mardi 27 août 2024

Propos centristes. France – Éviter le blocage du pays / Pour un gouvernement central / L’économie n’a pas besoin d’un grand soir / Censure inévitable d’un gouvernement NFP / L’instrumentalisation de la démocratie par la Gauche…


Voici une sélection, ce 27 août 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Ma responsabilité est que le pays ne soit ni bloqué, ni affaibli. Les partis politiques de gouvernement ne doivent pas oublier les circonstances exceptionnelles d’élection de leurs députés au second tour des législatives. Ce vote les oblige.

> Je lis ici de fausses informations concernant la France suite à l’arrestation de Pavel Durov. La France est plus que tout attachée à la liberté d’expression et de communication, à l’innovation et à l’esprit d’entreprise. Elle le restera. Dans un État de droit, sur les réseaux sociaux comme dans la vie réelle, les libertés sont exercées dans un cadre établi par la loi pour protéger les citoyens et respecter leurs droits fondamentaux. C’est à la justice, en totale indépendance, qu’il revient de faire respecter la loi. L’arrestation du président de Telegram sur le territoire français a eu lieu dans le cadre d’une enquête judiciaire en cours. Ce n’est en rien une décision politique. Il revient aux juges de statuer.

> [Discours du Président de la République à l’occasion de la cérémonie du 80e anniversaire de la libération de Paris]
Il y a 80 ans, jour pour jour, au soir du 25 août 1944, quand le général de Gaulle entra dans Paris enfin libéré, il gagna d’abord l’Hôtel de Ville, au milieu d’une foule en liesse. Et le président du Conseil National de la Résistance, Georges Bidault, vint le trouver. Il voulait lui demander de proclamer solennellement la République devant le peuple rassemblé. Et le Général refusa, il refusé avec ces mots : « La République n’a jamais cessé d’être. La France libre, la France combattante, le Comité Français de la libération nationale, l’ont, tour à tour, incorporée. »
Non, la République n’avait pas cessé d’être. Le Général l’avait sous ses yeux.
La République était autour de lui, gravée dans chaque meurtrissure de l’hôtel de ville, criblée de balles et pavoisée de drapeaux tricolores.  La République était à la préfecture de police, foyer de l’insurrection occupée depuis six jours par 2000 policiers résistants. La République était sous nos pas, à 26 mètres de profondeur, dans le ventre de Paris, là où les FFI du colonel Rol-Tanguy avait installé leur état-major, boyaux fortifiés, tapissés de plans et de cartes. Sous les pavés, le courage.
La République se dressait, par-dessus les toits, avec la tour de la Sorbonne aux encorbellements brisés, pleine de crevasses qui prouvaient quatre jours de combat sans répits. La République saignait au croisement du boulevard Saint Michel et du boulevard Saint Germain, « le carrefour de la mort », maculé de flaques écarlates, et sous les arcades de la comédie française remplies d’un amoncellement de corps. La République était dans ces rues éventrées, de Montmartre à Vincennes, de Belleville à République, où des Gavroche de dix à quatre-vingt-dix ans, femmes et hommes, grands et petits, avaient entassé des pavés, des gravats et des baignoires pour bloquer les chars.
Voilà ce que les soldats de la 2e DB et le général de Gaulle découvrirent quand ils pénétrèrent dans Paris, il y a 80 ans. Sous leurs yeux, dans la capitale, le visage de la France résistante. Le visage de Paris qui n’avait pas attendu leur arrivée pour lancer l’insurrection.
Ce 25 août 1944 sonnait la fin d’un cauchemar de 1532 jours. D’un temps que les plus de quatre-vingts ans peut-être vous conteront.
Le temps de Paris outragé. Le temps où, sur la tour Eiffel, flottait une croix gammée, comme elle flottait sur chaque mairie, chaque monument, chaque hôtel changé en Kommandantur.
Le temps de Paris humilié. Des statues détruites par l’occupant, des traits de bronze de Victor Hugo fondus pour en faire des canons nazis. Des privations et des semelles en bois, du retour des voitures à cheval, du jus de café noirâtres à base de glands, des tickets de rationnements pour 4 millions de Parisiens.
Le temps de Paris martyrisé. Temps du gouvernement Pétain reclus à Vichy. Temps des persécutions contre les juifs. Temps de La rafle du Vel d’hiv qui arracha à leurs foyers 13000 juifs, dont 4000 enfants, arrêtés par la police française, et qui, assassinés, ne reverront jamais leur foyer. Temps des collaborateurs et des miliciens, complices de la Gestapo.
Mais Paris brisé, jamais tout à fait.
Car depuis le 18 juin 1940, beaucoup de Parisiens, tapis dans les caves ou calfeutrés dans leur salon, gardent l’oreille collée à la TSF pour percevoir, sur les ondes de Radio-Londres, malgré les brouillages allemands, la grande voix de la France libre, celle du général de Gaulle, mais aussi celles de Pierre Dac ou Maurice Schuman, qui chaque jour appellent à la Résistance.
Car dans l’ombre se concentrent, convergent, les forces de la résistance intérieure, prenant en tenaille l’occupant entre le débarquement de Normandie, le débarquement de Provence, et leur propre travail de sape. Vous en étiez, cher Edgar Morin, né Edgar Nahoum, vous qui avez pris pour nom de plume ce qui fut d’abord votre nom de résistance.
Car des volontés françaises se lèvent dès alors, pour lutter courageusement contre l'antisémitisme : ces voisins qui vous ont unanimement protégés, Hélène, avec votre famille, qui avez passé l'occupation cachés dans votre appartement ; ce policier français qui vous a fait évader, Sarah, avec votre frère, fuyant Paris pour un village de l'Yonne où d'autres Justes vous ont ouvert les bras. Et ce combat sans fin contre la haine, que nous devons aujourd’hui poursuivre.
Le Général de Gaulle se battait pied à pied, faisait jouer tout son poids politique face aux Alliés, appuyé par le général Leclerc, et convainquait Eisenhower, le 22 août, après plusieurs semaines de pourparlers, qu’on ne pouvait plus tergiverser : il fallait que la capitale fût libérée, et qu’elle fût libérée rapidement, quel que soit le risque de retarder la conquête du Rhin qui inquiétait tant les alliés. Si les libérateurs n’entraient pas dans Paris, l’insurrection des Parisiens qui venait de commencer allait tourner au bain de sang.
