► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Discours lors de
la prestation de serment des nouveaux auditeurs de justice]
En ce jour où je suis venu, à Bordeaux, parler de justice, en ce jour où vous,
auditeurs de justice, venez prêter serment, la Nation – vous l’avez rappelé à
l’instant- a appris la disparition de Robert Badinter. Ce jour, dont vous vous
souviendrez toute votre vie, sera a jamais marqué par l’empreinte de cet avocat
de caractère et de profession, qui combattit sa vie durant pour les Lumières,
pour la justice, pour la France, ce qui était pour lui trois fois le nom de son
idéal.
Avocat, il se porta auprès des réprouvés, des accusés, des condamnés, avec
cette même soif ardente de justice. Garde des Sceaux, il abolit la peine de
mort et œuvra pour la rénovation de notre autorité judiciaire. Président du
Conseil Constitutionnel, il fut le gardien des lois dans toute leurs forces et
leur grandeur. Il savait dans sa chair ce que l’injustice, l’iniquité, les lois
vidées de leurs principes humanistes signifiaient. La Nation a perdu un grand
homme ; un hommage national lui sera rendu.
Oui, ce jour, vous vous souviendrez toute votre vie, toute votre carrière
de magistrat. Cette prestation de serment parachève des années d’étude, de
travail, de sacrifice – vous l’avez parfaitement rappelé. Elle est
l’aboutissement d’un élan, elle scelle une passion.
Après le temps de l’espoir, et avant celui de la carrière, au centre de ce qui
vous réunit tous, votre vocation à servir la justice, notre justice, celle de
notre République, de notre nation. Rien, ensuite, ne sera acquis, le métier est
devant vous, dans sa rigueur, dans ses bonheurs, avec son exigence mais aussi
la part de jugement, d’éthique, de déontologie, d’humanisme – cela fut rappelé
à l’instant. Mais d’ores et déjà, cette vocation s’est concrétisée.
Et à voir vos familles, avec vous, je sais leur fierté légitime. Un fils, une
fille, une compagne, un mari, un parent magistrat, ce n’est jamais anodin.
C’est savoir que celui qu’on aime va passer ses jours, quelque fois ses nuits,
dans une œuvre souvent obscure pour nombre de nos compatriotes mais
déterminante. Il est, désormais, pour tous ceux qui viendront placer entre ses
mains un litige, une douleur, un chagrin, le visage de la République.
Oui, vous vous souviendrez de ce jour toutes vos vies car vous avez prononcé
ces mots du serment, vous avez juré, la main droite levée « de garder le
secret professionnel et de vous conduire en tout comme un digne et loyal
auditeur de justice ». C’est un serment fait au peuple français, que
vous servez désormais.
Un serment fait au nom de la conception républicaine de notre justice :
autorité qui applique les lois que le peuple s’est choisies, dans le respect
des principes fondamentaux de notre droit, à la lumière de nos traditions et de
nos valeurs.
Et c’est aussi un serment à vous-même : être fidèle à l’auditeur de
justice que vous êtes en cet instant avec sa part de doute, ce supplément
inentamé d’idéal, d’envie de servir, délesté de tout préjugé, de toute
lassitude, de tout accommodement, résolu à œuvrer, à penser parfois contre
soi-même, indépendant vis-à-vis de tout, esprit de corps, passions publiques,
sentiments personnels, seulement guidé par le sens de votre fonction.
J’ai tenu à me trouver parmi vous aujourd’hui pour vous dire tout cela. Et
parce qu’il s’agit, aussi d’un jour majeur pour la Nation. Vous constituez en
effet la promotion la plus importante de l’histoire de notre République. Tel
est le sens de cette promotion : réarmer notre justice, depuis trop
longtemps sous-dotée.
C’est un effort massif, inédit. Et dans une institution où il est courant de
dire que l’on manque de place, en effet, la justice a dû pousser les murs et
tenir cette prestation de serment ici, dans le Palais des Congrès plutôt qu’à
la Cour d’appel de Bordeaux, tant cette promotion de l’Ecole nationale de la
Magistrature est importante, la plus importante donc depuis la création de
l’école en 1958.
Vous voilà 459, quand certaines années - il n’y a pas si longtemps - les
promotions ne comptaient qu’une grosse centaine d’auditeurs de justice. Ceci
est le fuit de vos travaux - et nombre d’entre vous les ont nourris et je vous
en remercie – ceux des Etats généraux de la Justice, qui ont conduit ensuite à
des engagements que j’ai pu prendre – parole tenue. Autant de futurs substituts
du procureur de la République, de juges qui épauleront les magistrats du
parquet et du siège dans toutes les juridictions de France d’ici trente
mois.
Cet effort de la Nation représente sans aucun doute une opportunité, mais aussi
pour vous une responsabilité : constituer l’avant-garde de cette transformation
de notre justice que porte la Nation.
Ce réarmement est la traduction concrète de notre volonté de redonner à la
justice les moyens dont elle manquait cruellement. Depuis 2017, les moyens de
la justice ont augmenté de moitié et en 2027 nous aurons augmenté le budget de
la justice de 60%. En sept ans, nous avons déjà recruté 1 000 magistrats et 1
050 greffiers. Depuis 2020, nous avons recruté 2 400 contractuels qui viennent
en soutien aux magistrats et greffiers, ces contrats sont transformés en
CDI ; et nous avons créé la fonction d’attachés de justice. D’ici 2027,
nous recruterons en plus 1500 magistrats, 1 800 greffiers, et au moins
1 100 attachés de justice.
