► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Discours du Président de
la République à l’occasion de la cérémonie du 80ème anniversaire de la
libération de Bormes-les-Mimosas]
Je suis heureux, monsieur le maire, une fois encore, de vous retrouver ce soir
à Bormes, fidèle à un rendez-vous qui nous rassemble depuis 6 ans. Vous l'avez
dit, cette année a été marquée hier par un drame. J'ai une pensée pour monsieur
Berger, à mon tour pour toute sa famille et pour notre armée de l'Air et de
l'Espace, car hier, c'est un ancien de cette armée qui a été touché et qui,
ensuite, prenant la retraite, nous offrait les démonstrations aériennes au
Lavandou, mais cette semaine aussi, ce sont deux pilotes de Rafale qui sont
tombés pendant l'exercice de leur mission.
Alors, avec ces rites, se prend le pli des habitudes, les visages qu'on
retrouve d'année après année, des porte-drapeaux, des présidents
d'associations, dont je salue l'engagement, des Borméennes, des Borméens et de
toutes celles et ceux qui font cette mémoire. Et des visages manquent. Je me
souviens encore de Pierre Velsch, qui était assis ici même durant toutes ces
années, ne prenant pas au sérieux son propre héroïsme et avec détachement,
écoutant chaque année raconter ses propres exploits. Et comme vous, je me
souviens de la petite Lana et j'ai une pensée pour elle et sa famille. Elle
n'avait pu être là l'année dernière en raison de ses traitements. Et cette
année, elle n'est plus.
Cette année est aussi particulière, Monsieur le maire, et vous l'avez évoqué,
car elle est marquée par des rendez-vous importants pour la Nation. Nos Jeux
olympiques, que vous avez admirablement évoqués à l'instant, nos Jeux
paralympiques qui arrivent dans quelques jours. À la fin de l'année, la
réouverture de Notre-Dame de Paris, le rendez-vous tant attendu, et en effet,
les commémorations des 80 ans de nos débarquements et de ces moments si
importants de libération de notre pays. Je veux vous remercier, Madame la
ministre, pour le remarquable travail que vous conduisez et remercier en effet
le Groupement d’intérêt public et Monsieur l'ambassadeur ainsi que toute son
équipe pour tout ce qui a été conduit avec des historiens de grand renom, de la
panthéonisation de Missak Manouchian, en passant par les débarquements de
Normandie, les débarquements de Provence — nous y sommes — jusqu'aux
libérations de Toulon, Marseille, Paris, puis Strasbourg, qui viendront scander
cette année.
C'est en effet une année qui doit nous conduire à nous replonger, et vous venez
de le faire, Monsieur le maire, dans ce moment d'héroïsme que chaque année,
nous célébrons. Avec plusieurs d'entre vous, il y a deux jours, nous étions à
Boulouris et la Nation rendait hommage à ces troupes qui partirent à l'assaut
de nos rivages, l'armée B, l'armée d'Afrique, celle qui allait permettre
ensuite la jonction en Bourgogne de nos deux armées et la pleine libération du
pays.
Nous sommes inclinés devant la mémoire des Canadiens, des Américains, des
Britanniques, venus ici pour notre liberté. Nous sommes inclinés devant la
mémoire et les noms de ces Français de tous les continents, et en particulier
d'Afrique, débarqués en ce petit matin et trouvant la mort sous le feu des
obus, la furie des mines, les rafales des sièges, des villes de la côte, ces
230 000 soldats de tous les horizons qui firent de la France plus qu'un pays
libéré, mais bien un pays vainqueur.
Nous nous sommes souvenus, et nous nous souvenons aujourd'hui, des 60 fusillés
marins qui posèrent le pied aux Trayas dans un champ de mines, tous tués,
blessés ou faits prisonniers. Ces hommes, venus du Maroc, d'Algérie, de
Tunisie, de nos Outre-mer, d'Afrique et du Pacifique, hommes du général de
Lattre de Tassigny, évadés de Montlouis et de Rion, qui atteignent Alger en
1943.
