dimanche 31 mars 2024

Propos centristes. France – Menace terroriste / Aide à l’Ukraine / Elections européennes / Europe de la défense / Réindustrialisation…


Voici une sélection, ce 31 mars 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
> Victoire importante contre l’islam radical : le Conseil d’Etat vient de confirmer en appel l’expulsion de l’imam radical Mahjoubi.

> À l’approche des échéances olympiques, les opérations « 0 délinquance » se multiplient, comme ici à Paris où un réseau de pickpockets a été démantelé, conduisant à l’interpellation de 10 individus et à la mise sous protection de 11 mineurs exploités.

 

Nicole Belloubet, ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse
> Plusieurs auteurs présumés des cyberattaques et menaces contre nos établissements scolaires ont déjà été interpellés. C’est le résultat concret des actions que nous avons engagées avec les académies, les forces de l’ordre et l’autorité judiciaire. Nous ne laisserons rien passer.

 

Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
> Le portail « France PAT » est désormais mis en ligne. Cette étape marque la montée en puissance des Projets alimentaires territoriaux en France, et du déploiement de la politique du gouvernement en faveur d’une territorialisation de notre alimentation. Ce projet numérique, financé par le ministère de l’Agriculture et l’Ademe. Les PAT ont désormais leur outil dédié, qui permettra de répertorier et de mettre en valeur ces initiatives territoriales qui soutiennent notre agriculture et nos agriculteurs.

> La transmission des exploitations, essentiel pour relever le défi du renouvellement des générations. Il s’agit d’un engagement clair du gouvernement, sur lequel il est tout particulièrement mobilisé. L’engagement des parlementaires, à l’écoute des agriculteurs dans leurs territoires, sera essentiel pour enrichir le projet de loi. Ensemble, nous allons continuer à œuvrer à notre souveraineté alimentaire et au renouvellement des générations.

 

Sébastien Lecornu, ministre des Armées
> [Menace terroriste] En réalité, elle n'a jamais disparu. Durant la discussion sur la loi de programmation militaire, j'ai alerté sur l'évolution rapide de la situation au Sahel, dans la région des « trois frontières », où opèrent différents groupuscules islamistes qui ont tendance à grossir. Projeté désormais essentiellement par l'État islamique, le terrorisme a toujours représenté une menace : du Sahel jusqu'à l'Afghanistan, en passant par le Levant. La France a perdu trois soldats à la fin du mois d'août 2023 en Irak - dans une forme d'indifférence générale -lors de l'opération Chammal de lutte contre l'État islamique. D'importantes cellules de l'EI sont en Irak, en Syrie, notamment dans les zones désertiques difficiles d'accès pour la coalition antiterroriste. Des cellules dormantes existent dans de nombreuses régions, notamment en Asie centrale et dans le Caucase. Il y a un environnement en partie russophone lié à l'Afghanistan d'où vient l'EI-K, l'État islamique au Khorasan, qui a revendiqué l'attentat de Moscou. On sait que cette organisation a aussi commis des attentats en Iran et vise le monde chiite. L'État islamique a muté depuis la disparition du califat qui s'était constitué en Syrie et en Irak. Son organisation s'est déconcentrée et décentralisée, en fonctionnant par plaque géographique, par relations interpersonnelles, voire communautaires. Ce qui est nouveau, c'est qu'elle repose quasi exclusivement sur les réseaux numériques. La « djihadosphère » utilise des messageries sécurisées pour communiquer, sans que ses membres ne se connaissent forcément. Face à ce nouveau phénomène, la stratégie de contre-terrorisme s'adapte en permanence et il faut rendre hommage à la qualité du travail de nos agents de renseignement en la matière, que ce soit la DGSI ou la DGSE.

> Après la chute du mur de Berlin s'est ouverte une période faite de grandes crises régionales, comme la guerre du Golfe et celles des Balkans. À la suite des attentats de septembre 2001 aux États-Unis, nous avons vécu une période de lutte contre le terrorisme islamiste militarisé au Sahel, en Irak et en Syrie, en Afghanistan. L'armée française a toujours été engagée dans ce combat, où elle a essuyé des pertes humaines mais enregistré de nombreux succès tactiques. Avec l'invasion russe en Ukraine  est venue s'ajouter à la menace terroriste une nouvelle forme de guerre froide : une guerre conventionnelle aux portes de l'Europe qui s'appuie sur un nouveau trait, celui de l'hybridité (objets civils détournés à des fins militaires, cyberattaques, chantage énergétique et aux matières premières agricoles, militarisation du spatial et des fonds sous-marins...) Et depuis les attentats terroristes du 7 octobre dernier en Israël, un nouvel épisode de conflit au Proche-Orient avec un risque d'escalade dans toute la région. Je sais qu'avec une telle description, je ne rassure pas nos concitoyens. Depuis très longtemps, il n'y a pas eu une telle concomitance et simultanéité des défis de sécurité, qui emprunte des formes aussi différentes. Nous devons être prêts à y répondre, et c'est le sens du réarmement conduit depuis 2017. Puisque cette menace terroriste pèse sur les pays occidentaux, mais aussi de l'Afrique de l'Ouest à l'Afghanistan en passant par la Russie et l'Iran, elle nous oblige lucidement à garder un niveau de coopération antiterroriste aussi performant que par le passé, malgré la complexification du monde et le durcissement des relations entre États.

> Concernant les questions de sécurité sur le territoire national, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur sont compétents. Mais je peux vous dire que tout est examiné lucidement et pris très au sérieux par tous les services de l'État. Le ministère des Armées participera à la sécurité de cet événement : jusqu'à 18 000 militaires pourront être mobilisés pour assurer la sécurité des épreuves. La protection de l'espace aérien sera renforcée comprenant la lutte anti-drone. Et puis, évidemment, la mobilisation de nos services de renseignement.

> J'ai fait effectivement l'objet d'attaques diverses et variées, souvent informationnelles. Par exemple, l'Azerbaïdjan s'est manifesté pendant ma présence à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie au mois de décembre dernier, au cours d'une manifestation indépendantiste qui s'est déroulée pendant la tenue du sommet des ministres de la Défense du Pacifique Sud. Il y avait manifestement une volonté d'instrumentalisation azérie dans cette séquence. Et puis effectivement, j'ai parfois eu des tentatives d'intrusion sur mon téléphone portable.

