► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Je me suis engagé à rendre irréversible la liberté des femmes
de recourir à l'IVG en l’inscrivant dans la Constitution. Après l'Assemblée
nationale, le Sénat fait un pas décisif dont je me félicite. Pour le vote
final, je convoquerai le Parlement en Congrès le 4 mars.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Gabriel Attal Premier
ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> On a failli y croire [madame Le Pen]: à vous entendre, vous donniez
l’impression de dénoncer l’agression russe contre l’Ukraine, alors que vos
députés européens ont systématiquement voté contre toutes les sanctions
proposées contre la Russie ou contre les oligarques.
On a failli y croire quand, avec le plus grand des cynismes, vous avez rendu
hommage à la mémoire d’Alexeï Navalny, alors que vos députés ont refusé de
voter les textes proposés au Parlement européen visant à soutenir cet opposant
russe mort dans les geôles de la Russie.
En réalité, madame Le Pen, vous attendiez la première occasion de rappeler
vos vraies fidélités. Vous attendiez la première occasion de montrer votre vrai
visage, celui d’une responsable politique qui refuse tout simplement de
reconnaître que cette guerre est le fait d’un pays autoritaire, un pays où les
opposants meurent dans des geôles.
Ce pays, c’est la Russie, qui a imposé une guerre à l’Europe et qui frappe une
démocratie – l’Ukraine. Et, visiblement, vous refusez d’admettre que ce n’est
pas seulement une guerre contre l’Ukraine qu’a engagée Vladimir Poutine, mais
aussi une guerre contre des valeurs qu’il exècre – celles de la démocratie
et de la liberté.
Cette guerre, c’est celle de la Russie pour imposer la loi du plus fort, pour
déchirer les règles internationales, pour remettre en cause la souveraineté des
États. Si nous l’acceptons, si nous nous résignons, si nous détournons le
regard, personne ne sait où la Russie s’arrêtera. Ce n’est pas un hasard si des pays
historiquement neutres, comme la Suède et la Finlande, font le choix de
rejoindre l’Otan. Ce n’est pas un
hasard, madame Le Pen !
Ce n’est pas un hasard si, comme le rappelait le Président de la République
hier, ce qui paraissait impossible pour l’Europe il y a encore deux ans
– livrer des armes à l’Ukraine – est finalement devenu une réalité.
La Russie pensait écraser l’Ukraine en quelques jours ; elle s’est heurtée
à la résistance exceptionnelle du peuple ukrainien. Si nous vous avions écoutés, nous n’aurions
pas accompagné les Ukrainiens face à cette agression. La Russie imaginait que
les démocraties étaient faibles. Nous l’avons surprise par la force de notre
réaction et de notre soutien aux Ukrainiens. Oui, le Kremlin mise sur la
lassitude et sur l’usure, sur l’oubli, et sur la complaisance de ceux qui l’ont
soutenue, défendue, voire idolâtrée.
Oui, la Russie durcit le conflit en Ukraine, mais aussi sur son territoire,
avec une oppression de plus en plus forte.
C’est aussi le cas vis-à-vis des autres nations : si cette guerre frappe
durement l’Ukraine et les Ukrainiens, la Russie a également choisi de s’en
prendre à la France et aux alliés de la démocratie par des manœuvres de
déstabilisation informationnelle. Vous le savez très bien – sans jamais
les dénoncer – des opérations d’ingérence et des interférences ont été
révélées ces dernières semaines sans que cela ne vous pose aucun problème!
Cette entreprise de déstabilisation massive ne s’arrêtera pas si nous ne
réaffirmons pas notre soutien plein et entier aux Ukrainiens. C’est ce qu’a
fait le Président de la République hier.
Madame Le Pen, vous défendiez une alliance militaire avec la Russie. Ce
n’était pas il y a cinq ou dix ans, mais il y a seulement deux ans, dans votre
programme pour l’élection présidentielle. Si vous aviez été élue en 2022, nous
ne serions pas en train de fournir des armes aux Ukrainiens pour qu’ils se
défendent, mais à la Russie pour écraser les Ukrainiens ! C’est la
réalité ! Relisez votre programme !
Vous m’interrogez sur l’hypothèse d’un déploiement de soldats français ou
européens sur le sol ukrainien. Quand on lit les enquêtes, notamment celle du Washington
Post le 30 décembre dernier, il y a lieu de se demander si les troupes de
Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays, grâce à vous et à vos
troupes, madame Le Pen !
> La première action du Président de la République après
l’agression de l’Ukraine par la Russie a consisté à mobiliser les réseaux
diplomatiques pour tenter de convaincre Vladimir Poutine de renoncer à ses
plans – chacun s’en souvient. Comme d’autres chefs d’État européens, il
s’est rendu sur place et, à l’initiative entre autres de la France, l’Union
européenne elle-même est intervenue. Malheureusement, la Russie a attaqué
l’Ukraine.
Vous nous dites qu’après deux ans de conflit, après que les pays européens et
d’autres alliés ont soutenu l’Ukraine militairement pour qu’elle tienne face à
la Russie, les Ukrainiens ne connaissent toujours ni la sécurité, ni la
paix : c’est un fait.
Mais ce qui est certain, c’est que si nous n’avions pas agi ainsi, ils ne
vivraient pas non plus en sécurité, en paix ou librement, puisqu’ils n’auraient
probablement pas pu tenir face à la Russie, qui aurait pris le contrôle de cet
État souverain, de cette démocratie.
C’est aussi cela qui se joue, en fin de compte : un État autoritaire
essaie de faire entrer dans nos esprits que démocratie et État de droit riment
avec faiblesse et indécision. En nous battant pour soutenir les Ukrainiens face
à l’agresseur russe, nous nous battons aussi pour défendre nos valeurs, notre
modèle démocratique et l’État de droit. (…)
Chacun est convaincu que derrière l’Ukraine, c’est nous ! Si nous
acceptons que la Russie prenne le contrôle de l’Ukraine, demain ce sont des
pays membres de l’Union européenne qui pourraient être visés – et
peut-être le nôtre.
Je n’ai pas envie que ma génération et celles qui suivront grandissent avec
l’idée que la loi du plus fort peut à nouveau s’appliquer en géopolitique. Je
ne veux pas que nous nous disions qu’un État autoritaire peut prendre le
contrôle d’un État démocratique par la force et par les armes.
Non seulement j’assume, mais je suis même fier que la France ait un Président
de la République qui, depuis le début de cette guerre a cru aux capacités de
résistance des Ukrainiens, ce qui n’était pas le cas de l’ensemble du spectre
politique français à l’époque, il faut s’en souvenir : on entendait
d’éminents responsables politiques nous expliquer que l’armée ukrainienne ne
tiendrait pas plus que quelques semaines ou quelques mois. Nous avons cru en
eux – le Président de la République a cru en eux – et nous les avons
soutenus. Deux ans plus tard, la guerre est encore là, mais les Ukrainiens sont
toujours debout.
