► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Mes chers compatriotes,
Nous célébrons cette année le 80e anniversaire de la Libération de la France.
Tous ensemble, honorons et transmettons. Nous le devons à nos héros. Nous le
devons aux générations futures.
Les commémorations ont débuté en Corse et se sont poursuivies avec un hommage
aux héros étrangers de la Résistance qui, à l’instar de Missak Manouchian, sont
allés jusqu’au sacrifice ultime. Elles nous ont aussi permis d’honorer la
mémoire des grands maquis au travers des exemples des Glières et du Vercors,
ainsi que celle des victimes de la Shoah avec les enfants d’Izieu.
En Normandie, mais également en Bretagne, nous allons continuer à honorer
toutes les mémoires de celles et ceux qui ont contribué à notre libération: qui
se sont levés pour combattre le nazisme, qui se sont battus sur tous les
fronts, qui ont souffert, qui ont pris tous les risques pour apaiser les
souffrances.
Dès ce 5 juin, dans le Morbihan, nous rappelons le rôle de la résistance
bretonne et des parachutistes SAS, venus d’Angleterre et issus de toutes les
régions de France, jusqu’à l’Océanie, qui ont joint leurs forces pour retenir
les renforts allemands.
À Saint-Lô, la « Capitale des Ruines », selon la belle expression
forgée par Samuel Beckett, nous honorerons les victimes des bombardements,
ainsi que le courage de tous leurs sauveteurs. Saint-Lô est le symbole de
toutes nos cités qui, à cette époque, ont connu la destruction. Leur
souffrance, l’héroïsme des secouristes et l’abnégation de ceux qui les ont
rebâties doivent trouver toute leur place dans notre mémoire collective. Ce
sont les combattants venus en Normandie défendre la flamme de la Liberté que nous
honorerons le 6 juin, en présence de nombreux chefs d’État et de gouvernement,
sur la plage d’Omaha « la sanglante ».
Nous n’oublierons jamais le sacrifice des milliers de jeunes soldats venus
d’Outre-Atlantique, d’Outre-Manche ou d’Outre-mer morts le 6 juin sur les
plages de Normandie : Omaha, Utah, Sword, Gold et Juno. La gratitude de la
France leur est assurée pour toujours, et nous l’exprimerons aux vétérans qui,
immense honneur pour notre pays, seront encore avec nous ce jour-là.
Le 7 juin, nous célébrerons à Bayeux le retour de la France souveraine et
républicaine, avec le général de Gaulle, et les nouvelles institutions
françaises qui se mirent en place au fur et à mesure que les territoires furent
libérés. Le même jour, à Cherbourg, nous rappellerons le rôle crucial joué par
ce port de la Liberté, par lequel passèrent les combattants venus libérer le
continent européen, dont des descendants du vieux continent partirent par le
même port pour émigrer en Amérique.
Ces cérémonies et celles qui suivront, notamment en Provence, ne sont qu’une
partie de notre grand cycle mémoriel. Partout en France, des milliers
d’événements et de projets scolaires animeront l’indispensable travail de
transmission. C’est le sens de la grande collecte d’archives et de souvenirs
lancée en mars dernier, qui permettra à l’intime de rejoindre le collectif dans
la construction de notre mémoire. Il est en effet essentiel d’aider les jeunes
générations à s’approprier cette période dont nous avons su nous relever et
tirer des leçons, et à réfléchir au poids des choix individuels dans les
périodes de tourments.
Elle nous pousse à nous demander le prix que nous sommes prêts à payer pour
notre liberté et la défense de nos valeurs. Elle nous rappelle l’importance
d’une Europe unie, de la solidité de nos alliances, dans un monde à nouveau
plein de risques et d’incertitudes.
Puisse l’exemple de ces héroïnes et héros renforcer notre détermination et
notre confiance dans un avenir de paix et de sécurité.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Gabriel Attal Premier
ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> [Ingérences étrangères dans les élections européennes] Il y a eu ces
étoiles de David taguées dans plusieurs communes d’Île-de-France. Il y a eu ces
mains rouges honteusement peintes sur le Mémorial de la Shoah et, il y a
quelques jours, ces faux cercueils déposés sous la tour Eiffel et porteurs de
l’inscription « soldats français de l’Ukraine ». Trois outrances
parmi bien d’autres, trois infamies qui visent à nous manipuler et qui, même si
les enquêtes sont en cours, portent la marque de l’ingérence.
Notre pays et notre continent font l’objet d’ingérences étrangères et de
tentatives de déstabilisation. Ces derniers mois, nous avons constaté une
hausse du nombre de ces phénomènes, qui prennent les formes que je viens
d’évoquer ou passent par des attaques cyber ou de désinformation relayée sur
les réseaux sociaux.
Quand cette hausse coïncide avec un moment où, comme dans quelques jours, les
Européens, dont les Français, sont amenés à déterminer l’avenir de l’Europe, on
comprend que le but des puissances qui essaient de nous déstabiliser est que
nous ne construisions plus l’Europe, que nous ne soyons plus capables de nous
unir pour nous défendre.
S’il en fallait un, je vois là un argument supplémentaire et éclatant pour nous
défendre à vingt-sept, pour continuer à nous construire à vingt-sept. Il s’agit
d’un argument supplémentaire pour poursuivre la construction d’une défense
européenne, qui passe par des capacités cyber, par une boussole stratégique
commune – que nous sommes enfin parvenus à adopter –, par de la
recherche et développement en commun, par des capacités de partage
d’informations sur ces ingérences et ces tentatives de déstabilisation, qui
sont des attaques contre nos démocraties.
Ce qui se jouera dimanche et dans les années à venir, c’est bel et bien la
capacité de la France à se défendre, en étant plus unie avec ses partenaires
européens face à ces ingérences. Leurs auteurs veulent nous désunir, nous
isoler, pour mettre en œuvre leur funeste projet, celui que nous voyons se
déployer en Ukraine. Assumons notre responsabilité, soyons collectivement au
rendez-vous !
> Nous
[députés et gouvernement] partageons très
largement une volonté commune : accompagner la France des villages et de
la ruralité, la France de tous les territoires ; faire en sorte qu’elle se
développe, que les commerces y restent ou y reviennent ; faire en sorte
que les jeunes de la France rurale aient les mêmes chances que les jeunes des
centres-villes ; répondre aux grandes questions qui se posent, notamment
l’accès aux soins dans ces territoires.
Depuis 2017, nous avons engagé beaucoup
de choses. Nous avons lancé les programmes Petites Villes de demain et Villages
d’avenir. Dans chacune de vos circonscriptions, des communes ont reçu ce label
et bénéficient des mesures qui lui sont associées. Nous avons investi
massivement pour redynamiser les centres-bourgs grâce au plan Action cœur de
ville, qui est un succès.
