Qu’on se plaigne de ses dysfonctionnements est tout à fait légitime ainsi qu’on s’en amuse ou qu’on s’en moque, le rire ayant plusieurs fonctions dont celle d’être une soupape de sécurité devant l’absurdité des choses et une autre de les dénoncer.
En revanche, ridiculiser la démocratie n’est plus un acte citoyen mais de défiance à l’égard du régime qui défend les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de dignité humaine.
On comprend bien que des autocrates et des dictateurs ainsi que des représentants des partis extrémistes dans les démocraties utilisent ce stratagème pour leurs objectifs qui est de l’abattre.
En revanche, on comprend moins quand cette ridiculisation vient de soi-disant défenseurs de la démocratie ou de médias et encore plus lorsqu’ils sont de service public.
Cela a lieu trop souvent et n’est pas acceptable.
On se rappelle de Unes de médias qui ridiculisent les opposants de l’arc démocratique ou qui les présentent sous des apparences particulièrement obscènes.
Ainsi fut la couverture du supplément hebdomadaire du quotidien Le Monde qui mis en scène Emmanuel Macron avec tous les codes graphiques du nazisme…
Et voilà que France 2, chaîne de télévision du service public, dans une de ses émissions permet à un de ses «humoristes» de ridiculiser le Président de la république et de ses mises en garde au dictateur Vladimir Poutine estimant que s’il y avait quelqu’un à prendre au «sérieux» ce serait ce dernier et non Emmanuel Macron.
Bien sûr, on pourrait lui répondre que s’il avait fait cette blague à la télévision russe à propos de Poutine, il serait déjà dans le camp où a été assassiné Alexeï Navalny, mais pas sûr que quelqu’un qui pratique ce genre d’«humour» soit capable de comprendre cette remarque.
Plus généralement, ceux qui vivent grâce à la démocratie, ce qui est le cas des humoristes notamment de ce que l’on appelait autrefois des chansonniers et qui s’occupaient plus particulièrement du monde politique, ne devraient pas oublier que s’ils peuvent exercer leur métier en toute liberté c’est grâce à elle et au fait qu’un président dans un pays libre a une parole qui s’inscrit dans un débat politique qui n’existe pas dans un pays totalitaire et qui fait qu’elle est discutée et critiquée par certains.
Car, in fine, pour reprendre cette «blague», le «comique» d’Emmanuel Macron comme de tout dirigeant d’une démocratie est l’essence même de celle-ci alors que le «sérieux» de monsieur Poutine est la conséquence de son régime criminel.
Centristement votre.
Le Centriste
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