► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Nouveau gouvernement] Ce n'est pas un changement de cap, ce n'est pas un
changement d’orientation, c’est la poursuite du dépassement.
> Reconnaissance aux forces engagées à La Réunion pour porter secours à nos compatriotes sinistrés. À tous les habitants et aux élus, je veux assurer notre pleine mobilisation. Nos amis mauriciens sont eux aussi frappés par le cyclone. Je leur exprime notre solidarité.
> Le français Electra lève 304 millions d'euros avec le soutien de l'État pour déployer son immense réseau européen de bornes de recharge rapide. Aide à la conversion, leasing à 100 euros pour une voiture électrique, mobilisation de tous : notre planification écologique avance !
> Accord historique conclu aujourd’hui avec ArcelorMittal pour électrifier les hauts fourneaux de Dunkerque. Je m'y étais engagé en 2022. À terme c’est plus d'1 % de nos émissions de CO2 supprimées. L’écologie à la française est bonne pour l’économie et pour l’emploi.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Bruno Le Maire,
ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique
> La rémunération du livret d’épargne populaire
aurait dû baisser à 4,4 % au 1er février. J’ai décidé, avec le gouverneur de la
Banque de France, d’un coup de pouce en fixant la rémunération à 5 %. C’est un
taux exceptionnel sur le marché de l’épargne et c’est largement plus que
l’inflation qui est à 3,7 %.
> La transition climatique est aussi une nouvelle révolution industrielle ! Dans le cadre de la décarbonation des 50 sites industriels les plus émetteurs de CO2 en France, ArcelorMittal va électrifier les hauts fourneaux de Dunkerque. À terme, cet investissement de 1,8 milliard €, soutenu par l’État grâce à France 2030, va permettre à la France d’enregistrer une baisse de 6 % des émissions de CO2 liées à l’industrie, soit environ 1 % des émissions nationales. C’est une victoire historique, climatique et économique pour la France ! Continuons.
> La plus grande centrale nucléaire de l’Union européenne est en France à Gravelines. Réindustrialiser la France tout en baissant nos émissions de CO2 passe par une augmentation de la production d’électricité décarbonée, nucléaire comme énergies renouvelables. Nous aurons aussi besoin de sobriété et d’efficacité énergétiques. Nous anticipons avec notamment la relance de l’industrie nucléaire française : la centrale de Gravelines accueillera la deuxième paire de nouveaux réacteurs EPR2.
Marc Fesneau,
ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
> [Discours de vœux] Le président de la République a placé 2024 sous le
signe de la fierté française qui doit être pour moi celle de la culture, de la
forêt et de l’alimentation.
J’évoque d’abord le mot de fierté parce que, au fond, il est impensable de
penser la France, son identité, son histoire, sa puissance économique, sa
puissance de rayonnement, sans la lier à notre histoire agricole et à notre
agriculture, et quand je dis ça, c’est aussi à nos agriculteurs que je pense,
et le ministre d’Henri IV, Sully, qui a donné le nom à cette salle, dans
laquelle j’ai le plaisir de vous accueillir aujourd’hui, ne disait rien d’autre
en évoquant, même si, maintenant, ça paraît un peu désuet, l’importance
essentielle du « labourage et du pâturage » pour la France. Il
l’avait dit, et même s’il faut le revisiter, les choses sont d’actualité.
L’époque est évidemment différente, quelques siècles ont passé, nous sommes
désormais en République, mais l’importance de l’agriculture reste prééminente
pour moi. Nous avons parfois des incertitudes parfois ressemblantes à ce qui a
été dit à l’époque, parfois des complexités et des incertitudes neuves, je
pense, notamment pas à la question climatique, parce que l’histoire agricole
est peuplée d’évènements climatiques, mais le dérèglement climatique est un
facteur puissamment nouveau sur lequel il faut nous interroger.
Et aussi un élément nouveau qui est qu’une partie des Français et des
Françaises ont peut-être perdu de vue cette évidence, cette importance, je ne
leur en fais pas un grief, mais c’est un élément sur lequel il faut aussi
réfléchir, et la question de la fierté est évidemment une question importante.
D’abord, vous dire que, si on a perdu un peu ce fil, c’est d’abord parce que, à
force de délaisser le temps long et de vivre parfois trop au rythme de
l’actualité et des réseaux sociaux, on a délaissé l’essentiel. Quand on est
trop dans les injonctions du moment, on perd l’essentiel, c’est-à-dire le temps
long, et on en a besoin, et on se perd tout court, me semble-t-il, et nous
avons besoin, avec vous, nous, responsables publics, de regarder ce que le
temps de l’immédiateté et de regarder les injonctions de la société dans
laquelle nous vivons et de penser dans le pas de temps, quand on veut penser
agriculture, alimentaire, chaîne alimentaire, dérèglement climatique. On a
deuxièmement un peu oublié dans notre pays, et sans doute dans nos sociétés
profondément urbanisées, la spécificité de ce métier connecté aux cycles de la
nature et du vivant et par conséquent dépendant de ce que ces cycles offrent et
permettent ou n’offrent pas ou ne permettent pas, ce qui aboutit à entendre
certaines personnes dire tout et parfois un peu n’importe quoi sur ce sujet.
L’autre jour, on m’interrogeait en me promettant un plateau… je ne me précipite
jamais quand on me le propose du jour au lendemain… pour commenter la vague de
froid qui s’annonçait sur la France. D’abord, je n’avais pas tout à fait de
certitude sur la nature du mot, et je me suis demandé ce qu’allait faire le
ministre de l’Agriculture pour empêcher le froid sur les cultures. Il me
semblait qu’il n’était pas si mal qu’il fasse froid l’hiver et que c’était
plutôt une bonne nouvelle dès lors que c’était dans des proportions
raisonnables. Tout ça pour illustrer que, parfois, il y a une grande
déconnexion.