> [Aide à l’Ukraine] Le président de la République, à la suite de ses derniers échanges avec le président Zelensky, m'a demandé de travailler à un nouveau paquet d'aides, qui comprendra notamment du matériel ancien issu de nos armées, encore fonctionnel. Pour tenir une ligne de front aussi grande, l'armée ukrainienne a besoin par exemple de nos véhicules de l'avant blindé : c'est absolument clé pour la mobilité des troupes, et cela fait partie des demandes des Ukrainiens. Ensuite, l'on voit bien qu'il y a une urgence sur la défense sol-air. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les Ukrainiens ont neutralisé 84 des 99 missiles et drones tirés par la Russie, qui est en train de durcir ses frappes et singulièrement sur les populations et infrastructures civiles. Je m'apprête donc à débloquer un nouveau lot de missiles Aster 30 pour le dispositif SAMP/T [système sol-air moyenne portée/terrestre] donné à Kiev. Nous développons aussi des munitions télé-opérées dans des délais très rapides, pour les livrer aux Ukrainiens dès cet été.

> [Aide à l’Ukraine] Il faut rappeler aux Français que ce n'est pas un chèque que l'on fait aux Ukrainiens mais la valeur de notre aide en armement issu ou commandé à nos industriels français par le ministère des Armées. Une partie sera financée logiquement par le budget des Armées, car ce sont des cessions à l'Ukraine d'équipements anciens qui font ensuite l'objet d'acquisitions de matériels de nouvelle génération pour nos besoins. Sans guerre en Ukraine, nous aurions donc tôt ou tard procédé à ces changements de matériels. Ensuite, le ralentissement de l'inflation va nous donner des marges de manœuvre au sein du budget du ministère que nous utiliserons pour aider l'Ukraine en passant des commandes aux industriels français. Et il y a aussi les financements européens, comme la Facilité européenne pour la paix dont nous allons toucher bientôt quelques remboursements. Mais va-t-on déprogrammer des investissements prévus pour l'armée française, votés par le parlement, pour aider l'Ukraine ? La réponse est non, car nous ne devons pas ralentir notre réarmement national. Peut-on se servir de toutes les marges de manœuvre pour mieux aider l'Ukraine ? La réponse est oui.

> L'industrie de défense produit pour les besoins de la France, de l'Ukraine et de nos partenaires. Et des commandes, en particulier françaises, il y en a ! Entre 2012 et 2016, leur montant était en moyenne de 9,5 milliards d'euros. Aujourd'hui, pour la seule année 2023, nous sommes à 20 milliards d'euros de commandes passées en attente de livraison ! Prenons l'exemple des missiles sol-air Aster. Une première commande a déjà été réalisée en janvier 2023 de 200 Aster pour près de 900 millions d'euros, puis il y aura tout prochainement une deuxième commande de 200 Aster, tout cela destiné autant à l'armée française que pour aider l'Ukraine. Le missilier européen MBDA nous doit des livraisons rapides. Ce vendredi, les décrets ont été publiés sur le pouvoir de police du ministre des Armées en matière d'obligation de stocks, de priorisation des contrats, et même de réquisition. J'ai demandé à la Direction générale de l'armement [DGA] de me faire des propositions de mise en œuvre de ces mesures pour accélérer la production du missile Aster. À ce stade, je n'identifie pas de besoin de réquisition. Néanmoins, la DGA va faire une première injonction à MBDA afin qu'il constitue des stocks suffisants de composants. Pour être clair, j'exige la constitution de stocks pour produire des munitions. (…)
MBDA a réussi l'augmentation et le doublement des cadences de production sur le Mistral, un missile défense sol-air de courte portée. Merci à leurs équipes. Or, il se trouve que sur le haut du spectre, la France a un besoin très urgent de missiles Aster, tirés à partir du système SAMP/T. Nous avons bien entendu des stocks, mais aujourd'hui nous en tirons en mer Rouge contre les attaques houthistes où les frégates de la Marine nationale sécurisent le trafic maritime, y compris de bateaux français. L'Ukraine, qui dispose du système SAMP/T pour protéger Kiev, a également un besoin urgent de missiles Aster. Par ailleurs, sur l'exportation, j'ai constaté que l'industrie française avait perdu quelques contrats dans des pays de l'Europe de l'Est. Or, pour vendre des armes à l'exportation, il faut être bon sur les technologies, sur les prix, dans la diplomatie, mais il faut désormais être bon aussi sur les délais de livraison ! La question de la rapidité de production est critique pour la survie de notre modèle souverain de l'industrie française de l'armement.

> Le partenariat franco-saoudien de défense est important. L'Arabie saoudite fait partie de ces pays qui ne veulent pas dépendre complètement de Washington, sans pour autant se lier à Moscou ou à Pékin. Par ailleurs, ces pays sont clés dans la sécurité du Moyen-Orient, notamment par rapport aux défis que l'Iran peut faire peser sur nous tous. Au fond, on doit la vérité à nos concitoyens  : il n'y a pas de sécurité extérieure possible pour les intérêts français, pour la France et les Français, s'il n'y a pas un partenariat engagé avec des pays aussi importants que l'Arabie saoudite. J'en suis persuadé.

> [Elections européennes] Cela doit être l'occasion de nous demander ce que nous voulons pour notre sécurité collective. Quel niveau de coordination souhaite-t-on entre l'Europe et l'Otan ? Que proposons-nous, nous Français, à l'ensemble de nos partenaires européens pour éviter que ce soit quelques grands électeurs aux États-Unis qui décident pour nous de notre architecture de sécurité ? Le sujet doit être au cœur du débat, car le Parlement européen a une influence certaine en la matière. Nous devons aussi en profiter pour nous projeter dans une vision entre partenaires européens. Je suis très attaché à notre souveraineté. Je crois aux États-nations. Je suis donc un Européen, au fond, pragmatique : cela s'appelle le gaullisme ! Élu et originaire de Vernon dans l'Eure, je suis un enfant du programme Ariane : si plusieurs pays européens n'avaient pas assemblé leurs forces, nous n'aurions pas eu d'accès autonome à l'espace et serions aujourd'hui condamnés à dépendre de solutions américaines... Même si cela n'a pas toujours été facile, on voit bien qu'il faut continuer sur cette voie.

> [Europe de la défense] Il est urgent d'avoir une vision de court terme en raison du conflit en Ukraine et de l'appui militaire qu'il faut concrètement lui apporter dès aujourd'hui. C'est le sens des initiatives prises par Emmanuel Macron à Paris en février. Parallèlement, il faut développer une vision de long terme. C'est ce que nous avons commencé à faire avec les Espagnols sur l'avion du futur, avec les Allemands sur le char du futur... Tout cela, ce sont des vrais choix stratégiques pour les trente à quarante prochaines années. Cela implique d'avoir une meilleure coordination industrielle pour une bonne mutualisation de certaines dépenses. Les récents projets développés par Thierry Breton sur le financement de nos industries par la Commission européenne vont dans le bon sens. Trop de pays européens délèguent leur sécurité à Washington en achetant encore leurs matériels aux États-Unis pour des raisons qui tiennent à la protection apportée par le parapluie nucléaire américain. Ce n'est pas le modèle français, ni notre histoire, puisque nous avons notre propre dissuasion nucléaire. Nous avons déjà des discussions et des projets industriels de défense avec les Italiens, les Espagnols, les Allemands, les Belges ou les Néerlandais... Il faut aussi continuer d'y inclure nos amis britanniques, car le Brexit ne change rien à la géographie et parce que nous partagerons toujours la sécurisation de l'Atlantique et de la Manche.

