Européennes 2024. Comment gagner les élections? En ne parlant pas d’Europe!

La tactique est connue: faire des élections européennes un référendum contre le Président de la république quel qu’il soit et mener une campagne aux thèmes uniquement nationaux tout en fustigeant Bruxelles d’être la complice du gouvernement en place dans son soi-disant échec notamment en matière d’immigration.

Cette tactique est celle utilisée systématiquement par l’extrême-droite et avouons qu’elle fonctionne puisque le FN/RN obtient à chaque fois des résultats élevés et caracole en ce moment en tête des sondages avec plus de 30% des intentions de vote.

Cette tactique est aussi celle utilisée par tous les extrêmes de gauche de droite, de LFI à Reconquête en passant par le PC et Les patriotes dont l’espoir de mobilisation en leur faveur passe par les attaques contre la politique intérieure.

C’est aussi le tropisme de la campagne de LR ainsi que de toutes les petites formations populistes dont certaines présentent des listes.

Ainsi que d’EELV mais dans une moindre mesure.

Le pire semble qu’une majorité de Français soit d’accord avec cette tactique puisqu’un sondage révèle qu’ils sont majoritaires à penser que l’on parle de l’Europe «juste comme il faut» dans cette campagne!

Sans doute parce que les têtes de liste de la majorité présidentielle, Valérie Hayer, et du PS, Raphaël Glucksmann, eux, parlent vraiment d’Europe, d’enjeux européens et de l’avenir de l’Union européenne ainsi que de l’importance de celle-ci pour la France.

Un tropisme européen qui ne donne pas beaucoup de résultats pour Hayer – ici c’est ce qu’elle représente qui est en cause, le pouvoir en place – mais qui marche, à l’inverse pour Glucksmann.

Reste que les deux listes ainsi que quelques petites listes qui parlent également principalement d'Europe ne représentent qu'un peu plus de 30% des intentions de vote actuellement...

Reste que cette tactique montre l’incapacité d’une majorité de Français de prendre la mesure que notre avenir est européen ou ne sera pas d’autant qu’en plus on attend encore une abstention record lors du scrutin de 9 juin.

Ou plutôt sera, sans l’Union européenne, celui d’un petit pays qui ne comptera plus pour grand-chose dans le concert des nations et dont la place dans la communauté internationale sera celui d’un pays de second zone qui devra «obéir» aux décisions des grandes puissances.

Peut-être, même, que sa seule façon de peser un peu et de se faire entendre sera d’utiliser la tactique du régime totalitaire de la Corée du Nord: agiter sans cesse ses missiles nucléaires!