Aux yeux de De Gaulle, de Leclerc, de Rol-Tanguy, l’enjeu n’était pas tactique : il était politique, il était symbolique. Pourquoi fallait-il que Paris se relève, libéré par son peuple, avec le concours de la France entière et des armées alliées ? Parce que Paris ne devait pas brûler comme l’avait ordonné Hitler. Car la libération de Paris allait décider du visage de la France du XXe siècle.  De la libération dépendait l’application des principes du CNR, dotant l’État des instruments de sa souveraineté, nationalisant l’énergie, créant la sécurité sociale, ouvrant enfin le droit de vote aux femmes.
De la libération de Paris dépendait son rôle dans le grand échiquier international à venir. De la libération de Paris dépendait la capacité de la France à parler au monde de demain.
Et quand Paris fut libéré, la joie déborda, et elle déborda largement l’enceinte de la ville. Elle fut la joie d’un pays Elle fut la joie du monde. La nouvelle franchit les frontières, par-dessus les océans et les barbelés, jusque dans les prisons et les camps de concentration du Reich.
En ce 25 août 1944 Paris devint une fête, et cette fête est celle de la liberté pour tous les peuples. Une certaine idée de la France et de l’Humanité, à laquelle chacun peut vibrer, de Paris à l’Amérique du Sud. Car on danse de joie, ce soir-là, dans les rues de Montevideo, en apprenant que Paris est libéré. On danse à la victoire des droits de l’homme sur le nazisme. On danse à la liberté, l’égalité, la fraternité.
Paris libéré n’a pas brûlé. Le commandant du Grand Paris, le général von Choltitz, n’a pas osé incendier la capitale. « Et Paris en colère, Paris retrouve la lumière », dit la chanson. Mais bien plus, Paris retrouve les Lumières. La France retrouve le feu des droits de l’homme.
Et 80 ans plus tard, dans notre été de flamme et de joie, cet été marqué par les échos funèbres de la guerre en Europe, cet été où les regards encore, pour d’autres raisons, se sont tournés vers Paris, capitale de l’universel, de l’olympisme et des jeux paralympiques dans quelques jours, nous nous souvenons de nos aînés.
Nous nous souvenons de ce cri de « Tous aux barricades ». Écho réveillé des révolutions de 1789, de 1830, de 1848, les grands brasiers de la liberté républicaine, auxquels Paris toujours prêta l’oreille et le cœur.
Nous nous souvenons de ce moment suspendu où, dans la soirée du 24 août 1944, le bourdon de la cathédrale se mit à sonner à toute volée, pour la première fois depuis quatre ans de silence. Le grand bourdon de Notre-Dame, le premier à avoir sonné, en décembre 1939, le tocsin de la guerre, entonnait un carillon d’allégresse. D’abord une, puis deux, puis mille cloches, toutes les églises bâillonnées de Paris, de chaque quartier, de chaque paroisse, annonçaient à la France que les 15000 soldats de la 2e DB entraient dans la ville.
Nous nous souvenons de cette première Jeep de la 2e DB à franchir les portes de Paris, celle du capitaine Dronne et de sa compagnie, Français libérant des Français. Et sur le capot de la jeep, cette inscription, en lettres blanche, « Mort aux cons ». Crânerie potache et courage vrai.
Nous nous souvenons de ce jeune marin qui s’avança seul et désarmé au milieu des canons, pour négocier la reddition des Nazis qui tenaient le Palais Bourbon. Il avait nom Philippe de Gaulle.
Nous nous souvenons de Leclerc, avec Rol-Tanguy, signant la convention de reddition de Von Choltitz sous les yeux de Chaban-Delmas, le 25 août 1944 à 17 heures, gare Montparnasse.
Nous nous souvenons de l’aide des alliés, et de la manière dont ont combattu côte à côte les débarqués américains et français, 2e DB du général Leclerc et 4e DI américaine, ceux qui avaient la France pour patrie, et ceux qui, nés ailleurs, avaient la liberté pour idéal.
Nous nous souvenons du Général, défilant sur les Champs-Élysées, marchant vers le grand carrefour des victoires de France, suivi de toutes les forces de la France résistante, rassemblées sous la même bannière FFI, de toutes les forces de la France combattante, et du peuple de Paris.
Nous nous souvenons de cette foule immense, libérée et heureuse, qui affluait comme une mer sur les traces de De Gaulle, sur la place de l’hôtel de Ville, sur le parvis de Notre Dame, sur les Champs-Élysées, alors que l’on se battait encore, ici et là, et que les balles toujours sifflaient.
Ainsi Paris fut il-libéré. Par les Parisiens, oui. Mais aussi par des résistants gaullistes, des communistes, des radicaux, des démocrates-chrétiens, des syndicalistes, des FTP-MOI, camarades de Manouchian. Par des contes et des ébénistes communistes. Tous unis au sein du CNR fondé par Jean Moulin. Par-delà leurs milieux et leurs sensibilités.
Ainsi Paris fut-il libéré. Par des fils de paysans bretons et fils de pieds noirs d’Algérie. Des Français évadés par l’Espagne et débarqués par milliers à Casablanca. Des rescapés du STO comme vous, Serge Finot, qui êtes parmi nous aujourd’hui, qui refusiez de jamais servir Hitler, et avez rejoint Leclerc. Des Républicains espagnols de la Nueve, volontaires Yougoslaves, Levantins, Libanais, Syriens, Arméniens. Des soldats maghrébins, tirailleurs professionnels ou engagés volontaires. À votre exemple, cher Robert Bensaïd, né au Maroc d’une famille originaire d’Algérie, débarqué à Utah Beach dans le soleil levant. Des jeunes juifs séfarades d’Afrique du Nord, 400 hommes qui avaient pris les armes aux côtés de chrétiens d’Orient et de musulmans, juchés sur ces chars qui portaient des noms de femmes et de provinces françaises.
Tous ensemble, inarrêtables. Et sous les calots rouges de spahis, les casques à croix de lorraine, les bérets noirs des tankistes ou les bachis de marins se mêlaient de futurs ministres, comme Robert Schumann ou Jacques Chaban-Delmas, des Gabin et des Marais, des Jacob, des Jean Daniel. Des Instituteurs et des ouvriers, des mécaniciens et des bergers. Et venant de la France entière, des villes qui aux côtés de Paris, en effet, ont ce statut si singulier et précieux de Compagnon, et dont je salue la présence des maires.
Ainsi Paris fut-il libéré, par tous ceux qui partageaient une certaine idée de la France. Tous différents parce que venus de cent horizons, porteurs de mille contradictions, mais rassemblés au sein d’une grande coalition, unis par un seul credo, clamé par des millions et des millions de voix, en deçà comme au-delà de nos frontières : la grandeur de la France, pour la liberté du monde.
Et c’est ce credo que nous rappelle notre capitale, Paris, que nous rappelle cette place, que nous rappelle ce jour.
La Libération de Paris relève la promesse révolutionnaire de la Fête de la fédération : par-delà toutes les divisions, toutes les contradictions, être Français, c’est être ensemble. Libres. Fidèles aux grandes choses faites et déterminés à continuer d’en faire ensemble.
Vive Paris libéré, vive la République, vive la France.