Jamais, la Nation n’avait consenti un tel effort. Nous avons mis fin à trente
ans de sous-investissement et, ce faisant, d’abandons humain, budgétaire et
financier. Mais, là où de manière légitime nos compatriotes demandent la
sécurité, une vie tranquille, souvent il avait été oublié – il faut évidemment
pour cela réarmer nos forces de sécurité intérieure, ce qui est fait en
parallèle là-aussi par une loi de programmation, une loi d’orientation, mais
qu’il faut dans le même temps permettre à notre justice de pouvoir instruire et
juger. Point de sécurité, point de vie tranquille, sans un tel investissement.
Ce réarmement judiciaire s’est accompagné de la modernisation de notre droit
pour gagner en célérité et en effectivité des peines : suppression du
rappel à la loi, augmentation des moyens donnés aux travaux d’intérêt général,
création du code de la justice des mineurs, et j’en passe.
Nous traversons – vous l’avez d’ailleurs rappelé à l’instant - un moment de
bascule : des grandes mutations, technologiques, géopolitiques aussi,
climatiques qui créent du trouble et suscitent de plus en plus la violence dans
notre société. Nous avons, plus encore que naguère, besoin de sens, de règles,
de restauration de l’ordre sans lequel aucun progrès n’est possible.
L’ordre et le progrès sont bien à la racine de notre République, de ses
principes même. C’est pourquoi j’ai engagé ce réarmement de l’Etat :
réarmement de nos forces de sécurité intérieures, avec la loi de programmation,
réarmement de nos armées, réarmement de l’autorité judiciaire.
Nos institutions sont rongées par le doute et soyons lucides, nos compatriotes
– vous l’avez là aussi rappelé - doutent de leur justice. Quand 60% des
affaires ne sont pas celles qui font les gros titres des journaux, dans le
quotidien du pays, la justice paraît trop longue et trop fragile. Je pense à
ces dossiers du droit de la consommation, de la famille, des pensions
alimentaires, de l’autorité parentale, des tutelles, de la protection des
mineurs. Je pense à ces faits de délinquance du quotidien - cette délinquance
qu’on dit « petite » ou « moyenne » mais dont les
conséquences sont immenses pour chaque victime. Chaque fois, il s’agit du
dossier d’une vie pour les justiciables, pour lesquels ils attendent une
réponse de l’Etat.
Alors pour réconcilier nos concitoyens avec l’autorité judiciaire, pour être à
la hauteur aussi du moment que nous traversons, il faut que notre République
rende la justice avec rapidité, efficacité et responsabilité.
Rapidité d’abord car, dans une époque d’accélération, le temps de la
justice, est, par essence, trop long. Nous devons savoir garder cette vision de
long terme, elle est essentielle. Mais si la justice ne gagne pas en
efficacité, en proximité, en célérité, alors, qu’on se le dise, chacun trouvera
toujours d’autres moyens de juger les litiges, chacun les trouve d’ailleurs
déjà : par l’opprobre médiatique, par le bannissement social, au mépris de la
présomption d’innocence, dans notre vie publique ou par la vengeance, l’abus de
pouvoir et la violence dans la vie quotidienne. Or notre République s’est bâtie
sur l’idéal inverse – très clairement - celui des droits et des libertés, celui
de services publics qui protègent et tiennent la Nation.
Nous devons donc diviser les délais de notre justice par deux d’ici à 2027. Ce
n’est pas un objectif, c’est un impératif, un impératif que porte le Garde des
Sceaux. Ça n’est pas un impératif provenant du pouvoir politique, mais bien du
peuple français, au nom de qui la justice est rendue. Lorsqu’autant de moyens
sont attribués à un service public aussi important, notre responsabilité à
tous, c’est que ces moyens soient suivis d’effets. Les citoyens français ne
pourraient comprendre l’inverse et la confiance viendrait encore s’effriter
davantage.
Dans cet esprit, j’ai voulu avec le Garde des sceaux que nous progressions sur
la simplification des procédures pénales ou civiles, notamment pour ces
dernières avec le déploiement plus massif des procédures amiables. Nous avons
aussi poursuivi, accéléré, la numérisation. Là-aussi c’est un travail –
vous l’avez parfaitement rappelé – qui ne doit pas enlever l’humanité de la
fonction mais tant de temps est à gagner, pour nos policiers, pour nos
gendarmes, pour nos greffiers, nos magistrats, par la numérisation de la
plainte, des procédures – ce que nous sommes en train de déployer avec une
modernisation inédite - 50% des procédures pénales seront dématérialisées d’ici
la fin de l’année en même temps que sera généralisé totalement la plainte en
ligne à l’été, etc. etc. J’ai aussi fixé l’objectif qu’en première instance, à
la fin de ce quinquennat, les décisions de justice soient rendues en moins d’un
an de délai ; c’est déjà le cas dans plusieurs tribunaux, cela doit être
le résultat bientôt partout en France. La rapidité donc, pas pour de la
précipitation, pour garder le temps aux affaires les plus complexes, pour
lesquelles celui-ci est légitime, mais pour garder à l’esprit que cette
rapidité est source de légitimité.
Rendre la justice avec efficacité et effectivité. C’est le mot même que j’avais
utilisé il y a quelques années - à Agen, quand je m’étais exprimé devant
plusieurs d’entre vous - je ne parle pas évidement des auditeurs de justice,
vous êtes trop jeunes pour cela- sur la peine. Une justice forte, en effet,
n’est pas une justice aveuglément répressive, c’est une justice de proximité et
d’efficacité, dont les peines sont effectives.
