Et on prend pour exemple, l’obséquieux député Richard Ramos qui voue un véritable culte à son leader qui va de déclarations en déclarations pour faire des propos que ne renieraient pas les oppositions tout en couvrant de louanges abracadabrantesques le maire de Pau.
Mais on se tromperait en estimant que les troupes du MoDem sont au garde à vous comme cela a été le cas pendant de nombreuses années où ce parti croupion sans député et sans argent, n’existait que par la volonté de son chef et créateur de se faire élire président de la république.
Car, il y a eu pour le Mouvement démocrate et Bayrou, le tsunami Macron.
D’abord parce ce dernier a montré que se faire élire au centre mais aussi en étant du Centre ou très proche dans son programme et ses valeurs n’était pas impossible alors que François Bayrou avait échoué trois fois à même peser comme candidat aux élections au poste suprême et avait du abandonner toute ambition en ce sens en 2017 en se retirant piteusement face à Emmanuel Macron après avoir essayé de ruiner sa candidature par des propos particulièrement violents.
Ensuite, parce que la victoire celui-ci a transformé le MoDem.
Parti au bord de la disparition, le voilà au gouvernement et avec un groupe de députés par la seule volonté du nouvel hôte de l’Elysée (n’oublions pas qu’en 2017, son parti En Marche! puis LaREM avait la majorité absolue à l’Assemblée nationale, ce qui n’obligeait en rien de nommer des ministres MoDem sans oublier que tous les députés de cette formation avait été élus par le bon-vouloir de Macron).
Mais, en devenant un vrai parti avec de vrais gens (beaucoup qu’on était allé chercher en hâte pour avoir le nombre voulu de candidats à la députation), le MoDem ne pouvait plus être le jouet d’un seul homme.
Bien sûr, aucun parti dans une démocratie est véritablement démocratique même le PS à ses plus belles heures dans les années 1970.
Ce paradoxe fait que celui ou ceux qui le dirigent ont un pouvoir démesuré.
C’est toujours le cas au MoDem avec Bayrou.
Mais il n’est plus seul à avoir une légitimité et, avec les années, tous ceux qui ont occupé un poste de ministre ou sont députés en ont acquis une qui n’en font plus des béni-oui-oui.
Alors, quand le ministre de l’agriculture, ancien secrétaire général du MoDem et protégé parmi les protégés de Bayrou, Marc Fesneau, ose dire dans une interview «je ne suis pas d'accord avec François Bayrou» sur un sujet, c’est une sorte de séisme pour la «bayrousphère».
D’autant que, rappelons-le, avant que Bayrou ait critiqué vertement et comme un opposant radical, le nouveau gouvernement, tous ses députés avaient accordé leur confiance à Gabriel Attal avec des louanges unanimes.
Et après les propos de leurs chefs, seuls quelques rares élus ont tourné casaque comme Ramos.
Depuis, certains d’entre eux ont repris du poil de la bête, comprenant que Bayrou avec son caca nerveux – calculé puisqu’il ouvre officieusement sa campagne pour 2027 – les emmenait droit dans le mur car ses chances de se faire élire président sont proche d’être nulles.
Alors, va-t-on assister à une sorte d’émancipation du MoDem de l’emprise de François Bayrou qui perdrait sa création?
Il est bien trop tôt pour le dire et les propos critiques ne sont pas – encore – de la défiance, en tout cas publiquement.
Cependant, le Mouvement démocrate est de moins en moins lié au présent et à l’avenir de Bayrou et cette trajectoire ne peut que se renforcer, ne serait-ce que parce l’homme, comme tous les humains, prend de l’âge.
Sans oublier que son image est celui d’un perdant constant ce qui n’est pas très valorisant pour créer une dynamique qui doit dépasser l’existence politique de sa création pour permettre au MoDem de devenir un vrai parti.
Nicolas Levé et Alexandre Vatimbella
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