► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Nous ne pouvons pas
laisser la Russie penser qu’elle peut gagner. Nous ne sommes pas en guerre
contre elle mais notre devoir est de lui rendre la victoire impossible. Une
victoire russe, c'est la fin de la sécurité européenne. C'est pourquoi nous
continuerons à aider les Ukrainiens. Nous le ferons de manière pragmatique et
concrète en poursuivant les formations, en équipant les Ukrainiens dans tous
les domaines qui leur sont essentiels comme l'artillerie, la défense sol-air et
les frappes à distance.
> [Défense] Nous attendons, en 2024, plus de neuf milliards d'euros de livraisons d'équipements et près de 14 milliards d'euros de commandes. Notre ordre de bataille va être profondément amélioré avec notamment la livraison d'un nouveau satellite d'observation, de 250 nouveaux blindés du programme Scorpion, de 13 Rafale et d'un sous-marin nucléaire d'attaque.
> [Défense] Un effort supplémentaire sera conduit sur la préparation opérationnelle des forces. Nos stocks de munitions vont être relevés à hauteur d’1,5 milliard d'euros.
> [Défense] L’économie de guerre commence à produire des effets. Nous devons passer à une réalité systémique et systématique et amplifier la transformation commencée.
> [Défense] Le pilotage par les délais est vital. Il ne faut plus compter en années mais en mois et en semaines. Le choix et la maîtrise des coûts est un impératif. Les coûts de chaque composant, de chaque heure facturée, de chaque taux horaire doivent être pilotés et non subis. »
> 2024 sera l'année des Jeux Olympiques et Paralympiques ainsi que de grandes cérémonies en l’honneur du Débarquement. C'est un rendez-vous de la France avec le monde et vous y prendrez toute votre place. Plus de 15 000 militaires seront engagés dans des missions adaptées aux armées.
> [Sécurité de notre territoire] Cette mission, nous la
poursuivrons, en métropole comme dans nos Outre-mer. Les missions que vous
réalisez sur notre territoire ont en effet une importance aigüe. C'est
l'essence de votre vocation, le cœur historique de protéger notre pays, notre
souveraineté. Ce sont des missions nobles que de tenir les postures permanentes
de dissuasion mais aussi de protection dans les airs, dans toutes les zones
maritimes et ici en Manche mer du Nord. » (…)
C'est aussi une mission éminente que celle de l'opération Sentinelle, car la
menace terroriste, nous le savons, reste présente.
> [Défense] Le plus important (…) c’est l'engagement des femmes et des hommes dans nos armées, avec ce qu'il implique de forces morales. C'est presque une évidence que de l'énoncer. Mais je le dis ici à Cherbourg, où sont formés des femmes et des hommes chargés de la plus radicale et de la plus métaphysique des fonctions stratégiques : notre dissuasion. Ces forces, vous en avez besoin pour l'accomplissement de vos missions.
> [Défense] Attractivité et fidélisation doivent se
combiner car c'est cela qui constitue la force de notre modèle, gardien des
fondamentaux de cette condition. Je suis attentif aux adaptations que la
conjoncture et les évolutions de la société appellent. Nous devons garantir aux
armées une condition militaire ajustée aux enjeux. (…)
Je pense en particulier à la capacité des militaires à enrichir le Service
national universel qui connaîtra une impulsion importante dans les semaines à
venir. C'est un impératif pour consolider une société déterminée à faire face à
son destin, dans un monde et dans une société où les forces centrifuges se
renforcent. »
> [80 ans de la Libération] La France est une grande nation dont l'histoire est faite de régénération à chaque inflexion de notre histoire. Sur les ruines de Sedan, au lendemain de la Libération ou encore au lendemain des décolonisations, les armées ont su s'adapter pour répondre à leur mission et servir aussi de creuset à la cohésion nationale. En cette année des 80 ans de la Libération, les hommages que nous rendrons à nos aînés dans l'histoire, à ceux dont nous sommes les héritiers, nous le rappellerons. »
> En trois semaines, vous êtes 90 000 à vous être déclarés demandeurs d’un véhicule électrique en leasing à 100 euros par mois sur http://mon-leasing-electrique.gouv.fr. Les premières voitures sont déjà livrées. C’est cela, l’écologie à la française !
> [Propos introductifs lors de la conférence de presse du
16 janvier]
Après six ans et demi d'action au service des Français, j'ai tenu à vous
retrouver en ce moment décisif pour dire au pays d'où nous venons et où nous
allons.
Alors, d'où nous venons. Parce que ces dernières années, nous avons évidemment
subi des crises, pandémies, retour de la guerre – j'y reviendrai – etc., mais
nous avons collectivement cherché à suivre une ligne claire : libérer les
énergies, protéger les Français, unir la nation. Et nous pouvons compter sur
des forces retrouvées.
Des forces économiques et sociales. Nous avons créé plus de deux millions
d'emplois, ouvert plus de 300 usines, réussi un chemin à la fois de création
d'activité et de décarbonation de notre économie.
Force républicaine, aussi, de l'État, à retrouver, et de ceux qui les servent.
Nous avons massivement réinvesti dans nos armées, pour nos policiers, nos
gendarmes, pour notre justice, mais aussi pour notre école et notre santé, pour
ne citer que quelques exemples. Ce qui fait qu'au moment où je vous parle, oui,
nous sommes mieux armés qu'il y a six ans et demi.
Mais où allons-nous ? Et nous le vivons tous. Au fond, le monde d'hier est en
train de s'effacer. L'ordre international, que nous connaissions, est bousculé.
La guerre est revenue sur le sol européen avec l'agression russe en Ukraine, il
y a près de deux ans maintenant. La guerre revient au Proche-Orient, avec les
attaques terroristes du Hamas le 7 octobre dernier, qui a plongé toute la
région dans la guerre.
Nous vivons, nous le savons aussi, la crise du modèle démocratique en France,
en Europe et dans beaucoup d'autres pays. La crise climatique provoque les
inquiétudes et pousse à des transitions qui divisent, parfois, nos pays, on le
voit partout, là aussi, en Europe. Et l'irruption de nouvelles technologies
bouleverse beaucoup de nos repères.
Pourtant, au moment où notre pays est à la fois menacé par les tensions du
monde et ses divisions de l'intérieur que nous avons encore vécues ces derniers
mois et sur lesquelles nous reviendrons peut-être, je suis convaincu que nous
avons tous les atouts pour réussir. Convaincu que nous n'en avons pas fini avec
notre histoire de progrès et que nos enfants vivront mieux demain que nous ne
vivons aujourd'hui.
Et c'est pour faire face à ces défis et à ce moment très précis du mandat, que
m'ont confié les Français, que j'ai voulu nommer un nouveau Gouvernement.
Pourquoi ce Gouvernement le plus resserré et le plus jeune de l'Histoire de la
cinquième République ? Parce que cette époque de crise que je décris rapidement
suppose avant tout audace, action et efficacité.
Dans les mois, dans les années à venir, se décidera le destin des prochaines
générations. C'est tout l'enjeu. C'est tout notre défi. Voilà pourquoi nous
sommes là. Voilà pourquoi démocrates, écologistes et républicains se
rassemblent autour d'un même projet pour agir au service des Français, et, au
fond, avec une ligne simple pour que la France reste la France, pour que la
France demeure cette Nation de bon sens, de résistance et des Lumières.
Le Premier ministre aura à détailler, dans les jours qui viennent, un travail
avec les ministres de son Gouvernement, les forces politiques et tout
particulièrement sa majorité au Parlement et les groupes aussi au Sénat, le
calendrier de l'action qui est la sienne et il l’exposera lors de sa
déclaration de politique générale.
Je veux ici essayer de dire le sens profond de cette action, rendre au fond la
France plus forte et plus juste. C'est ça le combat des prochaines années, et
au-delà, dans lequel nous devons conduire la France pour les décennies qui
viennent.
La France sera plus forte dans ce monde de bouleversements si nous sommes
d'abord plus unis si nous réapprenons à partager des valeurs, une culture
commune, le sens du respect dans les salles de classe, dans la rue, dans les
transports comme dans les commerces.