> [Le RN pour l’OTAN] Je serais malhonnête intellectuellement si je ne vous disais pas que c'est beaucoup plus raisonnable que la position précédente du RN  ! À condition bien entendu que cette fois-ci l'avis ne change pas encore... Mais les zigzags sur des questions stratégiques comme celle-ci sont quand même angoissants. Il y a un an, lors de l'examen de la loi de programmation militaire à l'Assemblée nationale, la sortie du commandement intégré de l'Otan était encore la priorité absolue des députés RN. Il n'y a pas de diplomatie française efficace sans clarté. Après leur volonté de sortir de l'euro, puis non. Après le Frexit, puis non ; il serait bon que le Rassemblement national sorte du brouillard stratégique en assumant des positions claires...

 

Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice
> Le réarmement judiciaire en actes! Grâce à l’engagement des chefs de cours d’appel, nous avons répartis les renforts votés dans tous les tribunaux de France.

> Nous avons des projets à mener. Nous sommes sur le terrain, avec la confiance du terrain. Je le dis avec humilité : je ne peux rien faire sans les magistrats. La justice, nous allons la transformer ensemble. 

>  Certaines évolutions de notre société qui font trop souvent de l’institution judiciaire et de ceux qui la servent des boucs émissaires faciles des maux de l’époque peuvent peser sur le moral des agents ou les interroger sur le sens de leur mission. Sur ce point, j’ai toujours défendu sans faiblir votre indépendance et votre action, qui ne sauraient être caricaturées par les possesseurs, trop nombreux, de pseudos solutions miracles. Je ne cesserai jamais de le faire.

> Nous sommes désormais comptables de l’utilisation [des moyens records accordés]. Nous devons des résultats à nos concitoyens. Le service public de la Justice doit s’améliorer.

 

Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, secrétaire général de Renaissance
> Avec l’Egypte, nous sommes résolument engagés à renforcer notre coopération sur l’aide humanitaire, la libération des otages et sur les sujets politiques que nous voulons porter à l’ONU.

 

Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie
> Aujourd’hui, la réindustrialisation est une réalité et l’une des priorités du président de la République. D’abord, car nous nous sommes donné les moyens de nos ambitions avec la baisse des impôts de production, la réforme du marché du travail et des investissements massifs. Nous avons commencé à inverser la tendance. La France ouvre depuis six ans plus d’usines qu’elle n’en ferme : 200 créations nettes d’usines en 2021 et 2022, et 120 000 emplois industriels créés depuis 2017. Les grands industriels mondiaux que je rencontre me disent que la France est plus attractive qu’elle ne l’a jamais été. Mais le travail à accomplir reste immense.

> La production industrielle a crû de 1 % l’an dernier, quand la production allemande reculait de 1,5 %. J’aurais préféré davantage, bien sûr, mais, dans le même temps, nos émissions de gaz à effet de serre ont baissé de presque 5 %. Nous sommes donc capables de produire davantage et de baisser nos émissions. C’est la réindustrialisation par la décarbonation.
C’est vrai, nous sommes à l’heure de vérité du «quoi qu’il en coûte», et certaines entreprises se retrouvent face à la vérité de leur propre compétitivité. Mais nous avons une opportunité historique pour mener une réindustrialisation ambitieuse, c’est la voie de l’industrie verte. Nous sommes en train de repenser en profondeur ce qu’est la notion même de compétitivité. Une aciérie, une aluminerie, une cimenterie se doivent d’être décarbonées. Pour attirer des jeunes, des investisseurs, et parce que les consommateurs sont en train de faire ce virage. Faute de quoi, elles ne seront plus compétitives dans cinq ou dix ans. En France comme en Europe, d’ailleurs.

> Le dispositif Tibi, que nous élargissons à d’autres secteurs avec Tibi 2, n’est pas contraignant. Mais il marche, il a déjà permis de flécher 6 milliards d’euros d’épargne des assureurs et de générer au total 30 milliards d’euros d’investissement privé, bénéficiant pour plus d’un tiers à des secteurs industriels liés à la santé et à la transition écologique, sans contrainte de l’Etat. Le résultat est là : les entreprises industrielles innovantes se financent de mieux en mieux et représentent même près de la moitié des montants levés en capital investissement en 2023. En 2020, c’était 17 % ! Avec Tibi 2, ce sont 7 milliards supplémentaires qui seront fléchés, et nous espérons arriver à 10.
On peut mobiliser les acteurs, les mettre autour de la table, et je l’ai fait, sans passer par la loi. Il faut effectivement trouver des investisseurs, et ce au niveau européen. Mais ce n’est pas en leur forçant la main que nous y parviendrons. On ne peut pas réindustrialiser contre la volonté de ceux qui apportent du capital. Je défends une stratégie du donnant-donnant, comme dans le cadre des contrats de décarbonation signés avec les 50 usines les plus polluantes de France, qui émettent à elles seules environ 60 % des émissions de gaz à effet de serre de notre tissu industriel. Nous allons les aider financièrement pour qu’elles se décarbonent, mais cela donnera aussi lieu à des investissements massifs de ces mêmes entreprises. Pourquoi sont-elles prêtes à jouer le jeu ? Parce que l’électricité française est peu chère et décarbonée, grâce à nos centrales nucléaires. Que les délais d’installation d’une usine sont passés de près de deux ans à moins d’un an, avec un objectif prochain autour de six mois.
Ce combat, le gouvernement le mène au niveau européen. C’est difficile d’embarquer certains de nos voisins qui ne sont pas forcément d’accord avec nous, sur le nucléaire par exemple. Mais c’est ainsi qu’on obtient des résultats. J’ajoute que le consensus politique sur l’industrie, au sein même de notre pays, n’est pas total : l’extrême gauche continue de détester l’entreprise, et l’extrême droite s’est nourrie pendant des décennies de la désindustrialisation.