Nous avons doublé les crédits dédiés à la
dotation pour la protection de la biodiversité et la valorisation des aménités
rurales. Dans quelques jours, les communes qui verront leur dotation augmenter
et celles qui en bénéficieront désormais en seront informées. Nous avons créé
2 700 espaces France Services.
Nous poursuivons cet effort :
conformément à ce qu’a annoncé le Président de la République, il y en aura
3 000 en 2027. Nous soutenons tout ce qui permet de faciliter l’accès aux
soins, notamment les projets de maisons de santé et les médicobus.
Depuis 2018, nous avons doublé le budget consacré aux ZRR. Nous accompagnons
les petites communes dans leurs projets et les habitants dans leur vie
quotidienne, notamment grâce au plan France ruralités.
Au cœur de France ruralités, il y a la
réforme des ZRR. Je vais être très transparent avec vous : j’ai découvert
cette réforme au moment où j’ai été nommé Premier ministre. Elle avait été
conduite par le précédent gouvernement – dans lequel j’étais ministre de
l’éducation nationale – à l’automne 2023, dans le cadre de l’examen du
budget pour 2024. Dominique Faure avait beaucoup consulté à l’époque. Je
rappelle que cette réforme avait été adoptée à l’unanimité par le Sénat, tous
les groupes politiques du Sénat ayant voté en sa faveur.
Après cette réforme, près de 18 000 communes, soit 2 000 de plus
qu’auparavant, bénéficieront du dispositif. Cela veut dire qu’elles recevront
davantage de moyens en faveur de l’attractivité et de l’emploi, que des
médecins et des commerçants bénéficieront d’exonérations fiscales et sociales.
Le zonage et les critères de l’ancien dispositif faisaient l’objet de critiques
régulières. De nombreux élus plaidaient pour une évolution de ces critères afin
de faire entrer dans le dispositif telle ou telle commune qui devait, selon
eux, bénéficier d’une ZRR. C’est pourquoi le gouvernement précédent a mené
cette réforme, qui a permis de faire entrer 2 000 communes dans le
dispositif. Le problème est qu’en application des nouveaux critères, quelque
2 000 autres communes devaient en sortir.
J’ai découvert le problème au
moment de ma prise de fonctions. J’ai été interpellé par de nombreux
parlementaires. (…) J’ai alors
pris deux engagements : d’une part, la commune de Briouze, située dans sa
circonscription, continuerait à bénéficier d’une ZRR ; d’autre part,
j’annoncerais rapidement ma décision.
Dans ma déclaration de politique générale, j’avais annoncé quelle serait ma
méthode : examiner lucidement ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne
pas ; reconnaître – ce qui est plutôt sain – que nous pouvons
parfois prendre des décisions erronées ou mener des réformes qui ne
fonctionnent pas ; lorsque tel est le cas, en tirer les conséquences en
revenant en arrière.
Conformément à cette méthode, après
plusieurs semaines d’échanges et de travaux, je vous annonce que j’ai décidé de
maintenir dans le dispositif des ZRR les 2 200 communes qui devaient
en sortir en application de la réforme.
Ces 2 200 communes continueront
donc à bénéficier des exonérations fiscales et sociales dont elles bénéficient
actuellement. Cela vaut pour les commerces déjà en place comme pour les
commerces qui s’installeront à l’avenir. Ces 2 200 communes
s’ajouteront aux 18 000 communes bénéficiaires. Autrement dit, grâce
à cette décision, le dispositif concernera 2 200 communes de plus qu’avant
la réforme. Il n’y aura aucune commune perdante ; il n’y aura que des
communes gagnantes.
Il n’y aura pas non plus de rupture dans
le temps : aucune commune, aucun commerce, aucun professionnel ne cessera
de bénéficier des exonérations au 1er juillet – contrairement à ce
que prévoyait la réforme adoptée dans le cadre du dernier budget.
Ma décision de maintenir ces 2 200 communes dans le zonage s’applique
dès à présent et sera traduite dans les prochains textes financiers. J’espère
que vous les soutiendrez, puisque vous soutenez cette mesure importante pour
notre ruralité.
Cette décision est juste et utile. Elle
est essentielle pour l’attractivité de nos communes rurales. Aucune commune ne
sera laissée sur le bord de la route. Telle est ma méthode :
écouter ; être lucide, y compris quand des choses ne fonctionnent
pas ; quand des choix que nous avons faits doivent être remis en cause, en
tirer les conséquences, au bénéfice de nos concitoyens.
> Nous avons une
chance, celle de n’avoir pas connu la guerre. Même les grands-parents des plus
jeunes générations sont souvent nés après la guerre. Lorsque j’échange avec ces
jeunes, je me rends compte que nous avons parfois perdu de vue que nous vivons
la plus longue période de paix sur le continent européen – au sein des
pays membres de l’Union européenne, puisque la guerre est revenue en Europe, en
Ukraine.
Une telle situation, rare, nous la devons notamment à l’Union européenne. Nous
la devons aussi, et d’abord, à ceux qui ont débarqué il y a quatre-vingts ans
– c’est l’objet des commémorations du Débarquement de cette semaine, en
présence de très nombreux chefs d’État. Nous la devons à leur courage, eux qui
voulaient mettre fin à la barbarie nazie. Ce courage nous a permis de vivre en
paix, nous permet de vivre en démocratie, et nous permettra de voter dimanche.
Ce que nous vivons est fragile. On
le constate en Ukraine, où un État autoritaire, qui n’aime ni la démocratie, ni
la liberté, s’en prend à un État démocratique.
Notre situation est également fragile car certains prospèrent sur le doute ou
les difficultés réelles que connaissent nos concitoyens, comme d’autres
citoyens européens. Ils prospèrent et souhaitent défaire ce projet européen,
tout en laissant entendre qu’ils seraient désormais favorables à l’Union
européenne – ou qu’ils ne souhaiteraient plus en sortir. Pourtant, leur
projet est bel et bien celui d’une sortie méthodique de l’Union européenne.
Notre inquiétude, et ce qui fait que le
moment que nous vivons est particulièrement important, c’est que, pour la
première fois, dans tous les pays européens, ceux qui portent ce projet
pourraient bénéficier d’une minorité de blocage, et donc d’une capacité à
paralyser les institutions européennes.
Imaginez ce qui se serait passé au cours des dernières années si l’Union
européenne n’avait pu fonctionner : comment aurait-on géré la pandémie et
l’achat de vaccins pour nos concitoyens ? Comment aurait-on géré la crise
économique et la relance ? Comment aurait-on géré le soutien à l’Ukraine
si l’Union européenne était paralysée de l’intérieur ?
> Le budget de la
transition écologique adopté cette année par le Parlement représente 40 milliards d’euros. Il était de
32 milliards en 2023. Faisons le calcul : 40 moins 32 donne 8
– ce qui signifie que nous dépensons 8 milliards de plus en 2024
qu’en 2023. Vous dites que nous avons baissé le budget de l’écologie, mais les
chiffres sont clairs : ils augmentent et n’ont jamais été aussi
élevés !