Et dernier élément, trop souvent, on déprécie ce que vous faites, ce que vous
êtes, votre engagement dans les grandes transitions climatiques et écologiques
et l’importance que vous allez avoir dans la préservation de la biodiversité,
et souvent, on décourage plutôt qu’on encourage. On dénigre plutôt qu’on montre
le chemin parcouru et qui reste à parcourir, et nous avons besoin d’être
ensemble dans la fierté de ce qu’on a retrouvé. C’est un élément important. Et
nous avons un concept qui n’est pas à oublier, qui est peut-être à renouveler,
c’est de penser le concept de souveraineté.
Le ministère s’est vu adjoindre le titre de souveraineté alimentaire, ce n’est
pas simplement pour mettre des mots derrière des mots, mais aussi pour penser
notre agriculture dans les transitions qu’elle doit opérer mais aussi dans la
nécessité qu’elle a de retrouver, de recouvrer, d’assurer, d’assumer la
nécessité de la souveraineté alimentaire et de la sécurité alimentaire. Dans le
monde dans lequel nous avons vécu ces dernières décennies, nous avons peut-être
pensé que c’était un acquis, et ça n’est pas un acquis que celui de la sécurité
alimentaire et de la souveraineté alimentaire, et au moment où un certain
nombre de gens s’en servent d’une arme, je vous invite à nous réarmer,
intellectuellement et économiquement. Cette perte de repères n’est pas nouvelle
mais s’est accélérée et sédimentée sans doute ce qui fait que le monde agricole
parfois ne comprend pas très bien et cherche notre volonté et notre cohérence.
Quelques mots sur les risques que nous avons devant
nous : géopolitiques, climatiques, économiques, qui viennent
s’alimenter les uns et les autres et qui mettent le poids des difficultés qui
pèsent parfois sur les épaules des agriculteurs, auxquelles on a déjà commencé
à apporter des réponses qui, par nature, produisent leurs effets dans la durée,
et je vous le dis pour regarder ce qui parfois nécessite de le penser dans le
moyen et le long terme. La période que nous vivons est charnière et l’année qui
s’ouvre particulièrement importante. Vous en avez pleinement conscience, tout
comme moi.
Je voudrais commencer commencer par le premier enjeu : les enjeux
européens et internationaux. Nous allons avoir une année européenne et pas
qu’une année électorale, et une année internationale faite de défis, il faut
d’abord repenser au niveau européen le concept de souveraineté alimentaire, y
compris dans les politiques qui doivent être menées dans les années qui
viennent et qui vont s’ouvrir avec le nouveau Parlement qui sera élu et avec la
nouvelle Commission qui sera désignée. Il faut qu’on repense la conception
européenne sans naïveté, sans oublier ce qu’est le monde, et qui n’est pas le
même monde que celui qui présidait en 2019. En 2019, nous n’avions pas traversé
la crise Covid, nous n’avions pas traversé l’idée qu’il y avait une guerre en
Ukraine et n’avions pas la perspective d’un monde aussi bouleversé, déréglé et
aussi en risques géopolitiques, donc, si nous n’en tirons pas conséquence, nous
ferons une erreur tragique. Il faut travailler là-dessus, repenser le concept
de souveraineté non comme pas comme un concept d’autarcie, car la souveraineté,
c’est la capacité à défendre ses capacités mais en même temps dans un dialogue
et une coopération internationale, et beaucoup de filières sont représentées
ici qui, parfois, souffrent des questions de commerce et qui, parfois, trouvent
à l’extérieur, dans les négociations commerciales extérieures, dans les accords
commerciaux internationaux, des éléments importants.
La vocation de production pour nous, consommateurs français, mais il faut aussi
repenser la vocation exportatrice. Il y avait, il y a cette année les Jeux
olympiques et paralympiques, et même si les contingences des Jeux olympiques
font que les espaces pour exprimer les choses sont parfois contraints avec
beaucoup de règles et d’organismes qui décident d’à peu près tout sans nous
avec le sentiment parfois qu’on ne serait qu’un décor, on va essayer dans cet
espace-là de dire quelque chose de ce qu’est l’agriculture pendant les Jeux
olympiques et paralympiques, c'est aussi un formidable zoom sur le pays. C’est
le moment de parler de la France et donc de son agriculture et de la qualité de
ses productions et de leur diversité, et puis nous aurons un deuxième événement
qui est connu d’un certain nombre d’entre vous, ce sont les cent ans de
l’Organisation internationale du vin. C’est à Dijon, c’est, sans faire de
jaloux, toutes les régions viticoles y sont représentées, sinon, j’aurais eu un
ennui sur mon flanc gauche… c’est aussi une façon de faire rayonner la France
que de mettre en valeur à travers cette organisation, même si ça arrive à
l’automne, ce sont des choses importantes sur lesquelles il faudra travailler.
Deuxième chose : il faut que nous acceptions les échanges mais pas à
n’importe quel prix. C’est la question des clauses miroirs et de la réciprocité
des échanges. Ne le mettons pas dans chaque accord international, mais il y a
des sujets sur lesquels il faut s’assurer de la réciprocité et des clauses
miroirs qui fassent que nous serions à peu près certains que les conditions de
compétition, elles ne seront jamais équivalentes en termes sociaux, salariaux,
mais sur un certain nombre de sujets, en particulier le défi climatique pour
lequel on demande aux agriculteurs d’être dans la décarbonation, il faut que ce
soit posé de la même façon dans les autres pays, sinon, nous importerions le
carbone des autres en essayant d’être vertueux chez nous.
