dimanche 7 juillet 2024

Vues du Centre. Législatives – Hallali contre le Centre: déshonneur des médias et mission des journalistes dévoyées

Par Jean-François Borrou et Alexandre Vatimbella


Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste. 
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes. 
Alexandre Vatimbella est Editorialiste au CREC 

Qu’à l’occasion des ces législatives anticipées Le Figaro soit définitivement passé à l’extrême-droite alors que Le Monde s’est mué en un mélange entre Le Populaire (ancien quotidien du Parti socialiste) et Rouge (ancien quotidien trotskiste), c’est leur droit mais c’est bien regrettable pour des quotidiens qui avaient une certaine tenue, l’un du côté des conservateurs, l’autre d’une social-démocratie libérale.

D’ailleurs, l’ensemble des médias a pris position soit pour la Gauche (et l’extrême-gauche), soit pour la Droite (et l’extrême-droite).

Peu ou pas pour le Centre.

Quasiment l’ensemble des médias – dont ceux de service public – ont surtout pris position sans nuance contre ce Centre qui est devenu assez systématiquement la «macronie», terme qui heurte les oreilles et fat penser à une secte d’admirateurs inconditionnels de l’actuel président de la république (même si des précédents comme «giscardie», «mitterrandie» et «chiraquie» ont existé).

Et la quasi-totalité pour ne pas dire tous ont participé à la chasse à l’homme contre Emmanuel Macron avec un seul slogan «C’est la faute qu’à Macron», oubliant par là-même qu’en démocratie, dans une élection, c’est toujours la «faute» du peuple.

On peut, en partie, expliquer ça par le fait que l’attaque du pouvoir en place est une constante pour les médias français auquel il faut ajouter ce panurgisme bien établi dans le journalisme où l’on aboutit in fine à une surenchère dans les propos plutôt qu’à une modération.

Toujours est-il que nous n’avons eu qu’exceptionnellement au cours de la campagne des législatives un journalisme des faits et de la déontologie issue de la Charte des journalistes mais plutôt une propagande éhontée qui visait avant tout à décrédibiliser le Centre, érigé en véritable bouc émissaire de tout ce qui va mal.

Les titres les plus ravageurs et vengeurs se sont suivis avec cette «macronie» qui allait disparaitre du paysage politique, ce président mégalomaniaque et isolé qui était fini et dont la seule issue était de démissionner, cette majorité présidentielle où tous les protagonistes se haïssaient et se tiraient dans les pattes, ces élus et électeurs centristes et centraux qui allaient faire perdre le camp républicain en hésitant à voter RN et en ne voulant pas voter LFI, les intentions cachées du pouvoir en place pour pervertir le vote et la démocratie, l’échec historique d’Emmanuel Macron incapable de contenir l’extrême-droite et ainsi de suite.

C’est au média qui trouverait la formule-choc la plus détestable dans ce climat d’hallali indigne des médias d’une démocratie républicaine.

Sans oublier de donner la parole jusqu’à plus soif à tous ceux qui voulaient se payer le Centre.

Évidemment, mais il vaut mieux le préciser pour tous ceux qui ne manqueront pas de nous accuser de cette volonté, nous ne critiquons pas le choix fait par les médias – sauf pour le service public qui doit donner une information citoyenne, ce qui, d’ailleurs, n’exclut nullement une défense de la démocratie, au contraire –, ceux-ci sont libres de leurs orientations politiques.

Ce que nous déplorons, preuves à l’appui, c’est cet acharnement contre le Centre et les centristes au-delà de toute réalité et de toute retenue.

Si les extrêmes ont réussi à porter un coup très dur à la démocratie républicaine libérale, c’est aussi le cas des médias pour des motifs vulgairement commerciaux et/ou idéologiques.

Ils portent en plus une responsabilité coupable dans la montée de ce populisme exécrable qui tente de submerger un régime établi sur les valeurs humanistes.

Jean-François Borrou et Alexandre Vatimbella

 

 

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