Européennes 2024. L’UDI rejoint la majorité présidentielle

Comme on pouvait le prévoir (lire ici), l’UDI a rejoint les majorité présidentielle pour les élections européennes.

Ainsi, dans sa motion adoptée le 23 mars lors de de son Conseil national et adoptée à une très large majorité, elle estime que «pour le scrutin européen du 9 juin, il est indispensable de nous rapprocher des formations politiques pour lesquelles l’idéal européen demeure une boussole».

En l’occurrence, il s’agit de la liste de la majorité présidentielle qui est menée par Valérie Hayer.

Ralliement d’abord opportuniste, il s’inscrit également dans une recomposition où les droites modérées (dont fait partie l’UDI que l’on peut mettre actuellement plus à droite qu’Agir, voire même Horizons qu’au centre) pro-européennes n’ont plus rien à voir avec la droite de plus en plus radicale et anti-européenne de LR, de plus en plus proche, elle, du RN.

Reste que ce ralliement arrange les deux parties, et la majorité présidentielle qui peut se targuer de s’élargir alors que les sondages ne sont pas très bons, et l’UDI qui peut espérer avoir au moins un député dans le prochain Parlement européen alors qu’elle n’en possède aucun actuellement dû à son mauvais score de 2019 (2,5%).

Peut-être que ce rapprochement sera un nouveau tournant pour l’UDI qui navigue depuis sa création par Jean-Louis Borloo en 2012 entre la Droite et le Centre avec une nette inflexion vers la première puisqu’elle a soutenu les candidatures de Nicolas Sarkozy en 2012, de François Fillon en 2017 et de Valérie Pécresse en 2022, tous évidemment LR.

Et non seulement elle n’a jamais apporté son soutien à la politique d’Emmanuel Macron mais, en plus, elle se targue de faire partie de la majorité de droite au Sénat avec son partenaire LR, comme l’a rappelé à plusieurs reprises son président, Hervé Marseille.

Pour autant, il y a une place à (re)prendre au centre-droit, ce que pourrait faire l’UDI.

Pour cela, il faut deux conditions: d’une part abandonner cette stratégie opportuniste et électoraliste qui l’a conduite systématiquement dans les bras de la Droite et, d’autre part, avoir un réel programme centriste et le défendre et non s’en servir comme d’un alibi.

Rien n’indique pour l’instant que ce soit le projet des dirigeants de l’UDI.