Dans un entretien pour la radio RTL, François Bayrou a affirmé que les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet prochains étaient une question de «survie» pour le pays, pour son équilibre, pour son avenir.
Il a indiqué qu’il y avait trois choix pour les Français lors de ce scrutin dont deux, l’alliance de la Nupes baptisée «Nouveau front populaire» et le RN étaient «terriblement dangereux».
Et d’ajouter:
«Il y a deux risques. C'est le risque d'avoir l'extrême
droite au pouvoir et le risque d'avoir au pouvoir, un rassemblement que
j'hésite à appeler «front populaire» parce que, franchement, c'est une
référence historique que je trouve discutable. C'est ça le risque. Alors que
chacun prenne ses responsabilités.»
Et le prédisent du
MoDem et haut-commissaire au Plan ajoute:
«Je pense qu'il y a en France un très grand courant de gens raisonnables et
généreux qui veulent faire vivre cet équilibre. Cet équilibre, qui est
l'équilibre même de la France, raisonnable et généreux.»
► Voici les propos tenus par François Bayrou lors de cet entretien:
> [Dissolution de l’Assemblée] Je ne sais pas si le mot « folie » est adapté. J'essaie de
trouver les bons mots. C'est un risque qui a été pris autour de
l'idée de clarification. J'essaie,
aujourd'hui, d'imaginer ce qui a pu se passer dans la tête du président de la
République qui s'est dit à juste titre, et je suis sûr que vous serez de cet
avis, que si rien ne s'était passé, on aurait dit « le résultat de ces
élections est catastrophique pour le pouvoir et comme toujours, ils n'entendent
rien, ils n'écoutent pas, ils ne trouvent pas d'autres solutions, ils ne changent rien ». Il y avait sûrement
d'autres solutions, mais d'autres solutions avec le refus de toutes les forces
qui auraient pu participer à l'effort national et qui avait réitéré leur refus
tout au long de de ces mois-là. Bref,
cette affaire est derrière nous, on en parlera après. On pourra après faire des
commentaires. Aujourd'hui on est devant une question qui est une question
d'abîmes.
> Les Français se trouvent en réalité
devant trois choix et deux d'entre eux sont des choix que je trouve moi
tellement dangereux pour le pays, parce que c'est la survie du pays et son
équilibre et son avenir.
> J'étais pour le changement du mode
de scrutin. Je pense que le scrutin majoritaire dans lequel nous vivons est un
amplificateur des vagues, amplificateur des humeurs. Je crois avoir fait sous
vos yeux, tout ce que je pouvais faire, pour défendre ce changement de mode de
scrutin pour la proportionnelle.
Et ensuite, d’un autre côté, vous avez
des questions de calendrier. J'avais défendu l'idée que, si dissolution il
devait y avoir, parce qu'on voyait venir depuis longtemps les blocages complets
à l'Assemblée nationale sur tous les textes, avec menace de motion de censure
qui renverse le gouvernement. Et franchement, le renversement du gouvernement
n'aurait pas été non plus une bonne entrée en matière.
> [Dissolution] Mon analyse était que l'automne, avec le degré de
préparation, d'explications nécessaires, aurait été une autre solution.
> Il y a deux risques. C'est le risque d'avoir l'extrême
droite au pouvoir et le risque d'avoir au pouvoir, un rassemblement que
j'hésite à appeler «front populaire» parce que, franchement, c'est une
référence historique que je trouve discutable. C'est ça le risque. Alors que
chacun prenne ses responsabilités.
Les seuls qui ont la clé de cette défense
contre les risques, c'est les Français et les responsables politiques Français.
Je dis qu'il est irresponsable que des personnalités comme celle que vous
évoquez [Nicolas Sarkozy, François Hollande], qui ont largement conduit à la situation d'opinion que nous connaissons,
ces personnalités-là, si elles pensent qu'il y a un risque, alors il faut
qu’elles se prononcent pour le seul camp, le seul bloc, le seul bulletin de
vote « Ensemble pour la République », qui sera là pour s'opposer à
ces deux blocs-là.
