Dans cette rubrique, nous
publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas
nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat
et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen,
défenseur d’une mondialisation humaniste.
Donald Trump fut un temps cajolé par Emmanuel Macron avant que le président de la république française ne se rende compte, un peu tard, que le personnage qui était alors président des États-Unis était aussi lamentable qu’infréquentable…
Mais cela ne lui a semble-t-il pas servi de leçon puisqu’il a recommencé avec le plus que controversé président de l’Inde Narendra Modi – qu’il vient de chaleureusement féliciter pour sa réélection au-delà de toute convention diplomatique et alors même qu’il a subi un demi-échec! – dont les agissements sont tout autant condamnables que ceux de Trump voire, dans certains cas, pires.
Un homme qui a couvert les massacres de musulmans lorsqu’il était gouverneur de l’Etat du Gujarat.
Quant à Lula qui a fait de la prison pour corruption et qui joue un jeu malsain dans les relations internationales où il est un jour l’allié des pires totalitarismes – notamment de la Chine de Xi et de la Russie de Poutine qu’il soutient malgré son invasion de l’Ukraine – et le lendemain l’ami hypocrite des démocraties, il n’est pas un homme de confiance, c’est le moins que l’on puisse dire.
Bien sûr, certains diront qu’il s’agit aussi de géopolitique.
Trump était le président de la première puissance du monde, le chef du monde libre et qu’il était important que la France entretienne de bonnes relations avec lui.
Même chose pour Modi, président du pays le plus peuplé du monde, contrepoids d’un intérêt vital dans la zone Indopacifique à l’hégémonie chinoise.
Et pour Lula, il est le président du principal pays d’Amérique latine et possède un certain poids dans les pays émergents et en voie de développement.
Néanmoins, entretenir de bonnes relations en tant que dirigeant de la France avec ces dirigeants de pays qui sont importants pour les intérêts du pays n’est pas la même chose que de les traiter à longueur de journée de «cher ami» et d’avoir des complicités déplacées avec eux.
On ne comprend pas très bien quelles sont les motivations d’Emmanuel Macron.
S’agit-il de montrer qu’il est populaire dans les cercles dirigeants?
Sa volonté de maintenir un contact au-delà de tout bénéfice avec Vladimir Poutine qui venait d’envahir l’Ukraine donne une première indication.
Oui, le président français pense qu’il peut être un médiateur voire un résolveur de crises et un facilitateur d’union de la communauté internationale.
Il n’est certes pas dénué de la capacité intellectuelle pour le faire et il est à la tête d’un des principaux pays d’Europe, membre du Conseil de sécurité de l’ONU et détenteur de l’arme nucléaire.
Cependant cette croyance d’être au centre du dialogue international relève un peu d’un hubris qui surestime l’influence de la France et de son chef d’Etat.
Il faut sans doute y ajouter une volonté quelque peu pathétique de vouloir être aimé de tous et un sentiment un peu puéril de fierté d’être ami avec les «grands» de ce monde et donc d’en faire partie.
Certains rétorqueront qu’il est aussi ami, entre autres, avec Justin Trudeau, le premier ministre du Canada ou avec Kyriakos Mitsotakis, celui de la Grèce
Mais cela n’efface pas d’être ami avec des corrompus et des radicaux comme Trump, Modi, Lula et quelques autres, une amitié qui nuit fortement à son image de champion de la démocratie et défenseur des libertés.
Et, in fine, à la France.
Aris de Hesslin
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