Voici une sélection, ce 13 juillet 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> L'Europe doit rester un espace de paix et de liberté, non de
violence ou de haine. Ce n'est que tous ensemble, unis, que nous pourrons
parvenir à une paix juste. L’engagement de tous ceux qui accordent de
l'importance à la liberté et à la justice est plus important que jamais.
> [Intervention devant la presse
lors du sommet de l’OTAN]
Il était important que l'alliance célèbre ses 75 ans ici, à Washington,
et je veux avant toute chose remercier le président Biden pour la parfaite
organisation du sommet et sa généreuse hospitalité, comme la conduite efficace
des débats. Je veux aussi remercier le secrétaire général Jens Stoltenberg, qui
a ici tenu son dernier sommet après dix années comme secrétaire général de
l'OTAN. Je le remercie pour sa compétence, sa loyauté et tout particulièrement
les dernières années.
Notre alliance continue de jouer un rôle fondamental dans la défense collective
de la zone euro-atlantique, une alliance à laquelle la France est attachée, où
elle prend toute sa place, avec son engagement reconnu et sa voix singulière.
Le contexte appelle évidemment à une gravité particulière, le retour de la
guerre sur le continent européen, la situation au Proche-Orient et la tension
des grands équilibres géopolitiques.
Pour tout cela, l'alliance doit continuer de démontrer sa pertinence et la
France d'y faire entendre une voix forte. Je m'y suis attaché au cours de ces
deux jours dans le même esprit tout à la fois d'exigence et d'engagement que
j'ai toujours montré à l'égard de l'OTAN. Nous avons pu ainsi avoir plusieurs séquences
: la réunion du Conseil de l'Atlantique Nord entre alliés, la réunion avec les
partenaires européens et Asie-Pacifique, le Conseil OTAN-Ukraine dont nous
avions décidé la création l'année dernière à Vilnius, et enfin la cérémonie
pour les accords bilatéraux avec l'Ukraine. Au-delà de cela, plusieurs réunions
bilatérales se sont tenues avec le chancelier allemand, le nouveau Premier
ministre britannique, les présidents d'Ukraine, de Turquie et également le
nouveau Premier ministre des Pays-Bas et de Nouvelle-Zélande.
Alors que retenir essentiellement de ces deux jours ? D'abord, l'alliance s'est
renforcée. Elle s'est réunie pour la première fois à 32 aujourd'hui. L'adhésion
de la Suède, après celle de la Finlande, apporte de nouvelles forces à notre alliance
comme à notre défense collective, et elle est aussi le signe d'un échec
stratégique de la Russie. Ensuite, l'engagement accru des Européens renforce
l'alliance non seulement par leur nombre, mais par leurs efforts. 23 alliés
dépassent désormais les 2 % du produit intérieur brut de dépenses de défense et
beaucoup s'engagent sur le terrain. Nous faisons ainsi plus et mieux ensemble
et de manière cohérente. La France fait l'effort qui est attendu d'elle et avec
les deux lois de programmation militaire, sur dix ans, nous aurons doublé notre
budget de défense.
Sur l'Ukraine, l'alliance joue aussi tout son rôle. D'abord, l'OTAN continue
d'assurer de manière crédible la protection du territoire des alliés face aux
menaces russes. Depuis 28 mois maintenant, la Russie poursuit sa guerre
d'agression contre l'Ukraine, mais malgré ses tentatives d'affaiblir notre
unité, elle échoue à diviser les alliés. La garantie apportée par l'article 5
continue de démontrer sa force et son efficacité et nous poursuivons le renforcement
de la posture de dissuasion et de défense de l'OTAN, conformément aux décisions
prises au précédent sommet. La France, vous le savez, est l'un des principaux
acteurs du renforcement du flanc est de l'alliance. Nous déployons près de 300
personnels militaires en Estonie. Nous dépêchons régulièrement des missions de
police du ciel depuis la Lituanie. Enfin, près de 700 personnels en Roumanie,
avec des moyens de défense aérienne sophistiqués, que nous avons d'ailleurs
déployés quelques jours à peine après le lancement de l'offensive de février
2022. En tout, ce sont plus de 2 000 militaires français qui sont engagés dans
les opérations militaires de l'OTAN à l'est de l'Europe. La France prend ainsi
toute sa part dans les efforts capacitaires qui sont attendus de chaque allié
et se situe au tout premier rang des nations quand il s'agit d'honorer les
engagements auxquels elle a souscrit dans un cadre otanien.
Nous contribuons par ailleurs au renforcement des moyens des alliés et c'est
dans cet esprit que les ministres des Armées et les ministres de la Défense ont
pu signer ce matin une initiative dite Elsa pour développer des missiles de
longue portée. La France a signé avec l'Italie, la Pologne, l'Allemagne et
plusieurs autres partenaires et alliés sont en train d'instruire le dossier
pour pouvoir se joindre à cette initiative. S'il n'est pas question que
l'alliance soit directement impliquée dans la guerre en Ukraine, il est par
contre essentiel que les alliés maintiennent tout le soutien qu'ils lui apportent
efficacement. La Russie ne doit pas gagner la guerre. Il s'agit non seulement
de l'avenir de l'Ukraine, mais aussi de la paix et de la sécurité de tous sur
le continent. C'est pourquoi, dans l'esprit de la conférence du 26 février qui
s'est tenue à Paris, nous adaptons constamment l'assistance militaire que nous
apportons à l'Ukraine à titre national avec nos partenaires européens dans le
cadre du G7 et bien sûr dans le cadre de l'OTAN. Notre soutien continue de
faire la différence et doit permettre à l'Ukraine de répondre aux attaques
russes. Nous continuerons de l'appuyer aussi longtemps que nécessaire. C'est
dans cet esprit que des décisions importantes ont aussi été prises ici, à
Washington, pour ancrer notre soutien dans la durée et progresser vers
l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, d'abord avec la création d'une structure pour
coordonner une grande partie de l'assistance militaire et de la formation. Un
haut représentant civil de l'OTAN se chargera de cette coordination. Ensuite,
avec un paquet financier qui regroupe et consolide l'ensemble des engagements
pris à titre national, européen ou autres, et les ancre dans la durée. C'est
dans cet esprit qu'ont d'ailleurs été mis en valeur ce soir, dans une
cérémonie, les arrangements bilatéraux de sécurité signés avec l'Ukraine, comme
celui que nous avons signé, pour ce qui est de la France, en février
dernier.
