Présidentielles USA 2024. Kamala Harris: «Notre combat est pour l'avenir, notre lutte pour la liberté»

Lors d’un discours à Indianapolis (Indiana) devant la sororité Zeta Phi Beta qui se mobilise depuis plus de 100 ans pour les droits des Américains notamment civiques et en faveur des femmes, la vice présidente des États-Unis et bientôt officiellement la candidate du Parti démocrate à la présidentielle de novembre prochain face à Donald Trump, Kamala Harris, a fait état de son bilan et de sa vision de l’avenir du pays ainsi que de sa lutte contre le projet républicain qui est de revenir en arrière sur nombre de droits fondamentaux et de restreindre les libertés comme celle de voter ou de disposer de son corps.

► Voici les principaux propos de son discours:
Je commencerai par dire quelques mots sur notre président, Joe Biden. Donc, ce soir, notre président s'adressera à la nation au sujet de sa décision de démission en tant que candidat, et il parlera non seulement du travail extraordinaire qu'il a accompli, mais aussi de son travail au cours des six prochains mois. Et donc, avant qu'il ne le fasse et pendant que je suis ici avec vous, je veux juste partager avec vous un peu plus sur lui en se basant sur ce que je sais, sur la base de mon expérience personnelle.
Joe Biden est un leader avec une vision audacieuse. Il se soucie de l'avenir. Il pense à l'avenir. Il a une détermination extraordinaire et une profonde compassion pour les gens de notre pays. Et je dis cela parce que je sais que nous sommes tous profondément reconnaissants pour ses services à notre nation.
Je sais qui est ici [à cette réunion de la sororité Zeta Phi Beta]. Et je sais donc que nous partageons une vision de l’avenir de notre nation - un avenir où chacun a l’occasion non seulement de s’en sortir, mais aussi d’aller de l’avant; un avenir de justice sociale, de justice sanitaire, de justice économique - tout comme vous l’avez exposé sur le thème de cette année.
Notre vision est une vision d'un avenir dans lequel nous réalisons la promesse de l'Amérique. Et je crois profondément en la promesse de l'Amérique : une promesse de liberté, d'opportunités et de justice non pour certains mais pour tous. (…)
Je crois que nous sommes confrontés à un choix entre deux visions différentes pour notre nation : l'une axée sur l'avenir, l'autre axée sur le passé. Et je me bats pour l'avenir de notre nation. Et soyons clairs sur ce à quoi ressemble cet avenir. Je croies en un avenir où, par exemple, tout le monde a des soins de santé abordables, c'est pourquoi notre administration a plafonné le coût de l'insuline pour nos aînés à 35 dollars par mois.
Je croies en un avenir où aucun enfant n'a à grandir dans la pauvreté, c'est pourquoi j'ai contribué à l'adoption du crédit d'impôt pour les enfants, qui a réduit la pauvreté des enfants par deux et à réduire encore plus la pauvreté des enfants noirs.
Je croies en un avenir où l'économie travaillera pour les travailleurs. C'est pourquoi nous avons annulé la dette des prêts étudiants pour plus de 5 millions d'Américains.
Et nous sommes enfin en train de faire en sorte que la dette médicale ne puisse plus être utilisée contre votre cote de crédit.
Et c'est en raison de notre vision collective pour l'avenir que je continue de me battre pour des services de garde d'enfants abordables, des soins abordables pour les personnes âgées et un congé familial payé.
Je croies en un avenir où toutes les femmes et toutes les mères seront en sécurité. C'est pourquoi, en tant que vice-présidente, j'ai élevé et pris la crise de la mortalité maternelle, sachant que les femmes américaines meurent à un taux plus élevé en relation avec l'accouchement que les femmes dans toute autre nation riche dans le monde et les femmes noires sont trois fois plus susceptibles de mourir à la suite de l'accouchement. Et depuis trop longtemps, c'est une crise dans notre pays. Et il est temps que nous reconnaissions la crise.
En fait, quand j'ai pris mes fonctions, j'ai défié chaque État de notre nation sur cette question. Parce que, vous voyez, j'ai dit, « Écoutez, nous devons étendre la couverture post-partum de Medicaid d'un maigre délai de deux mois à une année complète. » Et je suis fier que lorsque j'ai lancé ce défi, seuls trois États offraient une année complète de couverture, maintenant 46 le font.
Alors que nous travaillons à construire un avenir meilleur et à faire avancer notre nation, nous devons également reconnaître qu'il y a ceux qui essaient de nous faire reculer. Vous avez peut-être vu leur ordre du jour. Une partie de celui-ci s'appelle le Projet 2025. Neuf cents pages. Projet 2025: un plan pour ramener l'Amérique dans un sombre passé.
Ils ont l'intention de couper Medicare, d'abroger notre plafond de 35 dollars sur l'insuline, d'éliminer le ministère de l'Éducation, de mettre fin à des programmes comme Head Start, qui enlèveraient l'école maternelle pour des centaines de milliers d'enfants dans nos communautés.
Soyons clairs : cela représente une attaque pure et simple contre nos enfants, nos familles et notre avenir. Ces extrémistes veulent nous reprendre nos droits. Mais nous ne reviendrons pas en arrière.

Notre combat pour l'avenir est notre combat. Et notre lutte pour la liberté.
Partout, nous assistons à une agression pleine et entière sur des libertés et des droits durement acquis : la liberté de voter, la liberté d'être à l'abri de la violence armée, la liberté de vivre sans crainte de l'intolérance et de la haine, la liberté d'aimer ouvertement et avec fierté, la liberté d'apprendre et de reconnaître notre histoire vraie et complète, et la liberté d'une femme de prendre des décisions sur son propre corps et non pas le gouvernement.
Et face à ces attaques, nous devons continuer à nous unir pour défendre la liberté. Nous, qui croyons en la liberté sacrée de voter, nous veillerons donc à ce que chaque Américain ait la capacité de voter et de le faire compter.
Nous, qui pensons que chaque personne dans notre pays doit être à l'abri de la violence armée, nous réussirons enfin des vérifications universelles des antécédents et une interdiction des armes d'assaut.
Nous, qui croyons que chaque personne dans notre pays doit être à l'abri du fanatisme, de la discrimination et de la haine, nous continuerons à lutter pour l'égalité et la justice pour tous.
Et nous, qui croyons en la liberté de reproduction, nous lutterons pour le droit d'une femme à choisir, parce que l'on n'a pas à abandonner sa foi ou ses croyances profondément ancrées pour convenir que le gouvernement ne devrait pas lui dire quoi faire.
Quand il était président, Donald Trump, l'ancien président, a sélectionné trois membres de la Cour suprême des États-Unis parce qu'il avait l'intention d'y renverser Roe c. Wade. Et comme il l'avait voulu, ils l'ont fait. Eh bien, laissez-moi vous dire quelque chose. Lorsque je suis président des États-Unis je ferai et que le Congrès adoptera une loi pour rétablir ces libertés, je la signerai. (…)
Il y a tant d'enjeux en ce moment. Il y a tellement de choses en jeu. (…) Et nous savons quand nous nous organisons, les montagnes bougent. Quand nous nous mobilisons, la nation change. Et quand nous votons, nous faisons l'histoire.
Continuons donc à lutter avec optimisme, avec foi et avec espoir. Parce que quand nous nous battons, nous gagnons.