Vous avez évidemment toute légitimité à vous exprimer dans le débat
démocratique et nous vous avons beaucoup entendus au moment où l’État a été
condamné par le Conseil d’État pour inaction climatique. La période concernée
commençait avant l’élection d’Emmanuel Macron, quand votre famille politique
était au gouvernement, sous la présidence de François Hollande. Vous avez utilisé cette décision de la justice
administrative pour critiquer notre majorité, mais, à la fin de l’année
dernière, lorsque cette même justice administrative a annoncé qu’elle mettait
fin à la procédure parce que le Gouvernement avait fait ce qu’il fallait, on ne
vous a pas entendus !
Quand il y a de bonnes nouvelles, on ne
vous entend pas. Vous voulez réduire les émissions de CO2 et la pollution à
juste titre, mais vous ne parlez pas des résultats historiques que nous avons
enregistrés l’année dernière. Les émissions de CO2 ont baissé de 20 %
depuis 2017 et vous ne le dites pas non plus !
Quant aux produits phytosanitaires, leur
usage a baissé de 20 %, même de 95 % pour les plus dangereux, depuis
2017. Lorsque vous étiez au gouvernement, à l’époque de François Hollande, leur
utilisation avait augmenté de 20 %. Sur ce sujet non plus, on ne vous
entend pas. Je m’interroge sincèrement sur les raisons de votre silence. Je
crois connaître la réponse : pour vous, la lutte contre le changement
climatique n’est pas une fin en soi, mais un moyen ; vous ne recherchez
pas tant l’écologie que la décroissance.
Pour votre parti politique, l’écologie
est un argument au service d’une idéologie de la décroissance. Vous voulez
imposer non pas la baisse des émissions de CO2 ou la protection de la
biodiversité, mais moins d’usines, moins d’agriculteurs, moins d’activité
économique, moins de travail pour les Français. Voilà la véritable différence
entre nous ! Contrairement à vous, nous considérons que l’écologie et
l’économie sont compatibles et dans l’intérêt des Français. Nous poursuivrons
donc notre politique, bien plus efficace que celle que vous prônez !
Bruno Le Maire,
ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique
> Notre majorité a renationalisé
EDF, entreprise qui est désormais à 100 % publique. Nous sommes donc les
premiers à reconnaître le caractère stratégique de l’énergie, dont nous avons
repris le contrôle. Vous [RN] nous
interrogez aussi sur le pouvoir d’achat qui est la première préoccupation des
Français.
Vous seriez plus crédible sur le pouvoir d’achat si vous aviez voté le bouclier
tarifaire sur le gaz et celui sur l’électricité, qui a permis de réduire de
200 euros la facture annuelle des ménages français. Vous seriez plus
crédible sur le pouvoir d’achat si, il y a quelques mois, vous aviez voté
l’indemnité carburant, qui permet d’aider tous ceux qui prennent leur véhicule
pour aller travailler, mais vous avez voté contre. Vous seriez plus crédible
sur le pouvoir d’achat si vous aviez accepté de soutenir tout ce que nous avons
fait pour aider ceux qui travaillent, comme l’augmentation de la prime
d’activité ou la défiscalisation des heures supplémentaires. Pour que nos
compatriotes en aient bien conscience, je rappelle que votre groupe politique
propose de refiscaliser les heures supplémentaires et de supprimer la prime
Macron, qui représente en moyenne 500 euros de pouvoir d’achat
supplémentaire pour nos compatriotes. Par ailleurs, nous avons réussi à ramener
l’inflation à 2 % et, désormais, les salaires augmentent plus vite que les
prix. Nous allons dans la bonne direction. Plutôt que de vouloir faire des
économies sur l’énergie, soutenez-nous dans nos efforts pour récompenser ceux
qui travaillent, augmenter leurs salaires et soutenir leur activité.
Catherine Vautrin,
ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
> Ce 4 juin marque une date importante pour le
dialogue social conventionnel. Nous venons de signer une nouvelle convention
médicale qui apporte des avancées inédites pour l’accès aux soins des patients
et l’attractivité de la médecine libérale. Merci aux représentants des médecins
libéraux et à l’Assurance Maladie pour ces 18 mois de travail au service de
l’amélioration de notre système de santé.
Marc Fesneau,
ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
> La politique agricole commune, c’est l’un des fondements de la construction
européenne; depuis plus de soixante ans, elle s’emploie à relever le défi de la
souveraineté alimentaire et agricole. Qu’avons-nous fait depuis 2017 ? La
PAC est d’abord un budget, que nous avons réussi à préserver quand le Brexit le
menaçait fortement. C’est le premier point : nous avons maintenu et
préservé le budget de la PAC.
Deuxièmement, nous avons fait en sorte que les accords commerciaux en cours ou
à venir comportent des clauses miroirs, en vertu du principe de réciprocité.
C’est d’ailleurs le cas s’agissant du Ceta et c’est ce qui a justifié la
position française concernant le Mercosur : nous n’acceptons pas un accord
qui ne respecte pas certaines clauses de réciprocité, en particulier sur la
question climatique.
Troisièmement, à la demande des mouvements d’agriculteurs qui se sont
développés dans toute l’Europe, nous avons pris des mesures de simplification,
notamment en matière de conditionnalité : nous avons fait en sorte que les
règles introduites puissent accompagner la transition environnementale sans entraver
le potentiel de production agricole.
Que nous reste-t-il alors à faire ? Nous devons d’abord aller plus loin
s’agissant des mesures de réciprocité et veiller à ce que chaque accord intègre
la question des conditions de production, pour éviter d’exposer nos
agriculteurs à une concurrence trop déloyale.
Ensuite, nous avons besoin d’approfondir la simplification, à la fois dans le
PSN en cours et dans les PSN à venir, à partir de 2027. Nous travaillons en
outre sur deux sujets : la règle de minimis agricole, qui plafonne les
aides que l’on peut apporter – or on sait combien les crises nécessitent
d’octroyer des aides nombreuses aux agriculteurs ; et ce que l’on appelle
la moyenne olympique de rendement, à partir de laquelle est calculée l’indemnisation
de l’assurance récolte. Ce dernier travail est en cours ; nous avons
obtenu un accord au niveau européen mais nous devons avancer sur la question.
Enfin, en vue de la future PAC, celle qui commencera en 2027, nous devons
promouvoir des mesures qui permettent d’accompagner la résilience climatique,
géopolitique et économique. Il faut dès à présent s’y préparer.