Nous avons pour cela supprimé les remises de peine automatiques, et nous
avançons aussi à marche forcée pour la livraison du programme de construction
de 15 000 places, que nous avons même porté à 18 000, avec la
livraison, depuis 2017, de 19 établissements pénitentiaires - l’un d’entre eux
est tout prêt d’ici. C’est tout le sens aussi du colossal travail engagé sur
les travaux d’intérêt général, dont le nombre de places a doublé. Une sanction
doit s’appliquer, une peine, s’effectuer, un jugement, rétablir l’ordre
républicain et démocratique.
Et à voir la réponse pénale apportée aux émeutes de l’été dernier, notre
justice a été à la hauteur de cette exigence de fermeté et d’efficacité. Les
chiffres sont là qui le démontrent, les faits sont là qui le démontrent ;
et il ne faut laisse aucun commentaire fallacieux s’installer. Cette exigence
doit nous pousser à aller encore plus loin, en particulier en termes de
restauration de l’autorité chez les mineurs délinquants et plus largement en
continuant de réformer, de transformer l’administration pénitentiaire, les
travaux d’intérêt général – et le Garde des Sceaux aura l’occasion dans les
semaines à venir de revenir sur ces sujets.
Une justice forte, ce n’est pas une justice figée dans des formes ou des idées
du passé, c’est une justice qui sait se moderniser, nous l’avons fait, au gré
des préoccupations et des aspirations légitimes de l’époque.
D’abord en engageant un effort de proximité : en créant au cours du
précédent quinquennat les tribunaux de proximité, c’est-à-dire en réouvrant des
sites judiciaires fermés autrefois, afin de rapprocher la justice des citoyens
et en demandant aux magistrats de multiplier les audiences foraines. Ensuite en
simplifiant le traitement des demandes d’aide juridictionnelle auxquelles il
sera bientôt partout répondu en moins de cinq jours.
Nous avons su nous saisir des enjeux qui traversent notre société, avec
l’accent que j’ai voulu porter sur les violences faites aux femmes, la lutte
contre le trafic de stupéfiants, les atteintes commises contre les élus.
Enfin, moderniser la justice, c’est l’ouvrir à tous les talents. Les
magistrats doivent être à l’image du pays, dans la diversité de leurs origines
sociales, géographiques ou professionnelles. C’est un effort d’ouverture qui va
s’amplifier avec la simplification et la diversification des modes de
recrutement.
Rendre la justice avec des grandes responsabilités. Je ne confonds pas
l’indépendance et l’irresponsabilité. En République, le peuple est souverain,
et vous rendrez bientôt la justice en son nom. Or le serment de magistrat
oblige ce dernier à « remplir ses fonctions avec indépendance, impartialité,
humanité » et à se comporter « en tout comme un magistrat digne, intègre et
loyal » et de « respecter le secret professionnel et celui des
délibérations ». Cette exigence dans le passé, même si les cas sont marginaux,
n’a pas toujours été respectée scrupuleusement et le Conseil supérieur de la
magistrature joue et doit jouer à cet égard un rôle essentiel de gardien du
respect du serment. Se joue là-aussi la confiance que tout en chacun doit
avoir en l’impartialité des magistrats, mais aussi en leur strict respect de
leur devoir de réserve, gage de leur indépendance d’esprit et de
jugement.
La liberté d’expression des magistrats est une liberté constitutionnelle et nul
ne songe à remettre en cause. Elle doit avoir pour corollaire un « déport »
systématique de leur part pour juger un dossier dès lors que leur parole
publique antérieure fait légitimement douter le justiciable concerné qu’il va
être jugé par un juge impartial. Sur la question de l’expression publique
individuelle ou collective mais aussi du droit de grève, le Garde des sceaux a
engagé une réflexion, dans le cadre aussi de l’élaboration de la charte de
déontologie des magistrats, prévue par la récente loi organique du 20 novembre
2023. Je souhaite que cette réflexion se poursuive et s’amplifie pour aussi
adapter notre cadre à la société médiatique et technologique qui change profondément
les usages. Tout cela aussi est le fruit des Etats généraux de la justice,
lancés à Poitiers.
Je l’ai dit, aujourd’hui est un jour que vous n’oublierez pas, un jour que la
Nation n’oubliera pas : celui où s’est levée une nouvelle génération de
magistrats. Mais à votre tour, vous serez, pour beaucoup de nos concitoyens,
les acteurs et les témoins que chaque justiciable n’oubliera jamais. Une
audience, celle d’aujourd’hui, dont il aura été une des parties, le règlement
de leur divorce, un témoignage qu’ils auront trouvé le courage de vous livrer,
une conciliation où leur tourment financier et leur destin se décideront -
comme je le disais tout à l’heure - oui, à chaque fois, dans chaque dossier,
c’est la question de ce que nous sommes, c’est-à-dire une République, qui se
joue.
Et en République, force doit rester à la loi, expression de la souveraineté du
peuple. La loi qui protège contre la violence, l’abus, l’empire du plus fort
sur les plus faibles ; la loi qui civilise, sanctionne et remet dans le
droit chemin ; la loi comme rempart du droit pour protéger les libertés
face à la calomnie ou la rumeur, qui ne frappe qu’après un jugement. La loi,
rien que la loi, mais toute la loi. Le droit, rien que le droit, mais tout
le droit, dans ses procédures, dans ses garanties, dans son exigence et ses
scrupules.
Notre justice est placée sur ce fil, qui tresse le sens de votre métier :
service public dont nos concitoyens attendent beaucoup et vite, autorité qui ne
saurait laisser prospérer l’anomie et le désordre, institution qui oppose la
rigueur aux passions, l’espérance de réinsertion à la vindicte, la vigueur des
principes face aux emportements des foules.