> Il y a des jours qui marquent l'histoire politique et parlementaire de notre pays. Ce jour en fait partie. Après l’Assemblée nationale, le Sénat a aujourd’hui voté pour inscrire le droit à l'IVG dans notre Constitution. C’est une avancée immense. C’est une protection que nous devions à toutes les femmes. C’est la reconnaissance de leur droit de disposer de leur corps librement. Quand les droits des femmes sont attaqués dans le monde, la France se lève et se place à l’avant-garde du progrès. Prochaine étape : le vote au Congrès dès lundi.
> Le modèle agricole français, ce n’est ni l’URSS ni le Far West. Les prix planchers seront fixés sur la base des coûts de production de chaque filière. Un cap : bâtir l’exception agricole française et garantir la souveraineté de la Nation.
> Pas de pays sans paysans. Il n’y a pas de crise de vocation, il y a un problème d’attractivité : pour garantir le renouvellement des générations, 2 milliards d’euros de prêts garantis par l’État sont mobilisés pour faciliter l’installation de nos jeunes agriculteurs, dès 2024.
> C’était une demande de nos éleveurs : le décret interdisant les dénominations steak, escalope ou jambon pour les produits végétaux a été publié aujourd’hui.
Bruno Le Maire,
ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique
> La France possède
désormais son propre robot conversationnel baptisé « Le Chat ».
Quelle fierté ! Un grand bravo à Arthur
Mensch et à toutes les
équipes de Mistral pour ce bel accomplissement qui prouve une nouvelle fois
que la France a les moyens d’être l’une des grandes nations en Europe et dans
le monde de l’intelligence artificielle. Nous sommes déterminés à ce que notre
pays joue tout son rôle dans cette révolution technologique et économique.
> Je m'y étais engagé le 14 novembre 2023 ! Aujourd'hui, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité l'extension des tarifs réglementés de l’électricité aux TPE et aux petites communes ! C'est une excellente nouvelle pour nos boulangers, nos artisans, nos agriculteurs, nos communes ! Merci à l'ensemble des groupes parlementaires pour ce consensus au service des Français. Rendez-vous le 3 avril au Sénat pour l’adoption définitive !
Gérald Darmanin,
ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
> Nous renforçons les actions engagées par le ministère de l’Intérieur afin
de lutter contre les actes antisémites qui sont en forte hausse depuis le 7
octobre dernier, et plus largement, pour lutter contre les actes antireligieux
- Présence policière et militaire 24h/24 sur l'intégralité des lieux de culte
juifs, mais aussi devant les écoles et les commerces.
- 4 500 sites ont sécurisés sur tout le territoire national.
- Dispositif de sécurisation de toutes les fêtes religieuses et des lieux de
culte par des instructions spécifiques envoyées aux préfets.
- Mobilisation inédite des pouvoirs de police administrative. Depuis
2017, 16 arrêtés de fermeture et 38 décrets de dissolution d'associations
ou groupements de fait ont été pris sur la base de faits antisémites.
- Financements renforcés des dispositifs de sécurisation des lieux de culte,
dont l'enveloppe a été relevée à 6 millions d'euros pour 2023.
Immédiatement après le 7 octobre :
- Instructions aux préfets leur demandant le rehaussement immédiat de la
protection des lieux sensibles et lieux de culte juifs.
- Interdiction dès les premiers jours des manifestations risquant de troubler
l’ordre public
- Retrait des titres de séjour et expulsion des étrangers auteurs d’actes
antisémites ou d’apologie du terrorisme.
Nos propositions
- Publier chaque année un bilan des actes antireligieux
- Création d’un observatoire des actes antireligieux.
Nos outils de signalement
- Application « ma sécurité » permettant à une victime de recevoir,
7/7 jours et 24/24h, une information précise sur ses droits et d’être
accompagnée dans ses démarche.
- Généralisation de la visioplainte
Nicole Belloubet,
ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse
> Si je vais poursuivre le choc des savoirs ?
Évidemment ! Je vais veiller à rendre ces mesures entièrement applicables dès
la rentrée scolaire. Les annulations de crédits que nous devons supporter
représentent à peine 1 % de l'ensemble des annulations budgétaires. Nous ne
supprimerons aucun poste. Nous resterons fidèles aux choix que nous avons faits
pour la rentrée prochaine.
> La France à l'avant-garde des droits des femmes. Avec le vote du Sénat, la voie est ouverte à l'inscription dans la Constitution de la liberté de recourir à l'IVG voulue par Emmanuel Macron. Le vote du Congrès sera une victoire historique pour les femmes et la liberté de choisir.
> Dans le sanctuaire de notre démocratie, ici, à l’Assemblée, comme partout en France, les attaques racistes d’une extrême droite rance et réactionnaire sont inacceptables. J’apporte tout mon soutien aux lycéens de Fresnes et réaffirme notre fermeté totale face à ces actes.
Marc Fesneau,
ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
> 3 mois après son lancement dans la forêt du
Jura par Emmanuel Macron, nous présentons les
outils qui permettront à chaque enfant, au moins une fois dans son parcours
scolaire, de rencontrer des forestiers et de se rendre en forêt pour planter un
arbre et participer au renouvellement forestier dans le cadre du programme « 1
Jeune 1 Arbre ».
En 2023-2024, au sein des diverses initiatives prises par les forestiers,
publics et privés, et par les associations, plus de 1200 classes d’élèves se
sont mobilisées pour planter des arbres en forêt, dans les haies ou en ville. (…)
Notre objectif reste le même : Replanter un milliard d’arbres d’ici 2032. Nous
lancerons la plateforme de mise en relation entre les responsables de chantier
de plantation et les établissements scolaires pour massifier ce programme dès
la rentrée prochaine. À vos arbres jeunes citoyens !
> Après le lancement du plan de souveraineté sur l’élevage lundi, nous continuons, avec les filières, de travailler ensemble pour soutenir un secteur qui constitue un élément central de notre souveraineté alimentaire.
> A l’initiative du Président de la république, nous avons réuni les préfets et les services de l’Etat pour mettre en œuvre le recensement des exploitations agricoles en difficulté de trésorerie. Elles seront répertoriées au cas par cas dans chaque département, et une permanence sera organisée pour accueillir les agriculteurs. Nous serons en soutien de chaque exploitation qui en a le besoin.
> Conformément
à l’engagement du Président de la République, nous avons réuni, les banques et
la Mutualité sociale agricole pour proposer des solutions concrètes aux
agriculteurs en difficulté. Trois engagements forts ont été pris.
Les agences bancaires vont renforcer l’accompagnement individualisé de leurs
clients agriculteurs pour identifier les situations les plus problématiques.