Dernier élément sur ces sujets globaux : il faut assumer aussi le
fait que nous avons depuis trente ans vu émerger, c’est une partie du défi lié
à l’Europe, des puissances agricoles de niveau mondial et sans doute nous
n’avons pas assez mesuré les effets sur le dérèglement des marchés et
l’organisation des flux. Nous étions habitués à avoir un dialogue, parfois, en
tout cas, une compétition avec le continent nord de l’Amérique, et depuis
trente ans, les Russes, les Ukrainiens, j’en dirai un mot tout à l’heure,
évidemment l’Amérique du Sud, ont pris une place prééminente. On a donc besoin
de repenser notre organisation européenne avec cette volonté. Il faut que l’on
avance concrètement sur ces sujets. Premier élément au niveau européen, c’est
l’acceptabilité des accords commerciaux. Il faut qu’on continue à défendre
notre position et qu’on trouve des alliés, car il faut trouver des alliés pour
porter cette position, avec une Commission européenne sur les accords
internationaux qui a plutôt une propension à être dans le libéralisme. On a
donc besoin de travailler avec des alliés et c’est le travail que j’ai fait
cette année sur lequel je vais veiller avec une grande importance. Deuxième
sujet dans l’espace européen : ne créons pas les conditions d’une
concurrence déloyale avec les autres pays, c’est la question des
surtranspositions. Nous sommes dans un marché unique avec des règles qui
doivent être uniques et dès lors qu’on crée nos propres règles qui créent de la
distorsion de concurrence trop forte, il faut travailler sur ces sujets pas à
pas. On doit être vigilant sur ces questions de contraintes européennes sur
tous ces sujets pour s’éviter d’avoir des règles qui ne s’appliquent pas à
d’autres pays. Et sur les grandes transitions, y compris écologiques et y
compris par souci d’efficacité, nous avons besoin de règles européennes pour
faire en sorte d’avancer en Européens sur ces sujets. Je ne citerai que deux ou
trois exemples des combats qu’il faudra mener et des travaux sur lesquels il
faudra s’appuyer : la directive sur les émissions industrielles, le
règlement sur l’usage des pesticides, et avec le principe que l’Europe soit un
amplificateur de souveraineté et un améliorateur de souveraineté dans
l’objectif d’amplifier la transition écologique.
Des travaux vont commencer sur la PAC, la réflexion sur la PAC est en train de
se déployer et de se développer, je veux saluer le travail d’ailleurs qu’on a
fait avec les organisations professionnelles et les services du Ministère en
central et en déconcentré pour essayer de mettre en œuvre la PAC dans les
meilleures conditions possibles et il me semble qu’on l’a fait dans des
conditions beaucoup plus fluides, on va dire ça comme ça, qu’en 2015, même si
ce n’est pas un autosatisfecit. Ceci dit, il faudra continuer à le faire, mais
je veux saluer ceux qui, en central et en déconcentré pour le Ministère et dans
les organisations professionnelles, nous ont aidés à cela. Et en 2024, il y
aura la révision à mi-parcours et c’est aussi l’année où va se réfléchir et se
préfigurer ce que sera l’après-PAC, l’après-2027, avec : est-ce que les
outils seront calibrés comme il le faut par rapport aux défis climatique,
géopolitique, de crise ? Et le deuxième élément, le défi qui s’offre
à nous, c’est le défi de la présence ou non ukrainienne sur le continent
européen, il faut affronter cette question sans naïveté tout en se disant que
nous avons géographiquement parlant une puissance agricole majeure qui va peser
sur le marché mondial. Je nous invite à nous saisir en termes de réflexion pour
faire en sorte que ça crée plutôt une puissance européenne agricole plutôt
qu’une compétition interne agricole quel que soit le statut de l’Ukraine. Il
faut une vigilance dès cette année, notamment sur un certain nombre de
désorganisations de marché, je pense au poulet et aux céréales, où solidarité
ne doit pas rimer avec déstructuration complète d’un certain nombre de
filières. Il faut à la fois manier la solidarité et en même temps la lucidité
vis-à-vis de l’Ukraine et c’est d’ailleurs ce que je suis allé dire dans ce
pays qui, évidemment, est dans une difficulté particulière.
Donc, on aura besoin de travailler sur ce sujet. On en aura d’autre, au-delà de
la PAC, et je ne vais citer que deux sujets, le premier, c’est la révision du
règlement sur les nouvelles techniques génomiques, il faut qu’on arrive à
sortir en France de la caricature sur ce débat-là. Ce ne sont pas des ONG au
sens où elles étaient présentées il y a quelques années. Ce sont des outils
formidables qui permettent la transition, et c’est sous cet angle qu’il faut le
faire. Se priver d’une technique dont vont se servir tous les pays du monde
avec ce que j’ai dit tout à l’heure des sujets de dérèglement géopolitique,
économique et climatique, c’est se priver d’une grande partie de notre capacité
à transformer notre modèle. On a besoin de travailler en conscience avec ce qui
dit la science, qui dit que c’est plutôt une bonne voie, sur cette question des
nouvelles techniques génomiques. Donc, cette année, il faudra éclairer le
chemin, le débat. Dernier élément sur la question européenne : j’y
suis particulièrement attaché, c’est le sujet de dire à l’Europe qu’elle a
besoin, dans un monde qui bouge, d’être plus mobile et plus agile.