C'est pourquoi, comme je l'ai indiqué le 31 décembre dernier lors de mes vœux,
nous engagerons un réarmement civique. Chaque génération de Français doit
apprendre ce que la République veut dire : une histoire, des devoirs, des
droits, une langue, un imaginaire, le sens profond du respect et de
l'engagement, et cela dès l'enfance, en renforçant le soutien et l'exigence
vis-à-vis des parents, en reprenant aussi le contrôle de nos écrans qui, trop
souvent, enferment là où ils devraient libérer. Sur la base de recommandations
que feront les experts que j'ai réunis la semaine dernière, nous déterminerons
le bon usage des écrans pour nos enfants dans les familles, à la maison comme
en classe, parce qu'il en va de l'avenir de nos sociétés et de nos démocraties.
À l'école ensuite. Depuis 2017, nous avons entamé un choc des savoirs, le
retour des fondamentaux, l'enseignement, le dédoublement des classes. Et nous
allons le poursuivre avec des maîtres mieux formés, mieux payés, une rénovation
des programmes, des évaluations dans chaque niveau dès la rentrée 2024.
L'instruction civique sera refondée, son volume horaire sera doublé, une heure
par semaine dès la cinquième, avec en appui, les grands textes fondateurs de la
Nation.
Et l'école, dans laquelle la confiance aussi se déploie, où on forge pleinement
et on exprime les talents de chacun, doit donner une place à la culture et au
sport. C'est pourquoi nous avons instauré la demi-heure de sport quotidienne en
primaire et deux heures supplémentaires par semaine au collège.
Au-delà de cela, l'éducation artistique et culturelle, que nous avons déployée
dans nos écoles depuis maintenant un peu plus de six ans, va se renforcer.
Comme pour la musique et les arts plastiques, je souhaite que le théâtre
devienne un passage obligé au collège dès la rentrée prochaine parce que cela
donne confiance, cela apprend l'oralité, le contact aux grands textes. Et parce
que la France est aussi une histoire, un patrimoine qui se transmet et qui
unit, l'histoire de l'art retrouvera sa place à la rentrée prochaine au collège
et au lycée.
La tenue unique, qui a donné lieu à tant de débats ces derniers mois dans notre
pays, et qui efface les inégalités entre les familles en même temps qu'elle
crée les conditions du respect, sera expérimentée dès cette année dans une
centaine d'établissements, tous volontaires. Cette expérimentation sera évaluée
méthodiquement et sur la base des résultats, s'ils sont concluants, nous la
généraliserons en 2026. Nous instituerons dans chaque collège et dans chaque
lycée, dès la fin de cette année, une cérémonie de remise des diplômes, rite
républicain d'unité, de fierté et de reconnaissance.
La famille et l'école, au fond, pour faire des républicains en même temps que
pour transmettre des savoirs.
Mais avoir une France plus forte, c'est aussi assurer l'ordre. L'ordre, en
contrôlant mieux nos frontières, grâce aux textes que nous avons pu voter en
France, comme ceux que nous avons votés au niveau européen et la poursuite
aussi de ce que nous avons renforcé ces dernières années.
L'ordre en luttant contre les incivilités grâce à un doublement de la présence
policière dans nos rues. C'est le coeur de la stratégie annoncée il y a
quelques années à Roubaix par les emplois créés et les réformes conduites.
L'ordre en luttant contre la drogue qui, ces dernières
années, ne se déploie pas simplement dans les grandes villes, mais dans des
villes moyennes, qui la connaissaient moins. Parfois même dans des villages.
Grâce à la multiplication des opérations «place nette» frappant les
narcotrafiquants qui se conduiront dans toutes les catégories de ville et nous
allons accroître le rythme. À partir de la semaine prochaine, dix opérations de
ce type seront conduites chaque semaine.
L’ordre, en luttant aussi contre l’islam radical, en appliquant méthodiquement
la loi que nous avons votée il y a maintenant un peu plus de deux ans qui nous
a permis de fermer des associations, des établissements qui ne respectaient pas
les règles de la République, qui nous a permis aussi de mettre fin depuis le
1er janvier au système des imams détachés. Nous tiendrons cette ligne de
fermeté républicaine.
La France sera plus forte aussi si elle produit davantage.
La pandémie a montré que, pour nombre de biens essentiels, les médicaments par
exemple, nous défendions trop souvent de l'étranger et les solutions
technologiques de demain, en particulier pour la croissance verte ou le
numérique, risquent d'être produites dans d'autres continents que le nôtre.
C'est pourquoi nous devons accélérer dans le réarmement académique,
scientifique, technologique, industriel et agricole, déjà largement engagé
grâce aux réformes conduites depuis six ans, grâce au Plan de relance, puis au
programme France 2030. Là encore, c'est un choix d'indépendance : ne plus
compter sur les autres puissances pour réécrire notre histoire, produire
l'intelligence dans nos universités, notre énergie dans nos centrales
nucléaires et dans nos installations de renouvelables, notre alimentation dans
nos fermes, nos biens de consommation décarbonée dans nos usines en Français et
en Européens. Et c'est possible.
Nous avons déjà beaucoup fait et nous ferons beaucoup plus.
D'abord, nous poursuivons les investissements commencés, les réformes engagées.
Mais je souhaite que nous puissions accélérer car le monde est en train
d'accélérer.
Regardez la Chine ou les États-Unis d'Amérique. Sur ces technologies, ils vont
beaucoup plus vite que nous, Européens et Français. Pour cela, nous mettrons
fin aux normes inutiles. Il y a encore trop de complexités qui découragent les
entrepreneurs, les industriels, les commerçants, les agriculteurs, les
artisans, les maires. Ceux qui font ces complexités, bien souvent, protègent
des rentes, des statuts, des situations établies et nous ne pouvons plus nous
le permettre.
C'est pourquoi je demande au Gouvernement de supprimer des normes, réduire les
délais, faciliter encore les embauches, augmenter tous les seuils de
déclenchement d'obligation. C'est au fond la France du bon sens, plutôt que la
France des tracas, vieilles antiennes, diront certains ! Je crois effectivement
qu'en la matière, nous avons eu trop de tabous.
C'est pourquoi je demande au Gouvernement de porter un acte II d'une loi pour
la croissance, l'activité et les opportunités économiques pour permettre de
libérer davantage encore ceux qui font, qui innovent, qui osent, qui
travaillent. Produire plus, innover davantage, aller plus vite.
Ceci et cette indépendance par le travail et la production, nous pourrons le
faire aussi parce que plus de Français travailleront.
C'est le sens d'ailleurs de beaucoup de réformes conduites l'année dernière,
même quand elles étaient impopulaires. Mais nous le savons tous, notre pays,
encore aujourd'hui, manque de travailleurs dans les fermes, dans nos
restaurants, chez nos artisans pour aider les personnes âgées ou les personnes
handicapées chez eux. C'est une réalité. Et il risque de manquer demain de
travailleurs dans les métiers que nous sommes en train de créer, du nucléaire
jusqu'au numérique et à beaucoup d'autres.
Pour mettre fin à cette anomalie, nous devons former davantage selon les
besoins de la Nation. Nous avons commencé ce travail avec la réforme du lycée
professionnel, de nos universités. Cet effort, nous accélérons cette année et
jusqu'à la rentrée prochaine.
Le Gouvernement incitera aussi à la création et la reprise d'un emploi avec,
dès le printemps prochain, un acte II de la réforme du marché du travail lancée
en 2017, c'est-à-dire des règles plus sévères quand des offres d'emploi sont
refusées et un meilleur accompagnement de nos chômeurs par la formation, mais
aussi l'accompagnement à l'emploi sur des choses très concrètes comme le
logement ou les transports, ceci pour atteindre le plein emploi.
La France sera plus forte si elle retrouve son indépendance financière. Nous
avons beaucoup dépensé pendant la crise Covid, nous le savons tous. Et j'assume
ces dépenses parce qu'elles ont surtout protégé nos capacités de production, et
une reprise très rapide, et les chiffres sont là pour le montrer.
Mais retrouver notre indépendance financière, c'est d'abord et avant tout créer
plus de richesse. Je vais vous donner un chiffre très simple : si la France
avait le taux d'activité, le taux d'emploi de l'Allemagne, nous n'aurions pas
de problème de finances publiques. Et donc, le cœur de la bataille budgétaire,
c'est une bataille pour l'activité et la création d'emplois et de richesses. Et
à côté de cela, le Gouvernement réussit à bâtir une ambitieuse revue des
dépenses pendant ce semestre, une vraie réforme de l'Etat pour dégager aussi de
l'efficacité dans nos dépenses publiques.
