble de notre administration, de ceux qui la dirigent, des réponses à ces défis du temps présent. Je retrouve en cela non seulement le thème du rapport de cette année, mais peut-être des années précédentes. Oui, je crois que pour répondre à ces défis, il faut d'abord tenir l'état de droit. Il faut ensuite renforcer l'effectivité des décisions jusqu'au dernier kilomètre et parfois peut-être simplifier notre action collective. Et enfin, il nous faut consolider cette souveraineté française et européenne. Ce sont en quelque sorte les 3 remarques que je voudrais ici faire.
L'état de droit, vous l'avez dit — j'ai eu l'occasion de le défendre au Conseil constitutionnel ou ailleurs et je plaiderai ici devant une assemblée déjà conquise — n'est pas le problème, il est le garant. L'état de droit, tout particulièrement dans le contexte qui est le nôtre, est la consolidation de nos valeurs les plus fondamentales, pas simplement d'un ordre constitutionnel, mais d'un ensemble d'équilibres de pouvoir, de séparation, de bons ajustements des pouvoirs, de leur fonctionnement, mais aussi de la possibilité pour les valeurs qui se sont construites à travers les temps d’être maintenues malgré les vicissitudes des décisions ponctuelles ou de l'actualité. L'État de droit ainsi défendu ne signifie pas pour autant la conservation perpétuelle de l'État du droit et c'est souvent la confusion qui est faite par beaucoup.
Et oui, il nous faut, pour protéger l'État de droit, lui permettre de traverser les époques, ce qui suppose des adaptations, des réformes pour gagner en efficacité, pour répondre à l'exigence de résultat et pour aménager l'État du droit mais dans un cadre qui ne vient pas trahir nos valeurs, qui ne vient pas trahir, le fondement même de ce qui nous tient ensemble. Je note qu'à travers la loi de programmation de la justice, nous avons considérablement accru les moyens de cette juridiction, car la juridiction administrative est une juridiction du quotidien et ce faisant, elle a permis d'améliorer aussi la manière de rendre le droit pour le judiciaire et, je le crois, de renforcer aussi la légitimité, l'effectivité perçue par nos concitoyens de l'ensemble de notre organisation.
Avec la loi dite immigration, la juridiction administrative a été aussi modernisée, réformée pour juger plus vite le contentieux des étrangers et de l'asile, sans rien céder de l'exigence et de l'éthique et sous le contrôle des juges compétents. Aussi, j'assume parfaitement les modifications apportées, pour ne citer qu'un exemple, à la Cour Nationale du droit d'asile et j'espère que ces transformations seront le socle dont le nouveau Gouvernement pourra se saisir pour former les réponses qui seront utiles au pays. Je le dis là, parce que ces derniers mois, nous l'avons vu, notre pays a été parfois bousculé dans ce dilemme entre modifier l'état du droit pour répondre à des défis qui parfois bousculent profondément nos concitoyens, leur quotidien auxquels nous devons faire face. Et l'État de droit que nous devons préserver et les valeurs qu'il porte avec les juges compétents.
Dans ce rôle prééminent pour guider l'action publique, le Conseil d'État apporte également un éclairage utile par ses travaux de prospective. Et celui de l'année dernière - je faisais un clin d'œil en le citant tout à l'heure - la Première ministre l'avait alors saluée, portait sur le dernier kilomètre. C'est un thème qui m'est cher, que je revendique depuis 2017 : l'obsession pour justement l'effectivité de l'action publique et bien sûr son efficience, dont vous avez rappelé l'importance. De nombreux exemples pourraient venir à l'esprit de la réforme du prélèvement à la source, aux difficultés de nos agriculteurs ces 7 dernières années. Mais des décennies d'action publique ont été marquées par la nécessité d'avoir une action publique en effet plus effective.
Mais je crois très profondément que, par les réformes successives, la volonté mise au plus haut de l'État de suivre dans la durée ce qui est porté par les parlementaires dans les textes, ce qui est ensuite traduit dans les décrets est une nécessité pour inscrire une culture renforcée de l'efficacité de l'action publique. Celle-ci qui, par notre histoire même, s'est souvent construite à travers la norme doit avoir comme complément indispensable une culture de l'effectivité, de l'efficacité, c'est-à-dire de la vie changée en quelque sorte. Et je crois profondément que c'est ce qui est au cœur de l'engagement de tous les fonctionnaires, qu'ils agissent dans les administrations centrales ou sur le terrain. Et c'est aussi, je crois, ce qui nourrit, pour partie, la défiance que j'évoquais. Et cette crise de l'action publique et de la démocratie qui traverse nos sociétés.
C'est pourquoi je salue le travail qui a été le vôtre, mais aussi l'engagement de toutes les administrations pour améliorer cette efficacité et cette effectivité des décisions prises. Car c'est aussi, je le crois, la bonne manière de faire fonctionner une démocratie. Permettre des débats publics qui, ensuite, conduisent le Gouvernement ou le législateur à proposer, le législateur à faire son office et à voter, l’administration à l’appliquer ou à prendre elle-même les décisions dans ses compétences propres, à faire que la vie des gens en soit ainsi changée, et qu’une responsabilité s’exerce pour qu’il y ait un avant et un après. Et je profite de cette expression dans cette institution qui occupe une place très particulière pour nos fonctionnaires, pour tous ceux qui se dévouent au service public pour affirmer à nouveau cet impératif d'effectivité des réformes.