Accueilli par le général de Gaulle, qu'il n'avait pas vu depuis le début de la
guerre, De Lattre de Tassigny s'entendit dire par ce dernier : « Vous n'avez
pas vieilli. » Et de lui répondre « Mon général, vous avez grandi. »
Oui, l'épreuve de la
guerre avait grandi les hommes de Londres, d'Alger, de la métropole, des
mouvements, des Maquis, des réseaux. La France est grande toujours aux
proportions de la force d'âme, de la soif de liberté, de l'esprit de résistance
de notre peuple ; grandie par les épreuves, aux rendez-vous de l'histoire,
grandes, comme le courage de cette armée d'Afrique et de ces commandos
d'Afrique que nous venons d'honorer, mais des courages, aussi, des résistants
de France, et tout particulièrement des résistants de Provence. Rien n'aurait
été possible sans eux, sans leur refus de l'esprit de défaite et de l'amnistie
signée par le maréchal Pétain.
Ils furent ces héros des Maquis du Var, terres républicaines dont la majorité
des Parlementaires refusèrent le vote des pleins pouvoirs, pays des insurgés de
1851 et de Georges Clémenceau, vibrants de l'idéal des Lumières. Les résistants
furent, ici comme ailleurs, ces humanistes. Georges Cisson, le syndicaliste
chrétien, son camarade Henri Michel, socialiste et laïque, et avec eux, ceux
qui permirent à la Résistance de s'implanter dans toute la Provence.
La Résistance, ce furent ces femmes qui, les nuits durant, imprimaient les
tracts ou défilées à visage découvert pour le ravitaillement et contre le
service du travail obligatoire. Ces ouvriers, entrés en grève à l'arsenal de
Toulon, sur les chantiers navals de la Seyne, là où était passé 20 ans plus tôt
le même Missak Manouchian que j'évoquais tout à l'heure, ouvriers et marins
émus par le même idéal de justice et d'humanité que le poète traqué des rues de
Paris. Ces réfractaires ou militants prenant le chemin du massif des morts et
des Maquis. Ces adolescents ou anciens combattants dissimulés sur les sentiers
des plateaux, encadrés par les officiers et sous-officiers des écoles
militaires d'Aix-en-Provence. Ces équipes de réception de parachutage, balisant
des terrains sûrs pour les aviateurs alliés, comme celles que dirigeaient René
Char, alias le Capitaine Alexandre, dans les Alpes-de-Haute-Provence, protégé
par le refus des habitants de Céreste de livrer son nom et sa cache à ceux qui
le recherchaient.
Oui, cette histoire que j'évoquais sur cette même place il y a 6 ans déjà. «
Tous s'unir dans ce temps », dit Char lui-même, « démons révoltés et des
amitiés fantastiques ». Unis, guettant ensemble le grand jour de la libération,
soulevés après le signal d'insurrection générale lancé au moment du
débarquement du 6 juin, et sévèrement réprimés, traqués, arrêtés par la milice
ou la Gestapo, comme les 85 exécutés entre Lambesc et la Roque-d'Anthéron,
comme les 10 du Maquis de Siou-Blanc près de Toulon, comme ce fusil assignant
juillet et en août dans le Vallon des Martyrs, ces résistants étaient là.
Et en célébrant le débarquement, ne l'oublions pas, car ils étaient le prélude
du débarquement de Provence. Pour le long repérage des installations du mur de
Rommel sur les plages et les collines, chemin visité en secret, passage furtif
en avion le long des côtes, vol de nuit sur la Terre des hommes, et voilà 80
ans aussi qu'un aviateur de la France libre, Antoine de Saint-Exupéry,
s'abîmait près de Marseille. Pour préparer aussi l'atterrissage, dans la nuit
du 15 août, des troupes du général Fredérick près de Draguignan, guidées et
accueillies par les Maquisards locaux.
Pour favoriser l'avancée si rapide des troupes alliées dans les villes de la
côte et jusqu'à Marseille, chaque fois, l'insurrection populaire précéda ou
fortifia le progrès des bataillons de tirailleurs, de spahis, de tabors, de
Français libres, de soldats venus d'Afrique. Chaque fois, l'armée des ombres de
la résistance accompagna l'armée des premiers soleils de Provence. Ils étaient
là, ici même.
Les résistants de Bormes et du Lavandou, qui se dressèrent contre les soldats
de la Kommandantur. Et ces derniers firent en représailles 300 otages promis à
l'exécution dans les carrières de Bormes, heureusement délivrés quelques
minutes avant leur fatidique par les troupes américaines. Là aussi, sur les
chemins de Mandelieu, pour permettre l'évasion des quelques rescapés de
l'assaut du Trayas, conduits par les Allemands vers la prison de Grasse. Les
Résistants de Provence étaient là.