> L'enjeu de la
situation aujourd'hui, ce n'est pas le président de la République. L'enjeu de la situation, ça n'est pas le
jugement sur la majorité sortante, ça n'est pas le jugement sur l'action du
président de la République. L'enjeu de la situation, c'est de savoir si la
France s'abandonne à ces deux
risques. Il y a des conséquences
directes à tout ça, des programmes qui annoncent des choses extrêmement
précises.
Et donc la question, c'est celle-là, il y
a des moments dans la vie où les commentaires ne suffisent plus, y compris les
commentaires avec acide. Y’a des moments dans la vie où ce qu'il faut, c'est
franchir le pas, prendre ses responsabilités, dire où l'on en est. Et ce que je
dis, moi, c'est qu’aujourd’hui, ce qui est en jeu, c'est l'avenir immédiat de
la France et donc des Français. Immédiat parce que les perspectives des prises
de pouvoir de deux clans si menaçants, sont pour le pays, mortelles. Je suis
absolument certain que vous qui connaissez très bien les milieux économiques et
les réflexes du monde économique, l'inquiétude qui a été ce dernier jour
manifestée s'amplifierait au-delà de toute mesure.
> Quand la situation du pays est en
jeu, il est normal que le président de la République, qui est en charge de son
avenir, de son équilibre et de son image, c'est normal qu'il donne son
sentiment. Mais ça n'est pas une
campagne sur la question du président de la République. (…) Ce qui est en jeu aujourd'hui, vous voyez bien,
il y a des personnalités très importantes qui s'expriment et qui ne sont pas
spécialement des partisans du président de la République. Quand Manuel Valls
s'exprime avec la force de son intervention.
Quand François Rebsamen s'exprime, quand
j'ai entendu Guedj s'exprimer, vous avez des personnalités qui prennent leurs
responsabilités et qui disent « Le camp d'où je viens est entré dans une
phase qui est une phase à mes yeux dangereuse » et ils ont raison de le
dire et on va peut-être en parler. Donc il est normal que le président de la
République s'exprime, mais le président de la République ou le jugement sur le
président de la République, ça n'est pas l'enjeu de cette élection.
> La création de
cette alliance à gauche avec LFI et dont Jean-Luc Mélenchon et ses amis ont la
majorité des circonscriptions et
les autres sont loin derrière avec des circonscriptions qu'ils discutent
eux-mêmes comme étant plus ou moins favorables. Ça crée une situation qu'il
convient d'examiner. Ce bloc-là, avec l'orientation qui est la sienne, qu'on a
vu sur beaucoup de sujets, je vais en dire quelques-uns parce que c'est écrit
maintenant dans le programme. Tout ce que je vais dire est vérifiable dans le
programme. Alors ça n'est plus ceux qui ont appelé à voter. C'est quelque chose
d'autre. C'est une orientation politique dont la France ne se relèverait pas,
pas plus qu'elle ne se relèverait, et vous savez bien que je le pense depuis
longtemps et que je n'ai pas l'intention de changer d'avis sur ce point, pas
plus qu'elle ne se relèverait de l'extrême droite.
> Ma position comme responsable
politique est simple. Moins on fait de promesses et mieux c’est. Les promesses
qu'on fait ou les engagements qu'on prend doivent être tenables. Exemple, en
raison des accords que vous savez, la baisse du prix de l'électricité de
quelques 15% au début de l'année, c'est tenable. Je trouve que cette mesure-là est justifiée. Après les mesures
d'augmentation, je pense qu'il faut expertiser leur faisabilité. Je ne pense
pas que la majorité aurait à gagner à se lançant dans la course à l'échalote
avec les deux blocs de
l'opposition.