Ayant dit cela, à mes yeux, cette effectivité est indissociable de l'effort de simplification - vous l'avez aussi évoqué, je sais votre disponibilité pour cela ; et je crois savoir que vos Premiers ministres auront à cœur de porter justement des initiatives en matière de lutte contre les surtransposition ou pour la simplification. Mais oui, il y a quelque chose aussi par cette sédimentation accrue et le fonctionnement même des pouvoirs au sein de notre démocratie, d'un risque de paralysie ou d'illisibilité de l'action publique.
L'un de vos confrères, Monsieur Combrexelle, dans un livre récent Les normes à l'assaut de la démocratie, est même plus définitif et audacieux que moi par son seul titre, mais explique bien le chemin par lequel la multiplication des normes, la fragmentation parfois de l'action publique elle-même vient presque paralyser celui ou celle qui veut agir. Et cette sédimentation, cette multiplication des émetteurs de normes, cette culture de la norme elle-même qui s'est parfois installée au plus profond de l'action publique, la pénalisation aussi croissante de notre vie publique et de ce qui touche nos décideurs, eh bien, peut conduire notre action à être collectivement moins efficace.
C'est pourquoi je souhaite que vous puissiez aussi jouer ce rôle d'éclairer dans l'avenir pour aider à innover, peut-être inciter parfois là où on pourrait éviter de normer et nous permettre en effet de simplifier et de changer cette culture administrative qui, je crois, a besoin de plus d'innovation, peut-être de plus d'incitations et de moins de normes accumulées.
Cette année le Conseil d'État, vous l'avez dit, c'est la troisième remarque que je souhaitais faire, s'est penché sur le thème de la souveraineté. C'est, je crois, en effet celle-ci qu'il faut à nouveau revendiquer pour ne pas la laisser aux tenants d'une vision par trop restrictive. Je ne veux pas ici paraphraser vos propos et sans vouloir discuter ou arbitrer les pistes que vous esquissez, parce que ce n'est ni le lieu ni l'heure, je crois ce thème particulièrement important.
Je le disais en introduction, la souveraineté est au cœur de l'histoire de votre institution. Qu'est-ce qu'un pouvoir souverain face aux droits des individus ? La justice administrative procède depuis 150 ans à borner ce territoire, à l'éclairer des nouveaux enjeux. Je pense à la construction européenne, à la protection de l'environnement, au numérique, à la conservation des données, aux risques terroristes, à la bioéthique et demain, déjà aujourd'hui à l'intelligence artificielle.
En République, la souveraineté appartient au peuple. La souveraineté doit d'abord s'articuler avec ce sur quoi je suis revenu, la force de notre État de droit. Et j'ai déjà eu l'occasion de le dire lors de la célébration des 65 ans de notre Constitution, un régime qui respecterait l'État de droit mais aurait perdu le sens de la souveraineté du peuple, ne serait plus que le gouvernement des juges. Et vous avez rappelé les déformations autour de cette formule parfois rapide. À l'inverse, ne plus respecter l'État de droit reviendrait à une forme de tyrannie de la majorité sans frein contre les atteintes aux libertés publiques, contre les atteintes au pluralisme et aux droits de chacun. Une République tient toujours sur cet équilibre entre l'expression du peuple et la lumière de nos grands principes. Et en République, notre peuple choisit pour lui-même, mais au sein d’un univers de démocratiques qui l'a précédé et, lui, survivra.
Être une démocratie, être en République, c'est ce combat permanent, cette tension. Vous esquissez dans votre rapport un certain nombre d'orientations que je regarde avec un intérêt tout particulier pour renforcer l'exercice plein de la souveraineté du peuple : refaire des citoyens à l'école et ensuite dans la vie sociale, dans une vie de citoyen libre et éclairé ; retrouver une vitalité démocratique dans nos territoires et à l'échelle de la nation à travers des instruments nouveaux, certains que nous avons commencé à mettre en œuvre comme la convention citoyenne, mais aussi avec des consultations plus régulières ou encore le renforcement de la force morale de la nation dans son lien avec nos armées ; la proposition de service national universel, le plan de mobilisation civile peuvent en effet pleinement servir ce grand dessein, et je dois avouer que je ne saurai que trop partager les pistes que vous avez ainsi dessinées.
À ce titre, évidemment, le fonctionnement de la vie démocratique à l'ère du numérique ne manquera pas, dans les mois et les années qui viennent, de nous conduire à ouvrir de nouveaux chantiers, car si la souveraineté s'exerce par le peuple, l'opinion du peuple se forge chaque jour au frottement des opinions, des faits, de la manipulation de ces derniers, et elle se forge dans un espace qui, il faut bien le dire, ne vit pas aujourd'hui tout à fait avec les mêmes règles que l'espace public que nous avons progressivement poli, aménagées pour que la démocratie soit sereine.
La souveraineté ensuite, et surtout, c'est être capable d'écrire son propre destin. C'est cette indépendance dont, constitutionnellement, je suis le garant, et notre nation vit de cette ambition, porter sa voix unique, singulière et choisir pour elle-même son avenir. Et dans un monde grevé par le poids des interdépendances, parfois excessives, dans un monde de compétition, de rivalités, restaurer notre souveraineté est l'objectif que nous devons poursuivre. Vous l'avez dit et je vais utiliser les adjectifs successifs. Elle est plurielle, cette souveraineté, elle est économique, industrielle, technologique, donne force de financer nos propres choix et elle se multiplie selon les secteurs. Et en planifiant l'émergence des filières qui permettent d'assurer notre autonomie stratégique en matière de transition écologique, alimentaire, agricole, numérique, nous œuvrons à celle-ci et l'administration, aux côtés des acteurs économiques de la société tout entière, est en train de bâtir une œuvre singulière.