 

► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, désormais démissionnaire et chargé d’expédier les affaires courantes, certains de ses membres ne sont pas centristes; jusqu’à présent, nous retranscrivions leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste; désormais, ce gouvernement ne suivant plus une politique partisane mais étant «technique», nous ne rapportons plus les propos de ses membres qui ne vont pas d’un centre-droit libéral à un centre-gauche libéral]

Gabriel Attal Premier ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique, député & président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale
> Par un retrait putatif de LFI du casting gouvernemental, Jean-Luc Mélenchon a réclamé aux autres groupes un engagement à ne pas censurer un gouvernement NFP qui mettrait en œuvre le seul projet du NFP, un projet qui est le décalque fidèle de celui de LFI, et mettrait la France à genoux
Ce que propose Jean-Luc Mélenchon, c’est enlever un nom sur la devanture de la boutique, mais ne rien changer à ce qu’il y a à l’intérieur. Nous ne pouvons pas l’accepter.
La censure serait donc inévitable et elle serait de la responsabilité directe d’un camp qui considère pouvoir gouverner seul, et qui ne souhaite pas faire de compromis.
J’ai indiqué au président de la République que nous ne signerons pas ce chèque blanc et ne serons donc pas complices de cette tentative de coup de force.
Avec le secrétaire général de Renaissance Stéphane Séjourné, nous avons dit au Président que, si nous sommes prêts à des compromis, nous continuons à nous opposer de toutes nos forces à l'application unilatérale du seul projet de LFI et du NFP.
La réalité est que La France insoumise ne veut pas du dialogue que suppose la démocratie parlementaire.
Il est plus que temps de cesser les coups de poker et les calculs partisans. L’heure n’est plus aux coups médiatiques ou politiques. L’heure est à l’action et aux solutions. Ce sera toujours notre priorité.

 

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique
> Merci à nos entrepreneurs pour leur engagement, leur dynamisme et leur créativité. La France leur doit tant. Ils sont le cœur battant de notre économie.

 

Nicole Belloubet, ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse
> J-7 avant la rentrée scolaire ! Le contexte politique ne doit pas impacter cette rentrée, préparée depuis plusieurs mois. Avec les recteurs en Sorbonne pour engager l’année dans les meilleures conditions et permettre à tous les élèves de réussir !

 

Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire & député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale
> Alors que Paris se libérait il y a 80 ans, Maillé, en Touraine, devenait le martyr de la barbarie nazie. En ce jour de commémoration de ce massacre, je représente à sa demande le Président de la République, afin d’honorer la mémoire des 124 vies brisées à Maillé. Que cette journée renforce notre devoir de mémoire et souligne l’importance de notre engagement pour bâtir un avenir où l’humanité triomphe de la violence. Se souvenir pour ne jamais oublier. Se souvenir pour ne pas les oublier. Se souvenir pour que jamais plus ne revienne « le temps du sang et de la haine ».

 

Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, & député, secrétaire général de Renaissance
> Ce week-end, Jean-Luc Mélenchon a entamé une manœuvre désespérée pour tenter de faire échouer les efforts dont notre pays a besoin pour agir au service des Français.
Par un retrait putatif de LFI du casting gouvernemental, il a réclamé aux autres groupes un engagement à ne pas censurer un gouvernement NFP qui mettrait en œuvre le seul projet du NFP, un projet qui est la copie conforme de celui de LFI, et mettrait la France à genoux.
Ce simulacre d’ouverture est en fait une tentative de coup de force.
Car ce que veut Jean-Luc Mélenchon, c’est donc bien l’application pure et simple de son programme, sans ouverture ni compromis. Avec en prime un engagement des autres groupes parlementaires à ne pas s’y opposer via une motion de censure !
Après avoir échangé cet après-midi avec le groupe parlementaire, nous avons indiqué au Président de la République que nous ne signerions pas ce chèque en blanc et ne serons donc pas complices de cette tentative de coup de force.
La réalité, c’est que La France insoumise ne veut pas du dialogue que suppose la démocratie parlementaire.
Cette tentative de coup de force est d’autant plus stupéfiante qu’ils ont eux-mêmes usé et abusé des motions de censure avec 26 motions déposées en moins de 2 ans, dont une quelques jours à peine après la nomination du dernier gouvernement. En quelque sorte, c’est « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ».
Nous avons quant à nous toujours été du côté des solutions et de la main tendue.
En effet, conscient que nous n’avons pas remporté les élections, le groupe EPR est lui-même, et depuis plusieurs semaines, prêt à évoluer :