La France sera plus forte car elle dépendra encore moins de l'étranger pour son
énergie grâce à davantage de nucléaire et d'énergies renouvelables — le
programme que nous allons accélérer, j'y reviendrai, au mois de juin — et sera
armée face aux aléas du changement climatique.
Nos compatriotes à La Réunion, dans le Pas-de-Calais, mais il y a quelques mois
en Bretagne ou en Normandie, l'ont encore vécu. On sait bien que nous devons
réduire nos fragilités face aux tempêtes, aux incendies, aussi aux canicules et
aux sécheresses, et ceci avec un plan d'adaptation et de résilience sur notre
territoire, bâti avec nos maires, nos élus locaux, en métropole comme dans nos
outre-mer.
Notre France sera aussi plus forte par la relance de sa natalité.
Nous étions, jusqu'à récemment, un pays dont c'était la force, sans doute la
singularité en Europe quand on se comparait aux voisins, et c'est moins vrai
depuis quelques années. Alors il y a derrière cela des angoisses qui vont avec
la société, peut-être des choix pris jadis sur certains sujets financiers. Il
appartiendra au Gouvernement de poursuivre ce travail, mais je voudrais
insister sur deux points pour essayer d'améliorer les choses.
Après l'allongement du congé paternité, je crois profondément que la mise en
place d'un nouveau congé de naissance sera un élément utile dans une telle
stratégie, congé de naissance qui viendra remplacer le congé parental actuel.
D'abord, il sera mieux rémunéré et permettra aux deux parents d'être auprès de
leur enfant pendant six mois s'ils le souhaitent. Mais surtout, il sera plus
court que le congé parental actuel qui peut parfois aller jusqu'à trois ans et
qui éloigne beaucoup de femmes du marché du travail, mais qui aussi crée
beaucoup d'angoisse parce qu'il est extrêmement peu et mal rémunéré et donc
crée des situations parfois impossibles.
La natalité baisse aussi parce que l'infertilité progresse.
Et je parle là d'une forme de tabou du siècle, mais les mœurs changent, on fait
des enfants de plus en plus tard. L'infertilité masculine, comme féminine, a
beaucoup progressé ces dernières années et fait souffrir beaucoup de couples.
Un grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé pour permettre justement ce
réarmement démographique.
Enfin, la France sera plus forte parce que l'Europe sera plus puissante. Je
n'ai jamais opposé ces deux notions. Je les défends même comme des
complémentarités. Nous avons beaucoup fait ces dernières années pour une Europe
de la santé, une Europe de la défense, une Europe des technologies et des
grands programmes, avec des vrais résultats. Et on pourra y revenir si vous le
souhaitez. Nous devons encore aller plus loin sur ce sujet. Les élections
européennes seront un rendez-vous et un moment de vérité. Mais, je crois
profondément que, dans ce dérèglement que j'évoquais, une Europe plus
puissante, plus unie, plus souveraine est un élément de réponse indispensable
pour notre pays.
La France sera plus forte grâce à ces objectifs et quelques-unes des actions
que je viens ici d'esquisser. Et c'est grâce à cela qu'elle pourra aussi être
plus juste.
La première des injustices, je l'ai à plusieurs reprises évoquée, c'est, et
cela reste, malheureusement, celle du déterminisme social et familial.
Nous n'avons pas les mêmes chances, et je dois reconnaître avec honnêteté,
qu'après six ans et demi à l'endroit où les Français m'ont mis, nous avons
amélioré des choses, mais nous ne les avons pas radicalement changées.
C'est-à-dire que l'avenir des enfants de la République reste encore par trop
déterminé par le nom de famille, l'endroit où l'on est né, le milieu auquel on
appartient. C'est la pire des injustices, l'inégalité de départ.
La promesse républicaine, c'est celle de l'égalité des chances. Et au fond, je
veux qu'on mette fin à cette France du «ceci n'est pas pour moi» ou «ceci n'est
pas pour toi», de ces enfants qui continuent à se dire que, parce qu'ils
viennent de ce quartier, qu'ils ont ce nom, l'accès à telle formation ou tel
diplôme, l'accès à la culture, ne leur est pas dû, n'est pas un droit pour eux.
Ça existe, c'est une réalité.
Et aussi longtemps que ça existe, ça vient éroder l'adhésion à la promesse
républicaine, et tout ce que je viens de vous dire sur l'ordre ne sera pas
possible. Tout ce que je viens de vous dire sur la force sera aussi affaibli.
Vous retrouverez une forme de «en même temps» qui est familier, mais qui n'est
pas une faiblesse, qui est une double radicalité, qui n'est pas une ambiguïté,
qui est une double ambition.
Car, et c'est vrai depuis le début de notre Troisième République, l'ordre va
avec le progrès, l'autorité va avec l'émancipation. Indissociables. Et donc
oui, la réponse à cela, c'est l'école, l'école, l'école. Là aussi. Continuer le
travail commencé avec encore plus de force auprès des enfants les plus en
difficulté, systématiser les devoirs faits au collège, en particulier dans les
endroits les plus en difficulté, c'est indispensable. Travailler sur les
vacances et le temps scolaire. Le Premier ministre, naguère ministre de
l'Éducation nationale, avait commencé ce travail pour décaler les examens,
parce que les vacances longues sont un élément d'injustice sociale. Et
commencer aussi, dès la cinquième, à l'accompagnement à l'orientation, qui est
un élément absolument décisif d'une plus grande égalité. Et c'est tout ce que
nous allons conduire au collège, au lycée et au premier cycle universitaire
avec les ministres qui sont maintenant en charge de ces sujets.
C’est aussi ce travail que je veux continuer par un meilleur accès à la culture
et qui sera au cœur du mandat de la ministre, faire en sorte que, d’où qu’on
vienne, des quartiers populaires, urbains, à notre ruralité, on puisse avoir
accès à la culture dès l’école et après.
La deuxième injustice fondamentale, c’est que l’effort et le mérite ne sont pas
suffisamment reconnus. Je crois dans cette France, en effet, du travail et du
mérite. Et si nous avons déjà beaucoup fait pour que le travail paie mieux que
l'inactivité, on pourra y revenir, on a substantiellement fait. Et nous sommes
sans doute le pays d'Europe où le pouvoir d'achat des travailleurs et des
travailleurs les plus modestes a le plus progressé ces cinq dernières années,
malgré l'inflation. Ce n'est pas assez. Et au fond, il y a ce que j'appellerai
une France de l'angle mort. C’est tous nos compatriotes qui gagnent déjà trop
pour être aidés et pas assez pour bien vivre. C'est la France populaire, la
France des classes moyennes, la France qui dit « quand vous proposez quelque
chose, ce n'est jamais pour moi ». Et pourtant c'est celle qui tient le pays.
Et donc, au cœur du mandat du Gouvernement, je souhaite qu'il y ait justement
un travail ardent pour aller plus loin, pour reconnaître cela, pour donner plus
de dynamique aux carrières, pour permettre de mieux gagner sa vie par le
travail, avec l'adaptation de nos dispositifs fiscaux et sociaux, mais aussi
avec des négociations dans certaines branches pour que la dynamique salariale
soit au rendez-vous des efforts.
Il en va de même pour nos fonctionnaires pour lesquels le principal critère
d'avancement et de rémunération devra être, à côté de l'ancienneté, également
le mérite, en tout cas bien davantage qu'aujourd'hui. Ce sera au cœur d'une
réforme qui va commencer dans les prochaines semaines.
Une France plus juste, c'est aussi une France qui sait accompagner les
transitions qui sont à l'œuvre. Je le disais, beaucoup des changements qui sont
en cours et on le voit partout en Europe, nourrissent de l'inquiétude. Parce
que si nous ne prenons pas garde, et la France l'a vécu avec la crise que nous
avons traversée ensemble des gilets jaunes, ces transitions sont injustes.
Elles frappent encore plus ceux qui sont dans la difficulté, ceux qui ont déjà
à peine les moyens de vivre de leur travail, qui sont souvent dans les
logements les moins bien isolés, qui, par nécessité, sont obligés de rouler
dans des véhicules individuels qui sont parfois encore les plus polluants. Il
ne s'agit pas de stigmatiser cette France-là, au contraire, il faut l'aider à
la transition.