> Vous voyez bien, vous prenez les
propositions du Front national, vous prenez les propositions du Front de
gauche. C’est une course à l’échalote. Et je ne souhaite pas qu'on s'inscrive
dans cette course à l'échalote. Je sais qu’un très grand nombre de Français
sont sceptiques sur des annonces qui pourraient être faites dans ce cadre. Je
pense qu'il faut que nous incarnions, que la majorité incarne, je ne veux pas
employer le mot de « sérieux », en tout cas de
« l'équilibre ». Que la majorité incarne la défense du nouvel
équilibre à trouver sur les finances publiques. Mais vous prenez les deux
affirmations, les deux camps
d'extrême gauche et d'extrême droite défendent tous les deux, l'abrogation de la réforme des retraites. Juste
je n'entrerai pas dans cette course-là.
> Je ne crois pas qu'il faille
dépenser des dizaines de milliards de plus et je ne crois pas que ce soit
envisageable, sauf à sortir du cadre de l'équilibre que nous avons réussi à
créer grâce à l'euro. Alors on peut dire, « Tout ça, c'est fini ».
C'est ce que disent en fait les deux blocs d'extrêmes. Et donc je suis pour qu'on ait de l'équilibre dans nos
affirmations. Je pense qu'on peut faire des choses dans l'amélioration des
services publics parce que je pense qu’ils sont mal utilisés. Je pense qu'il y
a des stratégies et des méthodes qu'on peut mettre en place pour l'école qu'on
peut mettre en place pour la santé. Mais je ne crois pas que l'annonce de
dépenses supplémentaires là, soit la réponse ou la bonne attitude à la question.
> Nous avons vécu les années et
décennies dans lesquelles les pouvoirs publics se bouchaient les yeux sur le
financement du système de retraite, on a vécu ça. Qui s'y est opposé, qui a dit
« ces annonces sur l'équilibre financier du système de retraite sont
fallacieuses » ? Qui ? C'est le commissariat au plan sous mon
autorité. Personne d'autre n'avait jamais avancé les chiffres. Et je pense en
effet que pour les finances publiques et pour les retraites, nous avons le
devoir de mettre en place un plan à 10 ans qui dira clairement, explicitement
comment on revient à l'équilibre ou comment, progressivement, on revient à
l'équilibre. Parce que le système de retraite, non seulement, on n'a pas obtenu
tout à fait les résultats, je ne suis pas éloigné de penser comme vous, et le
système de retraite, il est déficitaire de 30 ou 40 milliards tous les ans
d'argent public, payé non pas par le contribuable, ça serait tout à fait
acceptable, mais payé par nos enfants à naître. Depuis 20 ans, depuis 25 ans,
depuis 30 ans, et encore une fois, quand j'ai dénoncé ça, j'étais tout seul,
nous sommes une génération moralement déficitaire. Nous acceptons que les
retraites, mais c'est vrai aussi pour les dépenses de la sécu, soient payées
non pas par les actifs, non pas par les épargnants, non pas par la génération
actuelle, mais par les générations à venir qui auront donc à payer leur train
de vie. Et ça va être de plus en plus difficile. Les retraites des pensionnés
de leur époque, de leur moment et les retraites que nous dépensons aujourd'hui.
Mais qui peut accepter ça ? Alors vous me dites donc toute course à
des dépenses excessives. Je pense qu'il y a des dépenses utiles, je pense qu'on
peut y réfléchir. Je pense qu'on peut améliorer beaucoup l'efficacité des
choses. J'ai cité le domaine de l'école, le domaine de la santé. Je pense qu'on
peut, mais il n'est pas vrai que la solution soit dans le déchaînement de la
dépense publique, ni pour les uns, ni pour les autres.