Je ne citerai qu’un exemple. J’alerte la Commission sur les conséquences du
sujet des jachères sur l’année 2024. C’est impossible qu’on mette neuf mois à
poser une réflexion sur ce sujet. Je le dis devant des parlementaires
européens. Sur ces sujets-là, on a besoin… quand c’est la guerre, quand c’est
la crise, on ne peut pas être dans un temps de trois, six, neuf mois, un an,
pour trouver une réaction. C’est quand même, dans la construction européenne…
Cette incapacité à décider dans des temps raisonnables, y compris des cycles
correspondant aux cycles agricoles, c’est un sujet majeur. Nous allons
continuer à travailler sur cette question de la jachère parce que c’est une
question pour 2024 et c’est une question de principe. Il faut sortir d’une
logique qui est explicite ou implicite ou sous-jacente de décroissance. Nous
étions, l’an dernier, nous importions 20 millions de tonnes de céréales, et en
2023, l’an dernier aussi, donc… En 2022, 20 millions de tonnes, en 2023, 40
millions de tonnes. Ça devrait interroger. Moi, en tout cas, ça m’interroge. Ça
va peser dans les discussions que j’aurai avec mes collègues européens. Et je
suis content qu’on ait eu une coalition autour de la proposition française pour
faire, à travers cette position, ouvrir les yeux de chacune et chacun sur cette
question de la souveraineté, et c’est valable dans d’autres filière que les
céréales. Je voudrais dire enfin quelques mots sur d’autres sujets qui vont
nous préoccuper cette année : ce Ministère, d’abord, au sens large du
terme, d’ailleurs, a été à vos côtés et aux côtés des filières pendant les
grandes crises que l’on a traversées, les crises climatiques, économiques, je
le dis sous l’œil du responsable de la filière viticole, même si ce ne sont pas
les seuls à avoir été touchés, on a essayé de répondre aux crises. Parfois, on
cumule plusieurs crises sur les mêmes filières, parfois sur des filières
différentes, parfois, ça fait beaucoup, mais on a besoin de vous accompagner,
et j’ai une pensée pour ceux qui ont été touchés en sud, dans l’ex-région
Languedoc-Roussillon, notamment, et puis évidemment les Bretons et les
Hauts-de-France, touchés par tempêtes et/ou inondations, et un certain nombre
sont encore touchés et doivent faire face. Nous commençons à déployer les
outils. Mais c’est toujours trop long, je le sais, par rapport aux attentes et
à la désespérance, mais on essaye d’avancer sur ces sujets pour débloquer la
situation. Et je ne peux pas ne pas avoir aujourd’hui une pensée pour vos
collègues, les agriculteurs de La Réunion en particulier, et notamment
aujourd’hui, qui sont fortement touchés par un épisode climatique d’une autre
ampleur encore que ce que nous avons connu en France, même si ce sont des
territoires qui, parfois, connaissent ces évènements, celui-là est plutôt d’un
pas de temps décennal, et on les accompagnera donc dans les politiques menées
avec aussi le ministère des Outre-mer. Enfin, les crises sanitaires, d’abord
pour nous féliciter du travail que l’on a fait sur la question de la grippe
aviaire. Disons que, pour l’instant, l’année se passe sous de meilleurs
auspices et je voudrais me féliciter du travail qui a été fait avec les
filières en termes sanitaires, avec les vétérinaires, avec vos services sur le
terrain, avec les services de l'Etat. C’est un travail de longue haleine, et
évidemment, on n’est pas au bout, mais j’en parlais l’autre jour avec un
certain nombre, on est plutôt sur une trajectoire qui permet de montrer qu’on
peut aussi sortir de crises qui ont lourdement impacté, y compris la souveraineté,
d’ailleurs, de ces filières, sur lesquelles on aura besoin de reconstruire,
mais pour reconstruire, il faut arriver à sortir des épisodes successifs
sanitaires. Et puis un épisode qui nous inquiète plus, c’est la MHE sur les
bovins, un épisode qui nous inquiète d’une autre façon et sur lequel on sera
bien sûr aux côtés des éleveurs. 2023 a donc été marquée par les crises, il y a
celles qu’on imagine et il y a celles que l’on ne connaît pas. Celles-là, on
peut essayer d’anticiper, de s’y préparer, sécheresse, etc. il n’y a pas
toujours des bonnes surprises. On peut avoir une année avec des bonnes
surprises. Mais je reconnais que je me dis depuis 2019 qu’il faut être prudent.
On ne peut pas dire que, depuis, on n’ait pas eu notre lot de crises.
Ça veut dire travailler sur la résilience, des filières animales comme
végétales, et on a mené un travail intéressant sur les questions d’assurance
récolte. Il faut poursuivre ce travail. Mais la résilience, ce n’est pas que
l’assurance, c’est aussi comment on permet aux agriculteurs de vivre, de se
développer dans un système qui leur permet de mieux faire face aux défis qui
sont les nôtres. Cette année, il y aura la gouvernance, la réflexion sur le
sanitaire, on voit bien qu’on a tout un enjeu de maladies qui est devant nous
du fait du dérèglement climatique, évidemment, et donc, il faut repenser la
gouvernance, le financement et l’organisation du sanitaire, et c’est valable
aussi d’un point de vue végétal. La deuxième chose, c’est évidemment la
question de la planification écologique, on a fait beaucoup de réunions avec
vous, je n’y reviens pas trop longuement, mais je crois que c’est un outil
utile. Ça paraît parfois un peu effrayant quand on regarde les schémas. Je me
dis toujours que c’est un travail d’ingénieur. Mais ça n’est pas un reproche
que je fais, surtout ici, sur les ingénieurs ! Mais, quand même,
parfois, ils sont complexes. Mais en même temps, ça a l’intérêt de montrer
justement la complexité, et le y a qu’à, faut qu’on, ça ne peut s’imposer. Si
on veut combiner plus de biomasse, de la souveraineté alimentaire, de la
transition écologique et de la décarbonation, ce n’est pas aussi simple que des
injonctions, et ces dernières ne disent pas la même chose, donc, le sujet à
trouver, c’est un point d’équilibre, et la planification est un merveilleux
outil pour mettre chacun face à ses responsabilités. Comment on fait pour avoir
plus de biomasse par rapport à l’eau, par rapport au phyto, par rapport à la
rémunération ?
