vendredi 7 juin 2024

Propos centristes. France – 80e anniversaire du débarquement allié en Normandie / Lutte contre l’extrême-droite / Elections européennes / Guerre de Poutine contre l’Ukraine / Zelensky à l’Assemblée / Crise au Moyen-Orient…


Voici une sélection, ce 7 juin 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> C'est, je crois, le rôle d'un Président de la République de s'exprimer. Parler un 6 juin est une chose importante pour ne pas confondre la mémoire et ce qui se passe dans la vie de la Nation. Et ce n'est pas moi qui ai choisi la date du 6 juin, elle est là.
Parler des européennes au moment où nous vivons, c'est essentiel pour la vie du pays et le cours de la Nation. Je pense que c'est aussi, c'est aussi mon rôle. Il faut le faire à la place qui est celle du Président de la République.  (…)
J'ai du mal à comprendre pourquoi parler du débarquement, parler de ce qui se passe en Russie, parler de ce qui se joue avec ces élections européennes, c'est ne pas être dans mon rôle.

> [80e anniversaire du débarquement en Normandie] Les Français étaient au rendez-vous de ce jour, y compris hier pour célébrer aussi la résistance bretonne. Le débarquement a commencé le jour où les premiers parachutistes français et britanniques sont arrivés en Bretagne. On a commémoré Saint-Lô et cette mémoire civile de celles et ceux qui ont été sacrifiés par les bombardements alliés de l'été 1944. Là, nous allons célébrer à la fois nos Français et ceux du bataillon qui le forme et nos alliés de ce débarquement avant, au mois d'août, de faire le débarquement de Provence.
Les Français sont là parce qu'ils tiennent à ce moment de notre histoire. 80 ans après, ce sont sans doute les dernières grandes célébrations où nous pouvons avoir des anciens combattants, des vétérans qui sont encore là, qu'on doit célébrer et chérir. C'est ça pour moi, le premier objectif. C'est ensuite de transmettre cette mémoire, transmettre la force, la charge symbolique.
Oui, on ne peut pas s'empêcher de faire un parallèle et de se dire : notre pays avait résisté pendant 4 années quand tout poussait à céder et nous avons eu cette force de nos alliés qui nous a permis d'aller à la victoire et la liberté. Nous avons en Europe aujourd'hui l'Ukraine. Le Président ukrainien était là. Vous avez vu d'ailleurs la réaction de nos compatriotes. Un peuple qui est face à une puissance que je ne compare pas à l'Allemagne nazie. Elle n'a pas la même idéologie, mais une puissance qui est impérialiste, qui au fond foule aux pieds le droit international, la Russie et qui a dit : moi je vais vous envahir. L'aider à résister, c'est protéger en effet ces valeurs, notre droit, la souveraineté des Ukrainiens, leur intégrité territoriale. Donc, c'est éviter la loi du plus fort.

> En février 2022, le Président Poutine a décidé de lancer une guerre complète, il faut bien le dire, et donc de ne pas respecter ce qu'il avait lui-même signé, de se mettre en infraction complète et de procéder à des vrais crimes de guerre qu'on a pu déjà constater, et en effet, de fouler aux pieds le droit international. Aujourd'hui, l'Ukraine est une nation qui résiste. Et ce faisant, la Russie a un peu trahi le message de la Libération et du Débarquement.

> La France veut la paix et nous nous battons depuis le premier jour pour la paix. Mais il faut être d'abord tout de suite clair, la paix, ça ne peut pas être la capitulation de l'Ukraine. J'entends beaucoup de gens qui disent : « Faisons la paix et ça s'arrête là ». On sait que les Ukrainiens n’ont qu'à se mettre d'accord. Le Président Poutine a dit qu'il était d'accord. Ça, c'est la capitulation. Et ce n'est pas une paix durable parce que c'est une paix qui reconnaîtrait le fait accompli, la loi du plus fort. Et le jour d'après, elle nous met tous en danger. Parce que qui dit que la Russie s'arrêtera là ? Nous sommes sûrs du contraire. Et la Russie est à nos frontières.
Donc la seule paix que nous défendons, c'est une paix qui d'abord est négociée par les deux parties et qui permet de respecter le droit international et donc qui, dans le cadre du droit international, donne place au Donbass, cette région de l'Est qui a été envahie, à la Crimée par la négociation. Et donc, pour répondre très précisément à votre question, la paix doit arriver par le biais d'une négociation qui doit se faire à un moment donné. Ce moment n'est pas encore là puisque la Russie continue d'avancer et la Russie continue d'envahir. (…)
Le moment ne peut arriver que si l'Ukraine résiste. Et donc, si nous n'avions pas fait, nous Européens, nous Américains, Canadiens, Japonais et l'ensemble de ceux qui aident depuis deux ans massivement tout ça, au moment où nous nous parlons ce soir, l'Ukraine serait déjà un satellite russe. Elle aurait été envahie. Donc elle résiste, elle tient. Et elle en décidera, quand on verra que les conditions sont réunies. Une négociation se fera. (…)
Je le disais en janvier, février et au mois de mars: l’Ukraine est sous une forte pression. Et aujourd'hui, la Russie, on le voit à Kharkiv, est en train vraiment d'asséner des coups de boutoir. Les infrastructures énergétiques, tout ce qui permet de tenir et permettra de tenir en hiver est attaqué et donc la situation est difficile. C'est pour ça que j'avais appelé de mes vœux un renforcement de notre aide, ce que nous sommes tous en train de faire et ce que nous ferons demain avec le Président Zelensky.

> Nous avons toujours la même philosophie. Nous aidons les Ukrainiens à résister, mais nous ne voulons pas l'escalade de la guerre, et en aucun cas nous ne sommes en guerre contre la Russie et son peuple. C'est très différent.

> Très concrètement demain, nous allons lancer une nouvelle coopération avec l’Ukraine et annoncer la cession de Mirage 2000-5, qui sont des avions de combat français, qui permettront à l'Ukraine de protéger son sol, son espace aérien. Et donc dès demain, nous allons lancer un programme de formation des pilotes et puis de cession de ces avions d'ici à la fin de l'année.

> Le défi qu'a l'Ukraine, c'est qu'elle a mobilisé, on en a beaucoup parlé, vous en avez parlé dans vos antennes, et elle est en train de mobiliser plusieurs dizaines de milliers d'hommes pour aller au front. Le défi, c'est évidemment de les former, de les équiper. Ce que nous proposons, c'est de former 4 500 soldats ukrainiens et donc de les équiper, de les entraîner et puis de leur apporter justement les munitions, les armes, ce qui leur permettra de défendre leur sol. Et ça, cette brigade, si je puis dire, française, c'est clé, c'est un facteur très dimensionnant. On a déjà beaucoup fait avec nos partenaires allemands, polonais et quelques autres en formation depuis le début du conflit. On passe à un nouveau stade et on dit là, une brigade, donc 4 500 hommes, on va la former. (…) Le sol ukrainien est souverain. Il ne s'agit pas d'aller former sur la zone de combat. Mais au moment où l'Ukraine a un défi, on doit y répondre comme on a fait à chaque fois.

> L'Ukraine résiste. Qu'est-ce qui a du sens pour les Ukrainiens ? Ils sont en train de former des milliers, je le disais, de soldats. On voit bien que quand ils en avaient quelques centaines, ou que ça a été plus lent, on pouvait aller les former, ce qu'on a fait en France, en Allemagne, en Pologne ou ailleurs. Là, il y a un défi capacitaire. Il faut aller beaucoup plus vite. La masse est plus importante.
Et c'est pourquoi le Président ukrainien, son ministre de la Défense, a appelé l'ensemble des alliés, il y a 48 h par une lettre officielle, en disant : « nous avons besoin que vous nous aidiez à former plus vite et que vous veniez le faire sur notre sol. » Donc ça, ça veut dire il y a une demande. Chaque fois qu'il y a une demande, on a regardé puisqu'on veut aider. La deuxième chose qu'on doit se demander, c'est : est-ce que c'est quelque chose qui est un facteur d'escalade ? La réponse est non. Allez former quelqu'un dans la zone ouest qui est une zone libre en Ukraine, ce n'est pas agressif à l’égard de la Russie.