A Draguignan, avec la jeune Hélène Vidal, qui prévint les alliés que les
gendarmes et les Maquisards avaient pris la préfecture et qu'il était dès lors
inutile de la bombarder; à Fayence, où la résistante Germaine Michel-Jaffard
obtint à la seule force de sa conviction la reddition de la garnison allemande.
Là, à Bormes et au Lavandou, villages qui accueillaient des Allemands et des
Autrichiens antinazis, tel Emil-Alphonse Rheinardt, résistant en mort en
déportation, ou Julius Munk, devenu médecin des Maquis FTP de Provence au prix
de sa vie.
Là, à Hyères, à Toulon, où la résistance lança l'insurrection et où on entra le
premier Jean Ayral, 22 ans, homme de confiance de Jean Moulin, au courage
éprouvé dans tant de missions héroïques, à la vie emportée, sitôt foulé les
rues du port en ruine.
A Marseille, où le commissaire de la République Raymond Aubrac remonta la
Canebière alors même que les Allemands tenaient encore la ville. A Nice, où les
résistants lançaient les combats à la fin du mois d'août, chacun, chacune, prit
sa part, à sa mesure, à cette grande aventure française de courage et de
liberté. Chacun consenti au sacrifice suprême.
Notre jeunesse, les jeunes maquisards qui s'inventaient pistiers,
contrebandiers, soldats. Leurs chefs, comme le légendaire lieutenant Vallier,
alias le Gleb Sivirine, cet enfant d'Odessa en Ukraine, réfugié en Provence, et
qui, voilà 80 ans, libéra avec ses hommes la presqu’île de Giens. Tous,
Français prêts à donner leur sang et leur songe, leur sève et leur rêve, pour
cette idée universelle de notre Nation, pour son espérance d'humanité et de
progrès en Europe et dans le monde.
René Char écrivait « Notre héritage n'est précédé d'aucun testament ». Leur
héritage, c'était celui-là, notre héritage, une histoire de bravoure, de
dépassement. Ce souffle de Provence, cette injonction a demeuré fidèle à cet
esprit de fraternité et d'engagement, aux monts révoltés et aux fantastiques
amitiés. Promesse de l'aube du 15 août.
Alors oui, vous l'avez parfaitement dit, Monsieur le maire, cet héritage nous
oblige. Ne cédons rien à la division. Demeurons ce peuple toujours capable de
renverser la fatalité du destin. Cette Nation, solidaire de toutes celles qui
veulent demeurer libres, consciente de ce qu'elle doit aux enfants d'Odessa et
de l'Europe, du Maghreb et de l'Afrique, des Antilles et du Pacifique. Un grand
pays, notre plus bel héritage, un grand pays, un grand peuple que nous
transmettrons plus fort et plus unis.
Vive la République. Vive la France !
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
désormais démissionnaire et chargé d’expédier les affaires courantes, certains de
ses membres ne sont pas centristes; jusqu’à présent, nous retranscrivions leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste; désormais,
ce gouvernement ne suivant plus une politique partisane mais étant «technique»,
nous ne rapportons plus les propos de ses membres qui ne vont pas d’un centre-droit
libéral à un centre-gauche libéral]
Nicole Belloubet,
ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse
> C’est la rentrée à La Réunion! Je souhaite à tous les élèves une
excellente année scolaire. Grâce aux investissements considérables dans
l’académie, les résultats scolaires s’améliorent. Nous poursuivons encore cet
effort pour faire mieux réussir chaque élève !
Éric Dupond-Moretti,
garde des Sceaux, ministre de la Justice
> Destituer le Président pour cause de non-respect de la volonté
mélenchonienne ? Lunaire! LFI tire encore la gauche vers l’extrémisme et sort
du champ républicain. Être garant du vote des millions de Français qui ont fait
barrage, c’est respecter l’esprit des institutions!
Stéphane Séjourné,
ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, & député, secrétaire
général de Renaissance
> L'Égypte tient un rôle crucial dans les discussions pour parvenir à un
cessez-le-feu et à la libération des otages. Nous continuons de travailler
ensemble pour éviter l'escalade au Proche-Orient.