Enfin, avec un langage clair sur l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, perspective
nécessaire pour consolider sa position vis-à-vis de la Russie et aussi pour
garantir le retour à la paix et à la sécurité sur le continent européen. C'est
l'ancrage euro-atlantique irréversible de l'Ukraine qui est ainsi marqué.
Dernier point : l'OTAN est une alliance qui s'insère et trouve une place
maîtrisée dans un monde géopolitique plus vaste, comme l'a montré la discussion
entre les partenaires européens et indopacifiques ce matin. L'imbrication
croissante des questions de sécurité mondiale légitime une discussion sur la
zone indopacifique à l'OTAN à l'heure où la Russie s'allie à la Corée du Nord
pour frapper l'Ukraine et où le caractère hybride des menaces justifie que
celles et ceux qui défendent le droit international et luttent contre un
impérialisme contemporain décident de faire de cette alliance et de ces
partenariats un moyen de faire respecter justement le droit et la paix. Il est
temps pour tous les pays de la région de tirer les conséquences en termes de
transfert d'armes, de matériels sensibles à l'Ukraine à cet égard et de
n'accepter aucun contournement de nos décisions. Pour autant, et j'ai pu le
rappeler ce matin, il ne s'agit nullement de rentrer dans une logique de blocs,
et l'OTAN a une vocation qui est claire dans son titre même et dont la
géographie est précisée. Et donc, il nous faut bâtir des partenariats nouveaux,
des coopérations. C'est ce qui permet d'obtenir, par exemple, des membres
asiatiques et indopacifiques qui étaient présents un soutien sans faille à
l'Ukraine à nos côtés, ce qui a beaucoup de valeur, ce qui nous permet de développer
des actions coordonnées en matière de cyber, en matière d'intelligence
artificielle, mais en aucun cas de faire de l'OTAN une alliance de défense qui
aurait à se déployer en Indopacifique. De même, nous devons aussi répondre
vigoureusement au procès qui nous est parfois fait de doubles standards.
Certains nous reprochent parfois de nous préoccuper nettement moins de Gaza que
de l'Ukraine, et ce reproche porte à tous un préjudice profond. Nous devons
démontrer qu'il est infondé. Je le redis ici, il est urgent de parvenir à un
cessez-le-feu à Gaza, de libérer les otages et de mettre en place la
désescalade qui est indispensable pour prévenir l'extension de la guerre au
Liban. La France ne ménagera aucun effort en ce sens et nous serons appelés à
prendre des initiatives prochainement.
Enfin, le moment est venu de faire une place beaucoup plus grande à l'Union
européenne et au pilier européen de l'alliance. Les Européens sont au
rendez-vous de leurs responsabilités et c'est une transformation majeure des
dernières années, et ils doivent encore faire davantage. Ils doivent le faire
avec leurs ressources, de manière coordonnée, en développant leurs instruments,
leur base industrielle, en changeant d'échelle, en standardisant entre eux, en
achetant chez eux. Et je crois que l'une des révolutions qu'on a vue à l'œuvre,
qui avait commencé un peu avant 2022, mais qui s'est accélérée ces années, qui
s'est aussi appuyée sur ce que nous avons nous-mêmes promu depuis sept ans au
sein de l'Union européenne, est une révolution copernicienne dans la manière
d'appréhender justement les complémentarités au sein de l'OTAN. Il était
impossible de parler de pilier européen ou de part européenne au sein de l'OTAN
il y a de ça encore trois ou quatre ans. Je rappelle que c'est à Rome, dans la
déclaration que nous avions cosignée en 2021 avec le président Biden, que ce
pilier européen était reconnu. Il est maintenant pleinement intégré dans le
langage courant de l'OTAN et assumé par les Européens.
Pour toutes ces raisons, ayant remercié et félicité le secrétaire général
sortant Stoltenberg, je me félicite de la nomination à la tête de l'OTAN de
Mark Rutte, Européen convaincu qui sait l'importance du lien transatlantique,
collègue exemplaire dont l'expérience nous sera précieuse au moment même où
l'alliance est plus nécessaire que jamais. Voilà les quelques mots que je
souhaitais prononcer en conclusion, et pour rendre compte de ce sommet et des
rendez-vous qui se sont tenus en marge. Je vais maintenant répondre à vos
questions.
> [Sommet de l’OTAN] J'ai pu confirmer à l'ensemble de mes homologues et alliés que la France aurait une approche de continuité de ses engagements internationaux, qu'il s'agisse de l'Europe, de l'alliance ou du soutien à l'Ukraine, car les forces politiques qui constituent une majorité à l'Assemblée sont en faveur de ces lignes et qu'en aucun cas ce ne sont les forces qui les remettraient en cause qui ont dégagé une majorité. Ça les a rassurés. Par ailleurs, la France a une Constitution claire en ces domaines qui permet d'assurer la continuité de sa politique étrangère et sa crédibilité internationale.