> L'idée de lutter contre les déserts vétérinaires, en créant une école proche des zones d'élevage, mérite qu'on s'y attarde. Nous avons pris l'engagement de former 75% de vétérinaires en plus d'ici 2030 et nous pourrons y arriver avec les cinq écoles actuellement ouvertes (quatre publiques et une privée). Sur ce projet, il y a plusieurs questions qui se posent. D'abord, quel coût d'investissement ? Ensuite, est-ce que ça permet de répondre à la désertification ? Et trois, quelle est la temporalité du projet ? Le rapport que j'avais demandé doit répondre à ses questions, d'ici dix à douze jours. Avec la loi d'orientation, j'ai par ailleurs donné droit à un stage long en sixième année dans les territoires.
> Les campagnes européennes sont plutôt toujours difficiles, et ce pour tous les partis. On a du mal à mobiliser les électeurs. Les sujets européens, que ce soit les vaccins, l'agriculture, l'industrie, les médicaments, sont des sujets importants pour la France. Si j'arbore fièrement le drapeau européen à côté du drapeau français, c'est parce que je pense que nous ne résoudrons pas tous les problèmes tout seul.
> S'il n'y avait pas l'Europe, il n'y aurait pas de vaccin, pas de plan de relance, pas d'Airbus et Poutine aurait gagné en Ukraine. Si on veut produire de l'énergie, avoir des champions du solaire, c'est au niveau de l'Europe que ça se construit. L'intérêt européen se conjugue aux intérêts français. Mais il faut aussi avancer sur l'harmonisation.
> [Adhésion de l’Ukraine] Il faut qu'on soit vigilant sur le sujet agricole. Pas question que cette arrivée fasse concurrence à autres pays. Il faut que les standards, notamment de production, soient les mêmes. La PAC n'est pas là pour aider des exploitations de 50.000 hectares. Qu'elle soit dans l'UE ou non, nous devons coopérer avec l'Ukraine pour qu'elle retrouve ses débouchés traditionnels sur les marchés mondiaux, pas pour nous concurrencer sur nos marchés européens.
> [Mercosur] La France, notamment par mon intermédiaire, s'y est toujours opposée. Ce sont des discussions lancées il y a vingt ans mais il s'est passé deux-trois choses depuis. On ne peut pas accepter des accords commerciaux qui s'opposent aux autres accords internationaux, notamment ceux sur le climat. On ne peut pas non plus accepter des accords avec des pays qui n'ont pas tout à fait les mêmes standards et dont les produits seraient en concurrence frontale avec les nôtres. Aujourd'hui, en l'état actuel de sa rédaction, cet accord n'est pas acceptable.
> L'enjeu de la dernière loi sur l’agriculture : donner à l'agriculture les armes et préserver notre compétitivité en la matière. Après, il y a deux sujets. Un, le potentiel de production risque d'être entamé par le dérèglement climatique. C'est un élément central. Et il faut s'armer pour cela. Le deuxième sujet, c'est l'émergence du Brésil ou d'autres et nous avons besoin d'une politique de compétitivité pour maintenir nos parts de marché.
> Favoriser les produits de qualité et locaux, réduire le gaspillage, renforcer la part de produits sous signes de qualité dont les produits bios : autant de façon de rendre plus vertueux le circuit alimentaire. Dans ce chemin, la restauration collective joue un rôle crucial. Elle est un levier permettant aux producteurs comme aux acheteurs et gestionnaires d’établissements publics ou privés de montrer l’exemple.
Rachida Dati,
ministre de la Culture
> Comme tous les Français, je suis très attachée
à l’audiovisuel public. L'unique ambition de la réforme que je porte est de
rendre notre service public de l'audiovisuel plus robuste face aux enjeux de
notre temps. En mutualisant ses qualités et le professionnalisme de ses
salariés, il pourra continuer à éclairer et à accompagner les Français à
travers le 21ème siècle.
Sébastien Lecornu,
ministre des Armées
> Il y a 80 ans, 22.242 soldats britanniques ont
débarqué pour libérer la France et sont morts en Normandie dans leurs glorieux
combats contre l’occupant nazi. Avec Son Altesse royale la Princesse royale
Anne au cimetière britannique de Bayeux pour leur rendre hommage.
Stéphane Séjourné,
ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, secrétaire général de
Renaissance
> Ce 4 juin, Alexeï Navalny aurait eu 48 ans. En
cette semaine où nous honorons la démocratie et la liberté de notre continent,
souvenons-nous de ces hommes et de ces femmes qui payent encore de leur vie
leur lutte contre l'oppression et l'autoritarisme.
Thomas Cazenave, ministre
délégué chargé des Comptes publics
> Nous sommes sur le terrain pour rappeler qu'il nous faut plus
d'Europe. Parce que, ici, la viticulture sans l'Europe n'existerait plus. Parce
qu'on exporte notre vin, parce que nos commerçants, nos artisans, nos
entreprises ont bénéficié de la protection de l'Europe pendant les crises que
nous avons traversées, la salle des fêtes du Grand Parc n'existerait pas sans
l'Europe. Je défends et nous défendons pied à pied l'idée que nous avons besoin
d'Europe, et qu'aujourd'hui, le 9 juin, c'est un scrutin crucial qui se joue
avec le risque de voir l'Europe se détricoter par toutes celles et ceux qui
n'en veulent pas et qui sont aujourd'hui crédités de sondages très flatteurs.
> [Elections européennes] Le nombre de partis politiques
qui en ont fait un référendum, il faut le dire, pour ou contre le président de
la République. Mais c'est un gros piège qu'ils ont tendu. La question, ce n'est
pas le président de la République, ce n'est pas le gouvernement, ce n'est pas
mon avenir. La question, c'est l'avenir de l'Europe. Est-ce qu'on va avoir un
groupe qui, au Parlement européen, avec l'ensemble des extrêmes, du
Rassemblement national chez nous, qui seront en situation de bloquer l'Europe,
alors même que nous devons nous défendre face aux nouvelles menaces, la Russie.
Alors que sur le plan économique, nous pouvons disparaître face à la
concurrence entre la Chine et les Etats-Unis. On a besoin de se réveiller, on a
besoin de s'affirmer. On n'a pas besoin de bloquer l'Europe. On a besoin de
faire plus ensemble au risque honnêtement que nous disparaissions. Donc c'est
un scrutin fondamental, et j'appelle toutes celles et ceux qui sont attachés à
l'Europe, qui n'ont pas nécessairement envie ou prévu d'aller se déplacer aux
urnes le 9 juin, d'aller voter pour la liste de Valérie Hayer qui défend une
vision positive avec plus d'investissement européen, plus de défense
européenne. La défense de nos valeurs communes. C'est un scrutin fondamental le
9 juin. (…)
Le sujet, ce n'est pas le gouvernement, ce n'est pas le président de la
République. Et quels sont les députés que nous envoyons à Bruxelles, à
Strasbourg, pour défendre notre Europe, celles et ceux que nous avons envoyés
en 2019, ils ont créé l'Europe sociale. Un SMIC partout en Europe. Ils ont
financé le plan de relance qui a sauvé notre économie très concrètement ici,
taxe carbone aux frontières pour réussir le changement climatique. Ils ont un
bilan. Ils ont des résultats. Et notre sujet, c'est l'Europe, ce n'est pas la
question de la situation politique nationale.