Si on n’arrive pas à trouver un point d’équilibre, on sera toujours dans le
déclamatoire. Donc, il faut qu’on le fasse. Souveraineté et transitions ne
s’opposent pas pour moi. Si nous ne trouvons pas les voies de la transition,
nous ne trouverons pas non plus les voies de la souveraineté. Le dérèglement
climatique pèse lourdement sur un certain nombre de systèmes agricoles et comme
on a besoin de trouver de la résilience, notamment à travers l’eau, mais aussi
au travers d’une évolution des pratiques notamment. En 2024, il faudra aussi le
déploiement des budgets du Ministère avec un enjeu de crédibilité collective,
il y a près de 4 milliards sur trois ans… Parfois, à force de parler de sommes
comme ça dont on ne sait pas à quoi ça ressemblerait, physiquement, sur une
table… On pourrait donner le sentiment que ça n’existe pas, voire qu’on
essaierait de recycler des mesures. Mais ce sont des mesures nouvelles, sur la
question des phytos, sur la question de la haie, sur la question de la
planification territoriale, et j’ai besoin de construire des projets pour
crédibiliser notre démarche, et je souhaite aussi qu’on montre, dans ce
Ministère, qu’on est les premiers de cordée de la transition. Nous avons des
choses à dire sur cette question et sur la part de l’agriculture sur cette
question, sur la question du stockage carbone, de la décarbonation, de
l’alimentation, de l’eau. Il faut donc qu’on soit proactif pour le faire et
c’est ce que nous essaierons de déployer à travers la question de la gestion de
l’eau notamment. L’heure n’est plus tout à fait, à mon sens, aux plans et au
déclaratif, mais au déploiement. Il faudra que 2024 soit l’année du déploiement
du plan eau. On a besoin d’actes sur cette question-là. Ça me permet de faire
une petite parenthèse sur le fait qu’une grande partie du frein que je sens
très bien ici comme ailleurs, c’est celui de la complexité
administrativo-juridico-médiatique… Encore que les médias ne sont pas là pour
faire la loi ! Mais enfin, ils pèsent ! On a besoin de
travailler sur la simplification. Le président de la République a indiqué,
c’était à la galette des rois, je crois, qu’il souhaitait un grand projet de
loi de la simplification. Et nous devons prendre notre part. Il y a ce qui est
national et européen, et nous avons une propension assez solide à produire nos
propres règles, un peu compliquées, mais il faut le faire, à la fois sans
démagogie, tout ne peut pas se faire sans règle, mais avec l’idée de remettre
en cause tout ce qu’on croit parfois acquis, avec ce qu’on connaît de complexité
sur les procédures, etc. Ça ne veut pas dire en rabattre. Mais il faut des
process intelligibles pour nos concitoyens et singulièrement pour nos
agriculteurs parce que ça nourrit de la colère, et il faudra donc travailler
sur cette question, et au-delà de la question de l’eau, globalement, ce sera
l’année aussi pour travailler sur des questions d’écophyto, évidemment,
conformément à ce qu’on s’est déjà dit à plusieurs reprises, de travailler sur
un certain nombre de plans de souveraineté, notamment la poursuite du plan
fruits et légumes et je salue l’initiative qu’on a prise l’an dernier sur ce
sujet. La semaine dernière, on a travaillé sur les questions de blé dur, même
si c’est une filière à part, il faut identifier filière par filière les besoins
de reconquête et de souveraineté. Ce sera aussi le déploiement du pacte en
faveur de la haie, c’est un sujet qui me tient à cœur. Il faudra travailler sur
la planification territoriale, avec les Régions, les opérateurs territoriaux,
regarder les changements opérés par le dérèglement climatique territoire par
territoire, et comment on arrive à embarquer, nous sommes souvent nombreux à
dire ça, nos agriculteurs dans ces transformations. J’ajoute le point de la
question forestière. Notre Ministère est celui de l’agriculture et de la forêt.
C’est-à-dire le ministère de la biomasse. Ou ailleurs, si je peux dire, un peu
la mer, sans doute. Mais en tout cas, l’essentiel est là, sur terre, pour ne
pas dire la totalité. Nous avons aussi besoin de nous solidifier sur cette
question et de montrer ce qu’on est capable de faire et de challenger ceux qui
pourraient avoir, ils ne sont pas nombreux, tendance à dire : je vais
aller me servir dans le monde agricole de ce dont j’ai besoin sans penser un
peu à la question de la répartition de la valeur et de la rémunération. Je peux
me tromper ! Mais en tout cas, il faut être vigilant et je nous
invite à l’être sur la question de la biomasse. Les agriculteurs, les
forestiers , ils doivent y trouver leur rémunération, sinon, on aura un mal de
chien. On doit donc travailler sur la production de biomasse sur ce que nous
pouvons apporter, sur les matériaux, les énergies, en substitution des énergies
fossiles, et je souhaite donc que 2024 nous permette d’avancer sur la
gouvernance de la biomasse et de remettre un peu, pardon de cette expression
rurale, l’église au milieu du village, que chacun retrouve les repères qui
doivent être ceux qui sont nécessaires sur cette question de la biomasse. C’est
un élément évidemment très important. Nous aurons besoin de travailler
là-dessus avec le monde agricole et forestier, avec le monde aussi de
l’agroalimentaire, j’y reviens en conclusion. L’année 2024 sera aussi l’année,
mais tout ça est un process continu, et au fond, la capitalisation de tout ça,
c’est le pacte et la loi d’orientation agricole, et je voudrais saluer qui se
sont mobilisés pour qu’on ait un pacte et une loi. Un pacte pour construire une
vision d’ensemble et pour dire aux agriculteurs ce qu’on souhaitait. J’entends
les sujets de cohérence, donc, montrer la cohérence de nos politiques
publiques, souveraineté, transition, installation des jeunes, nous avons un
texte qui sera présenté aux prochains Conseil des ministres, l’un des deux
prochains, le temps quand même que le nouveau Premier ministre puisse prendre
ses marques et que j’aie un échange avec lui sur ce sujet, mais hier, il a
évoqué cette question et la volonté que ce soit un des premiers textes qui soit
celui du travail que l’on a aura à mener ensemble. Ce texte a donc vocation à
assumer la souveraineté, faire émerger une nouvelle génération autour d’un
certain nombre d’engagements, ça vise aussi à préparer plutôt que subir, à
anticiper, et que cela permette d’une certaine façon de réconcilier et de
retrouver la fierté à laquelle j’appelais tout à l’heure. L’esprit des mesures
du pacte sont autour d’un certain nombre de sujets, je n’en cite que
quelques-uns, la police de sécurité sanitaire, c’est un élément de confiance,
l’ouverture de nos fermes aux écoles et aux collèges, on a besoin de retisser
un lien… Ce n’est pas que par cette ouverture, mais c’est un élément aussi pour
retrouver du lien, au-delà de la démographie, qui est importante, les plans de
démographie, aussi, l’élevage et la simplification, c’est là-dessus qu’il faut
évidemment que nous travaillions. Je finis en disant que, travailler sur les
questions environnementales, sur des agricultures encore plus respectueuses des
sujets environnementaux, d’abord, rappeler que nous avons une des agricultures
parmi les plus respectueuses de l’environnement, dire cela, c’est dire aux
agriculteurs qu’on peut être fier du travail qu’ils ont fait depuis des années.