C’est ça, l'écologie à la française. C'est une écologie de justice et de
souveraineté. Et donc, nous allons accroître dans les prochains mois d'abord
l'accompagnement de nos agriculteurs pour les aider justement à améliorer leurs
pratiques, jamais en les laissant sans solution : simplification,
accompagnement et investissement.
Accompagner les Français en investissant dans les transports en commun, en les
aidant par le bonus écologique, mais aussi le leasing social pour la voiture à
100 euros, à changer de véhicule et à les accompagner encore davantage et de
manière plus simple pour rénover leur logement. Faire de la transition
écologique une transition juste.
La France plus juste, enfin, c'est celle qui accompagne chacun grâce à nos
services publics. En la matière, beaucoup de Français ont le sentiment légitime
de ne pas en avoir pour leur argent, si je puis dire. Pas de médecins
disponibles lorsqu’ils sont malades, pas d'agents au bout du fil quand ils font
une démarche, des délais trop longs dans les papiers d'identité et parfois même
le sentiment que ça fonctionne, surtout pour ceux qui ont des passe-droits.
Lors de mon premier quinquennat, nous avons beaucoup fait sur ce sujet. On a
réinvesti, on a déconcentré beaucoup de services publics, on a recréé des
sous-préfectures. Ce n'était pas arrivé depuis des décennies. On a rouvert des
trésoreries sur le terrain, on a rouvert des brigades de gendarmerie. On vient
encore d'enclencher un mouvement pour en rouvrir 200. J'avais fait une promesse
ici-même, à la fin du grand débat, que dans chaque canton, il y ait une Maison
France Services. Promesse tenue même dépassée : 2 700 maisons France Services
existent aujourd'hui partout sur le terrain, ce qui place chacun d'entre nous à
vingt minutes de l'une d'entre elles, quand on habite un quartier populaire en
ruralité, dans les grandes villes.
Mais soyons lucides, nous n'y sommes pas encore parce qu'on est encore
prisonnier sans doute de trop de tabous, de prêt à penser.
Je demande donc au Gouvernement de sortir, si je puis dire, des codes et des
cases, d'envisager des solutions plus radicales, pour mettre fin à ce qui
alimente ce sentiment de déclassement.
Solutions radicales pour mettre fin au scandale des déserts médicaux en
simplifiant les règles venues d'en haut, en permettant d'adapter ces règles au
terrain pour permettre des coordinations plus simples, en dégageant du temps
aux médecins pour mieux travailler entre médecine de ville et hôpital avec
aussi ce qu'on appelle les professions paramédicales. Ce sera au cœur du mandat
de la ministre afin que chaque médecin, mais aussi paramédicaux, puisse voir
plus de patients, mais aussi en assumant sur le terrain de régulariser nombre
de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins
et que nous laissons dans une précarité administrative qui est complètement
inefficace.
Solutions radicales en taillant, enfin, dans le vif des dépenses inutiles, des
doublons administratifs, du mille-feuille comme on l'appelle, pour permettre un
service plus efficace auprès des Français et des règles beaucoup plus simples
et rapides par les simplifications que j'évoquais tout à l'heure.
Au fond, nous devons avoir la force, l'énergie dans ce moment, d'envisager ce
que nous n'envisagions plus, d'oser ce que nous n'osons même plus penser, mais
retrouver de l'audace.
Vous l'avez compris, il s'agit de faire preuve d'efficacité, de briser même
certains tabous, de ne pas avoir peur de soulever certains mécontentements au
service des Français. C'est bien sûr au gouvernement d'insuffler ce mouvement,
et je sais qu'il ne ménagera ni son énergie ni son talent.
Mais chacun doit prendre sa part. L'État, bien sûr, doit être là pour
accompagner, pour impulser, jamais pour entraver.
La force du mouvement réside aussi en chacun de nous. Nous avons besoin d'une
France de l'engagement et de la mobilisation civile. Parce qu'être Français,
c'est avant tout avoir des droits et des devoirs. C'est porter une certaine
idée de notre Nation, de son histoire, de son ambition. C'est pourquoi je
compte aussi sur l'engagement et la mobilisation de nos compatriotes en
hexagone et dans nos outre-mer pour prendre leur part de cette mobilisation
afin de rendre notre pays plus fort et plus juste et de relever les défis du
temps.
Vous l'avez compris, je pense que beaucoup de choses sont possibles et je ne
cède pas à l'esprit de résignation que je vois quand même à l'œuvre. Il y a
beaucoup de choses qui nous inquiètent légitimement, parce que beaucoup de
changements sont en cours, parce qu'on a vécu tant de crises.
Mais je crois que si nous savons travailler ardemment avec beaucoup de bon
sens, d'efficacité, sans doute moins de lois, mais plus d'actions concrètes,
avec une détermination sans faille, nous aurons des résultats au service à la
fois du quotidien des Français, mais aussi pour préparer l'avenir de la Nation
et cette France plus forte et plus juste : de l'audace, de l'efficacité, de
l'action. C'est ce qui est demandé à ce nouveau gouvernement, ce à quoi je
m'emploierai.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Gabriel Attal Premier
ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> Je n'envisage pas de préparer la déclaration de politique générale en
restant dans mon bureau avec mes conseillers. J'aime le terrain, me déplacer.
> Un des enjeux qu'on a à traverser (...) c'est comment garder notre identité, notre identité française, nos valeurs, nos grandes forces, dans un monde qui change et qui bouge.
> Ma première priorité, ça va être de continuer à
soutenir la France qui travaille. Il y a beaucoup de Français qui sont au
rendez-vous de leurs responsabilités tous les jours, qui travaillent, parfois
dans des conditions difficiles, qui font tourner le pays. Et qui ont (...)
parfois le sentiment de donner beaucoup sans recevoir beaucoup.
Ma deuxième priorité, c'est de renforcer nos services publics, qui sont
l'argent des Français.
> L'éducation est l’assurance-vie de la République. J’entend continuer à investir dans l’école avec un maître-mot: l'exigence.
> [Santé] On manque de médecins, on en forme davantage aujourd'hui, ils arriveront dans quelques années. Entre-temps, il faut trouver des solutions au niveau local, en donnant davantage de responsabilités à d'autres que des médecins».
> [Sécurité] On va continuer à renforcer nos policiers, nos gendarmes. Plus largement, c'est la question de l'autorité dans notre pays, les droits et devoirs.
> [Transition écologique] Je n'accepterai jamais de me laisser enfermer dans un débat où vous en avez certains, d'un côté, qui vous expliquent que si on veut faire la transition écologique, il faut brutaliser tout le monde (...). Et de l'autre côté, d'autres qui vous expliquent qu'on peut ne rien faire».
> Notre agriculture est vitale pour la souveraineté de la France. Nos agriculteurs ne comptent jamais leurs heures et sont toujours au rendez-vous pour les Français. Nous continuerons à les accompagner.
Bruno Le Maire,
ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique
> Je ne veux laisser aucune ambiguïté : en tant
que ministre de l’Énergie, je défendrai les énergies renouvelables autant que
le nucléaire. Je veux accélérer le déploiement des énergies renouvelables.
> Chacun connaît le profond respect que j’éprouve pour les producteurs de vin et mon attachement à la viticulture française. Me rendre à la Saint-Vincent, à Avize, c'est manifester mon soutien total au secteur, aux traditions françaises et au monde du vin.
> Donc voilà où nous en sommes dans la France des Lumières, de la raison et de l’esprit libre : une pétition contre un écrivain de grand talent, l’exclusion sectaire d’une plume aventureuse. Soutien total à Sylvain #Tesson, poète de notre monde.
> Nous mettons fin à une injustice qui obligeait certaines femmes à acquitter la dette fiscale de leur ex-mari violent alors qu’elles n’étaient en rien au courant de ses agissements frauduleux. Elles pourront désormais plus facilement obtenir la remise des impositions contractées par ce dernier lorsqu’il a fraudé le fisc pendant leur mariage. Cela était déjà possible grâce à la décharge de responsabilité fiscale mais sa portée était limitée par un critère de revenu. Grâce au travail conduit par la majorité dans le cadre de la proposition de loi adoptée à l'unanimité cet après-midi, le dispositif de remise gracieuse bénéficiant aux tiers sera ouvert à ces victimes.
Catherine Vautrin,
ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
> Les 1000 premiers jours des enfants sont
essentiels. Pour permettre à chaque parent de disposer de la solution dont il a
besoin, nous allons continuer à allier formation, insertion et accompagnement
des professionnels, notamment les plus éloignés de l’emploi.