Ensuite, pour les agriculteurs les plus en difficulté, les banques se sont
engagées à déployer deux solutions à court terme. Au choix, les agriculteurs
pourront soit bénéficier d’un différé d’un an de leur annuité 2024 qui sera
étalée sur 3 ans, soit solliciter un nouveau prêt à un taux préférentiel
compris entre 0 et 2,5%.
Enfin, parce que le changement climatique et le renouvellement des générations
sont essentiels pour notre souveraineté alimentaire, les agriculteurs ont
besoin d’investir.
C’est pourquoi nous allons déployer dès le 1er mai les prêts garantis agricoles
d’un montant de 2 milliards d’euros. La Ferme France est solide et a un avenir.
Il faut collectivement, avec les banques, l’aider à passer cette période
difficile.
Rachida Dati,
ministre de la Culture
> Il faut aussi lutter contre la mauvaise information, contre le
détournement de l'information. Nous parlions de la culture scientifique. Je
veux installer un comité de scientifiques pour pouvoir rétablir la culture
scientifique.
> J’entend garder un audiovisuel public puissant en encourageant les synergies. Pour qu'il reste puissant, il faut rassembler ses forces. Il faut arrêter de travailler en silos parce que, à un moment donné, ça va anéantir l'audiovisuel public.
> La réforme de l'audiovisuel public. a pour but de préserver sa force. Les dirigeantes de France télé et Radio France reconnaissent que la réforme est nécessaire.
> Je découvre aussi ce ministère de la Culture, où il y a, trop souvent, de la cooptation dans les nominations. (...) La culture pour tous, c'est, pour la ruralité, l'obstacle physique : on n'a pas les moyens d'aller à une salle de cinéma, se rendre à un spectacle vivant, à une médiathèque, à une bibliothèque, à une librairie. C'est pourtant le cœur battant de la culture.
> Les acteurs de l'éducation populaire, cela faisait plus de trente ans qu'ils n'avaient pas] été conviés comme partenaires. Pourquoi? Parce que cette culture populaire, pour certains, c'est la médiocrité.
> [Suite aux accusations d’agressions sexuelles concernant
Jacques Doillon, son film sera projeté à une date ultérieure] Il ne faut pas
sacraliser la parole des victimes, mais il faut l'entendre. La liberté de
création doit être absolue. Mais la pédocriminalité, ça n'est pas un art. Les
violences sexuelles, ça n'est pas de l'art. (…)
Un livre, c'est une œuvre individuelle. Vous pouvez très bien sanctionner un
auteur, c'est une sanction individuelle. Sur un film, c'est une œuvre
collective. Est-ce qu'on doit punir, sanctionner tous les autres talents, les
techniciens, les maquilleurs, les secrétaires, les régisseurs, ceux qui
investissent aussi dans ce film ? Moi, je suis plus gênée par rapport à la
sanction collective.
Sébastien Lecornu,
ministre des Armées
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Dire que
l’on n’exclut rien, ce n'est ni être faible, ni être escalatoire. Le Président
de la République a été clair : nous ne sommes pas en guerre avec le peuple
russe ou la Fédération de Russie.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Vous avez, entre ce que nous faisons aujourd'hui et ce que l'on pourrait appeler la cobelligérance, des zones dans lesquelles des choses peuvent encore être faites. Il n'est pas question de faire la guerre à la Russie. Le président l'a redit.
> Safran va ouvrir une usine qui produira des pièces pour les moteurs du Rafale en Bretagne. Les hausses de commandes de la LPM et les succès de nos entreprises de défense à l’export continuent de se concrétiser : des cadences de production accrues et des emplois supplémentaires.
Éric Dupond-Moretti,
garde des Sceaux, ministre de la Justice
> Après l’Assemblée, le Sénat écrit une page historique du droit des
femmes. Ce vote conforme du projet de loi proposé par Emmanuel Macron ouvre la
voie à l’IVG dans notre Constitution. À toutes celles et ceux qui ont permis
cela, merci et surtout rendez-vous au Congrès !
> [IVG dans la Constitution] Liberté garantie ça ne veut pas dire qu’on puisse s’affranchir de la loi.
> [IVG dans la Constitution] Les femmes sont libres, il était important que les deux assemblées le disent.
> [Agressions sexuelles envers les femmes] Je dis
attention à l'imprescriptibilité. Cela peut être déceptif, beaucoup de femmes
se verront opposer une relaxe, un classement sans suite, un non-lieu ou un
acquittement de l'accusé, faute de preuves. (…)
J'ai reçu beaucoup d'associations, et un certain nombre de femmes m'ont dit
qu'elles souhaitaient conserver la prescription, parce qu'elles souhaitent
parler, mais ne veulent pas de procès", explique le garde des Sceaux,
ajoutant que l'imprescriptibilité poserait "un problème probatoire. Que
reste-t-il comme preuves?
Stéphane Séjourné,
ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, secrétaire général de
Renaissance
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Le Président de la République l'a
dit hier, nous devons maintenir notre soutien à l'Ukraine dans la durée. Nous
devons le faire, et le faire peut-être de manière plus continue, avec davantage
de soutien, et le faire également différemment, dans notre manière d'envisager
ce soutien.
Nous partons d'ailleurs d'un constat qui est unanime, celui de
l'intensification de l'agressivité russe en Ukraine, mais également de son
agressivité par rapport à nous, les Européens. La Russie veut détruire la
sécurité européenne et nous ne pouvons pas laisser faire.
C'est pourquoi l'Europe est mobilisée. Elle a décidé d'un soutien économique
important ces derniers mois. Elle définira d'ailleurs les contours de son appui
militaire pour 2024 au mois de mars, en privilégiant - et cela a été un combat
pour nous, Européens - des équipements européens à fournir à l'Ukraine.
La conférence internationale de soutien à Kiev s'est tenue hier, à l'initiative
effectivement du Président de la République. Elle vise à consolider et à
coordonner cet élément de soutien supplémentaire. Il faut faire plus pour
l'Ukraine : plus de munitions, plus d'équipements, plus de défense également.
Et il faut probablement faire différemment, en envisageant de nouvelles
missions. Le Président de la République l'a dit hier : rien ne doit être exclu
dans ce domaine.
Enfin, il faut penser à la reconstruction et au financement, vous l'avez dit,
Monsieur le Député. Je vous sais engagé sur ce sujet. L'Union européenne
travaille à un schéma qui permettrait de taxer les revenus issus des avoirs
russes. C'est une piste que la France soutient fortement. Cela permettrait
d'ailleurs d'engager des ressources très significatives pour la reconstruction
de l'Ukraine, uniquement dans le cadre du droit international.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Le Président de la
République a pris cette initiative d'une réunion et a appelé à un sursaut
collectif de la part des partenaires de l'Ukraine. La France est au
rendez-vous, alors que la posture russe contre l'Ukraine se durcit. Elle se
durcit également en interne, par un assassinat politique et l'oppression des
opposants politiques. Et elle se durcit également vis-à-vis de l'extérieur : la
Russie conduit des actions de déstabilisation contre les pays européens, des
actions de manipulation de l'information, et des cyberattaques massives.