> Dans la commande publique, la logique qui a longtemps prévalu se résumait à «Achetons pas cher, peu importe d’où ça vient». Mais, là encore, nous avons changé les choses, et nous l’avons fait au niveau européen, qui est à maints égards l’échelon pertinent pour agir. Nous avons un point de désaccord ici. D’autant que, au cours des dernières années, nous avons réussi à faire bouger l’Europe sur ces sujets. Elle a désormais, comme la France le voulait, un agenda industriel assumé !
Grâce au Net-Zero Industry Act (NZIA), qui s’applique au niveau de l’Union, des critères autres que le prix sont désormais intégrés dans les achats publics, qu’il s’agisse de critères de souveraineté ou de bilan écologique. A titre d’exemple, si nous avons sauvé l’entreprise de poches à perfusion Carelide, basée à Tourcoing, c’est parce que les acheteurs publics ont accepté de payer un peu plus cher. Pourquoi ? Ils ont réalisé que si cette société disparaissait, la France allait se retrouver aux mains de fabricants étrangers, et qu’on risquerait de manquer de ce produit essentiel à la prochaine crise sanitaire. Quand on veut, on peut. A condition d’y mettre les moyens et de battre en brèche l’idée reçue selon laquelle l’Etat est forcément démuni. On a créé 120 000 emplois de plus dans l’industrie en sept ans. Il en faut un million, certes, mais vous conviendrez, je pense, que le travail a commencé. Au plan national comme au plan européen.

> On peut déplorer la vente des turbines à gaz d’Alstom, mais l’opération a permis au groupe d’acheter ensuite le canadien Bombardier, et de devenir un leader européen dans le matériel de transports. Arcelor se décarbone en France. Je crois aux champions européens qui produisent en France mais je crois aussi beaucoup à l’importance d’attirer les investisseurs étrangers pour produire décarboné en France. Pour remporter des victoires dans une compétition ouverte, il faut accepter, parfois, quelques revers.

> [Voitures électriques] L’adhésion des Français à ce changement de modèle est essentielle. Sans elle, on se retrouvera avec des voitures majoritairement chinoises sur nos routes. Notre pays sera décarboné, mais pauvre, le chômage repartira à la hausse. Il ne faut pas, pour autant, que cette phase nécessaire de discussions et de pédagogie ralentisse Billancourt. C’est pour cela que la loi Industrie verte réduit les délais d’autorisation, tout en allongeant à un peu plus de deux mois la durée du débat public. Celui-ci doit se faire de manière raisonnée, en mobilisant tout le monde. Certains groupes font du bruit médiatique sans lien avec la réalité du terrain.
Il faut choisir : soit nous remplaçons nos dépendances actuelles par d’autres soit nous prenons en main notre destin. La mine d’aujourd’hui n’est pas celle d’il y a trente ans, nous avons enfin réussi à réformer le code minier pour y intégrer les enjeux d’environnement. Nous avons lancé un fonds d’investissement, avec 500 millions d’argent public et autant issu du privé, pour investir dans la mine responsable made in France, et made in Europe.

 

Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité
> Depuis 2017, nous avons maintenu la dotation globale de fonctionnement des collectivités après des années de baisses. En 2023, nous l’avons augmentée. En 2024, nous l’augmentons de nouveau et grâce à cela : 82% des communes voient leur dotation augmenter ou se maintenir.

> Félicitations à M. le maire de Saint-Orens, à tous les élus, aux agents de la ville et surtout aux jeunes qui ont contribué et pensé ce très bel événement autour du Forum de la citoyenneté. J'ai eu tellement de plaisir à m'adresser à vous les jeunes et puis à vous écouter. Un forum pour exprimer votre engagement civique et votre participation démocratique.
L’objectif : façonner la société dans laquelle vous allez vivre dans 10 ans, dans 20 ans, dans 30 ans. Et donc, quoi de mieux, évidemment, que de vous associer à cette réflexion et de partager votre vision, vos idées, vos aspirations pour le monde que vous souhaitez pour demain.
Mais alors c’est quoi la citoyenneté ? C'est 3 piliers.
- Le civisme, le dévouement envers la collectivité et l'État. C'est la participation régulière aux activités de la collectivité ou de l'État. C'est bien sur le vote aux élections.
- La civilité, le savoir-vivre en société, convenance, politesse et courtoisie.
- La solidarité et l’entraide mutuelle.
Alors pourquoi votre participation à vous, enfants et jeunes, à la vie démocratique, est-elle essentielle ?
D'abord, parce qu’il nous faut des idées nouvelles. Nous avons besoin que vous nous décoiffiez, que vous arriviez avec des idées disruptives, originales. Que vous nous donniez de nouvelles perspectives. Nous sommes à l'écoute pour en débattre, et ça, ça doit déjà vous animer. Deuxièmement, on a besoin que vous soyez représentés dans les instances politiques. Je travaille avec l’association des jeunes élus ainsi qu’avec le plus jeune maire de France. Le sujet de la représentativité des générations est fondamental à mes yeux. Engagez-vous dans la vie municipale, nous avons besoin de vous pour participer concrètement aux décisions. On a besoin que vous vous mobilisiez ! Vous serez par votre engagement les acteurs du changement dont notre société a besoin. Après la mobilisation, la transmission, je le dis vraiment avec gravité, l'avenir de notre société repose sur vos épaules. Si vous êtes convaincus, animés, alors il vous faut transmettre à vos parents, à vos petits-frères, transmettre à vos amis à l'école, au collège ou au lycée les belles valeurs de notre République.
En vous remettant votre carte d’électeur ce soir, je tiens également à vous dire, qu’il n’y a pas d’avenir pour l’Europe sans sa jeunesse. Nous avons évidemment besoin de votre opinion, de vos convictions, pour que vous soyez au rendez-vous de l'élection du 9 juin. Exercez votre droit de vote ! Vous l’avez compris, engagez-vous, mobilisez-vous. Allez au-delà, quel que soit l'environnement dans lequel vous évoluez, allez voir des enfants qui n'évoluent pas dans votre environnement, allez dialoguer avec eux. En résumé conjuguez votre générosité, la passion qui vous anime et évidemment, vos convictions. Mettez  le débat au centre de vos échanges en refusant la violence. J’ai été honorée et fière de partager ce moment privilégié avec vous toutes et tous, enfants, parents, amis, élus !


Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles
> La participation des enfants est essentielle. Ils doivent pouvoir s’exprimer sur les décisions qui les concernent comme dans ce hakathon organisé avec la Commission Écran. Parce que, oui, le numérique comporte des risques mais également des opportunités.

> Les familles monoparentales représentent une famille sur quatre. Nous devons promouvoir une politique familiale qui prend en compte tous les parcours de vie des individus et construire une société plus accueillante, pour toutes les familles. Personne ne sera laissé de côté.