Marc Fesneau,
ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
> Les nappes se
rechargent et le niveau au 1er janvier 2024 donné par le BRGM montre une nette progression par
rapport à la situation l’an dernier à la même période. Le climat change,
l’accessibilité à la ressource en eau évolue. Nous sommes désormais confrontés
à une arythmie de la disponibilité de la ressource du fait du changement
climatique. C’est en ce sens que se pose avec encore plus d’acuité la nécessité
d’ouvrages retenant une partie de ces excès d’eau et pouvoir les mobiliser lors
des périodes de sécheresse. C’est au fond du bon sens doublé d’une logique de
sobriété des usages. L’agriculture est très impactée et il nous faut adapter
nos pratiques et nos stratégies pour développer notre résilience au regard des
enjeux posés par cette réalité qui est celle des excès climatiques. Et c’est le
sens du Varenne agricole de l’eau et du Plan eau lancé par Emmanuel Macron, plan qu’il nous faut
impérativement accélérer.
Rachida Dati,
ministre de la Culture
> Grâce à la vision du Président Emmanuel Macron nous
démocratisons la Culture partout et pour tous.
> Je veux défendre une politique publique en faveur du spectacle vivant qui soit à la fois protectrice, ambitieuse et audacieuse.
Protectrice, d'abord, afin de préserver au mieux cette
diversité du spectacle vivant qui nous est si chère, avec de grandes structures
subventionnées par l'Etat et les collectivités territoriales, mais aussi des
compagnies indépendantes, des grands festivals comme de plus petits. Chacun à
sa manière est essentiel pour faire vivre nos territoires et faire rayonner
notre pays.
Une politique publique en faveur du spectacle vivant qui soit ensuite
ambitieuse. Elle est portée par un budget global du ministère de la Culture en
hausse de 6% en 2024, afin d'accompagner le secteur face à tous les grands
défis qui se posent à lui sur le plan économique, environnemental ou encore
numérique.
Et une politique audacieuse, enfin : car dans un monde en transition, où tout
va tellement vite, vous mesurez bien chacun et chacune l'urgence qu'il y a à se
transformer. C'est tout le sens du plan « Mieux produire mieux diffuser »,
porté par la Direction générale de la création artistique. Ce plan vise
notamment à équilibrer davantage l'offre de spectacles sur l'ensemble du
territoire.
C'est un enjeu que je considère comme essentiel.
Porter un spectacle vivant à la fois exigeant et populaire, afin de toucher
l'ensemble des publics, quels qu'ils soient et où qu'ils soient, voilà notre
objectif commun. Pour l'ensemble du spectacle vivant, pour notre théâtre, pour
notre musique, pour nos arts de la rue et du cirque et pour notre création
chorégraphique, l'enjeu c'est bien de remplir les salles et les festivals et de
porter haut les couleurs de la scène française partout dans le monde.
Sébastien Lecornu,
ministre des Armées
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] S'il y a escalade, c'est
condamnable, mais c'est forcément la Russie qui en est responsable. Attention à
ne pas faire passer la victime pour l'agresseur.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] On change d'époque. Nous ne sommes pas en en guerre, mais la France aide un pays et une armée en guerre : l'Ukraine. (…) Certaines formations politiques, certains proxys pourraient être tentés de nous expliquer que c'est escalatoire d'aider l'Ukraine, que tout ça n'est pas notre affaire. Certains se comportent comme tels avec une rhétorique qui me semble plutôt servir les intérêts de Moscou. Il y a es formations politiques qui développent un anti-américanisme primaire et qui finissent par confondre Moscou et Washington. (…) Il s’agit d’une grande partie du RN sans nul doute, d’une grande partie de la France insoumise sans nul doute
> [Sortie de l’OTAN demandé par LFI] En pleine guerre menée par la Russie en Ukraine, c'est le plus beau baiser sur la bouche fait à Moscou, le plus beau cadeau stratégique fait à Moscou que d'expliquer qu'une grande puissance militaire comme la France doit sortir de l'Otan.
> J'appelle tout le monde à la responsabilité, tout cela est très grave»,
> Le mot est clair, moi il m'est familier évidemment, pour des raisons évidemment ministérielles, réarmement ça suscite déjà l'idée qu'au fond on l'était dans le passé et qu'on a pu parfois baisser un peu la garde, et ça suscite aussi l'idée que vous avez un certain nombre de menaces qui peuvent peser sur le corps social français, sur la nation française, on va y revenir sur les sujets militaires, mais même sur les sujets militaires, on va parler de l'Ukraine, on voit bien que le réarmement moral, la résilience d'une nation, passe aussi par d'autres canaux. Et quand on parle de réarmement civique, derrière, aussi, ça fait appel à cette résilience nationale et ça passe aussi beaucoup par l'école, et donc le président a déroulé évidemment cela, et le mot, au moins, il est compréhensible, d'ailleurs vous me posez la question, et donc il permet d'être clair.
> Il faut comprendre qu'au fond on a été habitué à gérer
plutôt des crises successives jusqu'à présent, les guerres évidemment
coloniales post-Seconde Guerre mondiale, l'organisation d'un monde bipolaire,
en tout cas avec deux blocs, la Guerre froide, l'avènement des dissuasions
nucléaires de différents pays, la chute du Mur de Berlin, la dissolution du
pacte de Varsovie, des crises qui sont plutôt régionales dans les années 90, je
n'en cite qu'une pour la mémoire collective, les Balkans, le 11 septembre avec
l'avènement de 20 ans de lutte contre le terrorisme armé et islamiste. Et
depuis février 22, et la guerre que Vladimir Poutine et la Fédération de Russie
attentent à l'Ukraine, vous avez des dérèglements en chaîne qui s'organisent,
de remise en cause du droit international, il y a évidemment la question en
Afrique, il y a la question de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie, vous avez la
question des libertés d'accès maritime, on va y revenir, mais en plus les
autres menaces classiques, comme la menace terroriste, n'a pas disparu, et on
le voit bien, la pression au Sahel est maximale, avec désormais, avec les
réseaux sociaux et les nouveaux moyens de communication, des jonctions qui se
font du Sahel jusqu'à l'Afghanistan. Et en plus, on a aussi des nouveaux
espaces qui se militarisent, nous sommes la génération, d'auditeurs, de
journalistes, de responsables politiques ou militaires, qui vont connaître la
militarisation de l'espace, la capacité pour un satellite de pousser un autre
satellite sur une orbite cimetière, de détruire un satellite, on va être la
génération qui allons connaître aussi des stratégies de détournement, notamment
pour nous, puissance nucléaire, de notre dissuasion nucléaire, des menaces
dites hybrides, détournement d'objets civils à des fins militaires, attaques
cyber, guerre des mines, pardon de cette tonalité.
Clairement, les dérèglements liés à la guerre en Ukraine, et d'ailleurs la
question de l'attaque du Hamas du 7 octobre, horrible, la guerre qui s'en suit
désormais, les différentes milices ou proxys iraniens qui effectivement sont
dans des stratégies de pression, de contestation, c'est vrai pour les Houthis
en Mer Rouge, c'est vrai pour le Hezbollah à la frontière avec Israël, c'est
vrai pour les milices chiites en Irak qui veulent pousser justement la
coalition de lutte contre le terrorisme... bref, pardon de ce tableau global,
mais les dérèglements sont nombreux et ils sont désormais simultanés.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Si on est rapide, février 22, jusqu'à la fin de l'année 2022, vous avez une guerre de mouvement, les armées russes rentrent en Ukraine, l'armée ukrainienne arrive à les repousser et elle est fixée sur une ligne de front qui désormais est en train de sécher, est en train de s'installer, et de fait, si la contre-offensive ukrainienne n'a pas produit les effets escomptés, c'est-à-dire, en clair, reconquérir ses différents territoires, pour autant les armées russes n'ont pas repris l'initiative, et donc vous avez une situation en face de nous une ligne de front, on le voit bien sur les cartes, qui d'ailleurs ne passe pas très très loin du Dniepr, de la centrale nucléaire de Zaporijia, avec tous les risques évidemment que cela peut emporter, et vous avez aujourd'hui, au final, un conflit qui s'installe dans quelque chose de linéaire, avec en plus la question de l'hiver qui, comme vous le savez à chaque fois, est une question importante, et c'est l'Histoire aussi qui parle, puisque la ligne de front évidemment ne bouge plus, ce qui explique aussi les frappes dans la profondeur que les Russes font, notamment sur des infrastructures civiles avec des missiles longue portée, donc vous avez un moment particulier qui va être le printemps prochain. Pour quelles raisons ? Puisque, à la sortie de l'hiver, vous aurez le dégel, la Raspoutitsa, l'installation de la boue, qui fera aussi que le théâtre sera compliqué en matière d'initiatives terrestres, mais ensuite vous aurez un nouveau moment qui sera un moment sur lequel il faut effectivement aider l'Ukraine. La contre-offensive n'a pas fonctionné comme l'Ukraine le souhaitait, comme nous le souhaitions, pour autant ça ne donne pas un avantage à la Russie, c'est ce qu'il faut comprendre sur le terrain tactique.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Les armées russes étaient rentrées dans Kiev, et vous voyez aujourd'hui où nous sommes, et où ils sont, et que ça dit quelque chose aussi du courage des Ukrainiens.