> Si ce décret n'avait pas été pris
par Gabriel Attal, les indemnités de
chômage n'auraient pas pu être versées. Ça s'arrêtait, la date limite était le
premier juillet et donc la responsabilité du gouvernement a été de dire
« Je ne vais pas laisser les chômeurs sans indemnité et donc il faut
prendre une décision ». Et cette décision-là, il n'est pas vrai qu'elle
soit attentatoire ni aux libertés ni à la justice. Demander à quelqu'un que ses
droits au chômage soient rechargés comme on dit, non pas au bout de 6 mois,
mais au bout de 8 mois, franchement, est ce que c'est grave ? Je connais
des dizaines d'entreprises qui n'arrivent pas à trouver les collaborateurs dont
elles ont besoin, qui sont en complet échec et qui sont en train d'envisager de
fermer ce qui va détruire de l'emploi simplement parce qu’ils ne trouvent pas
les collaborateurs. Et Dieu sait, dans un pays où il y a tant de chômeurs et
tant de chômeurs jeunes, vous ne trouvez pas que c'est un scandale ? Alors
cette décision-là, elle était nécessaire pour continuer à payer les indemnités et
je crois qu'elle n'est pas injuste, je pense qu'elle prend en compte la
réalité.
> La situation dans laquelle nous
sommes, elle a une conséquence évidente. C'est qu'il va y avoir forcément un
changement de la manière de gouverner la France. Il va falloir envisager, après un danger aussi
important si on arrive à conjurer ce danger, de faire gouverner, de réunir dans
un gouvernement des personnalités qui jusqu'à maintenant, comme vous le disiez,
étaient éloignées les unes des autres.
*> La vie m'a habitué à être
minoritaire assez souvent et cependant à avoir raison. Ce qui nous menace, ce
n’est pas un nouveau contexte politique dans lequel vous perdrez des plumes
parce que ça, c'est tout à fait secondaire, ce qui nous menace en tant que
pays, ce qui nous menace en tant que famille. C'est si grave que je crois
l'inquiétude que vous signalez. C'est une inquiétude réelle. Je vais
prendre des exemples dans le programme du Front de gauche, on disait qu'il y
avait qu'il y avait une une émotion autour de tout ça. Qu'est-ce que dit le
front de gauche ? Il dit abolition des lois asile immigration,
suppression de la réforme des retraites et application intégrale, je vous
invite à le lire, suppression intégrale, du droit du sol. Vous savez ce que
c'est ? Application intégrale du droit du sol ? Aujourd'hui, un
enfant qui naît en France de parents étrangers, il peut devenir français à 3
conditions : qu'il ait vécu un certain temps sur le territoire national, 5
ans au moins, qu'il n'ait pas fait de bêtises et qu'il le demande. Considérer
que la naissance sur le sol français crée automatiquement le droit à la
nationalité française, est ce qu'on mesure ce que ça signifie comme
déséquilibre qui va être créé et dans la population française ? Comment
peut-on écrire des choses comme ça ?
> Nous verrons la situation que les
Français auront créée [après le premier tour] et chacun prendra ses responsabilités. Et ma responsabilité, je n'ai
aucune intention qu'elle soit de favoriser ce risque, qu'il soit d'un côté ou
de l'autre. Ce qu'ils écrivent, très symptomatique sur la situation de Mayotte,
ils disent qu'il faut favoriser l'immigration. C'est un de leurs paragraphes et
qu’il faut s'opposer à toute mesure qui rend difficile l'accès et la sortie de
Mayotte. Qu'est-ce que ça veut dire réellement ? Ça veut dire qu'on
considère que la France est un pays qui doit désormais se bâtir sur
l'immigration. Je ne suis pas d'accord avec cela. Non, je pense que la
situation de l'immigration en France est mal gérée. Je pense qu'il y a des gens
à qui on interdit de travailler, à qui on devrait au contraire.