Nous devons collectivement prendre la mesure du défi à la sécurité européenne
et nationale qui est posé par l'agressivité russe. Il nous faut être très clair
et très lucide : une victoire russe sur l'Ukraine mettrait gravement en cause
notre sécurité et celle de l'Europe également. Son coût serait incalculable
pour nos finances publiques et également pour notre sécurité collective
européenne.
Surtout, il faut être conscient que la Russie ne s'arrêtera pas là. C'est
pourquoi le Président de la République a organisé cette conférence
internationale de soutien à l'Ukraine, qui s'est tenue hier à l'Elysée. Elle
nous a permis de coordonner, entre alliés, nos actions vis-à-vis de l'Ukraine,
qu'elles portent sur la question du financement ou sur la livraison de
munitions qui doivent être intensifiés, ou encore sur la nature de notre
soutien.
Toutes ces réflexions, Mesdames et Messieurs les Députés, auront vocation à
être discutées au Parlement dans le cadre d'un débat
prévu à l'article 50-1 [de la Constitution], à l'initiative du Gouvernement. Et
la représentation nationale aura, dans ce cadre-là, à en débattre.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Les mots ont un
sens. Malgré les pertes énormes sur le plan humain, sur le plan matériel, sur
le plan financier, malgré la stagnation sur le terrain, la Russie n'a
aucunement renoncé à ses objectifs militaires. Cela, nous pouvons peut-être le
partager. Elle pense d'ailleurs avoir imposé l'idée de sa victoire. C'est faux,
et la réunion qui s'est tenue hier à l'Elysée devait permettre, d'abord, de le
rappeler. Nous avons soutenu et nous soutiendrons dans la durée l'Ukraine.
Face aux attaques russes et à la déstabilisation de l'Europe qu'elles
provoquent, le soutien à l'Ukraine doit donc s'accroître. L'urgence, c'est la
question de la livraison des munitions, dont l'Ukraine a besoin, et il
s'agissait d'avancer de manière très coordonnée pour produire plus et livrer de
nouvelles capacités.
Au-delà, nous devons envisager de nouvelles actions de soutien à l'Ukraine.
Celles-ci doivent répondre à des besoins très précis. Je pense notamment au
déminage, au cyber, à la production d'armes sur place, sur le territoire
ukrainien. Certaines de ces actions pourraient nécessiter une présence sur le
territoire ukrainien, sans franchir le seuil de belligérance. Rien ne doit être
exclu. C'était et c'est toujours la position, aujourd'hui, du Président de la
République.
Et au fond, il s'agit de dire quelques vérités. D'abord, que la Russie agresse
l'Ukraine ; ce n'est pas l'Ukraine qui agresse aujourd'hui la Russie. D'autre
part, ce n'est pas à la Russie de nous dire comment nous devons aider
l'Ukraine. Et puis, une vérité certaine, c'est que cette guerre peut s'arrêter
à n'importe quel moment si la Russie décide de retirer ses troupes en Ukraine.
> Je recevais aujourd’hui Cheikh
Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, Premier ministre et ministre des affaires
étrangères du Qatar. L’occasion de signer différents accords importants.
- Pour une meilleure coopération bilatérale dans la lutte contre le terrorisme,
son financement et la radicalisation.
- Pour une collaboration entre l'Agence Française de Développement et le Qatar
Fund For Development pour un meilleur financement de projets en Asie et en
Afrique.
- Pour un cofinancement de projets de développement à hauteur de 70 millions
d'euros, dans le domaine de l’éducation et l’emploi des jeunes.
Christophe Béchu,
ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
> Cette phrase de Marine Le Pen rappelant
qu’elle était favorable à une alliance militaire avec la Russie devrait
aujourd’hui bien plus nous faire réagir que l’étendue de notre soutien aux
Ukrainiens.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Notre soutien aux Ukrainiens est potentiellement sans limite.
Sylvie Retailleau,
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
> Chaque étudiant doit pouvoir choisir sa
formation sans avoir à se soucier de son accessibilité.
> L’antisémitisme n’est pas une opinion. Merci aux députés de la majorité pour notre riche échange sur les moyens de combattre ensemble ce fléau et la poursuite de notre action pour protéger ses victimes. Nous restons pleinement engagés pour bannir l’antisémitisme de nos campus.
Prisca Thevenot,
ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée du Renouveau démocratique,
porte-parole du Gouvernement
> Le 4 mars 2024
sera une date historique pour notre pays et pour les femmes du monde entier. Le
Président de la république réunira en congrès le Parlement pour sanctuariser le
droit à l’IVG dans notre Constitution.
> Ce qui est extrêmement grave, c'est que Marine Le Pen semble vouloir dire que nous, la France, serions coupables. Le seul et unique coupable, c'est Poutine. Et ça, il va falloir que Marine Le Pen l'entende."
Marie Lebec, ministre
déléguée auprès du Premier ministre chargée des Relations avec le Parlement
> La constitutionalisation de l’IVG en France
est une avancée historique. Là où certains pays régressent en matière d’accès à
ce droit, nous le sanctuarisons !
Aurore Bergé, chargée
de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les
Discriminations.
> Pour
nos mères. Pour nos filles. On y est ! Le Sénat a dit oui ! Rendez-vous lundi
au Congrès pour inscrire l'IVG dans notre Constitution !
> A Bruxelles avec mes homologues européens pour définir
nos priorités pour construire une Europe résolument féministe
- Pour lutter contre toutes les violences, le sexisme à l'école, dans les
familles ou en ligne,
- Pour garantir nos droits fondamentaux,
- Pour renforcer l'autonomie économique, l'égalité professionnelle et la mixité
des métiers.
Nous avons besoin de plus d'Europe !
Roland Lescure, ministre
délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie
> L’inventaire minier figurait au sommet de la pile des recommandations
du rapport dit Varin de janvier 2022, relatif à la sécurisation de
l’approvisonnement en matières premières minérales. Le rapport préconisait
également la création d’un poste de délégué interministériel aux matériaux
rares. Il a été pourvu il y a un peu plus d’un an ce qui permet de coordonner
la stratégie française pour l’accès, le traitement et la capacité à bénéficier
de matériaux rares dans les années à venir, étant observé qu’ils vont
constituer la première source de dépendance de la nouvelle économie.
Nous avançons ! Nous avons lancé un fonds d’investissement doté de
500 millions d’euros de fonds publics et de 500 millions de fonds
privés en 2023 avec l’objectif de passer de 1 à 2 milliards en 2024 afin
de sécuriser les approvisionnements et de financer du traitement. Il s’agit au
fond de progresser sur la voie de la souveraineté minière telle qu’envisagée
par le rapport Varin.