Par exemple, d’aller… je ne sais pas pourquoi j’allais dire « le
Pérou » parce que c’est une expression consacrée… il n’y a pas besoin
d’aller très loin pour constater que notre agriculture est performante,
pourtant dans des conditions de contraintes importantes. Mais si nous voulons
aller plus loin sur un certain nombre de sujets environnementaux, de
biodiversité, de décarbonation, ça aura un coût, et parce que ça aura un coût,
ça aura un prix, et au moment où se clôture la première séquence des
négociations commerciales, vous dire qu’ici, vous aurez un Ministre et un
Ministère, mais vous le savez, qui défendent comme horizon l’idée que ça a un
coût, et que, donc, ça a un prix. Il faut arrêter la symbolique d’une valeur
qu’on accepte de dégrader pour l’agriculture. Pourquoi tout aurait un prix et un
coût sauf la question agricole ? Pourquoi, à chaque fois qu’il y a un
sujet inflationniste, quand ce n’est pas le seul sujet qui préoccupe nos
concitoyens, parce que ça touche leurs déplacements, les autres biens, pourquoi
ça touche à chaque fois le sujet agricole ? Il y a un sujet de
représentation. Il faut donc mener ce combat qui est un combat du juste prix.
Je n’ai nulle intention de nourrir, et je sais que, parfois, certains les
cherchent, et ils les trouvent, parce que, parfois, on me trouve aussi, quand
on me cherche, mais je ne vais pas passer l’année à nourrir les
polémiques ; sur la rémunération, il y a une loi qui doit être appliquée
et une chaîne alimentaire qui doit être respectée. On ne peut pas se comporter
en mauvais patriote alimentaire ou agroalimentaire. Quand on est des structures
françaises, on a besoin de penser dans ce registre-là, ça veut dire qu’on pense
quand même qu’il faut que chacun gagne sa part pour que chacun puisse
continuer. Et je ne peux pas me retrouver avec des transformateurs, des
distributeurs qui me disent qu’il n’y a plus de matière. Peut-être que c’est
parce qu’il y avait des gens qui ne trouvaient plus leur équilibre
économique !
Parce que, au bout, je le dis, si on n’est pas capable d’assurer la
souveraineté alimentaire du pays et de l’Europe, c’est très dangereux en termes
de liberté. Quand vous dépendez de gens qui ne sont pas toujours vos amis pour
vous alimenter, vous êtes à leur merci.
Et je n’ai pas du tout envie que notre pays, que notre continent soit à la
merci des dictateurs lointains ou éphémères, provisoires ou de long terme, dans
le moment qu’on traverse. Il me semble que c’est un élément important. C’est ça
que l’on doit traduire et que l’on doit transformer cette année.
L’année 2024 va être une année européenne aussi sur les questions électorales.
Je ne donne aucun conseil de vote, ce n’est pas la place d’un Ministre. Je dis
juste une chose : réfléchissons collectivement, regardons ce que parfois
nos adversaires souhaiteraient que l’on fasse. Qu’est-ce que nos adversaires
sur la planète souhaiteraient qu’on fasse ? Je suis sûr que ça va
éclairer nos concitoyens. Ça simplifie les choses de penser comme
ça : qu’est-ce que nos adversaires voudraient qu’on
fasse ? Il me semble que c’est un élément très important. Avant de
passer au moment de convivialité, je voudrais saluer celles et ceux qui nous
ont permis, en particulier les producteurs bretons, le lycée de la mer et du
littoral de Charente-Maritime… Ce n’est pas breton, ça ne m'a pas
échappé ! Mais je voudrais saluer les producteurs bretons, car un
certain nombre n’ont pas pu venir pour un certain nombre de raisons, non, la
Bretagne n’a pas annexé le Poitou-Charentes ni le reste ! Avec la présence
de l’exploitation ostréicole, je voudrais saluer les producteurs normands
présents avec nous également, deux brasseurs également qui sont là avec nous.
Et enfin, les représentants des producteurs de fromage… Ce sont des noms qui
sonnent un peu breton, quand même ! Et les vignerons indépendants. Ce
n’est pas en Bretagne, c’est ailleurs.
> L’objectif est d’avoir une agriculture compétitive et
souveraine, qui assure notre sécurité alimentaire à l’échelle française et
continentale. Un pays qui n’est pas en mesure de nourrir sa population, c’est
un pays qui est face à un risque de déstabilisation par d’autres, car nous ne
sommes pas dans un monde amical. Pour acquérir cette souveraineté, il faut des
mesures de compétitivité, de simplification, de cohérence. Mais aussi de mener
les grandes transitions, en particulier celles liées au dérèglement climatique
et à l’environnement.
Et il faut aussi redonner de la fierté au monde agricole. Il a le sentiment
d’être toujours jeté à la vindicte populaire, alors que ce sont les
agriculteurs qui nous nourrissent tous les jours. Cela ne veut pas dire qu’il
n’y a pas des évolutions à mettre en œuvre. Cette année, on va se saisir de
différents événements, comme la soixantième édition du Salon de l’agriculture
ou Jeux Olympiques et Paralympiques, pour montrer les savoir-faire, redonner de
la fierté, valoriser notre agriculture et nos agriculteurs.
> 1,3 milliard d’euros. C’est la première fois qu’on met une telle somme uniquement sur la planification écologique. On met des moyens sur la table, et j’invite ceux qui font des déclarations à me faire des propositions concrètes, territoire par territoire, filière par filière, difficulté par difficulté.
> [Bio] On a aujourd’hui une crise de la demande, avec des consommateurs qui vont moins vers le bio. L’année 2024, avec une stabilisation relative de l’inflation, permettra peut-être de retrouver cette consommation. Mais chacun doit aussi faire sa part, État et collectivités, au travers de la commande publique. On sait à quel point la restauration scolaire peut être un élément puissant.