> [Etat de santé de Joe Biden] Je m'abstiendrais de faire tout commentaire de politique intérieure américaine. Il nous arrive à tous de faire des lapsus. Ça m'est arrivé. Ça m'arrivera sans doute demain. Je vous demanderai la même indulgence qu'il faut avoir entre personnes bienveillantes. Maintenant, j'ai pu discuter avec le président Biden longuement hier lors du dîner. J'ai pu aussi l'écouter et échanger en marge des rendez-vous. J'ai vu, comme à chaque fois, un président qui est aux affaires en charge, précis sur les dossiers qu'il connaît bien, un homme expérimenté parce qu'il est sans doute, autour de la table, l'un de ceux qui a le plus de profondeur de champ sur ces sujets internationaux et dont la solidité en tant qu'allié, sa connaissance et son attachement à l'Europe sont exemplaires. Et je dois vous le dire, la France, l'Europe, l'Ukraine ont beaucoup de chance d'avoir une administration et un Président engagé comme il l'est. C'est le plus important pour moi et la discussion que nous avons eue hier était une discussion précise, amicale, professionnelle et pleinement rassurante à tous égards sur l'engagement américain, sa force et sa continuité.
> J'en ai parlé avec Viktor Orban, avec qui j'ai des discussions régulières. Je pense qu'il est tout à fait légitime, et je suis attaché à la souveraineté des États et à l'indépendance de leur diplomatie, qu'un chef de gouvernement puisse se rendre dans un État qu'il choisit. Donc, c'est un choix. Simplement, il ne doit y avoir aucune ambiguïté. Il ne l'a pas fait en tant que Président ce semestre avec des responsabilités européennes. Et donc, c'est en tant que Premier ministre hongrois qu'il a pu se rendre dans ces pays. C'est très utile. C'est son choix. Il l'a fait souverainement. Mais en faisant ces visites, il ne nous a en rien engagés parce qu'il ne nous a en rien informés au préalable et n'a reçu aucun mandat. C'est tout. Et donc, ça n'engage que la Hongrie, toute la Hongrie, ce qui est déjà important est tout à fait respectable, mais pas davantage que la Hongrie. Pour le reste, l'Europe est unie, elle est claire, l'OTAN aussi, et je le dis avec beaucoup de respect pour un collègue et beaucoup de respect pour la Hongrie.
> [Elections législatives et partenaires de la France] Je n'ai pas du tout senti inquiets mes homologues. Je pense que j'en ai senti beaucoup soulagés parce qu'ils avaient compris que le risque d'avoir une formation politique qui remette en cause la présence dans le commandement intégré de l'OTAN, qui questionne pour une autre notre dissuasion, qui remette en cause profondément l'aide à l'Ukraine, était de nature à pouvoir compliquer les décisions que nous avions prises, même si là aussi, notre Constitution est claire. Donc, il n'y a pas eu d'autres commentaires, comme je vous le dis. Les choses avancent.
> [Alliance Chine-Russie-Corée du Nord] C'est un état de
fait qu'il y a aujourd'hui des coopérations dans le contexte ukrainien qui se
créent, d'abord entre la Russie et la Corée du Nord, avec des accords
réciproques et des vrais partenariats capacitaires, ensuite avec l'Iran sur la
question des drones, et ils sont perceptibles et c'est traçable sur le théâtre
ukrainien, et donc deux puissances proliférantes et qui ont des comportements
aujourd'hui internationaux qui sont inquiétants. Et ensuite, la question de la
Chine doit être qualifiée avec précision. Il est apparu, et nous avons
identifié et partagé, y compris avec les Chinois, le fait que plusieurs
éléments technologiques ou matériaux duaux étaient utilisés sur le théâtre
ukrainien, ce qui est différent de livrer des armes ou d'avoir une coopération
militaire établie. Et donc, il y a des éléments de clarification qui sont à
faire, mais vous voyez bien que la situation, en particulier ces derniers mois,
a en effet créé des coopérations directes ou indirectes qui, de fait, sont à
prendre en compte quand on regarde la sécurité de notre continent. Et donc,
c'est à ce titre qu'il est fait référence à cela.
Ensuite, pour ce qui est de la Chine, je l'ai dit, nous avons la nécessité de
répondre aux défis qui sont les nôtres, pour notre sécurité collective, pour
l'indopacifique. C'est d'ailleurs le cœur de notre stratégie qui a été annoncée
dès 2018 et qui a été annoncée en européen en 2020, mais jamais en entrant dans
la logique de blocs. Voilà, c'est le sens des qualifications et des conclusions
que nous avons pu écrire. Il y a une grande vigilance sur ces sujets. C'est la
manifestation aussi du fait que plusieurs puissances qui sont membres de l'OTAN
les regardent avec détermination, vigilance et dans les cadres appropriés, que
ce soient les Nations Unies ou que ce soit les formats ad hoc. Nous
continuerons de mener justement les initiatives qui conviennent pour réduire
ces coopérations, empêcher les proliférations et autres.
> [Déclaration
du Conseil OTAN-Ukraine]
1. Nous, chefs d’État et de gouvernement des pays du Conseil OTAN-Ukraine, nous
sommes réunis ce jour dans le cadre d’un sommet de l’OTAN qui restera dans
l’histoire. Voilà plus de deux ans que la Russie a entrepris d’envahir avec
brutalité tout le territoire de l’Ukraine, et dix ans qu’elle a procédé à
l’annexion, illégale et illégitime, de la Crimée et effectué une première
intervention militaire dans le Donbass. Depuis lors, le peuple ukrainien défend
héroïquement sa nation et son territoire, en même temps que les valeurs qui
nous sont communes. Nous rendons solennellement hommage à celles et ceux qui
ont perdu la vie, et nous déplorons les souffrances et la destruction causées
par la guerre d’agression, illégale et injustifiable, que la Russie a
déclenchée en l’absence de toute provocation. Moscou n’est parvenu ni à faire
vaciller l’État ukrainien ni à briser la détermination de sa population. Les
hommes et les femmes de ses forces armées et le peuple ukrainien continuent de
faire preuve d’un courage et d’une détermination qui forcent le respect.
L’Ukraine tient bon : elle demeure un pays souverain, indépendant et
démocratique.