Notre administration a un rôle tout particulier à jouer à cet égard. Bâtir les stratégies, car la main invisible ne suffit pas, ou plutôt n'est pas faite pour répondre à cet objectif de souveraineté, trouver les règles qui permettent de voir où commence et où s'arrêtent les dépendances acceptables et les dépendances insupportables pour préserver l'autonomie d'une nation et le faire aussi par les normes et le droit. Quand on voit l'importance croissante de l'extraterritorialité du droit ou de certaines normes venant de l'autre côté de l'océan, on voit combien, là aussi, le travail qui est le vôtre, qui est aussi celui de nombre d’administrations et de nos juges, est ô combien important pour garder une souveraineté véritable dans l'action qui est la nôtre. Je ne vais pas ici faire l'inventaire de l'ensemble des politiques publiques menées. Toutes concourent ou doivent concourir par une stratégie bâtie et à poursuivre dans le temps long cette souveraineté. Car en effet, celle-ci suppose de la constance et, au-delà des oukases du quotidien, de maintenir dans la durée les stratégies ainsi définies.
La souveraineté française s'écrit aussi en Europe, c'est pour moi une conviction du premier jour. Bâtir notre souveraineté européenne, jadis un tabou pour nos partenaires, a été le fil rouge des dernières années. Et je ne peux que me féliciter que lorsqu'il y a 7 ans, en Sorbonne, j'évoquais une souveraineté européenne, on disait partout ailleurs en Europe que c'était une lubie française articulant le terme d'autonomie stratégique pour le même continent, on disait folie depuis Paris et qu'aujourd'hui, dans nos textes même, ces termes sont retenus. Car oui, la souveraineté européenne est ce qui permet le chemin de puissance et de prospérité, de défense aussi de nos valeurs humanistes.
Il nous faut l'affirmer dans ce moment d'accélération et de vents mauvais d’illibéralisme. C'est aussi par l'Europe, celle de l'Union européenne et de la CEDH, que nous pouvons continuer de défendre et de rendre plus effectif les principes et droits, et la défense aussi des intérêts de nos entreprises comme de nos compatriotes. Car c'est à l'échelle du continent européen que nombre de ces combats souvent se mènent.
Quelle souveraineté numérique véritable si elle n'est européenne ? Elle est très difficile à articuler à l'échelle du simple pays et sur beaucoup de questions, de l'énergie à la recherche en passant par les partenariats stratégiques. L'échelle européenne est indispensable pour renforcer la souveraineté nationale, pour lui donner là aussi plus de force, sans rien renier de la capacité nationale à être pleinement souverain. Vous l'avez rappelé, qui plus est, sur chacune des compétences qui sont exercées, c'est le peuple souverain lui-même, conformément à notre Constitution qui, par ses représentants, parfois en ayant à s'exprimer directement, l'a acceptée. Et c'est en contrôlant à chaque instant le respect de notre Constitution et dans cette hiérarchie des normes que vous venez à nouveau de décrire. Et donc, tous ceux qui voudraient expliquer qu'en quelque sorte, l'Europe est ce qui rendrait la nation française moins souveraine ou l'empêcherait, oubli de rappeler le chemin par lequel elle s'est construite et oublie sans doute aussi de regarder le monde tel qu'il va et les contraintes qui sont les nôtres.
Voilà les trois remarques que je souhaitais faire. Je ne peux pas dire, là, que vous ayez pu lire en ces propos, quelques pensées dissidentes à vos propos de présentation et je me félicite que vous ayez choisi pour l'année prochaine le temps long et l'indispensable esprit stratégique qui doit présider, en effet, à beaucoup de nos décisions. Nos institutions sont solides et c'est une chance et une force. Et je pense qu'au-delà de la réponse indispensable au quotidien aux préoccupations de nos compatriotes, chacune et chacun dans les compétences qui sont les nôtres, l'attachement au temps long et aux intérêts de la France est la mission la plus haute.
Alors, en ce jour de rentrée du Conseil d'État, je veux à nouveau saluer les nouveaux auditeurs, maîtres des requêtes qui font là une nouvelle rentrée et tous les membres à travers eux de la juridiction administrative, si dans nos tribunaux, nos Cours administratives d'appel et à travers, eux aussi, l'ensemble des fonctionnaires de l'État qui assurent aux Français la continuité de nos services publics.
Affirmer aussi que nous agissons tous au nom de la souveraineté du peuple français. Souveraineté conquise, précisée par les siècles tout au long de notre histoire et qui, de génération en génération, donne en quelque sorte ce palimpseste sur lequel veille le Conseil, le peuple d'aujourd'hui, souverain, qui s'exprime par le suffrage qu'il faut toujours prendre en compte parce que c'est le fait premier en toute démocratie.
La souveraineté du peuple, ce sont cette exigence et ce combat et la place qui est la mienne, conformément à mes devoirs, je veillerai toujours à notre souveraineté dans ces aspects évoqués, corollaires de l'indépendance de notre nation. Je sais pouvoir compter sur vous pour en prendre votre part comme chacun doit s'y employer dans l'unité, la responsabilité, la fermeté sur nos principes démocratiques et républicains.
> Alors que se tient le Sommet de la Plateforme de Crimée, je tiens à réaffirmer que la France continue de se tenir résolument aux côtés de l'Ukraine et de son peuple pour la défense de son intégrité territoriale et de sa souveraineté.

