► Emmanuel Macron (Président de la République)
> À nos agriculteurs : j’ai demandé au gouvernement d’être
pleinement mobilisé pour apporter des solutions concrètes aux difficultés que
vous rencontrez.
> Ce lien indissoluble entre l’Allemagne et l’Europe est la formule alchimique qui a permis à l’une et à l’autre de s’épanouir depuis la dernière guerre. Et c’est la relation franco-allemande qui est la gardienne de de cette formule, et de ce lien en tant que trait d’union fondamental de l’Europe.
> [Discours de vœux
aux acteurs olympiques et paralympiques]
2024 sera un millésime français. On aura
beaucoup d’événements dans cette année, mais nos Jeux olympiques et
paralympiques en France, on les a voulus, on a été les chercher, ils sont là et
donc maintenant nous allons, partout à travers le territoire, les organiser. Et
c’est une opportunité unique de montrer le meilleur de ce que nous sommes,
évidemment dans le monde sportif, je vais y revenir, mais de ce que notre pays
représente, sait faire en termes d’exemplarité, d’organisation. Alors on va
avoir toute cette année des rendez-vous qui sont à chaque fois l’aboutissement
d’années et d’années de travail, comme d’ailleurs lorsqu’à l’été 2017 on a
empoché cette candidature il y avait avant cela beaucoup de travail en
amont.
Le 29 février prochain, nous inaugurerons
le village olympique ; le 4 avril, le centre aquatique, cher à la métropole du
Grand Paris, et je sais combien aussi pour le département de Seine Saint-Denis
beaucoup de ces infrastructures sont attendues. Et tous les autres sites seront
livrés en temps et en heure, ce qui est une gageure, une rareté aussi même au
regard des précédentes olympiades, j’y reviendrai, et ce n’est sans doute pas
étranger à la confiance qui a été donnée et que nous accordée le CIO. Et c’est
sans doute l’une des raisons au fait que le CIO nous a fait confiance pour
2030, c’est que depuis 2017, nous sommes au rendez-vous de son exigence. Alors
nous avons encore beaucoup de travail, on le sait, il y a des choses à parfaire
pour que 2024 soit inoubliable. Mais nous sommes au rendez-vous, et je le dis
ici en saluant la présence de plusieurs récents champions du monde dans notre
équipe du XV de France des moins de 20 ans, celle de football fauteuil aussi
qui est dans nos rangs, 2024 cru d'exception.
Et donc, en vous présentant mes vœux, en souhaitant mes vœux à toutes celles et
ceux qui, depuis des années, travaillent et vont faire cette année 2024, de la
sécurité au sport, aux élus locaux, à l'organisation. En le faisant aussi
devant la jeune génération et la relève et la très jeune génération, je voulais
dire quelques mots justement de ce qui nous attend.
D'abord, évidemment, le rendez-vous
sportif. Et c'est pour ça que j'ai voulu faire ces vœux au monde sportif et
parler de nos Jeux olympiques et Paralympiques de 2024, ici à l'INSEP, notre
terre de champions. Ici, depuis un
demi-siècle, nos meilleurs sportifs olympiques et paralympiques s'entraînent
pour écrire la grande histoire du sport français. Beaucoup y ont passé beaucoup
de temps. Ici, sont en effet rassemblés les conditions de la réussite,
encadrement technique au meilleur niveau, infrastructure de pointe, service de
soutien psychologique et de santé sur mesure, restauration adaptée, mais
également l'accompagnement scolaire, les études et l'après-carrière qui est un
des points auxquels nous tenons tout particulièrement. L'INSEP, ce n'est pas
seulement l'incarnation de votre volontarisme personnel, je le dis pour tous
les sportifs qui y commencent, y poursuivent leur carrière ou y ont passé leur
carrière. C'est également celui de l'État, et ce depuis les réformes impulsées
par le Général De Gaulle qui avait inauguré cette halle il y a près de
60 ans. C'était en décembre 1965. Nous nous sommes inscrits dans ses pas en
agissant massivement en faveur de tous nos sportifs de haut niveau, dans
l’hexagone comme dans nos Outre-mer, dans toutes les disciplines et sans
exclusive, avec l'appui de nos cadres d'État. Et ces dernières années, nous
avons consolidé cette organisation collective. En 2019, nous avons créé
l'Agence nationale du sport, dotée d'une équipe dédiée à la haute performance.
Nous avons conçu une nouvelle stratégie «
Ambition Bleue », qui repose sur des principes clairs : mieux individualiser
les besoins de chacun, offrir les meilleures conditions sportives à ceux qui
ont le plus de chances de médailles, accorder à ceux qui consacrent plusieurs
années de leur vie à défendre nos couleurs, la reconnaissance de la Nation.
Nous nous sommes dotés aussi de moyens largement accrus depuis 2017. Pour nos
sportifs, l'encadrement et les fédérations, nous avons augmenté de 68 % le
budget pour la haute performance, de 75 % le budget sur l'accompagnement
individuel des sportifs et de 250 % le budget sur la performance paralympique.
Nous avons aussi investi 20 millions d'euros dans la recherche au service de la
haute performance, avec des innovations qui servent déjà à la préparation de
nos futurs médaillés. Dans le cadre de France 2030, nous poursuivrons
évidemment cet effort. Et nous bénéficions aussi des entreprises qui
soutiennent directement plus de 300 sportifs dans le cadre du pacte de performance
et je veux ici les en remercier. Remercier toutes les entreprises d'ailleurs,
de tous les secteurs qui sont mobilisés, plusieurs des responsables sont ici
présents, et remercier tout particulièrement aussi les entreprises qui
participent de la filière sport qu'on a structurée il y a plusieurs années et
qui, je le sais, non seulement accompagnent aussi des sportifs, mais nous
permettent de déployer l'excellence à très haut niveau et des aménités à
l'organisation, justement, des infrastructures ou des grands événements
permettent, pour ces Jeux olympiques et paralympiques, mais pour toutes les
compétitions, de porter l'excellence française. Alors, face à ces moyens, les
premiers résultats sont là. En 2016, on avait, imaginez-le, 40 % des sportifs de
haut niveau qui étaient qualifiés aux Jeux de Rio qui vivaient sous le seuil de
pauvreté. Grâce à cet accompagnement, à l'engagement de nos entreprises, cet
effort administratif, il n'y en aura aucun à Paris 2024. Et je le dis parce
qu'on a encore quelques situations qui sont difficiles, qu'il faut continuer
d'accompagner et qu'on suit au plus près. Mais on est quasiment aux résultats
qui étaient attendus et je veillerai aux dernières situations personnellement.
Notre délégation atteindra pourtant un niveau record avec près de 800 athlètes
olympiques et paralympiques, ce qui est du jamais vu. Nous avons à côté de ça
aussi progressé dans les classements internationaux, notre objectif du top 5
olympique étant plus que jamais atteignable, d'après certaines projections, qui
indiquent que la France pourrait connaître ses meilleurs jeux depuis 1900. Je
ne veux pas mettre une pression excessive. J'en ai mis à chaque fois. Je
continuerai d'en mettre. C'est la saine pression. Mais après, je fais confiance
à chacun. Toute cette dynamique était indispensable et elle sera, je veux ici
vous le dire aussi, parce que c'est important. Il y a évidemment tout ce qui
doit nous amener jusqu'à l'excellence athlétique et sportive pour nos Jeux,
mais on va poursuivre cet effort après et ça j’y tiens.
Je veux ici souligner, vous avez mon
engagement qu’au-delà des jeux de 2024, les moyens seront maintenus jusqu’à la
fin de ce quinquennat avec justement en perspective les jeux de 2030. Nos
sports d’hiver doivent aussi bénéficier de toute notre attention. (…)
De nouvelles
initiatives seront prises aussi pour accompagner nos sportifs, engagés,
notamment ici sur le campus de l'INSEP. Dès la rentrée prochaine, nous
lancerons à l'INSEP un projet académique avec 3 de nos fleurons français :
l'ESSEC, Centrale, Supelec et
Sciences-Po. Et merci, Mesdames les ministres d'avoir porté et préparé ce
projet. Et donc ces 3 grandes écoles travailleront main dans la main avec
l'INSEP pour être associées et offrir aux sportifs une formation diplômante
d'excellence, accessible et aménagée. Déjà, grâce à la mobilisation de tous les
établissements d'enseignement supérieur, plus de 5 000 parcours spécifiquement
aménagés sont accessibles aux étudiants sportifs de haut niveau sur Parcoursup
pour la rentrée 2024. Et donc des mesures utiles et concrètes pour le double
projet de nos sportifs sont aussi consolidées. Dès la rentrée prochaine, nous
aurons ces parcours d'excellence pour nos sportifs de haut niveau et
l'enseignement supérieur. Et donc, vous le voyez, en ouvrant cette année 2024 à
vos côtés, je voulais insister et au fond, avoir ce premier message : nous
avons beaucoup investi, beaucoup fait pour l'excellence sportive. Les premiers
résultats sont là, mais nous allons les consolider avec cette vision complète
de ce que doit être l'excellence sportive : c'est préparer des athlètes, c'est
les former, c'est les accompagner et c'est les accompagner dans la durée, avec
aussi des formations académiques et la préparation de ce qui sera leur carrière
future.
Ensuite, en présentant mes vœux, c'est évidemment vous dire que si nous voulons
réussir, il n'y a pas de doute là-dessus ces Jeux Olympiques et Paralympiques
de 2024, c'est une organisation irréprochable que nous devons avoir. Et cette
même exigence d'excellence, ce souci de perfection qui ont guidé tous ceux qui
nous ont porté pour avoir ces Jeux, les organiser, cette exigence de 10 ans,
nous l'aurons en matière d'organisation. Je le sais, le rythme s'accélère, l'excitation monte, l'envie que tout cela
démarre est là. Et tout au long de ces Jeux olympiques et paralympiques, avec
vos salariés, vos prestataires, tous ces bénévoles qui se sont engagés à vos
côtés, vous allez être, vous aussi, notre équipe de France aux côtés de la
ministre et de tous et toutes. Depuis bientôt 7 ans, nous travaillons ensemble
sur ce projet. Vous ne vous êtes jamais départi de votre optimisme, de votre
créativité, de votre amour du sport et des sportifs. Et je sais qu’avec vos
équipes, vous serez à la hauteur. La réussite des Jeux sera celle de l'Etat et
des collectivités. La ville de Paris, la région Île-de-France, la métropole, le
département de Seine-Saint-Denis, les principales communes impliquées dans le
projet, Marseille, la région Sud, et l'ensemble des collectivités
territoriales. Je n'oublie pas aussi la Polynésie française, nous aurons la
vague, qui seront toutes et tous au rendez-vous, comme nous l'avons été
d'ailleurs pour la Coupe du monde du rugby, et nous pouvons être très fiers de
ce que nous avons su faire il y a quelques mois en France.
Alors, on a plusieurs défis. Nous le
savons pour l'organisation. Le premier, c'est celui de la sécurité. La menace
terroriste est là, présente, toujours sur le sol français. C'est un défi
immense, et je veux ici saluer l'engagement du ministre de l'Intérieur et, sous
son égide, du préfet de police et de tous les services. 30 000 policiers et
gendarmes, je vois ici aussi les directeurs généraux compétents qui sont
présents, et je veux remercier la gendarmerie nationale et la police nationale
de leur action, 30 000 policiers et gendarmes par jour seront à pied d'œuvre
pour assurer la sécurité des Jeux, venant parfois de bien au-delà de la région
francilienne. Et au fond, c'est toute la police et la gendarmerie nationale que
nous allons mobiliser, et je le dis ici avec beaucoup de reconnaissance, parce
que ce moment de fête, c'est un moment où on va demander à nos policiers et nos
gendarmes de sacrifier leurs vacances, de les décaler, de les prendre avant,
après. Mais c'est un vrai investissement. Et donc, nous serons aussi au
rendez-vous des engagements qui avaient été pris, on l'a rappelé ce matin avec
le ministre de l'Intérieur que j'ai vu. Je sais leur engagement, je veux les en
remercier. Il est massif. Il sera salué, reconnu, accompagné. C'est l'excellence.
C'est le rendez-vous. Et merci aussi de l'exigence que vous portez, pour des
moments qui seront tout particuliers. Je pense évidemment à la cérémonie
d'ouverture.
Le deuxième défi, c'est celui de la
fluidité des transports. De quoi parlons-nous ? Pour faire les choses de
manière très simple, nous avons besoin d'avoir 15 % d'offre supplémentaire
pendant les Jeux, sur un réseau qui habituellement, durant l'été, est réduit de
20%. C'est ça le défi qui est le nôtre. Et donc, il est massif. Il y a des
segments où la pression sera certes forte, mais nous y arriverons avec les
opérateurs, avec les collectivités. C'est à notre portée. Là aussi, je veux
remercier le ministre, les collectivités territoriales qui sont mobilisées, et
les grandes entreprises de transport, ainsi que leurs partenaires, aux côtés du
préfet de région, qui a été impliqué depuis le début, et du délégué
interministériel. Assurer une desserte de 100 % des sites, pour 100 % des
spectateurs en transport en commun ou propre, en prenant pleinement en compte
les besoins des usagers quotidiens du réseau francilien, c'est ce que nous
ferons. Pour cela, le Gouvernement veillera à permettre à tous de pouvoir pleinement
anticiper, bénéficier de recommandations jour par jour sur la fluidité des
transports publics et des conditions d'entrée sur les différents périmètres de
sécurité. Ces informations, nous les rendrons publiques dans les prochains
jours, avec là aussi un accompagnement des particuliers comme des
entreprises.
Le troisième défi pour que l'organisation
soit irréprochable, c'est l'accessibilité des sites pour les personnes en
situation de handicap. Dans le cadre de la Conférence nationale du handicap,
j'ai annoncé des crédits conséquents pour mettre en accessibilité nos petits
commerces, en particulier dans les villes hautes des sites olympiques. On a 100
millions d'euros qui seront mobilisés pour ces seuls territoires. Plus de 500
dossiers ont déjà été déposés. Je veux ici vraiment appeler chaque commerçant à
prendre connaissance de ses aides financières pour qu'on soit au rendez-vous.
Nous avons aussi agi sur le parc des taxis. On a un peu plus de 1000 d'entre
eux qui sont déjà sécurisés, mais il ne faut pas se réduire à cela. Je pense
qu'on devrait en vérité avoir des transports en commun et un réseau de taxis
qui est beaucoup plus accessible. Et là-dessus, nous devons suivre les
capitales les plus exemplaires et donc on va continuer cet effort au-delà des
Jeux. Mais on a déjà sécurisé un millier de taxis accessibles. Le réseau de
surface aussi bénéficiera d'un appui particulier, la ligne 14, entièrement
accessible. Et au-delà des Jeux, je le dis aussi, on continuera l'effort pour
l'accessibilité. Parce que le fait qu'on ait un réseau historique dont
l'accessibilité n'est pas au rendez-vous et qu'il était impossible de mettre
totalement au niveau pour ces Jeux, fait que certes, on va mettre des bus, on
va mettre des taxis aux normes, mais on doit continuer cet effort au-delà de
nos Jeux olympiques et paralympiques pour continuer d'être exemplaires. Nous
avons du retard en France sur ces sujets depuis plusieurs décennies, et donc
l'effort devra se poursuivre.