Cette contradiction féconde ne se résoudra qu’avec une justice plus efficace,
plus effective, plus proche et rapide. La confiance de nos concitoyens sera
donc, pour vous, pour nous tous, un combat permanent et sans cesse recommencé.
Moyens historiques dans l’histoire républicaine de la France, responsabilité
historique d’efficacité et de proximité, menaces historiques sur l’Etat de
droit du fait de raidissement autoritaire ailleurs et de délitement dans la
trame de la société chez nous. Voilà, en quelques mots, les défis et les
chances de votre génération de magistrats.
Et puisque nous sommes à Bordeaux, je reprendrai un mot de François
Mauriac : « la civilisation d’un peuple se mesure à la situation de
sa justice ». Une justice forte est la fierté de notre peuple. Je crois
aussi, pour compléter le théorème, que la confiance du peuple dans sa
République se mesure à la situation de sa justice. Confiance dans un service
public qui rend bien, vite, et au miroir de nos valeurs, une justice du
quotidien. La République a confiance dans sa justice et les moyens
qui lui sont accordés le montrent ; et j’ai confiance en vous car je sais
que vous serez à la hauteur de ces choix.
Les vents mauvais reviennent et vous aurez à vivre dans cette époque, où, dans
notre Europe, il existe des régimes qui remettent en cause l’Etat de droit.
Vous aurez à vivre, comme magistrats, dans une époque où des voix s’élèveront
pour dire que la justice est la source de tant de problèmes et chercher à saper
votre légitimité. Vous vivrez dans une époque où certains chercheront à
expliquer que ne pas respecter une décision de justice serait en fait vraiment
respecter le peuple souverain. Vous aurez à vivre dans une époque, oui, où les
vents mauvais se sont à nouveau levés et où, s’installant sur le doute,
certains chercheront à vous bousculer, et ce faisant à nous bousculer.
Alors, il vous appartiendra en tant qu’autorités, institution - mais chacune et
chacun d’entre vous comme magistrat – de rester loin de ces vents et de ces
passions tristes, de douter toujours mais de porter cette part d’espérance de
notre République et de notre Nation, celle qui a besoin d’une justice, de ses
rituels, au service de notre loi, celle qui a besoin d’une justice
indépendante, forte, pour continuer à croire et à vivre ensemble. Car c’est
cela une République, c’est cela notre République et notre Nation.
Et en ce moment précis, pour ces raisons mêmes, je suis fier de
l’investissement que la Nation a consenti ces dernières années dans notre
justice, je suis fier que vous toutes et tous l’incarniez aujourd’hui à travers
votre promotion. Et je sais que chacune et chacun d’entre vous relèvera l’un de
ces défis, celui de votre génération : tenir ferme au service de la
République française, au service de la France.
Vive la République. Vive la France.
> Jamais ils n'avaient été si nombreux : les magistrats
qui ont prêté serment ce jour incarnent l'investissement de la Nation dans
notre justice. Agir pour une justice plus rapide, plus efficace et responsable,
voilà le sens de notre action depuis 2017 et pour demain.
Une justice plus rapide, c'est celle qui divise les délais par deux d'ici à
2027, qui simplifie les procédures pénales et civiles, notamment grâce au
déploiement massif des procédures amiables.
C'est aussi celle qui accélère sur la numérisation : la moitié des
procédures pénales seront dématérialisées d’ici la fin de l’année.
Une justice plus efficace, c'est celle qui supprime les remises de peine
automatiques et qui créée 18 000 places de prison : 19 établissements
pénitentiaires ont été livrés depuis 2017.
Une justice plus proche des citoyens, c'est celle des tribunaux de proximité,
celle aussi qui diversifie ses modes de recrutement pour que les magistrats
soient à l’image de notre pays.
Une justice plus responsable, c'est celle de la confiance en l’impartialité des
magistrats, gage de leur indépendance d’esprit et de jugement.
Le Conseil supérieur de la magistrature joue un rôle essentiel pour cela. Une
justice forte, c'est celle qui n'est pas figée dans des idées du passé mais qui
se modernise, au service de la sécurité et de la tranquillité de nos
concitoyens, au service de la République et de la France.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Gabriel Attal Premier
ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> Du collectif, de l’action et des résultats tangibles pour nos
compatriotes. C’est ce que j’ai demandé aux membres de mon Gouvernement.
> Il n'y aura aucun temps mort pour l'action.(…) Dès ce printemps, nous réglerons plusieurs urgences, puis viendront un été de progrès sociaux et un automne du travail.
> Il faut des sanctions éducatives beaucoup plus tôt, sans attendre de convoquer un conseil de discipline.
> Il y aura des mesures sur la justice des mineurs afin d'adapter nos sanctions aux plus jeunes.
> Je veux travailler avec les plates-formes à un vrai verrou numérique, permettant de garantir qu’aucun mineur de moins de 13 ans ne puisse accéder aux réseaux sociaux et qu’un mineur entre 13 et 15 ans ne puisse y accéder qu’avec l’accord de ses parents.
> Un projet de loi «Macron 2» sera présenté avant l'été pour libérer l'activité économique, la croissance et le développement industriel.
> Lancement à la toute fin de l'été, d'une expérimentation du préremplissage des formulaires de demande de la prime d'activité et du RSA en vue d'une généralisation d'ici à 2025.