> Si on a un Rassemblement national très haut au Parlement européen, c'est le blocage de l'Europe, et c'est même probablement plus grave encore que les conséquences que nous pourrions tirer au niveau national du scrutin du 9 juin.
Sarah El Haïry, ministre
déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles
> Dès nos prises de fonctions, Catherine Vautrin et moi-même avons
engagé la revalorisation des salaires des professionnels de la petite enfance,
à hauteur de 150 euros net mensuels en moyenne. En effet, comme vous, nous
considérons que la qualité d’accueil des enfants dépend des conditions de
travail des salariés du secteur.
Dans le cadre des dispositions de la loi pour le plein emploi, nous avons aussi
mené des contrôles massifs des groupes, quel que soit leur statut, privé,
public ou associatif – statut ne fait pas vertu –, exploitant des
crèches. Nous n’avons rien de plus précieux que nos enfants !
À moyen terme, pour faire suite aux alertes émises par l’Inspection générale
des affaires sociales, nous prendrons des décrets de suppression du statut
dérogatoire dont bénéficient les microcrèches. Nous démultiplierons les travaux
de contrôle menés par la protection maternelle et infantile et les caisses
d’allocations familiales et nous améliorerons leur coordination. Nous
travaillons sur un référentiel commun : il convient de changer le regard
des PMI et de les aider à passer d’un contrôle exclusivement sanitaire à un
rôle d’accompagnement et de soutien humain.
Vous nous avez alertés par ailleurs sur l’existence de certificats d’aptitude
professionnelle petite enfance dont les enseignements sont entièrement donnés à
distance. Nous serons vigilants sur ce point.
Nous souhaitons aussi améliorer le crédit d’impôt famille et nous poursuivons
la politique de création de places en crèches.
Enfin, nous nous appuyons sur le comité de filière petite enfance afin de mener
une grande campagne de promotion des métiers du lien. Plus que jamais, nous
avons besoin d’attirer dans ce secteur.
Voilà les actions déjà engagées, qui sont menées dans un souci constant de
qualité et qui bénéficient de moyens financiers : 6 milliards d’euros
dans le cadre de la convention d’objectifs et de gestion 2023-2027.
Frédéric Valletoux, ministre
délégué chargé de la Santé et de la Prévention
> [Déficit de la Sécurité sociale] Je ferai d’abord un rappel touchant le fonctionnement de nos
institutions : la Cour des comptes est une institution judiciaire
autonome : elle se saisit des sujets dont elle souhaite se saisir et émet
ses avis en toute indépendance, le Gouvernement demeurant libre d’en tenir
compte ou non. N’amalgamez pas les conclusions de la première à d’hypothétiques
projets secrets du second.
La maîtrise de nos finances publiques est un problème – oui, monsieur le
député ; celle des comptes de la sécurité sociale aussi – oui,
monsieur le député. Ce gouvernement a déjà agi en la matière : le déficit
de la sécurité sociale a diminué de 9 milliards entre 2022 et 2023. Cela
ne suffit pas : les dépenses de sécurité sociale devront encore participer
à l’effort de maîtrise des finances publiques. Aucun débat n’est tabou à nos
yeux– cela fait, je crois, la force de la présente majorité. Il convient,
cela dit, de nous juger sur nos décisions, non sur les idées simplement
débattues.
Tel était mon premier point ; le
second portera sur le véritable salmigondis dont vous nous avez régalés,
monsieur le député, mélangeant selon votre habitude des sujets de toutes
sortes. Vous n’étiez pas là pour voter l’augmentation de l’Ondam, ni lorsque cette majorité a voté une hausse de
plus de 60 milliards d’euros du budget pour faire face à l’augmentation
des dépenses de santé ; ni pour assurer la protection des Français à
l’aide des boucliers tarifaires et des mesures exceptionnelles qui ont non
seulement permis de passer la crise du covid, mais de renforcer les moyens des
hôpitaux. Alors, gardez vos leçons sur la casse des droits sociaux !
Aucun projet en cours ne concerne
les indemnités journalières, mais nous examinerons toutes les dépenses de
l’assurance maladie, qui concourent aux 254 milliards de l’Ondam en vue
d’accroître l’efficience du système de santé. L’objectif – je l’ai dit il
y a deux jours à propos d’une proposition de loi du groupe communiste –
est de sauver la sécurité sociale. Pour cela, il faut lui redonner du muscle en
traquant les abus.
Jean-Noël Barrot, ministre
délégué chargé de l’Europe
> Deux cent quarante et un jours
et LFI ne parvient toujours pas à saluer la mémoire de nos
quarante-trois compatriotes français sauvagement assassinés le
7 octobre ! Deux cent
quarante et un jours et vous ne parvenez pas à adresser le moindre mot de
soutien à nos deux compatriotes retenus dans des tunnels à Gaza. Ohad Yahalomi et Ofer Kalderon, deux pères de
famille de 49 et 53 ans. La moindre des choses, lorsque l’on est
républicain et que l’on a des compatriotes retenus en otage à l’étranger,
c’est de savoir prononcer leurs noms dans
l’hémicycle de l’Assemblée nationale !
Le Président de la République, le Premier ministre et le ministre de l’Europe
et des affaires étrangères l’ont dit : nous soutenons la proposition de
paix du président américain. La diplomatie française est mobilisée pour
atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés : un cessez-le-feu
durable, la libération des otages et l’acheminement de l’aide humanitaire. Mais ne laissons pas croire
qu’Israël est la seule partie dans ce conflit.
Le Hamas porte une responsabilité très
lourde. Alors, rejoignez les efforts de la diplomatie française et condamnez
sans appel le comportement du Hamas depuis le 7 octobre !
> Nous souhaitons qu’un État israélien et un État
palestinien vivent côte à côte, en paix et en sécurité, et nous avons soutenu
ce principe par deux fois devant les Nations unies.
Cette position ne revient pas à penser que les actes terroristes et barbares du
7 octobre puissent être récompensés par la création d’un État palestinien,
mais à affirmer, au contraire, qu’un État palestinien doit être en mesure
d’apporter des garanties de sécurité suffisantes à son voisin. C’est à cette
seule condition qu’il pourra être créé.
S’agissant de la reconnaissance bilatérale de l’État de Palestine, la position
de la France est tout aussi claire et a été rappelée par le Président de la
République. Le sujet n’est pas tabou, mais cette reconnaissance doit être
utile. Le Premier ministre l’a souligné la semaine dernière : les
reconnaissances officielles de l’État de Palestine par plusieurs pays, ces
dernières semaines, n’ont pas apporté de solution au conflit. Celle de la
France aura une portée considérable et doit permettre une avancée décisive sur
le plan politique. Elle doit donc intervenir au bon moment, pour qu’il y ait un
avant et un après. Ce n’est pas un simple enjeu symbolique ou de positionnement
politique. Reconnaître l’État palestinien pour de tels motifs ne serait pas
dans l’intérêt des Palestiniens, qui réclament des avancées concrètes. Nous y
travaillons aux Nations unies et avec nos partenaires arabes, réunis à Paris
vendredi dernier. Loin des outrances, la France continue de porter la voix de
la paix.