Alors, d'autres objectifs en matière
justement d'organisation sont en passe d'être atteints. Je l'ai évoqué, les
délais de livraison qui n'étaient pas le moindre des défis. Ensuite, grâce à
des trésors d'innovation, à de véritables choix de rupture, ces Jeux seront
évidemment les Jeux les plus verts, et totalement alignés sur l'accord de Paris
avec une réduction par deux de leur impact carbone. Et ce, grâce à l'engagement
et à la mobilisation des organisateurs. L'engagement écologique est là. Il y
aura des mesures exemplaires de lutte contre la pollution plastique. Une
déclinaison de la planification écologique pour ces Jeux fait que ce sera un
véritable laboratoire pour la première fois, comme nous l'avions fait pour le
G7 à Biarritz, mais de Jeux véritablement durables. Et nous allons créer un
standard qui ne pourra plus ensuite donner lieu à des reculs.
Élément d'organisation aussi important,
le budget. Il est pleinement maîtrisé. Si l'on avait dit aux Français en 2016
qu'un projet de Jeux olympiques et paralympiques conçus 8 ans auparavant, que
nous allions transformer, parce qu'au début, on n'avait pas prévu d’avoir une
cérémonie d’ouverture sur la Seine, entre autres, d’avoir au milieu de ça, le
Covid, une guerre, une situation d’inflation comme on la connaît. Eh bien, au
moment où je vous parle, nous n’avons eu une hausse sur l’inflation que de 13 %
du budget du Cojop et de moins de 3 % de la Solideo. À Londres en 2012, c'était
200 % d'augmentation du budget. Et donc, je veux féliciter tous les
gestionnaires du projet. On nous aurait dit que c'était impossible. Vous l'avez
fait, en tout cas, on est en train de le faire parce qu'on va maintenir la
pression, évidemment jusqu'à cet été. Mais bravo, parce que c'est un grand
professionnalisme derrière, une formidable organisation, des choix faits à
chaque instant. Mais nous avons tenu et c'est une exemplarité, là aussi, de
sobriété qui, je pense, doit être soulignée parce qu’elle va nous aider à
rendre ces jeux populaires.
Enfin, nous touchons du doigt aussi
l'exemplarité sociale. La charte sociale qui a été conçue permet, de façon
concertée, d'encourager le recours à nos PME franciliennes, de réduire
massivement l'accidentologie sur les chantiers. Et d'ailleurs, le taux
d'accidents est exemplaire sur les chantiers de ces Jeux. C'est du jamais vu.
De conforter le respect de notre cadre de protection des salariés et de
déployer 2,7 millions d'heures d'insertion au profit de près de 4 000 personnes
éloignées de l'emploi sur les chantiers, avec un effort tout particulier en
Seine-Saint-Denis. Je veux remercier les services de l'État, en lien avec les
collectivités, d'avoir conduit cet effort tout au long des dernières années.
Ceci doit aussi nous inspirer pour l'avenir. Et donc, organisation exemplaire
en matière de sécurité, de transport, de logistique. Grâce au collectif qui est
ici présent, mais des jeux durables sur le plan écologique, sur le plan
financier et social en même temps, c'était possible et nous sommes en train de
le réussir collectivement. Vous pouvez en être fiers, j'en suis très fier et en
le disant, je vous remercie collectivement et je veux vraiment remercier, je le
redis, les services de l'État, les collectivités locales, mais aussi les
entreprises de tous les secteurs qui ont participé à cet effort, comme les
grandes associations et tous ceux qui nous ont aidés à voir ces efforts
d'insertion et d'aménagement.
Ensuite, c'est le troisième objectif,
c'est de faire de cet été, un été de fête et de fierté, un été de fête et de
fierté française pour tout le monde. Beaucoup, pas vous qui êtes trop jeunes,
mais se souviennent de l'été 98. Moi, je m'en souviens très bien. Et donc, je
veux que les générations qui auront à vivre ces jeux aient des souvenirs à vie.
Ces célébrations débuteront à Marseille le 8 mai prochain pour un relais de la
flamme qui mettra à l'honneur nos territoires, mais aussi des destins français
célèbres ou anonymes. Témoignage vivant de la force, de la résilience de notre
nation et de nos talents. Le 26 juillet, les yeux du monde entier seront
braqués, ensuite, sur notre cérémonie d’ouverture mise en scène par Thomas
JOLY. Elle sera la première de l'histoire à se tenir non pas dans un stade,
mais sur la Seine. Elle célébrera la richesse de notre culture, la beauté de
notre langue, de notre capital, l'universalisme de nos valeurs. Et je peux vous
le dire, elle surprendra. Dès lors, pendant six semaines, la plus grande fête
du sport français mettra en avant des lieux, comme dit la campagne actuelle,
iconiques, qui signifient l'identité de notre pays tout entier. Et beaucoup
d'images resteront : les 20 024 participants du Marathon pour tous, l'escrime au
Grand Palais, le cécifoot sous la Tour Eiffel, l'équitation au Château de
Versailles, le surf, comme je le disais, à Tahiti, la cérémonie d'ouverture des
Jeux Paralympiques au mois d'août qui se fera à la Concorde, tant de choses
qu'on aurait pensées complètement inimaginables il y a quelques années. Et
autant de sites aussi auxquels des centaines de milliers de scolaires,
bénévoles, sportifs, personnes en situation de handicap, mais aussi
fonctionnaires, pourront gratuitement accéder, grâce à notre billetterie
gratuite. État et collectivités ont déployé un effort tout particulier en
la matière. Et pour les écoles éloignées de l'Ile-de-France, un appui au
financement des transports sera prévu, je sais que la ministre de l'Éducation,
des Sports et des Jeux y veille particulièrement. Et là aussi, nous serons au
rendez-vous des résultats.
Cette fête, elle sera nationale, elle
sera populaire, ancrée dans chacun des territoires. Dans de nombreuses villes
de France, des clubs 2024 seront déployés pour suivre, en famille ou entre
amis, les exploits de nos champions. Ce seront aussi des animations sportives
qui seront proposées, en particulier dans nos quartiers, avec l'appui des
fédérations. Et sur tout le territoire, nous allons mettre en place des
olympiades sportives et culturelles. Nous l'avons annoncé il y a quelques jours
à Clichy-aux-Bois, à quelques mètres du dojo solidaire que nous avions ouvert il
y a à peine un an et demi. En tout cas, pour finir, nous voulons aussi que cet
été ce soit accessible pour tout le monde et qu'il n'y ait pas dans certains,
de trop nombreux quartiers, des gens qui disent: «ces jeux ne sont pas pour moi». Et donc on va avec les collectivités,
proposer une offre sportive et culturelle pour permettre aux jeunes et aux
moins jeunes, gratuitement, d'avoir accès à des bibliothèques, à des salles de
spectacles, à une offre culturelle et sportive, en étendant les horaires
d'ouverture et en ayant accès gratuitement à cette offre pour avoir des
olympiades sportives et culturelles pour l'été prochain.
Enfin, et je terminerai là-dessus, des
jeux utiles. En effet, au-delà du fait que nous allons accueillir le monde
entier, essayer de rafler le plus de médailles possibles dans tous les sports,
faire de ces jeux un très grand héritage. Depuis le début, nous avons une
obsession, ce qu'on appelle l'héritage. C'est-à-dire que ces jeux restent, que
ces jeux nous apportent quelque chose d'utile. J'en parlais déjà en parlant du
sport de haut niveau, mais qu'on bâtisse pour la nation française quelque chose
qui n'est pas en quelque sorte un déjeuner de soleil, un rendez-vous qui ne
dure que juillet et août. Paris 2024, nos Jeux olympiques et paralympiques de
2024 doivent aller bien au-delà. Du village des athlètes au centre aquatique
olympique, des commerces du quotidien et des gares que nous rendrons plus
accessibles, grâce à ce qu'on a fait avec la métropole, des 5 ponts construits
pour recoudre le lien entre la capitale et la Seine-Saint-Denis, nous allons
aménager la région parisienne et la métropole d'une manière inédite grâce à ces
Jeux et accélérer ces aménagements. Ce qui, en quelque sorte, inscrit ces jeux
dans une grande tradition française, celle justement où, de Gustave Eiffel à d'autres, nous avons, à l'occasion des expos
universelles, ces grands rendez-vous, construits des structures qui sont
ensuite restées dans notre histoire et nos paysages. Je veux à cet égard saluer
le travail de la Solideo, cheville ouvrière de ces 68 ouvrages olympiques, et
adresser mes remerciements les plus sincères aux compagnons, aux ouvriers, aux
2 000 entreprises françaises provenant de 85 départements qui ont œuvré sans
relâche et nous livrent, au fond, plus que des sites, mais un manifeste à ciel
ouvert de ce que peut être la ville innovante et durable de demain. Là encore,
nous continuons et nous continuerons d'avancer.
Ensuite, dans l'héritage, il y a une
autre chose formidablement importante qu'on va laisser, c'est la baignabilité
de la Seine et de la Marne. Et là aussi, il y a eu par le passé des promesses,
souvent réitérées, de dire qu'on allait rendre la Seine baignable. Mais nous
allons laisser, parce qu'il y avait ces jeux, pour tant et tant de Franciliens,
la possibilité d'avoir la Seine et la Marne qui seront baignables et qui seront
ensuite ouvertes durablement pour des activités aquatiques et nautiques. C'est
la réussite d'un plan de plus de
1,4 milliard d'euros, 1,4 milliard d'euros, fédérant depuis 10 ans tous les
acteurs publics et privés qui sont impliqués et qui permettra de retisser le
lien des Franciliens avec leurs espaces naturels et changer très profondément
le quotidien. C'est une transformation profonde de ce que sera le Grand Paris
demain grâce à ces jeux ; c’est-à-dire retrouver nos fleuves, retrouver la
possibilité d’en réinventer les usages. À côté de ça, nous aurons aussi
évidemment des transformations et un héritage puissant, celui d’une nation
inclusive. Derrière l’équipe de France unie, des millions de Français vont
s’enthousiasmer en oubliant ces frontières d’une mauvaise appréhension du
handicap qui avait parfois été créé. Évidemment, c'est le rendez-vous que nous
offre nos champions et nous continuerons sur le développement des clubs
para-accueillants, sur la mise en accessibilité des sites, sur la prise en
charge des fauteuils ou des prothèses sportives, ou encore sur l'apprentissage
de parasports au programme d’EPS. On a commencé cela. C'est maintenant un
programme inarrêtable. Je m'y suis engagé, je m'y engage dans la durée.
Et puis l'autre héritage, c'est celui
même d'une nation sportive. Ce que nous avons commencé grâce à ces Jeux
olympiques et paralympiques et nous allons poursuivre, c'est de réancrer le
sport dans la vie de la Nation. Et au fond, ce n'est pas qu'un slogan, c'est
véritablement de se donner un objectif, c'est de monter la pratique sportive
partout dans le pays parce que c'est un objectif de santé publique. Plus on a
de jeunes et de moins jeunes qui pratiquent un sport, plus on améliore la santé
de tous. Parce que c'est la meilleure prévention, c'est la moins chère, celle
qui rend le plus heureux. Ensuite, c'est un formidable instrument d'inclusion,
c'est un formidable instrument d'échange, de confiance en soi, de liens tissés.
Nous nous étions fixés en 2017 un objectif : 3 millions de pratiquants en plus
de 2017 à 2024, avec une vision simple et cohérente, rééquilibrer le rapport au
sport dans les consciences d'un pays qui souvent a cultivé la domination de
l'esprit sur le sport. Pour cela, nous avons mis en place une politique qui va
elle aussi rester dans la durée mais qui a commencé : 30 minutes de sport
obligatoire au primaire. C'est fait, c'est généralisé, c'est inarrêtable. Deux
heures de sport supplémentaires au collège avec le périscolaire, ça a commencé
à la rentrée dernière. Là aussi, on doit continuer cet effort et améliorer
encore ce qu'on doit résoudre ; on a la question souvent des transports entre
le lieu scolaire et le lieu de pratique sportive. Les tests physiques en 6ème
pour conforter et adapter l'action des professeurs d’EPS. C'est essentiel et je
remercie tous nos professeurs d’EPS qui jouent le jeu et nous aident à faire
ces évaluations qui sont essentielles. Le plan Génération 2024, c'est à dire 5
000 terrains scolaires et périscolaires, qui prend la suite de ce qu'on avait
lancé. Vous vous souvenez qui étaient ces 5 000 premiers équipements de
proximité que nous avons financés. Donc, au total, on aura financé 10 000
équipements sportifs. Le recours au design actif dans les cours de récréation,
le “Pass'Sport” qu'utilisent 1,5 million de jeunes pour les aider soit à payer
la licence, soit à payer des équipements ; le déploiement du “savoir nager” et
du “savoir rouler” ; le 8h-18h dans les collèges REP et REP+ pour conforter
dans le cadre du périscolaire la place du sport et la création de 15 000 places
en Sport-Études pour compléter les 10 000 existantes, c’est-à-dire que dans cet
héritage, on est en train de faire plus que doubler le nombre de places en
Sport-Études. Tout ça, c'est ce qu'on fait à l'école, c'est une véritable
révolution de la place du sport à l'école, une révolution du plus petit âge au
grand âge, jusqu'à, vous l'avez compris, je l'évoquais tout à l'heure, le
continuum pour les sportifs de haut niveau avec le monde académique et
l'enseignement supérieur.
Au-delà de l'école, c'est aussi
évidemment le dépassement de l'objectif des 500 maisons sport santé, la prise
en charge par la Sécurité sociale de l'activité physique dans certains parcours
de soins, des incitations à développer le sport en entreprise, des mesures pour
conforter notre modèle sportif avec plus de 5 000 emplois financés par l'Agence
nationale du sport, 15 000 services civiques fléchés sur le sport, l'appui à la
formation de 3,5 millions de bénévoles qui œuvrent au sport, au sein de nos plus
de 360 000 associations sportives auxquelles je veux rendre hommage aujourd'hui
à l'occasion de ces vœux, parce que c'est elles qui nous aident à tenir dans
tant de villes, et en particulier de petites villes ou de villes moyennes sur
le territoire. En octobre dernier, nous avons aussi lancé une nouvelle
politique pour mieux reconnaître et soutenir la capacité de nos clubs, dans nos
quartiers en particulier, à faire de l'insertion sociale et professionnelle
auprès de nos jeunes, que l'on a parfois du mal à toucher. C'est le programme
des 1 000 éducateurs socio-sportifs déployés sur 500 villes. Toutes ces actions
auprès de nos clubs et de nos fédérations, nous les avons déployées sans
angélisme, avec volontarisme, avec continuité. Je veux saluer le travail de
l'ensemble des ministres des Sports des 7 dernières années. Et nous avons agi,
nous continuerons de le faire, et, vous l'avez compris, nous irons bien au-delà
de ces jeux, avec un effort qui se poursuivra.
En cohérence sur toutes ces politiques,
des moyens ambitieux ont été déployés. Le budget du ministère des Sports a été
augmenté de plus de 70 % hors-Jeux entre 2018 et 2024. C'est du jamais vu.