> [Guerre de
Poutine contre l’Ukraine] La fierté de la France, quelles que soient nos
opinions politiques, qu'on soutienne ou pas le gouvernement du président, ce
n'est pas le sujet, tout ce qui est promis [à l’Ukraine] est réellement livré,
et tout ce qui est livré a été promis. Tout ce qui est livré aussi fonctionne,
je ne mettrais pas une pierre dans le jardin d'un certain nombre de nos alliés,
mais c'est notre honneur aussi que d'avoir effectivement livré des dispositifs
qui sont fiables.
Vous avez parfois certains pays qui, pour des raisons politiques domestiques,
ont fait beaucoup d'annonces, et derrière les promesses n'ont pas suivi, ou
quand elles ont été suivies, c'est avec du matériel qui parfois était
défectueux. Je ne veux pas rentrer là-dedans. Ce que nous on essaie de faire
c'est deux choses. La première, déjà, c'est d'être bons sur des fonctions
militaires qui sont, en mauvais français, des game changers, c'est-à-dire, en
clair, la défense solaire pour permettre de protéger les populations civiles et
le champ de bataille. Les frappes dans la profondeur, qui permettent
véritablement justement de mener une contre-offensive, l'artillerie et
l'innovation, c'est les quatre points sur lesquels nous avançons. Et en fait,
qu'est-ce qu'on est en train de faire, et nous sommes les premiers à y arriver,
c'est de basculer dans une logique de cession des stocks de nos propres armées,
et pour cause, on arrive au bout des logiques, c'est vrai pour l'armée
française, c'est vrai pour la plupart des armées des pays européens, et encore
nous, j'y viens, on a une industrie de défense, et donc comment on bascule
d'une logique de cession à une logique où on branche directement – pardon de
cette expression - l'armée ukrainienne sur nos industries de défense. Années
60, gaullisme militaire, c'est non seulement une armée, c'est non seulement la
dissuasion, c'est aussi une base industrielle et technologique de défense
complètement souveraine. Vous n'avez pas d'actions militaires possibles si vous
n'avez pas tout simplement des usines en capacité de produire.
Stéphane Séjourné,
ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, secrétaire général de
Renaissance
> Oui, les Houthis menacent la sécurité maritime et le commerce
international en mer Rouge. Ces attaques sont une atteinte à nos intérêts
nationaux et européens. Un navire CMA CGM et la frégate Languedoc ont
d'ailleurs été directement ciblés. Plusieurs compagnies maritimes, vous l'avez
dit vous-même, sont contraintes de contourner cette zone. Ces attaques sont
aussi une violation évidente du droit international. La résolution adoptée le
10 janvier par le Conseil de sécurité des Nations unies les condamne et rappelle
le droit des Etats à se défendre contre ces menaces.
Face à ces menaces, la France agit en détruisant directement les drones dirigés
contre des navires, qu'ils soient civils ou qu'ils soient militaires. Dans ce
contexte, les Etats-Unis ont fait le choix d'une opération militaire sur les
territoires contrôlés par les Houthis. La France n'a pas souhaité prendre part
à ces opérations. À ce stade, nous nous contentons de mener une action en mer,
en totale autonomie et en coordination parfaite avec nos alliés. Nous étudions
d'ailleurs les moyens de renforcer la présence européenne en mer Rouge.
Voilà notre approche: fermeté dans le cadre collectif, et en même temps, si je
peux me permettre, désescalade par le dialogue. L'escalade est de la seule
responsabilité, aujourd'hui, des Houthis. Et notre responsabilité est d'éviter
un embrasement supplémentaire dans la région.
Christophe Béchu,
ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
> Axe central de notre stratégie de
décarbonation, nous avons présenté le projet de loi souveraineté énergétique.
Notre objectif, faire de la France le premier grand pays industriel à sortir de
sa dépendance aux énergies fossiles et reprendre en main notre destin
énergétique. Un grand merci aux membres du Conseil National de la Transition
Écologique pour leur implication lors de cette première séance de l'année, que
j'ai présidée.
> La production d'énergie naturellement relève de Bercy et la sobriété, l'efficacité énergétique, le leasing resteront à l'Environnement.
> [Leasing social de véhicules électriques] Il y aura 25.000 acceptations de demandes (...) Maintenant, c'est le délai de livraison, c'est constructeur par constructeur et Français par Français que les choses vont se faire.
> [Leasing social de véhicules électriques] On a environ 90.000 demandes (...) Les premières clefs ont été remises hier (...) On regarde avec les constructeurs si on peut faire jusqu'à 40.000 véhicules.
> [Prix de l'électricité] La fiscalité sur l'électricité avait été divisée par 30 (...) On remonte ce niveau (...) Cette fiscalité sert à ce que l'on puisse continuer à décarboner notre production d'électricité.
> [Interdiction partielle de la pêche dans le Golfe de Gascogne] L'interdiction sera pour tous les bateaux (...) On a des enjeux économiques et des enjeux écologiques (…) Le Gouvernement va être aux côtés de toute la filière (...) Pour les mareyeurs, on fera en sorte de les accompagner jusqu'à de 75% de leurs pertes.
> [Vague de froid et les sans-abris]
Avant de commencer mon intervention, je veux dire mon émotion alors que
plusieurs personnes sont décédées ces derniers jours du fait de la vague de
froid – bilan qui vient de s'alourdir avec un nouveau mort à Marseille ce soir.
Ces drames humains nous obligent à encore plus de réactivité et encore plus de
vigilance. Au-delà des chiffres, ils nous rappellent la réalité et nous
incitent à faire plus d'efforts pour éviter ces situations et mettre à l'abri
ceux qui veulent l'être. Ils nous invitent à réfléchir à la façon dont nous
pouvons resserrer les mailles du filet de la solidarité.
Le sans-abrisme constitue l'une des formes les plus extrêmes de la grande
exclusion en France, comme partout en Europe. Face à des situations dramatiques
qui diffèrent chacune l'une de l'autre, l'État est garant de la solidarité
nationale. Même si rien n'est jamais parfait, nous prenons nos responsabilités
et nous nous mobilisons pleinement pour assurer une réponse à deux étages : une
réponse à l'urgence sociale et une action structurelle de plus long terme pour
favoriser l'accès au logement, car personne ne considère que l'hébergement
d'urgence constitue la meilleure solution. (…)
Trois éléments concernant l'action générale des pouvoirs publics en matière de
lutte contre le sans-abrisme.
Premièrement, la France consacre des moyens d'ampleur à la lutte contre le
sans-abrisme avec un budget de 3 milliards d'euros par an. Jamais la
mobilisation publique en faveur des personnes sans domicile n'a été aussi
importante qu'aujourd'hui, preuve du caractère particulièrement volontariste de
la politique que nous menons par comparaison avec certains pays voisins.
Deuxièmement, depuis 2021, l'État a repris en main le pilotage de cette
politique publique afin de renforcer et fluidifier notre capacité d'action.
Désormais, une administration centrale, la délégation interministérielle à
l'hébergement et à l'accès au logement, se consacre entièrement aux personnes
sans domicile. Son périmètre d'action couvre tous les champs contribuant à la
lutte contre le sans-abrisme qui vont de l'intervention auprès des personnes à
la rue jusqu'au développement d'une offre de logements accessibles, en passant
par l'hébergement, le logement accompagné, la prévention des ruptures, en
particulier celle des expulsions.