> Quand le RN a un candidat aux élections européennes qui
s’est battu contre l’inscription du droit à l’interruption volontaire de
grossesse dans l’Union européenne, qui a voté contre l’égalité entre les femmes
et les hommes et qui invisibilise sa deuxième de liste, on ne donne pas de
leçons de morale au Gouvernement !
La vérité, c’est que jamais la France n’a été aussi influente en Europe que
durant ces cinq dernières années. Où était M. Bardella pendant ce temps? Où
était-il lorsque l’Europe sociale a avancé grâce à la régulation du travail
détaché et au salaire minimum ? Où était-il lorsque l’Europe de
l’industrie a avancé grâce à de nouveaux moyens pour investir dans les secteurs
stratégiques? Où était-il lorsque l’Europe du contrôle des migrations a avancé
grâce au nouveau pacte sur la migration et l’asile? Où était-il lorsque
l’Europe du numérique a avancé grâce aux nouvelles règles encadrant les grandes
plateformes et les réseaux sociaux ? Il n’était nulle part ! Il n’a
voté aucune de ces avancées décisives.
Vous me répondrez qu’il n’était pas tout à fait d’accord avec ces dispositions.
Dans ce cas, que ne s’y est-il pas opposé ! Vingt et un amendements
déposés en cinq ans ! Le taux de présence en séance plénière le plus
faible de tous les candidats à cette élection européenne! Ce n’est pas sur le
fondement de ce bilan lamentable que vous pouvez nous donner des leçons !
Si nous vous avions écoutés, que se
serait-il passé ? L’épargne des Français se serait évaporée avec la sortie
de l’euro. Nous aurions tous le covid, faute d’un vaccin européen. L’armée de
Vladimir Poutine serait aux portes de la Pologne et des pays baltes. Et la
France ne serait plus la France, elle serait un satellite de la Russie !
> La formation de soldats ukrainiens n’a rien de nouveau.
Depuis le début de la guerre, la France apporte son soutien à l’Ukraine en
formant des soldats ukrainiens sur le sol français. Plus de 10 000 ont
d’ores et déjà été formés par la France.
Par ailleurs, les vingt-sept chefs d’État et de gouvernement que le Président
de la République a réunis le 26 février ont décidé de réfléchir à la
manière dont ils pourraient former des soldats ukrainiens, le moment venu, sur
le sol ukrainien et dont ils pourraient participer ensemble à des opérations de
déminage ou encore à la production de munitions sur le sol ukrainien.
Toutefois, à ce stade, aucune formation n’est assurée par des soldats français
directement sur le sol ukrainien. Nous continuons à en discuter avec nos
partenaires européens et avec l’Ukraine.
Je suis un peu surpris : je vous entends condamner la guerre d’agression
russe en Ukraine, alors qu’au Parlement européen, Jordan Bardella n’a voté ni
pour les sanctions européennes contre la Russie, ni pour la dénonciation de la
détention et de l’assassinat politique d’Alexeï Navalny, ni pour le soutien aux
réfugiés ukrainiens et à leurs enfants, ni pour le soutien civil et militaire à
l’Ukraine. C’est à se demander dans quel camp vous êtes : celui de la
résistance ou celui de Vladimir Poutine ? Celui de la démocratie ou celui
de la dictature ?
Marina Ferrari, secrétaire
d’Etat chargée du Numérique
> Pour développer une entreprise, l’énergie des entrepreneurs et de
leurs salariés, qui n’en manquent pas, ne suffit malheureusement pas toujours.
Son financement doit être soutenu et rendu plus accessible, tandis que des
procédures adaptées doivent être appliquées dans un cadre simple : en
somme, il faut être capable d’établir un environnement attractif.
C’est justement à la création d’un tel environnement que nous travaillons
depuis 2017. Nous poursuivrons nos efforts, avec le plan d’action
« Simplification ! » annoncé par Bruno Le Maire et Olivia
Grégoire, et qui fait l’objet d’un projet de loi actuellement examiné au Sénat.
La proposition de loi s’inscrit dans la même démarche et contribue à
l’attractivité de la France, en simplifiant et facilitant les conditions de
financement des entreprises. Le travail de la commission des finances de
l’Assemblée nationale s’est révélé précieux pour consolider ce texte.
L’accord trouvé en CMP démontre une nouvelle fois que des parlementaires de
toutes sensibilités savent travailler ensemble et de manière constructive
lorsque l’enjeu – en l’occurrence la compétitivité et le rayonnement de
notre pays – est important.
Sans prétendre à l’exhaustivité, je soulignerai quelques-uns des apports de la
proposition de loi. Son premier objectif est de faciliter grandement le
financement des entreprises : le plan d’épargne en actions pour les
petites et moyennes entreprises (PEA-PME) permettra de financer plus de
sociétés et plus facilement. La valorisation maximale des entreprises éligibles
sera doublée, pour atteindre 2 milliards d’euros : le PEA-PME pourra
ainsi soutenir les entreprises à taille intermédiaire (ETI) et les licornes de
la French Tech, moteurs de notre croissance. Les critères d’éligibilité seront
simplifiés, ce qui facilitera l’utilisation de l’enveloppe fiscale du PEA-PME.
L’univers d’investissement de l’épargne salariale sera également élargi :
les fonds communs de placement d’entreprise (FCPE) pourront dorénavant financer
des PME cotées sur le marché de croissance de la Bourse de Paris. En outre, le
Gouvernement pourra introduire dans le droit français le régime des actions
fractionnées, qui permettra à un plus grand nombre de porteurs de mieux
bénéficier d’opportunités d’investissements en Bourse, en plaçant
régulièrement, en fonction de leurs moyens, de petits montants. C’est ce que
propose notamment l’une des start-up récemment entrée dans le classement
« French Tech 120 ».
L’examen de la proposition de loi a permis d’enrichir les dispositions
relatives à la modernisation de la gouvernance des entreprises. Les droits des
actionnaires seront ainsi renforcés, grâce à la création d’une procédure
d’examen accéléré au tribunal de commerce, visant à trancher un éventuel
désaccord entre actionnaires et conseil d’administration quant à l’inscription
d’une résolution à l’ordre du jour de l’assemblée générale.
Enfin, les rapporteurs du texte – à l’Assemblée et au Sénat – ont souhaité
faciliter la relocalisation en France de certains emplois financiers. La place
de Paris consolidera son attractivité grâce au plafonnement de la rémunération
prise en compte dans le barème des indemnités de licenciement sans cause réelle
et sérieuse des traders.