Christophe Béchu,
ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
> Dans le sud de la France, 350 hectares de végétation ont été ravagés
par les flammes. Dans 90 % des cas, ces incendies sont d'origine humaine.
Prisca Thevenot,
ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée du Renouveau démocratique,
porte-parole du Gouvernement & députée
> Gouverner, c’est avoir le courage de la nuance et de l’action, pas la
lâcheté de la provocation ou de la dissimulation comme LFI et le RN. Cette
synthèse nécessaire aux coalitions de projets, ce sont les élus locaux qui la
font le mieux. Écoutons-les !
> Nous devons dépasser les clivages pour faire avancer le pays.
> Il n'y a pas de situation inextricable tant que l'on respecte les processus démocratiques qui font le socle républicain de notre pays. Aux Européennes, un Français sur deux a voté pour les extrêmes. Le Président n'a pas fait la sourde oreille, il a redonné la parole aux Français pour une clarification. C'était une décision courageuse. Il y avait un risque d'avoir le RN au pouvoir. Nous avons été dès le 1er tour des législatives la seule force à ne pas présenter de candidats dans toutes les circonscriptions. Démarche qui s'est amplifiée au second tour avec un front républicain afin que l'extrême droite n'arrive pas au pouvoir.
Aurore Bergé, ministre
chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les
Discriminations & députée
> «Doit se soumettre», «doit le
démettre»: mais qui êtes vous pour poser de telles injonctions au mépris de nos
institutions? La gauche ne sera une gauche de gouvernement que quand elle se
séparera de LFI. Définitivement. Trop simple de dénoncer cette énième escalade
pour ensuite venir main dans la main et la bouche en cœur à l'Elysée.
Frédéric Valletoux, ministre
délégué chargé de la Santé et de la Prévention & député
> Vouloir destituer le Président de la République est la dernière
ineptie de M. Mélenchon & de LFI, obsédés par le chaos. C'est aussi ce que
pensent bcp de ses alliés, notamment du PS. C'est en rassemblant ceux qui
partagent le même respect de nos institutions que nous avancerons.
> [Cas de mpox détectés en France] Jusqu'à présent,
aucun. Chaque suspicion fait l'objet d'un séquençage. Pour l'instant, cela n'a
pas donné lieu à la découverte d'un patient atteint par ce nouveau variant du
Mpox. (…)
La France n'est pas isolée. Donc oui, on s'attend, comme tous les pays
européens, à des cas déclarés, notamment en raison des allées et venues avec
les zones d'Afrique touchées. Je ne suis pas devin et je ne peux pas prédire
combien de cas il y aura. Mais il y a de fortes chances que des cas sporadiques
apparaissent, et sans doute prochainement.
> [Epidémie de mpox] Cet appel de l'OMS a surtout un
double objectif. Le premier est de mettre en garde contre un virus d'une forme
nouvelle qui doit être pris au sérieux et faire l'objet d'une solidarité
internationale. C'est pour cela que l'OMS fait appel à une mobilisation de
financement pour des vaccins, parce que le virus concerne surtout des pays
aux systèmes de santé fragiles. C'est la raison pour laquelle le président de
la République a décidé de donner des vaccins aux pays les plus touchés. Le
second est de mettre en alerte l'ensemble des systèmes de santé de façon que
chacun soit vigilant et en capacité de réagir. (…)
Tous les professionnels de santé ont été alertés par le ministère et les
agences régionales de santé. Nous allons également avertir toutes les personnes
qui ont voyagé dans les zones touchées, au départ et à l'arrivée de chaque vol.