 

Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées
> Les personnes âgées et en perte d’autonomie doivent être des sujets de droits et non des sujets de soins.
> [Discours sur la Stratégie nationale de lutte contre les maltraitances]
Je tenais à le souligner d’emblée, et à rendre hommage à votre engagement. 
Cette stratégie, c’est bien la vôtre ! Elle est le fruit d’un travail collectif, de fond et de longue haleine, auquel vous avez tous apporté vos expertises et regards complémentaires, notamment dans le cadre des Etats Généraux, conduits entre mars et juillet et présentés en octobre 2023. Tout cela, je tiens à le rappeler, n’aurait jamais pu se faire sans l’énergie formidable de l’ensemble d’un écosystème engagé : parlementaires, élus locaux, personnes concernées, instances, associations, administrations au premier rangs desquelles la DGCS et les ARS… sur qui je sais que je peux toujours m’appuyer. Alors du fond du cœur : bravo et merci. 
Merci pour cette première étape, car il s’agit désormais de continuer de mettre la force de notre intelligence collective au service du déploiement de cette stratégie, que j’envisage, avant tout, comme une mobilisation générale, qui doit se poursuivre et s’amplifier.
Mesdames et Messieurs : «Le destin des plus vulnérables souligne la distance qui nous sépare de ce que l'on pourrait appeler la civilisation». Je crois que cet adage du philosophe Noam Chomsky résonne tout particulièrement en France, pays de la fraternité et des droits universels, quand on voit l’émoi légitime qu’ont provoqué les scandales liés à des faits avérés de maltraitances dans certains établissements pour personnes âgées ou handicapées dépendantes.
Il faut le dire, nous avons tous été marqués par l’affaire « Orpéa » ou par les images, difficilement soutenables, qu’ont pu exposer au grand public certains documentaires. Car oui - sans jeter l’opprobre sur les établissements en général, ou sur les personnels qui y exercent et qui, dans leur immense majorité, font un travail remarquable - ce que nous avons pu voir dans les médias, ce sont des situations réelles. 
Minoritaires certes, mais bien réelles, face auxquelles, et je reprends là le mot d’ordre des Etats généraux des maltraitances, nous ne devons pas « détourner le regard », et qui ne doivent jamais cesser de nous révolter. 
Car oui, Mesdames et Messieurs, face à ces abus inacceptables, comme devant les situations de négligence et de mauvais traitements que subissent certains de nos concitoyens les plus vulnérables, du fait de leur âge mais aussi de leur handicap ou de leur précarité, il y a de saines révoltes. 

C’est pour cela que le Gouvernement a immédiatement réagi, en lançant, dès 2022, une série de mesures d’application immédiate, en particulier une inspection systématique des EHPAD. Tout comme il a enclenché ce travail de fond, que j’ai mentionné en introduction, avec l’ensemble des parties prenantes.  Nous avons également saisi la Conférence nationale de santé (CNS), la Haute autorité de santé (HAS), le Haut conseil de la santé publique (HCSP), et mobilisé le Conseil national de l’information statistique (CNIS), avec la création d’un groupe de travail spécifique, pour objectiver le phénomène et proposer des mesures structurelles. 
L’ensemble de ces démarches nous a permis de fonder cette nouvelle stratégie nationale de lutte contre les maltraitances, dont les cinq axes comportent des mesures concrètes pour améliorer, sur le long terme, les mécanismes et les pratiques de prévention, de repérage et d’accompagnement des adultes vulnérables victimes de maltraitances.
Les outils que nous mettons en place s’adressent aussi bien aux personnes elles-mêmes, pour renforcer leur pouvoir d’agir face aux situations de maltraitances, qu’à l’ensemble des professionnels et structures en contact avec elles : les travailleurs sociaux et établissements, mais aussi les forces de l’ordre ou les mandataires judiciaires, par exemple. 
Cette stratégie s’inscrit également dans le cadre plus large d’une mobilisation nationale, interministérielle, des territoires au plus haut niveau de l’Etat, avec une véritable ambition de société pour tous les publics vulnérables. 
Pour illustrer mes propos : Je pense à la proposition de loi pour le « Bien Vieillir », initiée par les parlementaires, et dont je salue les deux Rapporteures ici présentes, mais aussi à la loi dite « Taquet » de février 2022, qui prévoit des mesures spécifiques pour les enfants, sans oublier les nombreux engagements de la Conférence nationale du handicap et du Grenelle des violences faites aux femmes. 
Cette stratégie vient sceller notre volonté de faire de la lutte contre les maltraitances un objet prioritaire et transversal de nos politiques publiques. 
Le premier axe de notre stratégie concerne l’effectivité des droits des personnes. En effet, pour faire respecter ses droits… encore faut-il les connaître ! Nous commençons donc par ce préalable essentiel, car, l’avancée en âge, le handicap, peuvent exposer les plus fragiles de nos concitoyens à voir leurs choix moins écoutés, leurs libertés moins reconnues, les exposant, de facto, à devenir victimes de maltraitance. C’est pourquoi une démarche volontariste d’information sur les droits sera mise en œuvre, dans des formats adaptés à chaque public, dans une logique de participation et d’ « aller-vers » les personnes concernées et leurs proches, en mobilisant l’ensemble des professionnels, structures et acteurs engagés auprès d’eux. Le même effort sera fait pour faciliter la communication de toutes les personnes qui sont en difficulté pour s’exprimer, notamment verbalement, et leur permettre de faire connaître leurs besoins, leurs aspirations et leurs difficultés. En particulier, les démarches et les outils de communication alternative et améliorée pour les personnes âgées ou handicapées non-verbales seront diffusées dans tous les établissements. 
L’objectif est qu’il n’y ait pas de « mauvaise porte d’entrée » - ce que les anglo-saxons appellent l’approche « no wrong door » - pour demander de l’aide ou signaler un problème, avec une écoute, une orientation ou une réponse, systématiquement proposées. Le rôle des Conseils de la vie sociale et des représentants des associations d’usagers est tout à fait clef dans ces domaines, c’est pour cela que nous les confortons. Le respect des droits et la protection des personnes ne se limitent pas, bien sûr, aux établissements. Ils seront aussi renforcés à domicile, grâce notamment à la diffusion d’un nouveau référentiel élaboré par la Haute Autorité de Santé (HAS) qui permet l'évaluation des situations de maltraitance intrafamiliale à domicile. 
Le deuxième axe de notre stratégie permet de doter localement les acteurs de terrain d’outils efficients pour améliorer le recueil, le suivi et la réponse aux situations de maltraitance, et renforcer la coordination entre acteurs compétents. En particulier, dans chaque territoire, sera instituée une cellule en charge du recueil, de l’évaluation et du traitement des signalements. Elle constituera un point d’entrée unique des alertes pour que toute personne puisse faire connaître toute situation à risque. Parce que la réponse aux maltraitances nécessite la mobilisation de tout le corps social, par-delà les seuls acteurs publics, les alertes et les réponses apportées feront chaque année l’objet d’un échange au sein de la Commission régionale de la santé et de l’autonomie (CRSA). 
La mise en place de ce « rendez-vous de transparence » était notamment une préconisation de la Conférence nationale de Santé, dans son rapport dédié à la lutte contre les maltraitances. Si j’en ai évidemment déjà pris connaissance, je veux dire à son Président que je prendrais le temps de me faire remettre votre travail, dès l’issue de nos échanges. 
Le troisième axe de la stratégie vient renforcer notre vigilance collective face aux situations d’abus, avec notamment la généralisation du contrôle des antécédents judiciaires des intervenants, professionnels mais aussi bénévoles, qui interviennent auprès des personnes âgées ou en situation de handicap. 
Je tiens à saluer l’engagement des parlementaires qui a permis d’inscrire cette avancée dans la proposition de loi « Bien vieillir », et à souligner le travail constructif que nous avons mené avec le ministère de la Justice, pour que la mesure puisse être effective rapidement. 

