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samedi 20 juillet 2024

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Sale temps pour les idées centristes, sale temps pour la démocratie


L’époque est à l’extrémisme et au populisme, à la violence des propos, à l’instrumentalisation de la «colère», à la remise en cause du consensus et du compromis, à la négation du juste équilibre.

Plus on est «radical», plus on est dans l’air du temps.

Sale temps pour la démocratie.

Sale temps, également, pour le Centrisme dont seules les idées et les principes qu’il véhicule peuvent garantir le régime de la démocratie républicaine libérale partout où il est établi, donc en France.

C’est d’autant plus vrai que les droites et les gauches démocratiques ont fait des alliances avec leurs extrêmes ou penchent de plus en plus vers eux avec de plus en plus de compromissions.

Tout le contraire de ce qu’il faut faire si l’on souhaite vivre dans la liberté, l’égalité et la fraternité.

Dès lors, le sauvetage de la démocratie puisque c’est bien de cela qu’il faut parler sans dramatiser à l’excès mais avec toute la lucidité nécessaire passe par une union de l’axe central défendant les valeurs, principes et règles humanistes, axe central qui regroupe tous les courants politiques qui défendent le régime de la démocratie républicaine libérale et qui englobent la gauche social-démocrate, le centre social-libéral et la droite libérale-sociale.

Et seul le Centrisme peut et doit être le liant indispensable de cette alliance ou de cette coalition.

C’est pour cela qu’il est constamment attaqué avec des propos d’une rare violence par tous ceux qui rêvent d’abattre la démocratie républicaine libérale.

Les élection législatives française l’ont bien montré où, au premier tour, c’est l’extrême-droite qui est arrivée en tête devant une coalition dominée et phagocytée par l’extrême-gauche.

Et le second tour qui a fait perdre l’extrême-droite tout en ne donnant pas la majorité à l’extrême-gauche a été une divine surpris due à la mobilisation d’un électorat qui a pris, pour cette fois-ci, la dimension du défi qui est face au projet démocratique.

Les sondages confirment d’ailleurs cette mobilisation contre les extrêmes puisqu’une forte majorité des Français interrogés refusent un gouvernement où se trouverait l’extrême-gauche ou l’extrême-droite.

Cependant, rien n’est gagné que ce soit en France ou ailleurs.

D’abord parce que ces résultats et ces sondages sont en partie en trompe l’œil.

S’il y a une forte majorité qui ne veut pas de l’extrême-gauche au pouvoir c’est parce que les sondés d’extrême-droite refusent cette option en masse.

Et idem pour la forte majorité qui ne veut pas de l’extrême-droite au pouvoir qui est obtenue grâce aux sondés d’extrême-gauche…

D’autant que les sondages lors des dernières élections, présidentielles ou législatives, montraient qu’une majorité des personnes interrogées soutenait des candidats venant de partis extrémistes et populistes.

On peut et on doit évidemment se réjouir de la victoire des Travaillistes au Royaume-Uni, purgés de leurs éléments extrémistes et antisémites, mais s’angoisser de la montée en puissance de la candidature de Donald Trump aux États-Unis où le retour au pouvoir de l’extrémiste populiste serait un véritable séisme pour le monde libre.

Et c’est bien Marine Le Pen qui est, à trois ans de la présidentielle française, en tête dans les sondages…

Ce sale temps est donc là pour durer malgré les éclaircies qui ont permis à la météo politique de ne pas être celle des catastrophes pour la démocratie.

Et la solution miracle ne semble pas avoir été trouvée, nulle part.

Bien sûr, l’alliance des extrêmes n’est pas encore à l’ordre du jour mais l’on aurait tort d’oublier qu’Hillary Clinton fut battue en 2016 par Donald Trump à cause d’une conjonction des campagnes violentes venues à la fois de l’extrême-droite et de l’extrême-gauche.

De même, les votes en commun de motions de censure à l’Assemblée nationale française par l’extrême-gauche et l’extrême-droite contre un gouvernement d’axe central montre bien que le Centre est leur ennemi commun bien avant que l’une le soit pour l’autre et inversement.

Et le Centrisme l’est parce qu’il est le défenseur intransigeant de la démocratie républicaine libérale.

Oui, sale temps pour l’espérance démocratique.

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