Nous avançons aussi sur l’inventaire minier, en France et à l’étranger. J’ai
participé hier à une visioconférence avec mon homologue norvégien ; le
BRGM collabore avec son équivalent norvégien sur l’inventaire minier de manière
à ce que, demain, nous dépendions moins des matériaux critiques que nous
n’avons dépendu des hydrocarbures depuis cinquante ans.
Un troisième défi – tout aussi important – réside dans notre capacité
à consommer moins de ressources rares dans le futur et donc à les recycler.
L’Europe nous y aide. Un règlement européen, que nous avons adopté ensemble,
prévoit un plancher de recyclage des matériaux de nos batteries dans l’intérêt
de la planète – les matériaux les mieux utilisés restent ceux que nous
n’extrayons pas – et de l’industrie européenne qui est en avance en
matière de recyclage.
> Dès le 1er février 2025, toutes les TPE et des milliers de communes auront accès au tarif réglementé de l'électricité. Nous nous y étions engagés. Grâce au travail de la majorité, en concertation avec les oppositions, cette PPL a été votée à l'unanimité !
> Notre souveraineté énergétique repose sur 4 piliers : le nucléaire, le solaire, l’éolien terrestre et marin. La guerre des religions est terminée : les EnR et le nucléaire font la paire !
Olivia Grégoire, ministre
déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation
> La politique de consommation est l’un des enjeux les plus importants
de la crise agricole que nous traversons. En parallèle de la question de la
rémunération des agriculteurs, il faut prendre en compte celle du comportement
du consommateur. Vous l’avez dit, quand on consomme, on considère deux
éléments, le prix et l’origine. Ces deux variables déterminent à plus de
80 % ce qu’on appelle l’acte d’achat.
Le sens de l’histoire est clair : depuis 2011, grâce à l’Europe, nous
avons atteint la transparence en matière de provenance des fruits et légumes
et, depuis 2020, grâce à la majorité, en matière de provenance des viandes,
mais aussi des vins.
Comme j’ai pu l’observer et comme le prouvent les contrôles de la direction
générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes
(DGCCRF) que vous avez mentionnés, on utilisait un peu abusivement l’argument
– oserais-je dire le prétexte ? – de l’origine française pour
vendre des aliments transformés, qui peuvent donc contenir des ingrédients dont
l’origine n’est pas française ou est totalement opaque – nos agriculteurs
sont en première ligne pour le constater.
En matière de transparence, informer à moitié – mettre en avant ce qui est
français et cacher le reste –, ce n’est pas informer.
La dynamique est claire et le modèle est simple – c’est celui du
nutri-score. Il s’agit d’une démarche volontaire et soutenue par l’ensemble des
acteurs : 93 % des consommateurs le connaissent et 60 % des
produits en ont un. Cette démarche qui repose sur une participation volontaire
n’a pas eu besoin de loi et n’a pas posé de difficulté.
J’ai donc proposé un rendez-vous mi-mars à l’ensemble des acteurs de
l’agroalimentaire et aux associations de consommateurs pour que nous
travaillions ensemble à créer un dispositif assez simple pour permettre au
consommateur de connaître l’origine des ingrédients, et pas seulement quand
elle est française !
La révision l’année prochaine du règlement européen concernant l’information
sur les denrées alimentaires, dit Inco, sera l’occasion de promouvoir cette
idée au niveau de l’Europe tout entière.
Sarah El Haïry, ministre
déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles
> [Mineurs non accompagnés – MNA] La crise sanitaire a eu pour effet de
réduire fortement les arrivées de MNA en 2020. Cependant, depuis l’été 2022,
nous assistons de nouveau à une augmentation du nombre de primo-arrivants et de
MNA reconnus comme tels par l’autorité judiciaire et confiés aux conseils
départementaux. Cela représente une charge supplémentaire, et de nombreux
territoires ont des difficultés à accomplir leur mission de protection,
certains dispositifs d’accueil étant saturés.
La recherche de nouveaux lieux d’accueil et le recrutement de professionnels
constituent des difficultés pour le déploiement rapide, par les départements,
de nouveaux dispositifs de protection. Dans ce contexte, plusieurs conseils
départementaux ont, malheureusement, cessé de mettre à l’abri un certain nombre
de MNA ou ont refusé d’accueillir des MNA orientés dans le cadre de la
péréquation nationale et confiés par décision de justice.
J’ai décrit les choses de manière très factuelle. Indépendamment de nos
opinions politiques, nous sommes face à une situation grave et urgente :
la nécessité d’accueillir ces enfants dans de bonnes conditions. Nous avons à
ce sujet des discussions très régulières avec l’Assemblée des départements de
France (ADF) – son président, François Sauvadet, est l’une des premières
personnes que j’ai rencontrées – et avec les présidents de conseil
départemental, qui recherchent des solutions.
Autre élément factuel : l’État intervient et continuera à intervenir aux
côtés des départements dans l’évaluation, la mise à l’abri et la prise en
charge des MNA. Il le fait notamment de manière opérationnelle, en mettant en
place un traitement automatisé des données à caractère personnel, qui permet de
mieux identifier les jeunes qui se déclarent MNA, lors de l’évaluation de leur
situation. Ce dispositif a aussi vocation à accueillir provisoirement les données
personnelles des jeunes qui se déclarent mineurs, jusqu’à leur placement
définitif à l’ASE. Il permet parfois de réduire l’engorgement des services de
l’ASE. Les équipes peuvent alors se concentrer – tel est, en tout cas,
notre souhait – sur leur action d’accompagnement des personnes éligibles
qui ont besoin de cette protection.
J’entends quelles peuvent être les difficultés des départements. Néanmoins,
ceux-ci bénéficient d’un appui financier réel de la part de l’État, pour la
réalisation de leur mission de mise à l’abri. Il s’agit, d’une part, d’une
prise en charge de 500 euros pour l’évaluation sociale et une première
évaluation des besoins en santé et, d’autre part, pour la mise à l’abri, de
90 euros par personne et par jour dans la limite de quatorze jours, puis
de 20 euros par personne et par jour dans la limite de neuf jours
complémentaires.
En outre, dès 2018, le Gouvernement s’était engagé auprès des départements à
apporter une aide exceptionnelle à la prise en charge des MNA confiés à l’ASE
par l’autorité judiciaire. Ce financement exceptionnel a été reconduit en 2019
et les années suivantes, à hauteur de 6 000 euros par jeune, pour
75 % des MNA supplémentaires pris en charge par l’ASE entre deux années de
référence – car le nombre d’arrivées a varié. Cette aide s’est élevée à
34 millions d’euros en 2019 et à 18 millions en 2023.
La protection de l’enfance est d’abord une politique décentralisée, en
l’occurrence auprès des départements, mais c’est bien sûr l’État qui en fixe le
cadre. Je créerai très prochainement des groupes de travail entre l’État et les
départements, qui avaient été annoncés en septembre 2023. Ils ont vocation à
envisager, sans tabou, tous les sujets, afin d’améliorer la conduite de cette
politique. La prise en charge des MNA figure bien sûr parmi les thèmes
prioritaires retenus d’un commun accord.