Troisièmement, nous ne rappellerons jamais assez à quel point la coordination
avec les associations, les services déconcentrés et les collectivités est
essentielle. Je le disais il y a quelques instants, la lutte contre le
sans-abrisme nécessite la mobilisation de tous. C'est pour cela que l'État
s'appuie sur un vaste réseau de services déconcentrés, d'associations, de
collectivités territoriales et, plus globalement, sur l'ensemble des acteurs
impliqués dans les politiques de lutte contre la précarité et en faveur de
l'inclusion sociale.
J'insiste tout particulièrement sur la responsabilité des départements,
véritables courroies de transmission des politiques publiques en matière de
protection des populations les plus vulnérables. Il nous serait impossible sans
leur concours et leur mobilisation active au quotidien de déployer les moyens
actuellement mis en oeuvre, quel que soit le montant des budgets engagés.
J'en viens à l'action que le Gouvernement mène pour répondre à une l'urgence
humaine et sociale qui concerne des femmes, des hommes et des enfants. Cette
action repose sur deux piliers : assumer la montée en puissance de la politique
d'hébergement d'urgence et de mise à l'abri immédiate des personnes
vulnérables, d'une part ; accélérer les efforts de l'État en matière d'accès à
un logement pérenne des personnes sans domicile, d'autre part.
Concernant d'abord la politique d'hébergement d'urgence, le Gouvernement, en
2023, finance 203 000 places, un nombre qui a plus que doublé en dix ans. Le
maintien du parc d'hébergement à un niveau historique garantit davantage de
sécurité pour la prise en charge des personnes. Pour aller plus loin, le 8
janvier dernier, le Gouvernement, par la voix de Patrice Vergriete, alors
ministre délégué chargé du logement, a annoncé une enveloppe de 120 millions
d'euros permettant d'ouvrir 10 000 places d'accueil supplémentaires pour les
publics les plus vulnérables. Cette politique d'hébergement d'urgence est une
politique de gestion de crise, une politique de l'instant, j'en ai parfaitement
conscience, mais il s'agit du dernier filet de sécurité mobilisable pour absorber
la croissance des publics précarisés, notamment ceux qui ne sont pas éligibles
à des formes de logement plus durables.
C'est pour cela que notre politique en matière de sans-abrisme a deux jambes :
nous répondons aux situations d'urgence mais, comme une telle politique ne
serait pas viable si elle était considérée isolément, nous accélérons les
efforts de l'État en matière d'accès des personnes sans domicile au logement
dans la durée. Dans le projet de loi de finances pour 2024, les crédits ouverts
pour le programme 177 s'élèvent à 2,9 milliards d'euros de crédits de paiement,
soit une hausse de 75 millions d'euros par rapport à l'année précédente.
Au titre de cette politique, le Gouvernement avance avec deux grands objectifs
: stimuler la production de logement social, notamment par son financement, et
poursuivre les efforts que nous avons commencé à fournir en 2017 avec le plan «
logement d'abord ».
Concernant le financement de la production de logement social en 2024, nous
avons d'abord mis sur pied un fonds de rénovation de 400 millions d'euros
destiné à offrir ou à remettre sur le marché des logements de qualité aux
locataires, à améliorer le confort thermique et à contribuer à baisser les
charges. Nous avons ensuite dégagé 8 milliards d'euros de prêts bonifiés, qui
équivalent à un montant de 650 millions d'euros de subventions. Cela constitue
une ressource supplémentaire pour les bailleurs sociaux, après le plafonnement
à 3% du taux d'intérêt du livret A, dont les variations à la hausse pèsent,
nous le savons, sur leur financement.
Nous avons enfin créé un dispositif fiscal de «seconde vie» pour les logements
nécessitant les rénovations les plus lourdes en partant du principe que les
avantages dont ils peuvent bénéficier doivent être comparables à ceux attribués
pour les logements neufs, tout cela bien sûr en vue d'encourager la transition
écologique.
Toujours dans le cadre de notre action destinée à stimuler la production de
logement social nous avons cherché à renforcer les innovations sociales et
financières, dans le contexte économique que vous connaissez. Je pense, par
exemple, aux sociétés de co-promotion qui permettent aux bailleurs sociaux de
récupérer une partie des bénéfices de la promotion privée.
Par ailleurs, nous voulons appliquer plus fermement la loi du 13 décembre 2000
relative à la solidarité et au renouvellement urbains, dite loi SRU. En 2023,
les décisions prises à la suite des constats de carence témoignent de la
volonté de l'État de ne pas fermer les yeux devant la volonté de certaines
collectivités de se dérober à la solidarité nationale en ne se conformant pas à
l'objectif d'un taux de 25 % de logements sociaux.
Enfin, nous continuons à viser un calibrage ambitieux en matière de production
de logements sociaux. Nous en attendons un peu moins de 100 000 en 2024
auxquels viennent s'ajouter une vingtaine de milliers au titre de l'Agence
nationale pour la rénovation urbaine (ANRU).
J'en viens à la politique menée dans le cadre du plan quinquennal «logement
d'abord». Je veux insister sur l'efficacité démontrée du premier plan. Cinq ans
après son lancement, 550 000 personnes sans domicile ont été relogées, dans un
contexte pourtant particulièrement tendu. Parmi elles, 60% ont accédé au
logement social, et 40% ont été logées dans un logement adapté par
l'intermédiaire d'une pension de famille ou dans le parc privé à vocation
sociale. Ces efforts engagés depuis 2017 ont permis à des personnes ayant connu
un long parcours de rue de bénéficier d'un logement individuel, sans limite de
temps. C'est la raison pour laquelle nous avons déployé un deuxième plan «
logement d'abord » pour une période couvrant les années 2023 à 2027.
Nos ambitions en ce début d'année consistent, d'une part, à produire et
mobiliser des solutions de logement adaptées et abordables pour les ménages en
grande précarité et, d'autre part, à investir plus fortement sur le volet
préventif.
C'est ainsi que nous travaillons à la croissance du parc privé à vocation
sociale. Pour cela, nous avons fixé des objectifs territorialisés pour créer 30
000 nouvelles places d'intermédiation locative dans le parc privé. Nous
accélérons également l'ouverture de nouvelles places de pensions de famille
avec des objectifs eux aussi territorialisés visant 10 000 nouvelles places.
Pour ce qui est du volet préventif, nous allons monter en puissance en matière
de politique de prévention des expulsions locatives. Nous comptons également
développer des solutions en faveur de l'accès au logement des jeunes en
situation de vulnérabilité.
Ce panorama de l'action engagée par l'État en matière de lutte contre le
sans-abrisme illustre l'action forte et déterminée qu'il mène, une action qui
se dote de moyens à la hauteur de la gravité de la situation.
Je souhaiterais conclure en vous indiquant qu'en ce moment même, mon ministère
planche sur plusieurs dossiers afin de compléter les politiques publiques que
je vous ai présentées. Nous lancerons très prochainement une mission centrée
sur la situation des enfants à la rue. Nous préparons également une nouvelle
instruction à destination des préfets pour améliorer la fluidité du dispositif
hébergement. Enfin, nous travaillons sur une réforme plus structurelle de
l'hébergement qui passe par la définition d'une feuille de route concertée avec
toutes les parties prenantes.
Sylvie Retailleau,
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
> Un étudiant qui se sent mal doit trouver l’accompagnement dont il a
besoin. Pour mieux renforcer la prise en charge de la santé mentale étudiante, le
ministère a lancé Cnaé, une plateforme d'écoute gratuite et confidentielle.
La plateforme Cnaé :
- permet d’entrer en contact avec des
psychologues et des travailleurs sociaux à l’écoute.
- guide les étudiants vers les parcours
adaptés avec des acteurs de terrain.
- complète les dispositifs existants :
services de santé étudiante, séances Santé Psy...
Aurore Bergé, chargée
de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les
Discriminations.
> Rabaisser,
humilier, couper de ses proches, infliger une première claque, frapper... les
violences faites aux femmes ont de multiples visages. De multiples agresseurs.
Il ne faut jamais rien laisser passer. Et toujours redire la force et le
courage des femmes.