Alors, certains diront que ça n'est pas assez. Les mêmes, d'ailleurs, qui
n'osaient même pas demander, en 2017, ce que nous mobilisons aujourd'hui. Je
leur dis, tout ça, on l'a fait, on le fera, et aussi longtemps que je suis là,
on continuera de le faire, avec, là aussi, des résultats. Le pari ambitieux
fixé en 2017 a été tenu. Nous avons 3 millions de pratiquants supplémentaires,
hors des clubs comme en leur sein, grâce à des records de licenciés dans de
nombreuses disciplines. Et parce que le sport est grande cause nationale, je
veux redonner à la ministre et au mouvement sportif un nouvel horizon. Doublons
l'objectif avant la fin du quinquennat. Convainquons 3 millions de pratiquants
supplémentaires d'ici 2027, c'est faisable. Parce qu'on sait qu'à l'occasion de
nos Jeux, nous aurons encore plus d'engouement, et qu'au sortir des Jeux, on
retrouvera encore plus, justement, de pratiquants. Donc, doublons l'effort
entre ces Jeux et 2027. Pour y arriver, des mesures simples. 2024, la grande
cause dédiée au sport, la pratique pour tous et toutes. A l'école, la devise :
“Lire, écrire, compter, bouger” que nous porterons haut en intégrant le sport
dans la formation initiale des professeurs des écoles, en plus de tout ce que
j'ai dit, et en confortant sa reconnaissance au collège, puis au lycée et à
l'université. Plus largement, pour nos jeunes, en refondant le Pass'Sport à
partir de l'année prochaine, pour qu'au-delà d'une aide financière, il puisse
permettre, comme le Pass culture, de mieux connaître et de s'inscrire plus
facilement aux activités qui intéressent. Auprès des clubs, en maintenant notre
soutien financier aux fédérations, en continuant de simplifier les normes, en
accompagnant emplois associatifs et en finançant des bénévoles, auprès des
territoires avec nos programmes de soutien des équipements, et dans les parcours
de soins, en intégrant pleinement le sport comme un élément de prévention, et
en intégrant le sport aussi, dans certains parcours curatifs.
Les fédérations, les ligues savent
pouvoir compter sur nous, elles me trouveront toujours à leur côté, et nous
continuerons d'avancer sur ce point. Vous l'avez compris, l'année 2024 sera un
millésime sportif, organisationnel, un moment de fête sportif et culturel, et
également parce que nous allons continuer de préparer l'avenir grâce à ces
Jeux. Alors aujourd'hui, en étant là devant vous, je tenais à dire ma confiance
envers les plus jeunes et les moins jeunes, vous dire combien le sport va aider
à transformer nos vies. Il va nous rendre fiers, nous ramener des médailles, il
va aussi nous permettre de changer la vie de beaucoup de monde, et je l'espère
enclencher une dynamique qui va nous permettre d'avoir de très grands Jeux
olympiques et paralympiques, mais au-delà de cela, d'avoir un héritage et, dans
la durée, un changement de la place du sport dans notre nation inédit. Je veux
remercier très sincèrement évidemment la ministre, les ministres ici présents,
mais l'ensemble des acteurs du monde sportif, du monde associatif, l'ensemble
des administrations et des services de l'État, les élus, les grandes
entreprises qui sont ici présentes et qui se mobilisent depuis le début à nos
côtés, qui seront au rendez-vous de l'organisation, je le sais, mais qui sont aussi
depuis maintenant près de 10 ans, au rendez-vous de tout ce que j'ai pu citer.
Ces formidables résultats dont nous devons être fiers, qu'on doit regarder en
face, ce sont les vôtres. Alors, je serai à vos côtés à chaque minute, jusqu'à
cet été 2024. Ce sera un formidable moment de fierté française et de
célébration, mais c'est surtout un mouvement inarrêtable que nous avons créé
grâce à ces Jeux olympiques et paralympiques. Alors, je vous souhaite une très
bonne année 2024, évidemment une année de résultats, de médailles, une année de
fierté, de parfaite organisation, également une année de confiance, d'audace,
pour que tout ce que nous avons su faire ensemble avec engagement, méthode,
force depuis près de 10 ans, nous le continuions largement après 2024, fort de
ces succès. Vive le sport français, vive la République et vive la France
!
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Gabriel Attal Premier
ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> La loi EGAlim doit être respectée. On ne
renégocie pas les matières premières agricoles. Nos agriculteurs doivent vivre
avec dignité de leur travail.
> J'ai demandé aux représentants des agriculteurs de nous faire remonter toutes leurs propositions pour simplifier les normes qui pèsent sur leur activité. Nous regarderons toutes leurs propositions. Nous prendrons toutes les mesures utiles et nécessaires.
> Dès que j'ai été nommé à Matignon, la première chose que je me suis dit, c'est je ne peux pas construire cette feuille de route tout seul et même je ne peux pas la construire juste avec mes conseillers ou avec mon Gouvernement. Il faut que j'aille à la rencontre de ce qu'on appelle les forces vives du pays. Et donc je reçois à Matignon en ce moment toutes les organisations syndicales, toutes les organisations patronales, les associations d'élus locaux, les groupes politiques représentés au Parlement, les présidentes et présidente du groupe majorité opposition à tout le monde. Mais y compris avec tout ça, ce n'était pas suffisant pour moi. Il fallait aussi que je puisse aller sur le terrain pour avoir des échanges directs avec les forces vives de la nation. Que vous soyez fonctionnaires, salariés, artisans, commerçants, agriculteurs, que vous soyez retraités ou actifs, que vous soyez bénévoles, vous avez tous entre vos mains une part du destin de notre pays. Et nous, notre responsabilité, si on veut faire en sorte de faire progresser la vie des Français, de continuer à transformer notre pays pour que les Français puissent vivre au mieux et qu'on puisse garder ce qui fait notre singularité, notre identité et nos valeurs, c'est d'entendre ça pour construire cette feuille de route avec vous.
> On a une grande chance en France, c'est notre
agriculture. C'est une chance parce que, et on le voit quand il y a des crises,
on l'a vu au moment du covid19, ça nous permet d'avoir une certaine
indépendance et une certaine autonomie. Pendant le covid19, quand les
frontières ont été fermées, il y a des pays qui ont été très en difficulté sur
leur alimentation. Nous, on a la chance d'avoir une agriculture extrêmement
solide qui nous met à l'abri de ces difficultés et c'est une fierté. Et on a
une chance parce qu’on a, et ça vous l'avez dit, une agriculture qui est l'une
des plus qualitatives, si ce n'est la plus qualitative au monde, en matière de,
encore une fois, d'exigences qu'on met sur la qualité des produits, en matière
de protection du consommateur. Et moi, je le dis de manière très claire, pour
le président de la République, pour mon Gouvernement, il est hors de question
de le perdre dans un contexte où la démographie fait son œuvre et donc vous
avez effectivement beaucoup d'agriculteurs qui partent à la retraite et qui ne
trouvent pas de jeunes pour les remplacer, pour reprendre l'exploitation, parce
qu'il y a des difficultés, des contraintes dans la vie quotidienne, des
insécurités sur le revenu. Et je le dis aussi, et c'est toujours important de
le rappeler, des discours qui sont parfois tenus stigmatisant sur les
agriculteurs, les éleveurs, les maraîchers, qui sont insupportables. Et ça
paraît une évidence de le dire, je pense qu'ici, tout le monde est d'accord,
mais c'est toujours important de le rappeler, en tout cas, moi, en tant que
chef du Gouvernement, c'est important de le rappeler, parce qu'on a
malheureusement tendance dans certains discours politiques à entendre des
choses qui sont absolument inacceptables. Non, les agriculteurs ne sont pas des
bandits. Non, les agriculteurs ne sont pas des pollueurs. Non, les agriculteurs
ne sont pas des personnes qui torturent les animaux, comme on peut l'entendre
parfois. Les agriculteurs, ils aiment les bêtes, ils aiment leurs bêtes, ils
aiment notre terre, c'est leur outil de travail, et ils aiment leur pays. Et
ça, c'est très important de le rappeler, et je ne laisserai jamais ce type de
discours prospérer. Une fois qu'on a dit ça, ça doit être quoi notre travail ?
1) garantir aux agriculteurs qui peuvent vivre de leur travail. S'il y en a qui
connaissent le sens du mot travail, c'est quand même nos agriculteurs et nos
éleveurs. Parce que là, on n'est pas sur on compte les 35 heures ou autres.
C'est du temps permanent pour son exploitation et pour les Français. Et
garantir la rémunération, c'est quoi ? Ça veut dire faire en sorte que dans
toute la chaîne, avec la grande distribution, le consommateur etc, il puisse y
avoir une juste part pour les agriculteurs. Il y a des lois qui ont été votées
dans le précédent mandat ,Egalim 1 Egalim 2, d'autres textes de loi qui ont
permis, je pense, un certain nombre de progrès. Mais je sais qu'il y a des
difficultés d'application sur certaines mesures que quand on rouvre les
négociations commerciales en fait, il faut garantir qu'on ne renégocie pas le
coût des matières premières qui est versé aux agriculteurs. Et je sais que sur
ce sujet-là, il va falloir qu'on fasse davantage de contrôles. J'en ai parlé
avec le ministre de l'Agriculture parce que tout le monde ne joue pas le jeu et
ce n'est pas toujours respecté et c'est inacceptable. Garantir qu'on puisse
vivre de son travail quand on est agriculteur, c'est aussi être soutenu pendant
les crises. Et là, je pense que vous ne me démentirez pas, les Gouvernements
qui se sont succédés depuis 2017 ont toujours été au rendez-vous, des graves
crises qu'a connues le monde agricole. Il y a eu le gel, la sécheresse, le
cyclone en Bretagne, j'étais bon, pon premier déplacement dans le Pas-de-Calais
auprès des habitants qui ont connu les inondations, et notamment des
agriculteurs, des maraîchers, des éleveurs, on est au rendez-vous
financièrement pour les aider et on a mis en place un nouveau dispositif qui
vient de rentrer en vigueur avec l'assurance récolte, c'est quasiment 700
millions d'euros qui sont investis pour garantir que tous nos agriculteurs sont
assurés, y compris avec la puissance publique pour quand il y a des
difficultés, une perte de récoltes qui puisse être accompagnée financièrement.
Probablement qu'on peut aussi améliorer le dispositif, mais bien rentrer en
vigueur. Je pense que c'est important de voir comment ça marche.
2) Vous facilitez la vie parce que là, vous l'avez dit, on enchaîne des
paperasseries, des formulaires à remplir. Un agriculteur me disait : sur une
semaine le nombre d'heures que c'est à remplir des papiers. Voilà, c'est une
dizaine d'heures, voire plus. Voilà un jour entier vous dites à remplir des
papiers, des formulaires. Et ça, ça pourrit aussi la vie. Et donc il faut qu'on
arrive toujours à simplifier davantage. Et ça, il faut que vous, vous puissiez
nous porter les propositions et que vous puissiez nous dire. Voilà, là
typiquement, ça sert à rien de remplir 15 fois le même formulaire dans l'année
que j'ai déjà rempli. Là, c'est plutôt à l'administration de faire le boulot et
à nous de lui redire une nouvelle fois ce dont elle a besoin. On avance aussi
sur ce travail-là. Ils viennent dans mon bureau lundi à Matignon. Donc
simplifier la vie.
3) c'est la question de la transmission et du renouvellement des générations.
Parce que si on n'arrive pas à renouveler les générations en agriculture, si on
n'arrive pas à permettre à des jeunes qui veulent reprendre une exploitation,
et moi, je suis sûr, je vous le dis, qu'il n'y a pas de crise des vocations. Je
pense qu'on a beaucoup de jeunes qui ont envie de s'engager dans l'agriculture,
qui ont envie de devenir agriculteurs, éleveurs. D'ailleurs, on le voit, nos
lycées agricoles fonctionnent bien. Il y a beaucoup de jeunes qui s’y engagent,
de familles qui inscrivent leurs enfants. Ce qu’il faut, c’est qu’on lève tous
les freins qui les empêchent aujourd’hui de s'installer et qu'on facilite la
transmission. Et là, je l'ai déjà dit, un des premiers projets de loi que
présentera mon Gouvernement, c'est un projet de loi sur la transmission et le
renouvellement des générations en agriculture où là aussi, on aura besoin déjà
un texte qui a commencé à être préparé, mais de vos idées et de vos
propositions pour l'enrichir. Donc, sur ces 3 sujets sur la rémunération, la
simplification au quotidien et le renouvellement et la transmission, je le dis,
on sera au rendez-vous avec vous pour y travailler.
Je suis conscient qu'il y a un truc insupportable pour nos agriculteurs et je
pense qu'il l'est déjà pour tous les Français, c'est de se dire : on interdit
certaines pratiques ou certains produits en France, donc on complique la vie de
nos agriculteurs et en même temps, on permet l'importation de produits de
l'étranger qui, eux, utilisent ces mêmes produits. Ça, c'est incompréhensible.
C'est pour ça qu'on s'est beaucoup battu ces dernières années pour ce qu'on
appelle les « clauses miroirs », pour que quand il y a des accords
internationaux, on demande que ce qui peut être importé en France bénéficie du
même standard que ce que nous on s'applique. Vous avez parlé des crises,
notamment sur la cerise dont on m'a parlé. Sur la cerise, pour le coup, il y a
un produit, je crois que c'est phosmet, c'est ça, qui était utilisé parce qu'il
y a la mouche Suzukii, voilà, qui abîme les cerises. Et ce produit a été
interdit parce que des études — moi je fais confiance aux scientifiques — on
dit qu'il y avait des malformations congénitales liées à l'utilisation de ce
produit. Et je vais vous dire, je pense que vous n'êtes pas contre, mais parce
que vous savez très bien que si on n'est pas réglo sur ces sujets-là, dès lors
qu'on a des preuves scientifiques, et j'insiste là-dessus, et qu'on ne prend
pas les bonnes décisions, à la fin le risque, c'est la confiance des Français
dans nos produits aussi s'ils entendent que ça peut poser un risque sur leur
santé. Mais la décision qui a été prise, c'est évidemment de l'interdire en France,
mais c'est d'interdire l'importation de cerises venant de pays qui utilisent le
même produit. Et pour moi, c'est ça la bonne ligne. Quand on prend une décision
chez nous pour protéger les Français, qu'on l'impose à nos agriculteurs. Il est
impensable qu'on autorise l'importation de produits de l'extérieur qui ne
protège pas la santé des Français. Et donc ça, ça sera pour moi une ligne très
claire et on sera très vigilants sur le sujet.
> Sur l'éducation et l'éducation prioritaire. Tout le
monde voit ici ce que c’est REP, REP+, éducation prioritaire, des
établissements qui sont dans des quartiers socialement plus défavorisés que les
autres et donc ils ont davantage de moyens à ce titre, puisqu'on sait que c'est
pour ces familles, ces enfants, qui a le plus besoin d'éducation à l'école et
de moyens pour leur permettre de réussir et surtout de sortir de la pauvreté et
de s'émanciper. Depuis 2017, on a doublé le budget de l'éducation prioritaire,
doublé. On aura atteint, je pense, d'ici un an ou deux ans le doublement. Parce
qu'on a dédoublé les classes en REP et en REP+, grande section de maternelle,
CP, CE1, et on commence à avoir les résultats. Les gamins qui arrivent en
sixième qui sont passés par les classes dédoublées : moins de difficultés de
lecture, moins de difficultés d'écriture, moins de difficultés de calcul. Donc
c'est très positif. Et donc on va continuer à investir, évidemment pour
l'éducation prioritaire. Vous, ce que vous me dites, c'est on a un collège sur
Givors qui est en REP qui devrait passer en REP+ et un collège qui n'est pas en
REP, qui devrait passer en REP au vu des critères, etc. C'est ce qu'on appelle
des établissements orphelins... enfin, il y a plusieurs termes qui sont
employés, c’est-à-dire qu’ils cochent les critères, mais ils ne sont pas dans
la cartographie. J'avais évidemment regardé ce sujet puisque dans mes
précédentes fonctions, vous le savez tous, j'étais ministre de l'Education
nationale et votre député, pour le coup, a été très actif, très tôt sur le
sujet. Il m'a saisi quasiment dès ma nomination sur le sujet.