> Nous sommes aux côtés des Ukrainiens pour qu'ils se défendent et nous ne voulons pas d'escalade. Donc, on a depuis le début donné des armes qui permettaient d'atteindre. Durant des mois, les Russes attaquaient sur la ligne de front. La question ne se posait pas. Ensuite, ils ont décalé les équipements plus en profondeur sur le sol ukrainien. C’est à ce moment-là que vous avez vu les Britanniques, les Américains, les Français envoyer des missiles qui permettaient d’atteindre ces points, qui avaient une plus longue portée. Certains autres n’ont pas fait ce choix ou n’ont pas pu pour des raisons politiques. Nous, on l’a fait. Maintenant, les Russes font autre chose, en particulier sur la partie nord du front, depuis Belgorod et d’autres points. Ils attaquent depuis le sol russe. Si on dit aux Ukrainiens : vous ne pouvez pas neutraliser ces capacités, c'est-à-dire les armes que mettent les Russes pour vous attaquer, à ce moment-là, on leur dit : vous ne pouvez plus vous défendre.
Parce que ça veut dire que tous les jours ils peuvent supporter une pluie de missiles et de bombes qui tue, qui détruit. Et donc on dit : on ne vous permet pas d'utiliser nos armes pour attaquer des civils, pour toucher tel ou tel point en Russie, mais pour neutraliser les points depuis lesquels vous êtes attaqués, oui.

> Nous n'avons jamais été dans l'escalade. Il faut quand même qu'on remette les choses dans le bon ordre dans notre approche. Ce n'est pas nous qui avons attaqué l'Ukraine. Ce n'est pas nous qui décidons maintenant qu'on change la méthode et qu'on va, depuis le sol russe, attaquer l'Ukraine.

> La paix ne se fera que si l'Ukraine peut résister. C'est ce qu'on veut. Mais nous, on ne veut pas d'escalade. On n'est pas en guerre avec la Russie. C'est exactement dans ce cadre qu'on agit, que je ferai les annonces de demain, qu'on continuera d'agir. Et d’ailleurs, les Français le comprennent très bien. Quand je vois leur soutien, la réaction tout à l’heure de nos compatriotes, au Président ukrainien, aux messages, était probante. Donc, pour être très précis et très clair par rapport à ce que vous dites, depuis le premier jour, les Russes menacent. De la bombe nucléaire, de telle ou telle attaque, ça ne change rien. Le tout, c'est que nous, nous ne soyons pas en faute, nous ne le sommes pas. On est dans ce cadre. Donc, il faut prendre cela comme des menaces, un signe aussi de fébrilité de la part de la Russie. Mais nous nous sommes organisés, si je puis dire, pour faire face à tous les risques. Les attaques cyber, les risques de provocation, comme on en a eu encore ces derniers jours, les attaques informationnelles. Et en effet, qui des services spéciaux ou des gens qui les actionneraient pour essayer telle ou telle action ? Nous sommes prêts à cela, nous sommes équipés, nous nous préparons.

> [Crise au Moyen-Orient] Chaque jour qui passe d'abord accroît le drame humanitaire, et nous sommes tous bouleversés par ce qui se passe et accroît en quelque sorte l'impossibilité du débat, de la discussion politique indispensable. Donc, nous soutenons très fortement cette initiative et nous l'appelons de nos vœux depuis le mois d'octobre. Nous avons plusieurs fois depuis le mois d'octobre poussé des résolutions, ou pris l'initiative de résolution aux Nations-Unies allant en ce sens. La position de la France est claire. Là aussi, c'est la paix et c'est l'unité à la maison, si je puis dire, chez nous. C'est la condamnation implacable des attaques terroristes du Hamas le 7 octobre. C'est la demande de libération immédiate de tous les otages. C'est le respect du droit humanitaire, et donc, le cessez-le-feu le plus tôt possible. Et c'est la promotion d'une solution politique permettant à deux États de vivre côte à côte en sécurité pour chacun.

> Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou est un interlocuteur pleinement légitime. Nous défendons les juridictions internationales. On a eu l'occasion de le dire. Maintenant, les mandats ne sont pas encore émis. Tout ça prendra du temps d'une part, et d'autre part, il ne faut pas confondre le travail de la justice, les actions qui sont parfaitement légitimes, les pressions parfois aussi qui sont mises par ses truchements et l'indispensable travail diplomatique qui doit être fait. Israël a été attaqué comme jamais le 7 octobre dernier. Le traumatisme est immense et les images, là aussi, qu'on a vu, sont immenses et toutes les vies se valent. Et c'est pourquoi la réponse, c'est de pouvoir se défendre pour Israël, de lutter contre le Hamas, mais de le faire en respectant les règles de la guerre. C'est ce que nous appelons de nos vœux. Et donc je continuerai pour ma part d'appeler, de voir, de travailler avec le Premier ministre Netanyahou aussi longtemps qu’il sera Premier ministre d'Israël parce que c’est indispensable.

> La question de la reconnaissance d'un État palestinien est une question très importante. D’abord, je veux dire ici que la France a toujours défendu justement deux Etats, toujours. Moi-même à une époque qui n’est pas si vieille, il y a 3-4 ans, où tout le monde l’oubliait ou tout le monde était reparti sur une reconnaissance unilatérale, tout le monde… beaucoup de gens mettaient leurs ambassades à Jérusalem, etc, avaient réitéré cet attachement en recevant d’ailleurs Mahmoud Abbas. Est-ce que je pense aujourd'hui, que c'est la bonne réponse ? Non. Pourquoi ? Parce que la situation n'est pas stabilisée sur le terrain. Parce que ça n'aura pas un effet de pression. Parce que surtout, l'Autorité palestinienne doit passer par des réformes ? Parce que reconnaître la Palestine, c'est reconnaître quelle Palestine ? Une Palestine où vous avez encore le Hamas dans des tas de tunnels, où vous avez aussi des autorités politiques qui mènent une politique qui n'est pas toujours claire à l'égard d'Israël et de sa sécurité. (..)
Avec les responsabilités qui sont les miennes aujourd'hui, ce n'est pas raisonnable de le faire maintenant. Et donc je le dis avec… Je vis la même chose que vous, je ressens la même chose que vous face aux atrocités que nous voyons. Je les dénonce avec la même indignation. Mais on ne reconnaît pas un Etat sur la base d'une indignation. On essaie de le faire dans un processus. Et donc, 1) il n'y a pas de tabou. L'heure viendra et la France le fera. Mais il faut le faire dans un processus. J'ai été, je crois, le seul dirigeant occidental à recevoir en personne, à deux reprises, les 6 ministres du groupe arabe de contact (groupe de contact de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique) qui justement travaillent au jour d'après. Et c'est exactement ce que je leur ai dit, et ils l'ont compris. Et eux travaillent à qu'est-ce que ce sera Gaza dès qu'on obtient un cessez le feu ? Qu'est-ce que ce sera justement également, tout le reste des territoires aujourd'hui occupés ? Quel peut être l'Etat palestinien demain ? Et quelles réformes politiques, quelles transitions, quelle sécurité garantie pour Israël ? Quelle sécurité est garantie pour toute la région ? Et donc, c'est exactement le travail que nous menons. La France reconnaîtra l'Etat de Palestine quand cela sera l'élément d'un ensemble complet qui permet la paix et la sécurité de tous dans la région.