> J’exprime la solidarité de la France avec le Vietnam après le passage dévastateur du typhon Yagi qui a causé des centaines de morts et des dégâts considérables. Nous sommes prêts à apporter notre soutien.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Aux journées parlementaires d’Ensemble pour la République pour souligner le rôle pivot de notre groupe, mon souhait de renforcer le travail de contrôle et d’évaluation du Gouvernement et l’importance que prendront dans cette nouvelle législature les initiatives transpartisanes. Au travail pour que nos institutions fonctionnent dans l’intérêt des Français.

 

► Haut-commissariat au Plan 
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate) 
> [Nouveau gouvernement] J’ai l'impression qu'un certain nombre de portes qui n'étaient pas ouvertes se sont réouvertes.

> [Nomination de Michel Barnier] L'accueil par les Français a été bon et confiant. Il faut maintenant qu'on consolide cette confiance.

> Il faut un gouvernement équilibré, élargi et renouvelé.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Stéphane Séjourné (député, secrétaire général de Renaissance)
Alors que nous célébrerons bientôt les 2 ans de Renaissance, nous devons avancer unis et rester fidèles à nos valeurs. Ensemble, nous avons bâti un parti fort et décentralisé, prêt à relever les défis !

 

Aurore Bergé (députée)
> L'intérêt du bloc central est évidemment que le gouvernement réussisse. Je pense qu'il y a un certain nombre de sociaux-démocrates qui souhaitent y prendre part et ne pas rester dans une sorte de syndrome de Stockholm avec La France Insoumise.

> Évidemment nous sommes exigeants, évidemment ça n'est pas un chèque en blanc ou la récréation de l'UMP mais notre volonté et notre intérêt, c'est la réussite du Premier ministre.

> Aucune majorité n'est sortie des élections législatives. C'est donc à nous de composer une nouvelle majorité. Et à nous collectivement de porter un projet qui ne peut pas être 100% le nôtre ou 100% celui des LR.