Puis pour ceux qui le connaissent, quand il saisit, il saisit quoi. Donc on en
a beaucoup parlé. Qu'est-ce que j'ai décidé à l'époque et qui va être appliqué
? C'est d'abord qu'on le met dans les priorités pour la nouvelle carte de
l'éducation prioritaire puisqu'on va revoir la carte de l'éducation prioritaire
de toute la France. Ça, ce sera cette année que ça va être fait pour la rentrée
de septembre 2025. Parce que c'est un gros travail, parce qu’aujourd'hui, si on
applique les critères qui existent à l'évolution sociale des populations, ça
veut dire qu'on a 200 réseaux qui sortent de l'éducation prioritaire et 200 qui
rentrent. Plus facile d'en faire rentrer que d'en faire sortir, évidemment. Et
donc il faut peut-être qu'on revoit aussi nos critères. Donc c'est un très gros
travail, mais je ne vois pas comment vos établissements ne passent pas dans la
catégorie, on va dire, supérieure au moment de la nouvelle carte. On attendait
aussi que les nouveaux quartiers politiques de la ville soient faits pour
lancer cette carte. Deuxième chose, prendre des mesures sans attendre. Et c'est
là où on a lancé, en lien avec le recteur qui est parfaitement au courant du
sujet, des réunions, pour construire ce qu'on appelle un contrat local
d'accompagnement. C'est-à-dire que pour les collèges en question, on signe un
contrat spécifique avec le rectorat pour qu'ils aient plus de moyens, des
moyens supplémentaires.
Ensuite sur les groupes de niveau qui est une décision que j'ai prise, qui a
beaucoup fait parler mais que j'assume totalement. Moi, j'échange d'abord, je constate que le
niveau a baissé ces dernières décennies beaucoup en France, on ne peut pas
l'accepter qu'un élève en 2018, un élève de 4ème avait le niveau d'un élève de
cinquième de 1995 et on a perdu un an de niveau sur un peu plus de deux
décennies. C'est juste inacceptable pour un pays comme la France, pays des
Lumières, qui est le pays de grands mathématiciens, de grands chercheurs de la
littérature, qui consacre quand même une partie de son budget massive pour
l'éducation. On ne peut pas accepter cette baisse du niveau, c'est
inacceptable. Et donc ce que j'ai dit, c'est que je voulais remettre de
l'exigence à tous les étages et de l'accompagnement aussi pour les élèves, pour
leur permettre de progresser. Et pour moi, les groupes de niveaux, c'est une
solution parce que je discute avec les enseignants. Je me souviens d'un prof de
maths qui m'a dit : Moi, dans ma classe, il y a un niveau tellement hétérogène
que je me retrouve dans une situation où j'ai l'impression de ne faire
progresser personne. Il y a les élèves au fond de la classe qui comprennent à
peine ce qu'on est en train de faire. Ils n’écoutent pas, parce qu'ils
comprennent pas. Il y a les élèves qui sont au premier rang, qui comprennent
tout, qui pourraient aller beaucoup plus loin, mais qui s'ennuient. Et puis on
va dire un peu le ventre mou et je fais un cours moyen qui fait progresser
personne, même pour eux, les enseignants, en tout cas ceux que j'ai croisé et
avec qui j'en ai parlé. Tout le monde n'est pas d'accord sur tous les sujets
évidemment, notamment chez les enseignants. Il y a toujours beaucoup de débats
sur les décisions du ministre. Mais en tout cas, je peux vous dire que ça
correspond à une attente du terrain de beaucoup d'enseignants. Quand on a fait
une consultation en ligne, c'est 70 % des enseignants qui ont répondu qu'ils
étaient favorables à des groupes de niveau. Donc j'assume de dire qu'à partir
de la rentrée prochaine, les 6ème et 5ème seront organisés, répartis en groupes
de niveaux en français et en mathématiques. Et l'année suivante, ce sera les
4ème et 3ème pour que ça marche et que ça soit efficace, il faut que dans le
groupe des élèves les plus en difficulté, il y ait moins d'élèves dans la
classe. Parce que ça va être plus difficile pour l'enseignant parce que c'est
les élèves qui sont les plus en difficulté. Donc c'est là où vous dites mon
inquiétude, c'est que comme ça va nécessiter des moyens supplémentaires, on va
les prendre à l'éducation prioritaire. Eh bien non, puisque quand j'étais à
l'Éducation, j'ai obtenu de la Première ministre de l'époque, Elisabeth Borne
des postes supplémentaires et donc il y a un millier de postes supplémentaires
qui ont été créés justement pour qu'on puisse faire les groupes réduit sans
avoir à dégrader ce qu'on fait par ailleurs. Donc là, je veux vraiment vous
rassurer, mais ça va être bon pour les élèves, y compris dans l'éducation
prioritaire. On sait que c'est là qu'il y a le plus, la plus forte
concentration d'élèves en difficulté. Donc ça va les faire progresser. Sur la
santé mentale des ados, oui, c'est une vraie préoccupation. Il y a eu le Covid19.
Il y a le retour de la guerre en Europe, le dérèglement climatique qui angoisse
beaucoup à raison nos jeunes. Moi, j'essaie aussi de montrer qu'il y a un
chemin et que tout n'est pas foutu, parce que sinon, ça ne sert plus à rien de
se lever le matin, d'étudier et de dire « je vais me construire une famille et
trouver un métier » si on se dit que tout est fichu. Je ne crois pas que ce
soit le cas. Ça nécessite de se mobiliser. Mais bref, il y a un climat assez
anxiogène pour les jeunes. Je vous ai ajouté là-dessus l'impact des écrans, les
enfermements algorithmiques, comme on dit, où en fait vous avez des algorithmes
maintenant qui vont vous pousser quand vous allez mal, des contenus qui font
aller mal, si je résume, et quand vous allez bien, des contenus qui font aller
bien, mais grosso modo qui dépriment un peu tout le monde. Résultat, on a une
augmentation très forte des pensées suicidaires chez les jeunes, notamment les
lycéens. Donc là, il y a un vrai signal d'alarme. Ça fera partie de ma
déclaration de politique générale. J'y travaille avec d'ores et déjà mes
ministres, Éducation, Santé, des mesures pour la santé mentale de nos ados, la
santé scolaire aussi. Vous avez parlé des psychologues scolaires qu'on puisse
renforcer nos moyens, parce qu'aujourd'hui, on sait que c'est la médecine
scolaire, un secteur qui est en souffrance. Pas à cause d'un problème de poste,
mais un problème d'attractivité. Les postes sont ouverts et en fait, ils ne
sont pas toujours pourvus.
> Sur la santé. Alors là, typiquement, il faut aussi nous faire des propositions et nous porter des idées. Quand vous dites, « On veut libérer du temps médical, nous simplifier notre vie administrative », c'est totalement dans la ligne de ce qu'a dit le Président dans sa conférence de presse. « Simplifier à tous les niveaux pour tout le monde. » C'est vrai pour les agriculteurs, il faut simplifier, c'est vrai pour les médecins, c'est vrai pour plein de secteurs d'activité et de catégories de français pour lesquels on doit simplifier drastiquement. Il a donné un exemple, le Président, l'administration ne devrait pas avoir le droit de vous demander un document qu'elle vous a déjà demandé par ailleurs dans les 12 derniers mois. L'idée, c'est de faire reposer sur l'administration la contrainte et l'obligation sur un certain nombre de choses. Donc ça, preneur des propositions. Il y a aussi des négociations conventionnelles qui se passent entre l'Assurance maladie et les médecins sur les sujets de rémunération, mais je pense aussi sur ces sujets-là. Et ça doit être sur la table. Moi, j'ai bien conscience qu'il y a des… on va dire, un rapport des jeunes au métier de médecin généraliste, notamment qui a changé. On dit souvent, le médecin de campagne, il y a très longtemps, qui travaillait 80 heures par semaine, etc., aujourd'hui, vous avez des médecins, ils ont envie de s'occuper de leur famille, de prendre du temps pour eux, ce que j'entends par ailleurs parfaitement. Mais donc pour un médecin qui part à la retraite, dans les plus anciennes générations, il en faut presque deux pour les remplacer dans un contexte où, pendant des années, on a eu le numerus clausus qui a limité le nombre de médecins en formation. Là, on a fait le changement il y a quelques années. Je pense que dans les prochaines années, on commencera à en bénéficier, mais en attendant, on sait que ça ne va pas s'améliorer. Il ne faut pas mentir. Moi, je ne suis pas là pour mentir aux gens. Il faut 10 ans pour former un médecin. Les décisions, on les a prises en 2018. Donc ce sera plutôt à la fin de la décennie qu'on aura vraiment plus de médecins qui arriveront. Et là, ils sont plus nombreux en train d'être formés. Mais en attendant, on a des départs en retraite. Donc, moi, je ne vais pas mentir aux gens. Il n'y a pas de solution miracle, mais il y a quand même des solutions. D'abord, le Président l'a dit, médecins étrangers, il faut assumer de régulariser des médecins étrangers qui sont sur notre sol ou sont prêts à venir pour soigner les Français. 2) transférer délégués des actes, aujourd'hui faits par les médecins, à d'autres professions, paramédicales ou autres. Je vous vois un peu hésitantes, mais je pense que ça se justifie sur un certain nombre d'actes. Et quand ça se justifie, quand on reste dans la protection des Français et que ce n'est pas prendre un risque, je pense qu'il faut le faire et il faut assumer de le faire. Faciliter toutes les démarches administratives pour vous libérer du temps et vous soutenir aussi. Aujourd'hui, l'Assurance maladie, elle finance des postes de secrétariat pour les médecins pour les décharger, notamment dans les maisons de santé, de tout ce qui est formalité administrative. Il y a des aides qui sont mises en place par les collectivités locales. Tout ça, on doit être capable de le décliner. Et puis, la coopération aussi entre hôpital et la ville. Il y a un point, j'ai l'impression, qui fonctionne dans ce qu'on a fait ces dernières années. Parce que je l'ai vu, je suis allé à Dijon, au CHU, avec Catherine Vautrin, la nouvelle ministre en charge de la santé. C'est ce qu'on appelle le SAS. Ça a été mis en place d'abord à titre expérimental en 2020 et puis ça s'est vraiment déployé pour gérer le non programmé, vous avez des Français qui sont malades, qui ont besoin de soins, ils appellent. Et là, vous avez une régulation qui se fait entre l'hôpital et la ville avec des médecins de garde qui acceptent de prendre les patients. Donc, on va continuer à avancer sur ces sujets.
> Sur le logement social. Il y a à la fois la construction. Et là, ça rejoint un problème plus global qu'on a dans notre pays en ce moment sur le secteur du logement, sur lequel on va aussi beaucoup travailler, parce qu'il évidemment qu'on continue à agir sur ce sujet pour pouvoir loger les Français. On sait qu'il y a de grandes difficultés aujourd'hui sur la construction, sur le logement social, sur les locations. Ensuite, il y a un enjeu sur la maîtrise des flux des ménages ou des familles à qui on attribue les logements sociaux. Est-ce qu'on donne plus de marge de manœuvre aux maires pour ça ou pas ? Moi je pense que c'est une question qui se pose vraiment et je pense que ça libérera aussi, je pense, ensuite des choix de construire des logements sociaux que de se dire en tant qu'élus qu'on ne se fait pas imposer des familles dans ces logements, mais qu'on a aussi davantage notre mot à dire. Mais c'est un débat compliqué parce qu'en même temps, la responsabilité de l'Etat aussi, c'est de garantir qu'on puisse loger tout le monde. Mais ça, c'est un sujet. Après, sûr, une fois qu'on ait carencé entre guillemets, les sanctions et comment est-ce qu'on fait en sorte d'en sortir par le haut pour tout le monde ? C'est là où il y a le dialogue, donc contrat de mixité sociale. Je pense qu'il faut le faire. Vous avez échangé avec la préfète et qu'ensuite on puisse assez vite mesurer qu'il y a des efforts qui ont été faits, qu'il y a une trajectoire qui est construite pour qu'on sorte de ces carences.
> Sur la participation des jeunes aux élections. D'abord
merci d'être là parce que je le disais tout à l'heure, on a tous des choses à
faire le samedi et quand on est jeune, on a encore plus de trucs qu'on a envie
de faire le samedi. Et merci de consacrer cet après-midi pour un échange avec
nous. Le Président l'a dit on va complètement revoir ce qu'on appelait avant
l'éducation civique ou l'instruction civique. Ce qu'on appelle aujourd'hui
l'enseignement moral et civique. Et moi, je pense que c'est très important en
fait, parce qu'aujourd'hui ce n'est pas fait partout, parce que, notamment au
collège, ce n'est pas distinct dans l'emploi du temps. Ça fait partie des
heures d'histoire géo et souvent les profs d'histoire géo et je ne leur en veux
pas du tout, ils se servent de ce temps-là aussi pour finir le programme. 2) Je
ne suis pas sûr que ça soit suffisant en termes de volume horaire, quand bien
même c'est fait, c'est une demi-heure par semaine. Et 3) sur le fond, le
programme, ce qui est fait, je ne suis pas sûr que ça corresponde vraiment à ce
qui est nécessaire si on veut répondre aux problèmes évoqués la
non-participation des jeunes ou la faible participation des jeunes aux
élections. C'est un peu devenu l'éducation civique. Chaque fois qu'il y a un
problème dans la société, on dit c'est l'éducation civique qui va le gérer.
C’est aussi apprendre maintenant à gérer son propre budget, tout ce qui est
éco-citoyenneté, et cetera. C'est très important le développement durable et la
protection de l'environnement. Mais je pense que dans la science de la vie et
de la terre, dans d’autres matières, on doit vraiment apprendre sur
l'environnement. Moi je crois que l'enseignement moral et civique,
l'instruction civique, ça doit être comment est-ce que l'école de la République
forme des républicains et des citoyens éclairés, conscients de leurs droits et
devoirs et notamment de la responsabilité de participer aux élections. C'est ça
le vrai sujet. Donc 1) on va doubler le volume horaire à partir de la 5ème sur
l'instruction civique, on va passer à 1 heure par semaine. 2) On va le
sanctuariser. C'est-à-dire qu'au collège, ça sera plus dans les cours
d'histoire géo. Ça sera une matière à part entière et tous les enseignants,
quelle que soit leur discipline, pourront enseigner l'enseignement moral et
civique. Évidemment, les professeurs d'histoire géo, c'est ceux qui le font le
plus souvent et sont très volontaires. Mais s'il y a un prof de français ou
d'autres enseignants, d'autres disciplines qui veulent pouvoir le faire, ils
pourront le faire. Et 3) On présentera là d'ici l'été un nouveau programme pour
atteindre les objectifs que j'évoquais et surtout se concentrer sur la mission
de former des républicains. Et ça peut passer, moi je le pense aussi
d'ailleurs, par des choses qui se font en dehors de l'établissement scolaire,
des actions de bénévolat, d'engagement concret sur le terrain pour aussi
découvrir un certain nombre de choses, se sentir investis d'une responsabilité
en tant que citoyen. Moi que sur les heures d'instruction civique et les
activités qui sont organisées, où les élèves de la classe vont faire du
bénévolat avec une association de solidarité pour les sans-abris ou d'autres
actions associatives, je trouve ça très bien. Je pense qu'on va découvrir
beaucoup de choses, s'interroger sur la société de se dire ensuite cette
société, j'ai envie de la changer.