- Nous soutenons la nomination d’un Premier ministre qui ne serait pas issu de nos rangs.
- Nous sommes prêts à de nouveaux compromis sur le fond, notamment sur des chantiers portés par d’autres groupes.
Avec le Président de groupe Gabriel Attal, nous avons dit au Président que, si nous sommes prêts à des compromis, nous continuons à nous opposer de toutes nos forces à l’application unilatérale du seul projet de LFI et du NFP.
Parce qu’une immense majorité des Français rejette ce projet.
Parce que notre pays ne s’en relèverait pas.
Son application unilatérale aboutirait à un matraquage fiscal sans précédent, à un appauvrissement généralisé des Français, à un effondrement économique de notre pays, et à la remise en cause dangereuse de certaines de nos valeurs les plus fondamentales, au premier rang desquelles la laïcité.
Ce que propose Jean-Luc Mélenchon, c’est enlever un nom sur la devanture de la boutique, mais ne rien changer à ce qu’il y a à l’intérieur. Nous ne pouvons pas l’accepter.
La censure serait donc inévitable, et elle serait de la responsabilité directe d’un camp qui considère pouvoir gouverner seul, et qui ne souhaite pas faire de compromis.
Dans aucun pays en Europe, un bloc politique représentant à peine un tiers des députés n’impose son programme aux 2 autres tiers sans se remettre en question ou sans faire des compromis.
Par exemple, Olaf Scholz a obtenu 207 députés sur 700 aux dernières élections législatives en Allemagne, mais est parvenu à former un gouvernement en négociant des compromis et en faisant évoluer son projet.
Comme nous l’avons dit depuis le premier jour, nous serons toujours une force d’action et de solutions, et jamais une force de blocage.
Aucune formation politique ne peut gouverner seule ou appliquer unilatéralement son projet.
L’heure est donc à l’action et aux solutions : nous appelons une nouvelle fois tous ceux qui veulent agir au service des Français, à saisir la main que nous tendons depuis le premier jour.
Nous réitérons donc notre proposition de rencontre avec les présidents des groupes parlementaires et de partis hors LFI et RN et alliés.
L’objectif serait de créer les conditions d’une dynamique dont notre pays a plus que jamais besoin, avec un ordre du jour clair :
- Quelles sont les conditions nécessaires pour éviter une motion de censure au futur gouvernement qui sera nommé, et donc garantir la stabilité dont notre pays a besoin ?
- Quels compromis de fond les forces politiques sont-elles prêtes à accepter sur leurs projets respectifs ?
- Quelles sont les 3 ou 4 grandes priorités pour les Français qui pourraient rassembler suffisamment pour avancer ?
Depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, l’immense majorité des responsables politiques se battent pour un poste, parlent de cuisine politique, s’écharpent par médias interposés. Pendant ce temps, plus personne ne parle des Français. Ni de leurs vies, ni de leurs problèmes, ni des solutions qu’ils attendent.
Alors rappelons, ensemble, qu’il est plus que temps de cesser les coups de poker et les calculs partisans. L’heure n’est plus aux coups médiatiques ou politiques. L’heure est à l’action et aux solutions. Ce sera toujours notre priorité.

 

Aurore Bergé, ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les Discriminations & députée
> Toutes les forces politiques autres que le NFP ont dit une chose simple : le programme NFP / LFI provoquerait une censure inévitable.
Nommer le NFP dans ces conditions, c'est créer de l'instabilité institutionnelle. Le président de la République en a tiré les conséquences. Personne ne peut raisonnablement dire : tout mon programme, rien que mon programme. Personne.
Agir ainsi serait ne tenir aucun compte des résultats des 30 juin et 7 juillet. Ce serait s'exposer dès la déclaration de politique générale à une censure.
La DPG d'un nouveau Premier Ministre devra nécessairement intégrer le risque de la censure, le risque de l'instabilité. Il lui appartiendra de poser des lignes rouges et surtout d'exposer une méthode et une capacité de dialogue, d'ouverture, de compromis, d'élargissement. Aucun nouveau gouvernement n'aura de majorité sur laquelle s'appuyer. Il devra ne pas avoir une majorité contre lui.

 

Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité
> Le NFP montre son vrai visage en refusant tout compromis : ils veulent gouverner en dictateurs, sans majorité et sans écouter les autres forces politiques du pays. Leur obstination à imposer un programme irréaliste mettra en péril l'économie de la France ! Et Jean-Luc Mélenchon, fidèle à lui-même, prouve encore une fois qu'il préfère la confrontation stérile à la construction d'un avenir stable pour notre pays...

 

Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles
> C’est une bonne nouvelle pour nos enfants : depuis le 13 juillet, tous les appareils connectés doivent désormais proposer un contrôle parental. Car les écrans peuvent présenter des risques pour nos enfants, nous avons l’ambition de les protéger au mieux!

> Avec les recteurs et hauts-cadres de l’Éducation nationale pour préparer la rentrée et les actions en faveur du bien-être et de l’engagement de la jeunesse. À tous ceux qui consacrent leur carrière à l’épanouissement intellectuel et personnel de nos jeunes, un grand merci !

 

Guillaume Kasbarian, ministre délégué chargé du Logement & député
> Nul ne peut espérer imposer son programme électoral aux autres. L’enjeu, c’est de trouver une équipe qui ne se met pas à dos plus de 289 députés. Et qui fait avancer quelques projets de consensus, dans l’intérêt des Français.

> Est-ce que nous soutenons le programme collectiviste du Nouveau front populaire? Non, évidemment. Est-ce que nous demandons à Jean-Luc Mélenchon de devenir libéral? Non, évidemment.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Nous devons unir nos forces et dépasser les clivages pour l’intérêt supérieur du pays. C’est pourquoi nous avons besoin d’une grande coalition politique, mais aussi économique, patronale et syndicale. C’est ce chemin d’action et d’union qu'il faut emprunter ensemble.

> Notre économie a besoin de visibilité pas d’idéologie, de stabilité pas de grand soir, et de rationalité, pas de populisme. Aux entrepreneurs de France j’ai dit qu’ils pouvaient compter sur nous avec Gérard Larcher.

pour veiller à la stabilité institutionnelle et à la qualité du débat parlementaire.

> Sur le terrain, à Louviers, pour témoigner du soutien de la représentation nationale aux Jeux paralympiques et célébrer le relais de la Flamme. Bravo à tous les bénévoles pour cette superbe fête sportive et citoyenne !

> Il est vital que la co-construction s'amplifie! Il nous faut à tous les niveaux ceux qui ont envie de se donner les moyens de vivre ensemble! Ce que nous devons faire est possible, à condition de le vouloir!

> La précédente législature n'a pas été une parenthèse, le temps des coalitions est venu!

> En deux ans, 40 textes ont été adoptés à l'unanimité et ces textes émanaient de parlementaires de tous bords. Ce n'est ni de droite, ni de gauche, de servir l'intérêt général. L'Assemblée nationale n'est pas le problème, elle est la solution.

>On ne dialogue vraiment qu'avec ceux qui écoutent, il appartient aux partenaires sociaux de donner du sens à cette méthode. La démocratie participative se trouve depuis 2017 sur le dessus de notre panier d'outils.