Nous allons poursuivre la vaccination. Elle ne concerne cependant pas la
totalité de la population, seulement le public le plus exposé. Les rapports
sexuels sont le mode de contamination le plus courant pour le clade 1B, c'est
pourquoi nous allons sensibiliser en particulier les publics les plus exposés à
ce risque par le biais d'associations et de réseaux adaptés. (…)
Depuis 2022 et la première vague épidémique de clade 2, la France a mis en
place un système de surveillance, de dépistage et de traitement qui a démontré
son efficacité. Cette année-là, nous avions détecté à peu près 5000 cas sur le
territoire. Puis il y en a eu 52 en 2023. Et pour l'instant, nous en sommes à
107 en 2024. Le système que nous avons déployé a permis la vaccination
d'environ 150 000 personnes sur les trois dernières années. (…)
Ce nouveau virus a certes une létalité plus forte en Afrique. Il est trop tôt
pour avoir des certitudes sur le niveau d'efficacité des vaccins sur ce
variant. Aujourd'hui, nous avons des stocks robustes qui permettent une réponse
adaptée. Nous en avons plus qu'en 2022 et nous pouvons en commander rapidement
si besoin. (…)
On parle d'un type d'épidémie dont le mode de diffusion et de contamination n'a
rien à voir avec le Covid. Il faut donc rassurer la population de ce point de
vue-là: les réponses ne seront absolument pas les mêmes. Cependant, je sais
qu'à chaque suspicion d'épidémie ou à chaque alerte un certain nombre de
fausses informations circulent. Il faut seulement expliquer ce qu'est le mpox
et les gestes de prévention à adopter pour rassurer la population. À ce jour,
nous avons un appareil de santé qui permet des prises en charge sûres et limite
la propagation, comme cela a pu être le cas en 2022
► Haut-commissariat
au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> [Nomination d’un nouveau premier ministre] Beaucoup d'éléments
poussaient à temporiser : le caractère inédit d'une Assemblée sans aucune
majorité, ni absolue, ni relative, les vacances d'été et les Jeux olympiques.
Mais le temps de la responsabilité est venu. Et donc celui de la lucidité :
il est urgent de sortir de ces semaines de faux-semblants, du jeu des illusions
dans lesquelles se complaisent certains partis et acteurs politiques. Ils
feignent de vouloir et pouvoir gouverner, alors qu'ils savent pertinemment pour
certains qu'ils n'en ont pas les moyens et pour d'autres qu'ils veulent
demeurer opposants. Ces jeux sont dangereux, destructeurs. Nous ne pouvons pas
en rester là.
> L'idéal serait qu'une majorité raisonnable soutienne un
gouvernement rassembleur. Mais on n'en prend pas le chemin. Tout le monde écrit
à tout le monde des lettres que personne ne lit et auxquelles personne ne
répond. Chacun fait semblant d'être déterminant dans la recherche d'une
majorité.
Mais la nature profonde des partis politiques en France, doublée de soixante
ans de culture brutalement majoritaire où on ne peut être que «pour» ou
«contre», ne conduira qu'à des impasses : il apparaîtra très vite que ces
partis ne veulent pas et ne peuvent pas s'entendre. Imaginer le contraire, ce
sera du temps perdu, qui aggravera la situation et ne tardera pas à exaspérer
les Français.
> Contre le jeu des partis, s'imposera par la force des
choses la logique de la Ve République : le pouvoir exécutif est
indépendant du pouvoir législatif. Ce ne sont ni les partis ni les groupes qui
ont la charge de former le gouvernement. Sauf bien sûr si l'un d'entre eux
obtient une majorité absolue ou déterminante dans une élection intermédiaire.
Dans les heures graves, quand on risque de voir les institutions paralysées,
c'est au président de la République de prendre l'initiative. Il doit former un
vrai gouvernement, désintéressé, pluraliste et cohérent, constitué de
personnalités de caractère. Ses membres doivent être représentatifs non pas des
appareils de partis, mais des grandes sensibilités du pays. Des personnalités
qui se respectent entre elles et suffisamment expérimentées pour que le pays
profond puisse se dire : «Dans ce bazar, à ceux-là au moins on peut
essayer de faire confiance».
> Un gouvernement large et central avec des femmes et hommes d'expérience, de sensibilité compatible, réformistes, de gauche, du centre et de droite, républicains, hors extrêmes. Mais - c'est très important ! - capables aussi de comprendre ce que traduisent les votes à l'extrême-droite et à l'extrême-gauche. Décidés à rassembler et pas à exclure. Les yeux fixés sur aujourd'hui et pas sur la prochaine élection présidentielle. Et qui croient qu'on peut vraiment changer les choses.