Deuxième, chose sur la participation aux élections, c'est une responsabilité
des partis politiques. Attirer les jeunes pour les faire voter, c'est essayer
de d'attirer les jeunes pour qu'ils votent pour soi aussi. Donc je pense que la
responsabilité des formations politiques, c'est aussi d'intégrer dans leur
programme les aspirations et les attentes des jeunes qui sont… ressemblent à
beaucoup des aspirations de tous les Français, mais qui sont plus marquées sur
certains sujets que sur d'autres, sur la question de l'environnement, sur la
question de la lutte contre les discriminations, on sait que c'est des sujets
que portent très fortement les jeunes. Il y a aussi cette responsabilité-là.
Donc voilà, je pense qu'il n’y a pas de solution miracle parce que ça fait un
moment qu'on déplore la faible participation des jeunes aux élections. On verra
sur les élections européennes qui arrivent et j'espère vraiment que les jeunes
y participeront parce qu'en plus on sait que c'est au niveau européen que les
enjeux qui préoccupent le plus les jeunes peuvent être réglés sur la question
du climat et de l'environnement, sur la question des protections des droits
fondamentaux. Partout en Europe, ça fait aussi partie de ce qui se joue au
Parlement. Donc j'espère que les jeunes y participeront et je ferai tout pour
que les jeunes participent aux élections européennes, quel que soit leur vote.
> Sur la question des recrutements. Je ne peux pas faire un déplacement sans voir chefs d'entreprise me dire : on a du boulot, on a des emplois à pourvoir qui sont d'ailleurs plutôt bien rémunérés et en fait, on ne trouve pas preneurs. Et c'est insupportable que pour ces entreprises, c'est des potentiels de développement qui sont empêchés. Pour l'économie du pays et donc aussi pour les finances publiques, c'est un manque à gagner. Et je pense pour beaucoup de Français qui pourraient travailler, c'est aussi de l'épanouissement qui manquait. Donc il faut qu'on arrive à poursuivre notre action pour atteindre le plein emploi et faire en sorte que ces emplois puissent être pourvus. Ça fait partie des choses qui ont progressé ces dernières années. Quand même, le Président, il a été élu en 2017, il y avait plus de 9 % de chômage. On est aujourd'hui un peu au-dessus de 7, un niveau qu'on n'avait pas connu depuis très longtemps. On a le taux d'emploi le plus élevé depuis 50 ans, le taux de chômage des jeunes le plus bas depuis 40 ans. Je ne suis pas là. Ce n'est pas mon genre de dire que tout va bien dans le meilleur des mondes et de voir que ce qui va bien. Mais j’essaie quand même de mettre en avant aussi des éléments positifs. Il faut qu'on continue. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire continuer à investir sur la formation. Il y a notamment une réforme que j'ai porté avec Carole GRANDJEAN en tant que ministre de l'Éducation nationale, qui est la réforme des lycées professionnels. Il faut qu’on assume de faire évoluer la carte des formations et je suis sûr qu'ici il y a plein d'entreprises et de secteurs industriels ou autres qui se disent on a besoin de jeunes formés. Eh bien là, il faut qu'on ouvre des formations qui correspondent à ces métiers et en contrepartie, qu’on assume, ce n’est jamais plus facile de fermer des formations dont on sait très bien qu'il y a très peu d'insertion dans l'emploi. On le sait bien sur des formations de lycées professionnels en vente en secrétariat, on sait que derrière il y a très peu d'insertion dans l'emploi. Donc il faut assumer de fermer certaines formations, d'en ouvrir d'autres. C'est ce qu'on va faire. Ensuite en formation et ensuite c'est l'enjeu de l'incitation au travail aussi et notamment de nos règles d'assurance chômage. Moi j'assume totalement de dire qu'on doit continuer à faire évoluer notre modèle social pour qu'il incite toujours plus au travail. Et je le dis de manière très dépassionnée, moi je ne stigmatise personne. Il y a évidemment des Français qui ont un coup dur, qui peuvent se retrouver dans une situation très difficile, être licenciés ou avoir des problèmes personnels qui font qu'ils perdent leur métier. Et là, il faut de manière très claire que la solidarité nationale les accompagne. Mais il faut quand même que nos règles incitent à reprendre un travail quand on en a la possibilité et qu'il y a une offre qui est acceptable. Donc là, on va y travailler dans les prochaines semaines. Ça fera aussi partie de mon discours de politique générale, mais j'assume totalement cette action. Parce que je le dis aussi, on voit des Français qui travaillent, qui sont toujours au rendez-vous de leurs responsabilités, qui travaillent dur, qui se disent parfois je travaille dur pour financer un modèle qui permet à certains de ne pas travailler. Quand on dit ça parfois en face d'eux, vous avez l'impression que vous dites un gros mot. Non, c'est une réalité. Et donc oui, je peux vous répondre. Je vais évidemment annoncer un certain nombre de mesures sur le sujet et de chantiers dans ma déclaration de politique générale.
> Sur l'Ukraine, on ne lâchera pas. Les Ukrainiens, on continuera à les soutenir jusqu'au bout. Parce que c'est toutes nos valeurs et c'est le principe même de liberté en Europe qui est remis en cause par l'agression de la Russie. Et que si on tolère cette agression de l'Ukraine par la Russie, quelque part, on tolérerait, on tolérera d'autres agressions et d'autres remises en cause de nos valeurs à l'avenir. Donc on doit être très ferme. Le Président a annoncé l'envoi de nouveaux dispositifs pour aider les Ukrainiens à se protéger. Continuer à agir aussi au niveau européen, même si on sait que c'est difficile pour certains pays. Mais on a des réunions très importantes qui sont prévues la semaine prochaine pour avancer. Puis le Président se rendra en février en Ukraine et je pense qu'il aura l'occasion d'annoncer un certain nombre de points pour continuer à soutenir les Ukrainiens. Mais évidemment, on ne lâchera pas.
> Sur l'écologie, c'est un sujet absolument majeur. J'en ai parlé un peu tout à l'heure avec certains qui m'ont interpellé aux vœux. Ça fera partie, ça fera une partie des sujets les plus importants dans mon discours de politique générale. Moi, je suis Premier ministre chargé de la planification écologique. C'est le choix qui a été fait par le président en 2022, au moment de sa réélection. Il a dit : « désormais, mon Premier ministre, en plus de sa fonction de Premier ministre, sera aussi en charge de la planification écologique du pays » . Il travaillera avec les ministres concernés pour être certain qu'on va dans la bonne, dans la bonne direction. Je peux, je pourrais parler pendant 2 heures de l'écologie, aller à l'essentiel. D'abord, beaucoup a été fait et moi je me bats aussi contre certains discours qui donnent l'impression que rien n'est fait, qu'il n'y a pas d'investissement, qu'il n'y a pas il y a, mais il commence même à y avoir des résultats. Alors évidemment, ça intéresse souvent un peu moins les médias et autres, mais moi, je suis frappé d'avoir vu les médias en faire des tonnes sur une décision d'un tribunal administratif qui a condamné l'Etat pour inaction climatique et sur une période qui était antérieure au premier mandat d'Emmanuel Macron et quand le même tribunal, pendant les dernières vacances de Noël, a déclaré qu'il reconnaissait que maintenant il y a une action de l'Etat ambitieuse pour l'écologie, très peu d'articles. Je ne sais pas si vous l'aviez entendu. En tout cas, les mêmes médias qui nous en avaient mis des tonnes sur la condamnation par le tribunal, alors même que c'était pour une période antérieure au Président Macron. On a le tribunal administratif qui dit : on reconnaît qu'il y a des efforts qui sont faits et que ça va dans la bonne direction. Une brève. Voilà. L'an dernier, on a réduit de 4 quasiment 5 % les émissions de gaz à effet de serre en France sur les premiers mois de… Sur les 9 premiers mois, je crois, de 2023, on aura les chiffres définitifs. Ce n'était jamais arrivé avant. Avant l'élection du président en 2017, en moyenne, on réduisait de 1 % par an les émissions de gaz à effet de serre en France. Sur le premier quinquennat, c'était 2 %, on a doublé. On était à 5 % en 2023. Qui le dit ? Tous ceux qui nous interpellent en permanence sur l'écologie, qui met en avant ça ? Mais encore une fois, c'est une bonne nouvelle pas forcément pour le Président, pour le Gouvernement, pour le Premier ministre. C'est une bonne nouvelle pour le pays et pour la planète. On devrait tous s'en réjouir parce que ça ne tombe pas du ciel. C'est aussi le fruit d'une mobilisation de beaucoup de secteurs économiques, beaucoup de Français qui font des efforts, qui sont soutenus par l'État évidemment aussi parce que c'est l'industrie qui est en train de changer et on finance. Les Français financent parce que c'est leur argent, financent la transition d'industries pour qu'elles émettent moins de gaz à effet de serre et qu'elles consomment moins d'énergie. C'est le bâtiment. On rénove énormément. On investit beaucoup là-dessus. On a réorganisé aussi un certain nombre de choses pour rénover davantage les bâtiments publics, aider les Français à rénover leur, leur logement. C'est les questions de mobilité. Voilà, moi je me bats contre cette idée qu'on ne pourrait plus rien faire, que ça serait foutu, fichu, etc. Pas du tout. Voilà. L'important, c'est de savoir comment est ce qu'on fait. Est-ce qu'on se dit qu'on le fait comme certains le proposent, en brutalisant les Français, en cherchant à les punir, à les taxer dans tous les sens, en se disant c'est comme ça qu'on va les faire changer de comportement. On a vu ce que ça a donné. Ça s'appelle la taxe carbone, les gilets jaunes et tout ce qui a suivi. À la fin, on n'avance pas beaucoup. Ou est-ce qu'on le fait au contraire en accompagnant et en investissant ? Nous, on considère qu'il faut le faire en accompagnant et en investissant. Ça se voit moins parce qu'il y a moins d'opposition virulente. Mais je pense que ça change plus durablement les choses dans la durée. Et c'est vraiment, ce sera ma ligne et c'est comme ça qu'on va continuer à avancer en étant très ambitieux, évidemment
> Sur l'apprentissage. Il y a quand même des choses positives qui vont dans le bon sens. Le Président a été élu, il y avait à peine 300 000 apprentis à l'époque par an. On va atteindre le million d'apprentis chaque année. C'est un succès exceptionnel parce qu'on a réformé le système en 2018. Et maintenant, vous avez plein de jeunes qui trouvent leurs voies grâce à ça. Vous avez des entreprises qui trouvent de la main-d'œuvre grâce à ça. Donc on va continuer à soutenir l'apprentissage.
> Sur les questions de main-d'œuvre. On a fait voter, on a proposé une loi qui a été discutée par le Parlement, qui a été votée par le Parlement sur l'immigration. Mais la philosophie de cette loi, c'est de dire qu'on doit avoir des règles claires et qui sont appliquées fermement. Parce qu'aujourd'hui on a des règles, mais on sait très bien qu'elles ne sont pas toujours appliquées ou qu'elles sont tellement complexes, avec tellement de recours possibles, etc, qu'elles ne le sont jamais ; et que des personnes qui n'ont pas vocation à être accueillies sur notre sol ne doivent pas l'être, doivent être reconduites dans leur pays d'origine quand elles n'ont pas vocation à rester en France ; et que des personnes qui ont vocation à être accueillies sur notre sol qui, parfois, travaillent déjà, qui respectent nos règles, nos valeurs, parlent notre langue et ont envie de s'intégrer, on doit pouvoir les intégrer. Et moi, j'assume totalement cette ligne. Et cette année, on régularisera 10 000 personnes. 10 000 personnes en situation irrégulière, qui travaillent, qui n'ont qu'une envie, c'est de s'intégrer dans notre pays, qui travaillent, qui ont besoin pour ça d'être reconnus et régularisés, on le fera. C'était l'engagement qui a été pris déjà à la tribune de l'Assemblée nationale et du Sénat par Gérald Darmanin. Et donc, on va regarder pour le dossier que vous évoquez. Moi, j'assume totalement cette ligne qui me semble équilibrée. Personne, personne ne peut faire croire aux Français qu'on peut accueillir tout le monde. C'est mentir aux Français et mentir aux intéressés. Et personne ne peut faire croire non plus aux Français qu’on ne devrait accueillir personne. C'est mentir aux Français parce que c'est aussi un enrichissement évidemment d'accueillir des personnes qui viennent d'ailleurs, qui sont parfois d'ailleurs des personnes, quand c'est des étudiants, qui repartent ensuite, qui font rayonner notre pays parce qu'elles ont été formées en France et c'est notre richesse aussi de pouvoir accueillir. Donc moi, j'assume cette ligne d'équilibre qui correspond, je crois vraiment, en plus à nos valeurs, à ce qu'on porte et au pays qu'on souhaite continuer à construire tous ensemble.
> La pêche joue un
rôle majeur pour la souveraineté de la France et la richesse de notre pays ;
nous pouvons en être fiers sur la scène internationale. La filière pêche
française est puissante et d’une très grande qualité.
Les pêcheurs font preuve d’une grande
expertise, surtout, ils sont passionnés par leur métier. À l’occasion des
assises de l’économie de la mer en décembre dernier, le Président de la
République lui-même s’est engagé en prenant des mesures fortes. Un nouveau
contrat stratégique de filière a été signé pour renouveler les flottes. Nous
nous sommes engagés à consacrer 750 millions d’euros dans les années à venir à
renouveler les flottes, à renforcer l’attractivité de ce métier et notre
compétitivité.
Ensuite, je veux rappeler que le gouvernement et la majorité ont été aux côtés
des pêcheurs dans toutes les tempêtes des dernières années : au moment du
Brexit puis du covid19, ou des crises liées à l’inflation de
l’énergie après la guerre en Ukraine. Au total, 350 millions d’euros ont été
engagés pour soutenir la filière pêche pendant ces crises.
Vous me permettrez de rendre hommage au travail d’Hervé Berville,
particulièrement mobilisé en sa qualité de secrétaire d’État à la mer.
Vous l’avez dit, après la décision du
Conseil d’État, les pêcheurs affrontent une nouvelle tempête. Oui, nous serons à leurs côtés ; nous avons
déjà annoncé plusieurs mesures pour les soutenir. D’abord, une mesure d’équité
et de cohérence : nous avons étendu aux navires étrangers la décision du
Conseil d’État qui ne s’appliquait qu’aux navires français. Nous
ferons respecter cette décision : les navires étrangers ne pourront pas pêcher
là où les navires français ne le peuvent pas.
Deuxième mesure, des indemnisations
importantes pour la filière. Les mesures notifiées à la Commission européenne
prévoient une indemnisation des pêcheurs de l’ordre de 80 à 85 % de leur
chiffre d’affaires ; un soutien au mareyage, la filière en aval, de l’ordre de
75 % de la perte d’excédent brut d’exploitation ; et la possibilité de recourir
au chômage partiel pour les ports, les criées et les mareyeurs. Enfin, pour
soutenir la trésorerie, nous ferons en sorte que les dossiers de demande d’aide
soient traités rapidement, et nous mobiliserons le secteur bancaire.
Je suis conscient que nos pêcheurs – comme nos agriculteurs – font partie de
tous ces Français qui n’ont pas envie de survivre avec des aides. Ils veulent
vivre de leur travail. Nous sommes au rendez-vous pour les accompagner pendant
ces coups durs, pour les soutenir financièrement. Pourtant, ils ne se lèvent
pas le matin pour aller chercher les aides ; ils se lèvent le matin pour
travailler, pour vivre leur passion.