Stéphane Séjourné,
ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, secrétaire général de
Renaissance
> Sur l’Ukraine, sur la réforme de l’Union
européenne, sur le nucléaire, je veux ouvrir une nouvelle dynamique avec la
Pologne. La volonté politique est là pour renforcer nos relations de manière
inédite.
> Le couple franco-allemand est plus important que jamais. Souveraineté européenne, soutien à l’Ukraine, désescalade au Proche-Orient, diplomatie féministe: nous avons tant à faire ensemble !
Christophe Béchu,
ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
> Ce soir, alors que nous traversons une vague
de froid intense, j’accompagne le Samu social qui vient en aide aux plus
démunis. Je tiens à saluer l’engagement de chaque instant de tous les bénévoles
et salariés. Depuis plusieurs jours, le Gouvernement dote les préfets de la
capacité de renforcer le nombre de maraudes, l’ouverture la nuit des accueils
de jour, le dispositif du 15 et d’ouvrir des places de gymnase. A l’heure
actuelle, ce sont 3 484 places qui sont ouvertes dans 55 départements, et 328
places supplémentaires sont mobilisables. Au-delà de l’accompagnement immédiat,
nous agissons de façon structurelle pour améliorer l’accueil des plus
précaires. Nous assumons le maintien en continu de notre parc d’hébergement à
un niveau historiquement haut : plus de 200 000 places, le double en 10
ans. Pour aller plus loin, le 8 janvier dernier, le Gouvernement a annoncé une
enveloppe de 120 millions d’euros permettant d’ouvrir 10 000 places d’accueil
supplémentaires pour les publics les plus vulnérables, et en particulier les
femmes avec enfant. Dans l’urgence et sur le temps long, nous nous mobilisons.
Mais ce soir, respect et reconnaissance aux acteurs de terrain.
> Il y a deux fois plus de place d'hébergement d'urgence aujourd'hui en France qu'il y a cinq ans.
> Souveraineté, transition écologique, plein emploi : la décarbonation du site ArcelorMittal de Dunkerque va permettre à notre pays d’engendrer une baisse de 6% de nos émissions industrielles ! C’est considérable, c’est l’écologie à la française. Avec les contrats de transition écologique, nous traduisons en actes les engagements environnementaux pris par la France.
Aurore Bergé, chargée
de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les
Discriminations.
> Écouter,
accueillir, entendre la parole des femmes, cesser de considérer que celles qui
osent parler auraient un intérêt à le faire et respecter farouchement la
présomption d'innocence, c'est un chemin exigeant mais c'est le seul qui vaille.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Cela fait 100 jours! [14 janvier] 100 jours
que plus d’une centaine d’enfants, de femmes et d’hommes sont toujours retenus
en otage par le Hamas. 100 jours depuis l’horreur du 7 octobre. 100 jours en
enfer. Ne les oublions pas… Ne lâchons rien.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Sylvain Maillard (président du groupe à
l’Assemblée nationale)
> Nous avons porté des réformes difficiles et
j’en suis très fier. 2024 est une année importante pour nous. Nous sommes prêts.
> Nous voterons une réforme de la loi PLM en 2024, pour qu’à Paris, Lyon et Marseille, un principe démocratique fondamental soit respecté : 1 Parisien = 1 voix 1 Lyonnais = 1 voix 1 Marseillais = 1 voix C’est une mesure de transparence démocratique.
Stéphane Travert
(député)
> Première réunion
des groupes de la majorité à l’Assemblée avec notre premier Ministre. Agir
concrètement dans le quotidien des Français. Avancer pour un modèle social
tourné vers l’activité pour renforcer les solidarités et des services publics
efficaces.
Kar Olive (député)
> Aux côtés de la Ministre du Travail, de la
Santé et des Solidarités pour une visite de l’agence France Travail à Guyancourt.
France travail remplace Pôle emploi depuis le 1er janvier 2024 avec deux buts
précis :
- mieux accompagner les demandeurs d’emploi
- être le guichet unique pour les entreprises qui recherchent des salariés.
France Travail rassemble
les différents acteurs de l’emploi et de l’insertion en un guichet unique. Je
suis fier d’avoir pu voter la création de cette nouvelle agence avec la loi du
18 décembre 2023. Objectif du mandat : le plein emploi !
● MoDem
Bruno Millienne (député)
> [Tribune: Mobilités de demain :l’heure de la cristallisation]
La transition de nos mobilités répond à deux impératifs :le premier, à très
court terme, est l’amélioration de la qualité de l’air dans nos métropoles,
c’est tout l’objet de la mise en place des ZFE-m, qui a d’ailleurs été rendue moins
contraignante du fait des bons résultats déjà obtenus. Le second, à plus long
terme, est celui de la lutte contre le changement climatique. Si le fait d’agir
sur l’un a souvent des impacts positifs sur l’autre, il est selon moi très
important de les distinguer pour mieux comprendre l’articulation des politiques
publiques mises en place et en améliorer l’acceptabilité sociale.
Cela étant dit, les moyens mis en œuvre pour verdir notre parc automobile
permettent de dégager plusieurs tendances. Sur le flux tout d’abord, le virage
électrique est clairement pris pour ce qui concerne les véhicules particuliers.
Pour la première fois en 2023, la part de véhicules hybrides et électriques
immatriculés dépassera celle des véhicules thermiques (54 % contre 46 sur les
10 premiers mois de l’année) et nul doute que la tendance se poursuivra dans
les prochaines années, grâce notamment au leasing social de véhicules électriques
qui sera lancé en 2024. Le renforcement des aides à l’achat de véhicules
propres et le déploiement des bornes de recharge sont des incitatifs majeurs,
ils doivent se poursuivre et s’intensifier.