Bruno Le Maire,
ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique
> Je salue l’accord politique qui a été trouvé
au niveau européen sur le règlement pour le Net Zero Industry Act! La France a
porté une position ambitieuse dans les négociations pour accélérer le
développement de l’industrie verte en Europe. Avec ce règlement, le nucléaire
est désormais reconnu comme une technologie clé pour la décarbonation, au même
titre que les énergies renouvelables. Avec ce règlement, il sera possible de
privilégier du contenu européen dans les marchés publics de technologies clés
(panneaux photovoltaïques, pompes à chaleur, etc.) et les appels d’offres
d’énergies renouvelables lorsque nous avons une dépendance trop grande
vis-à-vis de certains pays tiers. Ma conviction est claire : la transition
écologique, bien conduite, peut nous aider à accélérer la reindustrialisation
de notre pays en permettant de rouvrir des usines et de créer des emplois bien
rémunérés. C’est cette écologie à la française que nous portons avec Emmanuel Macron et le sens de
mon action avec la loi Industrie verte.
Gérald Darmanin,
ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
> [Mayotte] Devant
les citoyens et les élus Mahorais, nous avons pris l’engagement de mettre en
œuvre les mesures nécessaires au rétablissement de la paix publique à Mayotte :
fin du droit du sol, durcissement du regroupement familial, limitation
drastique des titres de séjour.
> [Mayotte] À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. À la demande du Président de la République, nous annonçons la fin du droit du sol Mayotte, l’application immédiate des restrictions du regroupement familial prévues dans la loi immigration, la fin des visas territorialisés et la restriction drastique du nombre du titre de séjour.
> [Mayotte] Réunion avec les services de l’État à Mayotte. Restriction immédiate des titres de séjour, lutte contre la délinquance, les filières de passeurs, l’immigration illégale… les Mahorais peuvent compter sur des fonctionnaires d’État dévoués, au grand sens de l’intérêt général.
> Opérations anti-drogues «POlace
nette»
Depuis leur lancement il y a 4 mois, 155 opérations ont été conduites, donnant
lieu à près de 1 300 interpellations ! Plus de 2 tonnes de stupéfiants, 2
millions € en liquide et 295 armes ont été saisis. Par ailleurs, 1 200 m2 de
tags ont été effacés. On ne lâche rien !
> Comme l’a annoncé Emmanuel Macron, le dispositif de dépôt de plainte en ligne, expérimenté depuis quelques mois en Gironde, sera généralisé à toute la France dès l’été prochain. Objectif : simplifier drastiquement la vie de nos compatriotes et de nos policiers et gendarmes.
Catherine Vautrin,
ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
> Ce matin aux côtés
du Premier ministre Gabriel Attal pour le séminaire gouvernemental, avec une priorité absolue :
l'intérêt général, au-dessus de toute autre considération. Engagement, rigueur,
et détermination continueront de guider nos actions pour servir les Français.
Sébastien Lecornu,
ministre des Armées
> Avec mon homologue
américain nous avons échangé sur nos actions en faveur de la désescalade
au Sud Liban et ailleurs au Moyen-Orient, notamment en Mer rouge. Nous
coordonnons également nos efforts pour soutenir l'Ukraine aussi longtemps que
nécessaire face à l'agression russe.
> Échange téléphonique avec mon homologue ukrainien et le nouveau chef d'état major Oleksandr Syrsky. Face aux besoins de l'Ukraine, la France répond présente: dans le domaine de l'artillerie, en assumant le leadership de la coalition, mais aussi des drones et de l'innovation.
Stéphane Séjourné,
ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, secrétaire général de
Renaissance
> Ce sera OTAN et Europe. Les Européens ont
besoin d’une deuxième assurance vie.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il y avait plusieurs enjeux lors de mon voyage en Ukraine. Il s’agissait de réaffirmer le soutien de la France dans la durée. Je tiens à dire que le soutien de 50 milliards d’euros que nous avons obtenu au Conseil européen du 1er février n’était pas gagné d’avance. On a obtenu l’unité européenne, malgré les réticences. C’est un signe aussi pour le Congrès américain, au moment où il hésite à prendre ses responsabilités. Ensuite, il s’agissait de préparer un accord bilatéral sur lequel nous travaillons, en matière de coopération dans les domaines tant militaires que civils. Nous échangeons sur les capacités françaises et les demandes ukrainiennes en matière de livraison de matériel militaire. On sera au rendez-vous de l’aide à l’Ukraine, dans la durée.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine]
On a diverses propositions sur la table. La proposition de Mme Kallas
[Première ministre estonienne] est celle d’un emprunt de cent milliards d’euros
pour pouvoir donner de la visibilité à l’Ukraine qui est engagée dans une
guerre qui dure. C’est une proposition qu’on regarde avec attention. On a la
facilité européenne pour la paix (FEP) qui pourrait être réabondée de cinq
milliards d’euros en 2024. Il y a aussi des réflexions sur le produit des taxes
sur les revenus générés par les avoirs russes gelés.
Il faut regarder tous les sujets. Mais le sujet principal, ce sont les aides
bilatérales et européennes. Ensuite, il faut que ce soit cadré juridiquement.
Enfin, il faut que tout le monde fasse la même chose. Toutes ces
conditions devraient être réunies. La Commission européenne doit rendre des
propositions.
> La France a déjà commencé à réaugmenter ses investissements militaires. En deux lois de programmation militaire, nous avons doublé les crédits consacrés à notre défense. Si le sujet est existentiel pour l’Union européenne, cela veut dire que notre sécurité collective en dépend. Dans le contexte géopolitique actuel, on a tout intérêt à se poser les bonnes questions. Avoir des budgets militaires qui nous permettent de faire face à la menace. Organiser notre défense européenne de manière plus concertée. C’est une proposition française qui prend encore plus de sens aujourd’hui.