Nous devons faire en sorte, aussi vite
que possible, qu’ils puissent reprendre la mer sur leur navire, pour aller
faire leur travail et vivre leur passion. Nous serons à leurs côtés pour les
accompagner.
Bruno Le Maire,
ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique
> J'ai demandé aux représentants des
agriculteurs de nous faire remonter toutes leurs propositions pour simplifier
les normes qui pèsent sur leur activité. Nous regarderons toutes leurs
propositions. Nous prendrons toutes les mesures utiles et nécessaires.
> La France championne du monde de la boulangerie ! Cela faisait 16 ans que ce n’était pas arrivé. Quelle fierté de voir ce savoir-faire, emblème de notre vie quotidienne, sur le toit du monde. Bravo à notre équipe de France pour cette victoire de prestige et bien croustillante.
> La loi Egalim 2
doit être intégralement et rigoureusement respectée. Monsieur le ministre de
l’agriculture, monsieur le Premier ministre et moi-même y veillerons.
Le volet « amont » de cette loi prévoit
l’inclusion de certaines clauses dans les contrats conclus entre les
producteurs et les industriels transformateurs. J’y suis d’autant plus attaché
que j’ai instauré moi-même ces contrats, lorsque j’étais ministre de
l’agriculture, pour protéger les revenus des producteurs agricoles.
Chaque contrat doit inclure une clause de
révision des prix, chaque contrat doit inclure une clause de transparence.
Enfin, un prix est un prix : quand un industriel s’est engagé auprès d’un
producteur de lait à le rémunérer 390 euros la tonne de lait, il ne doit pas le
payer 385 ou 380 euros, mais rigoureusement respecter les termes du contrat.
Nous doublerons les contrôles des transformateurs industriels – de 120 en 2023,
nous les porterons à 240 en 2024 – en augmentant le nombre d’agents de la
direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression
des fraudes (DGCCRF) chargés de contrôler le respect des contrats entre
industriels transformateurs et producteurs.
Le volet « aval » dispose l’inclusion
d’une clause dite de soclage – voulue par l’ensemble des députés –, selon
laquelle le revenu des agriculteurs ne doit pas être la variable d’ajustement
en cas de variation du prix d’un produit dans la grande distribution.
Nous veillerons à ce qu’elle soit
strictement respectée par l’intégralité des distributeurs. Là encore, nous
multiplierons les contrôles nécessaires et prononcerons, le cas échéant, des
sanctions exemplaires, pour faire respecter la loi Egalim 2 par les distributeurs
comme par les industriels et pour protéger le revenu des producteurs.
> Notre ambition : faire de la
France la première nation décarbonée en Europe à l’horizon 2040. Pour cela,
nous étudions toutes les solutions, y compris le stockage géologique de CO2
; nous sommes donc tout à fait ouverts à une telle possibilité. Sur le
site de Lacq, 500 millions de tonnes de CO2 environ pourraient être stockées en
vue d’activités comme la production de ciment. Si on veut décarboner, il n’y a
pas d’autre solution pour le moment que de stocker le carbone.
Pour l’instant, nous n’avons pas été saisis d’une demande formelle pour le
projet Pycasso ; nous attendons donc la saisine. Ensuite, l’État rendra sa
décision en fonction de trois critères. Le premier réside dans l’acceptabilité
du projet auprès de la population : en tant que ministre désormais en charge de
l’énergie, je réaffirme que, pour tous les projets énergétiques, il faut que la
population soit convaincue et accepte les projets qui ont toujours une
incidence locale importante. Deuxièmement, nous examinerons si le projet répond
à nos critères environnementaux. Troisièmement, nous défendons l’emploi
industriel : il ne faut pas qu’en créant du stockage géologique de CO2, nous
détruisions d’autres emplois industriels sur le site.
À ces trois conditions, nous sommes ouverts à cette proposition de stockage de
CO2.
> Ce qui,
décidément, ne tourne pas rond en France, c’est la Nupes. Quelle incohérence dans vos propos ! Vous
nous dites qu’il faut protéger le pouvoir d’achat de nos compatriotes contre la
flambée des prix de l’électricité ; je ne peux pas être plus d’accord.
Toutefois, il y avait le bouclier tarifaire sur l’électricité, instrument
formidable qu’aucun autre pays européen n’a adopté, qui a représenté au total
44 milliards d’euros de dépenses publiques pour protéger tous les Français
contre l’explosion des prix de l’électricité. Vous avez voté contre !
Pour protéger le pouvoir d’achat de nos
compatriotes, il fallait revaloriser les minima sociaux et les indexer sur
l’inflation ; vous avez voté contre. Pour protéger le pouvoir d’achat de nos
compatriotes, il fallait revaloriser les retraites, notamment les retraites
minimales ; nous l’avons fait, et vous avez voté contre.
Pour protéger le pouvoir d’achat de ceux
qui travaillent, il fallait indexer le barème de l’impôt sur le revenu sur
l’inflation ; nous l’avons fait, et vous avez voté contre. Tout ce qui protège
le pouvoir d’achat des Français, vous avez voté contre !
En revanche, vous avez proposé de
supprimer la défiscalisation des heures supplémentaires, qui rapportent des
centaines d’euros aux ouvriers, aux salariés et aux employés qui décident de
travailler davantage. Dans le fond, votre conception de la France est très
simple : toujours plus de taxes, d’impôts et de redistribution, mais toujours
moins de rémunération du travail et de récompenses pour ceux qui travaillent.
Nous avons exactement la vision inverse :
nous, nous récompensons ceux qui travaillent, ceux qui ont un emploi, ceux qui
sont salariés et ceux qui font vivre la nation.
Gérald Darmanin,
ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
> La menace terroriste demeure très élevée.
Depuis que je suis ministre de l’Intérieur, 12 attentats islamistes et 6 liés à
l’ultra-droite et à l’ultragauche ont été déjoués.
> Les expulsions d’étrangers radicalisés ont considérablement augmenté : depuis 2017, 999 étrangers radicalisés ont été expulsés, dont 131 depuis le début de l’année 2023.
> Depuis 2017, les services de renseignement disposent de moyens humains et financiers beaucoup plus importants pour anticiper, prévenir et déjouer les menaces d’attentats : le budget de la DGSI a été multiplié par deux et ses effectifs ont augmenté de 50%.
> L’Etat se félicite des discussions qui se tiennent actuellement entre les acteurs politiques calédoniens. Comme il l’a toujours dit : c’est par la voie du dialogue qu’un accord sera possible. À la demande de Emmanuel Macron, je me rendrai de nouveau à Nouméa mi février, si un projet d’accord fait consensus.
Amélie Oudéa-Castéra,
ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux
Olympiques et Paralympiques
> [Journée de l’éducation] "En
élevant l'enfant, nous élevons l'avenir", disait Victor Hugo. En cette
journée internationale de l'éducation, nous rappelons avec force cette ambition
qui doit être celle de toute société : que chaque enfant bénéficie d'une école
qui l'aide à s'instruire, se construire, réussir et s'épanouir.
> Le Président de la République l’a annoncé : les heures
de cours d’éducation morale et civique seront doublées. Au collège de
Pontfaverger, les enseignants m’ont fait part du besoin de renforcer
l’apprentissage des valeurs de la République et de répondre à une certaine
perte de repères qui peut exister chez les élèves. Ce matin, une classe de 6ème
était sensibilisée au bon usage des écrans, qui doivent toujours libérer plutôt
qu'enfermer, et sur lesquels nous ne devons jamais perdre le contrôle.
> Nous voulons une école qui ne
transige jamais sur le respect de l’enfant et qui s’oppose catégoriquement au
harcèlement. Pas plus qu’un enseignant un enfant ne doit avoir peur à l’école.
Il doit s’y sentir bien.
Depuis six ans, nous avons
considérablement renforcé notre action contre le harcèlement, notamment grâce à
la loi du 2 mars 2022 visant à combattre le harcèlement scolaire, déposée
par Erwan Balanant et qui fait du harcèlement un délit, et grâce au programme
de lutte contre le harcèlement à l’école, le programme Phare.
Le Premier ministre a souhaité mettre fin à l’ère du « pas de
vague ». Avec le plan interministériel de lutte contre le harcèlement à
l’école, il nous a fixé la feuille de route suivante : 100 %
prévention, 100 % détection, 100 % solutions.
Lors de la Journée nationale de lutte
contre le harcèlement scolaire, 7 millions d’élèves du CE2 à la terminale
ont répondu à un questionnaire visant à déceler les situations de harcèlement
et de mal-être à l’école. Dans quelques jours, la synthèse détaillée de cette
démarche inédite sera rendue publique et je communiquerai une photographie
claire et précise de la situation actuelle dans les écoles et les
établissements, ainsi que de toutes les enquêtes en cours. Les équipes
éducatives sont pleinement mobilisées et le ministère les a armées dans les
départements et les académies en déployant 150 responsables de la lutte
contre le harcèlement scolaire.
Nous allons aussi aider les parents
d’élève à mieux détecter les situations de harcèlement. Aucune situation ne
doit rester sans réponse, tant pour les élèves victimes que pour les élèves
auteurs (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe LFI-NUPES), que nous
pouvons désormais changer d’établissement, y compris dans le primaire. L’école
de la République doit protéger et rendre heureux. Il n’y aura aucune exception
à ce principe.
Marc Fesneau,
ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
> Dans des moments aussi graves que ceux qu’on
traverse, chacun doit faire aussi son examen de conscience. Je vais vous dire
ce que j’entends des agriculteurs. J’entends des agriculteurs qu’ils en ont
marre qu’à longueur de plateaux, qu’à longueur de reportages, qu’à longueur
d’expressions, on vienne dénigrer leur travail. Qu’on vienne à faire croire que
notre agriculture ne serait pas la plus vertueuse, la plus qualitative, la plus
respectueuse de l’environnement, en France et à l’International. C’est ça qui
leur fait mal aussi ! Je prends mes responsabilités et je vous invite à prendre
les vôtres. Pour qu’on trouve le juste prix et la rémunération. Pour qu’enfin
on leur dise qu’on leur fait confiance et qu’on va les accompagner dans les
transitions, pas qu’on va les braquer et pas qu’on va leur caler un modèle qui
n’existe que dans les utopies, qui n’existe nulle part sur la terre. C’est ça
qu’on a à faire et c’est ça le droit de vérité qu’on doit, vis-à-vis des
agriculteurs. C’est ça qu’ils réclament. La colère qui s’exprime, c’est une
colère d’un sentiment de relégation, de mépris et de déclassement. Et c’est ça
contre lequel il faut lutter !
> Les agriculteurs ont besoin de
reconnaissance. Dans des territoires tels que l’Ariège, ils ont besoin que nous
reconnaissions les difficultés spécifiques qu’ils rencontrent, qu’elles
concernent l’accès à l’eau ou encore les particularités des zones de montagne.
Ils ont besoin que nous reconnaissions les spécificités des petites
exploitations de polyculture et d’élevage, qui doivent se diversifier et dont
certaines connaissent des problèmes d’accès à l’eau. Il faut les accompagner
lors des transitions ; c’est d’ailleurs la raison d’être des fonds de
transition que nous leur proposons.
Je me rendrai prochainement en Occitanie pour évoquer
d’autres problèmes, car cette région souffre particulièrement. Lors de ces
déplacements et des travaux qui m’attendent dans les semaines à venir, je
n’oublierai pas cette jeune femme ni le combat qu’elle menait, car c’est notre
combat à tous.
Sébastien Lecornu,
ministre des Armées
> Réindustrialisation, modernisation de nos
capacités et réarmement de la France : les premiers résultats sont là. En 2023,
plus de 20 Mds € de matériels ont été commandés. Dont 42 Rafale, 109 Caesar
MkII, 420 Serval et 7 patrouilleurs hauturiers. Tous fabriqués en France.
> Suite
à nos efforts pour l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, le ministère des Affaires étrangères a organisé avec le Qatar une livraison de médicaments aux
otages.
Benjamin Netanyahua
remercié la France pour cela. La France continuera de se mobiliser pour le
respect du droit humanitaire à Gaza.
Au Liban comme en Israël, la même
évidence s'impose : personne n'a intérêt à la guerre entre les deux pays. Avec
un contingent déployé au sein de la FINUL, la France continuera de se mobiliser
pour permettre aux civils de vivre en sécurité de part et d'autre de la
frontière.
Éric Dupond-Moretti,
garde des Sceaux, ministre de la Justice
> [Intervention à l’Assemblée concernant l’institutionnalisation de
l'IVG]
«Les filles comme moi gâchaient la
journée des médecins. [...] elles les obligeaient à se rappeler la loi qui
pouvait les envoyer en prison et leur interdire d’exercer pour toujours. Ils
n’osaient pas dire la vérité, qu’ils n’allaient pas risquer de tout perdre pour
les beaux yeux d’une demoiselle assez stupide pour se faire mettre en cloque.»
C’est par ces mots que la narratrice du roman L’Évènement, d’Annie Ernaux, se
remémore les circonstances de son avortement clandestin en janvier 1964. Ces
mots pourraient être ceux de nos mères, de nos sœurs, de nos grands-mères, de
nos tantes, de nos amies. Ces mots pourraient être ceux de toutes les femmes qui
ont vécu dans leur chair l’interdiction de l’avortement, ce sentiment de ne pas
pouvoir disposer de leur corps, d’être à la merci d’une grossesse qu’elles ne
désiraient pas.
Ces mots et la souffrance qu’ils définissent nous obligent. Ils nous rappellent
un fait simple : il n’y a pas de démocratie digne de ce nom lorsque la
moitié de sa population ne peut s’émanciper. Non, une démocratie ne peut pas
maîtriser son destin si les femmes qui y vivent n’ont pas la liberté de
maîtriser le leur. La liberté de recourir à l’interruption volontaire de
grossesse (IVG) n’est pas une liberté comme les autres, car elle permet aux
femmes de décider de leur avenir.
L’histoire regorge d’exemples de libertés et droits fondamentaux, conquis au
prix du sang et des larmes, que tous – je dis bien : tous –
croyaient définitivement acquis, et qui, dans la stupeur ou l’indifférence, ont
été balayés d’un revers de manche. C’est d’ailleurs l’histoire de la femme qui
nous en offre les plus cruels exemples. Oui, les premiers droits qui
disparaissent sont souvent ceux des femmes. C’est ce que nous a rappelé
récemment la décision de la Cour suprême des États-Unis. Cet exemple rend plus
que jamais criants de vérité les mots de Simone de Beauvoir rapportés par
Claudine Monteil : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise
politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis
en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes
votre vie durant. » Nous avons désormais la preuve irréfutable que plus
aucune démocratie, pas même la plus grande d’entre toutes, n’est à l’abri.
Je suis particulièrement fier d’être parmi vous pour défendre le projet de loi
constitutionnelle relatif à la liberté de recourir à l’interruption volontaire
de grossesse. Si je parle d’un projet de loi, c’est bien parce que ce texte est
présenté par le Gouvernement, mais je dois à la vérité de dire qu’il s’agit
plutôt d’une forme de troisième lecture, tant les initiatives parlementaires
ont été nombreuses et tant le sujet a été débattu au Parlement ces derniers
mois. Je veux ici rendre solennellement hommage à l’ensemble des initiatives
parlementaires.
