Et dans ces temps de vache maigre, tout est bon pour s’auto-glorifier…
En revanche, que l’on trouve des éloges parfois dithyrambiques de la part de gens situés plutôt à gauche et au centre est plus étonnant pour celui qui fut un réel conservateur en politique même si, en matière d’arts et de culture, il eut des goûts plutôt avant-gardistes.
Bon, nombre de ceux-ci viennent de gens qu’étaient pas encore nés quand il exerça des fonctions de premier ministre puis de président de la république.
Mais cela ne les exonère pas de se renseigner avant de se répandre en compliments.
Car George Pompidou pendant son mandat de président, de 1969 à 1974, a plutôt bénéficié des situations favorables qu’il ne les a créés.
Et sa mort prématurée – en ayant toutefois caché aux Français qu’il était mourant – en 1974 lui a permis d’éviter d’affronter la grave crise économique qui venait de naître en 1973 avec le boycott puis l’envolée du prix du pétrole après la Guerre du Kippour et qui mettait un terme à ce que l’on a appelé «les trente glorieuses».
A ceux qui ont oublié, qui font semblant ou qui sont ignares du passé, rappelons que la France de Pompidou c’est un pays conservateur qui ne connait quasiment aucune avancée sociale et sociétale, où le service public de l’audiovisuel devait être la «voix de la France» et que la parole des journalistes qui y travaillaient «engageait la France».
Bien sûr, certains citeront le gouvernement Chaban-Delmas pour affirmer le contraire.
Cependant, Pompidou fut quasiment dès le début opposé au progressisme de son premier ministre, l’empêchant de moderniser le pays comme ce dernier le souhaitait, et dès qu’il le put, il le remplaça par le conservateur Messmer qui était en accord avec sa vision politique.
Et la France ne put enfin respirer l’air frais de la réforme et de la modernité qu’avec l’élection de son successeur, Valéry Giscard d’Estaing, et des réformes de ses premières années de mandat comme le vote à 18 ans ou le droit à l’avortement.
L’on n’oubliera pas, non plus, que George Pompidou commit une erreur grave en acceptant que le Royaume Uni entre ans l’Europe, une décision qui bloqua l’union pendant des années par la volonté des dirigeants britanniques – dont Margaret Thatcher – et abouti in fine à un brexit.
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