> [Viol de Gisèle Pélicot] Le procès de Mazan est essentiel. Le viol, ça n'est pas d'abord ce qui arrive dans une ruelle sombre. C'est d'abord dans le cercle intime, familial, amical. Et c'est terrifiant. La pornographie, sa violence, ses scènes de barbarie ont des conséquences dans la vraie vie. Et oui, nous devons intégrer et définir le consentement dans le code pénal. (…)
Maçon, jardinier, journaliste, militaire, infirmier... c'est toute la société qui est sur le banc des accusés. C'est donc toute la société qui doit se réveiller pour protéger nos enfants et leur apprendre dès le plus jeune âge le respect de leurs corps et des autres.

 

Thomas Cazenave (député)
> Rentrée de Renaissance avec les présidents départementaux et une ambition : être à la hauteur du moment et renouveler nos idées et nos propositions pour répondre aux préoccupations des Français.

 

Agnès Pannier-Runacher (députée)
> Nous tenons à la stabilité du gouvernement et nous serons constructifs ; mais plus le Premier ministre s’éloignera du Pacte d’actions que nous avons proposé plus il sera difficile de soutenir ses textes.

> Nous voulons que la France réussisse. Pour cela le Premier ministre doit composer un gouvernement qui soit le plus large possible de la droite à la gauche républicaines et se positionner au dessus de la mêlée.

> Je serai une députée exigeante vis-à-vis du gouvernement de Michel Barnier. Je ne m’interdis pas de voter la censure un jour si mes valeurs et mes lignes rouges étaient franchies. Mais je ne voterai pas une censure de principe : le pays a besoin de stabilité et d'un gouvernement.

> Rentrée de Renaissance avec les parlementaires et les cadres du parti aux côtés. Tous mobilisés pour relever les défis, renouveler nos idées et répondre aux besoins des français sur le terrain.

 

Sylvain Maillard (député) 
> ll faut que nous continuions à réformer pour permettre à la France d’avancer. Soyons capables de continuer à être à la pointe de l’innovation, de la productivité, nous en avons les capacités. Et le monde ne nous attend pas.

> J’ai vu une vraie fidélité envers Emmanuel Macron quoi qu’il arrive.

> Aux journées parlementaires de notre groupe. Travail sur les idées forces que nous porterons à l'Assemblée nationale, mais aussi auprès de Michel Barnier. Un groupe uni, conscient de sa responsabilité et exigeant sur son plan d'action.

 

Maud Bregeon (députée)
> Nous voulons trouver des compromis, qui rassemblent des sociaux-démocrates jusqu’aux députés LR, sans hégémonie de part et d’autre. Faire de la politique, c’est essayer d’être utile aux gens. Ce n’est malheureusement pas ce que fait le PS en se mettant en marge des discussions.

> Quand le Parti socialiste sort des négociations, il laisse plus de poids au Rassemblement national.

> Le Premier ministre semble vouloir travailler avec tous les élus de bonne volonté, au-delà de nos divergences passées, de nos histoires et de nos cultures politiques différentes. La situation nécessitera des compromis. Aucun groupe ne peut prétendre imposer son programme.

> Michel Barnier n’est pas de notre famille politique, c’est normal qu’on prenne le temps d’arriver à se connaître.

> Rassurée d’avoir protégé la France de La France Insoumise.

 

● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Au travail pour relever le défi de répondre aux urgences françaises.

> Depuis 2017, beaucoup s’étaient enfermés dans le confort d’une majorité ou d’une opposition. Cela n’existe plus. Personne n’a de majorité et tout le monde doit désormais se confronter à l’exercice du pouvoir avec esprit de dialogue et de compromis.
Chez les députés démocrates, nous ne sommes pas les plus désarmés pour apprendre à certains l’art du compromis : respecter ses alliés comme ses adversaires, savoir écouter et s’écouter et assumer ses convictions en s’affranchissant de ses propres radicalités.
Nous souhaitons la réussite de Michel Barnier car nous souhaitons la réussite de la France, sans arrière-pensées, car son échec signifierait l'échec de tous. Il faut que nous puissions l’aider à construire ce succès avec lui.
Nous sommes capables de soutenir un contrat qui pose sur la table plusieurs sujets : l’efficacité des services publics, le pouvoir d’achat et une plus grande justice fiscale, l’équilibre institutionnel et l'importance de la proportionnelle comme outil au service de l’équilibre et du compromis.

> On n'a pas forcément besoin de faire beaucoup de lois. Je serais assez prompt à penser qu'il faut plutôt faire de l'évaluation et modifier les lois existantes, plutôt que de faire des grandes lois dans cette configuration particulière.