Parallèlement, nous allons, grâce à des dispositions juridiques aménageant les obligations de secret professionnel, permettre à différents professionnels d’alerter sur des situations à risque ; mettant fin à des dilemmes éthiques auxquels ils étaient parfois confrontés. 
Grâce à la formation et à la sensibilisation des forces de l’ordre et des professionnels de la justice, nous poursuivons ainsi la construction de parcours judiciaires plus inclusifs et attentifs à la spécificité de la prise en charge des justiciables les plus fragiles, qui étant plus souvent victimes, sont aussi ceux qui renoncent le plus à porter plainte où à dénoncer les abus. 
L’avant dernier axe de notre stratégie vise à ancrer dans toutes les strates de la société une culture commune et largement partagée de ce que nous appelons la « bien-traitance ». Il s’agit de renforcer la prévention contre les préjugés et les stigmatisations, en continuant de modifier le regard du grand public sur l'avancée en âge, la situation de handicap ou plus largement, la vulnérabilité. Cela sera fait notamment grâce à des actions en faveur du lien intergénérationnel, le développement de la pair-aidance, et le plus large recours au savoirs dits « expérientiels » des personnes concernées dans la sensibilisation et la formation des professionnels.
Je voudrais aussi insister sur l’importance du maintien des liens familiaux des personnes accueillies en établissement. Dans la lignée de la future loi « Bien vieillir », il ne sera désormais plus possible, sauf cas exceptionnel, de refuser à un résident qu’il soit en EHPAD ou en d’ESMS, ou à un patient hospitalisé de recevoir la visite de toute personne de son choix. C’est une avancée importante et attendue, et je suis fière de voir sa concrétisation dans la loi. 
Finalement, Mesdames et Messieurs, et c’est une annonce importante : notre cinquième et dernier axe vient intensifier et inscrire dans la durée notre politique de contrôle des établissements et services sociaux et médico-sociaux accueillant des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Je l’ai mentionné, dès 2022, le Gouvernement a lancé un vaste plan de contrôle systématique des EHPAD. 
Ce plan a déjà permis, grâce à la mobilisation de 120 ETP dédiés, de contrôler plus de la moitié des quelques 7 500 établissements pour personnes âgées du pays, sans compter les vérifications de suivi, pour accompagner la mise en œuvre des solutions dans les établissements qui présentaient des difficultés.
L’objectif est bien entendu d’aller au bout de cette opération, avec l’ensemble des EHPAD contrôlés d’ici la fin de l’année 2024.
Cette politique de contrôle des EHPAD ne doit cependant bien sûr pas s’arrêter là. Elle doit s’inscrire dans la durée et se poursuivre dans les années à venir, grâce au renforcement récent des moyens humains dédiés. Il s’agit d’intensifier, d’élargir et de systématiser cette démarche nécessaire d’inspection-contrôle : je ne veux plus qu’il puisse y avoir de situations qui passeraient « entre les mailles du filet » ! C’est pourquoi, nous lançons un nouveau plan de contrôle qui concernera à terme tous les établissements sociaux et médico-sociaux accueillant des personnes en situation de handicap. D’ici la fin du premier semestre 2024, une circulaire précisant les modalités et les objectifs à atteindre pour ce plan sera établie et diffusée à l’ensemble des ARS, chargées de mettre en œuvre ces contrôles. Et je souhaite qu’il y ait de plus en plus de contrôles inopinés ! Quand il y a signalement cela devrait être systématiquement. Le respect des droits des personnes en établissement et la mise en œuvre des bonnes pratiques est une exigence absolue avec laquelle nous ne transigerons jamais, et nous nous donnons résolument les moyens de cette « tolérance zéro » face aux abus.
Voici donc les grandes orientations et principales mesures de notre stratégie nationale de lutte contre les maltraitances ; qui, j’en suis persuadée, sont de nature à nous permettre de franchir une nouvelle étape dans notre mobilisation commune. Car je n’aurai de cesse de le répéter, le fléau des maltraitances n’est pas une fatalité, mais c’est seulement en continuant d’agir tous ensemble que nous en viendrons à bout. C’est pourquoi je souhaite que cette stratégie soit également un outil de suivi et de pilotage de cet effort collectif. Pilotage et déploiement qui seront assurés ici, directement au ministère du Travail de la Santé et des Solidarités, et qui feront l’objet d’un avis annuel indépendant établi par une commission nationale dédiée, rattachée à la Conférence nationale de santé.
En tant que ministre des Personnes âgées et des Personnes handicapées, je suivrais cela de très près. Et je m’engage devant vous à présider personnellement, d’ici six mois, un premier Comité de pilotage de cette stratégie pour m’assurer que nous avançons bien à un rythme qui doit être à la hauteur de nos ambitions et à la hauteur des attentes de nos concitoyens. Vous pouvez compter sur moi, comme je sais pouvoir compter sur vous, encore et toujours. Alors encore une fois, merci, et maintenant le travail continue !


Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture
> Moi mon combat c'est l'assiette des Français et le revenu des agriculteurs !

> La fraise de Plougastel n'a pas le même goût que la fraise espagnole. Je me réjouis qu'en France on ait des indications géographiques protégées, du goût et de la qualité.

> J'entends l'inquiétude des agriculteurs que je rencontre chaque jour sur le terrain concernant les importations ukrainiennes. C'est pourquoi la France se bat pour intégrer plus de céréales dans les mesures de sauvegarde.

> On travaille, comme les agriculteurs nous l'ont demandé sur une meilleure répartition de la valeur et sur le fait de faire en sorte que les agriculteurs vivent de leur métier.


Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l’Europe
> Ravi d’avoir accueilli au Quai d’Orsay mon homologue lituanien. Soutien à l’Ukraine, Europe de la défense, lutte contre la propagande russe : la convergence stratégique entre nos deux pays n’a jamais été aussi forte.

> Avec huit autres pays européens, nous sommes pleinement mobilisés pour apporter des solutions à nos pêcheurs, face aux décisions britanniques de fermer des zones de pêche.


Marina Ferrari, secrétaire d’Etat chargée du Numérique
> 50 milliards de cartes à puce sont en circulation : elles nous permettent, notamment, de payer, de nous identifier, de stocker nos données mais peu d'utilisateurs savent que nous devons cette innovation de rupture à un français : Roland Moreno.
Un demi-siècle après son invention, je veux rendre hommage à ce pionnier du numérique qui a su concilier service rendu à l'usager, cybersécurité, adaptabilité technologique mais aussi un modèle économique rentable pour l'industrie.

 

Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’Etat chargée de la Ville, de la citoyenneté et de l’Intégration
> La réforme des zones franches urbaines est indispensable. Le monde a changé. Il est temps de rénover un dispositif vieux de vingt-cinq ans, je veux créer de l'incitation auprès des chefs d'entreprise. Les personnes éloignées de l'emploi veulent travailler, elles veulent être autonomes. Ce sont les personnes éloignées de tout qui doivent en bénéficier. Nous avons des perspectives magnifiques, notamment avec la réindustrialisation de la France et l'émergence de nouveaux métiers.


Hervé Berville, secrétaire d’Etat chargé de la Mer et de la Biodiversité
> Nous relançons les navires à voile. Innovation, décarbonation, réindustrialisation : le cap que nous fixons et toute la filière maritime.

> Une avancée majeure pour nos pêcheurs d'Outre-mer. Depuis 2018, avec Emmanuel Macron nous avons fait du renouvellement de la flotte de pêche un combat prioritaire. La validation par l’Union Européenne des aides est une étape décisive pour notre souveraineté et la biodiversité.


► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Sylvain Maillard (président du groupe à l’Assemblée nationale) 
> Il faut aussi travailler sur l’attractivité des métiers. C’est à la fois mieux les rémunérer, et accompagner les personnes vers l’emploi. Nous devons faire en sorte que travailler soit plus attractif tout en combattant le chômage de longue durée.

> Je l’ai toujours dit : je souhaite un candidat naturel pour les municipales en 2026, et nos militants auront voix au chapitre. Mais le plus important, ce que nous demande les Parisiens, c’est surtout de tourner la page d’Anne Hidalgo.

> Les Français attendent des solutions de la part leurs dirigeants politiques, pas encore plus de blocage et de calculs politiques. J’invite plutôt les députés Républicains à faire des propositions d’économie pour le budget de leur pays.

L’essentiel vis à vis de la réforme de l’assurance chômage, c’est permettre à tous d’accéder à l’emploi. Nous avons un modèle social à financer et un vieillissement de la population. C’est une réalité, il nous faut être plus nombreux à travailler et mieux.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député) 
> Les autorités de plusieurs pays européens viennent de mettre à jour un réseau d'influence russe qui aurait payé des députés européens. Si cela est avéré il s’agit d’un cas très grave d’ingérence dans notre démocratie.
Toute la lumière doit être faite pour savoir si des députés européens en exercice ou des candidats aux prochaines élections sont impliqués, y compris chez nous en France.

 

Maud Bregeon (députée)
> Regardons un peu en arrière : durant la crise du covid19, l’Etat a payé les salaires de 10 millions de français. L’année dernière, près de la moitié des factures d’électricité étaient prises en charge. Et depuis 2017, les impôts ont baissé. Parler d’austérité n’a aucun sens.

> Combattre le trafic de drogue est un enjeu social majeur. Derrière chaque point de deal, c’est de l’insécurité pour les habitants et des jeunes qui consomment et décrochent. La légalisation serait un grand renoncement politique et moral. Nous ne baisserons pas les bras.


► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (présidente)
> Je reviens de Kiev, où je me suis rendue au nom de Renew Europe. Ce que j’y ai vu, entendu et annoncé, je tiens à vous le raconter. Voici pourquoi nous soutiendrons les Ukrainiens jusqu’à leur victoire. Pourquoi c’est aussi notre avenir à nous, Européens, qui est en jeu.
Depuis 2014, les Ukrainiens se battent pour défendre leur pays face aux attaques russes. La priorité de Kiev n’est pas de tenir aussi longtemps que possible. C’est d’avoir les moyens qu’advienne la victoire le plus vite possible. Et l’Europe a un rôle à jouer dans leur victoire.
En Européens, nous avons :
- Réduit de 80% les importations de gaz russe et gelé les avoirs ;
- Soutenu l’Ukraine à hauteur de plus de 100 milliards € d'aide financière, militaire, humanitaire ;
- Procédé à des achats inédits d’équipements militaires en commun.
La France a pris sa part à cette solidarité. Nous avons :
- Livré des équipements de pointe, comme des canons Caesar et des lance-roquettes ;
- Fourni des millions de munitions ;
- Formé 10 000 soldats ukrainiens.
Aujourd’hui, l’Europe doit faire plus, plus vite et mieux.
Nous devons accélérer car la situation en Ukraine s’enlise. Depuis le 24 février 2022, cela fera bientôt 800 jours que l’attaque de la Russie contre l’Ukraine aura pris une nouvelle dimension. Aujourd’hui, 18% du territoire ukrainien est occupé par les forces russes.
Nous avons rencontré le Président Zelensky, plusieurs ministres, le Président du Parlement ukrainien et des ONG. Partout, le même appel : il est urgent que cesse cette guerre. Urgent que l’Ukraine vainque. Le soutien de l’Europe et la perspective de l’UE y jouent un rôle déterminant.
L’avenir de l’Ukraine se conjugue au présent. La reconstruction n’attend pas la victoire : les ponts, écoles, barrages sont sans cesse rebâtis. Les lois continuent d’être votées. Plus de 10 alertes aériennes ont retenti à Kiev en 2 jours. Bien plus ailleurs. Mais le pays avance.
Dans le métro le plus profond d’Europe, les habitants se protègent. Femmes et enfants surtout, tant d’hommes étant partis défendre leur pays. Tout peut basculer en 24 heures. C’est pourquoi nous devons urgemment accélérer les livraisons d’armes et de munitions vers Kiev.
Nous préparons une Conférence Renew Europe des donateurs et investisseurs pour mobiliser notre réseau d’acteurs publics et privés. Les dommages liés à la guerre sont déjà estimés à 650 Mds €. La reconstruction de l’Ukraine est dans l’intérêt de tous. Nous répondrons présents.
Le parti Serviteur du Peuple fondé par
Zelensky appartient à notre famille Renew Europe. À Kiev, j’ai présenté au Président notre volonté d’associer de près Serviteur du Peuple à nos travaux. Nous les aiderons dans leurs réformes pour rapprocher l’Ukraine de l’Europe.
Notre famille
Renew Europe appelle à bâtir enfin l’Europe de la défense. Les 27 dépensent 240 milliards € dans ce domaine. Nous devons coopérer plus. À travers l’appui de la Banque européennes d’investissement ou encore le principe Buy European First, notre industrie européenne de défense doit gagner en efficacité.
La sécurité des Ukrainiens est aussi la nôtre. Les provocations militaires russe contre la Pologne et la Roumanie se multiplient. La désinformation et les cyberattaques contre nos services publics se propagent. La Première ministre estoniennes Kaja Kallas est la cible d’un avis de recherche.
De Kiev à Boutcha et Irpin, les Ukrainiens que j’ai rencontrés m’ont témoigné de l’importance de notre soutien. Je les en ai assurés. C'est un devoir moral au nom de nos valeurs démocratiques. C'est aussi un impératif pour la sécurité et la stabilité de notre continent.
Nous, Européens, serons au rendez-vous pour soutenir les Ukrainiens dans cette guerre qu’ils mènent sans l’avoir choisie. Car une chose est claire : l’Ukraine doit retrouver la liberté, la paix et son intégrité territoriale. Le plus vite possible.