> La France est le pays d'Europe où il y a la plus grande communauté juive. Et nous sommes aussi le pays d'Europe où il y a le plus de binationaux et où vous avez une communauté musulmane, des binationaux avec des pays qui sont touchés par la cause palestinienne. Et donc, ça aurait pu être, je dirais, beaucoup plus fort. Et ça, parce que, je crois, qu’on a tous collectivement essayé de tenir cette unité. Nous serons implacables face aux actes d'antisémitisme. Ils ont augmenté de manière absolument inexplicable, inexcusable, inacceptable. Et là, la réponse sera implacable. Ensuite, il faut continuer d'éduquer. Mais pour ça, il faut aussi cet esprit de concorde qui est celui de la France. Moi, quand je vois la jeunesse qui est touchée par Gaza, je la comprends. Je la comprends. Mais quand être touché par Gaza ou manifester pour la paix se retourne en devenant la justification d'actes antisémites, d'empêcher tel ou tel étudiant, parce qu'il est juif ou parce qu'elle est juive, de rentrer dans une université, d'endommager, d'être violent, quand c'est être irrespectueux à l'égard des institutions, ça n'est plus la même chose. Donc oui, en quelque sorte, à la passion du débat politique, oui, à l'émotion, parce que nous le vivons parfois dans nos chairs, mais ça doit se faire dans un cadre respectueux à l'Assemblée, comme hors de l'Assemblée, partout, sans violence, en respectant les règles.

> Quand je dis qu’il y a un vent mauvais plus largement, je regarde les élections européennes et pourquoi je pense que c’est mon rôle d’intervenir aujourd’hui indépendamment du fait que nous sommes un jour particulier qui le justifie. D'abord, parce que je vois les niveaux d'abstention qu'il y a partout en Europe, mais aussi en France. (…)
Il y a cinq ans, nous avions eu un des niveaux les plus importants de participation aux élections européennes. Et donc, j'appelle vraiment nos compatriotes à aller voter le 9 juin. Allez voter. (…)Allez voter le 9 juin, c'est très important. Je le dis parce que je repense toujours, moi, à nos amis britanniques qui ne sont pas allés voter un certain jour de Brexit. Ne pas aller voter, c'est laisser l'avenir de notre continent et de notre pays à d'autres. (…)
La deuxième chose, hormis l'abstention, on voit monter partout en Europe, l'extrême droite. Alors, beaucoup de nos compatriotes peuvent se dire : il y a 5 ans, déjà, l'extrême droite était un peu devant la majorité présidentielle. Ça n'a pas été un drame. Parce que l'extrême droite n'était pas haute en Europe. Mais si demain, la France envoie une très grande délégation d'extrême droite, si d'autres grands pays le font, l'Europe peut se retrouver bloquée. Parce que c'est quoi une Europe où l'extrême droite sera forte s'il y a à nouveau une pandémie ? C'est une Europe qui ne vous protégera pas.

> Si demain, l'extrême droite a une minorité de blocage en Europe, vous n'aurez pas une Europe des vaccins. Ce sont des gens qui vous donneront la chloroquine ou le vaccin Spoutnik. Si demain, vous avez l'extrême droite qui a une minorité de blocage en Europe, c'est une extrême droite qui pourra arrêter le prochain plan de relance que nous avons voté malgré eux. Et d'ailleurs pour ce qui est de la France, malgré toutes les autres listes qui ont toutes voté contre. Si vous avez demain l'extrême droite, qui a une minorité de blocage en Europe, face à l'immigration clandestine que nous subissons, vous n'aurez plus les textes qui nous protègent, parce qu'ils croient à la réponse nationaliste et pas européenne. Et donc, ce que je dis, c'est que nous devons, nous devons le 9 juin, nous battre pour défendre ceux qui se battent pour l'Europe, parce que l'Europe nous protège.

> Je m'aperçois que nos compatriotes aujourd'hui, d'abord ne perçoivent sans doute pas assez l'importance d'aller voter le 9. L'Europe n'a jamais été autant menacée. Et l'importance de voter pour l'Europe, de donner de la force à la France, de donner la force à la voix que, par leur choix, je porte. Et de ne pas laisser l'extrême droite ainsi monter, parce qu'elle peut bloquer l'Europe et parce qu'elle affaiblira la France. Et je le dis aussi par patriotisme. Et c'est très important. Parce que regardez le moment que nous vivons. Vous m'avez interrogé depuis tout à l'heure sur les menaces que la Russie portait sur notre pays. La guerre est là. Elle est à 1 500 kilomètres d'ici. Regardez la tension qu'il y a entre la Chine et les États-Unis d'Amérique. Regardez les risques terroristes que nous vivons. Regardez là aussi ce qui déchire parfois le pays dans sa cohésion. Regardez le défi climatique, l'intelligence artificielle, tous ces défis-là. (…)
Posez-vous la question de savoir, face à chacun de ces défis, est-ce qu'on est plus fort français ou français européen ? Moi, j'ai la réponse, c'est l'Europe. Mais le paradoxe, pour répondre à votre question, c'est simple, c'est qu'aujourd'hui, tout se passe comme si on pouvait, parce que c'est un moment de colère, on se dit « c'est un vote défouloir. Ce n'est pas grave, ça n'aura pas de conséquences. » Si. Parce que tout ce que les Français chérissent de l'Europe, ça s'est fait, c'est advenu parce qu'on s'est battu, ceux qui croient dans l'Europe. Donc n'allez pas y mettre ceux qui n'y croient pas.

>Lundi prochain, c’est lundi prochain. Ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui, je me bats pour convaincre le maximum de nos compatriotes d'aller voter et d'aider la France à être plus forte en Europe et d'aider l'Europe à être plus forte pour protéger la France. Ensuite, il y aura un vote dimanche. J'irai voter. Et dimanche soir, nous verrons les résultats. J'aime bien faire les choses dans le bon ordre.

> [Discours lors des cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement / Omaha beach]
Ici, il y a 80 ans, jours pour jour, ces hommes ont tout défié pour libérer notre sol, notre nation. Ici, ils ont défié les éléments, la houle, le ciel bas, le vent qui battait les falaises. (…)
Face au retour de la guerre sur notre continent, face à la remise en cause de tout ce pour quoi ils se sont battus, soyons dignes de ceux qui débarquèrent ici. (…)
Face au retour de la guerre sur notre continent, face à la remise en cause de tout ce pour quoi ils se sont battus face à ceux qui prétendent changer les frontières par la force ou réécrire l’histoire, soyons dignes de ceux qui débarquèrent ici. Votre présence ici, en ce jour, monsieur le président d’Ukraine, dit tout cela.
Merci, merci, merci au peuple ukrainien, à sa bravoure, à son goût de la liberté. Nous sommes là et nous ne faiblirons pas. Alors oui, quand guettent l’anesthésie et l’amnésie, quand s’endorment les consciences, c’est cet élan intact qui nous entraîne sans crainte. Voilà pourquoi nous sommes ici ce jour.

 