 

Frédéric Petit (député)
> Le nouveau gouvernement doit travailler, plus que jamais, avec le Parlement puisque qu’il n’est plus monobloc. Nous portons l’idée de la proportionnelle depuis 20 ans, ce contexte va bien au MoDem. Nous avons été un parti loyal. Au sein de la majorité, nous avons été un parti exigeant pendant 7 ans, c'est-à-dire que nous exprimions des désaccords et votions selon nos convictions, y compris contre certains textes. Cela ne nous effraie pas d’avoir des parlementaires qui viennent d'horizons différents et qui travaillent ensemble pour l'intérêt du pays. Michel Barnier est un homme dont l'image politique est effectivement un peu marquée à droite et ce n'est pas tout à fait ma tasse de thé. Il a été choisi pour ses talents de rassembleur, son expérience, son côté européen.
Notre responsabilité est de faire avancer le pays
Il est indispensable pour lui d’aller chercher une stabilité au sein de son gouvernement. Les socialistes auront à se décider. Je ne voudrais pas d’un gouvernement qui décide d'essayer de vivre sur le petit équilibre possible entre les républicains. Sur les 210 députés, nous serions toujours à la merci d'une colère… Je préfère un gouvernement où chacun accepte de ne pas faire tout son programme en faisant une croix sur un certain nombre d’idées. A mon avis, il y a facilement 300 députés au Parlement qui sont d'accord sur 6 ou 7 grandes priorités. Ils sont prêts à les faire vivre dans les années qui viennent. Michel Barnier peut tout à fait construire l’idée, qu’une fois élu, notre responsabilité est de faire avancer le pays. Enfin, au MoDem, nous avons toujours travaillé ainsi donc il n'y a aucun problème. La personnalité de Michel Barnier devrait le permettre. Nous attendons de voir ce qu'il va proposer. Nous le rencontrons pour la première fois cette semaine lors des journées parlementaires de notre groupe. 
Je veillerai à ce que le projet gouvernemental soit un projet qui s'inscrit dans les difficultés mondiales et démocratiques

> La réforme de la résidence de repli n’est pas législative. Il y a beaucoup de parlementaires qui veulent se l’approprier. Pour faire marcher cette réforme, il s’agit plutôt du droit administratif donc mon travail est politique. Il faut créer la notion d’un second type de résidence dans le droit français. Aujourd'hui, il n’y a que la résidence principale. Tout le reste est considéré comme une résidence secondaire, résidence de luxe... Il n’y a pas besoin de la loi pour changer cela et tout le monde est d'accord là-dessus. J'avais bien avancé avec le ministre concerné avant la dissolution de l’Assemblée nationale. Il y a encore du travail. Si j'ai un mandat d’un ou deux ans, je pense que nous allons y arriver.
Il ne s’agit pas d’un travail législatif mais d’un travail de contrôle du gouvernement. Une fois la notion créée, le législateur -  soit dans la loi de finances, soit les maires dans leur loi de finances à eux - pourront utiliser cette mesure pour dire s’il taxe ou pas les résidences de repli. Dans les critères de la création de cette notion, j'inclus le maire comme associé à la démarche.
Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de priorités en ce qui concerne strictement les Français de l'étranger dans les débats actuels, hormis la fausse bonne idée de Madame Castet de faire un impôt universel, sur lequel elle a fait un rétropédalage. En ce moment, je suis plutôt concentré sur les grandes priorités qui permettraient de créer cette coalition : fiscalité, école... Je suis doublement concerné, d'abord en tant que député de la 7e circonscription des Français de l'étranger. Il y a énormément de travail à faire sur le format franco-allemand et franco-allemand-polonais. Ce sujet est au cœur de mon travail. J’ai déjà avancé dessus depuis ma réélection.
La complexification du monde déroute les citoyens
J’ai aussi une mission en tant que commissaire des Affaires étrangères. J'étais en Ukraine la semaine dernière, je vais en Palestine et en Israël la semaine du 16 septembre. J’aimerais essayer de ne pas faire un pacte gouvernemental ou une coalition uniquement à partir des petits problèmes franco-français, sans les mettre dans un cadre international. Une réforme sur la fiscalité française ne sert à rien sans prendre en compte les questions suivantes : Qu’est-ce que l'équilibre économique mondial aujourd'hui ? Quelles sont les menaces à la démocratie dans le monde ?
Je ne veux pas que la France reparte aveugle dans son coin en disant “Je vais régler mes petits problèmes et après je verrai ce qui se passe dans le monde”. Aujourd'hui, les deux sont intimement liés. Je veillerai à ce que le projet gouvernemental soit un projet qui s'inscrit dans les difficultés mondiales et démocratiques.