> [Livraison d’armes à l’Ukraine] Il faut augmenter notre
effort. Oui, le sujet est existentiel et nous devons trouver des garanties de
sécurité en Européens. À vingt-sept. Il faudra se mettre d’accord pour
mutualiser davantage notre matériel militaire, créer des interactions entre nos
armées, et progressivement avoir une intégration militaire plus importante. En
matière d’industrie et en matière opérationnelle. Cela fait de toute évidence
partie de notre agenda de souveraineté européenne. (…)
On est déjà en train de faire prouesses, notamment dans l’interopérabilité pour
permettre aux Ukrainiens d’utiliser du matériel venant de différents pays. La
guerre en Ukraine rend possible un certain nombre de choses qui semblaient
impossibles. Des acquisitions communes de munitions, de missiles, et bientôt de
matériels militaires européens par exemple.
> [Désengagement américain de l’Otan par Trump] Il ne faut pas se dire que même si les Républicains gagnaient, on n’aurait pas la capacité de les convaincre. Le président de la République l’a dit, il prend les responsables que les peuples lui donnent. Mais il est vrai qu’il faut qu’on se prépare à tous les scénarios. Et on sera d’autant plus convaincants si on parle sur un pied d’égalité, pour être respectés. Il faut que nous soyons plus forts militairement. Je pense qu’on peut toujours convaincre.
Christophe Béchu,
ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
> Simplifier le quotidien des Français, adapter
notre pays face au réchauffement climatique, nous déployer sur le terrain pour
accélérer la transition écologique.
Aurore Bergé, chargée
de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les
Discriminations.
> Le
féminisme est universaliste. Il ne choisit pas ses victimes. Il ne choisit le
pays où des hommes ont décidé de les souiller, de les mutiler, de les violer.
Il soutient toutes les femmes victimes de la folie des hommes. C'est notamment
ce qui nous distingue.
> On ne peut pas être féministe uniquement quand cela concerne les autres. Quand on est féministe c'est tous les jours, tout le temps. Quelles que soient les personnes mises en cause y compris quand c'est un député condamné pour violences conjugales, y compris quand c'est un soutien médiatique de Jean-Luc Mélenchon
> A 14 ans, Judith Godrèche était une enfant. Il n'y a pas de consentement possible à cet âge là. Ça pose plusieurs questions de responsabilités : les bourreaux évidemment et d'abord, mais aussi les parents qui ont laissé faire voire encouragé, les entourages qui n'ont rien dit.
> Le 7 octobre en Israël, les femmes ont été prises pour cibles. Elles ont été mutilées, violées. On ne peut pas être féministes et ne pas dénoncer avec force ce que les femmes en Israël ont vécu. Aucune association ayant tenu des propos ambiguës ne pourra être soutenue financièrement par le gouvernement. C'est l'engagement très clair que je prends.
> Jean-Luc Mélenchon n'a eu de cesse de flatter l'antisémitisme. Les propos qu'il a tenus à l'encontre de Yaël Braun-Pivet en sont une triste illustration. Il s'est mis de lui-même en dehors du champ républicain.
> L'antisémitisme n'appartient pas au passé. Il prend des formes multiples. L'antisionisme est évidemment le visage renouvelé de l'antisémitisme.
> Robert Badinter c'est le partisan farouche du combat pour la liberté contre l'obscurantisme, du combat pour la dignité et les droits humains. Il laisse une empreinte indélébile.
Roland Lescure, ministre
délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie
> Comme pour les médecins nous auront besoin
d'immigration et de talents venus de l'extérieur.
> Nous défendons la stabilité du prix du gaz.
► Haut-commissariat
au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> [Avec Gabriel Attal] ce sont des approches différentes. Ce qui semble
apparaître, c’est qu’on va donner depuis Paris des injonctions sur la pédagogie
et l’organisation des établissements: l’organisation des remplacements, les
groupes de niveau… Or, pour moi, c’est sur le terrain que la pédagogie doit se
faire, et à l’arrivée, on contrôle et on évalue. Et tout cela dans une grande
empathie avec les enseignants que je connais et dont je sais combien ils
travaillent, au contraire de ce que certains propagent.
> La deuxième grande crise que nous traversons en France est sur l’aménagement du territoire, sur la concentration des pouvoirs dans un petit périmètre des bords de Seine, sur le fait que 65 millions de Français qui n’appartiennent pas à ce périmètre s’en trouvent exclus, sur le fait que la complication perpétuelle des démarches administratives et des normes bureaucratiques coupe le plus en plus le pouvoir des citoyens, sur l’isolement croissant dû aux problèmes de transport… S’il m’avait été proposé de prendre en charge ces questions, je l’aurais accepté aussi. Mais je ne fais pas carrière. Je ne cherche pas à être ministre pour le titre.
> C’est vrai que parfois, je suis un peu indépendant, incommode. J’attache beaucoup de prix à ma liberté. Il ne s’agit pas seulement d’une question personnelle, mais de l’expression d’un courant politique de notre pays dont je suis le représentant, le porte-parole, dans des débats difficiles où peu de gens prennent sa défense. Je ne suis pas à la recherche d’un galon de plus, d’un privilège de plus. C’est un grand luxe de pouvoir dire non.
> Participer au gouvernement ou pas, c’était ma responsabilité personnelle. Cette décision m’appartenait. Et notre mouvement a été reconnu. Les responsabilités qui nous ont été confiées au sein du gouvernement, agriculture, affaires européennes, famille, enfance, numérique, sont en soi une reconnaissance.
> Je ne conçois pas la participation à une majorité sans liberté. En 7 ans, j’ai toujours été, à temps et à contretemps, défenseur de ce lien de solidarité. Mais je n’abdique jamais ma liberté de jugement. Si la responsabilité supprime la liberté, cela ne tiendra jamais. Je ne conçois pas l’engagement comme une soumission.