> Pour qu'une réforme soit acceptée, elle doit être concertée, c'est la marque d'une démocratie plus mûre.

> Assumons ensemble nos responsabilités. Nous devons poursuivre ensemble la transformation de notre pays.

> Est-il encore acceptable qu'à travail égal le salaire des femmes soit encore inférieur de 15,4% à celui des hommes !? Est-il encore acceptable que seulement 3 entreprises du CAC 40 soient dirigées par des femmes. Le combat de la parité nous devons le mener ensemble pour le gagner ensemble.
La parité n’est pas que l’affaire du politique : elle est l’affaire de tous. Aux entreprises, je dis : assumez vos responsabilités. Aux femmes, je dis : foncez, n’ayez pas peur et apprenez à oser. L’entreprise a besoin de vous, la France a besoin de vous.

> La fiscalité doit encourager l'audace, pas punir la réussite.

> Il nous faut répondre aux attentes des Français qui veulent plus de justice sociale.

> Le budget devra être celui du courage et des choix difficiles, mais aussi celui des attentes fortes.

> Chacun a le devoir de travailler, mais le droit de trouver un emploi.

> Nous devons aussi miser sur la formation pour faciliter le retour à l'emploi.

> Des résultats tangibles ont été obtenus pour notre compétitivité et la France est restée championne des investissements étrangers. Nous ne devons surtout pas renoncer à la nécessité de rétablir l'équilibre de nos finances publiques. mais la stabilité budgétaire ne devra pas obérer la croissance.

> S'il faut dix ans pour construire la confiance, il suffit de quelques jours pour la défaire. Notre économie a besoin de visibilité, pas d'idéologie. On ne peut pas faire comme si le monde n'existait pas.

> Il est essentiel que les deux présidents des deux chambres se présentent ensemble devant les forces économiques du pays. Garantir la stabilité institutionnelle est indispensable, c'est l'engagement que je suis venue prendre devant vous aujourd'hui, vous pouvez compter sur moi.

> Les responsables politiques ont une immense responsabilité face à la haine... Nous serons là ensemble chaque fois que cela sera nécessaire. Le contexte politique appelle à l'union de tous ceux qui rejettent le pessimisme.

 

► Haut-commissariat au Plan 
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate) 
> Jean-Luc Mélenchon connaît très bien la réponse [à sa proposition d’un gouvernement sans membre de LFI]. C'est une blague et il est parfaitement conscient du tour de passe-passe qu'il essaie de faire. L'opposition à la formation d'un gouvernement autour de LFI, ça n'est pas du tout pour des questions d'étiquette, ce n’est pas pour des questions de personnalité seulement, ni même de style. Encore que le style soit souvent agressif et offensant. Mais c'est principalement en raison du programme qui est annoncé et ce programme-là est un programme dangereux pour le pays et dangereux immédiatement. On n'a pas le temps de consulter, d'essayer de trouver des accords puisque le NFP dit « Notre programme, tout notre programme et rien que notre programme ». Et dans ce programme, il y a des choses extrêmement lourdes, extrêmement graves. Je vais essayer d'en indiquer quelques-unes. Le fait qu'on supprime toutes les mesures qui visent à réguler l'immigration et à empêcher l'immigration générale : non seulement ces mesures sont dangereuses, mais on y ajoute le fait qu’on rétablit le droit du sol « intégral », disent-ils. Droit du sol intégral, ça veut dire qu'un enfant, un bébé qui naît en France, est Français automatiquement. Et comme on ne peut pas expulser les parents d'un enfant français, ça veut dire que vous ouvrez absolument les barrières à l'immigration au lieu de réfléchir à la manière dont on peut réguler et faire en sorte que, pour ceux qui le doivent, du point de vue du droit ou pour ceux qui le méritent, on peut avoir une régularisation. Là, au contraire, vous ouvrez grand, absolument toutes les portes et toutes les vannes. Et ceci est un grave accident. Et c'est la même chose pour toutes les mesures d'augmentation de la dépense publique. On est déjà dans un pays qui a des problèmes de budget, très importants. 

> Le raisonnement [d’avoir un gouvernement NFP] est basé sur des prémices inacceptables. L'affirmation de base, c'est que le NFP aurait gagné cette élection, aurait la majorité. Il se trouve que le NFP a 1/3 des sièges, les 2/3 des sièges sont contre lui. Et donc l'idée qu'il aurait gagné est une idée absurde et de surcroît, comme vous le savez, puisque la question du second tour était de refuser que l'extrême droite ait la majorité absolue à elle toute seule, le NFP n'a pas été élu que par des voix qui étaient pour son programme et ses candidats, même si on ne connaissait pas Madame Castet. Le NFP a été élu par les voix de tous ceux de bonne foi, les citoyens français qui voulaient empêcher que l'extrême droite ait la majorité absolue. Donc il y a un abus de confiance, une tentative de changer le sens de cette élection et il n'est absolument pas vrai que le NFP ait gagné cette élection. Au demeurant, ils le savent très bien. Mais alors évidemment, c'est la tactique du moment d'essayer de tendre un piège. 

> Je suis favorable à ce qu'on change la démarche dans laquelle on est maintenant et dans laquelle on s'est enfermé. Cette démarche, c'est de croire, de laisser penser, qu’il fallait l'accord des partis politiques et des groupes à l'Assemblée nationale pour former un gouvernement. Or, notre Ve République, ce n'est pas ça. C'est l'idée que les groupes politiques et les partis politiques ne s'entendent presque jamais, ou pour ainsi dire jamais et, qu’il faut que ce soit le président de la République, élu par tous les Français, qui assume ce devoir de choisir une personnalité qui puisse rassembler le plus possible les courants, les idées, les sensibilités. Ça ne passe pas par les accords politiques, ça passe par une décision de rassemblement. Et j'espère, je crois, que cette idée, dont j'avoue qu'elle est assez minoritaire depuis quelque temps dans la vie politique française, s'imposera nécessairement. 

> Le président de la République a dit aux Français, « Je vais consulter toutes les forces politiques représentées au Parlement issues de cette élection ». Il l'a fait, j'imagine, et je trouve normal qu'il vienne devant les Français leur dire « Voilà le constat, voilà le résultat de ces consultations ». Est-ce que ça mettra fin à ce processus ? Je ne le crois pas. Je pense qu’il va aussi consulter un peu plus largement, je ne sais pas, des personnalités, des corps du pays, des sensibilités particulières du pays ou des personnalités qui ont un parcours particulier. Il va essayer de dégager une solution crédible. 