> 7 allers retours en moyenne entre le conjoint violent et le départ définitif. Autant de risques de violences qui se répètent. L'aide universelle d'urgence pour les femmes victimes de violences, ce sont déjà plus de 12 000 femmes qui en bénéficient. Pour ne pas revenir en arrière. Pour être écoutées, accompagnées, soutenues par les CAF et tous les partenaires.
► Partis
politiques
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Si la question du harcèlement est désormais
mieux appréhendée, la sensibilisation et la sanction restent indispensables.
> Malgré un budget de 40 milliards, nous vivons une crise du logement majeure. Hébergement d'urgence, parcours résidentiel, rénovation thermique des bâtiments, production de logement, fiscalité, il nous faut agir sur tous les aspects.
● Parti radical
> Le Parti Radical se réjouit de
l’adoption à l’unanimité par le Sénat de la proposition de résolution sur la
santé mentale des jeunes présentée par la sénatrice radicale de Gironde,
Nathalie Delatttre.
Troubles anxieux,
idées suicidaires, passages à l’acte parfois, depuis la pandémie de Covid, la
santé mentale des jeunes, et notamment des étudiants, ne cesse de se dégrader.
Cette détresse psychologique n’est pas seulement la conséquence de l’épidémie
de Covid : harcèlement scolaire, violences intra familiales, précarité,
incertitudes quant à l’avenir (guerres, réchauffement climatique), tous ces
facteurs anxiogènes entrainent une grande fragilité conduisant un nombre
croissant de jeunes à la dépression et parfois pour les cas le plus graves, au
suicide. Il est urgent de mettre en place des mesures pour y remédier.
C’est pourquoi, afin de briser le tabou,
la sénatrice radicale de Gironde Nathalie Delattre, a souhaité faire de la santé mentale des
jeunes une grande cause nationale.
Elle a présenté au Sénat le 17 janvier
une proposition de résolution qui a été adoptée à l’unanimité, avec un avis de
sagesse bienveillante du gouvernement.
La ministre de la Santé, Catherine
Vautrin, a présenté plusieurs mesures relatives à cette lutte contre la
dégradation de la santé mentale des jeunes :
- Réorganiser la médecine scolaire,
premier maillon de la prévention,
- Redonner de l’attractivité aux métiers
de la psychiatrie en adaptant les outils comme les projets territoriaux de
santé,
- Co-construire la psychiatrie de demain
avec tous les acteurs concernés via un Conseil national de la Refondation
Laurent Hénart, Président du Parti radical: «Je me réjouis de l’adoption de cette
résolution proposée par Nathalie Delattre, qui permet de lever le voile sur un tabou sociétal majeur. Il est urgent
d’entendre la détresse de ces jeunes pour les aider à sortir de l’isolement et
de la spirale de la dépression ».
> Le Parti Radical
propose d’intégrer son dispositif de « capital jours enfant » dans le « congé
de naissance » annoncé par le Président de la République
Le Parti Radical se félicite que le
Président de la République, lors de sa conférence de presse mardi 16 janvier,
se soit saisi du problème de la baisse de la natalité en France, dont les
facteurs sont multiples. L’annonce de la création d’un congé de « naissance »
de 6 mois pour les deux parents s’inscrit dans cette démarche en visant une
meilleure conciliation entre vie familiale et carrière professionnelle,
notamment pour les femmes.
Le Parti Radical rappelle sa proposition
de 2020 de créer un « capital jours enfant » à la naissance d’un nouveau membre
de la famille, fusionnant le congé maternité post accouchement et le congé
paternité, d’une durée de 100 jours à utiliser indifféremment par le père ou la
mère avant l’âge de 6 ans du nouveau-né.
« L’objectif était d’apporter de la
souplesse dans l’utilisation de ce « capital jours enfants » en permettant
entre autres l’utilisation de ces jours pour l’entrée à l’école (maternelle ou
primaire), ou en cas de problèmes graves de l’enfant (maladie, accident,
hospitalisation, etc), et de ne pas pénaliser davantage la mère que le père
dans sa carrière professionnelle » rappelle Laurent Hénart, Président du Parti Radical.
Le Parti Radical propose que ce
dispositif original soit intégré dans la réflexion sur le « congé de naissance
».
« Notre pays a toujours mené une politique nataliste efficace et il est important qu’elle s’adapte aux évolutions de l’époque. C’est une garantie de maintenir notre place dans le jeu des nations et de pérenniser notre modèle social. Car les enfants qui naissent aujourd’hui feront la France de demain » déclare Madjid Si Hocine, Secrétaire national.
Nathalie Delattre
(sénatrice)
> Adoption à l’unanimité du Sénat de ma Proposition de résolution
sur la santé
mentale des jeunes avec un avis de sagesse bienveillante du gouvernement. Acte est donné de
l’engagement de la Ministre Catherine Vautrin
de s’emparer de ce sujet majeur à travers l’annonce de
mesures telles que :
- Réorganiser la médecine scolaire, 1er maillon de prévention,
- Redonner de l’attractivité aux métiers de la psychiatrie en adaptant les
outils comme les projets territoriaux de santé,
- Co-construire la psychiatrie de demain avec tous les acteurs concernés via
les CNR.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine]
Nous devons respecter nos engagements et soutenir l'Ukraine non
seulement aussi longtemps qu'il le faudra, mais aussi autant qu'il le faudra.
L'Ukraine est le seul pays qui lutte courageusement contre l'agression russe.
Mais nous sommes tous confrontés à l'agressivité russe. Nous ne pouvons pas
permettre à la Russie de gagner. Soutenir l'Ukraine est notre garantie de
sécurité la plus évidente.
> Vladimir Poutine investit depuis 20 ans dans l’extrême droite européenne. C’est un investissement que fait la Russie depuis qu’il a compris que son pays n’était plus attractif. Il a décidé de discréditer ou d’essayer de discréditer les démocraties. Et il s’y emploie avec la manipulation de l’information, avec l’ingérence électorale. On l’a vu en 2016 aux États-Unis, on l’a vu avec le référendum sur le Brexit, on l’a vu avec le référendum en Catalogne.
> [Emprunt européen pour renforcer les industries de défense] Pour nous protéger contre les menaces militaires, nous devons être capables de faire la même chose que contre un virus.
> Le vrai combat du féminisme, cher monsieur Bellamy, laissez les femmes le définir, n’en décidez pas à leur place. Vous savez très bien qu’en Europe, la remise en cause des droits des femmes traverse des courants politiques ultra conservateurs dont un au moins. le PIS polonais, a accédé au pouvoir et appliqué son programme rétrograde. Alors ne dites pas que les femmes ne risquent rien. Laissez-nous en juger par nous-mêmes.
> Les liens de Thierry Mariani avec la Russie et la Syrie sont connus ! C'est ça le soutien de Joradan Bardella? Le RN, c'est la petite boutique des horreurs au Parlement européen ! Il continue de travailler avec des collaborateurs russes !
Pascal Canfin
> Notre politique de leasing à 100 euros par
mois pour une voiture électrique est un grand succès ! Nous sommes les premiers
au monde à le faire et les Français sont au rendez vous de cet outil de
transition juste.
> Accord ce midi sur la négociation finale concernant les standards co2 des bus et des camions. Après les voitures ns planifions la mobilité 0 carbone sur nos routes. 100% des nouveaux bus devront être 0 émissions en 2035 (90% en 2030) et 90% des camions 0 émissions en 2040.
> [Covid19: la vaccination a permis d’éviter 1,4 million de morts en Europe, selon l’OMS] Un chiffre qu’il ne faudra jamais oublié pendant la campagne des européennes !
Pierre Karleskind
> Nous devons fermement mettre en œuvre notre tolérance zéro à l'égard
de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et nous devons continuer
à améliorer notre propre politique commune de la pêche. La politique commune de
pêche doit continuer à être mise en œuvre, évaluée et, si nécessaire, améliorée.
Ilana Cicurel
C’est le rôle des forces progressistes démocratiques et républicaines de
veiller à une utilisation des fonds européens conforme à nos valeurs
d’émancipation. Aujourd’hui, ce qui est donné à ceux qui ne respectent pas nos
valeurs est parfois refusé à ceux qui auraient mérité notre soutien. Par ce
rapport, nous répondons à une attente croissante et légitime de nos concitoyens
: plus de transparence et de traçabilité des fonds distribués par l’Union.
Organisations non gouvernementales, ce texte ne vient pas limiter votre liberté
d’action, vous êtes le sel de nos sociétés démocratiques ».
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