> Les dangers: là, j'en dis un autre, un danger, en tout cas,
quelque chose qui ne me paraît pas en phase avec ce que nos concitoyens ou les
familles attendent. Changement d'identité, de sexe, de genre à la mairie sur
simple déclaration. Je trouve que c'est entrer dans un autre monde. À l'heure
actuelle, on peut changer, mais c'est sous le contrôle d'un juge. C'est à dire
que le juge regarde si les conditions, notamment de dépendance psychologique,
d'influence, si c'est en pleine conscience et après avoir fait le grand travail
sur soi et sur les siens, que cette transition…
> Je pense qu'il y a en France un très
grand courant de gens raisonnables et généreux qui veulent faire vivre cet
équilibre. Cet équilibre, qui est l'équilibre même de la France, raisonnable et
généreux. En tout cas, je m'inscris dans ce courant-là, à la fois parce qu'on
ne peut pas faire n'importe quoi, et notamment, on ne peut pas gaspiller
l'argent qui est l'argent des Français. Quelqu’un que j'aime beaucoup, c'est
une de mes filles, qui m'a envoyé une citation d'un ministre marxiste d'avant
la guerre, qui disait « Gaspiller l'argent public, c'est mépriser le
travail qu'il a produit ». Ce n'est pas la citation exacte. C'est mépriser
les forces de travail qui l'ont produit, c'est mépriser les familles qui sont
mises à contribution. Et c'est vrai que, quand on voit la création d'impôts
tous azimuts, on voit bien que c'est mépriser le travail qui le produit. Donc
cette réalité, cette ambition-là et cet idéal, je revendique, nous revendiquons
pour une très grande partie des Français qui ont des traditions politiques
différentes, mais qui aujourd'hui sont affolés, nous revendiquons de faire
vivre ensemble et Ensemble pour la République, de faire vivre ensemble la
rigueur et la générosité.
> Le changement est arrivé. Il
est là. On ne le voit pas encore, mais vous voyez bien qu'après cette élection,
il est inimaginable de reprendre le périmètre de la majorité antérieure, parce
nous avons un système démocratique qui
privilégie les affrontements au lieu de souhaiter des rassemblements.
> Je ne connais pas un citoyen
aujourd'hui qui n'ait pas peur. Je ne connais pas un Français, pas une famille
française qui, quand elle se retrouve pour un événement familial autour de la
table, ne dise pas « Mais, il y a un trop grand risque maintenant.
Maintenant, c'est trop grave ». Et c'est cette prise de conscience-là, qui
moi me frappait et que j'attends.
> Il y a des gens qui peuvent renier
leurs engagements. Ça arrive tout le temps. C'est arrivé dans des années plus
noires. Comme Monsieur Klarsfeld que je connais bien. Il y a des gens qui
abandonnent, qui se laissent aller au fil de l'eau. Moi, ce que j'admire et ce
que j'aime, c'est ceux qui résistent au fil de l'eau, qui voient monter la
vague des popularités, mais qui disent « Bien, écoutez, même si nous ne
sommes pas aujourd'hui dans la faveur des sondages, nous, nous tenons bon parce
que c'est l'essentiel qui est en jeu et je ne laisse abandonner rien de
cela ». Après, il y a des querelles, il y a des rivalités. C'est sur ça
que vous vouliez m’interroger.
> Ça n'est pas parce qu'une élection
intermédiaire a été perdue ou pas gagnée que le mandat du président de la
République s'interrompt.
> Ou bien vous avez une majorité, ou
bien vous constituez une majorité. Le président de la République favorise la
naissance d'une majorité et une majorité en conformité avec les valeurs de la
République. C'est pourquoi je dis que d'ores et déjà, dans la situation dans
laquelle nous sommes, il y a la conséquence d'un changement de la manière dont
nous pratiquerons nos institutions.
Tous ceux qui interviennent dans le débat
public en disant, « C'est affreux, oui, il y a quelque chose de grave qui
se présente », au lieu de s'interroger sur le passé, les causes, qu'ils
apportent leur pierre au combat qu'on doit conduire pour rééquilibrer notre vie
politique nationale.
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