> Pour faire une espèce de définition de ce gouvernement, il faut qu'il soit formé de personnalités expérimentées, parce que la situation dans laquelle nous sommes ne permet pas des improvisations et des découvertes de fonctions absolument essentielles. Vous ne confieriez pas, on ne confierait pas les dents de sagesse de notre fils ou de notre fille à un chirurgien qui n'aurait jamais opéré. Or, ça, ce que nous avons à vivre comme pays, c'est beaucoup plus important qu'une opération des dents de sagesse. C’est beaucoup plus difficile. Ça demande de l’expérience. 

> Je ne crois pas aux techniciens. Il y aura forcément des techniciens dans le gouvernement, il peut y en avoir, mais la fonction de chef du gouvernement, il suffit de prononcer l'énoncé de cette mission, c'est une fonction éminemment politique, quel que soit le profil des antécédents. 

> Le moment est suffisamment grave pour qu'on ne cherche pas des avantages personnels. En revanche, ce que je sais et ce que je crois, c'est que oui, cette élection et les années qui se sont écoulées appellent un changement profond de démarche et de méthode, appellent à rechercher une manière nouvelle de rencontrer les Français se faire entendre d'eux. De parler la langue de leur vie et pas la langue des milieux politiques, qui sont trop souvent isolés du terrain. 

> Toute ma vie, j'ai plaidé pour qu'en France, un Centre s'affirme et qui soit un Centre ouvert mais indépendant de la Droite et de la Gauche. Si vous passez votre temps à ramener l'engagement des femmes et des hommes du Centre, à « est-ce que vous êtes à gauche ou est-ce que vous êtes à droite ? », ça n'a pas de sens. J'ai souvent utilisé une image qui est, peut-être, très limitée. Les gens disaient « mais monsieur, vous êtes au centre, mais à droite ou à gauche ? » et je répondais « Monsieur, quelles sont les couleurs du drapeau français ? ». La personne est un peu interloquée, elle répond « bleu blanc rouge » et je dis « Et le blanc, il est bleu ou rouge ? ». Il se trouve que, c'est très important, nous sommes entrés dans le temps du pluralisme. Alors il faut trouver un gouvernement ouvert, central, large, qui sera capable de réunir des personnalités dont le parcours est à droite et des personnalités dont le parcours est à gauche, et même franchement à droite et même franchement à gauche, et qui acceptent de travailler ensemble parce qu’ils s’estiment.  

> [Choix du Premier ministre] Bernard Cazeneuve est une personnalité que, en tout cas moi, j'estime et qui est estimée très largement dans les courants politiques du pays. Et y en a d'autres, j'en suis sûr. Pas pléthore, pas foule, bien sûr, parce que le parcours qu'il faut pour avoir fait la preuve de ce qu’on est capable de porter, de dire et de faire….Mais il y en a d'autres, je ne limite pas le nombre de ceux qui peuvent faire ça. Je sais que les qualités sont des qualités qu'on ne peut pas éluder, qu'on ne peut pas oublier. On ne peut pas improviser des parcours politiques dans un moment aussi important que celui-là. Vous sentez bien, il n’y a pas beaucoup d’issues après. On est dans un moment qui est un moment que tous les Français ressentent comme grave et ils vérifient que la malédiction française historique, la malédiction de l'histoire de France, qui est la division du pays, est en train d'éclater, d'exploser partout.
Le devoir de ce gouvernement, s'il est formé comme je crois qu'il doit l'être, est de conjurer la division et de faire en sorte qu'on identifie les problèmes principaux du pays qui sont devant nous. Certains sont urgents : les finances publiques, c'est urgent. Certains sont essentiels. L'éducation nationale, c'est essentiel. Certains sont un besoin ressenti par l'opinion : la sécurité est un besoin ressenti par l'opinion. D'autres ont une dimension planétaire, c'est le cas de tout ce qui touche à l'écologie et au climat. L'Europe est une question essentielle. Quand vous disiez tout à l'heure « un gouvernement NFP » : dans le programme du NFP, il y a le refus des règles que l'Europe s'est imposée à elle-même. Si on ne respecte pas les règles, ça veut dire simplement qu’il n’y aura plus d'Europe. Vous voyez bien à quel point on est dans un moment de gravité et d'urgence. Beaucoup le ressentent. Il y a urgence, il faut la traiter. On a vécu un été qui montrait qu’on pouvait se réunir, mais il y a urgence et il faut la traiter. 

> Les sensibilités principales du pays et notamment celle-là, la droite républicaine qui a exercé le gouvernement, qui a exercé les fonctions de gouvernement pendant des années et des décennies, mais le parti socialiste aussi, et puis le centre français, et puis des sensibilités qui sont carrément plus indépendantes et autonomes, tous ceux-là ont le devoir de se réunir.  (…)
Je ne fais aucune exclusive. Ce qui ne me paraît pas possible, c'est les extrêmes ou les idées des extrêmes. Mais tous les autres, s'ils mesurent la gravité de la situation, et je suis sûr qu'ils le font, et ils vont la mesurer davantage encore au fur et à mesure que les jours vont passer, tous ceux-là ont une responsabilité qu'ils ne peuvent pas écarter. Ils ne peuvent pas s'en abstraire. Autrement, c'est prendre le pire des risques pour le pays et pour nos institutions. Et donc oui, je crois que ces personnalités-là ont le devoir de réfléchir à leur engagement dans la période historique où nous sommes. 

> Je ne crois pas qu'il y ait un déni de réalité, mais je crois à la nécessité absolue que la Constitution prenne son plein sens. Je n'ai jamais cru à l'affirmation d'un certain nombre de responsables politiques dans les années précédentes qui disaient « Il n’y a pas de Premier ministre. Le Premier ministre est un collaborateur, c'est le Président qui décide de tout ». Ce n’est pas un secret, ou c'est un secret que je vous révélerai, j'ai souvent eu des discussions avec Emmanuel Macron sur ce sujet. Je pense qu'il y a une fonction présidentielle, une fonction de gouvernement et une fonction du Parlement. Je suis pour un président fort et un gouvernement fort, ce qui veut dire une dose d'indépendance, une manière de prendre les choses qui s'adresse directement aux Français et un Parlement fort. Les 3 pôles de nos institutions doivent être forts pour que nos institutions soient respectées et que pour ceux qui occupent ces fonctions se sentent bien. Personne ne veut être secondaire, personne ne veut être aux ordres, personne ne veut être soumis. En tout cas, moi, ce n’est pas ma manière d'être. 