Il importe de rappeler que parler de la situation des MNA, c’est d’abord parler
d’enfants dont le parcours de vie a d’ores et déjà été marqué par des épreuves
indicibles, souvent violentes.
> Les mineurs non
accompagnés sont des enfants pour lesquels des procédures d’évaluation sont
réalisées par des équipes pluridisciplinaires. Nous leur devons la
protection : c’est la responsabilité de notre pays, c’est aussi ce qui
figure dans notre droit. Je ne peux laisser perdurer l’idée selon laquelle les
mineurs étrangers seraient synonyme de délinquance. Ce n’est pas vrai : ce
sont des enfants que nous traitons comme des enfants, sans regarder s’ils ont
des parents ou s’ils n’en ont pas, s’ils sont étrangers ou s’ils ne le sont
pas.
> La protection de l’enfance
est dans une situation difficile sur l’ensemble du territoire. C’est pourquoi
je ferai progresser ces travaux de manière urgente et sincère. Je serai aux
côtés des départements et des associations pour trouver un maximum de solutions.
Nous devons relancer l’attractivité des métiers car nous manquons cruellement
de professionnels, dont les conditions de travail sont de plus en plus dures
et d’un manque de lieux d’accueil
adaptés.
Je continuerai de faire appliquer la loi
Taquet, pour laquelle nous avons sorti de nouveaux décrets d’application la
semaine dernière, et l’intérêt supérieur de l’enfant guidera mes travaux à
chaque étape.
> L’esprit de la loi Taquet est
d’accompagner les jeunes, pour lesquels la sortie sèche de la protection de l’enfance
est un drame, puisqu’elle signifie que le système ne leur garantit pas les
moyens d’obtenir leur autonomie. Les chiffres révèlent une surreprésentation
des anciens enfants placés sous la protection de l’aide sociale à l’enfance
parmi les jeunes les plus précaires et ceux qui sont à la rue.
Les départements ne sont pas dans l’obligation de cesser leur accompagnement.
Rien ne leur interdit de proposer des contrats jeunes majeurs. La loi qui a été
adoptée, résultat de la volonté de la représentation nationale, ne les oblige
plus à proposer des contrats, mais elle leur en laisse la possibilité. Ce choix
est laissé à la libre appréciation des départements. Mon souhait est qu’ils
continuent de le faire. Les hommes et les femmes qui accompagnent au quotidien
ces jeunes dans lesquels notre société a beaucoup investi voient l’importance
de les accompagner jusqu’au bout pour qu’ils parviennent à l’autonomie.
Patrice Vergriete, ministre
délégué chargé des Transports
> Ma priorité, c’est la mobilité de tous les Français. Je me méfie
toujours des discours qui disent qu’il faut moins se déplacer, ne plus aller à
l’étranger. La mobilité, c’est l’accès à l’emploi, c’est aussi le lien social,
l’ouverture aux autres et une liberté fondamentale. Il existe certes une
mobilité subie, à l’image de la personne qui parcourt 50 kilomètres pour se
rendre à son travail ou qui doit se déplacer pour récupérer une pièce
administrative. C’est cette mobilité-là qu’il faut réduire.
> Interdire les vacances en Tunisie ou en Grèce ? On peut certes toujours s’interroger sur la pertinence de faire des milliers de kilomètres pour se retrouver dans un club avec des personnes qui nous ressemblent, mais les voyages permettent aussi de s’ouvrir aux autres, de découvrir d’autres cultures. Je viens d’un milieu modeste, je n’avais jamais séjourné à l’étranger avant mes 18 ans. Je sais à quel point cela formate les esprits. A Dunkerque, on a lancé un programme qui permet à tous les jeunes de partir à l’étranger avant 25 ans. Je préfère mille fois m’atteler à décarboner l’aérien plutôt que d’empêcher ces voyages. J’ai très peur d’un monde où les peuples se replient sur eux-mêmes.
> Au total, 95 % des émissions de gaz à effet de
serre dans le transport sont générées par la route. Il faut donc avancer très
vite sur la voiture électrique, faire évoluer l’énergie qui sert aux bus et aux
camions. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi faire des reports vers d’autres
modes de transport plus vertueux « climatiquement parlant », comme le
transport collectif, le covoiturage.
Le président de la République dit toujours : « J’aime la
voiture. » Moi aussi, d’ailleurs. Vous prenez votre voiture, vous allez où
vous voulez, quand vous voulez. Sauf qu’à un moment faire autant de kilomètres,
ça n’est plus compatible avec la planète. Or, trois quarts des Français sont
dépendants de la voiture pour se rendre à leur travail. Alors, comment
organiser la fin de cette dépendance ? Comment faire émerger des
alternatives, même sur une partie des trajets ? Comment répondre à l’enjeu
social du coût de la mobilité ? Ce sont des questions essentielles qui,
pour moi, doivent faire l’objet d’une convention citoyenne. (…)
Les concessions autoroutières arrivent bientôt à échéance. Les rend-t- on
gratuites, comme en Espagne ? Mais alors, qui paie l’entretien,
l’installation des bornes de recharge, etc. ? On peut aussi se
demander si l’autoroute doit financer le réseau ferré. A titre personnel, j’y
suis favorable. Mais c’est un sujet qui mérite, à mon sens, un débat de
société.
> Faut-il un passe qui permette de voyager pas cher dans toute la France en TER, comme en Allemagne, et si oui, qui le finance ? Doit-il être ciblé sur les jeunes ? Le train de nuit est un autre sujet intéressant. Ces lignes ne sont pas rentables sans financement public et il n’est pas toujours simple de les faire rouler compte tenu des travaux sur le réseau qui s’effectuent la nuit. Alors quelle ambition se donne-t-on et qui doit les financer ? C’est un débat.
> La SNCF est un joyau national. Et donc on ne joue pas avec la SNCF. Cela s’adresse à la direction comme aux syndicats. La première doit garantir un dialogue social de qualité, répondre aux questions des salariés par des propositions sérieuses. Les syndicats ont aussi une responsabilité, parce qu’ils tiennent dans leurs mains la liberté de circuler des Français. Quand le dialogue social est de qualité et qu’il y a des propositions sur la table, on ne fait pas grève. La grève est un droit constitutionnel en France mais, à la SNCF, il doit être le recours ultime en cas d’absence de dialogue. J’en appelle donc à la responsabilité de la direction comme des syndicats.
> Les 100 milliards d’ici à 2040 pour le ferroviaire
ont toujours été une ambition collective qui repose sur un effort financier à
partager entre l’Etat, la SNCF, les régions et l’Union européenne. L’Etat s’est
engagé à ne pas percevoir de dividendes de la SNCF. C’est notamment ce qui
contribue, grâce aux résultats de l’entreprise et des cheminots, à assurer
l’augmentation de 50 % des investissements nécessaires pour régénérer et
moderniser le réseau ferroviaire d’ici à 2027.