Vous l’aurez compris, cette proposition de loi offre à nos entreprises de
possibles gains de compétitivité et d’attractivité. En tant que secrétaire
d’État chargée du numérique, je considère que les évolutions qu’elle vise
promettent une augmentation des capacités de financement de nos scale-up, en
rendant possible une introduction en Bourse avec des actions à droits de vote
multiples. Les entrepreneurs ne seront plus pénalisés en faisant le choix de la
France ; ils y auront même intérêt ! Cette proposition de loi était
donc très attendue par notre écosystème.
Je me réjouis que le texte ait fait l’objet d’un compromis. Alors que certains
auraient misé sur le financement familial, en supposant à chaque entrepreneur
un oncle fortuné, ou que d’autres se seraient contentés de croire que les
banques constitueraient un levier financier suffisant, je vous adresse,
mesdames et messieurs les députés, mes remerciements : vous avez su être
au rendez-vous que nous fixaient les entrepreneurs !
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> Ce dimanche se décidera une part
du destin de l’Europe. Je veux le dire devant notre assemblée : notre
Europe est menacée, notre Europe est mortelle.
Elle est menacée de l’intérieur par les nationalistes du Rassemblement
national, qui porte un projet de Frexit à peine caché qui mettrait en danger
notre économie, nos retraités, nos agriculteurs, nos entreprises. C’est ce même
Rassemblement national qui joue avec les piliers de notre République pour faire
campagne en détournant l’image de ceux qui protègent les Français, les policiers
et les gendarmes. Ce parti s’en prend au directeur général de la gendarmerie
nationale, un homme qui a mis trente ans de sa vie au service des Français, de
la France et du drapeau tricolore. C’est une honte !
La menace, c’est aussi la France insoumise et ses alliés de la Nupes, qui
attisent la haine et la division, qui abîment l’Assemblée nationale, comme ils
viennent encore une fois de le faire. Le RN déteste l’Europe ; la Nupes
déteste la France : voilà la réalité de cet hémicycle.
Notre Europe est confrontée à des défis immenses. Elle est notamment menacée
par les ingérences étrangères qui se multiplient. Ce sont les mains rouges
peintes sur les murs du Mémorial de la Shoah. Ce sont aussi ces cercueils,
installés sous la tour Eiffel, censés représenter des soldats français qui
seraient tombés en Ukraine.
Dans ce contexte, voilà les questions qui se posent aux Français. Veulent-ils
une Europe sûre et indépendante ou une France isolée ? Veulent-ils une
Europe souveraine ou une Europe à la merci des puissances étrangères ?
Notre choix est clair. Nous soutenons avec le Président de la République le
projet d’une Europe puissance, souveraine, qui pèse dans le monde et qui s’oppose au projet de division, de
rétrécissement de la France et de démantèlement de l’Europe.
● MoDem
Erwan Balanant (député)
> Depuis quatre-vingts ans, le
6 juin, nous commémorons le débarquement qui a permis la libération de la
France et le retour de la démocratie en Europe. Nos grands-parents, nos
arrière-grands-parents, avec la passion de la mémoire douloureuse de la folie
meurtrière, ont partagé leurs terribles souvenirs et, comme Simone Veil, nous
ont appris le « plus jamais ça ». Pourtant, certains militent pour
que l’extrémisme puisse prospérer de nouveau, ouvrant la voie à des expressions
décomplexées et intolérables.
Vendredi, à Rosporden, dans ma circonscription, durant une conférence de la
Ligue des droits de l’homme, un ancien candidat du Front national a commis un
acte ignoble : il a fait un salut nazi. Ce geste d’adhésion aux pires
idées du siècle dernier a été vécu comme une gifle par les participants et il
est insupportable pour nous tous. Il est aussi une honte pour ceux qui ont
libéré la France et construit une Europe d’entraide et de paix.
À l’heure où la guerre revient aux frontières de l’Europe, où nombre de nos
démocraties sont menacées par les populismes de tous bords, l’ère de paix et de
prospérité que nous avons connue semble devoir finir. Que diraient nos
grands-parents et nos arrière-grands-parents en voyant leurs petits-enfants et
leurs arrière-petits-enfants voter ce week-end pour remettre l’Europe aux mains
de l’extrémisme ?
Nos aînés ne pensaient pas revivre la
folie humaine, mais c’est ce qui nous attend sans un sursaut et un réveil des
consciences. Comment raviver la mémoire du siècle dernier, en particulier
auprès de la jeunesse ? N’est-il pas urgent de nous retrouver autour d’un
projet européen promouvant une culture de tolérance et de diversité ?
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (présidente)
> Les 1 000 milliards du plan Delors, un plan d’investissement
massif qui permettra à l’Europe d’assurer son indépendance, de devenir leader
dans des secteurs critiques et stratégiques : l’avion « vert »,
le ferroviaire, la voiture électrique, le nucléaire, la santé, l’intelligence
artificielle…
Pour le financer, il y a plusieurs leviers, pouvant être cumulatifs : un
nouvel emprunt commun ; faire contribuer ceux qui ne paient pas leur juste
part d’impôts aujourd’hui (Apple, Google ou Amazon ne paient quasiment rien en
Europe, par exemple) ; taxer les produits chinois polluants grâce à la
taxe carbone aux frontières. La mise place d’une taxe sur les transactions et
la spéculation financières, qui existe déjà en France mais pas au niveau
européen, pourra alimenter les caisses également. Et puis il y a l’épargne des
Européens.
> Nous proposons de créer un livret d’épargne européen. Un placement garanti qui permettra aux citoyens européens de financer les entreprises européennes et d’en tirer des bénéfices. À l’heure actuelle, 30 000 milliards d’euros dorment sur les comptes des Européens. Une partie de cet argent est utilisée au profit des fonds de pension américains, c’est-à-dire qu’il finance la croissance américaine. Autant le mettre au service de la croissance européenne.
> [Préoccupation des Français pendant la campagne des élections européennes] La question du pouvoir d’achat revient beaucoup. La réforme à venir du marché de l’électricité va faire baisser nos factures dans les prochains mois. Les Français me parlent aussi de l’Ukraine, parfois en nous reprochant de donner trop d’argent aux Ukrainiens. Leur combat est pourtant le nôtre : si Poutine gagne, non seulement il s’en prendra ensuite à des pays de l’Union, mais il aura également la main sur le tiers des réserves mondiales de blé, dont il fera flamber les cours. La santé, enfin. Ce n’est pas une compétence européenne proprement dite, mais on a su mettre nos chercheurs et nos moyens en commun pour trouver un vaccin très vite face à la pandémie du Covid. C’est un espoir pour trouver, demain, de nouveaux traitements contre le cancer, ou pour mettre fin aux pénuries de médicaments en relocalisant leur production en Europe.