2. La Russie porte l’entière responsabilité de cette guerre, violation
flagrante du droit international, et notamment de la Charte des Nations Unies,
et elle devra pleinement répondre de ses actes. Nous condamnons tous ceux qui
facilitent la guerre de la Russie et qui se font l’écho de ses campagnes de
désinformation. Cette guerre a fait voler en éclats la paix et la stabilité qui
régnaient dans la zone euro-atlantique. Elle a de profondes répercussions sur
la sûreté, la sécurité et le quotidien de milliards de personnes dans le monde.
La Russie ne s’est à aucun moment montrée véritablement prête à travailler à
une paix juste et durable. Les Alliés se félicitent que le président Zelensky
reste déterminé à œuvrer en faveur d’une paix globale, juste et durable au
travers du plan qu’il a proposé et de l’organisation de sommets pour la paix,
dont le tout premier s’est tenu en Suisse, et ils le soutiennent dans cette
démarche.
3. La Russie est responsable de la mort de milliers de civils et a infligé de
lourds dégâts aux infrastructures civiles. Nous condamnons avec la plus grande
fermeté les attaques épouvantables qu'elle a commises le 8 juillet contre
le peuple ukrainien, notamment contre des hôpitaux. À l’heure où les Alliés
renforcent leur soutien à l’Ukraine pour pouvoir répondre à ses besoins et
l’aider à protéger sa population, ses villes et ses infrastructures contre les
attaques ignobles de la Russie, nous saluons les engagements qui ont été pris
de livrer à Kiev des systèmes de défense aérienne supplémentaires ainsi que
d’autres capacités militaires. En outre, l’OTAN apportera son concours et
donnera des conseils à l’Ukraine pour la conception et la mise en place d’une
architecture de défense aérienne et antimissile intégrée, afin que les
capacités dont le pays dispose dans ce domaine puissent être utilisées de
manière optimale et devenir pleinement interopérables avec celles de
l’Alliance.
4. Pour la stabilité et la sécurité de la zone euro-atlantique, il est
indispensable que l’Ukraine soit un pays fort, indépendant et démocratique dans
ses frontières internationalement reconnues. Le combat que livre le pays pour
préserver son indépendance et sa souveraineté et défendre son intégrité
territoriale contribue directement à la sécurité euro-atlantique. Tandis
que l’Ukraine exerce son droit naturel de légitime défense, consacré par
l’article 51 de la Charte des Nations Unies, les Alliés et les partenaires
continuent d’accroître leur indispensable aide politique, militaire,
financière, économique et humanitaire. Les Alliés continuent également de
contribuer à la résilience de l’Ukraine en l’aidant à maintenir son
infrastructure énergétique en état de fonctionnement, en lui assurant les
approvisionnements énergétiques qui lui sont essentiels et en rendant possible
le transport des marchandises et des céréales. Les Alliés sont plus que jamais
résolus à soutenir l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra pour que celle-ci
l’emporte.
5. Nous nous félicitons du lancement du programme OTAN de formation et
d’assistance à la sécurité en faveur de l’Ukraine (NSATU), qui servira à
coordonner les activités de formation militaire organisées par les Alliés et
leurs partenaires, ainsi que les livraisons d’équipements militaires, et à
fournir un soutien logistique. Ce programme proposera, sur la durée, une aide
renforcée, prévisible et cohérente et améliorera ainsi l’efficacité de
l’assistance que les Alliés et les pays partenaires apportent à l’Ukraine.
Le NSATU, qui opérera dans les pays de l’Alliance, renforcera la
coopération que nous avons engagée avec l’Ukraine pour l’aider à transformer
ses forces de défense et de sécurité et faire en sorte qu’elle soit mieux à
même de se défendre aujourd’hui et de décourager toute agression russe à
l’avenir.
6. L’Ukraine a besoin d’un soutien sur le long terme. Les Alliés sont
déterminés à l’aider à mettre en place des forces capables de vaincre
l’agresseur russe. Nous nous félicitons que les Alliés se soient engagés à
aider durablement l’Ukraine à assurer sa sécurité en lui fournissant
équipements, assistance et formations militaires. Nous notons aussi avec
satisfaction que, à cette fin, les Alliés comptent dégager une enveloppe de
base d’au moins 40 milliards d’euros pour l’année à venir, et maintenir ensuite
l’assistance à la sécurité à un niveau soutenable, pour que l’Ukraine
l’emporte.
7. En même temps que notre coopération s’intensifie et que l’intégration de
l’Ukraine à l’OTAN s’accroît sur le plan politique, l’Alliance renforce la
Représentation de l’OTAN en Ukraine (NRU), à la tête de laquelle le secrétaire
général a décidé de nommer un(e) haut(e) représentant(e) de l’OTAN, qui sera au
cœur des interactions entre l’Organisation et les autorités ukrainiennes à
Kyïv.
8. Nous coopérons dans le but de renforcer et remettre sur pied le secteur
ukrainien de la sécurité et de la défense ainsi que d’aider le pays à exercer
sa capacité de dissuasion et de défense sur le long terme et à parvenir à une
interopérabilité totale avec l’OTAN, et nous avons accompli des progrès
significatifs à cet égard, notamment dans le cadre de l’ensemble complet de
mesures d’assistance en faveur de l’Ukraine (CAP). Ainsi :
- Nous avons défini ensemble, en tirant pleinement parti des processus et
outils OTAN de planification de défense, une première série
d’exigences d’interopérabilité qui orienteront et faciliteront les réformes du
secteur ukrainien de la sécurité et de la défense et qui rendront possible, à
terme, l’interopérabilité de nos forces.
- Nous nous employons, de manière concertée, à aligner le système ukrainien des
acquisitions de défense sur les bonnes pratiques en vigueur dans la zone euro‑atlantique,
dans le cadre de l’examen stratégique du régime des marchés de défense.