Nous allons passer de 3 milliards à 4,5 milliards d’euros par an. Un
plan fret de 4 milliards d’euros d’ici à 2032 a aussi été annoncé, financé
à moitié par les collectivités et à moitié par l’Etat. Et surtout, nous allons
labelliser cette année les projets de services express régionaux
métropolitains, les « RER métropolitains », annoncés par le président
de la République. Ils doivent être aussi de vrais outils d’aménagement du
territoire pour corriger les effets de la métropolisation, qui vide le centre
des petites villes et sature les grandes.
Chrysoula
Zacharopoulou, secrétaire d’Etat chargée du Développement et des Partenariats
internationaux
> La responsabilité des autorités du Kremlin dans la mort d’Alexeï
Navalny ne fait aucun doute. Sa mort dans une colonie pénitentiaire illustre la
nature du régime russe, qui éradique la voix de ses opposants et agresse
l’Ukraine. Cette peur des dissidents et des opposants est un aveu de faiblesse.
C’est aussi le signe d’une désinhibition croissante du Kremlin, dont nous
devons tenir compte. Avec la mort d’Alexeï Navalny, nos principes sont en jeu.
Il est essentiel de continuer à dénoncer les atteintes aux droits de l’homme et
la répression des libertés en Russie.
Cette politique de répression n’apporte rien de bon à la Russie : elle a
fait fuir les esprits libres et créatifs qui y demeuraient encore et que la
France est désormais fière d’accueillir sur son territoire.
> Nous sommes très préoccupés par l’intensification des
combats à l’est de la RDC, en particulier autour de Goma. C’est avec la plus
grande fermeté que nous avons condamné la poursuite des offensives du groupe
M23, tout comme nous condamnons la présence des soldats rwandais sur le
territoire congolais et leur soutien au M23. Par ailleurs, la RDC doit
travailler au désarmement des Forces démocratiques de libération du Rwanda
(FDLR).
Vous le savez, nous soutenons les initiatives de paix dans la région des Grands
Lacs, comme celle de l’Angola que je salue.
Jeudi dernier, le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Stéphane
Séjourné, s’est entretenu avec ses homologues congolais et rwandais. Il était
le porteur d’un message clair, que je peux moi-même relayer.
Nous appelons ces deux pays à la désescalade et à la reprise d’un processus de
paix. Il y a une semaine, une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies
était convoquée à l’initiative de la France pour évoquer la situation. Nous
avons alors soutenu la prise de sanctions contre les responsables du mouvement
M23 et ceux des FDLR.
Enfin, je voudrais souligner que la France se tient fermement aux côtés des
populations congolaises, qui font face à ce drame humanitaire. En 2023,
38 millions d’euros ont été mobilisés pour les soutenir.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Je me réjouis du
vote des sénateurs qui ouvrent la voie à l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Pour nos
filles, pour toutes les femmes.
> Avec Gérard Larcher et 21 de mes homologues présidents d’Assemblée, nous adressons une lettre au Speaker Mike Johnson pour appeler la Chambre des représentants des Etats-Unis à voter l’aide financière dont le peuple ukrainien a terriblement besoin, comme l’a fait le Sénat.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Sylvain Maillard (président du groupe à
l’Assemblée nationale)
> [Sénat vote pour la constitutionnalité de l’IVG] Un pas de plus pour inscrire définitivement dans la
Constitution la liberté des femmes à disposer de leur corps !>
Simplifier, simplifier,
simplifier. Réunis aujourd’hui pour notre séminaire de groupe avec les députés
Renaissance avec
une idée pragmatique : comment simplifier la vie de nos concitoyens. Prochaine
étape : la semaine de la simplification à l’Assemblée nationale en mai.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La guerre en Ukraine impacte toute l'Europe - il est temps de prendre conscience de l’ampleur de la situation. C’est la sécurité de tous les Européens qui est en jeu, tout comme l'avenir de nos démocraties.
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> Très heureux et honoré de la confiance qui
m’est accordée pour diriger la campagne de la majorité pour les européennes du
9 juin prochain. Je mettrai toutes mes forces au service de notre projet pour l’Europe dans un moment décisif
pour l’avenir de notre continent.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> [Guerre de Poutine
contre l’Ukraine] Tous les moyens doivent
être activés pour renforcer notre soutien à l'Ukraine. Fière d'être partie
prenante de cette initiative transpartisane pour débloquer les avoirs russes
gelés et contribuer ainsi à financer l'effort de guerre et la reconstruction du
pays.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (présidente)
> Le réveil ne pouvait être que brutal. Académie
militaire européenne, marché unique, investissements dans notre sécurité… Oui,
il est temps d’agir pour bâtir l’Europe de la défense. Qui mieux que l’Europe
pour protéger l’Europe ?
> Chère Yulia Navalnaya, Votre mari avait dévoilé au grand jour le système Poutine. Sa propagande est aussi celle de ses relais extrémistes en Europe. Madame Navalnaya, vous ne serez pas seule. Nous vous adressons notre soutien et notre détermination.
> Rien ne doit être écarté pour renforcer la souveraineté de l'Europe face à un éventuel second mandat de Trump. Il est également nécessaire que l'Europe établisse des partenariats de sécurité avec des pays tiers qui partagent nos valeurs démocratiques afin de mettre en place un parapluie de sécurité sous la direction de l'Europe. L'Europe compte depuis trop longtemps sur les États-Unis pour assurer sa sécurité. L'OTAN restera un pilier de sécurité important, mais il est grand temps pour l'Europe d'améliorer ses propres capacités de dissuasion et de prendre sa sécurité en main.
> La chute de la compétitivité en Europe est un signal d'alarme qui ne doit pas être ignorée. Il est inacceptable que l'UE soit encore plus distancée par les États-Unis et la Chine. Nous saluons la nomination de Mario Draghi pour étudier les mesures à prendre et ce document est notre contribution à ce défi commun. Pour restaurer l'avantage concurrentiel de l'UE, nous avons besoin d'une stratégie à long terme adaptée aux besoins réels des industries et des entreprises. Nous ne pouvons pas tomber dans la fausse dichotomie de l'extrême droite qui nous imposerait de choisir entre la sauvegarde de la planète et la compétitivité de notre secteur agricole, ou entre la protection des droits numériques et l'innovation. Faisons de l'UE le leader de l'économie mondiale de demain.
> Nous venons d’adopter la loi biodiversité la plus importante du mandat. En 2030, 20% de notre territoire européen devra faire l’objet de mesures de restauration. Contre les tentations climatosceptiques, notre Parlement a répondu présent pour protéger notre planète !