> [Discours lors des cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement / Plumelec]
Officiers, élèves officiers, sous-officiers, officiers mariniers, marsouins parachutistes, quartier-maitres et matelots, aviateurs. Dès la nuit du 5 au 6 juin 1944, avant même les plages normandes, le ciel et les forêts de Bretagne furent le théâtre de combats acharnés.
« La flèche ne passera pas ». Le message émis la veille, signait le départ des groupes de résistants du Morbihan vers Saint-Marcel. Entre Saint-Marcel et Plumelec, une vingtaine de parachutistes français sont largués au cœur du dispositif ennemi pour assister les résistants bretons déterminés et courageux.
En quelques jours, pas moins de 500 hommes du quatrième bataillon d'infanterie de l'Air de la France libre, intégrés au Special Air Service, SAS britannique, sont parachutés.
Ici tomba le premier soldat du débarquement : un soldat français, jeune marin des Côtes d'Armor, le caporal Émile Bouétard avait choisi de rejoindre le général De Gaulle. Arrivé à Londres après bien des périls, il renonça au service à la mer pour rejoindre l'infanterie de l'Air. Il voulait être parmi les premiers à fouler le sol de France quand l'heure de la libération sonnerait. Il tint promesse au prix de sa vie. Émile Bouétard unit symboliquement à Saint-Marcel deux mondes combattants qui n'en font qu'un : les résistants bretons, les Forces françaises de l'intérieur, et la France libre. C'est cette mémoire que nous partageons ici à Plumelec, en ce jour.
Pierre angulaire de la garde atlantique, la Bretagne a connu une occupation d'autant plus dure que son importance stratégique était forte. Sur les côtes comme dans les terres, dans toutes les catégories sociales, le refus de la défaite et de l'humiliation conduisit de nombreux Bretons à s'engager contre l'occupant. Certains, dès 1940, prirent la mer pour rejoindre les Forces françaises libres ; d'autres restèrent en France pour exfiltrer des aviateurs alliés, espionner, saboter les installations allemandes ; certains enfin, eurent le courage d'offrir un refuge aux pourchassés, à l'image de la compagnie de gendarmerie du Morbihan du commandant Guillaudot.
La répression fut féroce : 380 résistants furent fusillés en Bretagne occupée, plus de 3 500 furent déportés, dont la moitié n'est jamais revenue. Ces hommes et ces femmes servirent dans le régiment sans drapeau dont parle Pierre Brossolette, celui dont les sacrifices et les batailles ne s'inscrivent point en lettres d'or dans le frémissement de la soie mais seulement dans la mémoire fraternelle et déchirée de ceux qui survivent.
La bravoure et la détermination de ces combattants réunis ont joué un rôle majeur dans la libération de notre pays. Leurs actions héroïques laissent une empreinte indélébile dans notre histoire.
Comment oublier la lutte épique de ceux du camp de la Nouette, à proximité de Saint-Marcel, qui repoussèrent dans des conditions terribles deux assauts allemands avant de se disperser pour poursuivre la lutte, comment oublier qu'ils empêchèrent ainsi des milliers de soldats allemands de rejoindre le front normand.
Les parachutistes français, quant à eux, s'étaient déjà illustrés sur de nombreux champs de bataille, en Libye, en Crête, en Tunisie. Dans le fracas des combats, leur uniforme représentait la vitalité de l'alliance franco-britannique, leur visage incarnait l'universalité de l'appel du Général De Gaulle. Polynésiens, Néo-Calédoniens, Pieds-Noirs d'Afrique du Nord, volontaires de la première heure et évadés de la France occupée, ils composaient ce bataillon du ciel, unité non conformiste commandée par Pierre-Louis Bourgoin, le manchot.
Les compagnons du caporal Bouétard étaient une avant-garde. Les jours suivants, 160 parachutistes du quatrième SAS sautèrent sur Saint-Marcel. Parmi eux, le lieutenant Pierre Marienne, qui repose là, et fut fusillé le 12 juillet 1944 avec 6 parachutistes, 8 FFI et 3 cultivateurs. Parmi eux, Meyer Sassoon, médecin britannique, rejoignant les FFL, mort pour la France en janvier 1945.
Parmi eux, un jeune homme de 19 ans du nom d'Achille Muller. Il se tient là, à nos côtés, portant la mémoire de ses frères d'armes, les fantômes de sa jeunesse.
Alors ici, à Sérent, à Plumelec, à Saint-Marcel, la rencontre entre les parachutistes de la France libre et les FFI fit advenir au cœur de la Bretagne, une petite France, îlot de liberté dressée contre l'infamie et la barbarie. Ici, les FFI virent en regardant les SAS qu’ils avaient une armée dont la volonté de vaincre était plus vivace que jamais. Ici, les SAS virent en regardant les FFI qu'ils appartenaient à une nation combattante qui ne s'était pas délitée sous le poison de la collaboration. Une nation en armes, tendue vers la victoire.
Aujourd'hui, ce legs inestimable des SAS est entretenu au sein des forces spéciales. 1er régiment de parachutistes d'infanterie de marine : les SAS de la France libre, issus des groupements d'infanterie de l'Air sont les pères que vous vous êtes choisis et que nous vous reconnaissons comme un héritage moral, qui prend ici aujourd'hui toute sa force et sa grandeur. Les commandos parachutistes de l'Air ici présents, leurs continuateurs au sein de l'Armée de l'Air et de l'Espace, sont vos frères. C'est fièrement ensemble que vous pouvez relever ce nom de tradition. Unité d'élite avec les commandos Marine, les nageurs, les Dragons présents là où l'intérêt supérieur de la nation l'exige, vous savez que qui ose gagne hors des sentiers battus et des schémas préconçus. Unité de l'impossible, comme jadis les SAS océanien, vous traversez les cieux, les océans, les mers, symbole de la vitalité de notre esprit de défense alors que les périls montent. Comme les maquisards et les SAS de Saint-Marcel, vous rappelez que nous sommes prêts à consentir aux mêmes sacrifices pour défendre ce qui nous est le plus chère : notre terre de France et nos valeurs républicaines.
Ici, cette mémoire glorieuse ne vit pas seulement dans les livres, les commémorations. Elle est incarnée, partagée, transmise, par l'action du Musée de la Résistance en Bretagne, par l'engagement des professeurs des classes de défense ici présentes, par toutes les initiatives prises ou encouragées à Plumelec, à Saint Marcel, à Séran, partout sur le territoire.
Car ces lieux chargés d'histoire nous obligent ; le courage, les sacrifices et les succès des maquisards et des SAS français nourrissent notre force morale et leurs prouesses doivent rester vivantes dans nos cœurs comme dans nos esprits.
Je sais notre pays fort d'une jeunesse audacieuse, vaillante, prête au même esprit de sacrifice que ses aînés.
Officiers, élèves officiers, sous-officiers, officiers mariniers, marsouins parachutistes, quartier-maitres, matelots, aviateurs, et vous, élus de la République, Françaises, Français, nous tous, soyons à la hauteur de notre héritage de bravoure. C'est le legs de la résistance bretonne et française et de nos libérateurs.
Vive la Bretagne, vive la République, vive la France !

