Si tel est le cas, il pense que l’extrême-droite se déconsidèrera assez pour ne pas être capable de gagner les présidentielles de 2027.
C’est un pari.
Il est risqué.
Mais quid du pari des politiques qui fustigent cette décision soi-disant «insensée» dont les médias «oublient» de nous parler pour n’évoquer que l’«irresponsabilité» d’un Président de la république qui a perdu les pédales.
Ce pari de ne pas provoquer d’élections après la large victoire du RN aux européennes et la troisième place du camp présidentiel, de continuer à gouverner comme avant – c’est-à-dire sans majorité absolue et sous la menace constante d’une motion de censure au motif politicien – tout en laissant ainsi le parti d’extrême-droite prospérer dans l’opposition avec l’aide de la stratégie du chaos de LFI, de le laisser continuer à monter dans les sondages et faire en sorte que Marine Le Pen remporte haut la main des présidentielles de 2027 tout en espérant qu’un événement quelconque mettra à mal ce scénario…
Comme de croire qu’une personnalité providentielle – à l’instar de 2017 avec Macron – émergera certainement dans les trois ans et sera capable de barrer la route à l’extrême-droite.
Ou d’espérer que les Français qui soutiennent le RN, tout d’un coup, sans raison, estime qu’il font une erreur et une folie et qu’ils se détournent de cette formation pour s’en aller voter pour la Gauche, le Centre ou la Droite.
Ce pari est aussi «fou» que celui qu’a pris Emmanuel Macron mais encore moins gagnable.
Lui, a choisi de ne pas être dans l’attente d’un miracle mais de provoquer un sursaut démocratique en mettant, non pas le RN, mais les Français devant leurs responsabilités.
Et s’ils votent majoritairement pour le RN et lui donnent la majorité absolue à l’Assemblée (condition posée par Bardella pour accepter Matignon), eh bien, ils auront un gouvernement d’extrême-droite.
Et ils en paieront le prix au pire jusqu’au printemps 2027 (Macron pouvant dissoudre à nouveau l’Assemblée avant cette date).
Mais le Président de la république estime, à raison que ce prix sera moins élevé que l’élection de Le Pen à l’Elysée.
D’autant que le RN et le pâle Bardella seront sous le contrôle que l’on peut prévoir strict et sans concession d’Emmanuel Macron pour que les choses ne dérapent pas complètement.
Oui, Emmanuel Macron fait un pari mais il n’a rien de celui venant d’un homme dérangé ou aux aboies.
C’est même le contraire.
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