jeudi 12 septembre 2024

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. L’échec médiatique d’Emmanuel Macron


Un des échecs politiques majeurs d’Emmanuel Macron lors de sa présidence, comme je l’ai déjà écrit ici, quoiqu’il arrive jusqu’à la fin de son mandat en 2027, sera son incapacité à avoir développé un pôle médiatique qui le soutenait ou tout simplement centriste-central.

Le bilan est proche de zéro.

Pas une chaîne de télévision, pas une station de radio, pas un quotidien et presque pas de magazines ne soutiennent la cause centriste ou centrale et sont pro-Macron.

Sans doute une première dans la Ve république où tous les présidents passés pouvaient s’appuyer sur des médias qui partageaient leurs visions politiques.

A la décharge d’Emmanuel Macron, la polarisation de l’espace politique, la nouvelle donne médiatique faite de continuelles attaques, d’appel à la violence et à la haine, de fake news et de théories complotistes, où les médias traditionnels se sont largement collés aux pratiques d’internet et des réseaux sociaux de peur d’être laminés et de disparaître à cause de ces nouvelles technologies, le fait d’être, comme toute personnalité centriste ou central, la cible, et de la presse de gauche, et de la presse de droite, expliquent en partie cet échec.

Mais pas seulement.

Aucune initiative d’ampleur pour créer ce pôle centriste-central, aucune réorganisation du service public de l’audiovisuel, non pas pour qu’il soit à la botte du pouvoir mais pour qu’il respecte son devoir d’information citoyenne et non qu’il soit un vulgaire propagandiste, aucune tentative de rapprochement avec certains médias n’ont eu lieu.

Comme si Emmanuel Macrin avait considéré, avec une certaine hubris, que sa seule parole et sa seule personnalité suffisaient pour rééquilibrer un paysage politique dominé par la Gauche et la Droite et investi de plus en plus par les extrêmes.

Cela a été une erreur majeure de sa part dont il paye le prix quotidiennement.

D’autant plus actuellement avec la perte d’une majorité – déjà relative – à l’Assemblée nationale.

Tous les grands médias – certains avant tout pour des motifs commerciaux mais beaucoup pour des raisons idéologiques – présentent constamment un homme au crépuscule de sa présidence, qui ne contrôle plus rien, qui serait proche de la démission et qui aurait un bilan catastrophique.

Ce martèlement constant de ce qui est avant tout de la propagande et trop souvent de la fake news, est évidemment excessivement préjudiciable pour lui.

Et, à un peu plus de deux ans et demi de la fin de son mandat rien ne risque de bouger à la fois, parce que les médias partisans de Gauche et de Droite se radicalisent de plus en plus, voire développent des thèses extrémistes de plus en plus nombreuses et parce que les médias n’ont pas l’habitude de venir au secours d’un politique qui est à terre ou considéré comme tel, l’exemple de Joe Biden – un autre centriste – aux États-Unis en étant une preuve des plus abjectes.

Dès lors, les regrets seront éternels.

Ce qui, pour Emmanuel Macron le concerne personnellement.

En revanche pour la cause centriste et centrale qu’il défendait – et qu’il a, ne l’oublions jamais, mis avec brio au pouvoir –, c’est un échec dont ses partisans devraient déjà en tirer les conséquences pour que, sur celui-ci, se bâtisse enfin une stratégie solide et offensive afin de rééquilibrer ce paysage médiatique où le Centre est le grand absent.

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.