> [Liste commune aux européennes de la majorité présidentielle] C’est évidemment la logique de la situation et de la gravité de la question européenne : guerre en Ukraine, inflation, crise économique mondiale, terrorisme international, Chine, guerre entre Israël et le Hamas, menaces de Poutine… Quel esprit débile voudrait que l’on affronte tout cela, dans un monde comme celui-là, sans Europe ? Cela n’a pas de sens !
> Robert Badinter était un repère et un inspirateur non seulement pour nos combats en matière de justice (c’était un grand avocat et le garde des Sceaux qui a porté l’abolition de la peine de mort”, mais aussi un repère en matière de démocratie, a réagi François Bayrou, alors qu’on venait d’apprendre son décès. Il défendait ces principes qui nous permettent de vivre ensemble. Il défendait les piliers de la République. Et puis c’était un homme d’engagement qui avait le courage de se battre pour ses indignations. Enfin, c’était un homme de culture pour qui le combat politique était enraciné dans une philosophie. On avait l’impression, quand on était avec lui, que cet homme parlait de l’essentiel.
> Les quatre membres du gouvernement issus du MoDem avec des portefeuilles qui sont très importants et pour nous très importants, c'est à dire l'Agriculture, les Affaires européennes, la Famille et le numérique. Et si on regardait quatre enjeux majeurs de la société dans laquelle nous sommes aujourd'hui, qui sont là encore, à la fois moyens d'exprimer des angoisses de la société et de chercher des solutions et de regarder ce qui peut nous aider à nous en sortir : quatre portefeuilles qui sont très importants. Alors c'est comme toujours, quand on est à la tête d'une famille politique, on est heureux pour ceux qui y sont. Et on pense aussi à ceux qui n'y sont pas parce qu'ils méritaient ou qu'ils auraient mérité d'y rester ou auraient mérité d'y être. Mais oui, je trouve que notre place est mieux respectée.
> [Education] Je ne crois pas aux injonctions pédagogiques qui viennent de Paris. Je pense que l'école, l'université, c'est sur le terrain que ça se joue. J'ai publié il y a un temps très long un livre qui s'appelait La décennie des mal-appris et qui avait fait un peu de bruit. J'étais très jeune et ça avait fait un peu de bruit à cette époque. J'étais très fier parce que j'avais eu le prix des lectrices de Elle et pour moi, ça valait le Goncourt. Et donc, dans ce livre-là, j'ai expliqué que la réforme de l'école, elle n'est pas administrative, que la réforme de l'école, c'est dans la classe qu'elle se passera si elle se passe.
> Churchill disait une chose formidable et que j'essaie d'appliquer fidèlement. Il disait « Pour prendre une bonne décision, il faut toujours qu'on soit un nombre impair et ce nombre impair doit être nécessairement inférieur à trois ». Cette maxime de Churchill, c'est toujours comme ça que ça se passe. Que vous soyez président de la République, président de parti ou dans une circonstance de votre vie privée, au bout du compte, c'est en conscience que vous prenez les décisions. Et dans la vie politique comme au rugby, c’est la même chose. Il y a des moments où vous êtes obligé de réagir dans la seconde. Parce qu'autrement, si vous ne vous trompez pas, il y a des conséquences en chaîne qui vont compromettre l'action et réagir dans la seconde, oui, ça veut dire qu'il y a des jaillissements, des éruptions, comme disent vos confrères parfois. Et il ne peut pas en être autrement.
> La France est un pays absolument singulier dans le
monde, unique dans le monde. Pourquoi ? Parce que c'est un pays construit non
pas autour d'un peuple, non pas autour d'une religion, mais autour d'un idéal.
C'est très très rare, cela n'existe pas ailleurs. (…)
« Droits et devoirs » quand ce
à quoi vous tenez le plus est en danger. Et ce qui est en danger, ce n'est pas
seulement l'économie du pays, ce n'est pas seulement son équilibre, c'est
l'idéal qu’il porte : la laïcité, on dit toujours liberté, égalité, on
oublie le terme le plus important qui est la fraternité. La fraternité. Il faut
réfléchir à ça, c'est de la philosophie de table de famille. La fraternité, ça
n'existe pas sans la liberté, sans l'égalité. Les autres existent tout seul. La
liberté, le libéralisme absolu de laisser faire, ça existe tout seul.
L'égalité, on a connu des régimes qui prétendaient assurer l'égalité, ça existe
sans la liberté. La fraternité, ça ne peut pas exister si les personnes ne sont
pas libres et si elles ne sont pas égales. Et c'est quand vous réfléchissez à
ça, vous vous dites ce patrimoine moral, il est en danger aujourd'hui, comme
l'Europe est en danger dans son patrimoine moral et comme l'Occident est en
danger sur son patrimoine moral.
> L'Europe est en danger au moment même où il suffit d'ouvrir les yeux pour voir que sans Europe, on ne peut rien faire. Ou alors c'est que nous n'avons pas les mêmes éléments. Songez à l'Ukraine et à la menace que Poutine fait peser en réalité sur tous les Etats européens et sur les valeurs de l'Europe, puisque, pour la première fois depuis Hitler, il a choisi d'aller attaquer un voisin pour le saisir par la force. Et on croyait que depuis 1945, au moins ça, nous était épargné et que les frontières seraient intangibles. C'est donc une menace incroyable.