> [Montée de l'extrêmisme] En Allemagne, il y a un phénomène local avec les anciens Länder de l’Est. Ils avaient une expérience de la vie internationale mais cette ouverture internationale était gérée par le Parti communiste à Berlin. Après la réunification, tous ces cadres interculturels de l’ancienne Allemagne de l'Est n'ont plus été à disposition des mairies, des régions et des entreprises. Ces territoires ont donc perdu une culture interculturelle, du contact international de la société civile… Ce n’est donc pas un hasard si ces territoires se regroupent sur eux-mêmes aujourd'hui.
J’ai été alerté par des chiffres sortis il y a 2 ans. Si vous faites le pourcentage en Allemagne de tous les indicateurs suivants : le nombre de Français installés, de jumelage avec la France, d’entreprises qui travaillent avec la France, d'écoles françaises… Chaque fois qu’un Länder de l’Est est isolé, le pourcentage ne dépasse pas 5 % du total. Autrement dit, aujourd’hui, la relation franco-allemande est complètement déséquilibrée entre l'ancienne Allemagne de l'Est et l'Allemagne de l'Ouest. Mais je suis content car nous avons enfin réussi à créer le premier club d'affaires franco-allemand dans un Länder de l’Est, à Leipzig. Il y a 16 clubs d’affaires franco-allemand mais aucun dans cette partie de l’Allemagne auparavant, alors qu’ils existent depuis 40 ans dans d’autres Länders. Il faut continuer. Je pense que la montée plus accentuée de l'extrême droite est liée à ce phénomène très local. 
Ensuite, il y a deux autres éléments pour expliquer la montée de l'extrême droite dans les autres pays en Europe, mais aussi en France. Tout d'abord, la complexification du monde déroute les citoyens. Les devoirs à la maison des citoyens  du XXIème siècle ne sont pas les mêmes que ceux d’il y a 50 ans. Le monde d'aujourd'hui est plus compliqué. Il faut peut-être moins écouter BFM et les réseaux sociaux mais davantage lire un livre ou regarder des médias d'information. Il faut plus approfondir dans l’histoire. Il ne suffit pas de dire que Poutine est un méchant et que la France n'existe plus en Afrique. Ce genre de déclaration ne veut rien dire. 
L’organigramme de l’AEFE est à refaire.
L’autre élément est plus méconnu. Nous sommes attaqués par des forces sournoises qui enveniment et encouragent la désinformation. Situées essentiellement à Saint-Pétersbourg, elles encouragent les citoyens à se disputer entre eux. Il est facile de mettre de l’huile sur le feu et de créer du chaos dans la société. Nous sommes confrontés à une guerre de cet ordre-là. Je vois souvent des citoyens m'écrire avec des informations complètement fausses, qu'ils considèrent comme vraies car ils n'ont plus la force citoyenne de comprendre où est la vérité. Ils sont encouragés là-dedans par des personnes qui s'en servent pour nous détruire.
Nous allons vers le mieux, mais l'évolution est lente. Internet n’est pas un outil banal dans la vie démocratique. Il est normal que les citoyens soient un peu choqués par Internet pendant quelques décennies. Je pense que nous allons, petit à petit, sortir de cela. Je ne suis pas surpris qu'Internet, qui représente une déflagration aussi importante pour les citoyens et pour la circulation de l'information, secoue un peu les démocraties. Mais j’ai bon espoir sur ce sujet. En revanche, je crois que nous sommes mal en point en ce qui concerne le deuxième élément. Nous avons beaucoup de responsables politiques, qui encouragent ces pratiques à l'intérieur de notre système. (…)
L'Union européenne est une idée beaucoup plus forte. Elle peut être secouée dans le sens où ce ne sera pas un fleuve tranquille. Il y aura du combat. Mais l'UE a fait preuve de tellement de progrès, en particulier ces dernières années. Ceux qui disent que l’UE ne marche pas ont quand même de plus en plus de mal. Une personne, qui n’était pas venue depuis les années 1990 en Pologne, s’est retrouvée sur une autre planète en revenant aujourd'hui car le pays s'est développé, les personnes sourient, les étudiants recherchent, les travailleurs travaillent, les entreprises se développent... Il est facile de dire que cela ne marche pas et de braquer les citoyens les uns contre les autres mais il est compliqué de nier les réalités tangibles. Avec l’UE, nous avons réussi quelque chose de bien et nous allons continuer.

 

● Parti radical 
Laurent Hénart (président) 
> Tous ceux qui aiment la France et qui pensent que la République doit sortir de l'ornière (…) doivent s'engager.

> C’est par la négociation et des majorités d’idées successives que le prochain gouvernement devra bâtir son projet pour le pays.

> L’état du pays nous oblige à devoir sortir de l’ornière et à ne pas attendre une potentielle dissolution en 2025.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée ,présidente)
> Pour servir nos concitoyens avec exigence et ambition, nos Parlements doivent être forts de la vision qui unit notre famille centrale, celle d’une société prospère et progressiste.