> [Déclaration de Normandie à l'occasion des commémorations du 80ème anniversaire du Débarquement signée par les chefs d’Etat et de gouvernement des pays suivants: Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Danemark, Etats-Unis, France, Grèce, Italie, Luxembourg, Monaco, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Royaume-Uni, Slovaquie, Ukraine]
Alors que nous nous réunissons ce jour à l’occasion du 80ème anniversaire du Débarquement de Normandie pour commémorer le sacrifice des femmes et des hommes qui ont libéré l’Europe de l’oppression, souvenons-nous des idéaux et des principes pour lesquels ils se sont battus. Quatre-vingt ans plus tard, ces idéaux continuent de guider chacun de nos actes, car ils constituent les fondements mêmes de la paix et de la sécurité mondiales. Pourtant, ces principes, qui ont été consacrés par la Charte des Nations Unies et sont défendus par nos Alliés au sein de l’OTAN depuis la signature du Traité de l’Atlantique Nord il y a 75 ans, font à nouveau l’objet d’attaques directes sur le sol européen. Face à cette guerre d’agression illégale, nos pays réaffirment leur adhésion commune à ces valeurs fondamentales :
Premièrement, nous soutenons l’intégrité territoriale des États souverains. Les frontières ne peuvent être modifiées par la force.
Deuxièmement, nous rejetons tout recours à la force comme moyen de régler les différends. Notre Alliance et nos partenariats sont de nature strictement défensive et ne représentent en aucun cas une menace à la sécurité d’un autre État. Notre objectif commun est de préserver et de maintenir la paix.
Troisièmement, nous respectons la liberté de tous les États de définir les relations qu’ils souhaitent entretenir en matière de sécurité ainsi que leur droit de faire partie ou non d’alliances.  Il s’agit là d’une expression de la souveraineté nationale et du désir de sécurité et de stabilité que nous partageons tous.
Quatrièmement, nous nous engageons à respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales pour tous, sans distinction, notamment la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de croyance.
Cinquièmement, nous défendons le droit de tous les peuples à définir librement leur statut politique en vertu de leur droit à l’autodétermination, conformément au droit international.
Sixièmement, nous prônons l’accès de tous à des nouvelles et à des informations fiables, ainsi qu’à un environnement de l’information numérique ouvert, sûr et sécurisé. Pour atteindre cet objectif, il est essentiel de garantir un journalisme et une presse libres, indépendants et pluralistes.
Septièmement, nous plaidons en faveur d’échanges économiques pacifiques, des liens entre les peuples et de la coopération internationale afin de promouvoir la sécurité et la prospérité en Europe et dans le reste du monde. 
Ces principes universels se trouvent au cœur de notre engagement collectif en faveur de la paix et de la sécurité. Ils sont depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale la pierre angulaire de l’alliance nouée entre les États-Unis, le Canada et les pays européens, ainsi que des partenariats mondiaux établis de longue date. Aujourd’hui, ils demeurent au cœur de notre action dans le monde, alors que nous nous efforçons de favoriser l’établissement de normes mondiales, de promouvoir des valeurs et de soutenir le développement durable pour tous. Ils nous guident dans la détermination sans faille que nous déployons pour aider l’Ukraine à se défendre contre la guerre d’agression russe, et que nous continuerons de déployer aussi longtemps que nécessaire pour rétablir la paix en Europe.
Alors que les événements nous rappellent de façon dramatique que la paix n’est pas éternelle et que la sécurité n’est pas une évidence, il est plus que jamais nécessaire de redoubler d’efforts pour renforcer notre défense collective, notre capacité de dissuasion et notre résilience. Nous réaffirmons le rôle central que joue l’OTAN dans la sécurité du continent européen et l’importance d’une défense européenne plus solide et plus performante qui contribue activement à la sécurité mondiale et transatlantique. Nous reconnaissons qu’il reste encore beaucoup à faire.
Lorsque les soldats alliés ont débarqué en Normandie il y a de cela 80 ans, ils n’avaient encore fait que quelques pas sur le long et héroïque chemin de la victoire. Cette victoire fut celle de la liberté et de tous les principes qui nous sont chers, qui ont fondé l’ordre mondial et qui sont aujourd’hui une nouvelle fois menacés. Alors que nous rendons hommage à leur courage, souvenons-nous de notre devoir historique de protéger ces idéaux.

 

 

► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Gabriel Attal Premier ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> L'Europe est née grâce à la France. Elle ne doit pas mourir à cause de la France.

> Le jour le plus long. Hommage à tous les combattants de la liberté qui ont débarqué en Normandie le 6 juin 1944. 80 ans plus tard, la France et les Français n’oublient aucun des sacrifices consentis par les Alliés.

> Le 6 juin 1944, des soldats américains, britanniques, canadiens, belges, polonais, et tant d'autres, sont venus se battre au nom d'un idéal qui était leur dénominateur commun : la liberté. Sans cette union, il n'y aurait pas eu de Débarquement et probablement pas eu de Libération. C'est bien l'enseignement le plus précieux de ce 80ème anniversaire : c'est l'union qui fait la force.

> [80e anniversaire du débarquement] Ils étaient 177 Français. Ils étaient 177 Français à monter dans les chalands de débarquement le 6 juin 1944. Destination : Sword Beach. Amoureux de la Patrie, prêts à donner leur vie pour elle, il était inconcevable que la Libération de la France se fasse sans eux. Hommage aux membres du Commando Kieffer.

> [Discours lors des cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement / Juno beach]
C'était l'aurore ce matin du 6 juin, c'était l'aurore, le vent soufflait encore et la houle semblait toucher le ciel. C'était l'aurore et en ce matin du 6 juin, la tempête se calmait à peine. Mais rien ne résiste à l'appel de la liberté. Il est 7h35, la bataille suprême commence malgré les flots déchaînés. En quelques heures, ici même, 15 000 Canadiens de la 3ᵉ division d’infanterie commandée par le major général Rodney Keller et de la deuxième brigade blindée, appuyées par 6 000 Britanniques, déferlent sur Juno Beach. Face à eux, les mines qui explosent, les tirs qui frappent, la marée qui emporte. Face à eux, la barbarie qui se déchaîne dans un sursaut meurtrier. Face à eux, un continent qui attend, qui espère l’arrivée et le triomphe des soldats de la liberté. 
Mais face à eux surtout, la France, la France, nation sœur du Canada, la France, terre d'idéal, prisonnière des soldats, la France et derrière elle l’Europe meurtrie, et derrière elle la liberté enchaînée. 
Venir sur cette plage, c’est se souvenir. C’est revoir ces hommes si jeunes venus se battre pour une terre lointaine et inconnue. C’est se laisser inspirer par leur courage, porter par leur bravoure, guider par leur exploit. C’est s’imaginer ici l’un d’eux monter au front et braver la mitraille. C'est penser là, à son frère d'armes, touché, blessé. C'est le voir tomber et ses camarades courir à son secours. C'est entendre résonner, assourdissant le souffle du vent et le sifflement des balles, le bruit des moteurs, le cri des ordres, le vrombissement des avions. On ne peut vraiment imaginer ce que fut le Débarquement. 
Tous les soldats de la liberté, canadiens, britanniques, qui ont foulé le sable de cette plage, sont des héros, tous, sans exception. Notre reconnaissance est éternelle, infinie. Jamais la France n'oubliera ceux qui sont tombés pour elle. Jamais la France n'oubliera que sur ce sable, le sang de la jeunesse canadienne a coulé pour notre liberté. Alors, devant vous, devant vous, vétérans de la bataille de Normandie, qui débarquiez il y a 80 ans pour la première fois sur cette même plage, nous nous rappelons. Nous nous rappelons ceux qui sont tombés. Plus de 350 Canadiens, rien que le premier jour, sur cette plage. Plus de 5 000, lors de la campagne de Normandie. Plus de 45 000 au cours de toute la Seconde Guerre mondiale. Leurs sacrifices restent une blessure vive. Ils nous obligent. Ils nous honorent. 
Et aujourd'hui encore, depuis le cimetière canadien, ceux qui ont payé le tribut de la liberté nous regardent. Nous nous rappelons ceux qui ont été blessés, parfois gravement, souvent à jamais. Nous nous rappelons ceux qui sont revenus, de ceux qui, aujourd'hui encore, racontent, transmettent, alertent. Vous êtes des héros. Vous êtes les voix de ceux qui sont tombés. Vous êtes des figures du courage et à jamais les visages de la liberté. Votre présence aujourd'hui nous rend humbles et notre cœur se serre en sachant qu'il manque quelqu'un, William Cameron, mort quelques jours à peine avant le départ vers la France. 
Devant vous, sous l'autorité du président de la République, je veux prendre un engagement. La mémoire des vétérans de la Seconde Guerre mondiale ne s'éteindra jamais. Nous la perpétuerons. Nous l'honorerons. Nous la diffuserons. Car jamais le souffle du courage ne s'éteint. Jamais la flamme de l'héroïsme ne faiblit. Et toujours la force de la liberté nous guide. 
Mesdames et Messieurs, je suis né en 1989. J'appartiens à une génération qui n'a jamais connu la guerre. Une génération dont les parents n'ont jamais connu la guerre. Une génération qui a grandi sous le signe de la liberté et de la démocratie. Une génération qui, parfois, oublie combien elles sont fragiles, combien la liberté se gagne, se conquiert et s'entretient. Une génération à qui nous rappellerons sans cesse ce que nous devons à ces jeunes de notre âge qui ont tout quitté pour notre liberté, pour notre démocratie, car derrière chacun de nos droits, chacune de nos libertés, il y a la marque du sacrifice des soldats du Débarquement. 
L'Histoire est une leçon pour l'avenir. Et aujourd'hui, plus que jamais, nous devons l'entendre et l'écouter. L'entendre et l'écouter, alors que la guerre frappe à nouveau l'Europe et que sur le sol ukrainien, on meurt pour avoir commis l'affront de vouloir être libres. Nous devons entendre et écouter l'Histoire. Car les passions tristes reviennent à la charge. Les passions tristes du rejet, du repli qui déjà nous ont conduit à l'esprit de défaite, à la soumission, à l'abîme. 
Mesdames et messieurs, le Canada et la France sont deux nations sœurs. Deux nations dont le lien s'est noué dans le sang versé et le bruit des balles. Deux nations dont les destins se sont mêlés une fois de plus ici sur le sable de la plage de Juno Beach. Deux nations dont l'amitié restera gravée à jamais dans le marbre de l'histoire. Aujourd'hui, 80 ans après, ensemble, sur cette plage, l'ombre des soldats canadiens s'anime. Le souvenir est vif. L'émotion est grande. Les défis sont immenses. Nous serons à la hauteur de leur engagement, à la hauteur de leur courage, à la hauteur de leur sacrifice. Nous leur devons, nous leur en faisons le serment. 
Vive le Canada. Vive l'amitié franco-canadienne. 
Vive la République et vive la France.