- Nous nous attacherons, ensemble, à déterminer et à exploiter les
enseignements à tirer de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine,
notamment en matière de résilience, au sein du tout nouveau Centre d’analyse,
d’entraînement et de formation (JATEC), qui sera établi en Pologne. En tant
qu’entité dans laquelle l’OTAN et l’Ukraine travailleront conjointement, le
JATEC sera un rouage important de la coopération pratique et permettra à
l’Ukraine de gagner en interopérabilité avec l’OTAN.
- Nous lançons également, dans le cadre de la première feuille de route pour la
coopération OTAN-Ukraine en matière d’innovation, de nouvelles activités
conjointes qui aideront l’Ukraine à assurer sa défense.
- L’OTAN continuera par ailleurs de fournir à l’Ukraine, au travers du CAP, le
matériel et les équipements non létaux dont le pays a besoin d’urgence pour
pouvoir se défendre, et nous apprécions les contributions des partenaires à cet
égard.
9. Ces engagements pour le long terme s’inscrivent dans le prolongement du
travail que nous effectuons de concert au sein du Conseil OTAN-Ukraine pour que
le pays progresse dans la réalisation de ses aspirations euro-atlantiques, et
notamment dans la poursuite de son objectif stratégique, celui de l’adhésion à
l’OTAN. Depuis la création du Conseil OTAN-Ukraine, au sommet de Vilnius, nous
coopérons et prenons des décisions sur un pied d’égalité, dans des domaines
aussi variés que l’interopérabilité, la sécurité et les infrastructures
énergétiques, l’innovation, la cyberdéfense, l’industrie de défense, la lutte
contre la désinformation et la résilience. Cette instance a par ailleurs fait
la preuve de son efficacité en tant que mécanisme de consultation en cas de
crise.
10. Les Alliés soutiennent pleinement l’Ukraine dans son droit de choisir ses
propres arrangements de sécurité et de décider librement de son avenir, sans
ingérence extérieure. L’avenir de l’Ukraine est dans l’OTAN. L’Ukraine a accru
son niveau d’interopérabilité et d’interaction politique avec l’Alliance. Les
Alliés se félicitent des avancées tangibles réalisées par l’Ukraine depuis le
sommet de Vilnius dans les réformes requises sur les plans démocratique et
économique et en matière de sécurité. Alors que l’Ukraine poursuit ce travail
essentiel, les Alliés continueront de l’aider à suivre sa trajectoire
irréversible vers l’intégration euro-atlantique pleine et entière, y compris
vers l’adhésion à l’OTAN. Les Alliés réaffirment qu’ils seront en mesure
d’adresser à l’Ukraine une invitation à rejoindre l’Alliance lorsqu’ils
l’auront décidé et que les conditions seront réunies. Les décisions que l’OTAN
et le Conseil OTAN-Ukraine prennent à ce sommet, conjuguées aux travaux menés
actuellement par les Alliés, offrent au pays une passerelle vers l’adhésion à
l’Organisation. Les Alliés continueront d’aider l’Ukraine à progresser sur la
voie de l’interopérabilité ainsi que dans les réformes supplémentaires à
réaliser sur le plan démocratique et dans le secteur de la sécurité ; les
ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN continueront de suivre ses
progrès dans le cadre du programme national annuel adapté.
11. Nous saluons les engagements de sécurité bilatéraux que différents Alliés
et partenaires ont conclus avec l’Ukraine pour le long terme sur la base de la
déclaration commune de soutien à l’Ukraine publiée par le G7 à Vilnius. Ces
dispositions se renforcent mutuellement et témoignent d’une volonté commune et
inébranlable de voir l’Ukraine demeurer un État libre, indépendant,
démocratique et souverain à l’intérieur de ses frontières internationalement
reconnues, capable de se défendre et de décourager toute nouvelle agression.
Ces engagements, et les décisions prises lors du présent sommet, prévoient la
fourniture à l’Ukraine d’un soutien constant et durable pour la défense de sa
souveraineté et de son intégrité territoriale, et accompagnent les efforts
d’intégration euro‑atlantique du pays.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Gabriel Attal Premier
ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> Dans deux
semaines, la France recevra le monde à l’occasion des Jeux Olympiques. Nos
forces de sécurité et nos militaires seront mobilisés nuit et jour pour
garantir la sécurité de tous. Nous avons tenu une réunion de travail
aujourd'hui à la préfecture de police de Paris avec l’ensemble des services
impliqués. Merci à toutes les équipes engagées pour la réussite des Jeux, dont
l’engagement et la mobilisation sont sans faille. Vous avez toute notre
reconnaissance et celle des Français.
Bruno Le Maire,
ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique
> Je suis encore ministre de l'Economie et des finances. Ma
responsabilité, c'est de garantir la continuité de l'Etat et maintenir
l'objectif de 5,1% de déficit public en 2024. (…) Ce sera au prochain
gouvernement de prendre les décisions finales, je n'ai pas la légitimité pour
anticiper les dépenses pour 2025. Je laisserai les comptes en ordre pour tenir
les 5,1% pour 2024"
Gérald Darmanin,
ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
> Ça fait 7 ans que je suis au gouvernement, je
souhaite redevenir député (...), nous avons perdu, il faut faire notre
autocritique, il est sain qu'un nouveau gouvernement soit nommé.
> L'ambition n'a d'intérêt que si elle est collective (...), tout le monde est concerné, il n'y a pas de place que pour l'ambition individuelle.
> Je ne suis pas d'accord avec les Verts on n'est pas d'accord sur le respect qu'on doit aux forces de l'ordre, la laïcité, le nucléaire.
> Les services de renseignement du ministère de l’Interieur ont interpellé un mineur soupçonné de préparer un projet d’action violente à l’occasion des festivités du 14 juillet à Angers. Une nouvelle fois, ils démontrent leur efficacité au service de la sécurité des Français.