> Nous venons d’adopter la révision du budget européen jusqu’en 2027. Il était urgent de mettre à niveau nos moyens. Pour vous protéger face aux crises, pour bâtir notre souveraineté européenne et pour soutenir durablement l’Ukraine. Gardons le cap de l’ambition. Pour vous !
Nathalie
Loiseau
> Aujourd’hui c’est à nous de choisir : ou bien nous
prenons le risque de voir la Russie gagner en Ukraine et les États-Unis nous
tourner le dos. Ce risque serait considérable pour notre sécurité et pour notre
crédibilité. Ou bien nous faisons sans attendre le choix d’une vraie défense
européenne. Le moment d’un pas en avant est venu.
> La courageuse Première ministre d’Estonie Kaja Kallas remercie Emmanuel Macron pour la conférence de Paris sur l’Ukraine. La menace russe, ce sont ceux qui la connaissent bien qui en parlent le mieux.
> Yulia Navalny déchirante devant
notre Parlement européen. Et en même temps déterminée. Face à la brutalité de
Vladimir Poutine, aucune complaisance n’est permise, aucun signe de faiblesse.
Dans notre hémicycle plein où très peu de députés manquent, deux d’entre eux
sont présents mais silencieux. Leur groupe politique ne leur a pas donné la
parole, parce qu’ils leur auraient sans doute fait honte. Vous avez deviné, il
s’agit de Jordan Bardella et de Manon Aubry.
Bernard Guetta
> Le sacrifice d’Alexei Navalvy nous oblige à immédiatement livrer
Taurus et Mirage aux Ukrainiens, à dire aux élus trumpistes que l’Histoire les
aura bientôt rangés dans le camp des lâches et à mettre Vladimir Poutine et ses
assassins hors d’état de nuire.
Pascal Canfin
> [Tribune: «Par idéologie antiécologique, l’extrême droite sape tout ce
qui peut contribuer à la construction d’une souveraineté européenne»]
Depuis cinq ans, au Parlement européen, les
partis d’extrême droite nationaliste, le Rassemblement national en France et
ses alliés, comme l’AfD en Allemagne ou la Ligue en Italie, votent contre
toutes les législations qui nous permettent d’agir contre le changement
climatique. Cette stratégie d’obstruction systématique doit, bien sûr, être
dénoncée d’un point de vue environnemental. Mais elle doit l’être aussi parce
qu’elle entre en totale contradiction avec des enjeux sur lesquels les
nationalistes prétendent agir, comme les migrations, l’islam radical ou notre
souveraineté énergétique et industrielle.
Les nationalistes d’extrême droite veulent lutter contre les migrations ?
Depuis 2008, 22,5 millions d’individus ont été obligés de partir de chez
eux à cause des catastrophes climatiques, estime l’Agence des Nations
unies pour les réfugiés; d’ici à 2050, ce sont 216 millions de
personnes qui pourraient être déplacées dans le monde, selon la Banque
mondiale. Ces déplacements sont prévus au sein des pays concernés. Mais
qui peut imaginer que de tels mouvements seront sans conséquences pour
nous ?
S’opposer à l’action climatique entre en contradiction directe avec la volonté de
maîtriser les flux migratoires contraints, car la première condition
pour ne pas avoir à migrer, c’est de pouvoir vivre dignement dans son pays.
S’opposer à l’action climatique, c’est évidemment augmenter le nombre de
migrants climatiques potentiels. Au nom des valeurs qu’ils sont censés représenter,
les partis d’extrême droite devraient donc logiquement être les premiers à
vouloir agir pour le climat !
Les nationalistes d’extrême droite veulent lutter contre l’islam radical ?
En s’opposant à la réduction de notre dépendance au gaz et au pétrole, par
exemple, en votant contre tous les textes sur le développement des énergies
renouvelables ou de l’électrification de la mobilité, les partis d’extrême
droite nationaliste sont de fait les idiots utiles des puissances fossiles. Au
premier rang, certains pays du Golfe, dont les connexions avec le financement
d’organisations islamistes radicales ne sont plus à démontrer. Que seraient ces
pays sans les sommes colossales que nous leur transférons chaque année pour
leur acheter du pétrole et du gaz ?
Les nationalistes d’extrême droite prétendent lutter pour notre souveraineté
industrielle et la défense de nos emplois ? En toute logique, ils
devraient être les premiers à se battre pour une énergie produite en Europe.
Or, ils font exactement le contraire ! Texte après texte, ils organisent
notre vassalisation énergétique. Leur défense de la Russie de Poutine,
avant la guerre, et leur complicité passive depuis, en est un exemple
qu’il nous faut rappeler jour après jour. Les partis nationalistes se sont
opposés au soutien financier à l’Ukraine, aux sanctions contre la Russie et à
notre stratégie d’indépendance à l’égard du gaz russe. Ils sont le parti du
Kremlin et jouent contre nos intérêts économiques et géopolitiques, contre
notre souveraineté, contre notre indépendance.
Nous avons dépensé près de 700 milliards
d’euros en Europe, selon Eurostat dont
100 milliards en France en 2022, d’après le Réseau de transport
d’électricité, pour acheter des énergies fossiles aux puissances
gazières et pétrolières. Autant d’argent que nous pourrions investir dans nos
territoires, notre éducation, notre recherche, en basculant des énergies
fossiles que nous ne produirons jamais à des énergies zéro carbone
(renouvelables, nucléaire, hydrogène décarboné) que nous pouvons produire sur
notre sol. Mais encore faut-il pour cela que nos voitures fonctionnent à
l’électricité, que nos industriels passent du gaz à l’hydrogène
décarboné, etc. Autant de nouvelles règles que nous avons votées
dans le cadre du Pacte vert européen et contre lesquelles les partis
d’extrême droite nationaliste se sont battus.
Les salariés de nos grandes industries doivent savoir que les députés
nationalistes, y compris ceux du Rassemblement national, n’ont pas voté la taxe
carbone aux frontières de l’Europe qui protège nos usines contre le
« dumping climatique » de la Turquie ou de la Chine, par exemple. A
Florange (Moselle) ou à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), dans les
usines qui produisent notre acier, à Dunkerque (Nord) ou à
Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), dans les usines qui produisent notre
aluminium, les emplois sont protégés de la concurrence déloyale grâce à cette
taxe carbone aux frontières pour laquelle, depuis Jacques Chirac, tous les
présidents français se sont battus, et que nous, nous avons enfin réussi à
mettre en place !
Par idéologie antiécologique et antieuropéenne, les nationalistes d’extrême
droite sapent tout ce qui peut contribuer à la construction d’une souveraineté
européenne. Pourtant, sur le plan industriel, énergétique et géopolitique,
cette souveraineté est la condition de notre capacité à maîtriser notre destin
et à reprendre le contrôle de notre histoire. Aujourd’hui et encore plus
demain, avec le retour possible de Donald Trump à la Maison Blanche. Partout en
Europe, le projet des nationalistes d’extrême droite est un projet de
soumission. Ne lui cédons rien.