> La présentation [de la Nupes] est tendancieuse ! 193 députés, ce n'est pas une majorité, cela fait à peine un tiers des sièges. On l'a vu lors de l'élection de la Présidente de l'Assemblée nationale, 220 députés de centre et de droite modérée, sans extrême-droite, se sont accordés pour refuser la prééminence du NFP. Ajoutons que la revendication de la désignation pour diriger le gouvernement de Madame Castets, sans aucune expérience de quelque responsabilité politique que ce soit, ni électorale, ni gouvernementale, ni exécutive, apparaît baroque et dangereuse aux yeux d'une immense majorité de Français.
> Tous ceux qui croient qu'on pourrait obtenir une majorité orientée à droite ne voient pas, ou font semblant de ne pas voir, que LR se définit comme un mouvement d'opposition et affirme ne pas vouloir participer à un gouvernement. Dans des circonstances aussi graves et aussi dangereuses, la seule voie possible - et qui s'imposera – ce n'est pas un gouvernement d'un côté, s'opposant à l'autre côté, mais une équipe de rassemblement pour affronter les problèmes si graves de notre pays, du monde et de la planète.
> CLe groupe du RN, le premier numériquement de l'Assemblée nationale, s'est vu exclure des postes de responsabilité parlementaire. Pour moi, c'est inacceptable, c'est un mauvais signal, qui renforce une partie des Français dans l'idée que le système n'est pas juste. Je suis en désaccord avec cette exclusion. Pour moi, un député est égal en dignité à tout autre député, il doit avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs. Je combats les idées, mais je défends la démocratie.
> Il s'agit de retrouver l'équilibre et l'élan. Le chantier le plus fondamental est celui de l'éducation nationale. Le plus urgent, c'est un retour planifié à une situation durable des finances publiques. Le plus vital, c'est la reconquête de la production dans le respect de l'environnement. Le quatrième, nécessaire, c'est la recherche d'un équilibre institutionnel, passage à la proportionnelle aux législatives et organisation plus claire des pouvoirs publics décentralisés.
> [Premier ministre] Je ne sais pas si les profils idéaux existent. Mais je sais une chose : c'est le rôle et le devoir du président de la République de trouver un profil qui corresponde aux attentes. C'est-à-dire expérimenté, rassembleur, dont la priorité va à l'intérêt général, et non aux intérêts particuliers ou partisans.
> Mon seul but, c'est d'aider à ce qu'on sorte de
cette désespérante impasse. Et il y a plus grave encore que les impasses
désespérantes : il y a les impasses ridicules, parce qu'en politique,
contrairement à l'adage, le ridicule tue.
Il tue l'esprit public et l'idée que les citoyens se font de leur pacte
démocratique, où ils doivent être reconnus et respectés. Nous sommes devant le
danger d'impasses successives. Le risque est considérable. Nous serons nombreux
à ne pas accepter que notre République et notre démocratie s'abîment sous nos
yeux, comme si nous n'étions que des spectateurs de la pire des tragi-comédies.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont plus retranscrits]
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> En voulant destituer le Président LFI démontre à nouveau qu’elle est
un parti factieux. Son seul objectif n’est pas de gouverner mais de créer le
désordre. Il devient urgent pour la gauche sociale-démocrate de se défaire de
cette alliance dangereuse.
Maud Bregeon
(députée)
> [Découpage électoral] « Aux législatives, la voix d’un électeur
de Seine-Saint-Denis pèse deux fois plus que celle d’un électeur de
Vendée » Si en République chaque citoyen dispose d’une voix qui vaut une
autre voix, cette réalité électorale doit nous interpeler.
Jean-René Cazeneuve
(député)
> De LFI pur jus: Déstabiliser notre République, défier l'esprit de
notre Constitution, bordéliser... Les Français ne veulent pas de LFI au
gouvernement. Il va falloir que PS et EELV se détachent rapidement de ce
funeste attelage.
François Cormier-Bouligeon (député)
> Destituer le président Macron? Solution de facilité quand ils n’ont
pas été capables de le battre démocratiquement aux présidentielles de 2017 et
de 2022. Mais on entend moins Mélenchon sur Maduro qui a une nouvelle fois volé
les élections au Venezuela…
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Deux impératifs : sortir du déni de réalité - il n’existe pas de
majorité sans rassemblement large - et sortir de l’hypocrisie qui consiste à ne
pas vouloir prendre ses responsabilités.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Il y a 10 ans aujourd’hui, les barbares de Daesh décapitaient le
journaliste James Foley. Ni oubli, ni pardon.
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