Le projet que je vous présente fait suite à ces travaux et à la volonté
exprimée par le Président de la République d’inscrire cette liberté dans le
marbre de la Constitution. Le 8 mars dernier, dans le discours qu’il a
prononcé en hommage à Gisèle Halimi, il a émis le souhait de « changer
notre Constitution afin d’y graver la liberté des femmes à recourir à
l’interruption volontaire de grossesse pour assurer solennellement que rien ne
pourra entraver ou défaire ce qui sera ainsi irréversible ». Voilà ce que
nous nous apprêtons à faire cet après-midi à l’Assemblée nationale.
Ainsi que le Conseil d’État l’a souligné dans son avis d’une très grande
qualité, il n’existe pas aujourd’hui de véritable protection supralégislative
du droit ou de la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse.
La Convention européenne des droits de l’homme ne comporte pas de disposition
spécifique relative à l’avortement. Par ailleurs, la Cour européenne des droits
de l’homme considère que le droit au respect de la vie privée et familiale,
protégé par l’article 8 de la Convention, ne consacre pas un droit à
l’avortement. De la même manière, la Cour de justice de l’Union européenne se
borne à rappeler, en l’absence de disposition spécifique sur ce point, la compétence
des États membres et renvoie à l’appréciation du législateur national.
Quant au Conseil constitutionnel, il a jugé conforme à la Constitution les
différentes lois relatives à l’interruption volontaire de grossesse. Ce
faisant, il a examiné l’équilibre ménagé entre, d’une part, la sauvegarde de la
dignité de la personne humaine contre toute forme de dégradation et, d’autre
part, la liberté de la femme qui découle de l’article 2 de la Déclaration
de 1789. Il n’est pas allé plus loin ; il a même pris le soin de
souligner, au sujet de l’interruption volontaire de grossesse, qu’il « ne
dispose pas d’un pouvoir général d’appréciation et de décision de même nature
que celui du Parlement » et qu’il ne lui appartient donc pas « de
remettre en cause, au regard de l’état des connaissances et des techniques, les
dispositions prises par le législateur ». Ainsi, la liberté des femmes de
recourir à l’interruption volontaire de grossesse ne bénéficie pas, à ce jour,
d’une véritable consécration constitutionnelle.
Lorsqu’elle s’est exprimée devant l’Assemblée nationale le 26 novembre
1974 pour défendre sa grande loi, Simone Veil a inscrit son projet sous le
signe de l’espérance. Permettez-moi de reprendre humblement les mots par
lesquels elle a conclu son discours, afin de convaincre les députés encore
hésitants : « Je ne suis pas de ceux et de celles qui redoutent
l’avenir. » Simone Veil croyait profondément que la loi qu’elle présentait
alors permettrait à la société française de progresser. L’avenir lui a, bien
heureusement, donné raison.
Mais, car il y a un « mais »... Près de cinquante ans après la
légalisation de l’avortement, j’aimerais tant vous dire à cette tribune que
non, moi non plus, je ne redoute pas l’avenir. J’aimerais tant pouvoir vous
dire que je ne suis pas de ceux qui s’inquiètent face à l’avenir et aux
incertitudes qu’il charrie parfois. J’aimerais tant être de ceux qui,
tranquilles et d’un pas assuré, avancent insouciants sur le chemin de la vie,
croyant que ce qui est acquis l’est pour toujours. J’aimerais tant, enfin, être
de ceux qui, d’un revers de main, balayent les exemples étrangers dans lesquels
le droit recule et, avec lui, souvent, la condition des femmes. Tel est le cas
aux États-Unis, en Hongrie ou encore en Pologne, où les femmes sont forcées,
avant d’avorter, d’écouter les battements de cœur du fœtus.
Qui peut garantir que ce qui s’est produit outre-Atlantique ne pourra pas se
produire en France ? Non pas demain, bien sûr, mais à plus long terme. Le
pire n’est jamais certain ; le meilleur, non plus. C’est en raison de
cette incertitude que je suis favorable à ce que l’on élève la grande loi Veil,
celle de 1975 telle qu’elle a été modifiée, au sommet de notre hiérarchie des
normes. À ceux qui répondent que l’IVG n’est pas menacée en France, je dis que
l’on écrit la Constitution non seulement pour le présent, mais d’abord et
surtout pour l’avenir.
Le propre même de la loi suprême est de
durer, de valoir pour l’avenir, en protégeant nos droits, les acquis
démocratiques et notre État de droit.
Vous l’avez compris, l’objectif du Gouvernement est clair. Il rejoint, je
crois, les positions déjà exprimées par l’Assemblée nationale et le Sénat. Il
s’agit, par le présent projet de loi constitutionnelle, d’accorder à cette
liberté une véritable protection constitutionnelle, laquelle doit être
suffisamment souple pour permettre au législateur de continuer son œuvre en la
matière, donc ménager un équilibre satisfaisant au regard, notamment, des
évolutions techniques, médicales ou scientifiques qui pourraient advenir. Il
s’agit d’empêcher que le législateur puisse un jour interdire tout recours à
l’interruption volontaire de grossesse ou qu’il en restreigne si drastiquement
les conditions d’accès que la substance même de la liberté d’y recourir s’en
trouverait irrémédiablement atteinte. Voilà notre objectif.
Le Gouvernement s’est attelé à trouver un équilibre entre les versions votées
au Sénat et à l’Assemblée. La rédaction proposée permet de répondre non
seulement aux attentes, mais aussi aux craintes d’une grande partie des
parlementaires. Le Gouvernement souhaite consacrer pleinement la valeur
constitutionnelle de la liberté de la femme de recourir à l’interruption
volontaire de grossesse, tout en reconnaissant le rôle du législateur
d’organiser les conditions d’exercice de cette liberté.
En effet, le projet de loi constitutionnelle comporte une disposition unique
ayant pour objet de modifier l’article 34 de la Constitution en y
ajoutant, après le dix-septième alinéa, un alinéa ainsi rédigé : « La
loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la
femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ».
Le Gouvernement a tout d’abord retenu
l’article 34 de la Constitution, comme l’avait fait le Sénat. En termes
juridiques, cet emplacement paraît en effet le plus adapté. Il faut rappeler
que la jurisprudence du Conseil constitutionnel reconnaît que l’article 34
de la Constitution peut, contrairement à ce qu’une première lecture pourrait
sembler indiquer, accueillir des règles de fond et mettre des obligations
positives à la charge du législateur. C’est ce qui a été fait avec la révision
constitutionnelle du 23 juillet 2008, qui a prévu à l’article 34 que
la loi fixe les règles concernant « la liberté, le pluralisme et
l’indépendance des médias ».
Le projet fait par ailleurs le choix du mot « liberté » plutôt que du
mot « droit ». Ce choix, très commenté, ne doit pas être surestimé.
Car, ainsi que l’a relevé dans son avis le Conseil d’État, il n’existe pas, en
droit positif ni dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel, de
différence établie entre les deux termes. Si le Gouvernement a choisi ce terme,
c’est dans un souci de clarté : il ne s’agit pas de créer un droit absolu
et sans limite, mais de faire référence à l’autonomie de la femme et de garantir ainsi l’exercice d’une liberté
qui lui appartient, dans les conditions prévues par la loi.
Enfin, le Gouvernement a souhaité, par la
rédaction qu’il propose, insister sur le fait que si les conditions de cette
liberté sont déterminées par le législateur, cette liberté doit rester dans
tous les cas garantie aux femmes qui en bénéficient. C’est là un point
particulièrement important. Le mot « garantie », issu des travaux
menés par votre assemblée, vise là encore à exprimer clairement l’intention qui
nous anime. Que les choses soient bien claires : il s’agit non d’une
simple attribution de compétence au législateur, mais bien de la création d’une
obligation positive à sa charge, celle de protéger une liberté que la
Constitution garantit dans les conditions qu’il estime appropriées. L’objectif
est bien qu’aucune majorité future ne puisse réellement porter atteinte à la
liberté intangible qu’est celle pour la femme de disposer de son corps.
Un mot, enfin, sur les effets attendus de
cette révision constitutionnelle.
Tout d’abord – c’est un point important –, aucune disposition
législative en vigueur ne devrait se voir remise en cause par l’adoption de
cette révision de la Constitution. Le Conseil d’État lui-même l’a constaté, et
telle est bien l’intention du Gouvernement. De manière claire et précise, et
pour répondre par anticipation à certaines craintes exprimées ici ou là, la
consécration de cette liberté n’emporte la remise en question d’aucune autre
liberté, et surtout pas de la liberté de conscience des médecins et des
sage-femmes, qui leur permet de choisir de ne pas pratiquer d’IVG si cet acte
est contraire à leurs convictions. Cette liberté-là est totalement préservée.
Autre point important, le principe de respect de la dignité de la personne
humaine est lui aussi préservé. Une loi qui porterait le délai maximal pour
avorter à 30 semaines, par exemple, pourrait tout à fait être censurée, y
compris avec la présente révision.
Ensuite, la rédaction proposée tend à rendre clair le fait que la décision
d’avorter appartient à la femme enceinte, et à elle seule. Elle ne nécessite ni
l’autorisation d’un tiers, que ce tiers soit le conjoint ou les parents, ni
l’appréciation d’une autre personne. Cette liberté est strictement personnelle.
Elle est d’ailleurs reconnue à toutes les femmes enceintes, et même à toute
personne enceinte, sans considération de son état civil, de son âge, de sa
nationalité ou de la régularité de son séjour en France.
Enfin, j’insiste sur ce point, cette rédaction ne vise pas à créer une forme de
droit opposable, absolu et sans limites. Le Gouvernement n’ignore pas les
difficultés matérielles et concrètes qui peuvent encore exister dans l’accès à
l’interruption volontaire de grossesse, notamment dans certaines parties du
territoire, mais il s’agit là d’un autre sujet, qui n’est pas d’ordre
constitutionnel. Nous nous retrouvons aujourd’hui pour réviser la Constitution,
et non pour voter je ne sais quelle mesure relevant du périmètre du ministère
de la santé, lequel est pleinement mobilisé pour améliorer l’accès à l’IVG
partout en France. Cette révision de la Constitution ne lèvera pas toutes les
difficultés mais elle protégera les femmes, en France, d’une éventuelle
régression brutale de leur liberté de recourir à l’avortement. C’est là la
volonté exprimée par l’Assemblée puis par le Sénat ; c’est là l’objectif
du Président de la République, repris par le Gouvernement.
Je veux prendre un instant pour remercier le rapporteur Gouffier-Valente,
militant éclairé et infatigable du droit des femmes et partenaire hors pair
dans le projet qui nous réunit aujourd’hui. Je sais que sa pédagogie a
convaincu en commission, comme en témoigne l’adoption du texte.
Un dernier mot, enfin, pour répondre à un
certain nombre de critiques et de craintes qui ont été exprimées. Depuis que je
suis à la Chancellerie, j’ai toujours respecté les convictions de chacun sur
les sujets sociétaux. J’entends et je respecte les craintes que suscite ce que
certains perçoivent comme la création d’un droit absolu et sans limite. Je veux
les rassurer : il n’en est rien. Il s’agit aujourd’hui de donner une
protection constitutionnelle à l’état actuel de notre droit. J’ai entendu aussi
la crainte du président Larcher que la Constitution ne devienne, je le
cite : « un catalogue de droits sociaux et sociétaux ».
Je partage sa crainte. Oui, la
Constitution doit demeurer ce qu’elle est, à savoir le recueil de nos libertés
fondamentales. Je crois donc que la liberté de recourir à l’IVG y a toute sa
place.
Enfin, je veux revenir sur la question du calendrier parlementaire. Je sais
l’émoi qu’a provoqué la pseudo-annonce d’une date de Congrès, avant même que
les chambres ne se soient prononcées. Cela a été perçu par certains comme un
manque de respect à l’égard du Parlement. Afin de dissiper tout malentendu,
permettez-moi de revenir à la parole présidentielle initiale. Lors des
rencontres de Saint-Denis, le Président de la République n’a jamais parlé que
d’une possibilité de Congrès. Voilà les termes précis de ce qu’il proposait aux
différents partis politiques : « Un examen dans chaque assemblée
pourra avoir lieu au premier trimestre 2024, afin qu’un Congrès puisse être
envisagé le 4 mars prochain. » Vous le voyez, il ne s’agit là que
d’une possibilité.
C’est pourquoi je veux vous rassurer et vous dire que nous prendrons le temps
qu’il faut pour aller au bout de cette révision, car je crois profondément que
nous pouvons y arriver. Tout, j’insiste, tout dans le projet de loi
constitutionnelle qui vous est présenté est fait pour que chacun puisse voter
sans crainte cette écriture calibrée et soupesée.
Ce projet de révision de la Constitution constitue le point d’équilibre de
nombreux travaux engagés dans les deux chambres et commencés ici même. Parce
qu’elle respecte les priorités de l’Assemblée, parce qu’elle respecte le
travail du Sénat, la rédaction proposée doit nous permettre de trouver une
majorité dans les deux chambres et d’obtenir ensuite une majorité qualifiée au
Congrès. Nos débats doivent permettre de dissiper les dernières hésitations
afin que notre pays, par le vote d’une loi constitutionnelle, franchisse un pas
historique pour les femmes de notre pays. La France deviendrait alors le
premier pays au monde à protéger cette liberté inaliénable de la femme dans sa
Constitution. Mais, avant cela, il faut que l’Assemblée adopte le texte de la
manière la plus large possible. Les Français, et peut-être surtout les
Françaises, nous regardent ; si nous réussissons dans ce travail, n’en
doutons pas, ce sera le monde entier qui tournera son regard vers notre pays. La France aura alors
été, une fois de plus, au rendez-vous de sa vocation universelle.
Stéphane Séjourné,
ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, secrétaire général de
Renaissance
> [Intervention au Conseil de sécurité de l’ONU]
J’ai pris l’initiative de tenir ce débat du Conseil de sécurité au niveau
ministériel, sous notre présidence. Je remercie le Secrétaire général de son
discours fort et souhaiterais, à titre national, revenir également sur la
situation tragique à Gaza, sur le risque d’embrasement dans la région, car ce
risque est réel. Face à ce qui se joue entre Israéliens et Palestiniens, deux
chemins sont possibles pour ce Conseil.
Il y a d’une part ceux qui font le choix de la division, de la polémique, de la
surenchère. Le choix de souffler sur les braises. Le choix de ceux qui
envahissent leur voisin, bafouent sa souveraineté, en Ukraine comme au
Moyen-Orient, et cherchent ici la division plutôt que l’unité.
Je ferai pour ma part un autre choix, en disant deux choses : nous
pouvons, nous devons, être solidaires à la fois des Israéliens et des
Palestiniens. Nous pouvons, nous devons, dire à chacun les choses difficiles.
La France agit au nom du bien des peuples, au nom de la paix. Elle est amie
d’Israël, comme elle est amie du peuple palestinien.
Ainsi, je dois dire à Israël, qui connaît l’amitié du peuple français, qu’il
faut un Etat palestinien, que les violences envers le peuple palestinien,
notamment celles des colons extrémistes, doivent cesser et que le droit
international s’impose à tous.
Je dois dire aux représentants palestiniens, qui connaissent l’engagement
historique de la France en faveur d’un Etat palestinien, que nous continuerons
à lutter contre le terrorisme, avec fermeté et détermination, qu’il ne peut y
avoir d’ambiguïté sur le droit d’Israël à vivre en paix et en sécurité et à
exercer son droit à la légitime défense face au terrorisme.
C’est en amie que la France dit aux deux parties que le chemin sera difficile
pour tous.
Trois principes guideront l’action de la France au sein de ce Conseil dans les
jours et les semaines qui viennent. Je veux les énoncer ici.