Rachida Dati,
ministre de la Culture
> Ce
qui est majoritaire dans le pays, c’est une demande de protection, de contrôle
des flux migratoires, de revalorisation de la valeur travail et, avec elle, du
pouvoir d’achat. (...) Le souhait majoritaire des Français, c’est cela. C’est
l’inverse des proclamations du NFP.
> J’appelle la droite républicaine à soutenir une coalition. Nos électeurs ne nous pardonneraient pas d’avoir refusé la main tendue par Emmanuel Macron, alors qu’il s’agit d’éviter le chaos au pays.
> Le futur Premier ministre doit être une personnalité qui est convaincue que sa mission sera d’éviter de livrer le pays à l’aventurisme des extrêmes.
> Nos
territoires ruraux font la fierté de notre culture ! Notre Plan culture dans la
ruralité a pour ambition de soutenir et développer l'exception française, celle
qui s'exprime déjà dans la richesse de nos fêtes communales, la variété de
notre patrimoine rural, le modèle unique de nos radios associatives et le
maillage exceptionnel de nos bibliothèques.
Grâce à ce plan que j'ai initié , des mesures
concrètes pour le patrimoine dans nos campagnes vont être lancées:
- Prêts d'œuvres des musées nationaux vers les musées ruraux
- Aide à l’ingénierie patrimoniale à disposition des maires ruraux
- Des simplifications administratives pour les propriétaires particuliers de
monuments historiques
- Des conseils et des formations pour le développement des usages de ces
monuments
La présence culturelle dans nos
départements ruraux, nous la devons aussi aux artistes. L’enjeu majeur dans la
ruralité est de permettre à chacun l'accès à leurs créations. Avec le plan
culture dans la ruralité, les résidences en milieu rural donneront
l’opportunité de rencontrer un artiste dans son quotidien, et les artothèques
permettront d’emprunter une œuvre comme on emprunte un livre pour le découvrir
chez soi.
> Les leçons de
l’incendie de Notre-Dame de Paris nous permettent d’être plus réactifs et
efficaces. Grâce en particulier au plan d’action “sécurité cathédrales” mis en
œuvre depuis 2020. Mais aussi grâce aux 52 millions d’euros dédiés en 2023 et
2024 à la restauration et la sécurité des cathédrales. C’est en outre une
vigilance renforcée autour des travaux de restauration. À Rouen, ces mesures
ont montré leur efficacité. Je tiens à remercier l’ensemble des acteurs
mobilisés contre l’incendie qui a touché la Cathédrale Notre-Dame de Rouen.
Sébastien Lecornu,
ministre des Armées
> La guerre en Ukraine montre que
les frappes longue portée sont un enjeu clé pour la défense de l'Europe. Au
sommet de l'OTAN à Washington, signature d'une lettre d'intention pour initier
une coopération dans ce domaine mobilisant notre industrie de défense
européenne.
> En marge du sommet de l'OTAN à Washington, première rencontre avec mon nouvel homologue britannique John Healey. L’occasion de le féliciter pour sa nomination et de réaffirmer notre volonté commune de travailler ensemble face aux défis de sécurité en Europe.
Éric Dupond-Moretti,
garde des Sceaux, ministre de la Justice
> La seule majorité absolue est composée de
communistes, de socialistes, d'écolos, de notre groupe central et de la droite
classique. (…) Cette majorité absolue existe, il suffit de le vouloir.
> Personne n'a gagné les élections législatives.
Aurore Bergé, chargée
de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les
Discriminations.
> Aujourd’hui,
deux blocs peuvent prétendre gouverner. Le NFP, s'ils arrivent déjà à
s'entendre entre eux et à s'élargir : ils nous disaient minoritaires à 250 et
s'estiment majoritaires à 180. Et il y a le bloc central qui peut également
s'élargir.
> Évidemment nous discutons. Avec la droite de gouvernement et avec les sociaux démocrates. Une autre coalition peut émerger.
> La culture de la coalition n'est pas la notre. Elle demande du temps, du compromis, de l'humilité. Elle doit partir des députés eux-mêmes qui sont les seuls à pouvoir créer des coalitions.
> Notre seule obsession pour 2027, c'est éviter l'extrême droite au pouvoir. Ça n'est pas de choisir maintenant une écurie. Ça n'est pas d'être obsédé par le fait de rester au gouvernement. Je suis fière d'avoir été réélue députée. Je siégerai avec intégrité. Soit en soutien d'une coalition cohérente avec mes valeurs, soit dans une opposition résolue face au NFP.
> La présence de membres LFI au sein d'un gouvernement formé par le NFP est une ligne rouge évidente. Ce serait immédiatement le dépôt d'une motion de censure. Et donc immédiatement un gouvernement renversé.
> Les mêmes qui nous disaient minoritaires et illégitimes à 250 se disent maintenant majoritaires à moins de 200.
> Je ne crois pas que nos artisans et nos commerçants pourraient supporter le poids d'avoir un SMIC à 1 600 € dès cet été.
Olivia Grégoire, ministre
déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation
> Qui, en hurlant à l’Assemblée, a fait passer
le RN pour des gens respectables ? Qui, en jouant au foot avec un ballon à
l’effigie d’un ministre, a contribué à rendre le RN presque modéré ? Si le RN
est perçu comme le parti de l’ordre c’est parce LFI est celui du désordre.
Agnès
Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture
> J’assume le bilan de ces 7 dernières années là
où d’autres se font critiques. Mais nous devons regarder devant nous et trouver
les compromis nous permettant d’avancer.
> Le sujet n'est pas de savoir si je vais aller me marier avec la gauche. Je suis et reste Ensemble. Quant à la coalition, la question c'est : avec qui et sur quels compromis ? LFI c'est le matraquage fiscal, ça n'a jamais créé un emploi, ça en a même détruit des milliers.
> J’ai réuni l’ensemble des acteurs pour la 4ème réunion du cycle « Solutions et alternatives aux produits phytosanitaires interdits ». 3 mois de travail qui débouchent sur des solutions concrètes, filière par filière, pour faire face à la suppression de phytosanitaires.