La gestion du stock de véhicules en circulation est plus complexe. A ce titre,
plusieurs arrêtés sont venus clarifier récemment la pratique du rétrofit (qui
permet de modifier un véhicule thermique existant pour le rendre plus propre,
par hybridation, électrification ou recours à des biocarburants). Pourquoi
c’est important ? Parce que le rétrofit, moins onéreux et plus économe en
ressources que l’achat d’un nouveau véhicule, pourra permettre aux ménages les plus
modestes de rouler plus propre. Je me bats ainsi depuis plusieurs mois pour que
les véhicules encore en bon état issus de la prime à la conversion puissent
être rétrofités et remis sur la route pendant quelques années via un système de
leasing très social, à moins de 100 euros par mois. Le rétrofit est aussi un
atout pour les professionnels, et notamment les artisans qui utilisent des véhicules
utilitaires légers dont l’équipement peut coûter 2 à 3 fois le prix du véhicule
nu.
Les solutions sur le flux et le stock de véhicules sont donc en train d’être déployées,
mais d’autres doivent être développées. Si les micromobilités dans les centres
urbains peuvent être un atout, avec assez d’anticipation en matière d’infrastructures
et un encadrement strict pour éviter l’anarchie que l’on a pu connaître par
exemple sur les trottoirs parisiens, la solution à plus grande échelle passe
par le développement du transport en commun, en zone urbaine comme en ruralité.
Le plan d’investissement de 100 milliards d’euros d’ici 2040 dans le ferroviaire
annoncé par le Gouvernement répond à cet objectif. Il concernera notamment le
développement des RER métropolitains, celui du train de nuit ou encore la modernisation
d’un réseau vieillissant.
A plus court terme, les réseaux de bus express, comme celui qui commence à voir
le jour en Ile-de-France, représentent aussi une alternative plus rapide et
moins lourde pour désengorger nos routes et diminuer l’impact de nos déplacements,
tant sur le climat que sur notre santé respiratoire.
15 ans après la commercialisation de la première voiture électrique, les défis
restent immenses pour atteindre les objectifs fixés en matière de mobilités.
Malgré tout, les mesures prises depuis quelques années permettent d’avoir une
bien meilleure visibilité sur les moyens à mobiliser pour les atteindre. La route
est encore longue, mais nous connaissons maintenant le chemin !
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Les alliés allemands de Jordan Bardella complotent
avec des néonazis à une entreprise de «remigration » massive, y compris de
personnes ayant la nationalité allemande. La justice est saisie. Ce le RN
continue à dire qu’il n’est pas d’extrême-droite, mais ne condamne pas l’AFD.
Bernard Guetta
> [Opinion: «L’indispensable
Pologne»]
Derrière l’Allemagne, la France,
l’Italie, l’Espagne et les Pays-Bas, quelle est la sixième puissance économique
de l’Union ? Réponse : la Pologne. De tous ceux des 27 Etats membres
sortis du bloc soviétique, quel est ainsi celui qui pèse le plus et de
loin ? Réponse : la Pologne. Lequel des 27 Etats de l’Union entend
désormais consacrer 4% de son PIB au renforcement de sa Défense ?
Réponse : la Pologne.
Des deux Etats de l’Union qui avaient
rompu avec la démocratie libérale, lequel vient d’y revenir par un vote sans
ambigüité aucune ? Réponse : encore et toujours la Pologne et ce sont
ces quatre raisons qui font aujourd’hui d’elle la nation indispensable à
l’affirmation de l’Union européenne sur la scène internationale.
Sans elle, il serait difficile et bien
trop long de convaincre les pays d’Europe centrale que nous devons nous doter
d’une Défense autonome. Nous le devons d’urgence car, entre les chaos de la
Méditerranée, les ambitions impériales de Vladimir Poutine et la polarisation
chinoise des Etats-Unis, notre sécurité est menacée sur trois fronts. Nous le
devons car un seul de nos pays, la France, dispose d’une véritable armée. Nous
le devons car, bien plus grave encore, il n’est nullement impossible que Donald
Trump ne revienne à la Maison-Blanche et n’entreprenne aussitôt de défaire
l’Alliance atlantique pour mieux s’entendre avec le président russe, sur le dos
des Ukrainiens et de l’Europe entière.
Tout nous oblige à pouvoir nous défendre
seuls mais nous ne parvenons pas encore à nous sortir d’un entre-deux. D’un
côté, la présidence Trump et l’agression russe contre l’Ukraine ont fait tomber
le tabou sur la Défense commune dont plus aucun des Etats de l’Union ne refuse
le principe. D’un autre côté, beaucoup des 27 se disent que la solidarité
européenne pourrait leur faire défaut au moment où il faudrait faire front et
continuent, en conséquence, à préférer tabler sur la protection américaine,
aussi incertaine qu’ils la voient devenir.
Le problème est que l’Europe centrale n’a
pas oublié que ni les Tchèques ni les Polonais n’avaient pu compter sur la
France et la Grande-Bretagne face à Hitler. Dans ce débat, l’Histoire pèse
lourd et l’Union européenne ne pourra pas devenir une puissance à même
d’assurer sa Défense tant que la Pologne, et toute l’Europe centrale avec elle,
n’auront pas soldé les comptes du siècle passé et reçu de leurs plus puissants
partenaires de très solides garanties de sécurité.
C’est pour cela que la France s’attèle
aujourd’hui à relancer le « Triangle de Weimar », l’instance de
trilogue polono-germano-française créée après la chute du mur mais entrée en
sommeil depuis trop longtemps. Avec la Fondation Batory, j’ai organisé mercredi
dernier, au Parlement européen, un après-midi de débats à ce sujet. Le nouveau
ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, vient de se
rendre à Berlin puis Varsovie après avoir consacré à l’Ukraine son premier
déplacement à l’étranger.
D’autres initiatives vont suivre car nous
n’avons pas seulement à jeter les bases d’une industrie paneuropéenne de
Défense mais également à inventer l’Union de demain, une Union à formats
multiples dans laquelle devront coexister quelques trente-cinq pays dont les
degrés d’intégration seront nécessairement différents. Là encore rien ne pourra
sans faire sans que la Pologne, première des puissances moyennes de l’Union, ne
soit aux avant-postes.
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