D’abord, le principe d’humanité.
Tous les otages doivent être libérés, immédiatement et sans condition. C’est un
besoin impérieux. Nous n’avons cessé de le demander. Ce Conseil aussi l’a
demandé de manière très claire.
Au nom de ce principe d’humanité, nous devons condamner, sans équivoque et sans
tarder davantage, les attaques terroristes du 7 octobre : des attaques
massives, barbares, abominables, des attaques commises par des terroristes.
Notre Conseil doit aussi ouvrir les yeux sur les violences sexuelles que ces
terroristes ont utilisées comme armes de guerre.
Au nom de ce principe d’humanité encore, nous devons agir en faveur de la
population civile de Gaza et œuvrer à un cessez-le-feu.
Les souffrances qu’elle subit sont épouvantables. La France fait partie de ceux
qui, au sein de ce Conseil, agissent. Le Président de la République, Emmanuel
Macron, a pris l’initiative d’une conférence internationale humanitaire. Un
milliard d’euros d’aide humanitaire aux civils de Gaza y ont été annoncés. Je
passe à nouveau un appel aujourd’hui à l’ensemble des partenaires
internationaux : restons mobilisés.
La France est désormais l’un des principaux soutiens des civils de Gaza,
notamment parce que nous avons augmenté massivement notre contribution
française à l’UNRWA. Sur les 100 millions d’aide humanitaire annoncés pour Gaza
par la France en novembre, plus de la moitié passera par cette agence, Monsieur
le Secrétaire général. En 2024, nous appuierons encore davantage les
Palestiniens, en mobilisant 100 millions d’euros supplémentaires.
Nos actions sont également concrètes, dans la région : 1 000 tonnes de
fret transitant par l’Égypte, avec 1 000 actes médicaux pratiqués, en pleine
coopération avec l’Égypte à bord du Dixmude, et du fret humanitaire parachuté
sur Gaza avec l’aide de la Jordanie notamment.
Ce Conseil, dans ses deux résolutions humanitaires, a posé des exigences. Elles
doivent être respectées.
Entendons les souffrances des femmes, des hommes et des enfants de Gaza.
Entendons le sentiment d’impuissance des acteurs humanitaires. Les civils, les
infrastructures civiles, les hôpitaux, les écoles doivent être protégés.
Les travailleurs humanitaires, de l’ONU, du CICR et autres organisations de
terrain, doivent, eux aussi, être protégés. Je veux saluer leur courage, leur
engagement, leur dévouement. Je veux leur dire que la France continuera à les
soutenir, sans relâche ni renoncement. Je veux leur dire également qu’ils
doivent pouvoir emprunter tous les points de passage nécessaires et acheminer
les cargaisons vitales jusqu’au Nord de la bande, au-delà de Wadi Gaza. Il nous
faut œuvrer immédiatement à un cessez-le-feu durable, qui seul mettra fin à ces
souffrances.
Le deuxième principe qui guide l’action de la France, est celui de justice.
Cette guerre et ces atroces souffrances nous obligent et obligent ce Conseil.
Nous avons le devoir de déployer tous les efforts possibles en vue d’une
solution politique au conflit israélo-palestinien.
Pour y parvenir, il faut une relance du processus de paix. Et cette relance
doit être décisive et crédible. Nous connaissons les paramètres de la
solution : deux Etats vivant côte à côte en paix et en sécurité, dans des
frontières sûres et reconnues sur la base des lignes de 1967, et ayant l’un et
l’autre pour capitale Jérusalem. C’est le cadre fixé par le droit
international. C’est aussi la position, constante, de la France. Et c’est la
raison pour laquelle il ne revient pas, ni à Israël, ni à quiconque, de
décider, pour les Palestiniens, comment ils seront demain gouvernés, ni
l’étendue de leur souveraineté.
Dans le cadre de cette résolution à deux Etats, il faut aussi penser, dès à
présent, au futur de Gaza. Comme je le disais, il ne revient pas à Israël de
décider du sort des populations palestiniennes de Gaza. Gaza est une terre
palestinienne. Et il revient à l’Autorité palestinienne, que nous soutenons, de
pouvoir y exercer sa pleine autorité.
Pour que cela devienne une réalité, les Nations unies ont et auront un rôle
important à jouer. À cet égard, je veux également, Monsieur le Secrétaire
général, féliciter Sigrid Kaag pour sa nomination comme coordinatrice pour
l’action humanitaire et la reconstruction de Gaza.
Toute la communauté internationale devra se mobiliser pour reconstruire Gaza.
La situation en Cisjordanie requiert toute notre attention. Les violences
perpétrées par des colons violents contre la population civile palestinienne
sont aujourd’hui inacceptables. À nouveau, nous les condamnons, avec la plus
grande fermeté. Elles doivent cesser immédiatement.
Avec ses partenaires, la France prendra le moment venu des initiatives pour que
ce Conseil se saisisse de l’ensemble de ces questions politiques.
Enfin, le troisième principe de notre action sera le principe de responsabilité
face aux risques d’escalade.
Nous devons tout faire pour éviter un embrasement de la région et une extension
du conflit. Certains sont tentés d’utiliser les groupes qui leur sont inféodés
pour ajouter au chaos et porter atteinte à la stabilité de la région. Nous leur
adressons un avertissement.
Nous sommes notamment gravement préoccupés par la montée des tensions autour de
la ligne bleue. Nous appelons les parties à une stricte retenue et à tout
mettre en œuvre pour mettre un terme définitif à l’escalade. Il faut permettre
à la FINUL d’exercer son mandat dans de bonnes conditions.
Nous sommes également préoccupés par les attaques commises par les Houthis en
Mer Rouge. Ce sont des atteintes extrêmement graves au droit et au commerce
international. La France continuera d’assumer ses responsabilités. Nous
condamnons de la même manière les violations de la souveraineté de l’Irak.
La France restera à l’œuvre et à l’initiative pour que notre Conseil s’exprime
sur tous les volets de la crise, pour qu’il condamne enfin les attaques
barbares du 7 octobre, pour que le droit international humanitaire soit
respecté et réponde aux besoins des populations civiles de Gaza. Pour faire
avancer, enfin, de manière décisive, la solution à deux Etats, vous pouvez
compter sur notre engagement.
Christophe Béchu,
ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
> Aider concrètement les agriculteurs est une
priorité pour le Gouvernement. En première ligne face au réchauffement
climatique, les écouter est essentiel, les accompagner une priorité, simplifier
leur quotidien est une nécessité pour avancer. Gel, chaleur, sécheresse, le
secteur subit les impacts directs du changement climatique et va devoir
s'adapter.
> Je le redis, l’adaptation au
réchauffement climatique est une nécessité. Et le faire savoir aux Français est
un impératif. La conversation nationale est lancée ! Mes engagements :
- Protéger les Français
- Adapter les territoires
- Assurer la résilience de l’économie
- Protéger les milieux naturels.
> S’adapter au réchauffement climatique, n’est pas renoncer ! En 2024, nous devons tous, élus, citoyens, entreprises, nous saisir de cet enjeu crucial pour notre avenir.
Prisca Thevenot,
ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée du Renouveau démocratique,
porte-parole du Gouvernement
> Revalorisation des
retraites, suppression de la taxe d’habitation, de la redevance audiovisuelle,
baisse de la pression fiscale… Oui, depuis 2017, la majorité présidentielle
unie derrière Emmanuel Macron relève le défi du pouvoir d’achat des Français !
Aurore Bergé, chargée
de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les
Discriminations.
> [Constitutionnalisation de l'IVG] L'histoire de l'avortement, c'est d'abord l'histoire du corps
des femmes. Un corps qu'examine la loi, sous toutes ses coutures. L'histoire de
l'avortement, c'est l'histoire de celles qui ne se rangent pas. (…)
Des femmes ont lutté. Des hommes auprès d'elles. Et des foules d'anonymes.
Celles qui se recommandaient une adresse dans le coin d'une cuisine, se
formaient comme elles pouvaient, qui s'entraidaient. (…)
Cette loi est un symbole. Un symbole fier de ce que nous sommes et de ce qui
fonde le projet d'émancipation et d'égalité de la France. Mais elle n'est pas
qu'un symbole ! Il n'y a pas de raison de croire que ce qui arrive autour de
nous ne pourra pas arriver chez nous.
> Le sexisme n'appartient pas au passé. Le sexisme est un fait de société. Qui enferme dans des stéréotypes les femmes et les hommes, qui enferme dans des métiers et des carrières, qui crée et légitime la violence physique et sexuelle. Ne laissons rien passer.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
> Avec le gouvernement et son Premier ministre nous sommes et serons aux
côtés de nos agriculteurs. Ils sont acteurs de notre souveraineté alimentaire. Ils
sont acteurs d'une alimentation durable et de qualité. Ils sont acteurs de la
transition écologique.
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> On se fout du monde. Les mêmes qui soutiennent
les émeutes anti agriculteurs à Sainte-Soline viennent donner des leçons de
morale ?
David Amiel (député)
> Les grandes
puissances voient le renforcement de l’Europe, dans lequel Emmanuel Macron joue un rôle décisif. Elles
utilisent des partis comme le RN pour tenter de saboter ce mouvement. En 2019,
Steve Bannon venait soutenir le RN. Aujourd’hui, la Russie espère sa victoire.
● MoDem
Erwan Balanant (député)
> [Constitutionnalisation de l'IVG] La Constitution est une définition
de droits fondamentaux qu’elle protège. Il en va de notre responsabilité et de
notre devoir de protéger la liberté, demain, de nos filles à disposer de leur
corps.
Anne-Laure Babault
(députée)
> Il nous reste 7 jours. 7 jours pour aboutir aux négociations
commerciales entre les distributeurs et les industriels. C'est donc le moment
d'agir, d'être auprès de nos entreprises, de nos agriculteurs et de contrôler
massivement nos distributeurs et certains industriels qui, régulièrement, ne
respectent pas la loi.
Nos agriculteurs sonnent l'alarme. Ils sont les victimes d'un modèle économique
qui les desserre, porté par nos grands distributeurs. Ils sont victimes d'une
course au prix le plus bas, d'un partage de la valeur qui n'est pas équitable.
Or, un agriculteur sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. 5 euros de l'heure,
c'est ce que gagne en moyenne un agriculteur exploitant.
Si nous voulons à l'avenir manger français, la question du revenu agricole est
centrale.
Nous avons un patrimoine à conserver, et l'agriculture la plus durable du
monde. Si la transition agroécologique doit se mener activement, elle a un
coût.
Les agriculteurs ne doivent plus être la variable d'ajustement. La loi EGalim a
pour objectif de sanctuariser les matières premières agricoles. Si ces
dernières années, nous avons pu constater des améliorations dans les échanges,
cette année, dans une grande partie des négociations, ce n'est pas le cas.
● Parti radical
> Colère des agriculteurs : Pour
une souveraineté alimentaire durable de la France et de l’Europe !
Le drame survenu sur un barrage de
l’Ariège qui a frappé une famille d’éleveurs, à laquelle vont les pensées émues
des Radicaux, met malheureusement en relief les difficultés et la colère
légitime de nos agriculteurs : trop de charges, trop de normes, des salaires et
des retraites trop bas, des indemnisations insuffisantes face aux crises
sanitaires et environnementales, l’obligation de mise en jachère de 4% des
terres agricoles, des règlements européens et nationaux par surtransposition,
la taxe gasoil (GNR) dont les remboursements partiels accordés par l’Etat se
font attendre.
Le montant historique du budget 2024 de 4
milliards d’euros alloué aux agriculteurs pour les trois prochaines années, les
2 milliards du fonds de garantie pour favoriser l’installation de nouveaux
exploitants et les aides destinées aux viticulteurs confrontés à une grave
crise sont des marqueurs importants du soutien du Gouvernement à notre
agriculture. « Le 1er ministre, avec le ministre de l’Agriculture, s’est engagé
à répondre rapidement et concrètement aux agriculteurs. Des décisions urgentes
doivent donc maintenant intervenir » affirme le sénateur radical Daniel Chasseing, notamment :
- En matière de simplification des procédures administratives et de respect
absolu des lois EGAlim permettant une juste rémunération des producteurs,
- De maintien au niveau européen
de la dérogation permettant la mise en culture des terres en jachère,
- D’obligation pour toute
importation vers l’Union européenne d’être soumise à ses règles
environnementales, et de ce fait le refus de l’Europe de ratifier en l’état
l’accord commercial UE-Mercosur.
Le Parti Radical propose dans son
Manifeste européen une taxation spécifique des importations agricoles et
agro-alimentaires extra-européennes correctrice de toute concurrence déloyale
sociale et environnementale.
« Œuvrer pour la transition écologique est aujourd’hui essentiel, et nos
agriculteurs y contribuent malgré les lourdes charges, mais cela ne peut se
faire hors de toute cohérence économique, sociale et humaine, il en va de la
souveraineté agricole et alimentaire de la France, de l’Europe » a réagi
Laurent Hénart, président du Parti radical.
> Seule une éducation réellement laïque et une véritable
égalité des chances seront à même de garantir la paix civile
En cette 6ème édition de la journée internationale de l’Éducation de l’UNESCO
dont le thème est « apprendre pour la paix », le président du Parti radical,
Laurent Hénart, rappelle que « seule une éducation réellement laïque sera
à même de garantir la paix civile en assurant la liberté d’opinion et de
croyance dans le respect pour tous nos concitoyens ».
A cette occasion, le Parti Radical tient également à rappeler les fondamentaux
et priorités de l’Education en France :
- Mettre fin urgemment aux situations d’élèves sans abri ou mal logés;
- Une liberté d’enseignement reconnue pour toutes les familles mais qui doit
strictement s’inscrire dans le cadre du projet républicain: la République ne
peut laisser son élite future être formée par des établissements qui ne
respecteraient pas ses lois ;
- L’égalité des chances qui implique une plus grande équité dans l’allocation
des moyens et une plus grande transparence: le Parti Radical propose que les
moyens d’enseignement alloués à chaque école et établissement fasse l’objet
d’une publicité en euros et non plus en postes ou en heures.
Pour une éducation qui offre réellement les mêmes chances de réussite pour tous
et fasse vivre la fraternité à nos enfants, le Parti radical préconise de confier
aux autorités locales légitimement élues et volontaires la mise en œuvre du
projet éducatif républicain dans le cadre d’une nouvelle phase de décentralisation
éducative optionnelle, comprenant la gestion des personnels, avec conclusion
d’un contrat de performances, contrôle annuel et reversement des crédits
d’enseignement afférents.
« Faisons confiance aux territoires en donnant plus de liberté et de
moyens aux collectivités locales volontaires qui sont au plus proche des
attentes et besoins des élèves, familles et enseignants ».
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Une foule immense qui chante l’hymne européen
contre l’extrême-droite: ça se passe en Allemagne. Ça pourrait se passer
partout en Europe.
> Écoutez les agriculteurs : « Cette Europe on en a besoin ».
Pascal Canfin
> Le chantier de la simplification de
l’administration des aides et des dossiers PAC doit devenir une priorité.
Remplir un dossier Pac c’est un enfer. Cela n’est pas une fatalité. Comme on
l’a vu avec Doctolib pour la santé on a bcp de solutions qui ne sont pas encore
utilisées.
> Nous venons d’adopter en
Commission de l'environnement du Parlement européen la loi sur les nouvelles techniques génomiques.
C’était une attente forte des agriculteurs! Ces techniques seront bien
encadrées pr fournir de nouvelles solutions à la transition écologique de l
agriculture
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