 

Nathalie Loiseau
> Ce qu'on apprend avec ce scandale autour du site Voice of Europe, c'est qu'un certain nombre de parlementaires européens s'y sont rendus pour faire écho à la propagande russe et que certains auraient été rémunérés pour le faire. Ces parlementaires qui ont été interviewés par Voice of Europe appartiennent tous à l'extrême droite européenne. (…)
Depuis des décennies, la Russie investit dans la tentative de manipulation de nos opinions et ça passe par la désinformation sur les réseaux sociaux, il y a aussi des tentatives d'approche d'hommes et de femmes politiques pour les influencer, les corrompre pour en faire des propagandistes de la Russie. (…)
J'alerte depuis longtemps. Ce qu'on apprend depuis quelques jours, c'est à la fois un choc et pas une surprise parce qu'on sait que la Russie essaie d'influer sur les députés européens. Le choc c'est d'apprendre que certains députés auraient cédé à la Russie, non pas par conviction mais parce qu'ils ont été corrompus. (…)
Mon groupe a demandé une enquête pour savoir ce qui se passe, nous sommes à quelques semaines des élections européennes, il faut que les électeurs sachent s'ils votent pour des partis intègres qui protègent les intérêts des Français et des Européens ou des partis vendus à la Russie.

 

Bernard Guetta 
> [Opinion: «Vladimir Poutine ou l’absolu danger]
Il peut mentir tant qu’il veut, pointer le doigt vers l’Ukraine et la faire accuser par ses deuxièmes couteaux, cet homme a failli. Tout occupés à envahir l’Ukraine et à emprisonner et assassiner leurs opposants, Vladimir Poutine et son régime n’ont pas été capables de voir venir la tuerie que l’Etat islamique préparait à Moscou.
Dans bien d’autres pays, dira-t-on, d’autres appareils de sécurité se sont laissé surprendre par d’autres massacres tout aussi épouvantables. Oui, c’est vrai mais il se trouve que les Etats-Unis avaient averti les autorités russes que quelque chose se tramait, que l’ambassade américaine avait mis en garde ses ressortissants contre toute participation à des événements de masse et que Vladimir Poutine n’avait su voir là qu’une « provocation » d’un pays coupable de défendre les Ukrainiens.
Cela fait déjà deux effroyables erreurs mais ce n’est pas tout car ce Président qui sait si bien se faire réélire avec 87% des voix, avait-il au moins fait augmenter la protection des spectacles, musées et transports en commun ? Avait-il veillé à ce que « provocation » américaine ou pas, des mesures de précaution soient prises ?
On connait la réponse mais les services de secours et les hôpitaux avaient-ils au moins été mis en alerte, juste au cas où ? Ce n’eut été qu’une mesure de routine, le b-a ba de la sécurité, mais les Russes et tous ceux de par le monde qui sont restés figés ce soir-là devant leurs écrans ont vu le temps mis par les pompiers, les ambulances et les forces spéciales pour arriver sur les lieux de ce drame où tant de malheureux attendaient des secours.
Dans tout pays normal, des têtes de hauts responsables et de ministres seraient déjà tombées. Le président lui-même se serait senti obligé de présenter des excuses à son peuple et de promettre les changements qui s’imposent mais non ! Pour le malheur de la Russie, son président a pour nom Vladimir Poutine et qu’a-t-il fait ?
Il a fait pleuvoir sur l’Ukraine tant de bombes que l’espace aérien de la Pologne a été violé samedi matin par des missiles russes. Aux assassinats et à la kleptocratie, ce régime vient d’ajouter l’impéritie la plus absolue mais ce n’est encore pas tout et pas même le pire car pourquoi l’Etat islamique s’en est-il pris vendredi à la Russie ?
Il y a bien sûr les contentieux liés aux guerres de Tchétchénie et à l’appui que Vladimir Poutine avait apporté, la décennie passée, à Bachar el-Assad. Il y a le passé proche mais il y a surtout le présent car, avec cette tuerie, Daesh vient de se faire le vengeur des territoires les plus pauvres de la Fédération de Russie, des républiques et régions musulmanes où le Kremlin va recruter de force ou en les achetant les soldats qu’il n’ose pas mobiliser dans la Russie elle-même.
Comme tous les Empires d’hier, la Russie de Vladimir Poutine a ses troupes coloniales mais malgré les chèques que les familles sont censées recevoir quand l’un de leurs enfants tombe en Ukraine, une colère commence à monter à la périphérie orientale de la Fédération. C’est cette colère que Daesh a voulu attiser en allant frapper la Russie en son cœur. C’est une déclaration de guerre que cette organisation vient de faire à la Russie en sachant évidemment – et on vient de le voir – que le Kremlin peut difficilement la combattre à l’Est tout en tentant, à l’Ouest, d’avaler l’Ukraine.
Ce que jouent les djihadistes, c’est l’éclatement de la Fédération de Russie dans l’espoir d’en récupérer des pans entiers et de se recréer ainsi des foyers territoriaux. Ce qui s’est lu dans le sang des victimes du Crocus City Hall, c’est que non content de dévaster l’Ukraine, Vladimir Poutine défait la Russie et pourrait bien la conduire à une interminable guerre civile aux confins de l’Europe, du Proche-Orient et de l’Asie. Cet homme est un danger absolu.