> L'Europe a besoin d'un modèle économique renouvelé pour prospérer et pour y parvenir, nous avons besoin de réformes audacieuses. La nouvelle Commission européenne doit devenir une machine à créer des emplois. Le recul démocratique en Europe doit cesser et cela exige une Commission européenne qui défende activement la démocratie libérale, à l'intérieur et à l'extérieur de ses frontières. Les droits et libertés fondamentaux des Européens doivent être protégés et étendus, face à la corruption et aux attaques des extrémistes politiques contre les institutions démocratiques.
Ce qu'il faut faire pour renforcer la sécurité européenne est clair, mais nous avons besoin d'une Commission européenne ayant la volonté politique de le faire. Notre première priorité reste d'accélérer et de renforcer le soutien militaire à l'Ukraine, car sa liberté est notre sécurité. La paix en Europe est précieuse et exige une Union européenne capable de protéger ses citoyens. L'Europe doit enfin prendre son destin en main.

> Les commissaires européens sont tenus de faire passer l'intérêt européen en premier ; nous voulons des visionnaires, des rêveurs et des faiseurs. La nouvelle Commission de Mme von der Leyen doit illustrer un renouveau européen.
C'est pourquoi nous attendons des candidats qu'ils aillent au-delà des exigences des traités européens et qu'ils prouvent leur engagement en faveur de l'intégration et des valeurs européennes, dans tous les sens du terme. Il n'y a pas de postes vacants pour les populistes, les nationalistes ou les personnes en manque d'inspiration.

 

Pascal Canfin (député)
> Emmanuel Macron aurait dû employer la méthode en vigueur dans toutes les autres démocraties parlementaires européennes : nommer comme préfigurateur, et non comme premier ministre, une personnalité issue de l’alliance politique arrivée en tête en nombre de sièges, en l’occurrence le NFP, et lui laisser quelques semaines pour négocier une majorité. Cette personnalité serait peut-être parvenue à la constituer, ou peut-être pas, et alors on serait passé à d’autres options. Mais c’eût été le scénario le plus logique et le plus conforme au « front républicain ».

> Si c’est un gouvernement dont la colonne vertébrale est essentiellement LR, je ne vois pas pourquoi Renaissance devrait automatiquement le soutenir. Il n’y aurait pas de justification politique à cela. La plupart des députés Renaissance ont bénéficié du « front républicain » constitué pendant l’entre-deux tours des législatives anticipées. Or, LR n’a pas participé à ce « front républicain ».

> Tout dépend des orientations politiques proposées par le premier ministre. Sur l’Europe, sur la planification écologique, sur l’immigration… Renaissance devra juger sur pièces.

> On ne peut pas laisser la société française continuer à se polariser en permanence. Au lieu de repartir sans cesse des clivages et des lignes rouges, notre responsabilité politique est justement d’engager la dépolarisation des débats et la mise en dynamique de compromis. 
Cela passera par des méthodes démocratiques qui permettent de redonner régulièrement la parole aux citoyens, comme les référendums à questions multiples, et de construire de l’intelligence collective et du consensus, comme les conventions citoyennes. Une convention citoyenne sur l’immigration serait pour moi un moyen efficace de dépolariser ce débat.
> Je comprends la censure de principe des socialistes et des écologistes. Leur position est de dire : la logique institutionnelle n’a pas été respectée. Je l’entends. Mais ensuite, une fois cette première étape passée, je pense qu’il est essentiel que les socialistes, voire les écologistes, disent formellement qu’ils ne s’associeront pas automatiquement à une motion de censure qui serait initiée par le RN.
Si écologistes et socialistes disent cela, alors la menace que fait actuellement peser le RN diminue fortement et l’étau se desserre. Cela redonnerait une véritable influence au centre gauche. En seront-ils capables après la séquence du discours de politique générale ? La balle est dans le camp d’une partie de la gauche et du premier ministre, qui devra donner les gages nécessaires, par exemple en matière de justice fiscale ou sur l’écologie.

> Il y a Michel Barnier et Barnier Michel. Michel Barnier, c’est le proeuropéen, celui qui a négocié le Brexit et s’est montré très allant sur la régulation du secteur financier à l’échelle européenne après la crise financière de 2009. Barnier Michel, c’est l’homme de la primaire de 2021. Celui qui a défendu sur l’immigration des mesures équivalentes à celles du RN et anti-européennes. 
Quand, en 2022, il défend la remise en cause de la primauté du droit communautaire sur le droit national, il sait parfaitement que cela reviendrait à détruire la construction européenne, puisque plus personne ne serait tenu de respecter les engagements pris par tous. Est-ce que le nouveau premier ministre sera Michel Barnier ou Barnier Michel ? Les prochaines semaines permettront de répondre à cette question.

 

 

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