> La manière dont on avait conduit la réforme des retraites, franchement, n'avait pas réussi à convaincre les Français. Et je suis persuadé qu'il y a d'autres démarches possibles. Mais ça ne signifie pas qu'on peut se priver d'une réforme des retraites. Je pense que la réforme des retraites, elle est vitale, elle est indispensable. Je pense que le pays porte une charge incroyable. Vous savez que j'avais sorti une étude, j'étais venu en parler à votre micro au Haut-commissariat au Plan, sur le financement des retraites qui montrait que c'était l'État, c'est-à-dire l'emprunt, c'est-à-dire les générations à venir qui payaient aujourd'hui les pensions de retraite. Donc une réforme de retraite est indispensable, mais on peut tout à fait imaginer une démarche différente. Après tout, une démarche différente avait été proposée avant par le même gouvernement et soutenu par des forces syndicales par exemple. Je pense que cette question peut être traitée à nouveau. Mais je répète, ceci est personnel et je n'engage personne en disant cela.

> Je ne crois pas qu'il y ait en France de personnalité politique qui se soit engagée autant sur la dette que je l'ai fait au cours des 2 décennies précédentes. J’ai été le militant de cet équilibre-là et je considère que le déséquilibre dans lequel nous sommes entrés est grave. Non pas que l'emprunt soit une faute, mais il faut emprunter pour investir, pour construire, pour mettre en place une capacité, des universités, des hôpitaux. Enfin, l'emprunt doit servir à préparer le pays des générations futures, et pas à signer des chèques aujourd'hui pour la génération actuelle. Donc je suis évidemment certain qu'il va falloir qu'on trouve une stratégie budgétaire pour que cette question de la dépendance à la dette se trouve réglée. 

> Je ne regarde pas les parcours individuels et je pense que le pire est de regarder les parcours individuels. Mais il y a une chose que je crois, c'est qu’il y a dans le pays 5 courants au moins, peut-être 6, qui sont des courants historiques. Il y a l'extrême droite et l'extrême gauche. Ça fait 2 courants. Il y a les courants de la gauche de gouvernement et de la droite de gouvernement, ce sont 2 courants de plus. Il y a les écologistes et il y a le Centre. De tous ces courants-là, le Centre, s'il accepte d'être ce qu'il est, est le plus cohérent. Il n’y a pas de division sur les orientations du pays. Grosso modo, tout le monde a les mêmes. C'est aussi le plus nombreux de ces 6 courants. Donc, il a une responsabilité particulière, mais cette responsabilité n'est pas le monopole du pouvoir. Ce n’est pas d'avoir forcément, entre les mains, le monopole du pouvoir. C'est de rassembler, d'être capable d'être un trait d'union et puis simplement de regarder les gens en disant « Bon, on n'a pas toujours été du même avis. Il arrive assez souvent qu'on se soit heurté, qu'on se soit disputé, qu'on ait rivalisé entre nous. Mais cependant, sur le fond, on a forcément des choses en commun ». François Hollande, Macron, Cazeneuve, Bertrand. Barnier, même Laurent Wauquiez et moi, nous avons forcément des choses en commun. En-dehors des intérêts partisans, si on devait définir ce qu'on a absolument besoin de faire, il y a une majorité immense dans le pays pour le faire. La preuve, c'est que cette majorité, elle s'est réunie pour empêcher les extrêmes, en tout cas l'extrême droite, de prendre le pouvoir. Pourtant, les circonstances n’étaient pas faciles et le climat n’était pas facile. 

> Le pire de ce qui est en train de se passer dans le pays, c'est que reviennent les haines qui touchent à l'origine, à la religion, aux religions et qui essaient de pousser jusqu'au bout la détestation de ceux qui, en nos concitoyens, n’ont pas tout à fait le même chemin et la même histoire. Et c'est particulièrement vrai à l'égard de la communauté juive, mais ça serait la même chose à l'égard de la communauté musulmane et des communautés chrétiennes, et des communautés de ceux qui ne croient pas. Oui, nous avons besoin de faire entendre l'idée que nous avons en commun beaucoup plus que ce qui nous sépare et que les fous n’auront pas droit de cité. Ce ne sont pas les fous qui gagneront, ce ne sont pas les obscènes qui gagneront.

> Ce n’est pas le blocage complet. Le président de la République est le garant de la démocratie. Il a consulté tous les partis politiques et il a constaté qu’il n’y a pas de majorité. Ceux qui prétendent qu’il y a eu un vainqueur disent n’importe quoi.

> La question des retraites a été mal posée. Les Français auraient dû être plus associés. Elle est améliorable avec les partenaires sociaux car, plus largement, la démocratie sociale, ceux qui représentent la société, devraient avoir plus de place dans notre débat démocratique.

> Il n’y a qu’une chose à faire : le président nomme une personnalité pour former un gouvernement, cette personnalité propose une équipe, qui ne demande pas l’accord préalable des partis politiques car elle ne l’obtiendra jamais.

> Je plaide depuis l’élection pour qu’on en revienne à l’esprit de la Ve République. Les partis politiques sont incapables de s’entendre. La source du pouvoir exécutif est l’élection du président au suffrage universel pour éviter ces querelles, ces manœuvres.

> Une des clés du déblocage de la situation politique, c’est l’établissement d’un mode de scrutin juste. Le RN fait 30 % des voix, ils ont droit au tiers des sièges. Et c’est vrai pour les forces politiques qui se seraient présentées à leur propre compte.

> Il faut quelqu’un d’expérience, capable de comprendre le moment, de s’adresser à l’opinion publique et de rassembler. Quelqu'un que les Français créditent de bonne foi, qui soit capable de discuter et décider avec des gens qui ne sont pas de sa couleur politique.

> On est devant un rassemblement de partis qui affirment avoir gagné les élections alors que ce n'est pas le cas. Le président est chargé du fonctionnement régulier des pouvoirs publics et de nommer le premier ministre et le gouvernement. C’est éminemment son rôle.