> [Montée des populismes] Il y a un très grave danger et c'est le moment même si vous regardez la Chine, si vous regardez ce qui se passe aux Etats-Unis, la société américaine est en train d'exploser et s'est révélée par cette élection présidentielle. Comme si la guerre de Sécession n'était pas finie. Comme si c'était encore le même prolongement de cette histoire qui a deux siècles. Et si vous regardez le Moyen-Orient et ce qui se passe. On a célébré dans un très bel hommage les victimes françaises du 7 octobre dans l'attaque terroriste du 7 octobre et puis les conséquences à Gaza avec cette offensive qui n'en finit pas et dont on a le sentiment qu'elle ne finira pas. Et ce qui se passe sur la mer Rouge qui a des conséquences incroyables sur le commerce international. Et en face de ça, il y a des gens qui nous disent : non, on va y aller tout seul.
> L'Europe ne peut pas garantir la paix. Mais la seule chance que nous avons de défendre la paix, c'est que l'Europe existe. C'est une condition pas suffisante mais nécessaire.
> Mais vous voyez les causes ont des conséquences, et les conséquences ont des causes. On l'oublie tout le temps en politique. Je vais vous dire ce que je crois. Je crois qu'on s'est trompé. Je crois qu'on s'est trompé par cette attitude très intégriste en disant : on ne peut plus être à la fois maire et parlementaire. Cette décision interdisant ce qu'on appelle le cumul des mandats, le cumul des responsabilités entre une responsabilité locale et nationale, selon moi, c'est une erreur. On s'est trompé parce vous voyez bien à quel point le poids de la province est en train de décliner au profit de ceux qui vivent et sont nés ou ont fait leur vie dans la capitale.
> [Crise agricole] Elle vient depuis longtemps. Elle a une caractéristique que personne n'analyse et qui est incroyable : elle est européenne. Tous les pays européens - c'est parti d'Allemagne, comme vous le savez - c'est dans tous les pays d'Europe, partout et c'est une crise de civilisation. Parce que quelle est la principale souffrance des paysans ? Et on n'en parle jamais. Bien sûr, il y a tout ce qui est économique, tout ce qui est le revenu. Il y a tout ce qui est l'emploi du temps, de la charge de travail qui n'est pas payé à sa juste hauteur, les enjeux économiques, de commerce international, tout ça. La principale le drame des paysans, c'est qu’eux qui se vivaient comme étant les meilleurs connaisseurs et les meilleurs protecteurs de la nature, tout d'un coup, on leur fait le procès d'en être les abuseurs et ceci pour un métier qui est une vocation avec lequel vous vivez de la première heure du jour à la première heure de la nuit et pendant la nuit aussi, quand il faut. Je l'ai fait pendant des années se lever pour aller faire vêler une vache. Et évidemment, vous êtes appliqué à toutes les minutes de la vie. Mon père se levait, je me souviens très bien à 6 h du matin et tout et toute la journée et souvent la nuit. Vous êtes engagé. Et quand on vous prive de la légitimité d'être au moins ça, au moins les défenseurs de notre nature et de notre environnement, ça crée une souffrance inconsciente mais terriblement insupportable. Et donc, il est très important qu'on puisse, y compris dans le débat national le plus large ou européen, porter cette voix-là. Et il se trouve que le fait que la vie a fait que moi, je considère être cela être un de mes devoirs.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Sylvain Maillard (président du groupe à
l’Assemblée nationale)
> Le nickel est consubstantiel à la
Nouvelle-Calédonie. Pour préserver cette industrie et ses emplois, il faut
qu’industriels et responsables politiques prennent leurs responsabilités pour
faire réussir le pacte nickel.
> Après trois référendums où les Calédoniens ont choisi de rester Français, nous devons leur donner un cadre institutionnel stable. Ce sera le but des lois constitutionnelle et organique qui seront examinées au Parlement.
● MoDem
Patrick Vignola (vice-président)
> À aucun moment il n’a été question de sortir de la majorité.
> Un gouvernement c’est 3 choses : régler les problèmes au jour le jour ; avoir une vision, un cap, un avenir ; et enfin organiser la réconciliation entre des Français qui n’y croient plus.
> Les élus du MoDem « se retrouve toujours dans l’unité quand l’essentiel est en jeu.
> Il y a ce sentiment de divorce entre le pouvoir centralisé et les territoires. (…) Il faut un devoir de vigilance pour que la démocratie française ne se délite pas ».
> On a besoin de réconciliation dans ce pays.
> Il faut qu’on ouvre le grand dossier du mode de scrutin, de la proportionnelle – tout le monde l’attend ! Mais aussi celui de la simplification du mille-feuille territorial ».
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Cette fois-ci Donald Trump franchit un pas
supplémentaire: Si un pays de l’OTAN n’avait pas « payé ce qu’il
doit », il « encouragerait » ses adversaires à l’attaquer. Il
est plus que temps de se réveiller.
> Je me réjouis que la France exprime sa détermination à se rapprocher du Maroc. J’espère un accueil favorable à ce signal de la part des autorités marocaines. La période que nous vivons et les liens qui nous unissent imposent de dépasser les querelles et de surmonter les reproches.
> La France poursuit son soutien à l’Ukraine. Son combat pour la liberté et la démocratie rejoint nos intérêts les plus essentiels.
Pascal Canfin
> Je suis surpris de voir qu'à gauche, il y a un
rejet de soutenir les solutions basées sur la technologie. Quant à droite, il y
a le rejet des solutions basées sur la nature. La réalité, c'est que nous avons
besoin des deux. C'est pour ça, que nous sommes à la fois pour la loi de la
restauration de la nature et pour la loi sur les nouvelles techniques
génomiques.
> Le Parlement européen a adopté la loi sur les nouvelles techniques génomiques (NGT). Je m’en réjouis car c’est une nouvelle solution pour nos agriculteurs. Ces NGT seront utilisées uniquement pour réduire les pesticides ou s’adapter au changement climatique.
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