Jean-Noël Barrot, ministre
délégué chargé de l’Europe
> la seule majorité soutenable arithmétiquement est celle qui va de la
gauche modérée à la droite modérée.
> J’alerte celles et ceux qui considéreraient aujourd’hui qu’ils ont été élus pour appliquer un programme dont ils ne doivent pas dévier contre le risque de faire de lourdes erreurs, comme celle d’interpréter le vote comme une validation de leur programme.
> J’appelle de mes vœux la stabilité nécessaire pour agir et répondre aux attentes très fortes qui se sont exprimées lors de ces élections
> J’appelle le Nouveau front populaire, et particulièrement le Parti socialiste, à quitter cette quête de postes pour entrer dans cette quête de consensus.
> Ces compromis lors des élections sont une boussole qui doit nous amener à faire de même aujourd’hui, c'est-à-dire bâtir un compromis.
> Il faut oublier, l’espace de quelques instants, que nous sommes des adversaires politiques pour garantir que cette maison de la Démocratie qu’est l’Assemblée nationale soit assise sur des fondations légitimes que chacun respecte.
> L’origine politique du Premier ministre est une question secondaire, par rapport à la principale qui est celle de sa capacité à faire s’entendre la droite modérée et la gauche modérée.
> François Bayrou a une relation particulière avec les Français depuis longtemps. Il a de l’expérience, un tempérament de modération et une clairvoyance. C'est l'une des personnalités qui nous permettra de surmonter cette période de difficultés.
> Je crois que nous ne ferons pas l’économie d’aller vers un peu plus de proportionnalité dans la manière où nous élisons le Parlement pour que chaque voix compte et que les sensibilités soient véritablement représentées et qu’elles apprennent à travailler les unes avec les autres.
Guillaume Kasbarian, ministre
délégué chargé du Logement
> Nous devons être au rendez-vous. Regardons ce
qui nous rassemble et construisons l’unité au service des Français.
> Marine Le Pen a menti à ses électeurs. Le Rassemblement national n’est pas et ne sera jamais un rempart contre l’extrême gauche. Avec nous, les choses sont claires: s’il y a demain un gouvernement avec des ministres LFI ou RN, nous déposerons une motion de censure.
Marina Ferrari, secrétaire
d’Etat chargée du Numérique
> Grâce à la loi Studer, tous les appareils
connectés à Internet commercialisés devront proposer une fonctionnalité de
contrôle parental. Une avancée pour un usage plus sûr des écrans chez les
enfants et un progrès pour la parentalité numérique.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Sylvain Maillard (président du groupe à
l’Assemblée nationale)
> Félicitations Gabriel Attal pour ton élection à la tête du
groupe Renaissance, deuxième plus grand groupe de l'Assemblée nationale. Nous
sommes à tes côtés, unis, pour construire une majorité de liberté, de progrès,
de souveraineté et d'ambition pour notre pays.
> Le NFP a moins de 200 députés !
Ça ne peut pas fonctionner. On peut vivre dans un monde parallèle mais les
mathématiques vous rappellent à la réalité.
On peut vivre dans un monde parallèle, mais ce n’est pas cela qui vous donne
une majorité relative ou absolue. Les calculs ne sont pas bons. Nous l’avons
toujours dit, si la France Insoumise arrive au pouvoir : nous voterons une
motion de censure. Il faut une majorité de consensus.
> Actuellement, aucun groupe, aucun bloc à l’Assemblée nationale n’a de majorité. Nous l’avons toujours dit : nous sommes prêts à travailler avec l’ensemble des forces de l’arc républicain. C’est d’ailleurs ce que nous faisions sous l’ancienne législature.
> Le choix de la présidence du groupe Renaissance à l’Assemblée est un choix d’unité. Nous sommes dans un moment difficile, nous travaillons à une coalition pour le pays. En tant que deuxième groupe à l’Assemblée nationale, nous devons être unis et agir en responsabilité.
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Huguette Bello est l’une des rares députés à
avoir voté contre la loi interdisant les signes religieux ostentatoires à
l’école en 2004. Sans surprise, un très mauvais signal pour la défense de la
laïcité face à l’intégrisme et au séparatisme.
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> Ce n’est pas mécaniquement le parti arrivé en
tête qui forme un gouvernement, c’est celui qui parvient à bâtir la coalition
la plus large. Les exemples ne manquent pas en Europe !
Jean-René Cazeneuve
(député)
> PM introuvable, majorité
introuvable, programme innommable, NFP ne peut pas gouverner.
Jean-Louis Thiériot (député)
> La préservation et
éventuellement le renforcement de la Loi de Programmation Militaire (LPM) sera
un enjeu clef de cette mandature. La Défense est par nature le domaine du temps
long. Elle ne peut être soumise aux soubresauts politiques. Ce sera mon combat
!
Astrid Panosyan-Bouvet (eéputée)
> [Tribune: «La seule solution efficace et viable est une grande
coalition entre ceux qui partagent des valeurs démocrates, républicaines et
pro-européennes»]
La dissolution, qui devait être un moment de « respiration » et de
« clarification » démocratique, a été avant tout, pour beaucoup, un
moment d’angoisse. Et elle débouche sur la confusion d’une Assemblée dont tous
les blocs sont très éloignés de la majorité, même relative. Néanmoins, en plus
d’une participation record pour des législatives dans une démocratie souvent
décrite comme moribonde, trois bonnes nouvelles sont sorties des urnes.
Primo, le Rassemblement national (RN) ne gouvernera pas dans l’immédiat :
cela préserve pour un temps notre sécurité collective et notre ancrage
européen. Secundo, La France insoumise (LFI) est affaiblie : de 50 %
de feu la Nupes, elle ne représente plus que 40 % du
Nouveau front populaire (NFP). Tertio, une multiplicité de partis républicains,
démocrates et pro-européens, de droite comme de gauche, se maintiennent voire
se renforcent : cela consolide la démocratie. Aucun parti seul n’est une
digue contre le RN, et une offre politique diversifiée est le meilleur antidote
contre l’abstention et les extrêmes.