> Je n’ai aucun problème d’aucune sorte à ce que toutes les forces politiques soient reçues dans une discussion générale. Mais pas si c’est pour exiger le choix de leur candidat et de leur programme. On peut parler à tout le monde mais pas céder à tout le monde.

> Le programme du NFP comme le nôtre ont été rejetés au premier tour. Les votes disaient «la démocratie ne peut pas être dominée par une majorité d’extrême-droite». C’est le front républicain qui doit gouverner.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont plus retranscrits]
Sylvain Maillard (député) 
> Le président cherche un Premier ministre, capable de construire une majorité et qui ne sera pas censuré le lendemain.

> Si le projet du Nouveau front populaire arrive au pouvoir, si des ministres LFI arrivent au pouvoir, nous les censureront dès le lendemain et le Premier ministre tombera.

> Le NFP c'est un spectacle permanent, tous les jours ils nous inventent une nouvelle formule

> Je plaide pour qu'il y ait encore plus de policiers, de gendarmes et de forces de sécurité dans la rue.

> L'antisémitisme est l'un des cancers de notre société.

> présidence du groupe Renaissance : «Elisabeth Borne me semble une excellente candidate. C'est une candidature extrêmement solide.

> Moins d’impôts, moins de contraintes = plus de richesse, plus de travail ! Bruno Le Maire et notre politique économique depuis 7 ans sous la direction d'Emmanuel Macron ovationnés à la REF [Rencontre des entrepreneurs de France] 2024 par les entrepreneurs.

 

Maud Bregeon (députée)
> Des Républicains à la gauche modérée, chaque député qui refuse l’instabilité et l’immobilisme devra faire un pas vers l’autre. Sur la justice, les propositions de Laurent Wauquiez méritent d’être étudiées. Sur l’écologie, nous pouvons aller plus loin que notre projet initial.

> Assez culottées ces injonctions du NFP qui, après avoir passé deux ans à déposer des motions de censure (votées avec le RN, mais passons), exige qu’on les laisse tranquillement appliquer un programme qui ne réunit pourtant aucune majorité à l’Assemblée.

> Monsieur Mélenchon et ses amis peuvent utiliser les ficelles de communication qu’ils veulent, personne n’est dupe. Au nom de quoi exigent-ils que l’on cautionne leur programme et leurs valeurs ? La hausse des impôts, le recul sur la sécurité, l’ambiguïté sur l’antisémitisme…

 

Pierre Cazeneuve (député)
> La seule majorité à l'Assemblée à ce stade, c'est celle qui a clairement exprimé qu'elle ne veut pas d'un gouvernement et d'un programme 100% NFP. Ces appels à la sédition [de Mélenchon] dignes de Donald Trump sont une atteinte grave à la démocratie.

> L'attitude du NFP de dire «C'est Lucie Castets, tout notre programme et rien d'autre» est irresponsable. Ils ont certes le groupe le plus nombreux, mais avec seulement 190 députés, ils ont surtout une majorité absolue de censure face à eux. Stop à la mascarade, il faut avancer !

> Le 24 août 1944, les SS assassinaient 67 habitants de Buchères, l'Oradour de l'Aube. 80 ans après, aux côtés de la préfète, du maire et des survivants, nous avons relu le discours de mon arrière grand-père René Petitbon, préfet de la Résistance.

 

● MoDem 
Perrine Goulet (députée)
> Il y a des sujets sur lesquels les Français nous attendent qui ne sont ni de droite ni de gauche : que ce soit la valeur travail, l’école, l’hôpital… mettons-nous autour de la table et trouvons des consensus.

 

● Parti radical 
Laurent Hénart (président) 
> A l'approche de la nomination d'un premier Ministre et d'un nouveau Gouvernement, le Parti radical a réaffirmé sa position : refus de tout Gouvernement comportant une ou un Ministre LFI, incompatible à nos yeux avec les valeurs républicaines de Laïcité et de liberté, et appliquant le programme du Nouveau front populaire dévastateur pour notre économie. 
Dans sa contribution transmise à nos partenaires politiques, le Parti Radical s'est prononcé pour un Gouvernement de coopération parlementaire, d'action républicaine et de dialogue public. Nous devons remettre l’école de la République en priorité nationale, inscrire à l’ordre du jour du Parlement la poursuite de l’examen du projet de loi sur la fin de vie, engager la transition démocratique avec notamment la mise en place, éventuellement partielle, de la proportionnelle dans un cadre nécessairement territorial pour l’élection de nos députés, et aller plus loin en terme de pouvoir d’achat et de justice sociale et fiscale, avec des propositions que le Parti radical a déjà émises sur la refonte de la fiscalité immobilière par exemple.
Surtout, le Parti Radical propose un pacte pour une plus grande autonomie de nos territoires. Ce chantier de  la décentralisation est fondamental pour redonner à l’action publique de l’efficacité, de la proximité, de la démocratie, et retrouver la confiance de nos concitoyens en leurs dirigeants.
Pour les radicaux, la période ouverte par les législatives anticipées ne doit pas être subie comme une mauvaise année à passer dans l’attente d’une prochaine dissolution. Elle doit être un temps utile jusque 2027 pour la qualité de vie et la sécurité sur tous les plans des Françaises et des Français, pour la place de notre pays en Europe et dans le monde.

> Le programme du NFP, c'est le programme de LFI avec 300 milliards d'impôts en plus sur 3 ans. Pour la France ce n'est pas supportable. avec surtout des ambiguïtés sur le communautarisme, sur la laïcité et sur l'antisémitisme qui ne sont pas supportables.

> Le prochain premier ministre devra avoir deux priorités. Le social, avec la hausse des salaires, le pouvoir d'achat et la maitrise de l'inflation. La sécurité également. Clairement beaucoup de français s'inquiètent du vivre ensemble. Le rôle du chef de l'Etat est de donner quelqu'un qui a le plus de chances de durer. On ne peut pas changer de gouvernement tous les deux mois.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (présidente)
> [Union européenne] Nous devons être moins naïfs dans le jeu commercial."

> [Union européenne] Dans les six mois, un an, il faut savoir prendre les bonnes décisions et ne pas attendre d'être au pied du mur.

> [Union européenne] On a beaucoup réguler, fait beaucoup de législation, maintenant c'est le temps de l'investissement.

> [Union européenne] Nous sommes à un moment de bascule et, si on ne prend pas les bonnes décisions, on risque un décrochage.

 

 

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