> L’immigration, je ne crois pas que ce soit le premier sujet de préoccupation des Français. Les eurodéputés de mon groupe sont les seuls à avoir voté le pacte immigration au Parlement européen. Les autres eurodéputés français avaient une opportunité de régler la question en humanité avec ce train de mesures, mais non. Ils ont tous voté contre, gauches comprises. Le Rassemblement national, Reconquête et Les Républicains ont prétendu que ces dispositions seraient inefficaces. La vérité, c’est que la droite et l’extrême droite ne veulent surtout pas trouver de solution : l’immigration illégale est leur carburant électoral ! Leurs histoires de « double » ou de « triple frontière » ne sont qu’une vaste fumisterie.
> Pour moi, il y a deux chantiers qui font écho à la crise agricole : celui de la rémunération et celui de la lutte contre la concurrence déloyale. Sur la rémunération, il faudrait étendre les lois Égalim françaises à l’ensemble de l’Europe. L’idée de négocier chaque année les prix entre producteurs, industriels et distributeurs, pour assurer une juste rémunération à chacun, a été plébiscitée par le monde agricole, mais des tricheurs détournent ce principe, en faisant appel à des centrales d’achat situées au Portugal ou aux Pays-Bas. Dès lors que la loi sera européenne, ce ne sera plus possible. Contre la concurrence déloyale, nous proposons la mise en place d’une agence de type «Frontex sanitaire», chargée de contrôler les produits entrant sur le marché européen. Ceux qui ne respecteront pas les mêmes normes que celles imposées à nos agriculteurs seront refoulés.
> L’Ukraine n’entrera pas dans l’Union européenne demain
matin, il faut le redire. Les Ukrainiens ont évidemment un destin européen,
mais plusieurs conditions doivent être réunies avant qu’ils nous
rejoignent : qu’ils ne soient plus en guerre, qu’ils réforment leur
économie, leur modèle social, luttent efficacement contre la corruption. Tout
cela prendra dix à quinze ans, peut-être plus. Je vois les oppositions attiser
les peurs sur cette question, mais l’adhésion de l’Ukraine se fera à nos
conditions. Il n’est évidemment pas question de sacrifier notre agriculture
européenne. Il y a mille façons d’intégrer progressivement un pays. À nous de
faire en sorte que cette entrée soit indolore. (…)
Il est évident que nous aurions dû accélérer avant. Dès 2019, nous avions déjà
dans l’idée d’avancer vers une défense européenne. Nous avons commencé à y
travailler, mais cette proposition n’a pas été prise au sérieux, nos
partenaires nous rétorquant que le monde était en paix… Maintenant, il faut
avancer et vite. C’est une course contre la montre qui s’engage. Il faut mettre
de l’argent sur la table et soutenir nos industries européennes de défense,
pour ne plus acheter à l’étranger. Il faut sortir de la dépendance américaine.
> [Écologie] Nous avons beaucoup réglementé. Maintenant s’ouvre le temps de la mise en œuvre et de l’investissement financier. Il nous faut accélérer sur les éoliennes, le nucléaire, la production de voitures électriques chez nous. Nous devons aussi aider les ménages à s’équiper en véhicule électrique. Il nous faut enfin agir sur le pacte bleu, pour mieux protéger nos océans et soutenir la pêche artisanale… Maintenir les voitures thermiques en circulation, comme le réclament plusieurs de nos adversaires, c’est maintenir une dépendance avec les pétromonarchies.
> Ce qui se passe à Gaza et Rafah est insoutenable. Comme nous l’avons dit, la solution passera par deux États. Mais je déplore l’instrumentalisation du conflit par La France insoumise, pour en faire un objet électoral et électoraliste. Sur le Proche-Orient, l’Europe peine à parler d’une seule voix… Si on a su parler d’une voix unie pour l’Ukraine, on n’arrive pas à faire la même chose pour Israël et Gaza. Parce que ce sont vingt-sept histoires différentes… Il est donc impératif que nos diplomaties européennes convergent.
> Cette élection n’est pas comme les précédentes. Le monde a changé. L’enjeu est beaucoup plus fort qu’en 2019, notamment face aux menaces extérieures. L’autre risque important, c’est d’avoir des minorités de blocage au Parlement européen, avec l’extrême droite. Ce serait la fin de 80 ans de prospérité et de liberté.
> L’Europe a assumé plus que sa part, avec les plans de relance économiques, la stratégie vaccinale face au Covid, le soutien unanime à l’Ukraine, les sanctions contre la Russie… L’Europe a été très active et efficace. Face à un monde inquiétant, il est impossible de se replier sur nous-mêmes. À ma grande surprise, je suis la seule à parler d’Europe dans cette campagne. Les autres candidats sont tournés vers la présidentielle 2027, rejouent le match de 2022… C’est consternant. Dans cette élection européenne, c’est pourtant l’avenir des Français qui est en jeu.
> Raphaël Glucksmann avait applaudi le discours de la Sorbonne d’Emmanuel Macron. Aujourd’hui, il place en 3e position le négociateur de l’accord de la NUPES et il vient de déclarer qu’il veut rassembler jusqu’aux Insoumis. Évidemment que c’est le candidat de la NUPES.
> Au Parlement européen, personne n'a la majorité à lui seul. Alors tous les jours, je négocie comme présidente avec mes homologues de droite et de gauche. Messieurs Bellamy et Glucksmann ne l’assument pas. Aucun des deux n'a été au rendez-vous de l'Histoire dans ce mandat.
> Je ne peux pas me résoudre à une extrême-droite à 40% dans les sondages. Je les combattrai toujours. Et j’ai une question pour les Français tentés par ce vote. Le RN a gagné les élections européennes en 2014 et en 2019. Est-ce que votre vie a changé depuis ? Non.
> Ça fait des années que l’extrême-droite explique qu’on est sur le point d’abandonner le bouton nucléaire de la France. Qui peut décemment le croire ? Évidemment qu'on ne va pas appuyer à 27 sur le bouton nucléaire !
> Il est absolument crucial d’investir dans nos secteurs stratégiques comme l’ont fait les États-Unis avec brio. Investissons en Europe. Pour recréer des emplois, pour devenir indépendants, pour produire à terme des véhicules électriques chez nous à prix abordable !
> Nous proposons un grand plan
d’investissements de 1 000 milliards d’euros. Comment on le finance ?
- En empruntant à 27.
- En créant un livret d’épargne européen.
- En faisant payer ceux qui ne paient pas leur juste part d'impôt, comme Apple
ou Facebook.
> La Commission européenne va verser 7,5 milliards d'euros à la France pour financer notamment la rénovation de 500km de petites lignes ferroviaires locales. Après les lois du Pacte vert, les investissements. La transition verte, concrète !
> Je veux qu'on mette de l’argent sur la table pour mettre au point le premier vaccin contre le cancer, le premier traitement contre la maladie de Charcot ou d’Alzheimer. Investissons.
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