 

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique
> En Normandie, 80 ans plus tôt, des milliers de combattants alliés se sont sacrifiés pour défendre notre liberté et la paix. Honneur à eux.

> Le trafic de stupéfiants et le terrorisme sont deux des plaies du monde contemporain. Elles doivent être combattues avec la plus grande fermeté car elles représentent des menaces vitales pour tous les pays.


Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
> Le 6 juin 1944, plus de 150 000 alliés débarquent en Normandie au nom de la liberté. 80 ans plus tard, notre reconnaissance envers ces héros demeure inébranlable. Un devoir persiste : celui de la mémoire. N’oublions pas les sacrifices, n’oublions pas l’horreur de la guerre.

> L'Assemblée nationale vient d'adopter l'article 5 du projet de loi sur l'accompagnement des malades et la fin de vie. La représentation nationale s'est prononcée en faveur de l'ouverture d'une aide à mourir. Le Président de la République s’y était engagé, un modèle français s'ouvre pour les patients volontaires qui vont mourir et dont les souffrances ne peuvent être soulagées. Nous poursuivons nos débats dans le respect et l'écoute des positions de chacun.

> Le Gouvernement se félicite de la réintroduction de la notion de « pronostic vital engagé » par l’Assemblée nationale dans les critères ouvrant droit à l’aide à mourir. C’était un enjeu essentiel pour clarifier les conditions d’accès à la fin de vie.

 

Nicole Belloubet, ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse
> C’était le 6 juin 1944. « La bataille suprême était engagée. Le choc tant espéré.» À Juno Beach, nous avons honoré le courage et le sacrifice des héros canadiens. Leur bravoure a changé le cours de l’histoire et a pavé la voie à la liberté en France et en Europe.

 

Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
> Dimanche, c’est l’avenir de l’Europe et l’avenir de notre puissance agricole commune qui se jouent.

> Il y a 80 ans, le Débarquement permettait à la France de recouvrer sa liberté et sa souveraineté. Les nations alliées, leurs soldats, et tous les résistants s'unissaient pour protéger ces intérêts supérieurs. Transmettre notre Histoire, rappeler les bases sur lesquelles a reposé notre paix en Europe. N’oublier ni les causes de la guerre ni les sacrifices immenses qui permirent la victoire. Tel est notre devoir.

> Je me réjouis de la proposition de la Commission européenne de relever le plafond de minimis en agriculture, une demande portée par la France. La proposition de la Commission soumise à commentaires publics lance la procédure de négociation sur le texte. Il est important de redonner de la cohérence et de pouvoir accompagner l’activité des agriculteurs français face aux défis actuels, et à la multiplication des aléas. Nous allons faire en sorte d’améliorer cette proposition dans le droit fil des demandes que j’ai souhaité porter depuis plusieurs moi. On avance !

> L'agriculture est une composante essentielle de la culture et de l'identité de la France. Les journées nationales de l'agriculture sont une occasion précieuse pour rapprocher les citoyens des acteurs de la filière alimentaire. Je souhaite que ces journées puissent susciter des vocations, notamment chez les jeunes. Savoir ce qu'on met dans son assiette c'est aussi s'interroger sur la façon dont est produite l'alimentation. Cela passe par une reconnexion à la terre et à ceux qui cultivent et élèvent pour nous nourrir.

> Simplifier, ce n'est pas abaisser nos exigences. Le projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture renforce la sécurité juridique des exploitants, parce qu'on ne peut pas admettre que des délais excessifs les découragent. Mais ce projet ne revient pas sur la sanction des atteintes à l'environnement.

 

Rachida Dati, ministre de la Culture
> Avec la disparition de Benjamin Vautier, le monde de la Culture perd une légende. Orfèvre du langage, Ben laisse derrière lui près de 12 000 créations artistiques. Ses écritures humoristiques, parfois satiriques, ont accompagné et marqué les générations. Son esprit libre nous manquera terriblement mais son art continuera de faire rayonner la France à travers le monde.

> [Elections européennes] L'enjeu majeur aujourd'hui c'est d'avoir un vote utile pour la France et pour l'Europe, c'est un vote qui défend la souveraineté, et notamment notre souveraineté industrielle, qui défend aussi notre économie, qui défend aussi notre sécurité, moi je trouve que tout autre vote serait, soit inutile, soit incohérent. (…)
Le vote utile c'est de voter dans l'intérêt des Français et dans l'intérêt de l'Europe, si c'est chacun pour soi, ou énoncer des principes, moi aussi je suis pour la paix, je suis contre la guerre, ça ce n'est pas un programmer, et les Français attendent beaucoup. Vous avez remarqué que leur première préoccupation c'est la maîtrise des flux migratoires, pourquoi n'ont-ils pas voté ce Pacte asile immigration ? Je m'interroge, voilà, c'est tout, donc les Français doivent être au clair sur ce que propose la liste Glucksmann, ou les autres, et donc, aujourd'hui, l'intérêt c'est le vote utile pour les Français, la réindustrialisation, la souveraineté en termes de sécurité, la maîtrise des flux migratoires, je peux continuer si vous voulez.

> Les œuvres d'art c'est le patrimoine des générations futures, c'est notre patrimoine commun collectif, ces dégradations, à un moment donné, il y aura une dégradation irréversible, parce qu'une œuvre d'art elle est unique. Moi, ce qui me choque, quelle est la cause qui légitime de dégrader une œuvre d'art, quels sont les pays aujourd'hui qui dégradent les œuvres d'art ou qui empêchent les musées d'ouvrir ? (…)
Comme ministre de la Culture, je veux que la culture soit accessible au plus grand nombre. Ceux qui font ça, considèrent finalement que la culture c'est un luxe, que ça ne sert à rien. Pourquoi, parce que quand vous avez la destruction d'une œuvre d'art, ça oblige quoi ? Ça oblige à fermer le musée, et il y a des gens qui ont besoin d'aller au musée, et donc ce sont des délinquants.

> L'audiovisuel public, moi, je l'ai toujours dit, avant d'être ministre de la Culture, je suis une enfant de l'audiovisuel public. Je vais vous le dire, mais parents ne savaient pas lire et écrire, on avait, en tous les cas l'audiovisuel public, qui permettait de nous cultiver, nous instruire, de nous ouvrir sur les autres, nous ouvrir aussi à d'autres cultures. Et donc, aujourd'hui, l'audiovisuel public, moi, j'y suis très attachée, comme d'ailleurs les Français. Mais nul ne peut nier qu'il y a une concurrence du privé très vive. Regardez votre groupe. Les groupes privés sont de plus en plus nombreux. Ils se structurent et ils s'organisent. La révolution technologique, elle met à rude épreuve l'audiovisuel public. Et moi, je considère que les chaînes de radio et les chaînes de télé de l'audiovisuel public, ce ne sont pas des chaînes comme les autres. (…) Il y a une concurrence très vive, révolution technologique, et aujourd'hui, le vieillissement des audiences en atteste. Donc, il est urgent de rassembler ces forces, pour évidemment, pour avoir une information de plus grande qualité. (…)
Vous rassemblez les forces, pour avoir une stratégie commune, pour avoir des centres de décision plus forts, pour affronter justement cette concurrence vive, mais aussi pour s'adapter à cette révolution technologique. Tout l'enjeu de la réforme, il est là, et ce n'est rien d'autre que cela. Et donc, d'ailleurs, les dirigeants qui sont favorables, je reçois tous les jours des organisations syndicales, encore hier, et donc j'explique cette réforme en toute transparence.