Deux réalités graves émergent cependant. D’abord, au premier tour, le nombre de
voix pour l’extrême droite n’a jamais été aussi haut : 11 millions,
soit plus de 34 % des suffrages exprimés. Ensuite, au second tour, les
désistements et le choix de la raison débouchent sur une configuration de
l’Assemblée largement décorrélée du nombre de voix initialement récoltées par
chaque parti : par responsabilité, beaucoup d’électeurs n’ont pas voté
« pour » mais « contre ». Même si les élections se sont
déroulées dans le plus strict respect de nos règles démocratiques, leur issue
alimentera pour bon nombre le sentiment d’une « élection volée » et
la défiance dans les institutions, nous rapprochant encore de l’accession de
Marine Le Pen à la magistrature suprême en 2027. Résumé simplement, nous
venons d’acheter à un prix exorbitant un peu d’oxygène politique qui
s’apparente à du sursis.
En 2022, lors des élections législatives, les Français avaient déjà imposé
au centre une majorité relative mais nous n’avions pas pris acte du fait que,
pour garantir la stabilité et la lisibilité des orientations politiques, elle
appelait une coalition, plutôt qu’une majorité texte par texte et des
débauchages individuels qui ont agacé plus que rallié. Une occasion unique a
été manquée de moderniser la pratique du pouvoir en ouvrant une ère de culture
du contrat de gouvernement basée sur le respect, le dialogue et le compromis –
au Parlement comme dans le dialogue social. Le centre, en position de force,
aurait dû faire sérieusement le premier pas. Les gaullistes et les
sociaux-démocrates, eux, sous le prétexte de singularité et d’indépendance, ont
préféré la confortable position d’oppositions-couperets au détriment de la
recherche de solutions communes.
Il est temps de réparer cette erreur collective en construisant une large
coalition qui se rapprochera ou dépassera la majorité absolue. Seule cette
assise permettra de dérouler un programme lisible, répondant aux besoins
communs des électeurs et les détournant des extrêmes. Le NFP est très loin de
cette majorité absolue et le Sénat est à droite : il ne pourra donc pas
appliquer son programme. Une coalition Ensemble-LR n’est pas suffisante non
plus. La seule solution efficace et viable est donc une grande coalition entre
ceux – gaullistes, centristes, sociaux-démocrates, écologistes – qui partagent
des valeurs démocrates, républicaines et pro-européennes.
Cette coalition suppose d’abord un changement radical dans l’exercice du
pouvoir. Conformément à la Constitution, le pouvoir doit revenir au premier
ministre et au gouvernement, qui déterminent et conduisent la politique de la
nation avec la confiance du Parlement. Le président de la République redevient
le garant des institutions et s’occupe de la politique internationale et de la
défense.
Sur la forme toujours, cela suppose qu’au sursaut républicain des Français
succède celui de femmes et d’hommes politiques de bonne volonté dignes
et décents dans l’exercice du pouvoir. Capables de se parler et d’avancer
ensemble dans le respect mutuel de leur identité politique, mais en faisant
passer l’intérêt général avant celle-ci. Capables de voir que la distance qui
les sépare est plus faible que celle qui les sépare de leurs extrêmes
respectifs. Capables enfin de subtilité dans les diagnostics et de radicalité
dans les réponses.
Aux centristes d’accepter que la moyenne parfois tiède du «en
même temps» n’est pas à la hauteur de certains enjeux. Aux
sociaux-démocrates de renouer avec les combats matriciels de la gauche –
défense de la laïcité et lutte contre les communautarismes, immigration régulée
pour éviter le dumping social, priorisation du social sur le
sociétal, considération pour l’entreprise comme élément moteur de l’économie. A
la droite républicaine de sortir d’une lecture économiciste de la société pour
reparler aux ouvriers et aux classes moyennes partis vers le RN, de s’engager
sérieusement contre les discriminations et les inégalités de destins et de
faire un pas de plus vers l’écologie. A tous d’entendre que la trajectoire des
finances nationales doit être maîtrisée par une réelle priorisation des
dépenses publiques et le souci premier de l’efficacité de l’action de l’Etat.
Sur le fond, ils auront à garder en tête la dynamique du premier tour sans
surplomb moral pour le choix massif en faveur du RN et sans balayer d’un revers
de main les raisons de ce choix. Le message est clair : peur du déclassement
individuel et d’un avenir confisqué et demande forte d’autorité pour renouer
avec la promesse républicaine selon laquelle, quand on travaille et qu’on
respecte les règles, on peut se construire une meilleure vie pour soi et ses
enfants. Il appelle à se concentrer sur quelques priorités : le pouvoir
d’achat par le travail qui paye sans mettre en péril les entreprises, la
restauration de nos services publics, de l’école et de la santé,
la sécurité au quotidien.
Sur la méthode, enfin, comme d’autres pays le font, il est urgent de prendre
son temps. Le choix d’un premier ministre et la rédaction d’un vrai contrat de
gouvernement signé par toutes les parties ne se font pas en une nuit, mais
demanderont plusieurs semaines de négociations. Elles sont un investissement
plus que rentable si elles permettent que les trois prochaines années soient
utiles au pays et lui évitent cinq ans de RN au pouvoir entre 2027 et 2032.
● MoDem
Erwan Balanant (député)
> - Apprendre à dépasser nos différences.
- Trouver du compromis.
- Poser le projet avant de choisir les personnalités.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> La délégation RN au Parlement européen aurait voté
« par erreur » pour un vice-président de leur groupe admirateur de
Mussolini et homophobe. Un double rappel : - le nouveau Parlement européen
n’est encore qu’en voie de constitution - Jordan Bardella voulait être Premier
ministre.
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