 

Sébastien Lecornu, ministre des Armées
> Élections Européennes - Fin de Campagne. Ce dimanche, le choix qui s’offre à nous est simple. Donner à la France et à l’Europe les moyens de nous protéger en votant pour la liste de Valérie Hayer. Ou accepter que l'Europe des pères fondateurs puisse mourir, se résigner au déclin face aux grandes puissances du monde, et accepter un sort qui nous serait imposé par d’autres. Quand certains ont pour seul projet notre isolement, prônent la sortie de l’OTAN et le repli derrière nos frontières, nous assumons avec fierté nos alliances et notre volonté de construire des coopérations de défense avec nos alliés européens, dans le respect de notre souveraineté. Face à cela, il y a le projet que nous portons avec Besoin d’Europer
. Un projet cohérent avec l'action menée par le Président de la République depuis 2017, qui a amorcé le réarmement de la France, en doublant le budget de nos armées. Notre défense nationale a besoin d’une Europe qui investit massivement dans nos industries (aéronautique, armement, spatial…) pour garantir l’innovation et nos exportations. Notre souveraineté et un grand nombre d'emplois dans nos régions en dépendent. Jamais la Russie n’a présenté un défi de sécurité pour la France aussi grand que depuis la fin de la guerre froide. Dimanche, il faut choisir une Europe qui soutient l'Ukraine dans sa défense légitime face à l’agression russe. Il en va de la paix pour notre continent. C’est ce choix que vous aurez à faire dimanche prochain.

> À court terme, l’Ukraine a besoin d’équipements pour faire face à l'agression russe. À long terme, son armée aura besoin de continuer à s’équiper. Aux cessions de matériels s'ajoute donc le développement de partenariats entre nos industries de défense. KNDS ouvre une filiale en Ukraine et s’engage aujourd’hui avec des industriels ukrainiens, en présence du Président Zelensky. Des obus de 155mm seront demain produits sur le sol ukrainien, et les pièces de rechange des Caesar pourront se fabriquer directement sur place.

> Après avoir commémoré ensemble avec émotion les 80 ans du débarquement, poursuite de nos échanges avec mon homologue étasunien, Lloyd Austin. Étroite coordination sur l’aide à l’Ukraine, préparation du sommet de l’OTAN à venir, situation au Moyen-Orient et en Indopacifique.


Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, secrétaire général de Renaissance
> Le 6 juin 1944, 150 000 hommes débarquent en Normandie. En août, 1 205 soldats néerlandais de la brigade Princesse Irène débarquent à Arromanches-les-bains. Nous avons rendu hommage avec le Premier Ministre néerlandais, Mark Rutte, à cet engagement pour la liberté.


Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l’Europe
> N’oublions jamais le prix de la liberté. N’oublions jamais ces héros qui, il y a 80 ans, débarquèrent sur les plages normandes pour libérer la France et l’Europe du joug nazi. N’oublions jamais leur sacrifice. Nous sommes tous des enfants du Débarquement.

> Le Président de la République Emmanuel Macron l’a annoncé ce soir : la France va livrer des avions Mirage 2000 à l’Ukraine. Une décision capitale pour aider les Ukrainiens à résister à l’invasion russe. Défendre l’Ukraine, c’est protéger l’Europe toute entière.

> Qui protège notre pouvoir d'achat ? C'est l'Europe ! La preuve en 2 exemples. L'Union européenne a fait augmenter la richesse par habitant de 24 % dans les pays qui ont adhéré à l’UE en 2004, soit un gain de pouvoir d’achat d’environ 8 000 € par habitant.
À l’inverse, au Royaume-Uni, le seul pays qui a quitté l’Union européenne, le Brexit a engendré une baisse de la richesse par habitant de plus de 3 000 € par rapport à l’Union européenne.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> [Introduction au discours de Volodymyr Zelensky à l’Assemblée nationale]
Monsieur le président de l’Ukraine, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, madame la ministre déléguée chargée des relations avec le Parlement, messieurs les Premiers ministres, monsieur le président de l’Assemblée nationale, mesdames et messieurs les députés, le 24 février 2022, il y a plus de deux ans déjà, par une violation flagrante de tous les principes du droit international, la Russie lançait une guerre d’invasion contre l’Ukraine. Depuis, avec un courage exemplaire, le pays tient, le peuple ukrainien résiste, drapé dans l’azur et l’or de sa bannière, qui sont aussi les couleurs de l’Europe unie.
Monsieur le président de l’Ukraine, l’Union européenne est à vos côtés, frappant l’agresseur de multiples sanctions, soutenant l’agressé sur tous les plans, politique, humanitaire et militaire. C’est un impératif, car la guerre a fait son retour sur le continent et, avec elle, une autre bataille fait rage, dont vous êtes devenu le symbole : une bataille pour défendre les valeurs qui fondent notre démocratie et que Moscou bafoue. Dans cette bataille, la France et son assemblée nationale sont à vos côtés.
Dans les épreuves, l’amitié entre nos deux pays n’a fait que se renforcer. Nos parlements, en particulier, foyers de cette vie démocratique que nous avons en partage, ne font que se rapprocher. Dès le 23 mars 2022, moins d’un mois après l’invasion russe, vous vous adressiez aux parlementaires français par écran interposé. Le 31 janvier 2023, nous recevions ici même mon homologue Rouslan Stefantchouk et, le 28 mars dernier, à son tour, il nous recevait et me permettait de m’exprimer, au nom de la représentation nationale, devant la Rada d’Ukraine, pour réitérer le message de soutien et d’amitié de la France. À deux reprises, avec la première vice-présidente et les présidents des commissions des affaires étrangères et de la défense, nous nous sommes rendus en Ukraine. Nous avons visité les villes martyres et rencontré vos concitoyens. À Tchernihiv, à Odessa, ce que nous avons vu a renforcé notre détermination à agir.
Notre soutien n’est pas qu’un symbole et je veux évoquer la lettre commune au speaker de la Chambre des représentants, que j’ai signée avec vingt-deux autres présidents d’assemblée, dont le président du Sénat, Gérard Larcher, sur l’aide américaine à l’Ukraine. Quelques semaines plus tard, les États-Unis étaient au rendez-vous.
Dans cet hémicycle, les députés français ont approuvé les sanctions prises contre la Russie, condamné les transferts forcés et massifs d’enfants ukrainiens et adopté un texte inscrivant le groupe Wagner sur la liste des organisations terroristes. Parce que, sur le respect du droit international et l’intégrité de l’Ukraine, la France et ses députés ne transigeront pas, parce que la force et la résilience du peuple ukrainien font l’admiration des Français, parce que l’avenir de nos valeurs démocratiques se joue sur votre sol, jamais nous ne cesserons de soutenir votre pays.
Monsieur le président de l’Ukraine, à l’invitation du Président de la République, vous voici à Paris. Au nom de l’Assemblée nationale, je suis fière, nous sommes fiers et honorés de vous accueillir ici.


► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (présidente)
> On ne peut pas laisser l’extrême droite à 40% dans le pays, avec le risque d’envoyer un contingent important de députés européens qui détestent l’Europe. Quelle image de la France renverrait-elle ? Quelle serait la capacité d’influence de la France ? C’est ça qui se joue. Le RN est le double vainqueur sortant aux européennes. Qu’a-t-il fait ? Rien. Cela fait quarante ans que la famille Le Pen squatte le Parlement européen pour dire que rien ne va en Europe. Ça suffit !

> Mon enjeu, c’est d’aller chercher les électeurs d’Emmanuel Macron du premier tour de 2022. Je dis aux Français : allez voter, ce n’est pas une élection comme les autres. Ce qui se joue là, c’est notre avenir. On a commencé à faire bouger les lignes en Europe et nous devons continuer.

> Les socialistes et les Républicains ont toujours été historiquement divisés sur l’Europe. Ensuite, il y a les proeuropéens de posture et les vrais proeuropéens, ceux qui obtiennent des résultats. Moi, je suis influente. J’ai l’honneur de présider un groupe central au Parlement européen, sans lequel aucune majorité n’est possible. J’assume d’agir dans une coalition. Raphaël Glucksmann et François-Xavier Bellamy, eux, se planquent. Ils n’ont pas été au rendez-vous de l’Histoire : ils n’ont pas voté l’objectif de neutralité climatique d’ici à 2050, ni le plan de relance de l’économie, ni le pacte asile-immigration qui nous permet de reprendre le contrôle de nos frontières. Normalement, quand on est proeuropéen, on sait faire des compromis et on vote les textes majeurs. J’ai pour ma part tout le temps répondu présent.

> La réalité, c’est celle-ci : les compromis et les coalitions, telle est la manière dont on travaille au Parlement européen. Les socialistes et les Républicains, visiblement, ne veulent pas assumer ça. C’est une de nos différences majeures. Je n’ai pas le compromis honteux et j’ai horreur de l’immobilisme.

> Quand on est proeuropéen, on combat par essence l’extrême droite, qui veut détruire l’Europe de l’intérieur. C’est donc mon adversaire principal dans cette élection. Penser que c’est en se repliant sur nous-mêmes qu’on sera plus efficaces, c’est soit de la naïveté, soit du mensonge, soit de l’irresponsabilité. Les élus du RN surfent sur les peurs et les instrumentalisent. Au Parlement européen, ils n’ont pas travaillé. Ils disent qu’ils sont là pour protéger les Français, mais ils n’ont pas voté le plan de relance qui a sauvé des milliers d’emplois, ni la taxe carbone aux frontières qui protège nos industries, ni le salaire minimum qui permet de lutter contre la concurrence déloyale. Ensuite, ils changent de positions au gré du vent – sur la sortie de l’euro et de l’Union européenne par exemple, parce qu’ils ont compris que leur programme faisait peur aux Français. En réalité, quand on gratte un peu, on voit que leur projet est de détruire l’Europe de l’intérieur. Je ferai tout pour éviter qu’on passe de l’Europe de Simone Veil à l’Europe de Mme Le Pen.

> Je pense que les Français sont inquiets. Je comprends qu’ils soient en colère face au chamboulement du monde. Je suis tout à fait à l’aise avec la politique du gouvernement, même si je comprends que certains Français n’aient pas apprécié, par exemple, la réforme des retraites. Elle était impopulaire mais nécessaire. Nous avons eu le courage de l’honnêteté : la retraite à 60 ans du RN, c’est soit un mensonge, soit des impôts qui explosent. Mais, simplement, je leur dis : ne vous laissez pas séduire par des discours simplistes. Dimanche, ce n’est pas un vote national pour définir la politique du gouvernement. C’est notre avenir en Europe qui se joue, la place de la France en Europe et la place de l’Europe dans le monde, au service des Français. Cette élection est historique, avec des défis colossaux - retour de la guerre sur le continent, intelligence artificielle, réchauffement climatique, risque de décrochage économique. C’est le paradoxe de ce scrutin : alors même qu’on n’a jamais eu autant besoin d’Europe, on risque de voir arriver au Parlement une cohorte de députés qui détestent l’Europe.

> J’aurais évidemment préféré que l’on parle davantage d’Europe. Mais, derrière chacun de ces événements ou drames, il y a des enjeux européens : l’agriculture bien sûr, mais aussi la Nouvelle-Calédonie, concernée par les ingérences étrangères, l’attaque du fourgon pénitentiaire, qui renvoie à la lutte contre les narcotrafiquants… Malheureusement, mes adversaires ont voulu déporter le débat sur les enjeux nationaux. Mais on parle d’une élection européenne. Le député européen n’est pas responsable de la réforme des retraites, pas plus que de l’assurance-chômage ou de la sécurité dans les banlieues. Tous ceux qui promettent le contraire aux Français sont des menteurs.

> La ligne est très claire : nous sommes favorables à la reconnaissance d’un État palestinien, quand les conditions seront réunies. Il faut aller vers la solution à deux États. C’est la condition de l’apaisement. Ça doit être un outil diplomatique au service de la paix.

> Il faut aider les Ukrainiens à gagner cette guerre le plus vite possible. Ce n’est pas seulement leur guerre. Le Kremlin fait planer une lourde menace sur nos démocraties. Si Poutine gagne cette guerre, qui sait où il s’arrêtera ? S’il gagne cette guerre, il détiendra 30% des réserves mondiales de blé, ce qui ferait s’envoler le prix du pain et des pâtes. Un euro pour protéger les Ukrainiens, c’est donc un euro pour protéger les Français. Personne n’a envie d’aller à l’affrontement. Mais il faut que l’on se prépare et que l’on joue le rapport de force, si l’on veut éviter que la Russie nous attaque.

> On a pu mettre en œuvre près de 90% de notre programme de 2019 : « pacte vert », régulation des géants du numérique, Europe sociale, politique industrielle européenne… Entre-temps, la crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont confirmé notre besoin d’avancer. Le monde est différent d’il y a cinq ans. Ce qui me distingue des autres, c’est que mes propositions sont réalistes.

> Les États-Unis s’endettent. La Chine investit. On n’a pas d’autre choix que d’investir ensemble, si on ne veut pas rester en marge de la compétition mondiale. Nos partenaires vont comprendre ce principe de réalité. C’est la condition pour préserver notre modèle européen, ce qui créera de l’emploi pour les Français et les Européens.

> On dit tous la même chose : il n’y a pas de lien systématique. Il y a des migrants qui sont délinquants, mais, contrairement à certains, je ne considère pas que derrière chaque migrant il y a un délinquant ou un terroriste en puissance. Le vrai sujet, c’est la lutte contre l’immigration illégale. Avec la loi immigration votée au Parlement européen, on peut enregistrer pour la première fois les migrants qui arrivent en Europe. S’ils n’ont pas le droit d’y accéder, on les renvoie.

> J’ai participé à pas moins de huit débats dans cette campagne. Je suis heureuse et fière de bénéficier du soutien du président de la République et du premier ministre. Je n’ai pas besoin que mes adversaires intentent un procès en machisme à deux balles et me donnent des leçons de féminisme.

> Je participe à une élection européenne. Je le dis aux Français : je ne serai pas candidate à la présidentielle. Je sais bien que tous mes adversaires sont projetés sur autre chose. Mais c’est avant tout l’influence de la France en Europe qui est en jeu. Je ne me trompe pas de scrutin.

> Je suis focalisée sur ma campagne. Lundi matin, quand j’arriverai au Parlement européen, mon enjeu sera de construire une nouvelle coalition avec des proeuropéens, afin de mener notre projet. Demain, l’une de mes priorités sera aussi d’enrayer la poussée de l’extrême droite, qu’on voit partout en Europe : en bousculant les codes et en obtenant des résultats visibles.

> Cette campagne m’a effectivement permis de gagner en visibilité. Ce sera un très bon levier pour continuer de parler d’Europe aux Français. De leur dire en quoi le Parlement européen n’est pas un machin qu’on ne comprend pas vraiment, mais un lieu où l’on agit dans leur intérêt.

 

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